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Destruction de Sodome = symbole de la sainteté de la terre d’Israël

+ Destruction de Sodome = symbole de la sainteté de la terre d'Israël :

Hachem dit à Avraham : "Le cri de Sodome et d'Amorah (Gomorrhe) est devenu grand, comme leur perversité est excessive, je veux y descendre ; je veux voir si, comme la plainte en est venue jusqu'à moi, ils se sont livrés aux derniers excès; si cela n'est pas, j'aviserai" (Vayéra 18, 20-21)

-> Avraham Avinou intercéda pour Sodome et supplia Hachem d'annuler le décret. Après avoir réalisé qu'il était impossible de trouver 10 justes (tsadikim) dans toute la ville, Avraham cessa d'intercéder et retourna à sa place.
Les versets (19,24-25) disent : "Hachem fit pleuvoir du soufre et du feu sur Sodome et Amora, et Hachem renversa ces villes et toute la plaine, avec tous les habitants des villes et la végétation du sol".

=> Le Ramban demande pourquoi Sodome a reçu une punition aussi terrible. Il y avait certainement beaucoup d'autres villes dans le monde qui avaient fauté de la même manière, et pourtant nous n'avons jamais entendu parler d'un autre endroit qui aurait reçu une punition aussi sévère de la part d'Hachem.

Le Ramban répond comme suit :
"Vous devez savoir que le jugement de Sodome n'était dû qu'au niveau spirituel élevé de la terre d'Israël, car Sodome est incluse dans l'héritage d'Hachem (la terre d'Israël), qui ne tolère pas les fauteurs.
Et tout comme dans le futur, la terre d'Israël vomira des nations entières à cause de leurs fautes, elle nous l'a d'abord montré en vomissant [le peuple de Sodome], car ils étaient plus racha envers Hachem et leurs semblables que n'importe quelle autre nation. Le ciel et la terre sont devenus désolés pour eux, et leur terre a été détruite à jamais, sans possibilité de réparation.
Hachem a jugé bon d'en faire un avertissement pour le peuple juif, destiné à hériter de la terre d'Israël. Comme il est écrit : "terre de soufre et de sel, partout calcinée, inculte et improductive, impuissante à faire pousser une herbe; ruinée comme Sodome et Amora, Adma et Séboïm, que Hachem bouleversa dans sa colère et dans son courroux " (Nitsavim 29,22).

Voici, il y a eu beaucoup d'autres nations qui étaient tout aussi réchaïm (que Sodome et Amora), mais aucune d'entre elles n'a été punie de la même manière. La raison en est uniquement le niveau élevé [de sainteté] de la terre d'Israël, car c'est là que se trouve le palais d'Hachem".

Le sel de Sodome

+ Le sel de Sodome :

"Et alors qu'ils les emmenaient, il dit : "Sauve ta vie! Ne te retourne pas" ... Mais sa femme jeta un regard derrière lui et fut transformée en statue de sel" (Vayéra 19,17-26)

-> La femme de Lot, qui n'a pas tenu compte de l'ordre de l'ange et s'est retournée pour regarder la destruction de Sodome, a été transformée en statue de sel.
Selon Rachi (v. 26), comme elle avait fauté avec du sel, elle fut punie avec du sel.
Comme le décrit Rachi (d'après le midrach Béréchit rabba 50,4), lorsque Lot invita les anges chez lui, il demanda à sa femme de leur donner du sel pour assaisonner leur nourriture. Non seulement elle refusa, mais elle l'accusa : "Maintenant, tu veux aussi introduire cette mauvaise coutume dans notre ville?"

Selon une autre opinion dans le midrach (Béréchit rabba 51,5), elle alla de voisin en voisin pour leur demander de lui prêter du sel, annonçant que son mari recevait des invités, afin que les habitants de la ville viennent chez elle et attaquent les invités.

Le Midrash Talpiyot (1: Anaf Icha) donne une autre version de la façon dont la femme de Lot a fauté avec du sel. Son surnom était en fait Méla'h, qui signifie sel. En effet, lorsque de pauvres vagabonds venaient frapper à sa porte pour mendier du pain, elle ne leur donnait que du sel, qui n'est pas exactement un aliment nourrissant. Dans leur souffrance, les victimes implorèrent Hachem de la punir en la transformant en un amas de sel. Elle interpréta à tort leur malédiction comme une bénédiction et répondit "Amen".
Lorsque vint le moment de la destruction de Sodome, ces prières amères furent exaucées et elle fut elle aussi punie.

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-> La guémara (Erouvin 17b ; 'Houlin 105b) note que le sel de Sodome (le méla'h Sédomit), peut rendre aveugle. En conséquence, nos Sages ont imposé le "mayim a'haronim", qui consiste à se laver les mains à la fin d'un repas afin d'éliminer cette substance toxique. (voir Ora'h 'Haïm 181:1, 10.)

=> Qu'est-ce que le sel de Sodome et comment rend-il aveugle?
Y a-t-il un lien avec la femme de Lot, son insensibilité au sel et son indifférence envers les nécessiteux?

-> La guémara (Béra'hot 6b) nous dit que Mar Zoutra a dit : "La principale récompense d'un jour de jeûne réside dans la charité dispensée" (agra détaanita, tsidkéta).
Selon de nombreux commentateurs (voir Michlé Yaakov sur Vayikra, 144), la véritable valeur d'un jeûne ne réside pas dans l'abstinence de nourriture, mais dans la corde sensible qui résonne chez la personne qui se prive de nourriture. Tout au long de l'année, lorsque l'estomac est plein, on ne peut pas vraiment comprendre le sort des pauvres et des affamés. Ce n'est que pendant le jeûne, lorsque l'on éprouve sa propre faim, qu'il est possible de s'identifier véritablement aux personnes qui souffrent de la faim ; cela amène la personne à réfléchir : "Imaginez un peu. Cet homme ressent cela toute l'année!"
Ce processus de réflexion donne à la personne une nouvelle capacité à donner la tsédaka avec générosité. Ainsi, la principale récompense ou le principal avantage du jeûne réside dans l'identification aux pauvres et le changement empathique qu'il peut apporter.

Cette notion est expliquée plus en détail par le rav 'Haïm Shmoulévitz (Si'hot Moussar 5731).
Le verset dit : "Hachem parla à Moché et à Aharon et leur donna des ordres concernant les Bné Israël" (Vaéra 6,13). Cependant, la Torah omet les détails des instructions qu'ils devaient transmettre aux Bné Israël.
La guémara (Yérouchalmi - Roch Hachana 3:5) nous dit que le commandement concernait la mitsva de shila'h avadim, qui consiste à libérer ses esclaves juifs après qu'ils aient travaillé pendant six ans (Michpatim 21,2).
Le rav 'Haïm Shmoulévitz souligne qu'il semble plutôt étrange de donner cette mitsva aux Bné Israël à ce moment-là, car elle ne serait applicable que plus de cinquante ans plus tard, après la conquête et l'établissement en terre d'Israël. Pourquoi ne pas avoir attendu au moins jusqu'au mont Sinaï, où d'autres mitsvot leur ont été données?

Le rav 'Haim Shmoulévitz explique que la mitsva consistant à renvoyer ses serviteurs est assez difficile. Après le prix d'achat initial, on dispose d'une aide gratuite pendant six ans, à laquelle on peut s'habituer. Soudain, après six années qui semblent courtes (le temps passant si vite!), la Torah exige non seulement que le maître libère l'esclave, mais qu'il le fasse en lui offrant divers cadeaux.
C'est précisément à ce moment-là, lorsque les Bné Israël ont appris que leur délivrance personnelle était imminente, qu'ils ont pu se mettre à la place de l'esclave et comprendre à quel point il aspirait à la liberté. C'était donc le moment idéal pour présenter cette mitsva aux Bné Israël.
Bien que le don de la Torah fût imminent, la période intermédiaire les aurait amenés à oublier la grande joie qu'ils avaient éprouvée lors de leur propre libération, et aurait rendu l'acceptation de cette mitsva d'autant plus difficile.

On peut mieux s'identifier aux besoins d'autrui lorsque l'on est soi-même confronté au même problème. Mais une fois sorti de cette situation difficile, on peut perdre ce sentiment d'identification, nécessaire pour susciter de la compassion pour autrui. [on trouve toute sorte d'excuse, pour remettre à plus tard ou diminuer notre potentielle aide. ]

De même, avant un repas ou pendant un jeûne, alors que j'ai encore faim, je peux comprendre la détresse de ceux qui n'ont pas de quoi se nourrir au quotidien.
Mais à la fin du repas ou après avoir rompu mon jeûne, ma soif étanchée et ma faim apaisée, je risque de perdre mon empathie. Et je risque de commencer à acquérir certains traits de caractère de Sodome, à devenir insensible à la faim des autres.

La guémara (Sanhédrin 109a) attribue l'arrogance et le mépris de Sodome envers les nécessiteux à leur grande richesse. Ils sont le paradigme du verset : "Yéchouroun est devenu gras et a protesté" (Haazinou 32,15).

La Torah (Lé'h Lé'ha 13,10) décrit la région de Sodome comme le jardin de Hachem (ké'gan Hachem).
Comme il est dit dans Iyov (28,5-6 ; et expliqué dans Pirké DéRabbi Eliezer 25), cette terre était très fertile ; elle produisait du pain à l'état fini, et les habitants extrayaient l'or, l'argent et les pierres précieuses directement du sol.
Les habitants de Sodome, qui vivaient selon l'adage : "Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est à toi" (Pirké Avot 5,13), déclarèrent : "Puisque notre terre est si productive, pourquoi avons-nous besoin de voyageurs, qui viendront nous dépouiller de nos biens?" Ayant perdu de vue les besoins des autres, ils élaborèrent un plan pour s'assurer qu'aucun invité n'entrerait dans leur ville.

C'est peut-être pour cette raison, sur le plan symbolique, que nos Sages ont institué le mayim a'haronim à la fin du repas. Lorsqu'on a faim et qu'on s'assoit pour manger, on est plus disposé à aider un pauvre qui frappe à la porte pour demander de la nourriture, car on comprend ce que ressent le mendiant affamé. Mais après le repas, on peut ne plus se sentir aussi compatissant et même être agacé par le pauvre qui nous dérange.

C'est précisément à ce moment-là que le sel de Sodome risque d'avoir un effet néfaste. Le comportement de Sodome envers les mendiants et les étrangers était cruel et dur. Le refus de la femme de Lot de donner du sel aux invités (ou, selon d'autres versions, son habitude d'aller demander du sel ou de ne donner que du sel) était emblématique de son avarice impitoyable et répugnante. Elle fut donc punie en étant transformée en statue de sel, symbole de son crime.

Cela aide peut-être à expliquer autre chose. Avant leur disparition définitive, les habitants de Sodome furent frappés de cécité (Vayéra 19,11). Ils avaient abusé de leur don de la vue, fermant les yeux sur les nécessiteux. Ils perdirent donc leur capacité de voir.

Enfin, lorsque les Sages ont dit qu'il fallait accomplir mayim a'haronim parce que le sel de Sodome est nocif pour les yeux, ils voulaient peut-être dire par allusion, que terminer un bon repas présente un danger. Ce danger serait celui de devenir indifférent au sort des nécessiteux, ce qui, comme dans la ville de Sodome, pourrait nous "aveugler" à la faim endurée par les défavorisés.

Ainsi, après avoir terminé un repas satisfaisant, nous sommes tenus de nous laver du sel de Sodome et de nous purifier de l'insensibilité qui peut envahir notre cœur lorsque notre estomac est plein.
[rav Avraham Bukspan]

L’avantage de servir Hachem le matin de bonne heure

+ L'avantage de servir Hachem le matin de bonne heure :

"Avraham se leva tôt le matin, sangla son âne, emmena ses deux serviteurs et Its'hak, son fils et ayant fendu le bois du sacrifice, il se mit en chemin pour le lieu que lui avait indiqué Hachem" (Vayéra 22,3)

-> Le Divré Israël (paracha Tsav) cite son grand-père, le rabbi de Zhvolin, qui se demande pourquoi Avraham a dû se lever tôt pour couper du bois avant de partir en déplacement.
N'aurait-il pas été plus facile d'abattre les arbres et de les emporter avec lui, puis de les couper en morceaux sur le lieu de la Akéda (qu'apporte le fait de déjà les couper en morceaux avant)?

Il répond qu'Avraham craignait que le yétser ara ne s'en mêle et n'essaie de l'empêcher d'accomplir le commandement de Hachem, comme cela s'est finalement produit (voir midrach Tanchouma - Vayéra 22).
C'est pourquoi il a coupé le bois tôt le matin, afin que le yétser ara ait moins de chances de l'en empêcher lorsqu'il arriverait sur le lieu de la Akéda.

[en un sens, il en découle que le yétser ara est comme un peu "endormi" au début du matin, comme moins puissant (sauf si nous aussi sommes un peu ramollo), et qu'on peut donc en profiter.
De plus, nos premières actions, pensées, vont impacter toute notre journée. ]

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+ Se lever tôt :

-> De nombreux séfarim Hakédochim parlent du grand avantage de se lever tôt pour servir Hachem et disent que cela améliore toute la journée.
Les élèves du Baal Shem Tov utilisent ce concept pour expliquer les paroles de nos Sages (Sanhédrin 74a) : "Si quelqu'un vient pour te tuer, arrive tôt et tue-le".
Ils comprennent que cela fait référence au yétser ara, nos Sages disant qu'il faut se lever tôt pour le vaincre, car la meilleure façon de vaincre le yétser ara est de se lever tôt le matin.
En effet, lorsqu'on se lève comme un lion pour servir Hachem, le yétser ara n'a aucun pouvoir sur nous pendant toute la journée.

C'est ce que laisse entendre le verset qui dit qu'Avraham s'est levé tôt le matin et a sellé son âne ('hamoro). On peut comprendre cela comme signifiant que, parce qu'il s'est levé tôt, il a pu vaincre sa " 'homriout" (ses désirs terrestres, matériels).

-> Les tsadikim des générations passées utilisaient chaque minute des premières heures du matin pour servir Hachem.
Le séfer Abir Haroim rapporte que le 'hassid rabbi Moché Dod'l de Sochatchov lui a dit qu'il avait eu un jour le privilège de servir comme assistant de l'Avné Nezer. Tôt un matin, l'Avné Nezer lui a dit : "Moshe Dod'l, dépêche-toi de m'apporter de l'eau. Fais-le aussi vite que possible, car à cette heure-ci, l'air est pur de toute faute et c'est un bon moment pour étudier. Ne m'interromps pas et si quelqu'un vient me voir, même s'il a "une tête en or", ne le laisse pas entrer pour l'instant!"

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+ Une heure le matin vaut mieux que plusieurs heures l'après-midi :

-> Le Yaabetz (Hanhagot Haboker 1) écrit :
"Dès que vous vous réveillez, fortifiez votre cœur contre vos désirs comme un lion pour vous lever au moins une demi-heure avant l'aube afin de relier le jour et la nuit par la Torah et la prière.
Inculquez dans votre cœur la connaissance qu'une heure avant l'aube vaut mieux que plusieurs heures pendant le reste de la journée. Quand on s'habitue à faire cela, après quatre ou cinq fois, ce ne sera plus difficile."

-> Le Yaabetz ajoute que lorsqu'on étudie la nuit, une fil de bonté divin ('hout chel 'hessed) l'entoure toute la journée et il est appelé "serviteur de Hashem".
La Chékhina est avec lui et il sera récompensé par le monde à Venir au plus haut niveau. Toutes les forces néfastes le craindront et les jugements sévères ne l'affecteront pas.

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+ Apprendre du yétser ara à se lever tôt :

-> Le séfer Yalkout Naftali rapporte que le rav Naftali Tsvi de Ropshitz disait : "Quand j'étais jeune et que je voulais me lever tôt pour servir Hachem, le yétser ara me parlait d'une voix compatissante et me disait : "Naftali, pourquoi te presser? Il fait encore nuit dehors. Il fait froid. Rendors-toi encore quelques minutes!"
Je lui criais : "Tu es déjà réveillé et tu as déjà commencé ta journée de travail. Alors pourquoi me dis-tu de me rendormir?"

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+ Le petit matin est le moment idéal pour la prière :

-> Le séfer Otsar Israël (Ziditchov - ot 1) rapporte que le Atéret Tsvi de Ziditchov a dit : "Au petit matin d'une froide journée d'hiver, un juif peut demander n'importe quoi à Hachem, tout comme à Yom Kippour lors de Neila!"

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+ Se lever tôt expie les fautes :

-> Le Atéret Tsvi de Ziditchov (séfer Sour Méra) dit : "A notre époque, il n'y a pas de plus grande ségoula pour rectifier nos fautes que de se lever tôt le matin."

-> Le séfer 'Haredim écrit : "Vos enfants sont saints parmi les nations. Ils sont mosser néfech ... par Ton désir en ôtant le sommeil de leurs yeux papillonnants".

-> Le Yitav Panim (Or Hamakif - ot 12) explique que lorsqu'on repousse le sommeil afin d'étudier la Torah, c'est une forme de messirat néfesh (don/sacrifice de soi), comme le dit Rachi ('Houlin 120a) que le mot "néfech" désigne quelque chose que le corps désire. Lorsque l'on repousse ces désirs pour l'amour de Hachem, c'est de la messirat néfech.

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+ La joie matinale :

-> "Je dors, mais mon cœur veille" (Shir Hashirim 8,2)

-> Le Yisma'h Moché (parachat Chémot) explique qu'il faut se lever au milieu de la nuit avec beaucoup de joie et d'ardeur pour servir Hachem.
Il faut imaginer ce que l'on ressentirait si l'on était engagé par un roi humain pour lui fabriquer une couronne, sachant que l'on a la capacité d'en faire une magnifique, qui rendra le roi très heureux et nous permettra de nous rapprocher de lui.
Bien sûr, une telle personne se lèverait joyeusement tôt pour travailler sur la couronne (royale). Elle ne laisserait pas son envie de dormir entraver son travail. S'il pleuvait ou s'il neigeait, elle ne laisserait pas le mauvais temps l'empêcher d'agir.

En servant Hashem, nous fabriquons une couronne divine pour qu'Il la porte. C'est pourquoi nous devons certainement nous lever tôt avec beaucoup de joie pour Le servir.
[par mes mitsvot je sublime la couronne du Roi des rois, Lui procurant de la joie, et faisant ainsi un sublime kidouch Hachem.]

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-> Impact de la première pensée, parole, sur la sainteté de toute la journée : https://todahm.com/2017/12/07/impact-de-la-premiere-pensee-parole-sur-la-saintete-de-toute-la-journee

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+ La Kriyat Shéma kéVatikin :

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 58) écrit à ce propos :
'C'est une mitsva min hamouv'har de dire le Shéma Israël kévatikin, c'est-à-dire de le réciter légèrement avant le lever du soleil, afin de le terminer et de réciter ses bénédictions au lever du soleil et de commencer la prière (de la Amida) au lever du soleil.
Si l'on est capable de le faire, on sera grandement récompensé et assuré d'une part dans le monde à Venir (olam haba), et on ne subira aucun malheur de toute la journée."

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+ La prière au lever du soleil :

-> Le séfer Tsavaat HaRivach (Hanhagot Yécharot 16) déclare :
"On doit s'habituer à se lever à minuit (juif) ou, à tout le moins, on doit s'assurer de prier aussi bien en hiver qu'en été avant le lever du soleil, ce qui signifie que la majeure partie de la prière, jusqu'à Kriyat Shéma, doit être récitée avant le lever du soleil.
La différence entre prier avant le lever du soleil et après est aussi grande que la distance entre l'est et l'ouest, car à ce moment-là, on peut encore annuler tous les jugements (les rigueurs divines).

Lorsque le soleil se lève, toutes les décisions sont prises, tant pour le bien que pour le mal. Avant que le verdict ne soit rendu, les décrets peuvent être annulés.
Cela est suggéré dans le verset : "Et c'est comme un marié sortant de sa 'houppah... et nul n'est caché de sa chaleur (m'hamato)" (Téhilim 19,6). » Ne le lisez pas comme "m'hamato" ; lisez-le plutôt comme "m'hémato" (de sa colère).
En d'autres termes, une fois que le soleil est sorti, on ne peut plus se cacher des anges de la colère. Par conséquent, cette chose ne doit pas être insignifiante à vos yeux, car elle est très importante."

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+ L'avantage de la prière Vatikin :

-> Le rabbi de Komarna (sféer Heikhal Bra'ha - parachat Lé'h Lé'ha) écrit que le Baal Shem Tov avait l'habitude de prier à Neitz Ha'hama (au lever du soleil).
Il ajoute : "Celui qui est capable de prier au lever du soleil avec un minyan connaîtra une illumination de l'esprit et ses prières traverseront tous les mondes comme un feu brûlant."
Il ajoute (paracha Vayéra) : "C'est pourquoi il faut essayer autant que possible de prier ké'vatikin".

La poussière comme divinité

+ La poussière comme divinité :

"Que l'on apporte un peu d'eau et lavez vos pieds, et reposez-vous sous l'arbre" (Vayéra 18,4)

-> Pourquoi Avraham a-t-il insisté pour que ses visiteurs se lavent les pieds?
Rachi explique : "Avraham pensait que [ses visiteurs] étaient des arabes qui se prosternaient devant la poussière de leurs pieds, et il était scrupuleux de ne pas laisser entrer l'idolâtrie dans sa maison".
Les arabes reconnaissaient effectivement qu'Hachem était la source de tous les pouvoirs dans le monde. Néanmoins, ils se prosternaient devant la poussière de leurs pieds parce qu'ils pensaient qu'Hachem était trop élevé pour être adoré.
Au contraire, ils nourrissaient la croyance (hérétique) qu'Hachem voulait qu'ils adorent les mazal, les forces spirituelles [intermédiaires] qu'Hachem a installées dans le Ciel, au lieu de l'adorer directement.

Chaque entité dans le monde est sous l'autorité d'un mazal, comme le déclare le midrach (Béréchit rabba 10,6) : "Chaque brin d'herbe est sous l'autorité d'un mazal, qui le frappe et l'implore de pousser".
Lorsque les arabes se prosternaient devant la poussière sur leurs pieds, ils adoraient le mazal de la poussière, et non la poussière elle-même.
Ils ont choisi d'adorer le mazal de la poussière parce qu'il s'agissait d'une puissance sans importance et qu'ils voulaient adorer la puissance qu'ils considéraient comme la plus proche de l'homme en termes de stature.
La puissance céleste la moins importante se situe un niveau au-dessus de l'homme, qui est l'être le plus important sur terre. Puisqu'il n'y a rien de plus insignifiant que la poussière sous nos pieds, le mazal de la poussière est le moins important de tous les pouvoirs célestes.
De même, nous constatons que le peuple d'Ekron a choisi d'adorer le mazal céleste inconséquent de la mouche, comme il est dit : "Zévouv (la mouche) : le dieu d'Ekron" (Méla'him II 1,3).

Par ailleurs, les arabes adoraient la poussière de leurs pieds, car les adorateurs d'idoles avaient tendance à adorer la puissance avec laquelle ils partageaient une affinité.
Pour les arabes, c'était le mazal des routes. Les arabes sont des nomades ; ils vivent dans des tentes et voyagent constamment d'un endroit à l'autre. Parce qu'ils ont perpétuellement de la poussière sur les pieds à cause de leurs déplacements, ils vénéraient la poussière parce qu'ils croyaient être sous l'autorité de son mazal.
De même, la guémara (Taanit 5a) rapporte que "les Koutim adorent le feu et les Kardourim adorent l'eau, et la conscience [des Koutim] que l'eau éteint le feu n'a pas diminué leur allégeance au feu".
Les Koutim adoraient le mazal du feu parce qu'ils avaient une affinité avec le feu et croyaient qu'ils étaient sous l'autorité de son mazal.
Les Koutim savaient que le mazal du feu était impuissant dans l'eau. Néanmoins, ils lui prêtent allégeance car ils se croyaieent sous l'autorité de son mazal.
[Maharal - Gour Aryé]

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=> Les arabes adoraient le mazal de la poussière de leurs pieds, car ils le considéraient comme la plus insignifiante des puissances célestes.
Ou bien, ils adoraient ce mazal parce qu'ils croyaient que leur nomadisme les plaçait sous son autorité.

Rien de mauvais ne vient du ciel

Rien de mauvais ne vient du ciel :

 "Hachem fit pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu, de Hachem, depuis le ciel" (Vayéra 19,24)

-> Rachi commente : "Il a d'abord plu de l'eau sur Sodome, avant qu'elle ne se transforme en soufre et en feu."
Ce n'est pas le mot himtir (fit pleuvoir - הִמְטִיר), qui nous apprend que le feu a commencé sous forme de pluie, car "himtir" fait référence à tout ce qui descend du ciel (comme la manne ou le feu).
La Torah affirme plutôt que ce qui est descendu vient d'Hachem, ce qui implique que la matière a commencé par être de la pluie. En effet, rien de mauvais ne descend jamais du ciel, et donc, ce qui a émergé doit avoir commencé par de la pluie, et non par du soufre et du feu.
Lorsque les habitants de Sodome ne se sont pas repentis, cette pluie s'est transformée en soufre et en feu. De même, nous constatons que la tempête du Maboul, le grand Déluge, a commencé comme une pluie agréable. Elle ne s'est transformée en pluies torrentielles du Maboul que lorsque les gens ne se sont pas repentis de leurs mauvaises habitudes (Rachi - Noa'h 7,12).

Néanmoins, Hachem apporte parfois de la souffrance au monde sans que cela ne commence par être quelque chose de bon, parce que cela sert à expier nos fautes, à nous purifier pour le monde à Venir.
Ce type de souffrance est également bon, car il réduit notre punition dans l'autre monde, comme Rabbi Akiva l'a dit à Rabbi Eliezer : "La souffrance est précieuse, car elle expie nos fautes" (Sanhédrin 101a et Rachi).
En revanche, les habitants de Sodome et les victimes du Maboul n'ont pas eu de part dans le monde à Venir (Sanhédrin 11,3), et à ce titre, rien de bon n'est sorti de leur destruction.
[Maharal - Gour Aryé]

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=> Tout ce qui vient du Ciel est pour notre bien. Ainsi, le soufre et le feu qui sont descendus sur Sodome ont commencé par être de la pluie.
Les souffrances que nous éprouvons en ce monde sont bonnes, car elles nous purifient pour l'autre monde et expient nos péchés.
Pour les personnes qui n'ont aucune part dans l'autre monde, la souffrance commence toujours par être bonne et ne devient mauvaise que si le bénéficiaire ne se repent pas de ses fautes.

Le timing de l’épreuve de la Akéda

+ Le timing de l’épreuve de la Akéda :

"C'est après ces événements (lit. ces paroles) que Hachem mit Avraham à l'épreuve" (Vayéra 22,1)

-> La guémara (Sanhédrin 89b) dit que "après ces paroles" (a'haré adévarim) se réfère aux paroles du Satan. Le Satan a protesté contre le fait qu'Avraham a fait une fête pour célébrer le fait qu'Its'hak a eu deux ans et a été sevré (v.21,8).
Le Satan accuse Avraham de ne pas avoir offert un animal ou un oiseau en sacrifice à Hachem pendant toute la durée de la fête.
Hachem répondit à l'affirmation du Satan en disant que même si toute la fête avait été organisée en l'honneur d'Itsh'ak, si je demandais à Avraham d'offrir Itsh'ak en offrande, il le ferait sur-le-champ. Après cet échange (ces paroles), Avraham a en effet été mis à l'épreuve en devant offrir Itsh'ak comme korban (sacrifice).

Le Zéra Chimchon demande : Itsh'ak avait 37 ans au moment de la Akéda, si cette conversation a eu lieu juste après la fête mentionnée ci-dessus qui a eu lieu lorsque Itsh'ak avait 2 ans, pourquoi l'épreuve de la Akéda a-t-elle été repoussée si longtemps?
Et si le Satan n'a porté cette accusation contre Avraham que lorsque Itsh'ak était plus âgé, pourquoi le Satan a-t-il attendu si longtemps pour le faire?

Le Zéra Chimchon répond que la guémara (Sota 2a) enseigne que 40 jours avant la formation d'un enfant, une voix céleste proclame : "La fille d'untel (se mariera) avec untel".
Les Tossafot écrivent que cette voix céleste fait cette proclamation avant la création du garçon, peu importe que la fille soit déjà née ou non.

D'après cela, avant la naissance d'Its'hak, l'annonce de la personne qu'il allait épouser a été faite. Une fois qu'elle a été faite et qu'elle a été connue dans les cieux, il est très probable qu'Avraham ait été au courant de cette annonce.
Si c'est le cas, les gens diront qu'il était très facile pour Avraham de passer le test d'offrir Its'hak comme korban puisqu'il savait qu'il n'aurait pas au final à terminer de tuer Its'hak, étant donné qu'il y avait déjà une proclamation céleste selon laquelle Its'hak se marierait. Il est évident qu'il ne mourrait pas.

Plus le test était proche de la naissance d'Its'hak, plus il semblait facile pour Avraham de réussir le test.
Plus Avraham était éloigné du moment où l'on a proclamé la femme destinée à son fils Its'hak, plus l'épreuve était davantage difficile, car Avraham savait que la fille de Bétouel n'était pas encore née et qu'il y avait une place pour le doute.
L'année où Its'hak atteignit ses 37 ans fut l'année de la naissance de Rivka. Par conséquent, c'était le dernier moment où Hachem a pu tester Avraham avant la naissance de Rivka (puisqu'à la seconde où elle est née, Avraham en aurait conscience), et cela était lorsque Its'hak avait 37 ans.
C'est à ce moment-là que l'épreuve de la Akéda serait la plus difficile pour Avraham, car les choses ont peut-être été changé depuis la proclamation initiale au Ciel et peut-être qu'en effet Its'hak serait tué sur l'autel de la Akéda puisque, à ce moment-là, sa femme n'était pas encore née.

La preuve en est qu'immédiatement après la Akéda (Vayéra 22,20), Avraham est informé de la naissance de Rivka.

Le Zéra Chimchon ajoute que le fait que Its'hak avait précisément 37 ans à l'époque a également son importance. Il explique que depuis le début de la Torah, Hachem est appelé Elokim, ce qui fait référence à l'Attribut de jugement strict d'Hachem.
La première fois que le nom יהוה apparaît, c'est dans le verset (Béréchit 2,4) : "le jour où Hachem, D., créa le ciel et la terre" (béyom assot Hachem Elokim érets véchamayim - בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים). Ici, Hachem est appelé יהוה, ce qui fait référence à l'attribut de miséricorde d'Hachem. Le nom יהוה précède le nom Elokim, ce qui indique que la miséricorde d'Hachem atténue la sévérité du jugement.
C'est la 37e fois qu'Hachem est mentionné dans la Torah. C'est précisément ici qu'apparaît l'Attribut de la miséricorde d'Hachem. Cela reflète l'âge auquel Its'hak a été offert par la Akéda, car grâce au mérite de la Akéda, l'Attribut de jugement strict d'Hachem a été atténué, et le mérite de cette grande action a défendu le peuple juif de l'Attribut de jugement à travers les âges.

Les Patriarches ont subi des épreuves qui n'étaient pas nécessaires à leur propre développement spirituel, mais qui avaient pour seul but de servir d'exemple aux générations futures. Par exemple, Avraham a accepté sans hésiter de sacrifier son fils afin de faire comprendre à ses descendants la nécessité de faire des sacrifices personnels à la demande d'Hachem. Hachem, qui voit au plus profond des cœurs, savait qu'Avraham Lui accorderait une obéissance sans faille avant même de le soumettre à une telle épreuve.
De même, les juifs d'Égypte ont enduré beaucoup de souffrances afin de minimiser les terribles souffrances des générations futures.
[Sfat Emet - Vayéra 5659 ; Pessa'h 5640 ]

Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges

+++ Etre juif = faire des mitsvot = nourrir les anges :

"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces, car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur" (Vayéra 18,5)

=> À première vue, il semblerait inconvenant pour un hôte de dire à son invité : "Tu cherches mon hospitalité pour manger ma nourriture."

Le comportement d'Avraham à cet égard peut s'expliquer comme suit :
Tous les anges tirent leur subsistance des mitsvot que le peuple juif accomplit.
Or, D. avait retiré le soleil de son bouclier, rendant le temps extrêmement chaud, de sorte que personne n'était dehors en train de voyager (Baba Métsia 86b). Hachem a fait cela afin qu'Avraham, qui souffrait à cause de sa circoncision, n'ait pas à faire d'efforts pour accueillir les passants.
Ainsi, Avraham n'était pas en mesure d'accomplir la mitsva de recevoir des invités.
En conséquence, la nourriture que les anges célestes recevaient normalement de l'observance des mitsvot par Avraham leur était refusée.

C'est pourquoi Avraham, conscient que ses invités étaient des anges, dit : "car c'est pour cela que tu as passé le chemin de ton serviteur", c'est-à-dire "afin que je puisse accomplir la mitsva de recevoir des invités et vous donner ainsi votre subsistance".

[ ainsi, les mitsvot que les juifs accomplissent dans ce monde "nourrissent" les anges.
Les anges sont les messagers divins qui transmettent nos mérites à D. et la bienfaisance divine, sous ses nombreuses formes, à travers les mondes.
Ainsi, en "soutenant" les anges, nous aidons D., pour ainsi dire, à s'assurer que le mécanisme spirituel qu'il a mis en place pour gérer l'univers fonctionne correctement.]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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"J'apporterai un morceau de pain pour que tu puisses reprendre des forces ... il (Avraham) les plaça devant eux ... et ils (les 3 anges) mangèrent" (Vayéra 18,5-8)

-> Ces versets peuvent se comprendre sur la base de ce que le Ohr ha'Haïm (Ki Tavo 26,5) écrit, expliquant le passage de la Torah décrivant l'obligation d'apporter les premiers fruits de chaque année au Temple et de les présenter au Cohen.
Il écrit que les anges, même Michaël, le plus grand des anges de service, sont parfois appelés Cohen Gadol et parfois désignés par un nom différent.
Le critère déterminant est le suivant : les anges reçoivent leur vitalité des mitsvot et de l'étude de la Torah accomplis par le saint peuple juif. Lorsque le peuple juif est à son niveau, accomplissant la volonté de D. comme il est censé le faire, Michaël est appelé Cohen Gadol ; dans le cas contraire, il est appelé Cohen ordinaire.
Nous voyons donc que les anges tirent leur pouvoir spirituel de l'accomplissement des commandements de D.

Les mots de notre verset : "et ils mangèrent" y font également allusion, car la vitalité des anges provient des mitsvot du peuple juif, c'est-à-dire de l'énergie Divine générée lorsque le peuple juif observe la volonté d'Hachem et exécute Ses commandements.

Il s'ensuit que c'est la raison pour laquelle Avraham a accompli la mitsva d'accueillir des invités, afin que les anges puissent tirer leur subsistance de l'accomplissement de cette mitzva.
C'est ce à quoi fait allusion l'expression "il prit et plaça devant eux", ce qui signifie qu'il plaça devant eux pour qu'ils "mangent" la mitsva d'hospitalité qu'il avait accomplie pour eux, "et ils la mangèrent", ce qui signifie qu'ils en tirèrent leur vitalité.

C'est aussi le sens allégorique de la phrase "Il se tenait au-dessus d'eux sous l'arbre, et ils mangeaient", car l'arbre est aussi une métaphore de la Torah (guémara Béra'hot 32b), comme dans le verset : "[la sagesse de D.] est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent" (Michlé 3,18).

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

"S'il y a 10 Justes au milieu de la ville, la sauveras-tu?" (Vayéra 18,32)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique que les mots "au milieu de la ville" font référence aux personnes qui ont une influence positive sur leur lieu de résidence.
Cependant, si ces personnes vertueuses restent entre elles, leur mérite ne sera pas suffisant pour sauver la ville de la destruction.

Vayéra – un juif ne doit jamais désespérer

+ Vayéra - un juif ne doit jamais désespérer :

-> Dans la paracha Vayéra, Avraham accueille trois anges. Bien qu'il ait cru à tort qu'il s'agissait de nomades, Avraham les a traités comme des membres de la famille royale et leur a offert un festin somptueux. Après le repas, l'un de ces "nomades" dit à Avraham que Sarah et lui seront bénis d'un enfant. Sarah, qui entendait la conversation dans l'intimité de sa tente, rit de l'absurdité du commentaire de cet étranger. Hachem, cependant, critique son rire.

=> La question qui se pose est la suivante : qu'y a-t-il de mal à ce que Sarah ait ri?
Pour autant qu'elle le sache, il s'agissait de simples nomades. Comment Sarah aurait-elle pu savoir qu'il s'agissait en fait d'anges, messagers d'une véritable prophétie?
De plus, Sarah était non seulement très âgée, mais le midrach atteste qu'elle était et avait toujours été physiquement incapable d'enfanter. Il était donc parfaitement rationnel pour elle de croire qu'elle ne porterait pas d'enfants malgré le témoignage de ce parfait étranger.

-> Le Ramban répond que le rire de Sarah révélait qu'elle avait désespéré de porter un jour un enfant. Si elle avait cru qu'il était possible qu'elle donne naissance à un enfant, elle n'aurait pas ri, quel que soit l'auteur de l'affirmation. Au contraire, elle aurait apprécié les bons vœux de l'homme, répondant "amen" et espérant avec optimisme que ses paroles se réaliseraient. Au lieu de cela, Sarah jugea ridicule l'idée qu'elle puisse porter un enfant.

C'est pourquoi Hachem s'est mis en colère, pour ainsi dire, contre Sarah. En effet, il ne faut jamais abandonner. Hachem a créé les lois de la nature et n'est pas limité par elles.
La guémara (Béra'hot 10a) dit que même si l'on a l'épée au cou, il ne faut jamais désespérer du salut.
Il n'y a pas d'absolu lorsqu'il s'agit de la volonté d'Hachem. Nous sommes censés vivre avec la conscience inspirée et optimiste qu'Hachem peut tout faire. Même dans les circonstances les plus éprouvantes, lorsque toutes les chances sont contre nous, Il peut accomplir des merveilles.
Il s'agit là d'un principe fondamental de la foi juive.

-> "Lorsque vous partez en guerre contre votre ennemi et que vous voyez des chevaux et des chars (et une armée) plus grands que les vôtres, n'ayez pas peur d'eux" (Choftim 20,1).
Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Torah interdit en fait d'avoir peur au combat. Même un soldat isolé qui est en infériorité numérique par rapport à l'ennemi qui avance ne doit pas être angoissé. La raison de cette interdiction est que la peur découle uniquement d'un manque de foi en Hachem.
Puisque Hachem contrôle la situation, un guerrier juif n'a aucune raison d'avoir peur.

Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3:31-32) écrit que cela s'applique non seulement aux soldats, mais aussi à nous, chaque fois qu'un problème survient dans notre vie.
Si nous sommes intimidés par quelqu'un ou quelque chose, cela montre que nous n'avons pas pleinement confiance dans le fait qu'Hachem contrôle entièrement la situation.
Même si nous ne voyons aucune possibilité d'amélioration, cela ne signifie pas qu'Hachem ne changera pas le cours normal des événements et ne renversera pas l'irréversible.
Rabbénou Yona nous enseigne que cette croyance n'est pas seulement bénéfique pour nous, c'est une obligation.

-> Le rav Aharon Yéhouda Leib Steinman observe qu'aujourd'hui, la plupart des gens ne comprennent pas le concept selon lequel Hachem peut accomplir des miracles pour eux.
Ils pensent que les miracles ne se produisaient qu'à l'époque du Tana'h, et qu'à notre époque, ils ne se produisent que pour de très grands tsadikim, voire pas du tout.
Cette attitude est erronée, affirme le rav Steinman, citant Rachi (Béchala'h15,32), qui raconte comment le prophète Yirmiyahou a réprimandé le peuple parce qu'il travaillait trop et négligeait l'étude de la Torah.
Le peuple a défié Yirmiyahou en lui demandant : "Comment allons-nous subvenir à nos besoins?". Yirmiyahou balaya cet argument en sortant une fiole qui contenait encore le manne que les juifs avaient mangé pendant 40 ans dans le désert.
"Hachem vous a soutenus à l'époque, dit Yirmiyahou, et Il vous soutiendra encore aujourd'hui."

Même si l'époque où le manne tombait du ciel est révolue depuis longtemps, Yirmiyahou nous enseigne qu'Hachem n'a pas changé. Même si les circonstances sont différentes, Hachem est toujours Hachem.
Tout comme Il a accompli des miracles pour nos ancêtres dans les temps anciens, Il peut aussi en accomplir pour nous aujourd'hui. Hachem peut faire en sorte que tout arrive.

=> Comment pouvons-nous mériter des miracles?
Le rav Steinman explique que si Hachem est prêt à accomplir des miracles pour chacun d'entre nous, nous devons lui montrer que nous sommes nous aussi au-dessus de la nature.
En nous élevant au-dessus de nos désirs physiques/matériels et en nous engageant plus sérieusement dans la Torah et les mitsvot, en devenant des personnes plus spirituelles, nous pouvons mériter l'assistance miraculeuse d'Hachem.

La guémara (Taanit 21a) nous parle de Na'houm Ich Gam Zou (dont un de ses élèves était rabbi Akiva!), qui était extrêmement affaibli vers la fin de sa vie. Il était aveugle, n'avait plus de mains ni de jambes, et ce qui restait de son corps était couvert de furoncles. Ses élèves devaient mettre les montants de son lit dans des seaux d'eau pour empêcher les fourmis de monter sur son lit et de ramper sur lui.
Un jour, ses élèves ont remarqué que la maison de leur rabbi était sur le point de s'effondrer. Ils le supplièrent de les laisser le sortir et d'essayer ensuite de sauver ses biens.
"Je ne suis pas inquiet", répondit rav Nachum. "Tant que je suis dans la maison, Hachem ne permettra pas qu'il arrive quoi que ce soit. S'il vous plaît, enlevez d'abord mes affaires."
Les élèves s'exécutèrent. Dès que rav Na'houm fut sorti de la maison, celle-ci s'effondra.

Comment rav Na'houm était-il si sûr qu'Hachem le protégerait? Quel était son secret?
Le rav Steinman explique que la confiance de rav Na'houm provenait de sa foi inébranlable dans le fait qu'Hachem faisait constamment tout pour lui.
C'est d'ailleurs cette attitude qui a valu à rav Na'houm le titre de "Ich Gam Zou", car l'expression "gam zou létova" (cela aussi est pour le bien) était toujours sur ses lèvres. Il vivait chaque jour de sa vie avec la conviction que tout était finalement pour le mieux parce qu'il reconnaissait qu'Hachem était constamment là pour l'aider. [étant persuadé que 100% de ce qui lui arrivait dans la vie ne provenait qu'après un décret dans les moindres détails d'Hachem, alors tout n'est que forcément du bien ultime. ]
Il était persuadé que, tout comme Hachem avait pourvu à ses besoins même dans les circonstances les plus difficiles, Il prendrait soin de lui aujourd'hui.

Rav Na'houm s'est entraîné à voir des miracles partout et a appris à vivre avec eux, jusqu'à ce qu'il sache qu'il pouvait compter sur eux. C'est ainsi qu'il choisit de vivre. Hachem, à son tour, a continué à guider rav Na'houm sur cette voie parce que c'est là qu'il voulait aller.
De même, si nous nous engageons à faire la volonté d'Hachem et aspirons à grandir spirituellement, Hachem nous aidera certainement à vivre de cette manière.

Puissions-nous être méritants de toujours plus renforcer notre foi en Hachem et mériter toujours plus Son aide divine!
[rav Moché Krieger]