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Les fils de Yaakov étaient douze. Les fils de Léa ... Les fils de Ra'hél : Yossef et Binyamin ... tels sont les fils de Yaakov, qui lui étaient nés à Padan Aram. (Vayichla'h 35,23-26)

En réalité, Binyamin est né après qu'ils aient quitté Padam Aram (cf. v.35,16).
=> Comment comprendre l'affirmation de la Torah?

-> Le 'Hizkouni répond que lorsque Yossef est né à Padan Aram, Ra'hél a prié : "Que Hachem m'ajoute un autre fils" (Vayétsé 30,24).
La naissance de Binyamin a résulté de cette prière, et c'est pourquoi la Torah considère comme s'il était né à Padan Aram.

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[c'est le fait de prier pour quelque chose qui rend possible sa réalisation, son obtention.
Ainsi, Binyamin est né lorsque la prière a permis d'accorder sa venue dans ce monde, et la naissance n'a été que sa conséquence ultérieure.
Plus on prie, plus on permet aux bénédictions qui nous attendent en-Haut de descendre sur nous.]

"Il [l'ange d'Essav qui avait combattu Yaakov toute la nuit] lui dit : Laisse-moi partir car le jour se lève!
Yaakov répondit : "Je ne te laisserai pas sans que tu ne m'aies béni"." (Vayichla'h 32,27)

-> Nos Sages ('Houlin 91b) rapportent que Yaakov dit à l'ange d'Essav : "Serais-tu un bandit ou un voleur qui a peur quand arrive l'aube?"
Il lui répondit : "Je suis un ange et depuis que j'ai été créé, ce n'est que maintenant qu'est arrivé le moment où je dois chanter en l'honneur de Hachem."

-> Le 'Hafets 'Haïm rapporte ce que dit Chmouël à rav Yéhouda (guémara Erouvin 54a) : "Saisis et mange, saisis et bois, car ce monde ressemble à une maison de festins".
Le 'Hafets 'Haïm demande : "Bien évidemment, manger et boire signifient ici étudier la Torah et accomplir les mitsvot : mais que signifie "saisis"? De plus, pourquoi ce monde-ci est-il comparé à une maison de festins?"

Pour expliquer cela, il raconte la parabole suivante : un homme riche organisa un festin à l'occasion du mariage de son fils. Il annonça que celui qui voudrait se servir des mets et des délices qui y seraient offerts pourrait le faire à son gré, et que personne ne l'en empêcherait.
Toutefois, le lendemain, les restes du repas seraient présentés sur la table du riche, mais nul ne pourrait y accéder et les déguster à moins d'avoir été invité.

Le 'Hafets 'Haïm conclut que ce monde ressemble à un grand festin : celui qui veut chanter pour Hachem et Le prier est reçu à toute heure avec joie.
Mais, lorsqu'il arrivera dans le monde futur, tout comme les anges, il ne pourra pas le faire quand bon lui semble.
Là-bas, chanter devant Hachem sera une récompense donnée à l'homme selon ses mérites : c'est pourquoi ici-bas il doit "saisir" chaque occasion pour étudier et accomplir les mitsvot.

"Yaakov envoya des messagers devant lui, vers Essav son frère" (Vayichla'h 32,4)

-> Baba Salé donne l'explication suivante :
Yaakov s'est préparé également pour faire la guerre avec son frère, de telle sorte que s'il devait combattre, Yaakov craignait d'avoir éventuellement peut-être commis une faute.

Il se trouve que l'apparence de Yaakov est sculptée sur le trône de gloire d'Hachem (kissé hakavod), or les sages ont enseigné que lorsqu'Israël fait la volonté du créateur, l'apparence de Yaakov brille de lumière sur le kissé hakavod.
En revanche, lorsqu'Israël ne fait pas la volonté de son Créateur, que D. nous en préserve, l'apparence de Yaakov perd son éclat et sa lumière.
Ainsi, Yaakov voulut savoir s'il n'avait commis aucune faute et s'il avait accompli totalement la volonté de son créateur afin de ne pas avoir à craindre une éventuelle faute durant l'hypothétique affrontement.
C'est pourquoi, Yaakov envoya des anges jusqu'au trône de gloire céleste afin de vérifier comment se présentait son apparence. Était-elle pleine de lumière ou assombrie?

C'est le sens du verset : "Yaakov envoya des messagers devant lui (léfanav)", c'est-à-dire : ל-פנו = vers sa face qui est dans les mondes supérieurs.

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-> "Yaakov envoya des messagers en avant, vers Essav son frère, au pays de Séïr, dans la campagne d’Edom" (Vayichla'h 32,4)

-> Le séfer Agra déKalla demande pourquoi il est nécessaire de dire que Yaakov a envoyé les messagers "léfanav" (devant lui). Ce mot semble superflu.

Il répond que Yaakov savait qu'il allait se retrouver face à face avec le racha Essav et qu'il devrait s'incliner devant lui. Il ne voulait pas s'incliner devant un racha, tout comme Mordé'haï haTsadik ne voulait pas s'incliner devant Haman, parce qu'il est interdit de montrer de l'honneur à une personne racha.

C'est pourquoi il envoya les messagers, qui étaient en fait de vrais anges, devant lui. Les anges étaient maintenant postés entre lui et Essav. Lorsqu'il s'inclina, il pensait s'incliner devant les anges, mais Essav pensa que Yaakov s'inclinait devant lui.
Comme les intentions de Yaakov étaient bonnes, il mérita l'aide d'Hachem. Hachem lui-même passa devant lui lorsqu'il rencontra Essav et il s'avéra que Yaakov se prosterna devant Lui, et non devant Essav.

La Agra déKalla note que l'idée qu'Hachem s'est tenu devant Yaakov pour qu'il n'ait pas à s'incliner devant Esav se trouve dans le Zohar (171:2). Le verset (33,3) dit : "Il passa devant eux et s'inclina sept fois". Le Zohar dit que cela signifie que la Chékhina est passée devant Yaakov et qu'il s'est incliné devant elle.

"Yaakov resta seul" (Vayichl'ah' 32,25)

-> L'ange attaqua Yaakov alors qu'il était "seul", qui se dit : "lévado" (לְבַדּוֹ).
D'après le rav Israël Sim'ha Schorr, cela fait allusion aux mots : "én od milévado" (אין עוד מלבדו).
L'ange attaquait Yaakov sur son attachement au fait qu'il n'y a rien d'autre qu'Hachem.
Il essayait de briser ce pouvoir de reconnaître la vérité de l'unicité d'Hachem et de toujours garder un lien avec Lui.

[le yétser ara ne voulait pas que Yaakov transmettre cette arme surpuissance à ses descendants.
En effet, on peut citer :
- Selon la guémara (‘Houlin 7b), celui qui concentre ses pensées sur le verset : "Hachem est D., il n’y a rien en dehors de Lui (Hachem ou aElokim én od milévado – Vaét’hanan 4,35), se trouve protégé contre les forces du mal.
- Le rav ‘Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 3,12) dit que lorsque l’on est persuadé que : "en od milévado" (que rien n’existe de façon indépendante à D.), alors on se place dans une bulle protectrice et rien ne peut nous nuire.]

-> "un homme lutta avec lui" (v.25)
Le terme "vayivatér" (lutta) a pour racine : "avak" (poussière).
Rachi ajoute : ils faisaient jaillir, par leurs mouvements, de la poussière sous leurs pieds.
Mais la poussière avait également un réalité spirituelle, la guémara (‘Houlin 91a) dit que lorsque Yaakov se battait contre l’ange, la poussière de leur bataille s’élevait jusqu’au Trône Divin.

Certains commentateurs expliquent que Yaakov se battait contre son yétser ara, et l’odeur agréable de cette lutte s’élevait vers Hachem et Lui amenait de la satisfaction.
Ainsi, lorsque nous nous battons contre notre yétser ara, il faut se focaliser sur le positif : nous renforçons la gloire de D. dans ce monde, et chaque miette d’effort que nous faisons s’élève jusqu’à Hachem et Lui apporte une satisfaction énorme, …
Certes c’est fatiguant de lutter contre notre yétser ara, mais plus on y mettra d’efforts, plus cela sera apprécié par D., et plus cela grandira encore davantage Son Nom!

[lorsqu'il y a une tempête de sable, d'un côté cela signifie que beaucoup de sable s'élève, mais d'un autre côté il y a un flou, un manque de visibilité global.
De même dans notre vie, notre yétser nous fait remarquer à quel point il fait sombre, à quel point c'est la tempête dans notre vie, afin de nous déprimer. Mais nous devons avoir en tête qu'en fait certes c'est dur, mais nous envoyons plus de poussières spirituelles à Hachem, et donc nous lui donnons une satisfaction, un plaisir tellement plus important. Nous pouvons être fiers de nous!
C'est un peu le message de 'Hanouca : c'est dans nos moments les plus sombres que nous avons la capacité d'illuminer le plus possible le monde de la grandeur d'Hachem.]

-> "Voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il lui pressa la cuisse ; et la cuisse de Yaakov se luxa tandis qu'il luttait avec lui" (v.26)
Le rav Israël Sim'ha Schorr dit que l'ange l'a frappé pour le blesser spirituellement.
Pourquoi précisément à la cuisse?

C'est le membre qui permet de se prosterner, de s'incliner.
Ainsi, en touchant la cuisse il voulait affecter la capacité des juifs à se soumettre totalement devant la Volonté d'Hachem.

[l'idée est qu'une petite déviation, baisse, dans notre service Divin, risque d'entraîner au fil des générations une baisse énorme du judaïsme, au point de voir s'égarer certains de nos descendants.
Ainsi, un parent, un enseignant, doit voir en l'enfant face à lui les milliers de personnes que constituent sa descendance, et nous devons donc s'investir au maximum pour lui transmettre la grandeur et l'importance de se soumettre à la volonté de D.
Conscient de cela, le yétser ara nous fait baisser la garde, et avec le temps les dégâts sont énormes!]

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-> Le rav David Pinto (paracha Balak - la voie à suivre n°631) enseigne :
Quand l’ange tutélaire d’Essav a choisi de frapper Yaakov à la hanche, il faut dire qu’il avait une intention particulière en cela qu’il a choisi de le blesser à la jambe, parce qu’on accomplit avec les jambes de nombreuses mitsvot qu’il est impossible d’accomplir sans elles.
Ceux qui sont zélés accomplissent les mitsvot le plus tôt possible au moyen de leurs jambes, c’est pourquoi il l’a frappé à la jambe pour faire entrer en lui la paresse dans l’exécution des mitsvot, afin qu’il ne puisse pas se dépêcher d’aller les accomplir.
En effet, le mot "tsolea" (boiteux) évoque le mot "atslout" (paresse), et si par malheur Yaakov était resté boiteux, la paresse serait restée pour toutes les générations, et les bné Israël auraient accompli les mitsvot de façon imparfaite, sans préparation, car les actes des pères sont un signe pour les enfants (guémara Sota 34a).

C’est pourquoi quand l’ange a demandé à Yaakov de le renvoyer car l’aube était venue, Yaakov a répondu : "Je ne te renverrai pas avant que tu ne m’aies béni", c’est-à-dire que tu aies annulé la paresse que tu voulais introduire en moi.

"Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu’au lever du jour" (Vayichla’h 32,25)

-> Le Baal Chem Tov enseigne que quelqu'un qui a des ennemies doit être persuadés que ce n'est absolument pas par hasard que les gens sont contre lui.
Tout est prédéterminé d'en-Haut. Rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem.
Si on est persuadé de cela, alors le Baal Chem Tov affirme que les ennemies vont disparaître.

Nous trouvons cela en allusion dans le Téhilim (92,10) :
- "ki iné oïvé'ha : Hachem" (voici tes ennemis : Hachem) = quand tu as conscience que tes ennemis sont d'Hachem ;
- alors "ki iné oïvé'ha yovédou" (voilà que tes ennemis sont détruits).

-> Le rav Elimélé'h Biderman dit que cela s'applique à tous les soucis qui nous attaquent dans la vie. A partir du moment où nous sommes convaincus que ça vient d'Hachem (rien ne pouvant se passer sans son accord), alors cela vient résoudre les problèmes ("ki iné oïvé'ha yovédou").

Ainsi "Yaakov resta seul" = car pour lui tout ne provenait que d'Hachem, alors à partir de cela il a été sauvé.

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-> Yaakov a nommé l'endroit de sa bataille avec l'ange : "Péniel : Car j'ai vu le Divin face à face, et ma vie a été épargnée" (Vayichla'h 32,31)

"Car j'ai vu le Divin face à face" = Yaakov nous dit : "Lorsque j'ai combattu, je n'ai vu personne qui me combattait, et je n'ai pas vu un ange lutter contre moi. Je n'ai vu que Hachem, car tout ne vient que d'Hachem. Quand je suis parvenu à cette réalisation : "alors à partir de cela ... [j'ai] été sauvé."

En se focalisant sur le fait que Hachem est l'Unique dans le monde, alors Yaakov ne voyait que l'origine première de toute chose.
Derrière l'ange d'Essav, il y a une volonté de D., et par cette conscience qu'il n'y a que Hachem en face de lui, il a pu triompher
[rabbi Its'hak Eizik de Kamarna]

[la meilleure défense face à un ennemi est de renforcer notre émouna, se dire qu'il ne peut pas lever le petit doigt, avoir la moindre pensée à mon sujet, si Hachem ne lui a pas donné la permission.]

"Il fut avec moi sur le chemin que j'ai suivi" (Vayichla'h 35,3)

-> Ce verset fait allusion au principe selon lequel Hachem conduit l'homme dans le chemin qu'il veut emprunter.
Ainsi, le verset dit : "Il fut avec moi", Hachem se trouve avec l'homme et le dirige, "sur le chemin que j'ai suivi", selon le chemin qu'il suit et qu'il recherche.
[Zéved Tov]

Etre heureux de ce que l’on a

+ Etre heureux de ce que l'on a :

-> On sait que la principale cause de tristesse est le sentiment qu'il manque quelque chose à une personne.
Ce sentiment de manque provient uniquement du fait que la personne n'a pas encore atteint l'état de kol ("tout"), la bénédiction de Yaakov, qui a dit : "car j'ai tout" (ki yech li kol - Vayichla'h 33,11). [il était toujours content de son sort]
Lorsqu'une personne n'a pas pris conscience qu'elle a tout ce dont elle a besoin, elle a constamment le sentiment qu'il lui manque quelque chose et ne se sent jamais complète ; cela la rend triste et la prive de sérénité, car une personne ne peut pas se sentir tranquille lorsqu'il lui manque quelque chose.

Cependant, lorsqu'on atteint cet état de kol (plénitude - j'ai tout), on se sent toujours satisfait, car même s'il y a quelque chose qu'on n'a pas, que ce soit quelque chose lié à son corps ou à ses possessions, on ne ressent aucun manque, grâce à son attribut de kol.
Cette idée est exprimée dans le verset qui dit : "tu ne manqueras de rien" (lo té'héssar kol - Ekev 8,9).
On est alors envahi par une grande joie, et c'est là la véritable sérénité. C'est pourquoi toute personne intelligente, à son propre niveau, doit s'efforcer d'atteindre cet état de kol, en se contentant de ce qu'elle a et en étant joyeuse de sa part, tant sur le plan matériel que spirituel.

La bénédiction du kol s'applique à tous les niveaux, et même s'il existe des manifestations très élevées de cet attribut, chaque personne doit au moins atteindre l'état de satisfaction (kol) au niveau où elle se trouve actuellement, en accomplissant la directive de nos Sages (Pirké Avot 4,1) d'être heureuse avec sa part [qu'Hachem lui octroie dans les moindres détails].
[le Ahavat Shalom - Béréchit]

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[la tendance est de toujours conditionner notre bonheur au fait d'avoir quelque chose, et du coup on est continuellement dans l'attente et jamais vraiment dans la joie. ]

A chaque fois qu'une personne est capable de dominer son yétser ara et de faire le bon choix, alors elle amène de la gloire à Hachem.

[Zohar - paracha Térouma]

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-> La guémara ('Houlin 91a) dit que lorsque Yaakov se battait contre l'ange, la poussière de leur bataille s'élevait jusqu'au Trône Divin.
Certains commentateurs expliquent que Yaakov se battait contre son yétser ara, et l'odeur agréable de cette lutte s'élevait vers Hachem et Lui amenait de la satisfaction.

=> Lorsque l'on se bat contre notre yétser ara, il faut se focaliser sur le positif : nous renforçons la gloire de D. dans ce monde, et chaque miette d'effort que nous faisons s'élève jusqu'à Hachem et Lui apporte une satisfaction énorme, ...

Certes c'est fatiguant de lutter contre notre yétser ara, mais plus on y mettra d'efforts, plus cela sera apprécié par D. et grandira encore davantage Son Nom!

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-> Lorsque Yaakov s’est battu contre l’ange d’Essav, il est écrit : "un homme [ange] lutta avec lui" (vayéavék ich imo – וַיֵּאָבֵק אִישׁ עִמּוֹ), et le mot : "vayéavék" (lutta – ויאבק) a la même guématria que : kissé hakavod (Trône de Gloire d'Hachem - כסא הכבוד) [en comptant le 1 du kollel].
[le Baal haTourim]

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-> Malgré les multiples tentations qu'exerce le mauvais penchant sur l'homme pour le faire fauter, dans son for intérieur et dans le fond de "son cœur", le yétser ara souhaite que le juif le domine afin de satisfaire Hachem.
Ainsi, lorsque le juifs gagne contre son penchant et ne succombe pas à la tentation, le mauvais penchant en éprouve une très grande joie car cela permet de réaliser doublement la volonté du Créateur :
1°/ Lui-même accomplit le rôle que lui attribua le Créateur, c'est-à-dire éprouver l'homme.
2°/ L'homme remplit la volonté du Créateur en n'écoutant pas les conseils de son penchant.

A ce moment-là, une très grande joie remplit les cieux et le mauvais penchant a le mérite de réciter un cantique devant son Créateur, car alors il a rempli sa mission d'une façon pleine et entière.
Mais si le juif succombe aux incitations du mauvais penchant, cela est considéré comme une rébellion contre la volonté Divine et cela entraîne une grande "souffrance" pour le Maître du monde.
Dans ce cas, à cause de cette "douleur", l'ange n'a pas le mérite de réciter un cantique.

[basé sur le Maguid de Koznitz (dans son Avodat Israël) ; rapporté par le rabbi Pin'has Friedman]

-> Le rabbi Pin'has Friedman ajoute :
Au sujet du combat entre Yaakov et l'ange, nos Sages disent que la poussière de leurs pieds monta jusqu'au Trône Divin, toute la nuit jusqu'au matin ... (cf.Vayichla'h 32,27) ... et alors selon la guémara ('Houlin 71b), [l'ange devait partir car] : "Depuis l'instant où j'ai été créé, le moment pour moi d'entonner un cantique n'est jamais venu jusqu'à ce jour".
La raison est que c'est précisément maintenant après que Yaakov l'ait vaincu d'une victoire complète et entière, qu'est arrivé le moment tant attendu de dire un cantique devant le Créateur sur cette grande victoire.
En effet, ici, ce n'est pas seulement le mauvais penchant qui remplit sa mission en combattant Yaakov, mais ce fut également la victoire de Yaakov sur le mauvais penchant. Cela réjouit pleinement le Créateur et donc méritait un cantique.

A ce sujet l'Admour de Belz dit : après la victoire de Yaakov contre l'ange d'Essav, il est écrit : "Yaakov demanda (à l'ange) et dit : dis-moi ton nom ; il répondit : pourquoi demandes-tu mon nom, et il le bénit là-bas".
D'après le sens littéral lorsqu'il est écrit "il le bénit là-bas", c'est l'ange qui bénit Yaakov d'après sa propre demande : "Je ne te laisserai pas partir jusqu'à ce que tu 'aies béni".
Cependant dans la traduction de Yonathan ben Ouziel, il est écrit : "Yaakov le bénit là-bas" = c'est-à-dire qu'en fait, c'est Yaakov qui bénit l'ange et non pas le contraire.

Sur ce point, l'Admour de Belz s'étonne : "Existe-t-il une sorte de bénédiction qui conviendrait pour bénir l'ange d'Essav, le mauvais penchant (yétser ara)?"
L'admour explique que lorsqu'est arrivé le moment pour l'ange d'Essav de chanter un cantique par le mérite d'avoir été vaincu par Yaakov, alors Yaakov le bénit : "Que tu puisses toujours mériter de te soumettre devant les enfants d'Israël et de dire des cantiques sur leurs victoires". Amen!

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) nous explique que pour mener son combat physique avec Yaakov, le Satan dut se vêtir d’un corps matériel et descendre dans ce bas monde. Le danger encouru par cette chute vertigineuse (du Ciel à la terre), s’est accru lorsque le Patriarche le saisit pour lui porter un coup mortel. De toute son existence, jamais le Satan ne s’était trouvé dans une situation aussi défavorable.
Ainsi, lorsqu’il réussit à s’échapper des mains de Yaakov, fallait-il qu’il remonte au Ciel afin de remercier Hachem pour le miracle dont il fut gratifié, à l’instar d’un malade qui guérit ou un détenu qui sort de prison qui se doivent de réciter la bénédiction du "Gomel" en guise de remerciement à Hachem pour Ses Bontés octroyées.
La louange devant D. que devait réciter le Satan, à l’aube du jour qui suivit son combat avec Yaakov, fut une première dans toute son existence.

-> sur ce verset, voir également : https://todahm.com/2015/12/27/4179-2

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-> b'h, également : https://todahm.com/2020/09/21/15139

+ "Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu'au lever du jour" (Vayichla'h 32,25)

-> Rachi cite la guémara (‘Houlin 91a) : Yaakov avait oublié quelques « pa’him kétanim » (des petites cruches), et il est retourné les chercher.

"Pour les tsadikim, leur argent leur est plus précieux que leur corps car le vol leur est étranger (inconcevable)"
[rabbi El'azar - guémara Sota 12a]

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-> Rabbi El'azar prouve cet enseignement par le verset : "Yo'hévét prit un berceau de jonc ... et le déposa dans les roseaux (du Nil)" (Chémot 2,3).

-> Rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 50) enseigne :
Rachi (guémara Sota 12a) explique : "C'est parce que le jonc est peu coûteux, bien que le corps de Moché (bébé) eut été mieux protégé dans un berceau de bois".

Les parents de Moché, obligés de déposer leur fils sur le Nil selon le décret de Pharaon, ont choisi le matériau (jonc) le moins onéreux au détriment de la sécurité de leur fils qu'ils aimaient beaucoup pourtant.
De plus, ce fils était exceptionnel car à sa naissance, la chambre a été inondée d'une lumière Divine intense ; enfin, il devait être le sauveur d'Israël selon la prophétie de sa sœur Myriam.

Toutes ces raisons auraient dû conduire ses parents à mieux protéger Moché (avec un berceau en bois, plus étanche).
Cet exemple montre à quel point les tsadikim tiennent à leur bien plus qu'à leur corps.

[de même Yaakov a mis sa vie en danger pour aller récupérer de l'autre côté de la rive sa petite cruche qu'il avait oubliée.]

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-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Il est certain que les parents de Moché n'auraient pas fait d'économies pour assurer la survie, la sécurité et le confort de leur fils qu'ils savaient être le futur sauveur du peuple d'Israël et sa lumière sur le plan spirituel.
S'ils l'ont placé dans un berceau de jonc peu coûteux, c'est pour montrer que leur argent leur est cher, car le vol leur est inconcevable, et par ce mérite, ils espéraient éveiller la miséricorde du Ciel pour protéger leur fils Moché.

[selon Tossefot, c'est également parce que le berceau en jonc pouvait mieux passer inaperçu parmi les roseaux du Nil (en hichtaldout : afin que les égyptiens ne le prennent pas pour le noyer).

Le Ben Ich 'Haï ajoute également que prophétiquement Yo'hévét voulait faire une allusion à l'humilité extrême de Moché (on peut citer par exemple : "Un homme doit toujours être souple comme le roseau et ne doit pas être rigide comme le cèdre" [guémara Taanit 20b]).
Ainsi, son intention dans le choix de ce matériau était d'éveiller la défense de Moché dans le Ciel pour sa qualité d'humilité qui fera de lui un grand homme.

Selon Rachi, le jonc est plus souple, amortissant mieux les chocs contre les pierres pour éviter de mettre l'enfant en danger, en risquant de le briser par les chocs.]

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-> Le rav Aharon Kotler dit que nos rabbanim ont ajouté des décrets, afin de ne pas en arriver à transgresser les préceptes de la Torah, selon le principe : "Vous garderez ma mise en garde" (A'haré Mot 18,30).
D'ailleurs, la Torah elle-même, en donne l'exemple à propos du Nazir (cf. Nasso 6,4) : non seulement il ne doit pas boire de vin, mais de plus, elle lui interdit également de manger la peau des raisins et les pépins, de peur qu'il arrive à en boire.

Nos Patriarches, qui ont accompli les mitsvot à la perfection, ont aussi mis tout en œuvre pour s'éloigner au maximum de la faute. C'est pourquoi Yaakov, pourtant très riche, était cependant soucieux de ne pas abandonner de simples ustensiles comme des cruches, afin de s'écarter du vol en cas de besoin d'argent, et éviter ainsi toute tentation.

Toutefois, ajoute le rav Aharon Kotler, plus tard Yaakov donna à Essav tout l'or et l'argent qu'il avait rapporté de chez Lavan pour lui racheter sa part dans le caveau de Makhpéla (Rachi - Vayé'hi 50,5), où étaient déjà enterrés Avraham et Its'hak.
Si là, Yaakov n'épargna pas ses biens, c'est qu'il était question de spiritualité.

Ainsi, bien que Yaakov se mît en danger pour sauver ses ustensiles et s'éloigner de tout vol, il consacra tout son argent à un but relevant entièrement de la spiritualité.

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-> Rabbi Moché Miller explique :
Les biens matériels sont un moyen pour mieux servir Hachem et non pas un but en soi.
Pourquoi alors les tsadikim tiennent-ils plus à leur bien (qui n'est qu'un moyen) qu'à leur corps qui est nécessaire pour accomplir les mitsvot (le but)?

En réalité, notre corps nous a été confié en cadeau, sans efforts, alors qu'en général les biens matériels et l'argent sont le fruit d'un labeur et d'efforts spirituels pour ne faire entrer dans notre patrimoine que de l'argent "propre" (sans vol et en payant notre tsédaka).

Il est donc plus difficile pour un tsadik de renoncer à son bien, acquis avec tant d'efforts et auquel il est donc attaché, plus qu'à son corps.

[les biens matériels sont comme des trophées attestant du bon respect de la volonté de Hachem, même au prix de sacrifices et d'efforts. (ex: cela prouve qu'il n'y a pas le moindre soupçon de vol)]

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-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome.4,p.296) écrit :
Le tsadik est très conscient que l'argent que le Ciel lui a confié dans son patrimoine est un dépôt qu'il doit gérer au mieux, pour être utilisé essentiellement pour les bonnes actions, comme par exemple pour aider les pauvres.
Donc, s'il ne fait pas attention à ses dépenses et dilapide cet argent, il "profane" cet outil saint et prive de cet argent ceux qu'il devait aider.

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-> Selon le Arizal (Likouté Torah), il existe un principe : Si Hachem nous donne quelque chose, cela signifie que nous en avons besoin. Sinon pourquoi nous l'aurait-Il donné?

Le 'Hidouché haRim ajoute : "Si Hachem nous a gratifié des talents particuliers, alors il est évident que nous ne devons pas les gâcher."

[on apprend de l'épisode de la cruche, que nous devons identifier nos talents, capacités, et faire notre maximum pour les exprimer sans pertes dans notre avodat Hachem.]

-> De même que cette cruche d'huile semble extrêmement simple en apparence, en réalité elle va jouer un rôle primordiale, puisque par exemple c'est à partir d'elle qu'a eu lieu le miracle de 'Hounoucca.
On apprend de là que les mitsvot peuvent nous sembler en apparence comme simples (ça va c'est que quelques mots à dire, c'est qu'une pièce à la tsédaka, c'est qu'un bout de tissu/fil, ...), mais plus tard (à notre jugement de vérité et dans notre monde éternel) chaque mitsva aura une valeur infinie et éternelle.
Celui qui est Sage, c'est celui qui voit ce qui va arriver, ainsi nous devons déjà porter un regard du monde futur sur notre monde actuel, et considérer les mitsvot à leur juste valeur : elles sont extrêmement précieuses!

"Dina, la fille que Léa avait enfantée à Yaakov, sortit pour faire connaissance avec les filles du pays." (Vayichla'h 34,1)

-> Dina était destinée à être un garçon. En effet, Léa avait été enceinte d'un garçon, mais l'embryon s'est miraculeusement transformé en fille.
C'est pourquoi Dina se comportait comme un garçon, et aimait explorer chaque nouvel endroit.
[...]

Nos Sages enseignent que Yaakov mérita l'épreuve qu'il vécut dans cet épisode concernant Dina, en conséquence de péchés, dont les suivants :

1°/ Il avait ressenti une légère pointe d'orgueil quand D. lui annonça : "Tu domineras le monde d'ici-bas".
Il fût châtié en ce que les habitants de Ché'hem ne le respectèrent pas.

2°/ Il laissa sa fille sortir de chez elle dans une ville étrangère et aux mœurs légères. Il aurait dû la réprimander et l'empêcher de sortir.
Puisqu'il manqua d'attention, D. permit aux événements de suivre leur cours naturel.

3°/ Il fit preuve d'orgueil lorsqu'il dit à Lavan, que grâce à son mérite, les brebis donnaient naissance à des agneaux tachetés.

4°/ Yaakov cacha Dina dans un coffre afin qu'Essav ne a voie pas et ne la prenne pas de force.
Ceci était répréhensible car une bonne épouse peut améliorer son mari.
Tout, dans une maison dépend de la femme. Si elle est bonne, elle peut rendre son mari meilleur, et sinon elle est capable du contraire ...
Bien évidemment qu'il existe des exceptions à la règle ... mais dans la plupart des cas, les hommes suivent leurs épouses.

Puisque Dina était une sainte, elle aurait pu inciter Essav à changer de voie, s'il l'avait épousée. Il aurait vu ses bonnes qualités, et cela aurait pu l'influencer de manière positive.
En réalité, nous voyons que Dina avait effectivement ce pouvoir, lorsque par la suite, elle épousa Iyov, lequel était un non-juif, qui sous l'influence de Dina, devint même un tsadik.

=> Si elle a pu agir de la sorte avec Iyov, elle aurait pu sans aucun doute et sans réelle difficulté améliorer Essav, qui était non seulement déjà circoncis, mais également le fils d'Its'hak et d'Avraham.
[...]

Dina qui était issue d'une lignée de tsadikim aussi prestigieuse que celle de Yaakov et Its'hak, ne courait pas le risque de suivre les voies du racha Essav. Si elle l'avait épousé, son influence aurait été sans aucun doute bénéfique. Par contre, Léa [qui pleurée pour ne pas épouser Essav], elle ne pouvait pas être certaine de parvenir à améliorer Essav, car elle était la fille d'un racha : Lavan.

=> L'attitude de Yaakov est répréhensible, car Essav en voyant Dina, aurait pu modifier son comportement, dans l'espoir que Yaakov lui permette de l'épouser.

[ex: la guémara nous rapporte que rabbi Yo'hanan a proposé sa sœur, très belle, à Rech Lakich qui était alors un jeune et fort chef de bandits.
De la même façon que rabbi Yo'hanan a ramené au repentir un chef de bandit, Essav aurait pu se repentir s'il avait vu la beauté de Dina. Yaakov avait donc eu tort de la lui cacher.]
[...]

En réalité, Dina était extrêmement modeste. Quand elle sortit, elle s'était complètement recouverte, afin que même son visage soit caché.
Mais l'un de ses bras se découvrit accidentellement, et Ché'hem put avoir une idée de sa beauté.

[Méam Loez - Vayichla'h 34,1]

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+ "Ché'hem, le fils du chef de la région, 'Hamor le Hévéen, vit [Dina]. Il la prit et s'approcha d'elle en lui faisant violence" (Vayichla'h 34,2)

-> Ché'hem prit Dina de force.
Il avait entendu parler de la beauté de Dina, et avait préparé un plan pour l'attirer hors de la maison de son père.
Il engagea des danseuses pour créer une animation dans les rues, et quand Dina vint contempler le spectacle, il l'enleva et l'apporta dans son palais.
[Méam Loez]

[Le Méam Loez (v.34,8-12) commente qu'à ce moment, Dina avait 8 ans et un mois. Ché'hem lui promit donc des cadeaux afin qu'elle ne lui cause point de difficultés.]

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+ "Chimon et Lévi, frères de Dina ... emmenèrent Dina hors de la maIson de Ché'hem, et ils ressortirent" (Vayichla'h 34,26)

-> Les fils de Yaakov attendirent 3 jours, jusqu'à ce que tous furent circoncis.
De plus, il fallut au moins 2 jours pour que tous les hommes soient circoncis.

Le jour où Lévi attaqua la ville, il avait 13 ans.
Chimon et Lévi ne consultèrent ni Yaakov, ni leurs frères. Ils étaient sûrs d'eux-mêmes, car ils savaient que les hommes de Ché'hem étaient faibles et souffraient [ex: une bonne partie était dans leur 3e jour après la circoncision, qui est le plus difficile!].
De plus, ils savaient qu'ils pouvaient s'appuyer sur le mérite de leur père Yaakov.

Quand Yaakov découvrit leur projet, il s'y opposa avec vigueur. Pourtant, il se dit : "Je ne puis les laisser seuls. Des habitants d'autres villes peuvent venir attaquer mes fils."
Il prit donc son épée et son arc, et se posta devant la porte de Ché'hem.
Il dit : "Si des gens surviennent, ils devront m'affronter en premier".
[...]

Dina enceinte de Ché'hem, donna naissance à une fille nommée Assenath.
Les frères voulurent tuer l'enfant, ils dirent : "Que penseront les gens? Yaakov a une bâtarde dans sa maison".
Cependant, Yaakov ne le permit pas. Il prit une pièce de métal, y grava le nom Divin, et l'accrocha au cou de l'enfant, et ensuite, il l'abandonna dans un champ.

L'ange Mi'haël vint et emporta la petite fille en Egypte, dans la demeure de Potifar, le prête d'On.
Lui et sa femme ne pouvant engendrer, ils adoptèrent le nourrisson.
Cette même Assenath deviendra l'épouse de Yossef (Mikets 41,45).
[Méam Loez]

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+ "Si vous devenez comme nous en pratiquant la circoncision sur chaque homme ... nous deviendrons un seul peuple" (Vayichla'h 34,15)

=> Pourquoi les enfants de Yaakov ont-ils agi avec ruse envers les habitants de Chekhem, en leur conseillant de faire la circoncision (brit mila) pour qu'ils soient comme eux?
Puisque leur intention était de faire la guerre, les enfants de Yaakov, étant en outre d'une très grande force physique, n'avaient pas besoin de leur demander de faire la mila pour les vaincre, alors pourquoi l'avoir fait?

Le rav Yonathan Eibschutz répond que si les enfants de Yaakov avaient frappé les habitants de Chekhem sans que ceux-ci soient circoncis, un grand bruit se serait alors fait entendre dans le monde. De nombreuses nations se seraient assemblées et mises en colère sur l'effronterie des Bné Israël d'avoir anéanti un autre peuple.

S'il n'en fut pas ainsi, c'est en raison de leur circoncision. En effet, les habitants de Chekhem ont fait savoir, par cet acte, qu'ils étaient également juifs.
Les enfants de Yaakov savaient parfaitement que dans cette situation ils étaient assurés que les peuples du monde ne se sentiraient pas outragés et n'élèveraient pas la moindre protestation sur ce qui se passa dans la ville de Chekhem. En effet, lorsque ce sont des juifs qui sont touchés, il n'y a aucune plainte des nations et le silence se fait assourdissant.

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+ "Ils prirent les 2 fils de Yaakov, Chimon et Lévi, les frères de Dina, chacun son épée, et marchèrent sur la ville avec assurance et tuèrent tous les mâles" (Vayichla'h 34,25)

-> Le Yalkout Réouvéni rapporte que lorsque les enfants de Yaakov tuèrent les [24 000] habitants de Chekhem, l'ange [Accusateur] Samaël s'est précipité devant le tribunal céleste pour accuser les enfants de Yaakov. Le tribunal suprême refusa sa requête, car tous ces hommes avaient la circoncision.
Or en tant que représentant des hommes incirconcis, sa plainte était non recevable. Lorsqu'il sortit du tribunal céleste, il réfléchit au moyen d'atteindre son objectif, il se rendit immédiatement dans le camp de Yaakov et provoqua les querelles entre Yossef et ses frères jusqu'à ce que les enfants de Yaakov vendirent Yossef.

-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano (Assara Maamarot) ajoute qu'il y avait 24 000 habitants à Chekhem, et qu'ils ont été réincarnés durant la génération du désert, dans les 24 000 hommes frappés par l'épidémie.
Ces hommes avaient fauté avec les filles de Moav sous le conseil de Bil'am. Ainsi, cette faute n'était pas complètement réparée. C'est la raison pour laquelle ils furent ensuite réincarnés dans les élèves de Rabbi Akiva, leur manque de respect entre eux leur a coûté la vie.
Rabbi Akiva était quant à lui la réincarnation de Zimri ben Salou.

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=> Comment les enfants de Yaakov se sont-ils permis de verser le sang innocent et de tuer toute la population de la ville? Ne devaient-ils pas tuer uniquement Chekhem ben 'Hamor?

-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou répond :
Les habitants de Chekhem ont réussi grâce aux forces de l'impureté et à la sorcellerie à percevoir dans l'avenir que Yaakov allait établir avec les tribus d'Israël un peuple de sainteté (kédoucha) qui s'installerait sur la terre d'Israël, dominerait et chasserait les peuples idolâtres.
Il semblerait qu'ils avaient décidé au plus profond de leur âme d'annuler cette prévision d'avenir et avaient accepté de se mélanger avec les enfants de Yaakov en mariant leurs enfants respectivement, sous condition de faire la brit mila.
Il se trouve que d'après le raisonnement de cette population, D. préserve, ils souhaitaient annihiler la descendance d'Israël par leurs mélanges.
Ainsi ils étaient prêts à risquer leur vie afin d'annihiler le peuple saint. C'est pourquoi les enfants de Yaakov les tuèrent, car leur but profond était de détruire les tribus de la sainteté.

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-> "Notre sœur pourrait-elle être considérée comme une prostituée" (Vayichla'h 34,31)

-> Un jour, deux tsadikim discutaient ensemble quant à savoir quelle est la faute de la génération qui empêche la venue du machia'h. Le premier dit qu'il s'agit du manque de pudeur. Et le deuxième soutenait que le machia'h tarde à venir à cause des bavardages dans les synagogues. Puisqu'ils n'arrivaient pas à s'entendre, ils décidèrent de faire appel à un tirage au sort.
Ils ouvriront un 'Houmach et verraient quel sujet y est traité. Ils décideront qui a raison en fonction du contexte qui y sera traité. Puis, ils s'exécutèrent. Ils ouvrirent le 'Houmach et tombèrent sur le verset : "Notre soeur pourrait-elle être considérée comme une prostituée", ce qui soutenait clairement la thèse du manque de pudeur.
C'est là que l'autre Rav proposa de se référer à l'explication du Targoum Yonathan sur ce verset. C'est là qu'ils purent y lire : "Ils parleront dans leur lieu de rassemblement que leur soeur a été considérée comme une prostituée". Cela évoque la faute de parler dans les synagogues.
La Providence Divine leur montra qu'en fait, ils avaient tous les deux raison.