Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"J'enterre mon mort ...enterre ton mort ... pour inhumer ton mort ... d'ensevelir mon mort ... ensevelis ton mort ... j'y ensevelisse mon mort ... et ton mort enterre-le" ('Hayé Sarah 23,4-15)

Dans cette discussion du début de la paracha entre Avraham et Efron, il apparaît 7 fois la notion d'enterrer ton mort.
Pourquoi était-il besoin de tant de répétitions?
Pourquoi est-ce que nous avons 6 fois une tournure identique du type : "enterre ton mort", et une seule fois une formulation inversée : "ton mort enterre-le"?

Nous allons voir b'h les réponses du Gaon de Vilna.

Avraham savait qu'en plus de Adam et 'Hava, il y aurait 3 autres couples qui allaient être enterrés dans le caveau de Ma'hpella : Avraham et Sarah ; Its'hak et Rivka ; Yaakov et Léa.
De plus, la guémara (Sotah 31a), nous rapporte que la tête de Eisav y sera également enterrée.

=> Au total, il y aura dans ce caveau : 6 tsadikim et un racha.

Nos Sages (guémara Béra'hot 18) enseignent :
"Les réchaïm sont tenus pour morts même de leur vivant.
Les tsadikim même dans leur mort, ils sont toujours considérés comme vivants et de plus, ils exercent une plus grande influence après leur disparition que de leur vivant."

Cependant, nos Sages (guémara Shabbath 152) font remarquer qu'il y aura une courte période durant laquelle même les tsadikim vont goûter à la mort. Cela se passera juste avant qu'ils ne se relèvent de leur tombe au moment de la résurrection des morts.
Ainsi, c'est uniquement durant ce bref moment, qu'ils mourront d'une vraie mort.

Il en découle que l'enterrement d'un tsadik a lieu avant sa mort.
Son corps est enterré alors qu'il est toujours considéré comme vivant (ayant même plus d'influence que lorsqu'il était vivant physiquement!), et ce n'est que dans le futur qu'il devra mourir pendant un court instant.

A l'opposé, l'enterrement d'un racha a lieu après sa mort. En effet, même s'il vit physiquement, il est considéré comme mort.

Nous voyons donc qu'il y a 6 tsadikim qui vont être enterrés dans le caveau de Ma'hpella, et ce avant leur mort, puisqu'ils sont toujours considérés comme vivants (jusqu'à ce moment précédant la résurrection des morts).
=> Il est ainsi mentionné 6 fois : enterre ton mort = d'abord il est enterré, et ensuite il va mourir.

Par contre, concernant Essav, sa tête y a été enterrée après sa mort.
Il apparaît une seule fois : ton mort enterre-le = d'abord il était mort (puisque se comportant comme un racha) et ensuite il a été enterré.

"[Efron dit à Avraham] "Une terre de 400 Shékels en argent entre toi et moi, qu'est-ce que cela?" ...
Avraham écouta Efron, et Avraham pesa à Efron le prix qu'il avait dit ... 400 Shékels en argent, en monnaie qui a cours partout" ('Hayé Sarah 23,15-16)

+ "Entre toi et moi" :

-> Rachi explique que par ces mots : "entre toi et moi", Efron voulait dire à Avraham : "Que représente cette somme pour 2 personnes qui s’aiment comme toi et moi".

-> Sachant que Avraham et Efron se connaissaient à peine, on peut s'interroger : depuis quand sont-ils devenus des amis, des personnes qui s'aiment?

Dans les mots de Rachi : "2 personnes qui s'aiment" se dit : "chéné oavim" (שְׁנֵי אוֹהֲבִים).
Littéralement, ces termes signifient : "2 gens, qui aiment".
Efron fait donc remarquer à Avraham que chacun d’entre eux est : "une personne qui aime".
Avraham aime les mitsvot de tout son cœur et est prêt à tout pour les accomplir. Et Efron aime l’argent plus que tout.

Ainsi, il convient qu’Avraham paie cher (400 Shékels en argent) le caveau de Ma'hpella. En effet, il aime tellement les mitsvot que cette somme est minime pour lui, si elle peut lui permettre de réaliser une mitsva.
Et Efron aime tant l’argent que cette grande somme est infime pour lui. Il en voudrait bien plus.

=> Efron voulait ainsi signifier à Avraham : "Que représente cette somme pour deux "aimant" comme nous? Toi qui aime les mitsvot et moi qui aime l’argent".

-> Selon Rabbénou Yona, c'était la dernière épreuve de Avraham : prouver qu'il aimait Hachem de tous ses moyens, sans se plaindre du prix élevé de la mitsva.

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-> La paracha 'Hayé Sarah commence par le retour d’Avraham (à la suite de la Akéda) qui apprend une terrible nouvelle ; le décès de sa femme, Sarah. Elle nous raconte ensuite les difficultés endurées pour lui acheter une sépulture.
Nos Sages (Pirké Avot 5,3) affirment qu’Avraham dut affronter 10 épreuves. La plupart des commentateurs estiment que la Akéda fut la dernière et la plus éprouvante. Mais Rabbénou Yona (Pirké Avot 5,3) écrit que l’achat d’un caveau chez "Efron le rusé" constitua l’ultime épreuve (la 10e!).
=> Aussi difficile que cela puisse être de devoir organiser l’enterrement de sa femme, comment imaginer que ce soit plus éprouvant que de devoir sacrifier un fils unique et tant aimé?

-> Rav Yissa'har Frand pense qu’il ne s’agit pas d’une épreuve plus difficile, mais d’un test complètement différent des précédents. Après avoir réussi celui de la Akéda, Avraham aurait pu s’attendre à vivre, dès lors, une vie plus facile. La difficulté fut d’être immédiatement confronté à la nouvelle tragique du décès de Sarah et de devoir s’occuper de son inhumation.

Rav Eliahou Dessler (Mikkhtav méEliyahou - vol.4) affirme qu’il s’agit vraiment de l’épreuve la plus rude qu’Avraham dut surmonter. Il fit face à 2 problèmes. Tout d’abord, il venait d’endurer 2 expériences émotionnellement très éprouvantes : celle de la Akéda lors de laquelle il pensait réellement aller sacrifier son fils unique qu’il avait attendu durant plusieurs décennies et celle de la disparition de son épouse. [on oublie parfois que nos Patriarches aussi élevés qu'ils soient, restent des êtres humains!]
Il dut, immédiatement après, gérer une tâche mondaine et frustrante ; celle d’acheter une sépulture pour sa femme. Imaginons-nous revenir à la maison après une journée difficile et affronter une autre situation délicate à notre retour. Les épreuves d’Avraham furent infiniment plus rudes que celles dans lesquelles la plupart des gens se trouvent.

Ce qui rendit également cette épreuve si pénible fut le personnage avec lequel Avraham dut traiter. Efron n’était manifestement pas l’homme le plus intègre. Rav Yissa'har Frand le compare à un vendeur de voitures d’occasion, qui est prêt à tout pour gagner de l’argent. Il prétend se soucier de l’acheteur, mais augmente le prix de vente au maximum. Si le client réalise que le vendeur essaie de l’escroquer, il se sentira frustré, lui en voudra et désirera certainement, et à juste titre, annuler la vente. Avraham connaissait Efron, il savait à quel genre d’individu il avait affaire, et il venait en plus de vivre des moments très éprouvants.

Quelle fut sa réaction?
La Torah nous raconte qu’il se prosterna devant Efron, le considéra avec grand respect, avec beaucoup de savoir vivre (dére'h erets), comme si ce dernier était l’homme le plus honorable au monde. Avraham garda à l’esprit qu’en dépit de ses vilains défauts, Efron était un être humain. Il voyait en lui un tsélem Élokim (un être créé à l’image de D.).
Comme l’exprime le Rav Dessler : "Ce n’est pas parce que je souffre qu’autrui doit souffrir également".

=> Ainsi, l’enterrement de Sarah fut l’épreuve la plus difficile en matière de relations interpersonnelles ; se conduire convenablement avec son prochain, bien que l’on ait toutes les excuses pour réagir différemment.

[imaginons le tourbillon émotionnel d'Avraham de partir secrètement sacrifier son fils, réussir une épreuve énorme (la Akéda), son impatience de vouloir le partager avec sa femme, d'apprendre qu'elle est morte (c'est ça Ta récompense Hachem pour mes actions), se faire baratiner et arnaquer pour enterrer sa femme, ... tout cela dans de la fatigue du trajet, ...
En ce sens, selon le rav Dessler il s’agit vraiment de l’épreuve la plus rude qu’Avraham dut surmonter!]

Rav Yissa'har Frand applique cette idée à notre quotidien : "Le fait que l’on ait eu une rude journée au bureau ne justifie pas celui de faire souffrir ses enfants ou son conjoint par une humeur orageuse. Ceci demande un contrôle de soi énorme et une capacité à traiter tout être humain : juif ou non juif, le plus dignement possible."

b'h, puissions-nous suivre l'exemple d'Avraham et nous efforcer de traiter les autres correctement, même quand cela nous est particulièrement difficile.

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-> Les Parpéraot léParachat haChavoua expliquent : "entre toi et moi", comme faisant référence à la lettre que Efron (עֶפְרוֹן) et Avraham (אַבְרָהָם) partagent ensemble dans leur nom, soit : le réch (ר).

Le réch a une guématria de 200, et si on la multiplie par 2 (puisque présente dans les 2 noms), nous arrivons à 400.

=> Efron exprime à Avraham que cette somme est l'expression du lien les unissant.
[ainsi qu'importe si c'est un montant important, paie!]

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"Avraham écouta Efron (עֶפְרוֹן) et Avraham pesa à Efron (עֶפְרֹן)"

Dans tout ce paragraphe, le nom de Efron est écrit en entier, avec la lettre vav : “עפרון”, sauf dans ce verset où il est écrit sans le vav (עפרן).

-> Rachi explique que la Torah vient ici faire allusion au fait que Efron a certes au début, tenu de belles paroles, offrant le terrain (où se trouvait le caveau de Ma'hpella) à Avraham. Mais finalement, il n’en a rien fait, prenant de Avraham beaucoup d’argent.
Ce grand défaut de sa part s’est exprimé par la réduction d’une lettre de son nom.

-> Le Baal haTourim explique que ce vav en moins, est parce que Efron avait un "mauvais œil" (rav ayin - רַע עָיִן expression que nous trouvons par exemple dans : michlé 16,7).
La guématria de : רַע עָיִן est de : 400, qui est la même que le nom Efron écrit sans le vav : עפרן.

-> Selon rabbénou Bé'hayé, Éfron désirait introduire un "mauvais oeil" (עין רע) dans l’argent du tsaddik (Abraham), c’est pour cela qu’il proposa la somme de 400 sicles d’argent, équivalente à la valeur numérique de עין רע (ou רַע עָיִן œil malveillant).

-> Pourquoi est-ce spécialement la lettre vav qui symbolise ce trait (midda) d'un "mauvais œil" (personne généralement mesquine, avide de toujours plus de biens).
Le Kli Yakar apporte la réponse suivante.

La guémara (Baba Batra 9b) enseigne que celui qui donne de l'argent à un pauvre est béni par 6 bénédictions, tandis que celui qui est avare avec son prochain juif qui est dans la pauvreté, en ne lui donnant rien, ne reçoit pas ces 6 bénédictions.

La lettre vav, a une valeur de 6.
Ainsi, puisque Efron avait un "mauvais œil", il lui manquait ces 6 bénédictions (en allusion par le vav en moins dans son nom).

-> Le nombre 400 a la même valeur que : "mauvais œil", et le Kli Yakar ajoute que l'on peut observer à 4 reprises dans la Torah un lien entre 400 et le trait du mauvais œil :

1°/ Efron a témoigné d'un "mauvais oeil" en demandant un prix énorme de 400 Shékels "en monnaie qui a cours partout".
Rachi (guémara Baba Métsia 87a) explique que chaque Shékel payé par Avraham pour cette parcelle valait 2500 Shékels ordinaires.
Il a payé un total de 1 million de Shékels ordinaires pour l'achat du caveau.

2°/ Essav, par jalousie que son frère ait reçu les bénédictions de son père, va aller combattre Yaakov accompagnait de 400 hommes.

3°/ Les frères de Yossef étaient jaloux de Yossef, ce qui a conduit à sa vente aux Yichmaëlim, et cela a entraîné un exil en Egypte qui devait durer 400 années.

4°/ Le mesquin Naval haKarméli que David a attaqué avec 400 hommes.

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-> Nos Maîtres disent que le nom d’une personne reflète l’essence profonde de cette personne.
Ainsi, si le nom de Efron est réduit, c’est que par le mauvais comportement qu’il a adopté, il en a été réduit dans son être, celui-ci a donc changé négativement.

Cela vient nous apprendre que les actions d’une personne ne restent pas extérieures à elle. En réalité, elles influent sur son identité et sa nature pour même les modifier, en bien comme en mal.
[Léovdé'ha béEmet]

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-> Quand Efron reçut l’argent, il se sentit plus important car il était dès lors riche. Mais il a en réalité perdu une lettre à son nom ; or le nom représente l’essence de la personne. Il perdit donc de la valeur, de sa véritable valeur.
Notons que la lettre qu’il lui manque est le vav, qui marque le lien entre 2 concepts, 2 choses, il signifie "et". Son lien avec Hachem s’est émoussé. En effet, lorsqu’un individu accorde une plus grande importance à son corps, son âme est inévitablement éprouvée.
Une lutte oppose le corps et l’âme et les 2 forces sont en conflit continu. Si l’âme prend une place prépondérante, le corps est automatiquement affaibli et l’inverse est vrai également.

Le Maharal (Gour Arié - Toldot 25,23) fait une remarque sur le commentaire de Rachi à propos du destin inversement proportionnel de Yaacov et d’Essav. Quand Yaacov tombe, Essav s’élève ; quand Yaacov s’améliore, Essav trébuche. C’est Yaacov qui mène la barque : Essav ne peut s’élever qu’en résultat de la chute de Yaacov et si Yaacov triomphe, Essav est impuissant.
=> Il en est de même pour la lutte entre le corps et l’âme. On peut décider de celui qui vaincra : si l’on s’efforce de renforcer notre âme, la force du corps décline.
[d'après le rav Yéhonathan Geffen]

[Face au yétser ara, il faut appliquer les paroles du roi David (Téhilim 34) :
-> "fuir le mal" (sour méra) = je mets en place toutes les barrières me permettant d'éviter d'y être confronté ;
-> "et fais le bien" (assé tov) = je suis tellement occupé positivement, qu'il n'a pas de place pour venir en moi.
L’abandon du mal signifie affaiblir l’emprise du corps. Mais il faut aussi "faire le bien" ; en s’élevant spirituellement, notre attache au monde matériel sera alors forcément amoindrie.]

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-> Le Steïpler affirme que Efron a fait payer à Avraham le prix fort pour cette terre, puisque Yaakov a pu acheter un terrain apparemment équivalent pour 100 kessita (Vayichla'h 33,19), ce qui est équivalent à seulement 5 Shékels.
Cela indique que Efron a profité de Avraham en lui faisant payer à minima 80 fois plus que le prix du marché.

-> Le 'Hatam Sofer suggère que Efron aurait dû recevoir 406 Shékels, qui est la valeur numérique de son nom écrit avec un "vav", mais en étant si désireux de maximiser le prix, il s'est trompé en établissant un prix de 400 Shékels, qui est la valeur de son nom écrite sans le "vav".

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"400 Shékels en argent, en monnaie qui a cours partout" (v.23,16)

Nous allons voir b'h, un commentaire du 'Hida (Torat ha'Hida) sur les mots : "qui a cours partout" (ovèr lacho'hèr - עֹבֵר לַסֹּחֵר).

Le terme : "ovèr" signifie : qui précède, qui vient avant (comme dans : עובר לעשייתן - avant qu'un acte ne soit fait).
Ainsi : "ovèr lacho'hèr" peut se comprendre comme : qui précède le mot : cho'hèr (סֹּחֵר).
En prenant pour chaque lettre, celle venant juste avant, on obtient : nézék (un dommage - נזק).
[réch-> kouf ; 'hét -> zaïn ; samé'h -> noun]

De plus, ce mot : "cho'hèr" (סחר) a les mêmes lettres que : 'hassèr (חסר - manquant)

=> En escroquant Avraham sur le prix du terrain, Efron s'est endommagé lui-même (נזק), et on s'en souvient comme de quelqu'un de cupide.
Cela a prouvé à quel point Efron était malhonnête, manquant (חסר) totalement d'intégrité.

"It'shak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère ; il épousa Rivka, elle devint sa femme et il l'aima ; et Its'hak se consola de sa mère." ('Hayé Sarah 24,67)

-> Rachi : Aussi longtemps que Sarah était en vie, une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante, la pâte qu’elle pétrissait était bénie, et une nuée était fixée au-dessus de la tente. Tout cela a cessé à sa mort, pour reprendre à l’arrivée de Rivka.

-> Le Gour Aryié explique qu'il s'agit des 3 mitsvot destinées spécifiquement aux femmes :
- la lumière représente l'allumage des bougies de Shabbath ;
- la pâte, c'est le prélèvement de la pâte de la 'hala (la afrachat 'Hala) ;
- la nuée, symbole de la présence divine (cf. Chémot 40,34), fait référence à la pureté familiale, puisque la pureté permet à une personne de recevoir la présence divine.

-> Lorsque le peuple juif arriva près du mont Sinaï et y érigea le Michkan, Hachem rétablit Sa présence parmi eux. A cet instant précis, ils retournèrent au statut de leurs Pères, qui avaient vécu à un niveau tel que la Présence Divine planait au-dessus de leur demeure.
[Ramban - Introduction au Séfer Chémot]

Le Chem miChmouël ('Hayé Sarah 5671) poursuit que les miracles de Sarah sont à mettre en parallèle avec ceux du michkan :
- sa lampe brillait toute la semaine, de même que la lampe occidentale (nér atamid) de la Ménorah restait miraculeusement allumée continuellement alors même que les autres lumières s'éteignaient.
Les autres lumières étaient du reste allumées par le feu du ner hamaaravi (guémara Shabbath 22b).
- sa pâte était bénie, de même que les pains de proposition (lé'hem apanim), c'est-à-dire les 12 miches de pain qui étaient placées sur la table d'or dans le Michkan, qui restaient chauds et frais pendant toute la semaine.
En effet, après avoir passé une semaine entière sur la table, d'où ils étaient ensuite retirés pour être consommés par les Cohanim, ils avaient encore conservé toute leur fraîcheur et leur onctuosité.
De plus, une bénédiction spéciale accompagnait ce pain, dont il suffisait de consommer une petite quantité afin de se sentir tout à fait rassasié (Rabbénou Bé'hayé - Vayikra 24,7).
- une nuée était fixée au-dessus de la tente, et il en était de même au-dessus du michkan.

Le Chem miChmouël écrit :
"La nuée de Gloire Divine qui planait au-dessus du Michkan était tel un signe venant rappeler au peuple juif que D. était toujours à ses côtés, de manière ostensible. Il s'agissait sans doute de la même Gloire Divine que celle qui se trouvait sur la tente de Sarah Iménou.
En effet, la tente de Sarah était un lieu de repos pour la Présence Divine, un Michkan miniature appelé à remplir le même rôle que ce dernier."
[la tente de Sarah représente la maison juive par excellence, et il nous appartient donc de suivre son exemple]

-> Pourquoi est-ce que : "une lumière était allumée de chaque veille de Shabbath à la suivante"?
Le Chem miChmouël répond : C'est parce que dans la tente de Sarah, la sainteté de Shabbath restait durant toute la semaine sans aucune perte, jusqu'à ce qu'elle soit renouvelée le Shabbath suivant.

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-> "Le soleil se lève, le soleil se couche" (Kohélet 1,5)

Avant que le "soleil" de Sarah ne se couche, celui de Rivka s'est levé.
Rivka a réalisé les mêmes bonnes actions que Sarah, et a ainsi mérité les mêmes bénédictions.
[Rabbénou Efraïm]

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-> Les 3 signes particuliers qui régnaient dans la tente de Sarah correspondent aux 3 principaux devoirs de la femme juive : celui d’allumer les lumières de Shabbath (הדלקה – Hadlaka), celui de prélever la ‘Hala de la pâte ( חלה) et le devoir d’observance des Lois de pureté de la vie conjugale (נדה – Nidda).
Les femmes sont particulièrement concernées par ces 3 Commandement car, héritières de ‘Hava la première femme, elles viennent ainsi réparer la faute originelle attribuée à cette dernière, comme il est dit: "La femme jugea que l’arbre était bon comme nourriture, qu’il était attrayant à la vue et précieux pour l’intelligence ; elle cueillit de son fruit et en mangea ; puis en donna à son époux, et il mangea" (Béréchit 3,"6).

-> L’allumage des bougies de Shabbath : En faisant fauter son mari, ‘Hava éteignit "la Bougie de D."
En effet, en consommant du fruit de l’Arbre de la Connaissance, ‘Hava entraîna la mort dans le monde. Or l’âme de l’homme est comparée à la "Bougie de D.", comme il est dit : "L’âme de l’homme est un flambeau divin" (Michlé 20,27).
En fautant, elle causa la séparation du corps et de l’âme du 1er Homme, entraînant ainsi l’extinction dans le monde physique de la "Bougie de D." : l’âme d’Adam.
=> En allumant les bougies de Shabbath, la femme répare et rétablit cette "Bougie originelle" que ‘Hava endommagea.

-> La pureté familiale : En poussant son mari à manger le fruit défendu, elle versa d’une certaine manière son sang à terre. En effet, D. dit à Adam haRichone : "Du jour où tu en mangeras, tu dois mourir" (Béréchit 2,17).
Or il est écrit: "Celui qui verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé car l’homme a été fait à l’image de D." (Béréchit 9,6).
=> Ainsi, pour expier la faute de ‘Hava, la femme connait-elle une période de menstruation au cours de laquelle la Torah l’oblige à s’éloigner de son mari et à respecter les Lois de pureté familiales.

-> Le prélèvement de la ‘Hala : Adam haRichone est comparé à la "‘Hala du Monde".
De même que la femme mélange la farine avec l’eau avant de pétrir sa pâte, de même Hachem a-t-il imbibé la terre avant de façonner l’homme, comme il est dit : "Et une exhalaison s’élevait de la terre et arrosa toute la surface du sol. Hachem façonna l’homme" (Béréchit 2,6-7).
En faisant fauter Adam, ‘Hava rendit la "‘Hala du Monde" impure.
=> Ainsi, mesure pour mesure, la femme doit accomplir le Commandement du prélèvement de la ‘Hala pour réparer la détérioration causée par ‘Hava à la "‘Hala du Monde".

==> Ainsi, Sarah et Rivka qui vécurent de façon miraculeuse les 3 signes cités plus haut, furent les premières à réparer la faute de ‘Hava.
[d'après le feuillet de la communauté de Sarcelles (n°145) - année 5782]

"La vie de Sarah fut de 127 ans" ('Hayé Sarah 23,1)

-> Rachi commente : "... Sarah était à 20 ans aussi belle qu'à 7 ans ; et à 100 ans, elle était aussi dépourvue de fautes qu'à 20 ans.
Autre explication : ... il s'agit de Sarah dont les actes étaient irréprochables ...
La vie de Sarah : toutes ses années étaient identiquement bonnes."

-> "Yisska n'était autre que Sarah. Pourquoi l'appelait-on Yisska?
Parce qu'elle "parlait" [sakha] sous l'inspiration divine ...
Autre explication : parce que tous "parlaient" de sa beauté."
[guémara Méguila 14a]

-> Pour sa beauté physique :
La guémara (Méguila 15a) dit que Sarah fait partie des 4 femmes les plus belles de l'Histoire du monde.
D'ailleurs, selon la guémara (Baba Batra 58a), en comparaison d'elle, les autres femmes ressemblaient toutes à des singes.

-> Pour sa beauté spirituelle :
Sarah était détachée des vanités de ce monde, et se consacrait à ses aspirations spirituelles, au point d'accéder à l'inspiration divine et d'atteindre un niveau de prophétie même supérieur à celui d'Avraham son mari (cf. Rachi Vayéra 21,12).

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-> Les Tossafot (guémara Baba Kama 97b) nous enseigne :
"La pièce frappée par Avraham portait d'un côté l'inscription : "Un vieillard et une vieillarde", et de l'autre : "Un jeune homme et une jeune femme"."

Le but de ces inscriptions était d'encourager les hommes à acquérir et à conserver ces deux vertus qui semblent s'opposer : la sagesse d'une part, dès le plus jeune âge, et la vigueur de l'autre, jusqu'à un âge avancé.

Avraham et Sarah incarnaient parfaitement ce message :
-> "Avraham courut au troupeau" et indiqua à sa femme de "prendre vite 3 mesures de farine".
Or à l'époque, ils étaient déjà presque centenaire.
On apprend également (guémara Nédarim 32a), que dès son jeune âge il était doté d'une sagesse : "Avraham découvrit l'existence de son Créateur à l'âge de 3 ans".

-> Sarah, on a pu voir le commentaire de Rachi : "toutes ses années étaient identiquement bonnes".
Le Béer Yossef dit que dans sa jeunesse, on pouvait discerner chez elle la pondération et le discernement des personnes âgées, et à 100 ans, elle était aussi dynamique et active dans sa quête du bien que dans sa jeunesse, lorsqu'elle était dans la force de l'âge.

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-> b'h, A lire également : https://todahm.com/2011/11/24/paracha-haye-sarah
-> et également : https://todahm.com/2014/04/01/1278

"Et Avraham était vieux, il est venu avec des jours (ba bayamim - 'Hayé Sarah 24,1)

Qu'est-ce que cela signifie qu'il est "venu avec des jours"?
Est-ce qu'il a ramené un paquet d'anciens calendriers?

Le Zohar (Vayé'hi) répond en expliquant que dans le Gan Eden, les "habits" de l'âme d'une personne sont faits à partir des jours de sa vie.
Dans le monde à venir, nous sommes habillés du temps, et celui qui a perdu sa vie sur terre n'aura aucun habit pour son âme après sa mort.

Par exemple, lorsque Adam et 'Hava se retrouvent nus (Béréchit 3,7), au-delà d'être une réalité physique, d'un point de vu mystique cela renvoie au fait qu'ils n'ont vécu qu'une seule journée dans ce monde, et qu'ils ont perdu le temps en fautant.
Ils étaient nus en terme de temps de vie bien utilisé!

En ce qui concerne Avraham, le Zohar explique qu'il a utilisé chacun de ses jours correctement, les remplissant au maximum de Torah et de mitsvot.

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-> "Il n’y a pas de perte pire, que la perte de temps"
[Midrach Shmouel – Avot 5,23 - én avéda kaavédat azman]

Le yétser ara a pour objectif de nous endormir afin de nous faire perdre le temps, ce qui est logique car c'est ce qui a le plus de valeur dans ce monde (le temps passé, ne revient pas!).

=> Il est dommage d'attendre la fin de sa vie pour en apprécier sa valeur, pour se rendre compte de toutes les opportunités que nous avons laissé filées.

b"h, Tâchons de suivre l'exemple de notre Patriarche Avraham, afin de ramener nos jours avec nous, afin de ne pas nous retrouver "tout nu" (sans vêtement).
En effet, pour quelques plaisirs passagers de ce monde, nous risquons d'être honteux pour l'éternité dans le monde à venir.
Réveillons-nous, car cela n'en vaut clairement pas la même!!

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-> b'h, dans cette paracha également à ce sujet : https://todahm.com/2014/04/01/1278-2

"Avraham écouta Efron, Avraham pesa à Efron l'argent dont il avait parlé aux oreilles des gens de 'Het : 400 shékels d'argent, en monnaie marchande." ('Hayé Sarah 23,16)

Une femme originaire de Sloutsk (Biélorussie) avait été enterrée dans le cimetière de cette ville.
Quelque temps après, des parents demandèrent à exhumer le corps pour le transférer en Israël.

Ils prirent conseil auprès du rav Aharon Kotler, qui leur dit :
"A mon avis, il vaudrait mieux offrir le coût du transport et de la réinhumation à quelque yéchiva aux prises à des difficultés financières.
Cela procurera bien plus de mérite à l'âme de la défunte que son transfert en Israël".

Le 'Hafets 'Haïm avait répondu à ce sujet au rav Chakh : "Nous voyons dans la Torah qu'Avraham a dépensé une importante somme d'argent pour l'enterrement de notre mère Sarah, en payant à Efron 400 shékels d'argent en monnaie marchande.
Mais c'était avant le don de la Torah.
Maintenant qu'elle a été donné, mieux vaut dépenser de l'argent pour elle."

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-> A propos de ceux qui dépensaient une fortune pour édifier une stèle magnifique sur la tombe de leurs parents, le 'Hafets 'Haïm déclarait :

"Il est stupide de construire des pierres tombales luxueuses à la mémoire des parents et de fleurir leur lieu de sépulture, en croyant faire du bien à leur âme ...
Une personne est tenue de multiplier les mitsvot, les bonnes actions et les dons charitables pour sauver ses parents de l'enfer.

Au lieu de gaspiller de l'argent pour des stèles inutiles, il est préférable, pour l'élévation de l'âme des parents, de contribuer généreusement au développement de la Torah."

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-> Ce désir de déplacer la tombe d'un proche peut venir des paroles de Rachi : "Les morts ensevelis hors de la terre d'Israël "vivent" dans la souffrance des migrations souterraines" (Béréchit 47,29)

[ En effet, lors de la résurrection des morts, les corps enterrés en dehors d'Israël devront "rouler" sous terre jusqu'à arriver en Israël, d'où le fait de se faire enterrer en Israël, terre sainte, qui nous évitera cette souffrance, étant directement sur place.]

Béréchit = Séfer haYachar

+ Béréchit = Séfer haYachar

-> "Et le soleil s'arrêta et la lune fit halte, jusqu'à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis, ainsi qu'il est écrit dans le séfer haYachar" (Yéhochoua 10,13)

-> La guémara (Avoda Zara 25a) à ce sujet :
"Qu'est-ce que le "Séfer hayachar"?
Rabbi 'Hiya bar Abba dit au nom de Rabbi Yo'hanan : "C'est le livre d'Avraham, de Yits'hak et de Yaakov, qui sont tous des yécharim"
Comment sait-on qu'ils sont caractérisés de yécharim (personnes droites, de vertues)?
Bil'am, le prophète des nations, a dit : "Puissé-je mourir comme meurent ces yécharim" (Bamidbar 23,10) "

-> Il est à noter que la guématria des noms de nos Avot : Avraham, Yits'hak et Yaakov, est de : 560, qui est la même que le mot : yécharim.

-> Pourquoi le livre de Béréchit est-il appelé : "Séfer haYachar" (singulier) et non pas : "Séfer Yécharim" (pluriel)?

Le Ben Yéhoyada (Avoda Zara 25a) nous explique que bien que ce titre se réfère aux 3, l'emploi du singulier vient mettre en avant le 1er d'entre eux (Avraham), qui est le 1er à avoir introduit et répandu à toute l'humanité cette notion de droiture, d’honnêteté, d'intégrité, ...

Le mot : "haYachar" (הישר) commence par la lettre hé (ה), qui renvoie au hé qui a été ajouté au nom d'Avraham, lorsqu'il est passé de Avram (אברם) à Avraham (אברהם ), et peut se lire hé-Yachar (ה-ישר).

"Je suis arrivé aujourd'hui" ('Hayé Sarah 24,42)

-> Rachi de commenter :
"Rabbi A‘ha dit : la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants.

En effet, le récit de Eliézèr est répété 2 fois, tandis que de nombreuses prescriptions essentielles de la Torah ne sont signalées que par allusion."

Pourquoi cela (conversation>torah)?

-> La Torah utilise la conversation des serviteurs de nos patriarches comme un moyen de nous transmettre les lignes directrices du déré'h erets.

-> Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1 -> déré'h érets kadma laTorah).

-> Le rav Wolbe commente très joliment :
"Lorsqu'une personne va faire des courses, elle a besoin d'un sac pour y mettre les pommes de terre, et d'un récipient pour y mettre les œufs, car elle ne peut pas ramener chez elle ses achats sans un récipient adéquat.

Ce concept est valable également pour la spiritualité.
La Torah doit être placée dans un récipient adéquat, et ce récipient, c'est le : déré'h érets.

Le déré'h érets peut être défini comme les actions et les comportements que toute personne doit reconnaître comme convenable, sans qu'on les lui ai enseigné.
...
Il y a une autre forme de dére'h érets.
Le midrach (Bamidbar rabba 13,16) dit que l'étude de la Torah doit être entrecoupée par des actes de bonté ('hessed), comme il est écrit dans les pirké avot (2,2) : "il est bien d'étudier la Torah avec le dére'h érets, car les 2 ensembles éliminent la faute"

Nous apprenons de là que le 'hessed est aussi inclus dans le dére'h érets.

En faisant attention, à la rencontre entre Eliézer et Rivka, nous pouvons en tirer de nombreuses inspirations afin de conduire notre vie selon les 2 formes de dére'h érets."

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" Le serviteur rendit compte à Its'hak de tout ce qu'il avait fait. lts'hak la conduisit dans la tente de Sarah sa mère" ('Hayé Sarah 24,66-67)

Le Targoum Onkelos (v.67) nous explique que c'est seulement lorsque Yits'hak a vu que le comportement de Rivka était similaire à celui de sa mère, qu'il l'a prise comme femme.

Or, dans le verset précédent (v.66), Eliézer a raconté à Yits'hak tous les miracles dont il a bénéficié, comme le fait que la terre s'est contracté lui permettant d'arriver plus rapidement (cf.Rachi sur ce verset ou au 24,42), le fait que Rivka lui est apparu immédiatement après qu'il est prié D. pour l'aider à trouver sa futur femme, le fait que l'eau du puits montait miraculeusement vers Rivka, ...

Malgré le récit des nombreux miracles, Yits'hak s'est senti obligé d'examiner les actions, les midot de Rivka avant de donner son accord pour se marier avec elle.

=> La personne a beau avoir fait d'énormes bouleversements de la nature, cela ne vaut rien par rapport au fait d'avoir de bonnes midot!!

=> Its'hak nous apprend à faire attention à ne jamais perdre de vue les priorités, même en face de miracles.

Nos Sages disent : "le déré'h érets précède la Torah" (Tana déBé Eliyahou 1,1), ainsi les bonnes midot (traits de caractère) précèdent et sont la base, la fondation de la Torah, de tout le peuple juif.
Notre patriarche est restait concentré sur cette notion au moment de bâtir sa famille et toutes les générations à venir.

[Source (b"h) : traduction d'un dvar Torah du rav Wolbe sur ce verset]

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-> Le rav Moché Aharon Stern fait remarquer que les lettres du mot : mayim (מים) renvoient à :
- michpa'ha = la famille ;
- yofi = la beauté ;
- mamon = l'argent.

=> Cela nous renvoie à l'idée qu'une personne ne doit pas se perdre dans le déluge, la tempête d'eau de ses désirs pour ces 3 aspects, au moment de chercher une épouse.

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-> Le rav Chakh a dit également : "Ce n'est pas le miracle de l'eau montant vers Rivka (cf.Rachi - Béréchit 14,17) qui incita Eliezer à fixer son choix sur Rivka.

Seuls sa qualité de générosité et son souci du bien-être d'autrui la distinguèrent comme la partenaire de Its'hak pour la vie."

[le rav Chakh dit également qu'il n'existe pas de mitsva nous ordonnant explicitement d'améliorer nos midot, et de corriger nos mauvais traits de caractère (colère, orgueil, jalousie, poursuite des honneurs, ...), car la Torah ne cesse de nous mettre en garde contre ces défauts.
Il suffit de parcourir le livre de Béréchit pour voir combien la vie de nos Pères fut un exemple de bonnes midot et de savoir vivre. ]

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-> "Le serviteur raconta à Its'hak toutes les choses qu'il a faites" ('Hayé Sarah 24,66)

Rachi explique qu'il lui raconta les miracles qui lui ont été faits tels que le raccourcissement du chemin et le fait que Rivka se présenta à lui à peine avait-il fini de prier. Son but était de démontrer à Its'hak que c mariage était voulu par Hachem puisqu'Il avait réalisé ces miracles pour lui présenter Rivka.
Le verset d'après dit que Its'hak fit entrer Rivka dans la tente de Sarah sa mère. Et le Targoum explique que Its'hak épousa Rivka quand il la fit entrer dans sa tente et vit que ses actions étaient méritoires comme celles de Sarah sa mère. Ainsi, tant qu'il n'avait pas encore vu que Rivka avait de bonnes actions, il ne l'avait pas encore épousé. Il a attendu de voir ses actions.
=> Mais on peut s'interroger. Le fait qu'Hachem ait réalisé ces miracles pour que Eliezer trouve Rivka pour Its'hak, cela ne suffit-il pas déjà à Its'hak pour pouvoir l'épouser? Alors que Hachem Lui-Même la lui a présentée miraculeusement!

-> Rabbi Its'hak Zéev de Brisk en déduit que des miracles et des merveilles qui sont réalisés pour une personne n'est pas encore une preuve que cette personne soit méritante et digne de confiance. Et cela ne prouve même pas encore qu'Hachem nous indique par ces miracles manifestes qu'on doive le suivre. Il ne faut pas se fier uniquement sur le fait qu'un homme fasse des miracles pour croire en lui, certain que c'est quelqu'un de forcément bien et qu'Hachem nous fait signe de le suivre.
On doit d'abord vérifier son comportement, ses traits de caractère, son honnêteté, sa piété avant de lui faire confiance et le suivre. Car parfois, il peut arriver que même des gens réchaïm, malhonnêtes et même dépravés puissent faire des merveilles.
Hachem permet telle chose justement pour laisser le libre arbitre à l'homme de pouvoir le suivre aveuglément ou de chercher à bien vérifier s'il est digne de confiance. On ne doit jamais s'emballer parce qu'on voit qu'un homme fait des miracles. Ce qui doit nous impressionner le plus et nous inciter à lui faire confiance, c'est la beauté de ses actions.

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-> "Je suis arrivé aujourd'hui devant la source" ('Hayé Sarah 24,42)

Rachi explique que par le terme "aujourd'hui", Eliezer fit allusion qu'il a quitté son Maître aujourd'hui et est arrivé le même jour.
C'est qu'il a bénéficié du miracle que le chemin se raccourcisse pour lui.
=> Mais pourquoi Hachem réalisa-t-Il un tel miracle?

C'est qu'Hachem voulait donner une leçon à ceux qui ont peur de se marier, craignant pour leur avenir au niveau financier et au niveau de leur subsistance. Comment vont-ils se débrouiller après leur mariage? Ne vaut-il pas mieux d'attendre un peu pour assurer la situation?
Hachem réalisa un miracle pour accélérer le mariage d'Its'hak et Rivka pour enseigner qu'il convient de se marier au plus tôt, et en ce qui concerne les difficultés futures, Hachem fera des miracles pour aider le couple et les solutionner.
[Bikouré Aviv]

"Seigneur, écoute-moi : une terre de 400 shékels d'argent, qu'est-ce que cela entre nous deux? " ('Hayé Sarah 23,15)

-> Comment Efron a-t-il calculé ce montant de 400 shékels?

Le nom : Avraham (אַבְרָהָם) a 5 lettres, et celle du milieu est un réch (ר).
Le nom : Efron (עֶפְרוֹן) a 5 lettres, et celle du milieu est également un réch (ר).

La valeur numérique du réch est de : 200.

Efron a ainsi dit à Avraham : Puisque tu insistes pour payer pour le terrain, je décide de façon arbitraire que tu dois me donner 400 shékels, car :
-> "entre nous 2" (béni oubéné'ha) = le milieu de nos 2 noms
-> "qu'est-ce que cela?" (ma hi) = à quel total arrive-t-il? à 400."

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-> Avraham paya comptant sans jamais discuter ou négocier le prix.
Le Arizal nous enseigne que l'on doit toujours faire son possible pour payer une mitsva au prix qui a été demandé sans jamais le contester ou demander une remise car cela laisse une porte ouverte à l'emprise des klipot, c'est ainsi qu'Avraham pesa immédiatement le montant de l'argent qui lui était demandé.

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+ Dans le verset suivant (23,16), il est écrit : "Avraham écouta Éfron et lui compta le prix qu'il avait énoncé en présence des enfants de 'Het: 400 shékels d'argent, en monnaie courante."

-> Rachi commente : "Efron a beaucoup parlé pour ne finalement rien faire (guémara Baba Metsi‘a 87a)"
[Efron passe d'une cession gratuite à une cession à un prix exorbitant]

Rachi nous explique qu'Efron a pris à Avraham des grands shèkels, qui sont acceptés comme shèkels, par les commerçants, en tous lieux.

-> Nos nos Sages précisent : "Chacun de ces shékels valaient 2 500 shékels ordinaires.
Ainsi, Avraham a payé un total de 1 000 000 de shékels pour le caveau de Makhpella" (guémara Baba Métsia 87a).

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-> "Rabbi Youdim bar Siman dit : "C'est un des 3 lieux dont la Torah atteste de la possession incontestable de la propriété par les juifs.
Car le caveau de la Makhpella, [le site du] Temple, [le site de] la tombe de Yossef, [ont tous été acquis sans marchandage ou demande de crédit (ils ont tous été payés plein prix!)].

[midrach Rabba Béréchit 79,7]

"Its'hak était sorti dans les champs pour prier" ('Hayé Sarah 24,63)

Rabbi Na'hman de Breslev de commenter :
"Il est propice de prier dans les champs entourés de par la nature.
En effet, toutes les herbes et les autres forces de la nature, qui chantent en permanence des louanges de D., prêtent leurs forces à celui qui y prie."

[Likouté Moharan II - 1,11]

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit :
"Il est merveilleux de constater [qu'à aller] Eliézer a bénéficié d'une "contraction de la terre" (kfitsa lo aarets) lui permettant d'arriver à destination en une vitesse miraculeuse.
Pourquoi n'a-t-il pas profité de cela sur le chemin retour?
La réponse est qu'à ce moment Its'hak était en train de prier pour la réussite du serviteur [Eliézer], qu'il puisse lui trouver une épouse...
Hachem désire écouter les prières des tsadikim. C'est pour cela que le trajet retour a pris plus de temps, et que la terre ne s'est pas contractée [afin de permettre à Its'hak de terminer sa prière]."