+ 5 Questions/Réponses - Paracha 'Hayé Sarah :
1°/ Pourquoi est-ce que cette paracha s'appelle : "la vie de Sarah" ('Hayé Sarah) alors qu'elle commence par la mort de Sarah, et pourquoi la paracha ultérieure de Vayé'hi, qui signifie : "Yaakov vécut" (Vayé'hi Yaakov), traite de la mort de Yaakov?
-> Le rav Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah) suggère que cela est fait afin de nous apprendre que la véritable vie n'est pas celle dans ce monde.
Mais plutôt, la vie commence après que l'âme quitte le corps et entre dans le monde à venir.
Ainsi, Sarah et Yaakov sont morts dans ce monde, et ils ont alors pu commencer leur vraie vie.
[Ce monde n'est qu'un bref lieu de passage vers notre endroit de vie éternelle, comme il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]
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-> Par ailleurs, on peut remarquer qu'il est écrit :
- "les années de la vie de Sarah" (שני חיי שרה - v.23,1)
- "les années de la vie de Yichmaël" (שְׁנֵי חַיֵּי יִשְׁמָעֵאל - v.25,17)
Sachant que Rachi commente : les années de la vie de Sara = Toutes égales pour le bien.
Comment peut-on expliquer une telle similitude dans les mots?
-> Selon le Daat Zékénim, Yichmaël a fait une sincère téchouva sur toutes ses fautes (cf. Rachi 25,9), et il a alors été considéré comme une nouveau-né avec aucune faute à son actif.
[plus encore, une téchouva faite par amour, transforme nos fautes en mérites!]
Ainsi, d'une certaine façon, ses années étaient "toutes égales pour le bien", comme celles de Sarah.
Nos fautes ne pourront jamais se comparer à celles très graves de Yichmaël.
=> Si lui a réussi à faire une téchouva totale, nous ne devons donc jamais désespérer de pouvoir également faire une téchouva totale.
Comme l'affirme le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé".
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2°/ "Rivka, levant les yeux, aperçut Its'hak et se jeta à bas du chameau ... [elle demanda à Eliézer : ] Qui est cet homme qui marche dans le champ" ('Hayé Sarah 24,64-65)
Qu'est-ce qui a poussé Rivka à demander l'identité de Its'hak en le voyant pour la 1ere fois, sachant qu'elle n'a surement pas interrogé Eliézer concernant chaque personne qu'ils ont pu croiser pendant leur trajet?
-> Le Nétsiv (Haémek Davar 24,65) dit que la 1ere fois que Rivka a vu Its'hak, il était en train de prier.
Dans sa prière, il était si retiré de ce monde, qu'il apparaissait comme un ange, au point que Rikva a glissé de son chameau et s'est couverte par respect pour cette sainte personne.
Cette rencontre a tellement mis en elle du respect pour Its'hak, que durant toute sa vie elle sera incapable de se confronter à lui.
C'est pourquoi, par exemple, elle ne lui demandera pas le départ de Essav, comme Sarah avait pu le faire au sujet de Yichmaël, à son mari Avraham.
-> Le Mochav Zékénim, ainsi que le Panéa'h Raza, citent le midrach affirmant que Its'hak marchait à l'envers, avec ses pieds en l'air.
Ils expliquent que Avraham a blessé Its'hak au moment de le ligoter afin de l'offrir en sacrifice, et les anges l'ont ensuite pris au Gan Eden afin qu'il puisse récupérer et guérir.
Or, il est d'usage que les personnes revenant du Gan Eden marchent à l'envers (cf. Rachi Chmouël I 28,12).
=> Ainsi, Rivka remarquant cette façon inhabituelle de se déplacer, elle a demandé son identité à Eliézer.
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-> Rabbi Ovadia de Barténoura écrit : "Its'hak venait du Gan Eden. Il y était pour se guérir de la blessure que son père avait fait à sa gorge lors de la Akédat.
Il marchait sa tête en bas et ses pieds en haut [car c'est de cette façon que les gens marchent au Gan Eden]."
Le Riva (à partir du Baalé haTossefot) écrit : "Rivka a vu Its'hak venant du Gan Eden, et il venait la tête en bas, et les pieds en haut. Rachi écrit : "raata oto adour". Le mot "adour" (הָדוּר) signifie : retournée, car ses pieds étaient en haut."
=> Pourquoi les gens au Gan Eden marchent-ils la tête en bas et les pieds en haut?
-> Le rav Eliméléh Biderman rapporte l'explication suivante :
Dans ce monde notre visage est dirigé vers le ciel, car le ciel est la source de notre vie.
Cependant au Gan Eden, nous ne pouvons plus réaliser de mitsvot. Nous pouvons alors uniquement monter à un niveau supérieur lorsque nos enfants dans ce monde font des mitsvot.
Ainsi là-bas on marche avec la tête vers le sol, car nous sommes dépendants de nos enfants en bas sur terre.
-> Rav Yossef, fils de rabbi Yéhochoua ben Lévi, tomba malade dans un état comateux, puis reprit conscience.
Il répondit à son père qui lui demandait ce qu’il avait vu : "J’ai vu un monde à l’envers : les gens importants (notables et riches) ici-bas (mais peu appréciés aux yeux d’Hachem) sont insignifiants dans le monde d’en-haut [Gan Eden]"
Son père lui lui dit alors : "Mon fils, c’est un monde ordonné (clair) que tu as vu!"
[guémara Pessa’him 50a ; Baba Batra 10b]
Rachi explique que le Ciel évalue les gens différemment de la façon dont nous le faisons.
Dans notre monde, les gens sont évalués en fonction de leur richesse (symbole de réussite).
C'est ainsi qu'il y a de nombreuses personnes qui sont honorées dans ce monde, mais qui seront à un niveau nettement moins bon au gan Eden.
Et à l'inverse, il y a des pauvres, que les gens tendent à mépriser dans ce monde (c'est des ratés, des paresseux, des gens à la charge de la société!), qui seront à un haut niveau au gan Eden.
Selon le rav Elimélé'h Biderman, on peut également comprendre cette guémara en la liant à notre sujet.
Au Gan Eden :
- "ceux qui sont [ici] importants/élevés" (éliyonim) = il s'agit de la tête [organe le plus haut] ;
- "en bas" (lémata) = qui sera en bas sur le sol ;
- "ceux qui sont tout en bas" (ta'htonim) = il s'agit des pieds ;
- "en haut" (lémala) = qui seront en haut.
= tout cela car au Ciel les gens marchent de façon inversées à notre monde actuel.
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3°/ Rachi (v.23,2) écrit : Le récit de la mort de Sarah fait immédiatement suite à celui du sacrifice de Its'hak. Lorsqu’elle a appris que son fils avait été ligoté sur l’autel, prêt à être égorgé, et qu’il s’en était fallu de peu qu’il fût immolé, elle en a subi un grand choc et elle est morte.
La guémara (Pessa'him 8b) enseigne que ceux qui réalisent des mitsvot ne seront en aucun cas lésés du fait d'avoir fait une mitsva.
=> Comment est-il alors possible que la mitsva de la ligature d'Its'hak a pu entraîner la mort de sa femme bien-aimée?
-> Le rav 'Haïm Kanievsky explique que l'intention de la guémara est que la réalisation d'une mitsva n'entraîne pas une souffrance supplémentaire.
Cependant, si le temps naturel de mourir d'une personne est arrivé et qu'elle est méritante, alors Hachem va faire en sorte qu'elle meurt pendant la réalisation d'une mitsva.
En effet, le midrach (Kohélet rabba 3,22) enseigne que celui qui fait une mitsva juste avant sa mort, est considéré comme ayant observé toutes les mitsvot de la Torah.
-> Le Mérafsin Igri est d'avis que Hachem protège une personne lorsqu'elle fait une mitsva, mais ce principe ne s'appliquait pas à la Akédat Its'hak, puisque son but était de tester le dévouement d'Avraham à Hachem, même dans les circonstances les plus difficiles.
Dans ce cas, la permission a été donnée au Satan pour rentre encore plus difficile cette situation : en montrant à Avraham que ses actions ont causé la mort de sa femme bien-aimée.
=> Alors que le moment de la mort de Sarah était arrivé, cela permettait en plus de magnifier l'épreuve et d'apporter à Avraham une récompense beaucoup plus importante.
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-> Rabbi 'Hanan dit : celui qui en appelle au jugement contre son prochain sera jugé en premier, d'après les 2 versets : "Saraï dit à Avram : Que l'injure qui m'est faite retombe sur toi ... Que Hachem juge entre moi et toi!" (Lé'h Lé'ha 16,5) et plus loin : "Avraham vint pour prononcer l'oraison funèbre sur Sarah et la pleurer" ('Hayé Sarah 23,2).
[guémara Roch Hachana 16b]
-> Le Pné Yéhochoua enseigne :
Qui prouve que le décès prématuré de Saraï est une conséquence d'avoir invoqué le Ciel contre Avram? Peut-être son décès à 127 ans n'était-il pas une sanction, mais correspondait à la date prévue de sa mort?
Il n'en est rien, car dans le verset ('Hayé Sarah 23,2), il aurait suffi d'écrire : "Avraham prononça l'oraison funèbre de Sarah" et l'expression : "Avraham vint (vayavo Avraham) semble apparemment superflue.
En fait, le texte veut nous enseigner, par l'expression: "Avraham vint" que cette arrivée n'était pas prévue, naturellement, car il était prévu dans le Ciel que c'est Sarah qui devait prononcer l'oraison funèbre au Ciel contre son époux, elle a diminué sa durée de vie (en invoquant le Ciel contre lui) et c'est donc son époux qui vint l'enterrer.
[ => Combien nous devons être vigilant à ne pas "appeler au jugement contre son prochain", car nous sommes alors "jugé en premier", et même pour notre Matriarche Sarah cela s'est terminé par une mort prématurée!! ]
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4°/ "Avraham vint faire l'éloge funèbre de Sarah et la pleurer" ('Hayé Sarah 23,2)
Le Baal haTourim fait remarquer que la lettre kaf (כ) de : וְלִבְכֹּתָהּ (vélivkota - et la pleurer) est écrite dans la Torah plus petite que les autres lettres, afin de nous enseigner qu'il s'est autorisé à ne pleurer qu'une petite quantité.
Pourquoi Avraham n'a-t-il pas pleuré davantage sur la perte de sa femme bien-aimée?
-> Le Baal haTourim répond qu'il a peu pleuré parce qu'elle était déjà très âgée (127 ans!).
Par ailleurs, la guémara (Baba Kama 93a) enseigne que Sarah a été punie pour avoir demandé à Hachem de juger sa plainte contre Avraham ("Que Hachem juge entre moi et toi!" - Lé'h Lé'ha 16,5), faisant qu'elle allait mourir prématurément.
Etant considérée comme partiellement responsable de sa mort, il l'a pleuré avec moins d'intensité.
-> Le Darké Moussar fait remarquer que Avraham a voyagé pendant 3 jours afin de réaliser la Akéda le jour de Kippour.
Le temps qu'il retourne chez lui pour enterrer et prendre le deuil de Sarah, c'était la veille de Souccot, faisant que la période de deuil a été réduite à uniquement un seul jour. [puisque la fête interrompt le deuil, il ne lui restait pas beaucoup de temps pour la pleurer!]
Par ailleurs, puisque Sarah avait laissé un enfant très vertueux pour continuer dans son chemin, elle était considérée à un certain niveau comme toujours en vie. C'est pour cela qu'il a réduit les pleurs.
-> Le Kessef Nivchar, cite la guémara (Moed Katan 27b), qui enseigne qu'il faut pleurer un mort pendant 3 jours et prendre le deuil pendant 7 jours.
Après avoir mis pratiquement 3 jours pour revenir chez lui après la Akéda, il ne restait plus que quelques heures pour la pleurer.
-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch dit que son chagrin était certainement immense, mais il n'a pas voulu exhiber sa souffrance, dissimulant la pleine mesure de sa douleur dans le fond de son cœur et dans l'intimité de sa maison.
-> Le Kéhillat Its'hak explique qu'en entendant que la Akéda a entraîné la mort de Sarah, Avraham n'a pas voulu pleurer excessivement d'une manière qui aurait pu être interprétée par autrui, comme l'expression d'un regret de la Akéda, à cause de ses conséquences.
En effet, la guémara (Kiddouchin 40b) enseigne que le fait de regretter d'avoir réalisé une mitsva ou bien de ne pas avoir fait une avéra, a le pouvoir d'annuler cette bonne action ou le fait de s'être retenu de fauter.
Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.31) rapporte que sur le chemin aller, le Satan a mis une rivière (Avraham était sur le point de mourir noyé) et est également apparu sous la forme d'une vieille personne se moquant de ce qu'il s'apprêtait à faire. Ces plans n'ont pas fonctionné.
Le Kéhillat Its'hak dit qu'une fois la Akéda réalisée, le Satan a essayé de le faire regretter en montrant que la mort de sa femme Sarah était de sa faute (bien que son heure était arrivée), profitant de sa détresse émotionnelle, ce qui aurait alors comme conséquence d'annuler toute récompense à cette incroyable mitsva.
Le yétser ara tenta de faire regretter à Avraham les conséquences de la Akéda. Ainsi, il espérait qu’Avraham s’en veuille d’avoir entrepris ce projet en constatant la mort de Sarah
Néanmoins, Avraham surmonta cette épreuve et n’éprouva aucun regret concernant la Akéda, en dépit du décès de sa femme qui s’ensuivit. D’ailleurs, quand la Torah raconte qu’Avraham pleura Sarah, elle écrit le mot "Vélivkota" : décrivant les larmes versées par Avraham (v.23,2) avec un petit "kaf". Le Ba'al Hatourim écrit que cela nous indique qu’Avraham ne la pleura pas abondamment. [comme exposé ci-dessus]
Le Kéhilat Its’hak explique qu’il agit ainsi délibérément, de peur que les gens ne le voient pleurer amèrement et qu’ils pensent que ses sanglots étaient un signe de remords quant à la Akéda.
=> Donc, non seulement Avraham ne regretta pas son acte, malgré son "effet direct" sur sa femme, mais il se soucia même de ce que les gens penseraient, et qui réduirait également l’effet de la Akéda.
Il savait que le mérite du sacrifice d’Its’hak accompagnerait le peuple juif à travers l’histoire et il refusa de laisser une quelconque conséquence négative troubler ceci.
[Le rav Ozer Alport enseigne : ce test du yétser ara : d’essayer de nous faire regretter les mitsvot accomplies, accompagne généralement chacun d’entre nous. Certains commentateurs précisent que c’est la signification de la demande faite durant la prière du soir : "Retire le Satan (le yétser ara) de devant nous et de derrière nous" (véasser aSatan milfanénou ouméa'harénou - prière d'Arvit).
Le "Satan de devant" fait référence à ses tentatives de nous empêcher de faire les mitsvot et le "Satan de derrière" est celui qui tente de faire regretter les mitsvot déjà effectuées.]
Bien évidemment, de manière générale, le fait de respecter la Torah et les mitsvot procure à l’individu une satisfaction, déjà dans ce monde, que d’autres modes de vie n’apportent pas. Mais il est vrai que les résultats immédiats d’un comportement positif ne sont pas flagrants. Le défi est alors de réaliser que ceci constitue une épreuve supplémentaire et qu’au bout du compte, les mitsvot n’ont que des conséquences positives.
Le Kéhilat Its’hak affirme : preuve en est la tentative du yétser ara de nous faire regretter les mitsvot en laissant paraître qu’elles sont la cause d’une difficulté ou d’un revers.
[c'est cela l'épreuve : rester convaincu que même si en apparence il est clair qu'une mitsva a entraîné une mauvaise chose, en réalité c'est impossible. Il ne faut jamais regretter d'avoir fait une mitsva, car au final, en vérité absolue, rien de mal ne peut résulter d'une mitsva, bien au contraire!]
La réaction d’Avraham lors de la mort de Sarah nous enseigne comment réagir face aux défis qui viennent "en conséquence" de nos mitsvot (au "Satan de derrière").
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-> Il peut être intéressant d'ajouter que bien que le roi Chlomo soit considéré comme l'auteur du livre de Michlé, le midrach Tan'houma ('Hayé Sarah 4) enseigne que le dernier chapitre de Michlé (31,10-31), qui est connu comme le : Eshét 'Haïl (chant du vendredi soir), a été composé bien avant sa naissance.
En effet, à la mort de sa femme bien-aimée Sarah, Avraham a commencé à faire son éloge, et il a composé cette magnifique expression de son appréciation pour sa femme de grande valeur.
Le midrach explique en détail comment chaque ligne est une expression unique de louange pour un événement qui a pu se passer dans la vie de Sarah.
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-> Le midrach explique que Avraham "est venu du Mont Moriah", où se réalisa la ligature d'Its'hak.
On peut expliquer que ce midrach propose de nous enseigner quel était le contenu de l'éloge funèbre qu'Avraham fit pour Sarah.
Il est venu = c'est-à-dire il a choisi d'amener ses propos, à partir du Mont Moriah, et il mit en valeur le fait qu'une femme qui a réussi à élever et à éduquer un fils de sorte qu'il soit prêt à offrir sa vie à Hachem avec joie, une telle femme ne peut être que de très grande valeur.
Le meilleur éloge que Avraham pouvait faire sur Sarah, c'est l'éloge qui venait du Mont Moriah.
[haDrach véhaIyoun]
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-> "Avraham vint pour prononcer l'éloge de Sarah et pour la pleurer" (וַיָּבֹא אַבְרָהָם לִסְפֹּד לְשָׂרָה וְלִבְכֹּתָהּ - 'HAyé Sarah 23,2)
=> D'où Avraham venait-il?
Certains Sages disent qu'il revenait de l'enterrement de son père Téra'h. Nous y trouvons une allusion dans le premier mot du verset : "vayavo" (וַיָּבֹא - vint) qui sont les mêmes lettres que le mot "aviv" (אביו - père).
Comme cela est rapporté dans le midrach (Béréchit rabba 58) : "d'où venait-il? Rabbi Lévi dit qu'il revenait de l'enterrement de son père Téra'h".
Nous pouvons y trouver également une allusion supplémentaire dans le verset précédent : "chéné 'hayé Sarah" (שְׁנֵי חַיֵּי שָׂרָה - 'Hayé Sarah 23,1), les premières lettres des 3 mots ont une valeur de 608, qui a la même valeur numérique que : Téra'h (תרח).
D'autres Sages nous enseignent que le même jour où Sarah notre Matriarche quitta ce monde, sa fille qui s'appelait Bakol quitta également ce monde.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou ]
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5°/ "Je suis venu aujourd'hui vers la fontaine" ('Hayé Sarah 24,42)
Rachi explique que nous déduisons du mot "aujourd'hui" qu'Eliezer est arrivé à Na'hor (Irak) le jour même de son départ de 'Hébron. De là, nous apprenons que la terre s'est contractée pour lui.
Le midrach (Yalkout Chimoni) ajoute qu'au lieu des 17 jours escomptés de voyage en chameau de Kyriat Arba à 'Haran, le voyage n'aura duré que 3 heures.
=> Comment Eliezer, le serviteur d'Avraham, a-t-il réussi à convaincre la famille de Rivka (qui étaient des idolâtres), que la Providence divine l'avait aidé à raccourcir un long voyage de 17 jours en seulement 3 heures?
On peut rapporter les réponses suivantes :
1°/ Sur le verset : "Sarah, la femme de mon maître, lui a donné un fils" ... "Et il lui a donné tout ce qu'il possède".
Rachi explique qu'Eliezer montra à la famille de Rivka le contrat de donation où il était stipulé qu'Its'hak était le détenteur de tous les biens d'Avraham.
Lorsqu'ils regardèrent le contrat attentivement, ils remarquèrent qu'il fut écrit et signé par Avraham et était daté du jour-même. Ils comprirent alors que la terre s'était effectivement rétrécie pour le serviteur d'Avraham.
2°/ Sur le verset : "Le serviteur apporta des objets d'or et des vêtements et les donna à Rivka; des fruits doux, il les donna à son frère et à sa mère".
Rachi nous apprend qu'Eliezer emporta avec lui des fruits suaves de la terre d'Israël. Lorsqu'Eliezer présenta les fruits, ils étaient frais et de grande qualité, comme s'ils venaient d'être cueillis sur l'arbre le jour même.
Si Eliezer avait effectué un voyage de 17 jours en pleine chaleur, les fruits n'auraient pas pu garder leur fraicheur et leur saveur, et auraient été impropres à la consommation. Ceci leur prouva que la terre s'était effectivement rétrécie pour lui.