Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "béréchit bara Elokim ét hachamayim vé'éts haarets" = si la première chose que nous faisons dans notre journée est de penser qu'Hachem a créé le monde (qu'à chaque instant tout est recréé et n'existe que parce que D. le permet), alors "vé'haarets hayéta tohou vavohou" = nous n'accorderons pas trop d'importance aux vanités de ce monde.
[rabbi Henoch Alexander]

"Et la Terre n'était que chaos et les ténèbres régnaient sur l'abîme ... D. dit que la lumière soit et la lumière fut" (Béréchit 1,2-3)

-> Rabbi Mordé'haï de Lekhvitch expliquait ainsi ce verset :
lorsque l'homme se trouve dans les ténèbres et qu'il ne perçoit aucune lueur d'espoir, il dira : Hachem que la lumière soit, éclaire-moi de Ta lumière!
Et D. répondra alors à ses suppliques : "Et la lumière fut", et les jours de lumière reviendront alors éclairer son existence.

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Il est inutile de préciser en quoi cela nous concerne : chaque homme dans sa vie traverse maintes circonstances où il a l'impression que son monde est plongé dans les ténèbres. Il se désespère alors en pensant qu'à cause de ses fautes, son avenir est définitivement voué à l'échec. Il se lamente en s'imaginant que sa vie est anéantie.
Qu'il sache alors que ''tel est l'ordre naturel du monde" et qu'il s’arme de patience en ayant confiance en Hachem, car l'aube est sur le point d'éclairer à nouveau son existence.

Le problème est que le yétser ara tente de nous rappeler sans cesse les mauvais souvenirs : "Souviens toi ce que tu as fait. Et surtout n'oublie pas que déjà plusieurs fois, tu as commencé à bien faire et tu as abandonné à chaque fois en cours de route. A quoi cela t'avancera-t-il de recommencer encore une fois?"

L'attitude à adopter face à l'agresseur est avant tout de ne pas regarder en arrière, de ne pas s'appesantir sur ses échecs. La Torah débute par la lettre "bét" (ב) du mot Béréchit et non par la lettre "aléph", la première lettre de l'alphabet, pour nous enseigner que lorsque nous commençons à servir Hachem et à étudier Ses préceptes, il faut imiter la lettre "bét" (ב) qui est fermée de tous les côtés hormis à l'avant et ne regarder que vers l'avenir et non vers les fautes et les échecs passés.
La lettre "bét" (ב) possède en outre une petite excroissance en arrière évoquant la nécessité de ne pas reléguer ces revers entièrement aux oubliettes, mais de les utiliser pour se préserver à l'avenir.
Cette attitude devra toutefois être modérée à l'instar de la taille minuscule de cette excroissance.

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-> Le Sforno (Béréchit 6,7) explique que lorsque Hachem repoussa l'offrande de Caïn, Il lui dit : "Pourquoi ton visage est-il abattu, si tu t'améliores, tu y arriveras" voulant lui signifier que lorsqu'il existe une réparation possible au dommage provoqué, il n'y a pas lieu de se lamenter sur ce qui s'est passé. Mais il faut s'efforcer au contraire d'être tourné vers l'avenir afin d'obtenir cette réparation.

Notre monde est bâti sur la bonté

+++ Notre monde est bâti sur la bonté :

"Au commencement, Elokim créa les cieux et la terre" (Béréchit 1,1)

-> Selon Rachi : "Il n'est pas dit "Hachem créa" (ce qui suggérerait l'attribut Divin de bonté), car Hachem pensa d'abord créer le monde selon l'attribut de rigueur (et c'est pourquoi c'est le Nom Elokim, Nom Divin suggérant la rigueur, qui est utilisé). Il vit alors que le monde ne pourrait subsister, et il fit précéder l'attribut de miséricorde qu'Il associa à la mesure de rigueur. Et c'est ce qui est écrit : "Le jour où Hachem Elokim fit les cieux et la terre." (Béréchit 2,4)"

-> Le Zéra Chimchon pose la question suivante : si Hachem avait créé le monde avec l'attribut de rigueur uniquement, sans lui associer la miséricorde, dès qu'un homme aurait fauté, il aurait été puni immédiatement avec toute la sévérité requise (puisque D. n’aurait pas du tout usé de Son attribut de miséricorde). Dès lors, toutes les autres créatures du monde auraient craint de fauter voyant comment Hachem punit une transgression de Sa volonté, et par crainte de la Justice Divine, tous auraient accompli Sa volonté.
D'après cela, il est très étonnant que nos Sages affirment que le monde ne peut pas subsister uniquement avec l'attribut de rigueur. Car au contraire, c’est cet attribut qui, en faisant craindre à l’homme de fauter et en le poussant à accomplir la volonté Divine, maintient l’existence du monde.
Et, pour reprendre l'expression du Zéra Chimchon : "Si tous avaient été des tsadikim, pourquoi le monde n'aurait-il pas pu subsister?"

Pour y répondre, celui-ci rapporte la première michna des Pirké Avot : "Le monde repose sur 3 choses : sur la Torah, sur le Service, et sur la bienfaisance."
Or, la meilleure façon de prodiguer la bienfaisance est de prendre modèle sur le comportement Divin, comme nos Sages (guémara Shabbat 133b) nous l'enseignent : "Tout comme Il est miséricordieux et fait grâce, toi aussi sois miséricordieux et fais grâce".
Dès lors, en y réfléchissant bien, si Hachem avait dirigé le monde selon la stricte justice, tous auraient pris pour exemple la conduite Divine et se seraient comportés également suivant la mesure de rigueur. Personne n'aurait fait preuve de bienfaisance, personne n'aurait été prêt à renoncer à son droit légitime.
Par conséquent, tous auraient semblé être de grands tsadikim par rapport à Hachem et de grands fauteurs envers autrui. Un tel monde ne mérite pas de subsister, car le monde se maintient grâce à la bienfaisance.
C'est pourquoi Hachem associa à la Création l'attribut de miséricorde afin que chacun apprenne de Lui à se comporter avec miséricorde envers son prochain.

Il est ainsi tout à fait édifiant de constater à quel point Hachem désire que l'homme se comporte avec mansuétude. En effet, Il renonça (si l'on peut dire) à son propre honneur puisqu’en associant la miséricorde à la création, il savait parfaitement que la crainte à Son égard s’en verrait diminuée et le nombre de fauteurs accru.
Malgré tout, cela valait la peine à Ses yeux afin que l'homme apprenne à être bon envers son prochain. Car sans bonté, le monde ne pourrait subsister.
Même si tous se comportaient comme de grands tsadikim concernant leurs devoirs envers Hachem, puisque "le monde est bâti sur la bonté" (olam 'hessed yibané - עולם חסד יבנה - Téhilim 89,3), seul l'attribut de bonté est garant du maintien du monde à l'échelle collective comme au niveau de l'individu.

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-> Le rav Yé'hezkel Abramsky aperçut, une fois, alors qu'il marchait dans la rue, une petite fille qui se tenait au bord du trottoir et se lamentait amèrement en pleurant à chaudes larmes. Il s'approcha d'elle et lui demanda : "Quels sont ces pleurs que j'entends?
Elle répondit : "Ma copine m'a fait honte en disant que ma robe n'était pas belle!"
Le rav Abramsky ajusta ses lunettes et fit semblant de l'observer. Il lui dit : "Cours vite chez ta maman et dis-lui de ma part que ta robe est très jolie!"
Sur le champ, toute trace de tristesse disparut du visage de l'enfant. Elle courut annoncer à sa mère ce que le rav avait dit et tout rentra dans l'ordre.

Par la suite, Rav Yé'hézkel relata l'épisode à ses proches en leur disant : « J'ai eu le mérite d'accomplir le commandement de ''s'attacher aux vertus d'Hachem" : de même que Hachem "essuie les larmes de tous les visages" (Yéchayahou 25,8), toi aussi, essuie les larmes de tous les visages d'Israël!"

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-> "Hachem Elokim l'envoya du Gan Eden afin de travailler la terre de laquelle il avait été tiré. Il chassa l'homme et posta des chérubins à l'Est du gan Eden" (Béréchit 3,23-24)

-> Le 'Hatam Sofer demande à propos de ces versets pourquoi il est écrit au début "Il l'envoya" et ensuite "Il le chassa".
Il y répond en expliquant, qu'après la faute, Hachem voulut chasser l’homme "de peur qu'il étende sa main et cueille le fruit de l'arbre de vie et qu'il vive à tout jamais" (Béréchit 3,22).
Néanmoins, Hachem ne voulut pas l'humilier. C'est pourquoi Il l'envoya en premier lieu à l'extérieur du Gan Eden afin de travailler la terre, et lorsqu'il en sortit, les portes se refermèrent derrière lui, et Hachem plaça des chérubins pour en garder l'accès.
De cette manière, l'humiliation ne fut pas autant dévoilée (puisqu'Hachem ne lui a jamais dit : ''Sors!'', mais seulement, après qu'il fut sorti, il ne put plus y retourner).

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-> "et le petit luminaire pour régner la nuit, et aussi les étoiles" (Béréchit 1,16)

-> Rachi expliquer : "Puisqu'Il (Hachem) réduisit la lune [après qu'elle eut protesté que 2 rois (elle et le soleil) ne peuvent régner avec la même couronne], Il lui agrandit son armée (en lui associant les étoiles) afin de la consoler."

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Cela vient nous enseigner un principe fondamental : même lorsqu'il est nécessaire de ''remettre quelqu'un en place'', en lui faisant un reproche ou en le punissant, il incombe en même temps de le consoler et de le rassurer.
Cela nous permet de comprendre pourquoi les juifs sont comparés aux étoiles (midrach Esther Rabba 7,11) : en effet, de même que les étoiles ne furent créées que pour consoler la lune, le rôle essentiel du peuple d’Israël est de prodiguer du bien à autrui en le consolant et en le rassurant.

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 8,8) rapporte que les anges de vérité étaient contre la création de l’homme car il ment [il est koulo chéker]. Les anges du Shalom (paix) étaient contre la création de l’homme car il se dispute, [il est koulo Ktata].
Mais les anges de bonté (mala'hé 'hessed) ont plaidé en faveur de l’homme. [ils doivent être créés car ils vont faire des actes de bonté!]
Ils ont donc su percevoir que la création de l’homme le prédispose à se tourner vers les autres.
En d’autres termes, l’homme n’a été créé que pour l’autre : que ce soit pour Hachem ou pour son prochain et la chose est ancrée dans sa nature.
[le monde n'existe que pour que nous puissions témoigner de la bonté!]

-> Hachem a dit aux juifs : Qu'est-ce que Je vous demande? Si ce n'est que vous vous aimez les uns les autres et que vous vous honorez les uns les autres".
[Tana déBé Eliyahou rabba 28]

-> Dans sa création, l’homme a comme ultime but de servir aux autres : "l’homme n’a été créé que pour aider les autres" [rav 'Haïm de Volozhin - rapporté par son fils dans l'introduction au Néfech ha'Haïm]

-> Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).
Le Gaon de Vilna explique que lorsque nous voulons savoir de quoi parle un livre, nous lisons le début et la fin, et alors on a une idée du thème de base du livre.
La Torah commence par du 'hessed et se finit par du 'hessed. Ainsi, nous savons que le 'hesséd (bonté) est le thème principal de la Torah.
En ce sens, dans une lettre à sa femme, le Gaon de Vilna écrit : "car c'est l'essentiel de la Torah : rendre autrui joyeux [de façon cashère]" (ouvazé rov aTorah léchaméa'h aadam).

-> Dans la Torah, il n'y a pas une lettre en trop. Or, le mot : 'hessed (bonté) apparaît 245 fois dans la Torah, ce qui témoigne de son importance.

-> b'h, pour poursuivre ce sujet : L'essentiel de la Torah : aime ton prochain! : https://todahm.com/2021/04/25/lessentiel-de-la-torah-aime-ton-prochain

"Lors des Saints Jours Redoutables, chaque homme a eu une pensée de repentir, et a accepté sur lui un certain bon comportement, chacun en fonction de sa valeur et de son niveau. C’est pourquoi on l’appelle Shabbath Béréchit (au commencement), car on rappelle à l’homme que le passé est le passé, et qu’à partir de maintenant, c’est une nouvelle période qui commence, l’homme devant s’efforcer, de devenir à partir de maintenant, quelqu’un de bien."
[Divré Yé'hezkiel]

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-> Au sujet du Shabbath Béréchit, il existe le dicton bien connu selon lequel le comportement que l’on adopte en ce jour se prolonge toute l’année.
La raison en est qu’il s’agit du moment où s’achève le Service divin exalté des fêtes, marqué par l’élévation spirituelle au-delà des limites de la nature, et où commence celui qui caractérise la vie quotidienne du reste de l’année, lorsque nous sommes confrontés aux défis du Monde matériel. Or, nous savons que le Shabbath bénit l’ensemble des jours de la semaine qui suit.
Ainsi, le Shabbath Béréchit bénit-il les 7 jours de la première semaine du Service de D. "dans le Monde". Et, sachant qu’il s’agit des mêmes 7 jours qui se reproduisent chaque semaine, la bénédiction de cette première semaine se répercute sur toutes les semaines de l’année.
[Likouté Si'hot]

"Au commencement, D. créa le ciel et la terre" (Béréchit 1,1)

La Torah a été écrite avec 22 lettres saintes par lesquelles Hachem a créé Son univers.
On y trouve une allusion dans les initiales des mots du premier verset de la Torah : "Au commencement, D. créa le ciel et la terre" (Béréchit bara Elokim et hachamayim véet haaretz - בְּרֵאשִׁית בָּרָא אֱלֹהִים אֵת הַשָּׁמַיִם וְאֵת הָאָרֶץ).
Si l’on rassemble les initiales, on obtient une valeur numérique de 22, tout comme le nombre de lettres qui composent la Torah.

Le Ben Ich ‘Haï explique que c’est pour cette raison que de nombreuses prières suivent l’ordre de l’alphabet : afin d’y inclure les 22 lettres saintes avec lesquelles le monde a été créé et par lesquelles la Torah a été donnée, et que nous soyons sauvés par ce mérite.

Une allusion à cette idée apparaît dans le verset : "Remets ta destinée à Hachem ; confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire" (Téhilim 37,5) :
-> "Remets ta destinée à Hachem" = tu dois prier D., c’est-à-dire selon l’ordre des lettres qui précèdent celles du Nom de D.
La lettre "youd" est précédée du "tét" ; le "hé" est précédé du "dalet " ; le "vav" du "hé" ; et le "hé" du "dalet".
La valeur numérique de l’ensemble de ces lettres est égale à 22.
-> Si tu agis ainsi, "confie-toi à Lui : Il fera le nécessaire", et Il écoutera ta prière.

"Hachem organisa en une femme la côte qu’Il avait prise à l’homme" (Béréchit 2,22)

-> Dans les bénédictions du matin, la femme dit : "Béni sois-Tu … qui m’as créée selon Sa volonté."

L’auteur du Séfer Avné Zikaron interprète cette bénédiction ainsi :
la femme loue D. de l’avoir créée femme. En quoi est-ce préférable?
Quand Il voulut créer l’homme, Il consulta les anges, afin de nous enseigner l’obligation d’un plus grand de consulter un plus petit (Rachi). C’est donc comme si les créatures célestes avaient participé à la création de l’homme. Or, celle de la femme résulta exclusivement de la volonté divine, d’où la signification profonde de la bénédiction qu’elle prononce quotidiennement.

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-> "Hachem organisa en une femme la côte (atséla - הַצֵּלָע) qu’Il avait prise à l’homme" (Béréchit 2,22)

-> En réorganisant les lettres du mot "atséla" (une côte - הַצֵּלָע), on obtient : "laétsa" (au conseil - לעצה).
Quelle est la signification de cela?
Le sens devient clair lorsque nous examinons la guémara (Baba Métsia 59a) : "Si ta femme est petite, penche-toi pour lui parler et prendre conseil d'elle".

En d'autres termes, un mari doit écouter "au conseil" (לעצה) de sa femme, qui a été formée à partir de sa côté (הַצֵּלָע).
[le 'Hida]

Le préalable à la Torah = la crainte du Ciel

+ Béréchit - Le préalable à la Torah = la crainte du Ciel :

-> "Faisons l'homme" (Béréchit 1,26)

-> "La conclusion de tout chose : tout est su et crains D." (Kohélet 12,13)
Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Earot Yébamot p.150) enseigne à ce sujet :
"L'intention est la suivante : ne pense pas que la crainte de D. est une simple valeur chez un homme, que celui qui ne la possède pas s'appelle aussi un homme à ceci près qu'il lui manque cette vertu.
C'est à ce propos que le verset vient enseigner qu'il n'en n'est rien. Car celui qui n'a pas de crainte de D. n'est pas du tout qualifié d'homme, mais seulement de simple être vivant car "c'est là tout l'homme" (suite du verset ci-dessus).
Sans elle, une personne ne possède pas le niveau d'homme.
La valeur d'un homme ne dépend que de sa Crainte du Ciel et de la grandeur de celle-ci : s'il en a beaucoup, c'est un grand homme ; s'il n'en n'a que peu, c'est un homme petit, et s'il n'en a pas du tout, ce n'est pas du tout un homme, mais un animal sous forme d'homme.

Cela s'explique grâce au verset : "Faisons l'homme" (Béréchit 1,26), que le Zohar commente ainsi : Hachem s'adressa à toute la création en lui disant ''faisons tous ensemble l'homme, que tous s'associent à sa création'', à savoir que chacun donne à l'homme de sa propre nature, que le taureau lui donne de sa nature de taureau, que le lion lui donne de sa nature de lion, que le serpent lui donne de sa nature de serpent, ...
Il en résulte que même un seul homme est un monde en microcosme qui contient en lui les aspects de toutes les créatures.

Dès lors, les forces de toutes les bêtes sauvages se trouvent contenues en lui et il n'existe donc pas de bête aussi féroce que l'homme.
De plus, celle-ci possède des armes que nulle autre bête ne possède : l'intelligence et la parole.
S'il est nécessaire d'attacher n'importe quelle bête féroce avec une chaîne en fer, combien de chaînes sont-elles nécessaires pour attacher une bête féroce aussi redoutable que l'homme!
Lorsque Hachem créa l'homme, il est certain qu'Il créa également la chaîne qui pouvait le retenir et l'empêcher de détruire le monde entier.
Cette chaîne, c'est la crainte d'Hachem qui, elle seule, est en mesure d'empêcher l'homme d'être une bête féroce.

Hormis celle-ci, aucun stratagème ne peut le retenir de nuire. Et même s'il était sage et philosophe comme Aristote, cela ne lui serait d'aucun secours dès l'instant où son mauvais penchant viendrait l'attaquer.
Lorsqu'Avraham s'adressa à Avimélekh, il lui dit : "Seulement, il n'y a pas de crainte de D. dans cet endroit et on me tuera pour (prendre) ma femme" (Vayéra 20,11). L'intention en employant le terme "seulement" était de lui signifier qu'en dehors de la crainte d'Hachem, aucune vertu, sagesse ou bonne conduite ne leur manquait, et malgré tout, rien ne pouvait les aider s'il n'y avait pas de crainte de D."

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-> b'h, en prolongement voir également : https://todahm.com/2021/11/07/33551

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-> La récompense de la crainte de D. est immense, comme il est dit : "Combien la bonté que tu as réservée à ceux qui te craignent est
grande" (Téhilim 31,20)
Nos Sages enseignent à ce sujet (Brakhot 6b) : "Le monde entier n'a été créé que pour ordonner cette chose-là (la crainte d'Hachem)".

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-> "Un sot ne saurait craindre la faute" (Pirké Avot 1,5)

-> Le rabbi Mendel de Kotzk disait :
Si un sot avait une quelconque crainte d'Hachem, alors il ne resterait plus un sot, et il est certain qu'il commencerait à étudier et à apprendre [la Torah], et à ne plus être un sot.

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-> "La Torah sans crainte et sans miséricorde ne peut s'élever.
La Torah et les mitsvot sans crainte et sans miséricorde ne peuvent s'établir devant Hachem"
[Tikouné Zohar - tikoun 10 p.28a]

-> Le Maguid de Mézéritch nous enseigne que l'homme doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre la crainte de D. car c'est par par cet intermédiaire qu'il méritera d'atteindre l'amour de D. qui lui sera octroyé comme un cadeau du Ciel.

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-> Il est rapporté dans le Zohar (Chéla'h Lé'ha 165a) que lorsque l'âme arrive au gan eden, cette dernière ressent une joie d'une intensité inégalée qui lui permettra de se rapprocher et de connaître davantage le Maître de l'univers. Mais elle ressent au même instant une crainte d'une même intensité car sans cette dernière, il est impossible de s'élever.

-> C'est le secret de l'élévation spirituelle de chaque être humain : c'est la crainte de D. qui va créer un réceptacle permettant à l'homme de recevoir et d'attirer sur lui depuis les mondes supérieurs de nouvelles aptitudes spirituelles qui vont le réjouir davantage.
Ce principe fonctionne comme un effet piston. Lorsque l'homme stagne dans son étude de Torah et dans la compréhension de cette dernière, c'est parce que son niveau de crainte du Ciel et de pureté "stagnent" aussi.
Mais s'il brise son cœur par un désir ardent de se rapprocher de son Créateur, cet élan va créer un canal qui le reliera aux mondes supérieurs et lui permettra d'attirer sur lui une abondance plus élevée qu'auparavant.
Ainsi cette crainte sans précédent déversera sur lui une élévation spirituelle qui lui procurera une joie sans précédent.
[Tsror ha'Haïm - Vayakel]

La prière est nécessaire pour faire descendre l’abondance qui nous a été octroyée au Ciel

+++ La prière est nécessaire pour faire descendre l'abondance qui nous a été octroyée au Ciel :

+ "Et il n'y avait pas d'homme pour travailler la terre" (Béréchit 2,5)

-> Rachi de commenter : "Pourquoi D. ne fit-il pas pleuvoir? Parce qu'il n'y avait pas d'homme pour travailler la terre et personne n'existait pour reconnaître le bienfait de la pluie. Lorsqu'Adam vint et qu'il comprit qu'elle était nécessaire au monde, il pria pour elle et elle tomba. Les arbres et la verdure purent alors pousser."

=> Cela nous enseigne que Hachem créa le monde de telle sorte que l'abondance est prête à descendre sur Terre.
Cependant, celle-ci ne peut parvenir à l'homme tant qu'il ne prie pas pour cela.

-> "La prière est considérée comme un moyen naturel d'aide. Ce n'est pas un miracle" (Maharcha - Kidouchin 29b)
Le Maharcha (guémara Kidouchin 29b) écrit qu'un miracle qui se produit grâce à la prière n'est pas décompté des mérites d'une personne (habituellement, lorsqu'un homme doit avoir recours à une intervention miraculeuse d'Hachem, cela lui est retranché de ses mérites).
Le Maharcha explique qu'en effet, Hachem a établi que celui qui a besoin de quelque chose peut être délivré grâce à sa prière. Il n'y a donc en cela aucun miracle.

-> Le 'Hazon Ich (Maassé Ich 7,103) écrit : "L'essentiel de la Hichtadloute (l'effort personnel de l'homme afin de
pourvoir à ses besoins) réside dans la prière.
Certes, il est parfois demandé à l'homme d'agir. Toutefois, s'il agit sans prier, il est certain qu'il n'a pas rempli son devoir de Hichtadloute."

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-> S'il est certain qu'Hachem comble les besoins de chaque créature, néanmoins, l'homme ne doit pas ménager ses efforts en priant Hachem de tout son cœur pour les obtenir et pour être préservé de toute épreuve.
Car l'abondance octroyée au Ciel à chaque homme ne lui parviendra que grâce à sa prière.

Béréchit – tout progrès spirituel ne peut germer que de l’obscurité et de l’échec

+ Béréchit - tout progrès spirituel ne peut germer que de l'obscurité et de l'échec :

-> La Guémara (Avoda Zara 8a) enseigne que le jour où Adam, le premier homme, fut créé et que le soleil se coucha, il se lamenta en disant : "Malheur à moi! A cause de ma faute, le monde s'est obscurci et va revenir au néant".
Il continua à pleurer ainsi toute la nuit et lorsque l'aube pointa, il s'écria : "Tel est le cours naturel du monde !"

En voyant l'obscurité s'abattre sur le monde, Adam pensa que tout espoir était perdu, qu'il n'avait aucun moyen de se repentir ni de se relever de la faute d'avoir mangé le fruit de l'arbre de la connaissance. Son péché était tellement grave que le monde était sur le point d'être anéanti.
Cependant, lorsqu'il vit pointer l'aube et briller le soleil, il prit conscience que le cours normal des choses était que, au contraire, c'était justement après un échec que la lumière pouvait surgir à nouveau et l'illuminer comme celle du soleil.

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Chacun d'entre nous dans son existence traverse des périodes obscures pendant lesquelles il se lamente en pensant : "Malheur à moi! A cause de mes fautes, ma vie n'a plus de sens ..."
Et il continue ainsi à pleurer sur son triste sort pendant toute la durée de ses épreuves.
Qu'il sache que tel est le cours naturel du monde et qu'il accepte ces épreuves avec amour et confiance : très vite l'aube de la délivrance pointera et éclairera de nouveau son existence.

D'après ce qui précède, on peut comprendre le midrach (Yérouchalmi Béra'hot 8,5) selon lequel ''la nuit qui suivit (la sortie du premier Shabbat de la Création), Hachem donna l'idée au premier homme de frapper 2 silex dont il sortit du feu sur lequel il prononça une bénédiction."
Cela vient évoquer que même au plus profond de l'obscurité, l'homme est toujours en mesure de trouver la lumière, grâce à sa réflexion.
Tout homme a en lui la faculté qui permet de distinguer entre la lumière et l'obscurité et de trouver cette lumière précisément au sein de l'obscurité.
C'est à cause de ce don de discernement reçu à ce moment-là que nos Sages ont institué la bénédiction de "Ata 'honantanou Hachem Elokénou mata vé'achkél" (Tu nous as gratifié Toi Hachem, notre D., de connaissance et d'intelligence) prononcée à l'issue du Chabbat.

La guémara (Shabbat 86b) rapporte à propos du verset : "C'est une chose qu'Il a ordonnée pour mille générations" (Téhilim 105,8) que la Torah a été créée mille générations avant son don sur le Mont Sinaï (974 générations depuis la génération du monde).
Et le midrach ajoute à cela que Hachem créait alors des mondes et les détruisaient jusqu'à ce qu'il crée celui-ci.
Rabbi 'Haïm Chemoulévitch voit dans cet enseignement l'allusion que : nombreux sont ceux qui se plaignirent en prétendant : "J’ai déjà essayé de me prendre en main mille fois, et rien n'y a fait, je retombe à chaque fois ... Que puis-je y faire!"
C'est à cette intention que nos Sages nous dévoilent que Hachem Lui aussi (si l'on peut dire) créa alors des mondes qu'il détruisit ensuite. Malgré tout, ll continua à chaque fois à créer de nouveaux mondes jusqu'à ce qu'il crée finalement le monde dans lequel nous vivons.
=> Dès lors, pourquoi l'homme fait de chair et de sang se découragerait, tant qu'il n'a pas tenté également 974 fois de se renforcer, à l'instar de son Créateur qui ne cessa de créer le monde 974 fois!

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-> Le Beit Israël entendit une fois son père, le Imré Emet, commenter le verset : "Hachem regretta d'avoir créé l'homme sur la Terre et Il s'en attrista" (Béréchit 6,6) :
"Il n'est pas question ici d'expliquer (que D. préserve) qu'Hachem s'est attristé d'avoir créé l'homme, car il est écrit par ailleurs : "Force et joie résident auprès de Lui", et la tristesse n'existe donc pas dans le Ciel. Mais cela vient nous enseigner que les gens de la génération du déluge étaient constamment joyeux car il ne leur manquait jamais rien (comme le dit la guémara Sanhédrin 108a).
Or le AriZal a dévoilé que grâce à la joie on peut atteindre les niveaux spirituels les plus élevés et que la Rigueur Divine ne peut s'exercer tant que la joie se manifeste.
Par conséquent, bien qu'ils eussent perverti leurs voies et transgressé l'Alliance, néanmoins Hachem ne put leur infliger leur châtiment.
C'est pourquoi Il suscita la tristesse dans leur cœur et le déluge put avoir lieu."

-> Le Sforno (Béréchit 4,6) exprime explicitement cette idée :
"Lorsqu'existe une réparation possible à ce qui a été endommagé, on ne devra pas s'affliger sur ce qui est passé, mais il faudra s'efforcer au contraire d'obtenir cette réparation en vue de l'avenir."

-> Lorsque Caïn se vit refuser son offrande, il est écrit alors : "Hachem dit à Caïn : pourquoi es-tu irrité et pourquoi es-tu affligé? Si tu t'améliores, tu pourras te relever" (Béréchit 4,6-7)
Certains expliquent que Hachem lui dit la chose suivante : "Même si tu as échoué dans ce domaine et que tu n'as pas offert ton sacrifice comme il convenait (raison pour laquelle il n'a pas été agréé), un argument de taille t'est cependant reproché : est-ce une raison
de te décourager?
Pourtant, l'homme est en mesure de se relever de n'importe quel échec et de progresser grâce à celui-ci encore davantage!
"Si tu t'améliores, tu pourras te relever" = tu pourras t'élever encore bien plus haut que là où tu étais jusqu'à présent!"

[fauter involontairement est humain, et il existe la téchouva.
Notre yétser ara veut que nous culpabiliser, déprimons (je suis nul!), mais nous devons y voir une occasion de devenir encore meilleur!
De cette obscurité de notre vie, on l'a transforme en lumière!
(d'ailleurs, de son côté Hachem, si l'on fait une téchouva par amour, transforme nos péchés en mérties. L'obscurité devient donc une lumière encore plus forte!)]

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[ -> "Pourquoi es-tu affligé?" (Béréchit 4,6)
Le sens de la question est : "Es-tu vraiment triste parce que ton offrande a été refusé? Ou bien plutôt parce que celle de ton frère a été acceptée?"
Cette parole incite chaque homme à se poser la question de savoir quelles sont ses véritables motivations dans sa réaction. Cela l'éclairera beaucoup sur lui-même et le fera bien progresser dans son Service d'Hachem.]

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-> Il est écrit dans le 1er verset de la Torah : "Au commencement [au début de tout travail spirituel], la Terre était Tohu Bohu (néant et désordre) et les ténèbres régnaient sur l'abîme".
Rabbi Tsadok haCohen de Lublin que cela fait référence aux actes des pécheurs, car c'est seulement lorsque l'homme surmonte cette obscurité qu'il peut apprécier combien la lumière est bonne et douce, comme l'enseigne le Zohar (partie II,184a) : "la lumière n'éclaire qu'au milieu des ténèbres".
Cela ressemble à l'écorce amère qui précède la formation du fruit. De la même manière, un écran commence toujours par séparer l'homme de la satisfaction qu'il éprouvera après avoir travaillé sur lui-même.
C'est aussi la raison pour laquelle, dans la Torah, le jour suit la nuit (guémara 'Houlin 83a) car c'est seulement après la nuit et l'obscurité que l'homme pourra aborder la lumière du jour
(tandis que dans le domaine des choses saintes (des sacrifices), c'est l'inverse : la nuit est considérée comme le prolongement du jour qui précède, car lorsqu'un homme est déjà parvenu à la sainteté, il peut d'emblée commencer à travailler dans la lumière comme s'il était déjà dans le fruit à l'intérieur de l'écorce).

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-> Le rav de Rouzhin enseigne :
"Le premier homme, après s'être caché de devant Hachem, se justifia en disant : "J'ai entendu la voix dans le jardin et j'ai eu peur car je suis nu et je me suis caché" (Béréchit 3,10-11).
Il voulait ainsi exprimer que son âme était mise à nu après avoir transgressé la volonté d'Hachem, et cela constituait la raison de sa honte et de sa fuite.
Hachem lui répondit alors : "Qui t'a dit que tu étais nu?", voulant
ainsi lui signifier : "Qui t'a dit que cela représente une raison suffisante pour fuir mon Service?"
Car même le travail de celui qui est nu de toute mitsva et ne possède ni Torah ni sainteté est extrêmement cher à D."

[dans le cadre du libre arbitre notre yétser ara nous pousse à fauter, et ensuite il nous maintient dans un climat de culpabilisation, de tristesse, de manque de valorisation de soi.
D'ailleurs, le pire n'est pas de tomber (c'est normal : nous ne sommes pas des anges, mais des humains), mais plutôt de ne pas se relever, de se morfondre à terre dans le désespoir.
N'oublions jamais : Quoique peut faire un juif, il restera toujours l'enfant adoré de son papa Hachem. Quoique nous puissions faire (même le pire du pire), nous sommes toujours : "extrêmement cher à D." ]

Béréchit : tout commence par la émouna

+ Béréchit : tout commence par la émouna :

-> "Au commencement, D. créa le Ciel et la Terre" (Béréchit 1,1)

Certains Tsadikim expliquent que le premier verset de la Torah constitue une allusion au fait que l’homme, au préalable et avant tout ("au commencement"), doit savoir et reconnaître que "D. créa le Ciel et la Terre", ainsi que tout le cortège céleste, et qu’Il dirige tous les évènements en exerçant une providence individuelle sur chaque créature.

Au début de la paracha Béréchit, Rachi rapporte le midrach qui enseigne que (le monde a été créé) pour Israël qui est appelé "Réchit" (‘les prémices’ : jeu de mots entre Béréchit, le commencement, et Réchit, les prémices).
Le Yessod haAvoda explique : "Cela signifie que l’essentiel de toute la création est l’existence des Bné Israël qui ne cessent de proclamer par leur bouche et d’entretenir la foi dans leurs cœurs que c’est D. qui a créé le Ciel et la Terre et qu’Il gouverne tout.
Cette Emouna particulière des Bné Israël dans la providence Divine constitue le but de la création."

Cela figure également en allusion dans les mots du midrach : "Le monde a été créé pour Israël qui ne cessent de relire que Béréchit Bara Elokim (au commencement D. a créé le Ciel et la Terre)."
[il y a un jeu de mots entre נקראו (nikra'ou - ils ont été appelés) et לקרוא (likro - lire), qui ont la même racine, et entre Béréchit (commencement), et Réchit (les prémices).

-> "Hachem marqua Caïn d’un signe afin que celui qui le trouverait ne le frappe pas" (Béréchit4,15).
Le rav Lévovitz l'explique ainsi :
"Celui qui croit d’une foi intègre en Hachem n’aura jamais le cœur brisé à cause de tout ce qui lui arrive, qu’il s’agisse d’une perte d’argent ou de tout autre préjudice causé par autrui, car il sait pertinemment que "personne ne peut se cogner même un doigt ici-bas si cela n’a pas été décrété auparavant En- Haut" (guémara 'Houlin 7b).
Il en résulte que ce n’est pas l’autre qui est la cause de ce qui lui arrive, et D. nous préserve de penser également que cela puisse s’être produit sans intervention. Au contraire, tout ce qui se passe est le fruit de la parole Divine et n’est que bénéfique.
C’est ce que suggère le verset en disant : "Hachem marqua Caïn d’un signe" = il s’agit du signe d’une foi pure.
Dès lors, la suite du verset : "celui qui le trouverait ne le frappe pas" vient évoquer que tout ce qui lui arriverait (‘ce qu’il trouverait sur son chemin’) ne peut lui frapper le cœur et l’esprit (lui faire perdre sa sérénité), car il sait que tout provient d’Hachem.

-> Dans le livre de Yona (qui est la Haftara à Min’ha de Yom Kippour), il est écrit : "Hachem dit au poisson de rejeter Yona sur la terre ferme (Yona 2,11). Celui qui ne fait que "lire" le texte a l’impression que le poisson a soudain mérité la prophétie et le dévoilement de la pensée Divine, puisque D. Lui-même lui parla.
En vérité, tel n’est pas le sens du texte, mais comme l’explique le Radak, Hachem suscita l’envie au poisson de rejeter Yona.
Le Ibn Ezra lui aussi évoque la même idée : "Hachem dit au poisson" est à prendre au sens figuré comme l’expression du fait qu’Hachem l’obligea à accomplir Sa volonté.
Cela signifie que, certes, le poisson rejeta Yona parce qu’il le désirait, mais ce "désir" lui-même fut suscité par Hachem qui l’obligea ainsi à accomplir Sa volonté. Et il en est de même de tout ce qui se passe dans le monde : même s’il nous semble que celui qui agit suit son propre désir, en fait, c’est Hachem qui suscite en lui ce désir.

[béréchit : "au commencement" => au quotidien dans chacun de nos choix on doit d'abord se rappeler que l'origine de toute chose est Hachem, et sans Lui elle n'aurait pas la force d'exister. Qu'Il a créé un monde où tout se goupille à la perfection, et dont nous n'avons pas conscience des infinies bontés qu'Il nous fait en permanence.
A partir de là seulement, on peut poursuivre : est-ce que je vais suivre Hachem ou bien mon yétser ara? est-ce que je vais faire preuve d'humilité et accepter que tout ce qui m'arrive est pour le bien (ayant même de la gratitude envers D.), ou bien vais-je me plaindre et Lui donner des conseils (ayant de l'ingratitude envers D., me croyant même supérieur à Lui!)? ...
De même que la Torah démarre par la Création, le "béréchit", de même dans chacune de nos démarches dans ce monde où l'on s'apprête à créer, à faire quelque chose, on doit avoir en tête que l'origine première de toute chose est Hachem, on doit faire preuve de émouna dans LE boss, le Roi des rois.]

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-> La guemara (Béra'hot 60a) rapporte qu’une fois, Hillel entendit des cris en provenance de la ville alors qu’il était en route pour chez lui.
Il dit alors : "Je suis certain que ces cris ne proviennent pas de ma maison!"
Un des commentateurs (le rav Almosnino) s’interroge : d’où Hillel pouvait-il en être si certain?
Il explique : C’est parce qu’Hillel avait toujours enseigné chez lui la voie de la confiance en D. qui consiste à accepter tout ce qui arrive avec amour, sans céder à la panique.
Dès lors, il pouvait être persuadé que les gens de sa maison ne crieraient jamais, même face à une situation difficile.

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toledot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

[certes ma situation actuelle est difficile, mais "béréchit" = c'est Hachem qui créé et gère constamment tout à la perfection, et c'est moi qui actuellement n'ait pas les outils pour tout comprendre. ]

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-> Sur le premier verset de la Torah, Rachi y écrit : "Pourquoi [Hachem] a-t-Il commencé [la Torah] par Béréchit ? (ma taam pata'h biBéréchit - מַה טַּעַם פָּתַח בִּבְרֵאשִׁית)?   Pour révéler à Son peuple la force de Ses actes ..."

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique ce commentaire différemment.
Rachi dit : "Ma taam?" (taam = la raison, le goût) = combien est délicieux ce "goût" qui revient à celui qui commence par Béréchit, qui s'imprègne de émouna en Hachem qui a créé le monde.
Il obtient ainsi les outils nécessaires pour accepter ce qui lui arrive avec amour, quoi qu'Hachem décide de faire.

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+ La récompense de ceux qui placent leur confiance en Hachem :

-> La paracha Béréchit rapporte le dialogue entre Hachem et Caïn (v.4,14-15) : Ce dernier s’écria : "Celui qui me trouvera me tuera" et
Hachem lui répondit : "Ainsi, quiconque tuera Caïn, sera puni au septuple, et Hachem le marqua d’un signe afin que celui qui le trouverait ne le frappe pas".

Le Or Ha’Haïm explique que ce signe est celui qui est "inscrit sur le front de ceux qui accomplissent des mitsvot et qui les protège" (cf. Zohar Vayikra 16b).
Et la raison pour laquelle Caïn mérita ce signe est qu’il parvint à prendre conscience qu’à l’exception d’Hachem, personne d’autre ne pouvait le protéger et que le premier qui le trouverait le tuerait.
Il mérita en récompense qu’Hachem lui fournisse Sa protection.

[si Caïn qui venait de tuer son frère a mérité une protection spéciale de D. grâce à sa émouna, alors à combien plus forte raison pour chacun de nous lorsque nous plaçons concrètement et totalement notre confiance en Hachem!]