"Il n'y a pas d'autre joie que le fait d'habiter en terre d'Israël"
[Or ha'Haïm - Ki Tavo (28,47) -> En sim'ha éla bichivat érets Israël ]
Catégorie : Terre d’Israël
"De même, qu'il existe des cœurs de pierre, de même, ces pierres [du Kotel] ont un cœur."
[Rav Avraham Yits'hak Kook ]
Réponse à un membre d'une commission britannique, s'interrogeant du désir des juifs d'aller prier devant "un tas de pierres", malgré la forte opposition des arabes, dans les années 1930.
"Ne profane pas ta fille ... afin que le pays ne se débauche pas" (Kédochim 19,29)
-> Rachi dit que la terre se prostituerait en faisant produire ses fruits ailleurs.
-> Le Mélits Yochèr nous explique que :
"Nous voyons de là que la productivité de la terre d'Israël ne disparaît jamais.
Même quand il est décrété sur ce pays qu'il ne donnera pas de fruits, son rendement est transféré ailleurs.
Toute la bénédiction et l'opulence qui s'épanchent sur le monde émanent en réalité du pays d'Israël."
Source (b"h) : dvar Torah du rav Yissakhar Rubin (Talelé Oroth)
"Lorsque mes pieds foulèrent pour la 1ere fois le sol de la Terre sainte, je ressentis immédiatement en moi un souffle nouveau, j'eus le sentiment d'avoir enfin réalisé tous mes vœux, toutes mes aspirations.
En outre, chaque jour passé dans le pays m'emplissait d'une joie et d'un enthousiasme qui ne cessaient d'aller en augmentant.
A cette époque, je compris ce que signifiait le verset de la paracha Béhar : "Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne" (Béhar 25,2).
Vous pouvez constater que la Torah ne dit pas : "...que je vous ai donné", mais "que je vous donne", au présent.
En effet, quiconque a le mérite de vivre en Terre d'Israël, atteint chaque jour une nouvelle compréhension et s'enivre de l'air subtil du pays, se renouvelant tous les jours, comme si à ce moment même D. avait donné le pays au peuple d'Israël."[Rabbi Na'hman de Breslev - après un séjour d'un an en Israël en 1798
paracha Béhar 25,2 ]
<-------------->
-> "La terre d'Israël est une entité originale dont l'essence véritable est liée au peuple d'Israël par un lien organique vivant ... et il est ainsi impossible d'appréhender la qualité particulière de la sainteté de la terre d'Israël et de l'aimer de manière authentique par une réflexion rationnelle humaine, mais uniquement par l'esprit Divin qui réside sur toute la nation et qui est gravé naturellement et profondément dans l'âme d'Israël.
[...]
C'est une mitsva de goûter à pleine bouche du doux plaisir des rayons de la sainteté puissante de la terre d'Israël, afin que vous soyez repus et que vous vous abreuviez à son sein consolateur pour profiter et jouir des rayons de sa grandeur.
[...]
Le cœur a des languissements pour la terre d'Israël, la foi en terre d'Israël, la sainteté de la terre d'Israël.
Il est rempli de joie pour la terre d'Israël, de l'harmonie intérieur de la terre d'Israël, de l'adhésion à la terre d'Israël, de la confiance en la terre d'Israël."
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot]
Machia’h & La vision de Jérusalem
+ Machia'h & La vision de Jérusalem :
-> En raison de leur sainteté, certains aliments ne pouvaient être consommés qu'à Jérusalem.
La guémara (Méguila 9b) précise qu'il n'est pas nécessaire de se trouver physiquement à Jérusalem pour pouvoir manger ces aliments. Même si l'on a quitté les murs de Jérusalem, tant que l'on peut voir Jérusalem, on peut manger les aliments consacrés.
La guémara dit que l'on pouvait encore voir Jérusalem depuis un village appelé Tzofim. (Le mot tzofim signifie "voir").
Le Arizal écrit que le mot tzofé (de la même racine que tzofim) signifie prophétie. Tant que l'on peut voir Jérusalem, on peut puiser dans le Roua'h HaKodech (l'Esprit divin) et le comprendre. Cependant, une fois qu'une personne a dépassé Tzofim et ne peut plus voir Jérusalem, elle ne peut plus se connecter à l'Esprit divin.
Une personne peut voir de grandes distances sur un terrain plat. Cependant, si des collines et des montagnes bloquent sa vision, la longueur qu'elle peut voir dépendra de la proximité ou de l'éloignement des montagnes.
Nous pouvons maintenant apprécier les paroles du prophète Zé'haria lorsqu'il parle de l'ère messianique :
"Toute la terre sera transformée en plaine, depuis la colline de Rimon, au sud de Jérusalem ; mais elle (Jérusalem) sera élevée et restera à sa place. (Zé'haria 14,10).
Au temps du machia'h, le peuple juif sera aimé d'Hachem et il jouira de la gloire d'Hachem. Il n'y aura pas de montagnes, pour ainsi dire, qui empiéteront sur la capacité du peuple juif à voir la gloire de D.
[ rav Yonathan Eibshitz ]
L'intention qu'un homme doit avoir en y trouve montant s'installer en terre d'Israël. En effet c'est une terre Sainte et Il ne faut pas y aller pour y chercher des plaisirs matériels ou des profits corporels.
La seule intention que l'homme doit avoir est de profiter de la présence Divine qui s'y trouve car c'est le lieu choisi par D. afin de résider parmi nous.
C'est cela qui doit éveiller en l'homme l'engouement et la passion pour cette terre. Grâce à elle l'homme s'élève spirituellement.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Kédochim 19,23-24]
Ne pas quitter Israël
+ Ne pas quitter Israël :
-> La sainteté de la terre d'Israël est si grande qu'il n'est pas simple de la quitter.
En effet, la guémara (Kidouchin 31b) relate un incident concernant Rav Assi, dont la mère âgée souffrait d'une grave déficience mentale. En raison de son état, elle traitait Rav Assi de manière inconvenante, allant même jusqu'à l'humilier en public. La situation était si difficile pour Rav Assi qu'il s'est enfui en terre d'Israël.
Après s'être installé, il apprit que sa mère le suivait en terre d'Israël. Il s'adressa donc à Rabbi Yo'hanan et lui demanda s'il était autorisé à quitter le pays et à retourner en dehors d'Israël afin d'éviter sa mère.
Rabbi Yo'hanan répondit que c'était interdit. Rav Assi demanda alors : "Quelle est la halakha si l'on souhaite quitter la terre d'Israël afin d'honorer ses parents? Dans une telle situation, est-il permis de quitter la terre d'Israël?"
Rabbi Yo'hanan répondit qu'il ne le savait pas.
Cet incident montre à quel point les nos Sages étaient prudents lorsqu'ils conseillaient à une personne de quitter ou non la terre d'Israël.
-> En effet, le Rambam (Hilkhot Méla'him 5,9) déclare : "Il est interdit de quitter la terre d'Israël pour le 'houtz laAretz, sauf pour étudier la Torah, pour épouser une femme ou pour sauver quelqu'un des non juifs.Une fois ces objectifs atteints, il faut retourner dans le pays. On peut également quitter le pays pour faire des affaires".
Le Rambam conclut : "Même s'il est permis de quitter la terre d'Israël [dans les circonstances susmentionnées], ce n'est pas la voie des personnes pieuses. Voici, Machlon et Kilyon étaient deux des plus grands hommes de leur génération et ils ont quitté la terre à cause d'une grande détresse. Néanmoins, ils ont été punis de leur vie pour cela".
-> La guémara (Baba Batra 91a) rapporte un enseignement que Rav 'Hanan bar Rava a donné au nom de Rav.
"Elimélé'h, Salmon (le père de Boaz) et Ploni Almoni, ainsi que le père de Naomi, étaient tous des fils de Na'hson ben Aminadav".
La guémara demande ce que cela vient nous enseigner et donne une réponse percutante :
"Cela nous enseigne que même si une personne possède d'énormes zé'hout avot (mérites d'ancêtres vertueux), ces mérites ne la protègeront pas lorsqu'elle quittera la terre d'Israël pour aller en dehors."
=> Ainsi, même les mérites du saint père d'Eliméle'h, Na'hshon ben Aminadav, qui fut le premier à sauter dans la mer Rouge avant qu'il ne se fende, ne suffirent pas à le protéger lorsqu'il quitta la terre d'Israël. Malgré la droiture de son père, Elimélé'h et ses deux fils, Ma'hlon et Kilyon, périrent en dehors d'Israël.
Israël, les pierres sont lourdes
+ Israël, les pierres sont lourdes :
-> La guémara (Kétoubot 112a) relate les pratiques auxquelles se livraient les grands Amoraïm pour démontrer leur amour pour la terre d'Israël.
Par exemple, Rabbi 'Hanina réparait les routes de la terre d'Israël. Rachi explique qu'il s'assurait que les routes étaient lisses et sans obstacles.
Tossafot, cependant, a une version différente du texte. Selon cette version, chaque fois que Rabbi 'Hanina se rendait en terre d'Israël, il soulevait les pierres le long de la route pour déterminer s'il était encore en dehors d'Israël ('hous laarets) ou s'il était déjà arrivé en terre d'Israël.
Si les pierres étaient légères, il savait qu'il n'était pas encore en terre d'Israël, mais si les pierres étaient lourdes, il considérait que c'était le signe qu'il était enfin arrivé en terre d'Israël.
-> Le Maharal (dans 'Hidouché Aggadot) offre une explication légèrement obscure à cette curieuse méthode de navigation. Il écrit qu'étant donné que le niveau de matérialité (gachmiout) en terre d'Israël est faible, les objets y sont plus lourds que des objets similaires en dehors d'Israël.
Le Maharal écrit que c'est la raison pour laquelle la Torah appelle les pierres de la terre d'Israël "pierres de fer" (avanéa barzel - Ekev 8,9).
La guémara (Taanit 4a) explique que ce verset fait référence aux érudits de la Torah de la terre d'Israël, qui sont "aussi durs que le fer".
Le Maharal explique que ce n'est pas parce qu'ils ont de mauvais traits de caractère. C'est plutôt parce qu'ils sont éloignés du matérialisme et qu'ils sont aussi lourds que le fer. Le Maharal dit que c'est l'un des effets de la sainteté de la terre d'Israël.
-> Le rav 'Haïm David Saperstein (auteur de Yadav Emouna et élève du rav Moché Shapira) apporte des éclaircissements supplémentaires aux propos du Maharal.
Dans la langue hébraïque, le mot pour "honneur" (כבד - kavod) et celui pour "lourd" (כבד - kavéd) ont la même racine.
Le lien entre ces deux mots est que quelque chose qui est respecté et chargé de valeur peut être décrit comme "lourd", ce qui signifie qu'il ne peut pas être facilement mis de côté.
En revanche, lorsqu'une chose n'est pas importante et n'a pas de grande valeur, elle ne "pèse pas lourd" et peut être facilement piétinée ou rejetée.
C'est pourquoi les érudits de la Torah sont considérés comme aussi "lourds" que des "pierres de fer". Ils ont une grande valeur et un grand mérite, ils ont donc un grand poids.
Rabbi 'Hanina était à un niveau si élevé qu'il était capable de sentir, en soulevant une pierre, s'il s'agissait ou non d'une pierre de grand poids. Il pouvait sentir si elle était remplie de la sainteté de la terre d'Israël et donc précieuse et "lourde", ou si elle était "légère", c'est-à-dire vide de toute sainteté ou valeur.
Israël : primauté à la religion ou pas?
A l'automne 1952, Ben Gourion a demandé au 'Hazon Ich :
"[En Israël, ] La majorité de nos concitoyens ne sont pas religieux.
Vous êtes en minorité.
Qui doit adapter sa façon de vivre à l'autre?"
Le 'Hazon Ich lui a répondu en citant la loi de la guémara (Sanhédrin 32b) disant que lorsque 2 bateaux se croisent : un avec une cargaison pleine et un autre totalement vide, les 2 naviguant vers une même direction dont le passage n'est possible que pour l'un des 2, le bateau vide doit laisser place et permettre au bateau plein de passer.
Le 'Hazon Ich de continuer :
"Notre bateau est plein d'une histoire, d'un héritage et de traditions qui ont 3 000 ans.
Le vôtre, cependant, est vide et dénué de toute véritable substance.
Qui doit alors laisser la place à qui?"
+ "Rabbi Abba embrassait les roches d'Acre (Akko), Rabbi 'Hanina en réparait les routes [Rachi : pour que personne ne trouve rien à redire des routes d'Israël] ...
Rav 'Hiya bar Gamda se roulait dans la poussière de la terre d'Israël, ainsi qu'il est dit : "Car tes serviteurs affectionnent ses pierres, et ils chérissent sa poussière" (Téhilim 102,15). "
[guémara Kétoubot 112a]
La guémara rapporte également que Rav Ami et Rav Assi s'appliquaient sérieusement à assurer leur confort en terre d'Israël afin de n'être jamais tentés de se plaindre de son climat et de ses conditions de vie.
En été, ils avaient soin de se rafraîchir, et lorsque le soleil commençait à se faire sentir à l'endroit où ils étudiaient, ils se hâtaient de se retirer dans un coin ombragé.
En hiver, ils délaissaient l'ombre et la froideur pour s'installer au soleil.
[on voit qu'il faut faire le nécessaire pour ne jamais risquer d'en venir à se plaindre d'Israël!]
-> Le rav Arié Lévine rapporte que Rachi, dans son commentaire de la guémara, cite ce passage, en omettant les mots "ainsi qu'il est dit".
La raison en est que Rav 'Hiya bar Gamda se roulait dans la poussière de la terre d'Israël non pas "ainsi qu'il est dit", mais à cause du sentiment, profondément ancré en lui, d'amour intense de la terre Sainte, qu'il ressentit lorsque son pied s'y posa.
-> On raconte que Sir Moché Montefiore, au retour de son 1er voyage en Israël, ramena une pierre dont il s'était servi en guise d'oreiller, afin d'accomplir les termes du verset : "Tes serviteurs affectionnent ses pierres ..."
-> Le Séfer 'Harédim explique que les juifs ont été exilés de Jérusalem et de la terre d'Israël parce qu'il leur pesait de vivre dans une si grande proximité de D., et qu'ils avaient du mal à accepter cette contrainte constante.
[d'une certaine façon, à l'image du refus d'avoir la manne dans le désert, qui révélait au grand jour le niveau spirituel de chaque personne (en tombant plus ou moins loin)]
=> Nous ne pouvons donc espérer revenir que si nous nous sentons prêts à une transformation radicale et désirons ardemment renouer un lien profond avec D. et jouir de Sa proximité.
C'est ce que dit le roi David : "Tu (Hachem) te lèveras, Tu prendras Tsion (Jérusalem) en pitié, car il est temps de lui faire grâce, l'heure est venue ; car Tes serviteurs désirent ses pierres, et ils chérissent sa poussière" (Téhilim 102,14-15)