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Shabbath = les Portes de la Torah sont ouvertes

+ Shabbath = les Portes de la Torah sont ouvertes :

"Entre Moi et les Bné Israël, c'est un signe pour toujours" (Ki Tissa 31,17).
Cela suggère que le Shabbat est un signe du lien entre Israël et Hachem.
Le peuple juif et son Créateur se rapprochent tous deux de la Torah le jour du Shabbat. Un processus presque identique se produit dans le ciel et sur terre : les portes de la Torah s'ouvrent.
Ainsi, Hachem a donné la Torah à Israël le jour du Shabbat et continue de le faire chaque Shabbat.
De même, la capacité du peuple juif à acquérir et à absorber la Torah est renforcée et accrue chaque Shabbat.
Le fait que ce processus se déroule simultanément avec Hachem est un signe de l'intimité entre Israël et Hachem, "ot hi béni oubéné'hem" (v.13).
[Sfat Emet - Roch Hachana 5660 ]

Lors de l’alliance que fit Hachem avec Avraham (brit ben habétarim), Hachem lui dit : "(Tes descendants) seront asservis et opprimés pendant 400 ans". Cela constitua un décret d’esclavage qui fut explicitement prononcé par D.
Et malgré tout, lorsque les Bné Israël furent écrasés par la servitude et qu’ils crièrent vers Hachem : "Leur supplique monta vers D. depuis leur servitude" (Chémot 2,23) et ils furent libérés de l’esclavage après seulement (si l’on peut dire) 210 ans d’exil (au lieu de 400 ans).

Car la volonté initiale du Créateur au moment où Il prononça ce décret était que, grâce à leurs suppliques, ils modifient ce décret. Cela signifie que lorsque Hachem décrète une sentence, Il décrète en même temps qu’elle soit annulée grâce à la prière.
[Arvé Na'hal]

"Les choses cachées appartiennent à Hachem notre D. mais les choses révélées nous incombent à nous et à nos enfants jusqu'aux derniers âges afin que nous mettions en pratique les paroles de cette Loi (haTorah azot)." (Nitsavim 29,28)

-> Selon le Tiféret Shlomo :
"Car les Bné Israël sont croyants et fils de croyants, et ils devront comprendre que l'exil est un sujet caché. Et c’est seulement dans le futur que nous pourrons saisir qu'il était bénéfique
Et c’est seulement dans le futur que nous pourrons saisir qu'il était bénéfique, comme il est dit : "Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte (vétaguél - ותגל)", le mot ותגל étant composé des mêmes lettres que le mot גלות (galout - l'exil)".

Cela nous enseigne qu’aucun mauvais décret n’émane d’Hachem. Et même ce qui peut nous paraître comme la pire des situations, à l'exemple de cet exil si amer où nous sommes plongés depuis près de deux mille ans, est amené à se révéler être un bienfait.
Chacun en tirera sa propre leçon concernant son exil personnel, qu'il soit spirituel ou matériel, physique ou moral, à savoir qu'il n'est pas un mal mais un bien pour lui. Et même si les voies d'Hachem sont insondables, il ne lui incombe que de renforcer sa conviction que son Père qui réside dans les cieux, est bon et bienfaisant envers toutes Ses créatures."

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-> Le Zohar (III,159a) sur "les choses cachées appartiennent à Hachem", l'explique ainsi :
"Nous ne devons pas chercher à sonder les choses cachées, puisque personne ne peut parvenir à comprendre la profondeur de la sagesse Divine qui demeure dissimulée aux yeux de tous les êtres vivants."
Par conséquent, il ne nous incombe qu'une chose : avoir une foi simple et sans calcul dans notre Père céleste qui dirige le monde avec bonté et Ses créatures avec miséricorde.

Tout juif peut ébranler tous les mondes

+ Tout juif peut ébranler tous les mondes :

"Le Rocher qui t’a donné naissance, tu l’as oublié, le D. qui t’a enfanté, tu L’as délaissé ... Parce qu’ils sont une génération versatile, des enfants sans confiance." (Haazinou 32,18-20)

-> Le Ora'h 'Haïm de Zeltchov explique le reproche contenu dans l’expression "des enfants sans confiance" en disant qu'un homme (tout juif) "doit avoir confiance dans le fait que sa propre prière et ses propres actions agissent En-Haut ...
Il devra penser qu’il est un monde en miniature dans lequel sont renfermés tous les mondes même les plus élevés. C’est pourquoi lorsqu’il examinera ses actes et se repentira, l’homme pourra agir dans les mondes Supérieurs jusqu’à atteindre l’endroit de la racine de son âme.
Il sera alors en mesure de transformer la midat Hadine (Attribut Divin de rigueur) en midat HaRa'hamime (miséricorde). Et il donne ainsi de la force et de la vigueur En-Haut, comme il est dit : "Donnez de la fore à Elokim" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
Il ne devra pas, au contraire, faire partie de ceux au sujet desquels il est écrit : "Le Rocher qui t’a donné naissance, tu l’as oublié, le D. qui t’a enfanté, tu L’as délaissé", à savoir de ceux qui oublient que c’est Hachem qui les a enfantés et créés à partir des mondes Supérieurs afin qu’ils puissent agirent grâce à leurs prières et leurs bonnes actions.
C’est le sens (allusif) du verset : "Parce qu’ils sont une génération versatile" : parce qu’ils sont en mesure d’ébranler tous les mondes, de renverser la midate Hadin depuis sa racine, en midat HaRa'hamim, dévoilée et abondante, mais sont, malheureusement, "des enfants sans confiance" : ils n’ont pas confiance en eux-mêmes et ne croient pas dans les forces énormes qui sont en eux."

Impact de nos pensées imaginaires sur notre réussite

+ Impact de nos pensées imaginaires sur notre réussite :

"Quand tu construiras une nouvelle maison, tu feras une balustrade à ton toit et tu ne devras pas verser de sang dans ta maison" (Ki Tétsé 22,8)

-> Le Ben Ich 'Haï (dans son Od Yossef 'Haï) développe ce verset en affirmant que ce qui est écrit ici vient donner de bons conseils, qui "est nécessaire à chacun, tant dans les affaires physique que professionnelles, ainsi que dans les affaires de la Torah, car la plupart du temps, les gens sont endommagés par quelque chose qu'ils ne ressentent pas. Par conséquent, chacun a besoin de ce bon conseil, et j'en ai moi aussi besoin, et je prie que Hachem m'aide par ce bon conseil, tant dans le matérialité que dans la spiritualité".

Il cite le séfer Kéter Malkhout (Siman 90) sur la guémara (Sanhédrin 26b) qui dit : "Oula dit que les pensées sont efficaces même pour les divré Torah".
Rachi explique que lorsqu'une personne pense qu'elle va faire ou accomplir quelque chose, ses pensées ont pour effet d' "annuler la chose", ce qui signifie qu'elle finira par ne pas pouvoir la réaliser.
Cela s'applique également aux paroles (divré) de Torah lorsqu'une personne dit qu'elle terminera une Massékha (un traité) à une certaine date."

Le Ben Ich 'Haï explique que, par nature, les gens désirent le bien et la richesse. Certains élaborent des stratégies et des plans qui, selon eux, fonctionneront pour gagner beaucoup d'argent ou acquérir ce qu'ils désirent. Leur imagination déborde d'idées lucratives, comme investir dans une entreprise ou voyager dans un endroit où l'immobilier est bon marché, ...
Ces fantasmes sont constamment présents dans leur tête, et ils en inventent sans cesse de nouveaux.
Une personne intelligente, cependant, sait ignorer ces rêves éveillés. Lorsqu'ils lui viennent à l'esprit, elle les chasse immédiatement et n'y prête aucune attention.

Il ajoute que, comme nous le savons, le revenu annuel de chacun est fixé à Roch Hachana.
Cependant, si l'on se livre à de tels projets imaginaires, on risque de voir ses revenus diminuer, même si le décret de Roch Hachana prévoyait qu'on les recevrait.

Le Ben Ich 'Haï explique ce concept en rapportant que nos Sages disent que si l'on fait un bon rêve, dans lequel on nous prédit qu'on recevra quelque chose de bien, la joie ressentie par le rêve suffit parfois à son accomplissement. Autrement dit, le bonheur ressenti est considéré comme suffisant, et l'on n'a pas besoin de recevoir le contenu réel du rêve.
De même, si l'on imagine gagner beaucoup d'argent et que cela nous procure du bonheur, cela peut être considéré comme suffisant et, par conséquent, on ne recevra pas l'argent auquel on était réellement destiné.

Il raconte ensuite l'histoire suivante :
Il était une fois un homme qui allait acheter des œufs et des poulets chez des fermiers arabes. Il les apportait ensuite au marché pour les vendre. Transporter les produits des fermes arabes au marché représentait un travail considérable, et le bénéfice était très maigre.

Un jour, il marchait, portant un panier sur la tête contenant environ 1 000 œufs et deux poules sur les épaules. Il commença à se demander : "Combien de temps vais-je devoir travailler si dur pour un si petit bénéfice?"
Puisqu'il y a environ 1 000 œufs sur ma tête et deux poules sur mes épaules, lorsque j'arriverai en ville, je n'irai pas au marché pour les vendre. Je rapporterai plutôt le tout chez moi, et là, les poules couveront les œufs. Un poussin naîtra de chaque œuf, ce qui me permettra d'avoir déjà 1 000 poussins, et ce seront des femelles. En grandissant, elles pondront 1 000 œufs par jour, et de chaque œuf naîtra un poussin qui pondra un autre œuf, jusqu'à ce que, en quelques mois, j'aie 2 000 000 de poules. Je vendrai ensuite chaque poulet pour un dinar, j'achèterai de la laine et je l'enverrai à l'étranger.

Il calcula qu'en trois ans, il aurait accumulé 500 000 pièces d'or, avec lesquelles il achèterait maisons, boutiques et vergers, faisant de lui l'homme le plus riche du monde. Il serait alors si important qu'à l'anniversaire du roi, il serait à la tête des dignitaires venus l'accueillir et, lorsqu'il entrerait en sa présence, il inclinerait la tête, tel le chef de la délégation, en l'honneur du roi.
Perdu dans ses pensées, il ne réalisa pas qu'il faisait réellement ce geste, comme s'il inclinait la tête devant le roi, ce qui fit tomber le panier contenant les 1 000 œufs. Les œufs se brisèrent tous et les poules tombèrent à leur tour et moururent.
Le bruit des œufs le tira de sa rêverie et il réalisa qu'il ne lui restait plus rien : ni œufs, ni poules, ni pièces d'or, ni laine, ni maisons, ni vergers, ni même une visite à la cour royale. Il n'y avait que des œufs cassés et des carcasses de poulets.

De même, lorsqu'une personne se laisse aller à son imagination, imaginant toutes sortes de moyens de parvenir au succès et à la prospérité, ses pensées la mèneront à sa perte.
Au contraire, le peu de joie qu'elle éprouve en imaginant le succès qu'elle espère connaître lui fera perdre tout le bien et la prospérité qui lui ont été décrétés à Roch Hachana.
Il est essentiel de reconnaître que toutes ces pensées sont des fantasmes implantés dans notre esprit par le Satan pour nous faire perdre le bien qui nous était destiné. Il est donc essentiel de les bannir de notre esprit dès qu'elles surgissent.

Cela étant dit, le Ben Ich 'Haï explique le verset ainsi : "Quand tu construiras une nouvelle maison" = cela fait référence au moment où une nouvelle idée surgit dans l'esprit d'une personne concernant la manière d'accumuler richesse et prospérité.
"Et tu feras une balustrade à ton toit" = cela signifie que ces idées doivent être circonscrites. On ne peut les laisser prendre le dessus sur les pensées ni devenir une obsession. Ce faisant, on les enferme afin qu'elles ne puissent pas nous priver de ce qui a été décrété pour nous.
[nos saints séfarim qualifient les pensées de "toits", car elles vivent dans l'esprit, la partie supérieure du corps. ]
"Et tu ne verseras pas de sang (damim) dans ta maison" = le mot "damim" (דמים) évoque les "dim'yonot" (des fantasmes, imaginaire - דמיונות).
Ainsi, ces mots signifient qu'il ne faut pas laisser les fantasmes s'installer chez soi, car ils peuvent entraîner la chute et nous laisser sans rien.

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-> La guémara (Bétsa 15a) précise que les revenus de chacun sont déterminés à Roch Hachana.
Le rav Pin'has de Koretz (Imré Pin'has - chaar 7, Inyanim Shonim ot 31) explique :
"Cela ne signifie pas que le nombre exact de morceaux de pain que chacun aura est déterminé. Il s'agit plutôt de déterminer le degré de jouissance que chacun aura au cours de l'année."

=> Ainsi, nous avons chacun une dose de plaisir qu'on aura dans l'année, et le Ben Ich 'Haï nous explique qu'en ayant trop de plaisir dans notre imaginaire, on risque de ne plus en avoir beaucoup dans la réalité.
Avoir conscience de cette réalité est si important, que le géant qu'est le Ben Ich 'Haï a écrit à ce sujet : "chacun a besoin de ce bon conseil, et j'en ai moi aussi besoin, et je prie que Hachem m'aide par ce bon conseil, tant dans le matérialité que dans la spiritualité".

"Tu ne dois pas voir le bœuf ou la brebis de ton frère égarés et te dérober à eux : tu es tenu de les ramener à ton frère" (Ki Tétsé 22,1)

1°/ Un tsadik n’oublie pas les âmes perdues :

-> Le Sar Shalom de Belz indique que ce verset contient une allusion au fait que les tsadikim de la génération actuelle ne doivent abandonner aucun juif, même s'il est tombé à un niveau très bas niveau spirituel.
Certains tombent à un niveau spirituel si bas, qu'ils perdent leur "tsélem Elokim". Ils sont comparables à un bœuf ou à une brebis égarée dans un champ.

Le verset suggère qu'un tsadik ne doit pas "voir la brebis égarée" = il ne doit pas considérer ces âmes comme perdues et sans espoir. Il doit plutôt les relever et "les ramener à ton frère". Il est encore possible de les ramener sur le droit chemin de la fraternité juive, et le tsadik doit assumer la responsabilité de faire en sorte que cela se produise.

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2°/ Hachem accomplit la mitsva de Hachavat avéda :

-> Son fils, le rav Yissa'har Dov de Belz, cite le Ohr ha'Haim Hakadoch selon lequel la mitsva de Hachavat avéda (restitution d'un objet perdu) est un indice qu'Hachem ramène nos frères perdus (spirituellement) sur le droit chemin et les aide à se purifier.

Il ajoute que nos Sages (Baba Métsia 30a) disent qu'une personne âgée dont il n'est pas conforme à sa dignité de s'occuper de l'objet, est exemptée de restituer un objet perdu (mitsva de Hachavat avéda).

Lorsqu'un juif faute, son âme est souillée par les fautes, et cela n'est pas digne de la dignité divine, pour ainsi dire, de toucher à une faute aussi sale. Il semblerait donc qu'Hachem soit exempté de la mitsva.

Cependant, le Rambam (Hilkhot Avéda 11,7) dit que celui qui veut faire le bien outrepassera la stricte halakha et restituera un objet perdu, même si cela ne lui paraît pas digne.
Hachem guide le monde avec la 'hassidout, une bonté infinie, comme nous le récitons dans les Séli'hot : "Il siège sur Son trône de miséricorde et guide le monde avec la 'hassidout".
Par conséquent, Il va au-delà de la loi stricte pour nous restituer notre sainteté, même lorsque cela est indigne de Sa dignité.

Nous savons qu'Hachem observe chaque mitsva de la Torah. Comment accomplit-il la mitsva de hachavat avéda?
Hachem réalise cette mitsva en nous restituant notre sainteté perdue. Lorsque nous fautons, chutons et devenons impurs, Il nous aide à retrouver notre pureté perdue.
Même s'il n'est pas obligé de le faire, car cela ne respecte pas Son honneur, il va au-delà de la lettre de la loi pour nous aider.

"Et Ma colère s’enflammera en ce jour, Je les abandonnerai et Je voilerai Ma face d’eux" (Vayélé'h 31,17)

-> Le Daat Zékénim miBaalé haTossefot commente :
"(Ce qui est écrit) "Je voilerai Ma face d’eux" constitue une expression de tendresse, comme un homme envers qui son fils a fauté, et qui ordonne à son maître de le frapper. Il ne peut supporter la souffrance de son fils à cause de la compassion qu’il éprouve pour lui et il voile sa face afin de ne pas voir les coups qu’on lui donne."

On voit donc que ce voilement de la face Divine provient de l’immense amour d'Hachem pour Ses enfants bien-aimés dont Il ne peut voir les souffrances. Et même au moment où il est écrit "Et Ma colère s’enflammera", Son amour est encore présent.

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-> Les versets suivants sont : "Et alors il se dira : en vérité, c’est parce que mon D. n’est plus au milieu de moi que je suis en butte à ces malheurs. Mais alors même, Je persisterai, Moi, à voiler Ma face en ce jour" (Vayélé'h 31,18-19).

Le rabbi Bounim de Peschi'ha dit que ces versets sont a priori étonnants : s’il sait que tous ses malheurs sont dus à ce qu’Hachem n’est pas parmi les Bné Israël, il a donc pris conscience de sa faute. Dès lors, pourquoi le verset se poursuit-il ainsi : "Je voilerai Ma face en ce jour "?
En fait, répond-il, c’est précisément parce qu’il pense qu’Hachem l’a abandonné et ne le guide plus que cet homme faute et qu’il provoque le voilement de la face Divine. Car chacun doit savoir que Hachem se trouve avec lui en toute circonstance et que : "Même si je marche dans la vallée de la mort, je ne craindrai aucun mal car Tu es avec moi."

+ La témimout :

"Tu seras intègre avec Hachem ton D." (tamim tiyé im Hachem Eloké'ha - Choftim 18,13)

-> Selon Rachi : Marche avec Lui avec intégrité, aie confiance en Lui, et ne scrute pas l’avenir. Mais accepte avec intégrité tout ce qui t’advient, et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part.

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+ Qu'est-ce que la témimout?

-> Le rabbi Mendel de Kotzk explique ce verset comme signifiant qu’il faut servir Hachem avec simplicité et constance. Il ne faut pas servir parfois Hachem, et parfois se servir soi-même. Mais plutôt, il ne faut servir qu'Hachem.

-> Rabbénou Yona (dans séfer Sfat Tamim - chap.17) parle longuement du témimout. Il écrit :
Le fait d'avoir la témimout est très grand et précieux.
Si quelqu'un marche avec la témimout, Hachem le désire, lui et ses louanges, comme il est dit : "celui qui marche dans les voies en état 'tamim', celui-là chantera pour Moi" (olé'h bédéré'h tamim ou yécharténi - Téhilim 101,6) ...

La témimout est si grande que quiconque marche avec simplicité de cœur dans toutes ses voies mérite de siéger dans la chambre d'Hachem, comme il est dit : "Qui habitera dans Sa tente? Celui qui marche en étant tamim" (mi yagour béaolé'ha ... olé'h tamim - Téhilim 15,1-2).
Et le roi David loue ceux qui marchent avec la témimout : "Dignes de louanges, ceux qui sont témimé daré'h" (Téhilim 109,1).

Rabbénou Yona poursuit :
Qu'est-ce que la témimout? Il faut parler sans tromperie et agir honnêtement. Sa bouche et son cœur doivent être unis. Quiconque dit une chose de la bouche et pense le contraire dans son cœur n'est pas qualifié de "tam" ; c'est plutôt un escroc ... Mais si l'on marche avec témimout, Hachem nous assiste dans notre travail ...

La témimout est si précieuse aux yeux d'Hachem qu'Il désire quiconque marche avec témimout ...
De plus, grâce à la témimout, Il prépare un chemin droit pour l'homme, comme il est dit : "La qualité d'être tamim aplanit le chemin" (tsidkat tamim téyachèr - Michlé 11,5).

Si l'on agit avec la témimout envers Hachem et envers les autres, Il nous protège de la faute et on peut vivre sereinement et en sécurité, comme il est dit : "J'étais tamim avec Lui et Il m'a protégé de la faute" (vaéhi tamim imo, vaéchtamèr méavoni - Téhilim 18,24).

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-> Le rav Méchoulim Zouché de Tchernobyl (séfer Tsour Tsadik) explique que la principale avoda d'une personne dans ce monde est de travailler à avoir une émouna pchouta (une foi simple en Hachem), et d'atteindre un niveau de témimout, de servir Hachem sans poser de questions.
C'est ce que dit Rachi à propos du verset : "Tamim tiyé im Hachem Eloké'ha" (tu seras simple avec Hachem - Tehillim 36,18). Nous devons marcher avec Lui avec témimout et ne pas nous inquiéter de l'avenir. Ce type d'émouna est plus que tout désiré par Hachem.

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-> Le rav David de Zlatipol enseigne :
"Il est bien connu que Rachi utilisait le moins de mots possible. Aucun mot n'est superflu. Cependant, nous trouvons un passage où Rachi fait exception à cette règle générale et écrit longuement.
Cette exception est son commentaire du verset "Tu seras intègre avec Hachem ton D."
Rachi écrit : "Marche avec Lui avec simplicité (intégrité - témimout), aie confiance en Lui, et ne scrute pas l’avenir. Mais accepte avec intégrité tout ce qui t’advient, et alors tu seras avec Lui et tu seras Sa part."

Pourquoi utilise-t-il autant de mots pour expliquer ce verset?
Parce qu'il souligne l'importance vitale de toujours vivre avec cette mida de ne pas se soucier de l'avenir et de faire confiance à Hachem sans poser de questions. "

-> "tamim tiyé im Hachem Eloké'ha"
Ce verset contient à la fois le nom de Hachem, "Havaya" (Hachem), qui représente Son Attribut de miséricorde (ra'hamim), et le nom "Eloké'ha", qui représente Son Attribut du jugement strict.
Le Yisma'h Israël y voit une indication que, quelles que soient les épreuves que traverse une personne, qu'elle soit facile ou difficile, elle doit faire confiance à Hachem sans réserve et lui obéir avec simplicité.

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+ La récompense de la témimout :

-> Le verset dit : "Grâce à mon intégrité (vaani bétoumi - בְּתֻמִּי - (lié avec 'tam')), tu me soutiens et m’admets en ta présence pour toujours" (Téhillim 41,13).

Le Rama (séfer Torat Hamin'ha - paracha Nitsavim) explique que le roi David nous rapporte comment il a mérité la vie en ce monde et dans le monde à Venir. Il dit qu'Hachem l'a "soutenu" par la vie en ce monde et "soutenu" par la vie dans le monde à Venir(olam aba).
Il dit qu'il a mérité ces deux vies "grâce à mon intégrité", c'est-à-dire grâce à sa témimout.

Le Rama explique ensuite le concept de témimout, qui se définit comme le fait de ne pas compter sur sa propre sagesse, sa force, sa richesse ou ses talents. Au contraire, on s'appuie sur Hachem en permanence et on lui fait confiance.
De plus, un tamim ne cherche pas à prédire l'avenir par l'astrologie ou autres méthodes similaires, car ce sont des méthodes païennes (non juives) sans fondement.
Un tamim s'appuie sur Hachem et Le suit sans se poser de questions. Celui qui tente de changer l'avenir par lui-même ne réussira pas, mais celui qui fait confiance à Hachem avec simplicité trouvera le succès.

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+ Par le mérite de la témimout, on acquiert facilement ce dont on a besoin :

-> Le Gaon de Vilna (séfer Adéret Eliyahou), à propos du verset "vé'éts hadaat tov vara" (l’arbre de la Connaissance du bien et du mal), affirme que cela implique que connaître ce qui est bien ou non est une très mauvaise chose. Il explique que plus une personne est simple et intègre, mieux elle se porte.
Le plus une personne est "tam" (intègre avec Hachem), meilleure sera sa vie, comme il est dit : "Heureux ceux dont la voie est intègre" (achré témimé daré'h - Téhilim 119,1).

Le Gaon de Vilna ajoute que la Torah loue Noa'h, Yaakov et Iyov pour leur mida de témimout. Il explique que plus une personne se dissocie des affaires du monde, plus elle peut se connecter à Hachem.
Si quelqu'un peine pour obtenir quelque chose en se basant que sur ce monde, par des moyens matériels, elle devra fournir beaucoup d'efforts. Mais si quelqu'un s'appuie sur Hachem, elle obtiendra la même chose facilement.

Nous pouvons en tirer la leçon : celui qui sert Hachem avec témimout finira par obtenir ce qui lui est destiné, sans avoir à se fatiguer excessivement ni à commettre de fautes potentiels, tels que le vol et la tromperie.

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-> Certes, on doit faire notre hichtadlout nécessaire, mais par témimout : "Jette ton fardeau sur Hachem, et Il te soutiendra (véhou yé'halkélékha)" (Téhilim 55,23).

-> Certaines personnes ont du bita'hon en Hachem mais n'ont pas les "kélim" (récipients) pour retenir la bonté qu'elles reçoivent en conséquence.
Le verset dit que si quelqu'un "jette son fardeau sur Hachem", ce qui signifie qu'il se fie entièrement à Lui, alors "hou yé'halkélékha", Il (hou) lui accordera les "kélim" pour conserver les bénédictions qu'il reçoit d'Hachem.
Il lui sera octroyé des lieux pour stocker et conserver tout ce qu'Hachem lui donne.
[Tséma'h Tsédek]

-> b'h, également sur ce sujet : Confiez votre fardeau à Hachem : https://todahm.com/2025/06/04/confiez-votre-fardeau-a-hachem

-> La Hachga'ha (intervention) d'Hachem est proportionnelle à la connexion de bita'hon qu'une personne a lorsqu'elle se décharge de son fardeau sur son Créateur.
['Hazon Ich ]
[il est écrit : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23) = plus tu décharges tes problèmes sur D., sachant que seul Lui peut en être la solution, alors plus "Il prendra soin de toi". Certes on fait une hichtadlout nécessaire, mais cela ne retire pas qu'à 100% c'est Hachem qui est derrière toute chose, qu'Il peut tout. ]

-> "Confie-toi en l'Eternel de tout cœur, mais ne te repose pas sur ton intelligence"
Rabbeinu Yonah (Michlé 3,26) commente que le bita'hon signifie se fier à Hachem et non à une personne, non à la puissance de notre propre intellect, non à notre propre compréhension [des choses] ou stratégies car tout dépend du Ciel.

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+ Celui qui dépend uniquement d'Hachem aura un refuge dans ce monde et dans le monde à Venir.
[guémara Ména'hot 29b - kol atolé bit'hono b'Hachem, aré lo ma'hssé baolam azé vélaolam aba ]

=> En mettant toute notre confiance, tous nos espoirs, uniquement en Hachem, alors Hachem nous prend sous Son aile dans ce monde et dans celui à Venir.

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+ La témimout permet d'atteindre des hauts niveaux de sagesse :

-> Le verset dit : "Prétends-tu pénétrer le secret insondable de D., saisir la perfection d'Hachem?" (Iyov 11,7).
Le Yessod Ha'Avoda de Slonim explique qu'on ne peut se connecter à Hachem par l'investigation intellectuelle, car Hachem est bien au-delà de nos capacités mentales. La seule véritable façon de créer un lien avec Hachem est de faire preuve d’une émouna aveugle et de croire que nous ne pouvons pas comprendre Sa grandeur.

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+ La témimout nous octroie un lieu privilégié dans le monde à Venir :

-> Le Riyatz de Loubavitch (séfer Hamamarim) affirme que lorsque le machia'h viendra, nous verrons la grandeur de la témimout et de la pure émouna en Hachem. Nous verrons alors la valeur de l’avodat Hachem des gens simples qui priaient et récitaient les Téhilim avec un cœur rempli de chaleur.

Il ajoute : Nous verrons qu’une chambre spéciale sera construite pour ces personnes, dont les grands sages seront jaloux.

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+ La première danse de ceux qui sont tamim :

-> Le rav Its'hak Houmeler (le rav Its'hak Halévi Epstein, l’un des principaux ‘hassidim de Loubavitch, Rav de la ville de Houmel et auteur de ‘Hana Ariel) a rapporté (Igrot Kodech - Admor Mahariyatz - 'helek 6, page 371) :
"Lorsque le machia'h viendra et que les Patriarches (Avot), les Tribus (Chévatim), Moché, Aharon, les les Névi'im, les Tannaïm, les Amoraïm, les Gaonim et les Tsadiké Hador ressusciteront ; ils réclameront tous à cor et à cri de se retrouver parmi les juifs simples (tamim).
La première danse sera celle de Moché avec ces personnes.
Le roi David dansera ensuite avec émotion avec ceux qui ont passé du temps à réciter les Téhilim (en toute simplicité avec Hachem)."

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-> Le Baal haTanya dit :
"Lorsque j’ai rencontré le Maguid de Mézéritch, il m’a expliqué que le saint Baal Shem Tov faisait l’éloge des gens simples (dans le sens d'intègre avec Hachem, tam) et disait que les choses les plus importantes sont le témimout, la messirat néfech et une émouna inconditionnelle, qu’ils possédaient en abondance."

Lorsque le Tséma'h Tsédek rapporta cette histoire, il ajouta : "Mon grand-père a mérité d’atteindre le niveau de témimout d’un juif simple. En me disant ces mots, il avait les larmes aux yeux."

[quelqu'un de simple (tam) n'a rien sur quoi prendre confiance au détriment d'Hachem (ex: un grand savoir spirituel, des capacités hors normes), il se connecte totalement avec Hachem, avec simplicité, sans se poser de question, sans arrière-pensée, sans penser comprendre toute l'intention de D., .... ]

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+ La puissance d'être tamim :

-> Le rabbi de Berditchev (dans son Kédouchat Lévi) affirme que celui qui agit avec témimout avec Hachem sera assurément aidé dans tous les domaines.
Il écrit : "Hachem veut toujours aider tous les êtres humains. Il veut particulièrement aider le peuple juif, qu'Il appelle Ses enfants. Il est certain que notre Père nous donnera tout ce dont nous avons besoin avant même que nous en ayons besoin. Et il est certain que si une personne a une émouna simple en Hachem, Il lui donnera assurément tout ce dont elle a besoin.
Si l'on fait confiance à Hachem simplement et entièrement (par notre témimout), Il nous aidera assurément. Nous devons savoir qu'Hachem sera assurément avec nous."

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+ La témimout annule le mauvais mazal :

-> Le verset (Choftim 18,14) nous ordonne de ne pas utiliser de forces magiques pour prédire l'avenir.
Le Ohr Ha'Haïm Hakadoch écrit que si les gens agissent ainsi, c'est parce qu'ils manquent de "témimout". Ils ne se contentent pas de vivre l'instant présent et de faire confiance à Hachem pour l'avenir. Ils ressentent plutôt le besoin de savoir ce qui va suivre.
C'est pourquoi la Torah nous ordonne d'abord d'avoir de la témimout et de nous en remettre simplement à Hachem, puis précise que si nous agissons ainsi, nous n'éprouverons plus le besoin de savoir ce que notre mazal annonce pour l'avenir.

En réalité, notre mazal pour l'avenir n'aura aucune importance, car la émouna en Hachem annule le mauvais mazal.
Nous retrouvons cette idée lorsque Hachem dit à Avraham de "marcher devant Lui" avec une foi pure, et même si son mazal est qu'il n'aura pas de fils, par le mérite de sa émouna (de sa témimout), son mazal peut changer.
[ Hachem a demandé à Avraham "marche devant Moi et sois intègre (tamim)" (Lé'h Lé'ha 17,1) = d'une certaine façon : avance, fais ce que tu peux et as à faire, et Moi en apparant retrait je gère tout. ]

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+ Le témimout prévient la chute :

-> Le rav Its'hak d'Amshinov (cité dans le séfer Sia'h 'Hassidim) dit :
"Qui marche dans la droiture marche avec sécurité" (olé'h batom, yélé'h béta'h - Michlé 10,9).
Il explique que ce verset fait référence à ceux qui récitent un chapitre de Téhilim, étudient un morceau de guémara et sont constamment joyeux.

Le roi Chlomo était l'homme le plus intelligent de l'histoire et a vécu une vie à un très haut niveau. Il a témoigné que quelqu'un de son niveau réussit parfois, mais pas toujours. Il y a toujours un risque d'erreur et de tout perdre.
Mais si l'on sert Hachem avec simplicité, on peut "marcher en sécurité", car on ne sera jamais perdu.

Le rav Its'hak d'Amshinov explique ensuite que la faute de l'arbre de la Connaissance (etz hada'at) fut causée par le premier serpent, plus intelligent que tout autre animal. C'était un "oiber 'hakham", l'opposé d'un tamim. Par conséquent, la façon de rectifier cette faute originelle est de vivre avec témimout.
[il y avait l'ordre d'Hachem (ne pas en manger), et le serpent a utilisé la faille de se croire plus malin pour pousser à fauter. ]

Nous voyons également qu'Essav était un grand 'hakham (sage), mais qu'il n'a eu aucune réussite grâce à sa sagesse. Le Arizal va jusqu'à dire qu'il a atteint un niveau de sagesse supérieur à celui de Yaakov. Malgré tout, il est resté un racha.
Yaakov, en revanche, était un "ich tam" (homme simple). Parce qu'il vivait avec témimout, il méritait une vie de vérité et de sainteté.

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Puisque l'esprit humain est si limité, il ne faut jamais remettre en question la façon dont Hachem dirige le monde.
Au contraire, il faut faire preuve de temimout (simplicité et foi) et croire que tout ce que fait Hachem est en fin de compte pour notre bien ...
Si une personne croit cela, elle méritera de voir que ce qu'elle pensait être mauvais était en réalité à son avantage.
['Hafets 'Haïm ]

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+ Acquérir de la témimout par son cerveau et intellect :

Le rabbi de Ropshitz était réputé pour sa grande sagesse. Son rabbin, le 'Hozé de Lublin, lui dit un jour : "Il n’y a pas de commandement dans la Torah d’être intelligent avec Hachem. Il y a cependant une mitsva d’être simple avec Hachem. Alors, pourquoi agis-tu toujours avec autant d’intelligence? Pourquoi la simplicité ne te suffit-elle pas?"

Le rabbi de Ropshitz lui répondit : "Il faut être très intelligent pour être simple. Il est impossible d’atteindre un niveau élevé de témimout sans utiliser son cerveau et son intellect."

[naturellement notre yétser ara fait gonfler notre égo (moi je), notre orgueil, et il faut être malin pour le vaincre et laisser de la place à Hachem. ]

-> Rachi explique : "Marche avec Lui avec simplicité. Espère en Lui et ne t’enquiers pas de l’avenir. Quoi qu’il t’arrive, accepte-le avec simplicité et tu seras alors avec Lui comme son partage."

Le 'Hidouché Harim explique que lorsqu'une personne commence à trop réfléchir, le yétser ara peut s'immiscer et lui voler son bon sens. La Torah nous ordonne donc d'être simples et de ne pas trop poser de questions afin de conserver notre lucidité et notre bon sens.

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+ La racine de la néchama du Baal Shem Tov :

-> Leav Odom Baal Shem révéla un jour à son disciple, le Baal Shem Tov, la racine de sa âme (néchama). Il lui raconta qu'en l'an 5333, vivait à Tsefats un simple juif. Cet homme ne savait que faire la prière. Cependant, c'était un tamim qui servait Hachem avec humilité et simplicité.

Une nuit, après avoir terminé de réciter Tikoun Hatzot, il entendit frapper à sa porte. Lorsqu'il demanda qui était là, il entendit quelqu'un répondre : "C'est Eliyahu Hanavi!"

Il s'empressa d'ouvrir la porte et Eliyahou Hanavi entra. La pièce fut immédiatement baignée de lumière et de joie, et Eliyahou Hanavi dit à l'homme : "Je suis venu te révéler l'heure de l'arrivée du machia'h. Cependant, il y a une condition : tu dois me dire ce que tu as fait le jour de ta bar-mitsva. C'est pour cela que le Tribunal Céleste a jugé que tu mérites de me voir et d'apprendre ce secret."

L'homme répondit avec témimout : "Quoi que j'aie fait, je l'ai fait uniquement pour l'honneur de Hachem. Je ne peux le révéler à personne, même si cela signifie qu'Eliyahu Hanavi ne me dira pas quand le machia'h viendra. Je suis prêt à renoncer à cela, car on m'a appris que lorsqu'un juif fait quelque chose de bien, il doit le faire en privé et n'en parler à personne, afin que son action soit véritablement léchem chamayim (100% en l'honneur d'Hachem)."
Eliyahu Hanavi disparut aussitôt et remonta au Ciel.

Au Ciel, le haut niveau de témimout de ce juif et sa volonté de renoncer à la connaissance de la venue du machia'h afin d'accomplir pleinement ses mitsvot (léchem chamayim) provoquèrent une vive agitation. Le Tribunal céleste examina la question et décida qu'Éliyahou Hanavi devait se révéler à nouveau à lui pour lui enseigner la Torah et des secrets mystiques oubliés.

Cet homme devint la plus grande figure de sa génération. C'était un parfait tsadik, mais personne d'autre ne connaissait sa grandeur et son haut niveau de sainteté.
Lorsque son heure fut venue, cet homme mourut. Après l'avoir jugé, le Tribunal céleste décida que sa récompense serait de revenir dans le monde. Cette fois, il serait contraint de révéler sa grandeur et de créer une nouvelle façon de servir Hachem, insufflant ainsi au monde une nouvelle lumière de sainteté et de pureté.
Ainsi, il sanctifierait le Nom d'Hachem et remplirait le monde de sainteté, ce qui hâterait la rédemption.

L'âme de cet homme était celle du Baal Chem Tov zy’a.

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-> Le rav Yéhouda Tsvi de Razla dit :
"Mon fils, sache que Hachem a de nombreux types de serviteurs. En fonction de l’essence de l'âme de chacun, Il décrète la mission de chacun. Chacun doit accomplir la tâche que Hachem lui confie, et il doit la faire du mieux qu’il peut et avec témimout.

Où que Hachem place une personne, c’est là qu’elle est censée être. S’Il place une personne dans un village où elle est entourée de défis spirituels, elle est censée servir Hachem là-bas. On ne devrait pas penser qu’il pourrait mieux Le servir en vivant dans une grande ville.
Bien que Hachem ait de nombreux serviteurs qui sont des "ministres de haut rang", excellents en Torah et en mitsvot, Il tire parfois plus de plaisir de Son simple serviteur qui vit dans un petit village et fait de son mieux pour Le servir."

Juger autrui favorablement

+ Juger autrui favorablement :

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers dans toutes tes portes que Hachem ton D. te donnera, dans chacune de tes tribus, et ils devront juger le peuple avec justice" (Choftim 16,18)

-> Le midrach Tan'houma (4) considère que ce verset traite du fait de juger les autres favorablement.
Il est écrit :
"ils devront juger le peuple avec justice". Ils doivent juger le peuple favorablement et le défendre.
Rav Yéhouda B'Rabbi dit : De qui apprenons-nous cela? De Guidon, fils de Yoach. À son époque, le peuple juif traversait des difficultés et Hachem chercha quelqu'un [dont les mérites puissent venir] les défendre, mais Il ne pu trouver personne, car cette génération était pauvre en mitsvot et en bonnes actions.
Mais lorsque Guidon trouva le moyen de parler favorablement d'eux (des juifs), ils furent sauvés par un ange d'Hachem."

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+ Les tsadikim se jugent sévèrement et les autres jugent chacun favorablement :

-> Le séfer Tiféret Shlomo écrit que la voie des vrais dirigeants et des vrais juges est de voir la nation sous un jour positif.
Lorsqu'on juge son prochain, il faut toujours le juger favorablement, conformément à la Michna (Pirké Avot 1,6) qui exige de juger chacun favorablement. En effet, leur rôle est d'éveiller la miséricorde divine pour chaque juif, même s'il est à un bas niveau spirituel. S'ils trouvent le moyen de le considérer favorablement, il sera considéré comme innocent.

C'était la prière du roi Shlomo : "Tu donneras à ton serviteur un cœur qui écoute et qui comprenne, pour juger ta nation et discerner le bien du mal. Car qui peut juger cette nation difficile?" (I Méla'him 3,9).
C'est difficile à comprendre. Pourquoi un juge aurait-il été nécessaire pour trancher les conflits entre deux parties à l'époque du roi Shlomo? À cette époque, la richesse était omniprésente et chacun avait tout ce dont il avait besoin, alors pourquoi se disputerait-on pour de l'argent?
Le Tiféret Shlomo répond que ce que le roi Shlomo demandait en réalité, c'était que chacun ait le cœur de juger les autres favorablement.

La voie des tsadikim est de se considérer comme humbles à ses propres yeux. Plus on est grand, plus on se perçoit petit (1 Zohar 122b). Ils agissent comme s'ils étaient constamment surveillés et jugés par un juge.
En conséquence, le pasuk dit : "Vous placerez des juges et des gardiens à toutes vos portes" = vous devez agir comme les tsadikim qui se comportent comme s'ils étaient surveillés en permanence et jugés défaillants.
Cependant, cela ne s'applique qu'à eux-mêmes. S'ils doivent se juger sévèrement, ils doivent juger les autres favorablement, comme le poursuit le verset : "Ils jugeront la nation avec justice".

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+ Juger favorablement annule la faute de 'Hilloul Hachem :

-> On rapporte que le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, le rav de Jérusalem, jugeait favorablement tous les juifs, même ceux qui étaient au plus bas spirituellement. On lui demanda un jour : "Que ferait le Rav s’il disait qu’un juif entrait dans un restaurant non casher à Yom Kippour et mangeait toutes sortes de mets non cashère (taréf). Comment le jugeriez-vous favorablement?"

Il répondit : "Je le défendrais en disant qu’il est probablement tombé malade subitement et qu’il avait besoin de manger de la viande immédiatement. Comme sa vie était en danger et qu’aucun restaurant casher n’était ouvert, il a dû se précipiter dans un restaurant taréf pour se restaurer."

On lui demanda alors : "Nous connaissons tous la vérité. Nous savons tous que cet homme est un fauteur. Pourquoi devons-nous nous donner tant de mal pour le défendre?"

Le rav Yossef 'Haïm répondit : "Chaque fois qu’une personne fait une faute, il y a deux choses à considérer.
1°/ la faute elle-même
2°/ le 'hilloul Hachem causé par la faute.
Si nous sommes capables de juger autrui favorablement au sujet de la faute elle-même, alors par ricochet nous pouvons aussi réparer le dommage causé par le 'hilloul Hachem.
C'est pourquoi il faut défendre chaque juif, même si cela nous est [naturellement] difficile."

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+ Le Hékhal Haze'hout :

-> Le 'Hafets 'Haïm (séfer Chemirat Halachon - chap. Hatévouna 7) écrit que celui qui défend un juif devant Hachem devient un canal de lumière pour la chambre sainte appelée "Hékhal Haze'hout", lieu où sont proclamés les mérites d'Israël.

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+ Juger favorablement fait partie de la 'Hassidout :

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) cite le fait de juger favorablement autrui (juif) comme faisant partie de la mida de la " 'Hassidout".
Il écrit : "Il existe un autre principe fondamental concernant l'intention dans la 'hassidout, à savoir le bien de la génération. Car il convient que chaque 'hassid soit motivé dans ses actes pour le bien de toute sa génération, pour leur apporter du mérite et les protéger."

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+ Juger autrui favorablement, permet d'être jugé favorablement par Hachem :

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) écrit que la Torah nous enseigne que pour mériter d’être jugé favorablement pendant les Yamim Noraïm, il faut juger les autres favorablement.

Le rabbi de Berditchev dit qu'Hachem nous juge avec miséricorde et compassion, mais que nous devons d'abord agir pour éveiller Son Attribut de bonté ('hessed).
Lorsque nous nous traitons les uns les autres avec bonté et que nous nous jugeons favorablement, alors Hachem nous juge également favorablement.

[ "Donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Hachem attend et est dépendant (si l'on peut dire) nos actes d'être humain juif pour en résulter une force de pouvoir agir.
Ainsi, en jugeant autrui favorablement (même si cela nous est pas facile), nous permettons à Hachem d'également nous jugent pour le bien, avec un bon œil. ]

Cela ressort du verset : "Tu placeras des juges et des gardiens à toutes tes portes", ce qui signifie que tu dois créer des ouvertures pour atteindre le Ciel par tes propres actions.
Le moyen d’y parvenir est de "juger le peuple avec justice" = en jugeant les autres favorablement, tu crées ces portes du Ciel qui te permettent d’être bien jugé par Hachem.

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+ Les bienfaits de l'unité :

-> Le Sar Shalom de Belz affirme que défendre un autre juif suscite une grande miséricorde divine.

[d'où l'importance de juger favorablement autrui (juif), papa Hachem voit comment Ses enfants s'aiment et se regarde positivement, Il se réjouit (si l'on peut dire), et donne avec largesse des bontés (peu importe si l'on est méritant). ]

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+ Les paroles d’une personne ont un impact en-Haut :

-> Le Tiféret Shlomo (sur Masehethe Avot) demande pourquoi la michna (Pirké Avot 1,6) nous recommande de juger les autres favorablement.
En effet, au Ciel on sait ce que la personne a réellement fait et pourquoi elle l’a fait. Alors, en quoi le juger favorablement ici va-t-il l'aider?

Il répond que les paroles prononcées ici-bas ont un grand pouvoir dans les mondes Supérieurs. Lorsqu'on défend notre prochain ici-bas, nous créons pour lui une défense en-Haut, qui le protège des accusations divines.
En revanche, si l'on médit de son ami ici-bas, on crée des accusations contre lui au Ciel.
Bien sûr, Hachem connaît la vérité. Malgré tout, on peut créer un éveil par nos paroles, qui va protéger notre prochain et le préserver de jugements célestes difficiles.

Le Tiféret Shlomo le prouve par la guémara ('Haguiga 15b) qui rapporte qu'Eliyahou Hanavi a dit un jour à Rabba qu'Hachem étudie la Torah de tous les Rabbanan, à l'exception de Rav Méir, qui a étudié la Torah de A'her. (puisqu'il a étudié auprès du racha Élicha ben Abouya, Hachem n'a pas accepté sa Torah)
Rabba a défendu Rav Meir en disant : "Il a trouvé une grenade, en a mangé le fruit et a jeté la peau/écorce" (ce qui signifie qu'il n'a pris que le bon d'A'her et a écarté les mauvaises parties).
Eliyahou dit alors : "Hachem dit maintenant : "Mon fils, Meir, dit ...." " (Hachem parle maintenant de la Torah de Rav Meir.)

Jusqu'à ce que Rabba prenne la défense de Rav Meir, Hachem n'étudiait pas sa Torah. Même s'Il sait tout et connaissait la grandeur de Rav Meir, il fallait qu'un éveil soit créé en son nom en bas dans ce monde.
L'inverse est également vrai. Si une personne commet une faute en privé, à l'insu de tous, l'Attribut de rigueur (midat hadin) ne s'élève pas fortement contre elle, même si Hachem sait ce qu'elle a fait. Mais si quelqu'un révèle sa faute, l'accusation contre lui devient plus forte.

Le Tiféret Shlomo poursuit en disant que la punition pour toutes les fautes est aggravée lorsque les gens disent : "Untel a fait telle chose".
Une fois ces mots prononcés, c'est comme une flèche tirée qui scelle le verdict de l'homme, tant dans ce monde que dans le monde Supérieur.
C'est pourquoi la Torah nous avertit : "Tu réprimanderas ton prochain, et tu ne portera pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17). Cela signifie que lorsqu'on réprimande son ami pour une faute qu'il a commise, il faut le faire avec douceur, plutôt que de "porter la faute".
Autrement dit, il faut simplement faire allusion à la transgression de manière à ce que son prochain comprenne le message, et ne pas la mentionner/viser ouvertement, car cela l'exposerait à des accusations [au Ciel]. [au-delà de tout faire pour garder l'honneur d'autrui]

Cette idée se retrouve également dans les paroles du Zohar : "La Sitra Akhra (force du mal) est un témoin non valable pour témoigner contre Israël. Seulement par le biais d'Israël (d'un juif) que peut se faire valoir l'affaire (accusation au Ciel)".
Nous apprenons de cela que même si l’on sait que son prochain a fait quelque chose de mal, il ne faut pas en parler, car cela scellerait le décret contre lui.

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+ Se juger soi-même d'abord :

-> Le Kli Yakar explique les mots "choftim ou'chotrim titen léha" (tu institueras pour toi des juges et des policiers) en précisant que le mot "lé'ha" (à soi-même) fait référence aux paroles de nos Sages (Baba Métsia 107b) : "Embellis-toi d'abord et seulement ensuite, embellis les autres".
Ainsi, le verset suggère de se juger soi-même et de s'assurer de ne rien faire de mal avant d'en venir à juger les autres.

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+ Juger les autres comme on se juge soi-même :

-> Le séfer Toldot Yaakov Yossef explique ce verset en citant l'explication de la Michna (Pirké Avot 2,4) par le Yaabetz : "Ne juge pas ton prochain avant d'être à sa place". Le Yaabetz explique que la plupart des disputes entre deux personnes commencent parce que l'un se juge lui-même favorablement, mais juge son prohain négativement.
Ainsi, la Michna recommande de se mettre à la place de son ami, c'est-à-dire de le juger de la même manière qu'on se jugerait soi-même. En agissant ainsi, on comprendra la position de cet ami et on ne sera pas aussi dur avec lui.

En conséquence, le Toldot Yaakov Yossef explique que le verset signifie qu'il faut nommer des juges "lé'ha" = pour soi-même, autrement dit, juger les actes de son prochain de la même manière qu'on se jugerait soi-même si l'on avait agi d'une manière identique.
En agissant ainsi, on ne se fâchera pas contre lui et on le comprendra beaucoup mieux.

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+ Juger son propre yétser et non celui des autres :

-> La Michna (Pirké Avot 4,1) affirme : "Qui est fort, celui qui surmonte son yétzer (akovéch yitsro)".
Le séfer Avodat Israël demande pourquoi il est écrit "son yétser" plutôt que "le yétser ara".
Il répond que cela nous enseigne à nous concentrer sur notre propre yétser ara (inclinaison au 'mal'), plutôt que de constamment regarder le yétser ara des autres, comme beaucoup le font.
Il faut voir ses propres défauts et ne pas accorder trop d'importance à ceux des autres.
Il faut plutôt considérer autrui comme de véritables justes et s'efforcer de s'améliorer.

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-> b'h, voir également à ce sujet de juger favorablement autrui : https://todahm.com/category/moussar-pensee-juive/mitsvot-avec-autrui/5-juger-favorablement

"Tu institueras pour toi des juges et des policiers dans toutes tes portes que Hachem ton D. te donnera, dans chacune de tes tribus" (Choftim 16,18)

-> Le rav Barou'h de Mézhibozh (séfer Botsina D'Néhora) explique que ce verset nous ordonne de nommer des juges qui "que Hachem ton D. te donnera" (acher Hachem Eloké'ha notèn lé'ha).
Autrement dit, ils doivent être le genre de personnes qui insufflent dans votre cœur la certitude que Hachem commande le monde.

-> Le séfer Ohr Pné Moché écrit que ce verset contient une allusion à la déclaration de nos Sages (Yoma 38b) : "Hachem vit que les tsadikim étaient peu nombreux, alors Il se leva et les implanta à chaque génération".
Ceci est suggéré par le fait que les premières lettres des mots "choftim véchotrim titèn lé'ha" forment le mot "chotel" (planter - שותל) [planter : lichtol - לִשְׁתוֹל].
Cela indique qu'Hachem place des juges et des dirigeants à chaque génération. [les plus adaptés à l'époque ]