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"[Yaakov] se prosterna contre terre 7 fois jusqu'à ce qu'il parvienne auprès de son frère" (Vayichla'h 33,3)

Comment comprendre le fait que le tsadik Yaakov se soit prosterné devant le racha Essav?

-> Mordé'haï était une réincarnation de Yaakov, et Haman une réincarnation de Essav.

Mordé'haï ne s'est pas prosterné devant Haman, et ce même s'il mettait en danger l'ensemble du peuple juif, dans un but de corriger la mauvaise action de Yaakov de s'être prosterné devant Essav.

Selon le Mahara Galanti, au nom du Ramak, la réparation de Mordé'haï ne porte pas sur une erreur que Yaakov a fait directement.
En effet, le Zohar rapporte que Yaakov a vu la présence divine, et il s'est alors prosterné.
Cette inconduite a entraîné que ses enfants l'ont imité, et se sont également prosternés devant Essav.
Mais, ils n'ont pas réalisé que leur père l'a fait en l'honneur de la présence divine, ils pensaient réellement qu'ils se prosternaient en l'honneur d'Essav.

C'est cela que Mordé'haï a réparé : la conséquence indirecte qu'a entraîné l'action de Yaakov, sur ses enfants, les tribus d'Israël.

[le Kissé David]

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-> "Yaakov envoya des anges devant lui" (Vayichla'h 32,4)

Le mot : "vayichla'h" signifie : 'devant lui'.

Yaakov a envoyé de véritables anges, afin qu'au moment où il rencontrera Essav, il puisse y avoir des anges entre lui et le racha Essav.

Ceci explique pourquoi le cœur de Yaakov s'est prosterné devant la présence divine.

[Agra déKalla]

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-> Le Zohar rapporte que Yaakov s'est prosterné car la présence divine était présente.
Le Zohar (Vayichla'h) explique : "C'est seulement aux êtres de chair et de sang qui ne perçoivent qu'avec leurs yeux, qu'il semblait que Yaakov se soit prosterné devant Essav. Cependant, en vérité, Yaakov s'est prosterné devant la Présence Divine".

Pourquoi a-t-il choisi de le faire alors que pour les autres, cela apparaissait comme le fait de se prosterner en l'honneur de Essav?

Dans la maison d'étude de Abayé, il y avait un démon qui causait des dommages aux personnes.
Lorsque Abayé a entend que Rav Acha bar Yaakov venait en ville, il s'est assuré qu'il allait dormir dans le lieu d'étude (beit midrach), avec l'espoir que les mérites de ce grand Sage allaient dominer le démon et conduire à sa disparition.

Le démon est apparu à Rav Acha bar Yaakov sous la forme d'un serpent à 7 têtes.
Rav Acha a alors prié, et à chaque fois qu'il se prosternait durant la prière, une tête du serpent est tombée jusqu'à ce que les 7 têtes soient tombées, et qu'il en meurt.
[guémara Kidouchin 29b]

Le yétser ara a 7 noms.
Dans le but de dominer les 7 forces d'impuretés d'Essav, Yaakov s'est prosterné à 7 reprises devant la présence divine, jusqu'à ce qu'il prenne le contrôle sur Essav.

Rav Acha bar Yaakov par le mérite de Yaakov, a pu se prosterner 7 fois et détruire le démon, à l'image de ce qu'a fait Yaakov au yétser ara en se prosternant à son frère Essav.
[guémara Soucca 52a]
[d'après le Mégalé Amoukot - Rav Nathan Shapira]

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-> Le Maharcha explique qu'à chaque fois que rav A'ha se prosternait durant la amida, une tête de serpent tombait : 2 fois durant la bénédiction sur les Patriarches, 2 fois durant la bénédiction modim, et 3 fois à la fin de la prière dans ossé shalom.
Rav A'ha s'inclina à 7 reprises dans la Amida, comme le prescrit la halakha, et éradiqua les forces néfastes du serpent.

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+ 7 têtes, 7 morts :

-> La guémara (Kidouchin 29b) raconte l’histoire d’un démon dangereux qui se trouvait dans le beit midrach d’Abbayé. Rav A’ha Bar Yaakov était en ville et personne ne l’invita, le forçant ainsi à dormir dans ce beit midrach. Le démon lui apparut comme un serpent à 7 têtes. A chacune de 7 prosternations, une tête tomba.

=> Nous nous demandons comment il a su s’incliner 7 fois pour tuer le serpent à 7 têtes.
[le Maharcha dit que ce sont les 7 forces d'impureté que le Serpent (Na’hach) a apportées au monde]

Its'hak a donné 8 bénédictions à ses enfants (7 à Yaakov [voir Toldot 27,28-29] et une à Essav ["N'as-tu qu'une seule bénédiction, père?" - Toldot 27,38]).
Le nombre 26 représente la bénédiction puisque c’est la valeur numérique du nom d’Hachem יהוה.
Si nous multiplions 26 par 8, nous obtenons 208. C’est la valeur numérique d’Its'hak (יצחק), faisant allusion aux 8 bénédictions qu’il a donnés. Yaakov en a reçu 7 et Essav une.
Si nous multiplions 26 par 7, nous trouvons 182, la même valeur qu'Essav (יעקב), car c’est le nombre de bénédictions qu’il a reçues.

Correspondant aux 7 niveaux de sainteté de Yaakov, Essav avait 7 niveaux d'impureté. Ceci est en accord avec "j’irai à tes côtés" (Vayichla'h 33,12) = c'est-à-dire ce que Yaakov possédait dans la sainteté (kédoucha), Essav l’avait dans l'impureté (touma). À chaque fois que Yaakov s’inclinait, un niveau de touma était retiré d’Essav.
Combien de fois Yaakov s’est-il incliné devant Essav? 7.

La valeur du mord טמא (tamé - impur) est 50. En multipliant 7 par 50, on arrive à 350. Essav a reçu 1 bénédiction de son père. Par conséquent, 350 et 26 nous donnent un total de 376, la même guématria que Essav (עשו).
Le verset nous dit que Yaakov s’inclina 7 fois "jusqu’à ce qu’il atteigne son frère" (ad a'hakhav - עד אחיו).
Une autre interprétation est qu’à travers ces prosternations, Essav était maintenant comme un frère pour lui, puisqu’avec Yaakov s’inclinant 7 fois, les 7 niveaux de touma d’Essav ont été supprimés.
Cela laissait maintenant Essav avec une bénédiction. Il n’est pas surprenant que la guématria de "a'hav" (אחיו - son frère) soit 26 (symbolisant la seule bénédiction qui est restée. [avec le +1 du kollel]

À la lumière de cela, nous pouvons comprendre pourquoi, dans le verset suivant, Essav courut vers Yaakov, le serra dans ses bras et l’embrassa, puisque tout ce qui restait à Essav était l’amour, sa touma (impureté) ayant été enlevée.
Maintenant, nous pouvons apprécier les mots : "Yaakov s’inclina 7 fois devant Essav" ( שב ע יפול צדיק ) puis le vainquit. ["le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16)]
Rav A'ha Bar Yaakov a appris de Yaakov comment tuer le démon à 7 têtes.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> voir aussi le commentaire du Ben Ich 'Haï : http://todahm.com/2021/09/09/32696

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-> Le Mégalé Amoukot explique que lorsque nous effectuons 7 tours complets avec la lanière des téfilin sur notre bras gauche, nous désirons atteindre le même objectif que Yaakov notre Patriarche cherchait à atteindre en se prosternant à 7 reprises devant le Créateur du monde : soumettre les 7 forces d'impureté d'Essav son frère le racha.

-> De son côté, le rav Pin'has Friedman (Shvilei Pinhas) dit que nous plaçons tout d'abord les téfilin du bras gauche pour commencer, orientées vers le cœur, en enroulant la lanière 7 tours complets afin de soumettre les forces du mauvais penchant que Yaakov reçut d'Essav. Et seulement ensuite, il sera possible de mettre les téfilin de la tête qui contiennent 4 compartiments correspondant aux 4 approches fondamentales de l'étude de la Torah (4 parties du Pardess).
En effet, tant que l'homme n'a pas retiré les souillures inscrites dans son cœur, il n'aura pas la force de s'adonner pleinement à l'étude de la Torah. Comme on le dit dans les Téhilim : "Eloigne-toi du mal" et seulement ensuite "... et fais le bien" (Téhilim 34,15).

Nous commençons toujours par mettre les tefilin du bras, orientés vers le cœur afin de soumettre ses envies, puis nous posons les téfilin sur la tête, "entre nos yeux", afin que notre intellect puisse dominer le cœur.
[la faute est une démonstration de la soumission de l'homme aux envies et pulsions de son cœur]

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-> Le Mégalé Amoukot (Vaét'hanan) écrit que la klipa (écorce d'impureté) d'Essav contient 7 couches d'épaisseur constituant 7 forces d'impureté, ainsi que l'ont enseigné nos Sages : "le mauvais penchant a 7 noms : Raa, Arel, Tamé, Soné, Mikhchol, 'Havan, Tsafouni" (guémara Soucca 52a).
Ceux-ci font allusion aux 7 couches d'épaisseur qui sont les 7 forces d'impureté que possède le mauvais penchant. Afin de soumettre ces 7 forces d'impureté, Yaakov a dû se prosterner 7 fois devant la Présence Divine, avant que n'arrive son frère Essav, comme il est écrit : "Il passa devant eux et se prosterna à terre 7 fois, jusqu'à ce qu'il arrive près de son frère", car en se prosternant à 7 reprises, il put ainsi soumettre les 7 forces de la klipa de son frère et ainsi l'affaiblir.

Ceci nous renvoie aux mots du roi Salomon : "Car le tsadik tombe 7 fois et se relève" (Michlé 24,16). C'est-à-dire que les 7 prosternations de Yaakov lui ont permis de soumettre les 7 couches d'épaisseur d'impureté d'Essav.

[c'est la raison pour laquelle, à l'époque de Yéhochoua, lorsque le peuple d'Israël vint conquérir Jéricho, il effectua 7 fois le tour des murailles pour y soumettre le mauvais penchant.]

[le Arizal (Chaar haKavanot - Pessa'h) dit qu'une fois un enfant devenu bar mitsva à l'âge de 13 ans, bien qu'il soit considéré comme un adulte, il doit néanmoins encore recevoir 7 lumières intérieures jusqu'à l'âge de 20 ans, soit une lumière par an.
Ces 7 lumières intérieures viennent compléter le développement de base spirituelle de l'homme pour faire face au mauvais penchant et devenir adulte, un "grand" à part entière.
C'est la raison pour laquelle il est apte à être recensé parmi les juifs, car le recensement ne se fait qu'à partir de 20 ans.]

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"A mon seigneur (ladoni), à Essav ..." (Vayichla'h 32,5)

Comment Yaakov pouvait-il appeler Essav son seigneur?

-> Selon le Arizal, Essav était composé de 2 parties : une bonne, et une mauvaise.
Yaakov appelait la bonne partie : mon seigneur (adoni).

En ce sens le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï) précise le verset : "ladoni (à la bonne partie de Essav), léEsav (à la mauvaise partie).

-> Selon le Or ha'Haïm, un des aspects de la stratégie de Yossef était de souligner à Essav la haute estime dans laquelle il le tenait.

Il y a toujours une partie sublime au sein de toute personne (même chez un racha comme Essav!).
=> Ainsi, à l'image de Yaakov avec Essav, nous nous devons de voir le spirituel, la sainteté en autrui, et la respecter.

Dans notre tête, nous devons souhaiter fortement que le mal en sorte, et que le bien en prenne pleine possession.
En parallèle, il faut aussi avoir conscience de la mauvaise partie, afin de prendre ses précautions, pour ne pas subir une influence négative.

"Je rendrai ta postérité comme le sable de la mer" (Vayichla'h 32,13)

Pourquoi le peuple juif est-il comparé au sable de la mer?

En réalité, le sable c'est ce qui limite la mer pour qu'elle ne dépasse pas son domaine. Ainsi, le sable réalise la séparation entre la mer et la terre ferme.

Il en est de même pour le peuple juif.
Le juif se doit d’être le protecteur de la sainteté et doit veiller à ce que le mal ne se mélange pas au bien.
Le bien doit rester pur et intact, séparé du mal, sans que la sainteté ne se diffuse trop au point de se mêler à l’impureté, car elle en sera alors entachée.

Par le respect scrupuleux des mitsvot de la Torah, le peuple juif, à l’instar du sable, réalise la séparation entre le bien et le mal.
Chacun restera dans son domaine et la sainteté pourra être préservée.
[le 'Hidouché haRim]

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-> Le Or ha'Haïm haKadoch explique que cette comparaison recèle une bénédiction [aux juifs] : si leur fortune en venait à diminuer, ce manque serait bien vite comblé, par le pouvoir de la sainteté particulière résidant sur leurs biens.
Tel est bien le sens de l'image du sable. En effet, lorsqu'on creuse dans une étendue de sable et qu'on en enlève, très rapidement le trou se remplit de nouveau.
Ainsi, quand des membres du peuple juif perdent des biens, ils jouissent rapidement d'une nouvelle abondance céleste, sans que le moindre manque ne soit plus ressenti.

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-> Cette bénédiction : "Je rendrai ta postérité comme le sable de la mer" se réalisera à l'époque du machia'h.
Lorsque les nations qui auront dévoré le peuple juif, constateront son succès, elles grinceront des dents comme lorsqu'on tente de mordre du sable.
[Leur dépit sera si grand] que nulle quantité de présents conciliatoires ne pourra les apaiser.
[...]
De plus, les juifs dénombrables dans notre monde, seront innombrables au monde futur.
On peut déduire cela des paroles du prophète : "Le nombre des juifs sera comme le sable sur le rivage qui ne peut être mesuré ou compté" (Ochéa 2,1).
[Méam Loez - Bamidbar 2,32]

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-> http://todahm.com/2015/08/10/3637-2
-> b'h, également : http://todahm.com/2018/12/08/7616-2

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-> Le peuple juif a reçu une triple bénédiction :
- 1ere = Hachem à Avraham : "Observe le ciel et compte les étoiles ... c'est ainsi que sera ta descendance" (Béréchit 15,5) ;
- 2e = après la akédat Its'hak, Hachem promit à Its'hak : "Je multiplierai ta descendance comme ... le sable du rivage de la mer" (Béréchit 22,17).
- 3e = Hachem bénit Yaakov en lui disant que sa descendance sera semblable à "la poussière de la terre" (Béréchit 28,14).

"J'ai été diminué (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

-> Selon Rachi, Yaakov exprime : Mes mérites ont diminué en raison de tous les bienfaits que Tu m'as prodigués et c'est pourquoi je crains d'avoir été souillé entre temps par des fautes et de ne plus mériter d'être sauvé des mains d'Essav.

-> Se basant sur ce verset (Vayichla'h 32,11), Rav 'Hiya bar Achi dit qu'un sage en Torah se doit d'avoir un 8e de un 8e d'orgueil.
[guémara Sotah 5a]

-> Du Rachi, il semble que Yaakov attribue ses succès à ses propres mérites.
Pourquoi ne les attribue-t-il pas à Avraham et Its'hak? Cela serait plus humble.

Le Gaon de Vilna (Kol Eliyahou 45,224) de répondre : nous apprenons de ce verset, qu'une forme d'orgueil est permise : celle concernant son passé.

Pour prétendre à de l'aide divine, nous devons en être méritant, c'est-à-dire faire de notre mieux pour réaliser un maximum de mitsvot.

Concernant le passé, nous devons apprécier le fait que nous avons réalisé des mitsvot, et accumulé des mérites.
Nous avons ainsi gagné le fait de bénéficier des bontés de Hachem.
Nous devons également être très humble, car Hachem fera toujours beaucoup plus pour nous, que nous ne pourrons en faire pour Lui
.
Concernant le présent, nous devons chercher à exploiter le meilleur de nous-même.

Telle a été l'attitude de Yaakov : il a mérité des bienfaits par le passé, mais actuellement, il craint de n'avoir pas agit au maximum de ses potentialités selon la volonté de D.
Comme le rapporte le rav Moché Feinstein : Yaakov avait peur d'une chose : est-ce que j'ai évolué autant que je l'aurai pu, est-ce que j'ai donné toute la mesure de mon potentiel.
Il ne suffit pas de bien agir, il faut le faire au maximum de ses capacités.

=> Cette forme d'orgueil est indispensable, car elle conduit à nous construire et à nous améliorer.
En prenant conscience que par le passé, j'ai mérité de l'aide divine car je me suis bien comporté, je suis poussé à faire de mon mieux pour prétendre aujourd'hui encore à cette aide divine (attitude active).
Je prends également conscience que l'aide divine n'est pas un dû (j'attends passivement d'obtenir ce que je demande), mais qu'il faut que j'y participe, que je fasse un petit quelque chose pour en bénéficier.

Mon comportement est le récipient qui va permettre de contenir la bénédiction divine, c'est pourquoi, je dois faire attention à ce que mes actes soient complets, sinon il risque d'y avoir des trous dans le récipient ...

D'une certaine façon, on peut imaginer que Yaakov se dit : par le passé, si j'ai pu avoir des succès, c'est parce que j'ai donné quelques pièces (bonnes actions) à Hachem pour les avoir. Même si ce n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan de bonté divin, j'avais essayé de réunir le plus grand nombre de pièces, afin d'exprimer fortement mon amour à Hachem.
[Hachem je fais ta volonté!]

Et de même, dans le présent, si je veux obtenir des bontés de D., il me faut Lui donner quelques pièces. Mais est-ce que c'est suffisant? est-ce que c'est vraiment le maximum que je peux Lui donner? ou bien, est-ce que je peux encore faire mieux (par mes actions)?

=> Cette orgueil permis, nous pousse à être actif, et non passif, dans notre relation avec Hachem.

-> Il est écrit : "un sage en Torah se doit d'avoir un 8e de un 8e d'orgueil" (guémara Sotah 5a).
On pourrait penser qu'il faudrait avoir 1/64e d'orgueil, mais selon le Gaon de Vilna c'est un renvoi à l'attitude approprié d'orgueil de Yaakov dans notre verset, qui se trouve être le 8e verset de la 8e paracha de la Torah (un 8e de un 8e).
Dans ce verset, Yaakov dit : "Je ne suis pas méritant (litt. trop petit) pour tous les bienfaits ... que Tu as fais à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11).
=> En ayant cette attitude de fierté de se dire que c'est Hachem qui s'occupe personnellement de moi, en me comblant du meilleur, alors on en vient à ne jamais être orgueilleux ou arrogant.
[en effet, quoique je puisse posséder ou faire, je le dois tellement à Hachem, que je n'ai pas de quoi m'enorgueillir !]

-> Le Séfer 'Hanoukat haTorah (Likoutim 207) apporte une autre très belle explication sur cette guémara.
Hachem a choisi de donner la Torah sur le mont Sinaï, une petite montagne, afin de montrer et d'enseigner l'humilité.
Si D. voulait nous apprendre l'humilité, pourquoi n'a-t-il pas transmis sa Torah à une altitude de 0 mètre, à même le sol?

La guémara (Baba Batra 73b), nous enseigne que la plus haute montagne est le mont Tavor (har Tavor), avec 4 parsa de hauteur, soit environ 32 000 amot.
Selon le midrach (paracha Bo), le mont Sinaï a une hauteur de 500 amot.

Il est incroyable de constater que le Har Sinaï représente une hauteur équivalente à 1/64e de celle du Har Tavor.
[500*64= 32 000].
=> Par le choix du mont Sinaï, Hachem nous enseigne qu'un petit peu d'orgueil (1/64e), est permis chez les talmidé 'hachamim (sages en Torah).

[nous devons avoir ce grain d'orgueil afin de pouvoir répondre avec arrogance à notre yétser ara : Pour qui me prends-tu à vouloir que j'agisse ainsi à l'encontre de la volonté de D.? Tu sais que je suis saint (kadoch), fils du Créateur du monde, et étant quelqu'un d'important, je me dois d'agir en conséquent, et pas dans la bassesse vers laquelle tu m'entraînes!]

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-> Rabbi 'Haïm Wallin donne un autre enseignement relative à cette guémara (Sotah 5a).

Lorsque l'on prend le 8 livres du Tana'h (les 5 de la Torah, Yéhochoua, Choftim et Chmouël), et le 8e verset (un 8e de un 8e), on a : "Ellkana, son mari, lui disait : 'Hanna pourquoi pleures-tu? Pourquoi ne manges-tu point, et pourquoi ton cœur est-il affligé?" (Chmouël I 1,8)

'Hanna était triste d'être stérile.
Dans ce verset, son mari Elkana, l'a console en essayant d'améliorer son état d'esprit.
Il lui dit que même si elle n'est pas une mère, ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas une personne d'une immense valeur.
Même si c'est difficile, la vie continue et il faut savoir prendre soin de soi-même.
Elkana développe sa confiance en elle-même, lui rappelant d'apprécier sa valeur.

=> Une autre forme d'orgueil est permise : celle consistant à avoir conscience de sa grandeur, de sa valeur.

L'humilité ne doit pas servir d'excuse pour ne pas agir, ou justifier des mauvaises actions.
[comme je ne suis rien, alors c'est normal si je faute, si je ne fais rien de bien : c'est à mon image!]
Cela peut aussi conduire à la dépression, à la suffisance, ...

Au contraire, l'humilité consiste à prendre conscience de notre grandeur, car plus on a conscience de nos capacités, du fait que nous avons une partie divine en nous (l'âme), plus nous avons conscience que nous pouvons et devons agir grand (j'agis à l'extérieur, en fonction de l'image que j'ai de mon intériorité!).

A chaque instant, Hachem me donne de grandes potentialités : je me dois donc de Lui faire honneur, de Lui faire plaisir.

Il faut toujours avoir en tête que quelque soit mes actions, Hachem restera toujours avec moi.
Un juif n'est jamais rien, seul, car il a toujours D. avec lui!!

==> L'orgueil est généralement interdite, car tout provient de D.
Cependant, sous certaines formes (un 8e de un 8e), cela est indispensable.

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+ [Avant sa rencontre avec Essav, Yaakov pria : ] "Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav"" (Vayichla'h 32,12)

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) commente :
Essav représente "l'autre côté" = le pouvoir du mal, la mort, le yétser ara, le penchant au mal.
Yaakov prie : "Sauve-moi, afin que le penchant au mal ne devienne pas mon frère".
En effet, le yétser ara cherche à nous séduire, et pour cela il se présente comme un frère en habillant une faute dans les habits d'une mitsva. C'est la manière du Satan de nous approcher, essayant de nous piéger dans les filets du mal.

[dans le verset précédant, il est écrit : "J'ai été diminué (katon'ti) par tous les bienfaits et par toute la vérité que Tu as faites à Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)
On peut relier cela au paroles de nos Sages : "N’aie pas confiance en toi-même [en baissant la garde face à ton yétser ara] jusqu’au jour de ta mort, car le Cohen gadol Yo’hanan a occupé sa fonction pendant 80 ans, mais il est devenu Saducéen à la fin de sa vie!" [guémara Béra’hot 29a]
=> katon'ti = Diminues-toi, fais-toi petit, ne prend pas un seul instant de ta vie la grosse tête en baissant ta garde sur le yétser ara, car il n'attend que cela!]

-> Le nom Yaakov provient de la racine : "akav" (tromperie, ruse), comme dans le passage [où Essav dit en se référant à Yaakov] : "Il m'a trompé (vayakvéni) 2 fois" (Toldot 27,36).
Le nom est bien adapté, car un juif doit être rusé et astucieux pour échapper aux traquenards du yétser ara.
[le 'Hozé de Lublin - Zikaron Zot (30)]

-> "Le mauvais penchant de l’homme le domine chaque jour … et si ce n’était D. qui lui vient en aide, l’homme serait impuissant contre lui" (guémara Soucca 52 a-b)

=> Il en découle que nous devons aborder avec beaucoup d'humilité notre combat face à notre yétser ara (en allusion dans Essav), en ne le prenant pas de haut (c'est un tout petit sujet), mais plutôt de bas (katon'ti), car ainsi il a une taille d'énorme importance à nos yeux!

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-> Pourquoi est-il écrit "de la main de mon frère, de la main d'Essav" (v.32,12), et non pas plus simplement "de la main de mon frère Essav"?

Le Beit haLévi explique que lorsque Essav vint à la rencontre de Yaakov, celui-ci envisagea 2 possibilités : soit Essav s'apprêtait à le tuer, soit il calmerait sa colère et se joindrait à lui, comme un frère.

Ainsi, Yaakov adressa sa prière à Hachem : "Sauve-moi de la main de mon frère, de la main d'Essav", car il demandait à être sauvé de ces "2 mains".
Cette prière fut exaucée sur les 2 plans : Essav avait prévu de tuer Yaakov, Hachem le sauva de sa main. Par ailleurs, il voulut accompagner Yaakov, celui-ci refusa et Essav, tout seul, rejoignit aussitôt la ville de Séïr.

Le Beit haLévi ajoute que Yaakov craignait davantage la proximité d'Essav que d'être tué, c'est pourquoi dans sa prière, il fit précéder "de la main de ton frère" à "de la main d'Essav".
A la fin des temps aussi, Essav voudra se rapprocher de Yaakov pour l'éloigner du service Divin et de la croyance en Hachem, mais les enfants d'Israël à l'instar de leur ancêtre Yaakov, s'écarteront des autres nations.

[nous devons faire preuve d'humilité et être particulièrement vigilant lorsque les nations du monde nous accordent beaucoup d'honneurs, car par orgueil, par reconnaissance, ... il y a un grand risque de baisser notre gardes et de se laisser influencer par leurs mauvaises influences.]

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-> Le mot "katon'ti, qui provient du mot : katan (petit), signifie littéralement : je me suis fait petit.
Un 'katan' peut être actuellement petit, mais ses potentialités sont sans limite.

Yaakov, se décrit de la plus humble des manières : 'Je ne mérite aucun de Tes bienfaits', mais en même temps, il dit qu'il a les capacités d'impacter fortement le monde.
Il n'a pas permis à ses efforts à faire la volonté de D., de s'en trouver amoindris par une faible évaluation de soi-même.

L'humilité doit être le trait de caractère qui domine, mais il doit cependant y avoir une minuscule mesure d'orgueil (1/64e).
Si l'on veut atteindre des sommets spirituels, on doit s'en sentir capable.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoada sur la guémara Sotah 5a]

On peut comparer cela à un ressort, qui a besoin de se faire petit afin de s'élever le plus haut possible.
Il faut se faire petit, afin de laisser de la place à Hachem, et alors : "Humbles auront été tes débuts, mais combien brillant sera ton avenir!" (Iyov 8;7)

Les juifs sont comparables aux étoiles. Extérieurement, ils sont humbles (minuscules), mais lorsqu'on s'en rapproche (intérieurement), on remarque qu'ils sont énormes.

=> Il faut savoir être à sa place : ni je sais tout, je peux tout ; ni je suis un zéro, je ne vaux rien.
Il faut être ce que D. nous permet d'être, et agir en toute responsabilité en utilisant au mieux.nos capacités, car c'est pour cela qu'on vit.

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-> Le Zohar dit que la prière de Yaakov était très précieuse à Hachem, car c'était une prière remplie d'humilité.
En effet, il Lui demandait un cadeau gratuit, conscient qu'il ne pouvait prétendre à rien.

Moché a agit de même en suppliant Hachem de le faire rentrer en Israël.
Selon le Ba'h : "J'ai supplié" (Vaét'hanan) : cela implique toujours l'idée de don gratuit, de faveur.

-> Le Gra enseigne que si l'on prie parce que Hachem nous doit quelque chose, alors on aura uniquement ce qu'on mérite avoir.
Mais si l'on prie afin d'obtenir un cadeau, alors il n'y a pas de limite au flux divin.

-> "Voici l'échelle était dressée vers la terre et son sommet [de l'échelle] arrivait au ciel" (Vayétsé 28,12)
Selon le Panim Yafot, cela fait référence à Yaakov.
Sa tête atteignait le Ciel, et ce par le biais de son trait de caractère d'humilité, comme l'exprime le mot : katon'ti.

=> Lorsqu'on se considère comme de la terre qu'on piétine, alors on atteint en réalité des sommets, le Ciel.
Pour qu'une prière monte, il faut venir comme un pauvre qui n'a rien et dont son futur dépend totalement de Hachem.
Mais, il faut également avoir un peu d'orgueil (la tête au ciel), afin de toujours viser grand (certes, je suis en bas de l'échelle, mais b"h, je vais arriver tout en haut!).

=> L'humilité est indispensable, mais quelques graines d'orgueil sont parfois nécessaires afin de préserver le tout, d'éviter que ça tourne mal.

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+ "Le véritable service de D. est d’atteindre l’humilité dans la joie.
Comment peut-on se réjouir tout en se sentant humble ?

En sachant que de cette manière, on accomplit la volonté de D. Ce seul argument est déjà une raison suffisante pour être joyeux."

[Rabbi Meïr de Apta]

Un orgueil permis est la fierté d'avoir comme boss : Hachem!

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Je suis petit (du fait) de toutes les bontés ... que Tu as fait pour Ton serviteur" (Vayichla'h 32,11)

Ce verset, qui est inclus dans la prière que Yaakov a adressée à Hachem, fait allusion au fait que quand une personne ressent une réelle humilité, elle doit savoir que même cela est une bonté d’Hachem, Qui lui réalise ce bienfait de pouvoir être humble.
C'est ce que fait allusion ce verset : "Je suis petit", et même ce sentiment de "petitesse" et d’humilité, fait partie "de toutes les bontés".
Naturellement, la dimension opaque de l’homme lui génère constamment des sensations d’orgueil. Ainsi, même s’il se travaille et arrive à l'humilité, il doit savoir qu'en réalité, cette modestie est un bienfait qui lui vient d'Hachem.
[le 'Hozé de Lublin]

-> "Lorsque l'on se considère comme non méritant, comme ne pouvant recevoir de bonnes choses que par 'hessed (bonté) de D., alors Hachem nous donnera ce dont nous avons besoin.
Par contre, si l'on se considère comme méritant (de recevoir du bien), alors nous n'aurons du bien qu'en fonction de nos mérites (donc limité à l'opposé de la bonté divine gratuite et infinie).
Yaakov affirme que même le fait qu'il est devenu petit et davantage humble (katon'ti), est également une bonté de Hachem."
[Sfat Emet]
[en se faisant tout petit, il permet à Hachem de se faire tout grand en lui, apportant alors des bénédictions sans limites!]

-> Le Baal haTanya (Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi) enseigne :
Le mot "katon'ti" : "Je ne suis pas méritant", peut également se traduire par : "Je suis devenu petit".
Yaakov disait : La grande miséricorde dont Hachem a fait preuve à mon égard, a entraîné que je suis devenu petit et humble.
En effet, la miséricorde divine envers une personne, va l'amener à devenir plus proche de Hachem, et le plus proche l'on est de D., le plus humble nous devenons."

-> Rabbénou Bé'hayé dit qu'on apprend de ce verset que durant la prière, on doit se concentrer sur notre impuissance, et sur le fait que Hachem, que nous servons, surpasse absolument tout.
C'est pour cela que dans ce verset (32,11), Yaakov se fait référence à lui-même comme "Ton serviteur".

[En effet, il est écrit : "Yaakov dit : D. ... je me suis fais petit (katon'ti) par tous les bienfaits ... que Tu as fait à Ton serviteur ... sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère."

Le terme katon'ti fait allusion au fait que l'on se fait petit, proportionnellement à notre conscience de la grandeur infinie de Hachem.
Certains commentateurs (comme le Baal haTanya) notent que dans le 1er verset du Shéma Israël, la lettre dalet du mot : é'had (un) est agrandie. Cela représente alors un gros marteau, comme nous exprimant qu'il faut taper dans notre tête cette notion d'unicité de D. jusqu'à être plus plat que plat (sans orgueil).
De plus, autrefois, nos Sages prenaient 1 heure de préparation avant la prière, principalement pour développer en eux la toute puissance du D., devant qui ils allaient prier. ]

Selon la guémara, une prière doit se faire selon le schéma : remerciement sur le passé, puis demande pour le futur.
Yaakov s'est fait petit (katon'ti), sous sa prise de conscience que Hachem l'a toujours comblé de bonté, et ensuite il a demandé : "sauve-moi", convaincu qu'il en sera de même dans le futur.
Il est à noter que la nature humaine tend à fonctionner à l'inverse : lorsque tout va bien c'est grâce à moi, mais lorsque cela ne va plus (comme on le souhaiterait), alors on en vient à accuser D. (pourquoi, qu'est-ce que j'ai fait, ...).

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-> Rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov (le Bné Yissa'har) explique que la voie d'un véritable tsaddik est que tant qu'il sent qu'il attire à lui la bonté de D., et que du Ciel on lui envoie toutes sortes de bonnes choses, il se fait immédiatement du souci : peut-être que Hachem me donne ma récompense en ce monde pour me perdre, et souhaite ainsi me chasser?
=> Immédiatement, le tsadik ouvre la bouche et supplie le maître du monde : "Je suis trop petit pour toutes les bontés" => qu'est-ce que j'ai fait comme mitsvot et bonnes actions, et ce surtout en comparaison de l'infinité des bontés Divine.
[certes j'ai accompli de belles choses dans ma vie, mais combien davantage aurais-je pu en faire! => Je dois me faire bien petit de ne pas avoir été aussi grand que j'aurai dû l'être dans mes actions!!]

"Yaakov resta seul et un homme lutta avec lui jusqu'au lever du jour" (Vayichla'h 32,25)

-> Rachi cite la guémara ('Houlin 91a) : Yaakov avait oublié quelques "pa'him kétanim" (des petites cruches), et il est retourné les chercher.

-> Lorsqu'elle traite du miracle de 'Hanoucca, la guémara (Shabbath 21b) dit : "badkou vélo matsou ella pa'h é'had chèl chémen" (ils ont cherché et ont trouvé seulement une cruche d'huile).

-> Le Chela haKadoch écrit : "Il y a sans aucun doute un grand symbolisme et une grande signification derrière les "pa'him kétanim" (petites cruches) de Yaakov, et avec cela nous pouvons comprendre le secret de la "pa'h shémen" (cruche d'huile) de 'Hanoucca".

-> "Les premiers frémissements du miracle de 'Hanoucca ont commencé au moment où la colombe a eu la feuille d'olivier dans sa bouche" [Tikouné Zohar 13]

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Nous allons b"h voir un développement se basant sur ces points par le rabbi Avraham Bukspan.

La colombe est retournée auprès de Noa'h avec une feuille d'olivier dans sa bouche, comme il est écrit : "et voici elle avait saisi dans son bec une feuille d'olivier" (Noa'h 8,11).
Le midrach (Béréchit rabba 33,6) rapporte l'opinion que cette feuille provenait du gan Eden.

Rabbi Bukspan suggère que que cette feuille va ensuite être plantée par Noa'h, afin de pouvoir utiliser ses olives pour produire de l'huile pure, qui va servir à offrir des sacrifices à Hachem.
Par la suite, Noa'h a transmis cette huile à son fils Chèm, qui est aussi connu sous le nom de : Malkitsédék, le Cohen léKeil Elyon.

Le Chla hakadoch (Torah Ohr - Vayéchev-Mikets-Vayigach) attribue le sceau du Cohen gadol sur la petite fiole/cruche (pa'h), à personne d'autre que : Malkitsédék, le Cohen léKeil Elyon, qui était un Cohen gadol.

A son tour, Malkitsédét a donné l'huile à Avraham, qui l'a donné à son fils Its'hak, qui l'a transmise ensuite à Yaakov, qui l'a stocké dans ses "pa'him kétanim", pour lesquelles il est revenu en arrière pour les récupérer.

A la lumière de cela, on comprend que ce n'était pas de simples ustensiles, car il y avait en eux de l'huile provenant du gan Eden.
Yaakov était prêt à risquer sa vie pour cette huile au top du top de la casherout, transmise de génération en génération.

Rabbi Bukspan suggère que c'est cette même huile, qui va se retrouver dans la fiole à l'époque de 'Hanoucca, et qui va permettre d'illuminer de façon miraculeuse tous les cœurs des juifs jusqu'à aujourd'hui.

En effet : "Les premiers frémissements du miracle de 'Hanoucca ont commencé au moment où la colombe a eu la feuille d'olivier dans sa bouche" (Tikouné Zohar 13).

Cela donne encore plus de profondeur à l'attitude de Yaakov de tout faire pour les récupérer.

-> Le Imré Noam ('Hanoucca) et le Pri Mayim 'Haïm tiennent le même développement et concluent par : Ce sont ces fioles que Yaakov était parti rechercher et il les dissimula ensuite sur le site du Temple, préparant ainsi le futur miracle de ‘Hanoucca.

-> "Yaakov resta seul". Le mot "seul" se dit : lévado (לְבַדּוֹ), et peut se décomposer en : bad (בַּד) qui fait référence au pressoir à huile (bét bad - בֵּית בַּד - allusion à l'huile), et les lettres restantes : לו , ont une valeur numérique de 36, qui est le nombre de bougies allumées pendant 'Hanoucca.
[Mégalé Amoukot - Vayichla'h]

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-> De quelles petites cruches s'agissait-il ?
Le Chakh (commentaires sur la Torah) répond que lorsque Yaakov alla chez Lavan dans la paracha de Vayétsé et qu'il s'endormit sur les pierres (où il fit son rêve avec l'échelle), quand il se réveilla au matin, il trouva une cruche près de lui et versa l'huile qu'elle contenait sur une pierre pour la consacrer. Alors, il se rendit compte que la cruche
se remplit de nouveau, miraculeusement. Il comprit donc que cette cruche contenait une grande bénédiction Divine. C'est pourquoi, il la prit avec lui, et quand il l'oublia sur l'autre rive, il se mit en danger pour la rechercher. C'est d'ailleurs à partir de cette cruche que l'on a oint le Michkan et ses ustensiles et de nombreux miracles furent réalisés avec cette cruche.

-> La Torah dit : "Yaakov demeura seul" = Yaakov revint sur ses pas pour une chose que seul lui et ses descendants allaient utiliser. Cet objet était saint, puisqu'il était destiné à servir sur l'autel [du michkan], et aucun autre homme ne pouvait l'utiliser.
[Méam Loez - Vayichla'h 32,24]

-> Le livre Sifté Cohen enseigne qu'il s'agit de la cruche qui est apparue miraculeusement de la pierre sur laquelle Yaakov a dormi, lorsqu'il a eu la vision de l'échelle (cf. midrach Béréchit rabba 69,8).
Ensuite : "il versa de l'huile" (Vayétsé 28,18) sur cette pierre avec l'huile de cette cruche, et il a pu constater qu'elle restait toujours pleine d'huile.
Yaakov a alors réalisé qu'elle était destinée à la bénédiction.

Le Sifté Cohen continue en disant que l'huile de cette cruche a également été utilisée :
- pour oindre les récipients du Michkan par Aharon et ses enfants ;
- lorsque Eliyahou dit à une veuve très pauvre du nom de Tsarfata, d'utiliser sa cruche d'huile et que celle-ci ne se videra pas (Méla'him I 17,8-16) ;
- par la femme du prophète Ovadia suite à la mort de son mari, qui devait faire face à des créanciers. Elicha lui conseilla de verser l'huile de cette cruche dans le maximum de récipients possibles, et d'aller vendre ensuite l'huile ainsi générées (Méla'him II 4,1-7). Quelque soit le nombre de récipients, la cruche contenait toujours de l'huile.

=> Yaakov en voyant par inspiration divine, toutes les implications futures de cette cruche, est revenu sur ses pas pour cette cruche certes petite, mais unique.

-> Le midrach (Téhilim 91) rapporte qu'après le rêve avec l'échelle, Yaakov a versé de l'huile sur un moment en pierre. Cette huile lui est miraculeusement descendue du Ciel. [en effet, il avait donné toutes ses affaires à Elifaz, le fils d'Essav]

-> Le père du Kav haYachar, dans son livre Birkat Chmouël (paracha Mikets) ajoute que pour lui, il est certain que c'est la même cruche remplie d'huile qui a été trouvée à l'époque des 'Hachmonaïm, et qui a été utilisée pour le miracle de 'Hanoucca.
Le Birkat Chmouël écrit : "Il est évident pour moi que cette fiole fut plus tard révélée aussi aux fils des Hachmonaim, et le sceau du Coben Gadol qui y était imprimé était celui d'Aharon Hacohen, car la Torah dit : "[Cette huile d'onction] sera pour Moi dans vos générations" (Ki Tissa 30,31)."

[il est à noter que le 'Hida (Dévarim Achadim 32) s'oppose à cet avis du Birkat Chmouël.
(le 'Hida demande en effet comment Eliyahou et Elicha ont pu utiliser l'huile d'onction dans un but profane. En effet, la sainteté de l'huile d'onction la rend interdite à un juif ordinaire et à la consommation.)
Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - 'Hanoucca) dit que toutes les fioles d'huile miraculeusement utilisée par Eliyahou, Elicha et les 'Hachmonaïm étaient liées à l'huile découverte par Yaakov.
Il rapporte le Megalé Amoukot affirmant que la fiole d'huile trouvée par les 'Hachmonaïm provenait des mêmes racines spirituelles. ]

Le Birkat Chmouël, citant le Shach, dit que lorsque Yaakov se réveilla de son rêve avec l'échelle, qu'il prit la cruche d'huile pour en verser sur la pierre, à ce moment Hachem lui a révélé tous les miracles qui vont avoir lieu avec cette cruche d'huile : elle sera utilisée pour oindre les récipients du Temple, les futurs rois d'Israël, et au final elle sera utilisée après la venue du machia'h.

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-> Les anges gardiens du mal reçoivent parfois tant de force que la seule façon de les vaincre est de faire un acte de messirout néfèch contre les réchaïm. Un déploiement de messiront néfèch empêche les forces du mal de contrôler les événements dans le monde. C'est un concept que nous apprenons de la lutte de Yaacov contre l'ange gardien d'Essav. Le rav Its'hak Zeèv Soloveitchik (Rav de Brisk), explique (cité dans Ohel Moché Vayichla'h 32,29) que Yaakov a lutté contre l'ange principalement pour lui enlever sa force au Ciel et, après avoir été vaincu, l'ange lui dit : "Car tu as lutté avec un ange et avec les hommes et tu as gagné".

-> Le Tséda Ladérèkh ( Vayichla'h 32,29), citant le Maharchal, dit :
"Il est dit que [Yaakov retourna chercher] de petites fioles, car nous trouvons que Hachem dit à Yaakov : Tu as fait preuve de messirout néfech pour une petite fiole à Moi [pour l'utiliser pour oindre la matséva à Beit El, comme l'explique Tséda Ladérèkh] et Je le rendrai Moi-même à tes enfants par une petite fiole pour les fils de 'Hachmonaï"."

Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - 'Hanoucca) commente :
C'est peut-être la raison pour laquelle l'allusion à l'huile du miracle de 'Hanouka figure justement dans le verset : "Yaakov resta seul".
Lorsque les forces du mal règnent, l'homme doit prendre sur lui de les combattre seul et dans ce but, il doit faire appel à la force juive de messirout néfech et de foi en D.
En faisant preuve de messirout néfech, les 'Hachmonaim ont suivi l'exemple de Yaakov dans sa bataille personnelle contre le mal. Ils ont lutté pour supprimer la force donnée aux Grecs d'écarter le peuple juif de D., et leur sacrifice de soi a privé les anges gardiens des Grecs (Yévanim) de leur pouvoir même au ciel. Ainsi, les efforts courageux des 'Hachmonaïm ont profité à toute leur génération, ce qui a permis d'inaugurer à nouveau le Temple et de reprendre le service sacré.

La fiole d'huile découverte par les 'Hachmonaim, qui portait le sceau du Cohen Gadol certifiant qu'elle n'avait pas été touchée par des mains étrangères, symbolise la force de messirout néfēch que possède le peuple juif, une force qui ne peut être dominée par le mal. A travers notre histoire, nous avons subi des persécutions qui ont entravé notre capacité d'étudier la Torah et d'accomplir les mitsvot ; cela a coûté à notre peuple un prix physique terrible mais il existe une chose que nos oppresseurs n'ont jamais réussi à nous enlever : notre messirout néfech pour défendre l'honneur de D.

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-> Juste avant la rencontre entre Yaakov et Essav, il est écrit: "Yaakov étant resté seul לְבַדוֹּ (Lévado), un homme lutta avec lui, jusqu’au lever de l’aube" (Vayichla'h 32,25).

Rachi commente: "Il avait oublié de menus ustensiles פַּכִים קְטַנִּים [littéralement, "petites fioles"], [l’essentiel ayant déjà été transporté] et il était retourné pour les chercher" (cf. guémara ‘Houlin 91a).

Pour appuyer Rachi, le Daat Zékinim MiBaalé HaTosfot nous invite à lire לְכַדוֹּ (LéKhado – Sa cruche) au lieu de לְבַדוֹּ (Lévado – seul). Ainsi, nous explique le Sifté Cohen, qu’il s’agissait d’une seule fiole d’huile que tenait particulièrement Yaakov. Celle-ci servit à oindre la pierre sur laquelle avait dormi le Patriarche, comme il est dit: "Yaakov se leva de grand matin ; il prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête, l’érigea en monument et répandit de l’huile à son faite" (Vayétsé 28,18).
Malgré l’utilisation qu’en fit Yaacov, celle-ci était resté miraculeusement pleine.

=> Quelle était l’origine de cette huile?
Selon le midrach (Béréchit Rabba 67,9), cette huile avait été spécialement fournie par le Ciel pour la circonstance (Elifaz, le fils d’Essav avait ravi tous les biens de Yaakov [cf. Rachi sur Vayétsé 29,11], et que par ailleurs, le Patriarche se tenait dans un désert).
Ce miracle indiquait aussi que ses descendants seraient oints dans le futur pour la Prêtrise et la Royauté (midrache Léka’h Tov).
- Selon le Pa’anéa’h Raza, le bâton de Yaakov, avec lequel il a traversé le Jourdain (cf. Vayichla'h 32,11), avait une cavité qu’il remplissait d’huile, qu’il utilisait pour s’éclairer lorsqu’il étudiait.
- Selon le Imré Noam (sur ‘Hanouka), le rameau d’olivier qu’apporta la colombe à Noa’h, produisit de l’huile pure que l’on versa dans une fiole. Celle-ci fut remise à Chem, le fils de Noa’h, qui l’offrit à Abraham en signe d’amitié. Ce dernier l’a transmise à Its’hak qui la céda plus tard à Yaakov. La fiole fut ensuite confiée à Lévi, puis à Amram, le père de Moché Rabbénou, puis à Aaron HaCohen.
Elle fut utilisée pour l’onction des Cohanim Guédolim et des rois, ainsi que pour l’onction du Tabernacle, de ses ustensiles et de l’Autel.
Yaakov la conserva secrètement dans l’emplacement du futur Temple, pour qu’elle serve plus tard, à l’allumage de la Ménorah dans le Beth Hamikdach.

-> L’onction de la pierre accomplie par Yaakov induit le miracle de la fiole d’huile que trouvèrent les ‘Hachmonaïm, scellée avec le sceau du Cohen Gadol. [Alchikh haKadoch]

-> Selon le Mégalé Amoukot, la fiole de ‘Hanouka des ‘Hachmonaïm coïncida avec celle de Yaakov.
Elle servira également pour l’allumage de la Ménorah du 3e Temple.

-> Le Maharchal rapporte : "D. dit à Yaacov : Tu as rebroussé chemin pour chercher des petites fioles pour Me [servir], Je jure par ta vie, que Je rétribuerai à tes enfants [cette action] avec une petite fiole à l’époque des ‘Hachmanaïm"

-> Le Maharchal (cité dans le Tséda laDéré'h - Béréchit 32,25) explique que Yaakov est retourné récupérer la fiole d'huile, car il voulait l'utiliser pour rendre sacré le mizbéa'h qu'il avait l'intention de construire à Beit El [en l'honneur d'Hachem].
Le midrach commente le comportement de Yaakov : "Hachem a dit à Yaakov : "Puisque tu as été mosser néfech en Mon honneur pour une petite fiole, alors Je vais te repayer cela avec tes enfants, à l'époque des 'Hachmonaïm ... Je vais accomplir un miracle par le biais d'une petit fiole [d'huile]"."

-> Le rav Binyamin Wurzburger explique que Yaakov a témoigné tellement d'appréciation pour la spiritualité (la Torah), même envers quelque chose de petit et insignifiant. Alors mesure pour mesure, Hachem a fait que la petite fiole d'huile (qui représente la Torah) au moment du récit de 'Hanoucca va avoir une grande quantité, d'une façon miraculeuse.

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-> Certes la démarche des 'Hachmonaïm a été de se sacrifier pour la spiritualité (la Torah, la pureté du Temple) et non pour la matière, alors que Yaakov s'est sacrifié pour des petites cruches.
Cependant, la kavana était très proche.
Les 'Hachmonaïm ne voulait pas concilier sur aucun détail de l'application de la Torah et des mitsvot.
Ils refusaient de faire entrer l'influence grecque dans leur vie telle que les grecs le souhaitaient.
En effet, les grecs ne voulaient pas annuler totalement la Torah et son application, mais seulement faire rentrer la Philosophie grecque, le culte de la beauté, ...
Le sacrifice des 'Hachmonaïm est lié à la protection de la pureté de la Torah et de tous les détails qui la composent. C'est pourquoi Hachem leur permet d'allumer la Ménorah (symbole de la Torah) avec de l'huile pure.
Il en va de même pour Yaakov, il a été pointilleux en ne laissant aucun détail de côté : ces petites cruches ne sont peut-être qu'un détail à nos yeux, elles ne valent que quelques centimes, mais pour Yaakov, c'est un moyen pour servir Hachem, et en aucun Cas, il faut le négliger.
[d'après le Néfech Yéhudi]

[nous devons exploiter au mieux chaque capacité, chaque moyen, chaque minute de vie, ... que Hachem nous donne.
Nous ne devons pas considérer certaines mitsvot comme une cruche, quelque chose de faible valeur, mais au contraire même la plus petites, simples, des actions réalisées selon la Volonté d'Hachem, nous impact positivement ainsi que tous les juifs, et nous génère une récompense énorme et éternelle qui nous attend dans notre monde futur.]

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-> Rabbi Mordé'haï Elan (Mikdach Mordé'haï) dit que cette rencontre avec l'ange d'Essav, nous montre que le yétser ara (Essav) est venu attaquer Yaakov au moment où il était seul et sans défense.
Mais sa fiole d'huile (en apparence petite et inutile), qui symbolise la lumière spirituelle de la Torah, c'est elle qui a donné à Yaakov la force de rester ferme envers et contre tout.
Comme nous lisons dans la Haftara du Shabbath de 'Hanoucca : "Ni par la puissance ni par la force, mais bien par mon esprit! dit Hachem" (Zé'haria 4,6).

[avec la Torah(notre fiole magique) on peut tout gagner!]

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-> Le Baal Hafla'ah (Rav Pin'has haLévi Horowitz) enseigne que si Yaakov a pris le risque de revenir sur ses pas pour récupérer des petites cruches (cf. Rachi ci-dessus), c'est qu'il avait entendu que Essav venait vers lui.
Or, il savait que selon les coutumes des non-juifs, il devrait lui offrir à boire.
Cependant, lorsqu'il appris que Essav avait 400 hommes avec lui, et qu'il devra fournir à chacun assez de boisson alcoolisée, il s'est dépêché de revenir sur ses pas pour récupérer ces petites cruches supplémentaires, qu'il avait laissé derrière. En effet, maintenant, il en aura pour sûr besoin!

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+ "Yaakov resta seul"(Vayichla'h 32,25)

-> "Pourquoi Yaakov resta-t-il seul?
C'est parce qu'il est retourné récupérer des petits récipients qu'il avait laissé derrière lui.
De là, il est dit : "Les biens des tsadikim sont plus importants pour eux que leur propre corps". "
[guémara 'Houlin 91a]

-> Le rav Israël Salanter disait que l'on peut apprendre de là : les biens des tsadikim sont plus importants que LEUR PROPRE corps, mais pas plus importants pour eux que le corps des AUTRES personnes.
Dès qu'il s'agit du bien-être de notre prochain, il ne faut pas être radin avec notre argent, et au contraire, il faut lui donner tout ce dont il a besoin.

-> "Les tsadikim aiment leur argent plus que leur propre personne" ('Houlin 91a)
Les tsadikim évitent scrupuleusement le pus petit soupçon de malhonnêteté.
Selon nos Sages, si Yaakov a jugé utile de revenir sur ses pas pour des objets très ordinaires, c'est parce que sa mission chez Lavan était de sanctifier les activités les plus triviales.
Ainsi, les petites cruches acquises au prix d'une honnêteté scrupuleuse, étaient imprégnées de sainteté, et par conséquent, elles étaient aussi précieuses que des bijoux.
[chez Yaakov, chaque objet ordinaire était comme un trophée spirituel témoignant de ses efforts intenses pour rester honnête dans un univers où l'escroquerie régnait.]

-> Certaines des femmes dans le camp étaient Nida à ce moment-là, de sorte que Yaakov ne voulait pas qu’elles touchent ces bouteilles sacrées. Dans cet esprit, il les dissimula pendant qu’il aidait tout le monde à traverser le fleuve. Malheureusement, en raison de son épuisement, il oublia leur existence et fut contraint de revenir en arrière pour les rechercher.
[Sifté Cohen ; Imré Shéfer]

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-> "Les biens des tsadikim leur sont plus chers que leurs corps. Et pourquoi se soucient-ils tant de leurs biens? C’est parce qu’ils ne tendent pas la main pour partager les biens volés" [guémara 'Houlin 91a]

-> Plus profondément, les maîtres de la 'Hassidout et de la Kabbala expliquent que l’attention des tsadikim (Justes) envers leurs biens y compris ceux des plus superficiels, réside dans le fait qu’ils sont porteurs "d’étincelles de sainteté" propres à leur Néchama (âme).
Ainsi, selon le principe énoncé par le Prophète : "Et (ceux de) ton Peuple, ce sont tous des tsadikim" (Yéchayahou 60,21), le Baal Chem Tov enseignait que le fait que chacun d’entre nous possède un objet particulier est le signe que les étincelles du divin qui font exister cet objet sont tout particulièrement liées à notre âme. C’est du reste la raison pour laquelle nous sommes attirés par certains objets plutôt que par d’autres : nous sommes naturellement attirés par ce qui est spirituellement lié à nous.
En faisant un usage sanctifié de ces objets, nous révélons le divin dont ils sont habités, et accomplissons ainsi le but dans lequel la Providence les a mis en notre possession. Ceci est d’autant plus manifeste chez les tsadikim qui chérissent grandement ce qu’ils possèdent, car ils perçoivent, plus que d’autres, les étincelles de divin que contiennent leurs possessions et se consacrent à élever ces étincelles.

La plus grande richesse que l’homme possède dans ce monde c’est son temps.
Chercher fortune pour accroître ses biens, même si nous respectons fidèlement les lois de la Torah relatives au commerce, sans "tendre la main pour partager les biens volés", c’est agir à l’inverse des tsadikim pour qui, la seule intention de leurs occupations, est de sanctifier leur temps dans le Service divin et dans l’accomplissement des préceptes : "Tous tes actes soient accomplis au nom des Cieux" (Pirké Avot 2,12) et "Connais-le dans toutes tes
voies" (Michlé 3,6).
A l’instar de Yaacov et de tous les tsadikim, efforçons-nous de donner un sens positif à chaque chose que nous possédons, à commencer par la sanctification de chaque instant de notre vie.
[d'après dvar Torah - feuillet de la communauté de Sarcelles 5783]

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-> Le Ari zal (Chaar haPessoukim) écrit :
"Yaakov étant resté seul : les biens des tsadikim sont précieux à leurs yeux : tout bien matériel étant octroyé par le Ciel n'est pas convenable de le dédaigner, car si l'homme n'en avait pas utilité, Hachem ne le lui aurait pas envoyé.
C'est la raison pour laquelle Yaakov revint pour ces petites fioles, car s'il n'était pas revenu, on aurait pu croire qu'il n'en voulait pas.
Ainsi, pour toute chose accordée par le Ciel, il convient de rebrousser chemin pour la récupérer."

=> Ainsi, lorsque l'ange vit que Yaakov était revenu tout particulièrement pour de petites fioles, il comprit que sa démarche était suscité par sa confiance profonde en la providence divine, et sa conscience que ces ustensiles ordinaires lui étaient destinées à une fin précise (si D. me les a donné, c'est pour une raison particulière!).

C'est donc sur ce point que l'ange entama le débat : il tenta tout d'abord d'instiller chez Yaakov l'idée pernicieuse que, si Hachem pourvoit certes aux besoins de toutes les créatures, Sa providence ne détermine toutefois pas à qui revient ces objets de peu de valeur.
Et lorsque nos Sages attestent qu'ils firent monter la poussière soulevée par leur combat jusqu'au Trône céleste, c'est une allusion à la teneur du débat : la poussière illustre tous ces éléments menus et négligeables, et renvoie à l'idée que même ces petites particules insignifiantes sont orientées depuis le Trône céleste jusqu'à leur destination.

Le Gaon de Vilna (cf.Sidour haGra) explique que si nous évoquons le Trône céleste ("kissé kévodé'ha") dans la prière de "Acher yatsar" (récitée en sortant des toilettes), c'est pour démentir l'idées que Hachem ne gouverne pas le monde jusqu'à des niveaux terre-à-terre.

=> La poussière soulevée lors du combat de Yaakov contre l'ange d'Essav nous enseigne que même la plus petite parcelle matérielle est envoyée en ce monde à partir des hauteurs du Trône céleste.
En allant chercher ses cruches insignifiantes, Yaakov témoignent concrètement de cette idée.
[compilaiton personnelle issue du Yalkout Léka'h Tov - rav Yaakov Israël Beifuss]

-> "Nul ne peut toucher à ce qui est destiné à autrui, même à la mesure de l'épaisseur d'un cheveu" (guémara Yoma 38b)
=> Rien n'est trop grand, rien n'est trop petit pour Hachem, qui gère absolument tout!

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-> b'h, divré Torah sur cette poussière montant au Trône céleste : http://todahm.com/2020/09/21/15090-2

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-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) écrit :
"Ce monde-ci est très dangereux et il présente un double tranchant.
Lorsque l'homme se rapproche de ce monde, alors il s'éloigne d'Hachem, il est attiré par lui, il se détruit lui-même à cause de l'influence de la matière et il détruit le monde avec lui.
Mais si au contraire, il se maîtrise et il s'attache à Hachem alors chaque objet de ce monde sera le support de son élévation.
Il s'élèvera intérieurement et le monde s'élèvera avec lui ...
Yaakov possédait cette faculté d'utiliser la matière pour Hachem en élevant tout le monde par sa spiritualité."

"J'ai fait un séjour auprès de Lavan" (Vayichla'h 32,5)

-> Rachi donne 2 explications sur "j'ai fait un séjour" (garti) :

1°/ ce mot est en lien avec "gèr" (un étranger).
Yaakov voulait dire à Essav : "Je ne suis devenu ni un prince, ni un notable, mais je suis resté un simple étranger. Tu n'as donc pas besoin de me haïr à cause de la bénédiction que mon père m'a donné ("Sois un chef pour tes frères" - Toldot 27,29), puisqu'elle ne s'est pas réalisée"

2°/ La valeur numérique de 'garti' (גרתי) est la même que : tariyag (תריג), soit 613.
Yaakov insinuait ceci : "Bien que "j'ai fait un séjour auprès de Lavan", j'ai observé (shamarti) les 613 commandements de D. (mitsvot), et je n'ai pas suivi ses voies corrompues".

-> Pourquoi Rachi a-t-il besoin de rapporter 2 explications? De plus quel est l’intérêt de dire à Essav qu’il a respecté les 613 mitsvot?

Le Noam Elimelekh donne la réponse suivante :
En fait, Yaakov a demandé aux anges qu'il a envoyés chez Essav, que quand il lui dira qu’il n’est resté qu’étranger et qu’il ne doit donc pas le haïr (1ère explication de Rachi), en même temps ils se tourneront vers Hachem et par le même mot (Garti), ils Lui adresseront un message selon lequel Yaakov a respecté les 613 mitsvot (2ème explication de Rachi) et qu’il mérite Son aide.

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-> "J’ai guerroyé" (tagri - תגרי) contre Lavan (je suis donc un homme de guerre duquel tu devrais avoir peur) [Baal Hatourim].

-> Lavan désigne le yétser ara. Yaakov a contraint son yétser ara à servir Hachem.
C’est l’allusion contenu dans les termes : עִם-לָבָן גַּרְתִּי (J’ai résidé dans le Service Divin avec ‘Lavan לבן ’ [l’impie נבל Naval - le yétser ara])" [Noam Elimélékh].

-> Yaakov voulait retirer du cœur d’Essav toute forme de jalousie et de haine. Il voulait lui indiquer que la bénédiction qu’il reçut de son père ne s’était pas réalisée.
Ainsi, lui dévoila-t-il qu’il avait accompli les "613 mitsvot" chez Lavan tout en lui envoyant de nombreux cadeaux. Il voulait ainsi lui signifier que sa Torah n’était pas Lichma (désintéressée), puisqu’il avait pu s’enrichir ; Essav n’avait donc pas à s’inquiéter, car seule la Torah Lichma pouvait rendre invincible Yaakov et lui assurer la bénédiction de son père.
[Maor Vachémech]

-> "Garti גַּרְתִּי (J’ai séjourné)" = c’est-à-dire, explique Rachi : "Je suis resté étranger גֵּר (Guer)», car pour Yaakov la réalité matérielle (le Monde de Lavan) n’est que superficielle. Mieux encore, on ne peut conférer de
véritable existence à ce Monde que par l’accomplissement des mitsvot (GaRTI = TaRIaG = 613).
Enfin, c’est par l’intermédiaire de l’accomplissement des "613 mitsvot" que l’on récupère les "étincelles de sainteté", cachées dans la matière, et considérées comme Guérim (convertis)
[Sfat Emet]

-> Rachi commente : "Tout en séjournant chez Lavan le racha, j’ai continué d’observer les 613 תַרְיָג Commandements et je n’ai pas suivi ses mauvais exemples". Yaakov s’est plaint : J’ai certes observé les "613 mitsvot" mais je n’ai pas appris de Lavan à accomplir les Commandements avec un enthousiasme et un dévouement semblable au sien lorsqu’il commet ses mauvaises actions.
[rabbi Meïr Shapiro de Lublin]

-> Yaakov craignait qu’Essav ne soit protégé par le mérite de la mitsva de résider en Erets Israël (Midrach).
Yaakov demanda donc que l’on dise à Essav: Il est vrai que toi tu as accompli la mitsva d’habiter en terre d'Israël mais moi, "J’ai séjourné chez Lavan" : J’ai constamment lutté contre Lavan pour éduquer mes enfants dans le respect du judaïsme authentique.
Contrairement à toi, je n’ai pas accompli une seule Mitsva mais "j’ai observé les 613 תַרְיָג Commandements".
J’ai implanté en mes enfants la Connaissance de D. et le désir d’observer toutes les mistvot de la Torah.
Il ne faut donc pas me reprocher d’avoir délaissé la mitsva d’habiter en terre d'Israël.
[Avné Ezel]

-> Yaakov a voulu transmettre à son frère le message suivant: "Ne croit pas Essav que nous allons disparaître en Galout (exil), et en particulier dans l’Exil d’Edom. Au contraire, tant que nous n’avons pas réparé nos fautes, l’Exil (Garti גַּרְתִּי – ‘je suis étranger’), et les mitsvot (Tariag – תַרְיָג 613) sont notre survie.
[Divré Yoël]

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-> Yaakov fait comprendre à son frère Essav : Le mot mitsva (מצוה) a la même guématria que le mot : mal'akhim (des anges - מלאכים), parce que du fait que j'ai observé les 613 mitsvot en me donnant du mal, je suis certain que tu ne peux rien contre moi.

[chaque mitsva créé un ange qui vient nous défendre, et plus notre réalisation de la mitsva est de qualité (avec de l'intention, de la joie, faite la loi juive le demande, ...), plus l'ange a une apparence qui est complète. Ainsi, les anges relatifs aux mitsvot qu'a pu faire Yaakov témoignent de la perfection des 613 mitsvot ("im Lavan garti") qu'il a pu accomplir!]

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+ Comment est-ce que Yaakov a-t-il pu accomplir toutes les mitsvot chez Lavan?
Certaines ne peuvent pas y être réalisées.
Par exemple : les mitsvot liées à l'agriculture en Israël (Yaakov étant en dehors du pays), le respect des parents (ayant quitté ses parents), celles liées au Temple (qui n'était alors pas construit), ...

-> Selon la guémara (Ména'hot 110a), si nous étudions les parties de la Torah discutant des korbanot, cela nous est considéré comme si nous avions amené des sacrifices.

Cette idée s'est appliquée à Yaakov : ayant étudié toute la Torah, qui discute de toutes les mitsvot, il a ainsi été considéré comme ayant accompli l'ensemble des 613 mitsvot.
[le Divré David]

De façon similaire, le 'Hida (Pné David) explique : Yaakov étudiait ce que dit la Torah pour chaque mitsva, or l'étude est considéré comme un acte, étant donné qu'il était prête à accomplir, il ne manquait que la réalité.
"J'ai observé les 613 mitsvot" = cela signifie : j'ai observé pour voir quand j'aurais l'occasion de faire chaque mitsva, afin de pouvoir alors l'accomplir. J'ai également appris les règles générales, les détails et les secrets de tout ce qui les concerne, et cela m'a été compté comme l'acte lui-même.

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-> On a pu voir que selon la 2e explication de Rachi, Yaakov insinuait à Essav : "Bien que "j'ai fait un séjour auprès de Lavan", j'ai observé les 613 commandements de D., et je n'ai pas suivi ses voies corrompues".

"et je n'ai pas suivi ses voies corrompues" se dit dans le verset : vélo lamadti mimaashav ara'im.
Le Arougat haBossem enseigne que nous pouvons également comprendre les paroles de Yaakov ainsi :
J'ai vécu auprès de Lavan et j'ai gardé les 613 mitsvot.
Néanmoins, j'ai peur d'Essav, du yétser ara, car "vélo lamadti" : je n'ai pas étudié assez de Torah, et ce en raison de "mimaashav ara'im" : des mauvais actes de Lavan.
En effet, Lavan trompait sans cesse Yaakov, ce qui impliquait que Yaakov travaillait plus longtemps et plus durement, qu'il n'avait pas un instant de répit, et il ne pouvait plus se consacrer à l'étude de la Torah comme il le désirait ...
Si ce n'était la malhonnêteté de Lavan, Yaakov aurait pu se dévouer à l'étude de la Torah, et il n'aurait pas eu besoin de tant s'humilier devant Essav, car lorsque la voix de Yaakov est entendue alors les mains d'Essav n'ont aucun pouvoir ...

-> Essav dit en son cœur : Puissent les jours de deuil de mon père approcher et je tuerai mon frère Yaakov" (Toldot 27,41)
Le Kli Yakar explique : "Un endeuillé ne doit pas étudier la Torah ... Essav dit qu'il souhaitait tuer Yaakov lorsque ce dernier serait en deuil pour son père, car alors il ne serait pas en train d'étudier la Torah. Puisque la Torah ne le protégera pas, il serait alors capable de le tuer."

Le Beit Israël précise que bien qu'un endeuillé peut étudier les lois liées au deuil, ce que Yaakov pouvait sûrement faire, mais cependant cela est une étude de Torah sans joie, et une telle Torah n'est pas suffisante pour protéger d'Essav.
En effet, ce n'est que lorsque nous étudions avec joie et d'un cœur heureux que nous sommes protégés de l'influence d'Essav et du yétser ara.

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-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer que Rachi utilise : "shamarti" (j'ai observé), alors que le mot qui aurait été ici le plus approprié est : "kiyamti" (j'ai réalisé).

Que vient nous apprendre l'utilisation de ce terme?

Le mot : "shamarti", peut signifier également : "J'ai attendu".
Par exemple : "shamar ét adavar", que Rachi commente : "Yaakov a attendu [avec impatience] en espérant que [le rêve de Yossef] se réaliserait" (Vayéchev 37,11).

Le 'Hatam Sofer de dire que Yaakov a réalisé toutes les mitsvot qu'ils pouvaient faire chez Lavan, et pour les autres, il attendait avec une grande impatience de pouvoir les accomplir.
Par exemple, il était impatient de revenir en Israël afin d'honorer ses parents et afin d'accompdilir les mitsvot liées à cette terre.

=> Yaakov a prévenu son frère, que par son désir intense (shamar) de faire toutes les mitsvot, il était crédité du mérite des 613 mitsvot.

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Cet enseignement du 'Hatam Sofer, donne une nouvelle compréhension d'un : "shomer Shabbath".

Ce n'est pas seulement une personne qui observe les lois relatives à ce jour, c'est surtout un état d'esprit où l'on attend avec grande impatience son arrivée, et ce à tout moment de la semaine.

Il ne suffit pas d'être un bon juif techniquement, il faut aussi y mettre son cœur, au point d'attendre avec impatience l'accomplissement des mitsvot, la volonté de Hachem.
[shomer mitsvot]

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-> "J'ai observé (shamarti) les 613 commandements de D. (mitsvot), et je n'ai pas suivi ses voies corrompues" (Rachi - Vayichla'h 32,5)

Si Yaakov a observé les 613 mitsvot, c'est évident qu'il n'a pas suivi les voies de Lavan.
Pourquoi cette répétition de Rachi?

Une personne peut accomplir toutes les mitsvot de la Torah, mais peut en même temps baigner dans la culture non-juive environnante.
Certes, nous devons avoir une technicité extérieure juive, mais nous devons surtout avoir un état d'esprit, une vécu intérieur juif.
Il ne faut pas être un non-juif, qui s'habille en juif (des mitsvot en apparence)

A l'image de Yaakov, on doit se sentir étranger (guèr), comme de passage dans ce monde et ne pas donner une importance essentielle à la matérialité, comme si nous allions vivre pour l'éternité.
Il faut se sentir guèr, dans le sens où nous aspirons à la terre d'Israël, à l'époque de la venue du machia'h où nous pourrons alors pleinement accomplir toutes les mitsvot et bénéficier d'une énorme proximité avec Hachem.
A l'inverse, nous ne devons pas être étranger aux mitsvot, mais les aimer et les rechercher avidement d'un cœur entier.

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-> D'une façon similaire, le rav Mikaël Mouyal enseigne :
Le Service d'Hachem, ce n'est pas seulement l'accomplissement pratique des mitsvot, uniquement dans des actes. C'est aussi tout un état d'esprit et de ressentie. Servir Hachem, c'est tout d'abord savoir que l'essentiel du but d'un homme sur terre est de se rapprocher de Lui. Ce n'est pas de se plaire dans ce monde en recherchant confort, plaisir et honneurs. Un juif doit savoir que la seule occupation qui ait une véritable importance, c'est le service d'Hachem. Tout le reste est insignifiant en comparaison.
De plus, il s'agit aussi de savoir que Hachem est le Seul Dirigeant. Aucun événement sur terre ne vient par hasard, ni de façon naturelle, ou en conséquence de l'effort de l'homme. Tous ces paramètres ne sont là que pour masquer le miracle. Hachem "habille" Ses miracles par une apparence naturelle, mais en réalité, Seule Sa Volonté ne se réalise.
D'autre part, servir Hachem c'est aussi accomplir les mitsvot dans le but de s'attacher à Hachem et chercher à Lui faire plaisir de tous les moyens possibles. Il ne s'agit pas de se contenter d'accomplir les mitsvot pour s'acquitter de son devoir et avoir bonne conscience, ne rien avoir à se reprocher.
Le service d'Hachem exige de la profondeur, de l'amour et de la crainte d'Hachem et rechercher les mitsvot comme on se précipiterait au devant d'un trésor. Tout cet état d'esprit fait partie intégrante du Service d'Hachem.

Malheureusement, la vision du monde des non juifs, représentée par Lavan, va à l'encontre de toute cette approche. Ainsi, un juif peut tout à fait accomplir toutes les mitsvot dans le détail de la Halakha. Et en même temps, vivre avec l'état d'esprit et la vision de vie de Lavan et des peuples qui l'entourent.
Aussi, Yaakov a trouvé nécessaire de préciser qu'en plus d'avoir respecté les mitsvot, il a aussi réussi à se préserver de l'influence de Lavan ... "Je n'ai pas appris de ses mauvais comportements".

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-> Yaakov se plaint de ce que même en ayant habité avec Lavan, et ayant vu la "dévotion" et la "ferveur" qu'il mettait à commettre toutes les fautes possibles, il n'a pas appris de lui les mitsvot avec un enthousiasme semblable.

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-> "Im Lavan garti" (j'ai vécu avec Lavan - עִם לָבָן גַּרְתִּי) : les dernières lettres ont une guématria de 100, pour nous enseigner que Yaakov a veillé à prononcer 100 bénédictions par jour.

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-> Rachi : "J'ai habité avec Lavan, j'ai observé 613 mitsvot, et je n'ai pas appris de ses mauvaises actions".

=> Le Beit Its'hak demande : Yaakov fait passer à Essav un message disant qu'il a observé 613 mitsvot avec abnégation. Est-ce qu'Essav est le Grand rabbin? En quel sens lui fait-il part de cette information?

Il répond : Rachi dit que Yaakov s'était préparé à 3 choses : offrir des cadeaux, prier ou se battre.
Le cadeau signifie : Je veux trouver grâce à tes yeux. Je ne suis pas intéressé à combattre, j'ai des bœufs et des ânes et je peux t'en donner.
Mais Yaakov lui annonce : J'ai observé 613 mitsvot, et là-dessus je ne céderai rien, même pour trouver grâce à tes yeux. Si la paix dépend du fait que je cesse d'observer les mitsvot, alors il n'y aura pas de paix.

-> Le rabbi Moché Feinstein répond de manière similaire : Yaakov a dit en préambule à Essav : Je suis quelqu'un qui observe les mitsvot, si tu veux faire la paix avec moi à cette condition, c'est parfait, mais si pour toi la paix veut dire que nous fusionnons, il n'en est pas question.

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-> Quelle importance cela avait-il aux yeux d'Essav?
Le message indiquant son respect des 613 mitsvot étaient destiné aux anges, qui devaient l'apporter à l'ange gardien d'Essav. Ces anges devaient également prier D. qu'il protège Yaakov de son frère.
[...]

Yaakov envoya des anges pour une raison supplémentaire. Dans la paracha Toldot, on peut voir que Its'hak devint aveugle parce que les anges avaient pleuré quand il se trouvait attaché sur l'autel [de la Akéda Its'hak] et que leurs larmes étaient tombées dans ses yeux.
Essav n'aurait pu revendiquer les bénédictions sans cet incident. Yaakov aurait pu dire : "Si D. ne désirait pas que je reçoive les bénédictions, pourquoi a-t-il provoqué la cécité d'Its'hak?"
Mais Essav disposait d'un autre argument de poids : "Pourquoi m'as-tu devancé en apportant la nourriture à notre père? Alors que c'est à moi qu'il l'avait demandée!"
[C'est pourquoi] Yaakov envoya des anges au-devant de l'ange gardien d'Essav. Il s'agissait des mêmes anges qui avaient pleuré lors de la Akéda.
[Méam Loez - Vayétsé 32,5-6]

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-> "20 ans que je [Yaakov] suis avec toi [Lavan] ... j'étais le jour la chaleur torride me consumait, et le gel pendant la nuit" (Vayétsé 31,38-40)

-> Le Divré 'Haïm demande : pourquoi Yaakov n'est-il pas entré dans la maison de Lavan, et ainsi être protégé des éléments gênants : du grand chaud, du grand froid.

Il répond : Yaakov n'entrait jamais dans la maison de Lavan.
Certes il a travaillé pour Lavan pendant 20 années, certes il était son beau fils, mais il préférait souffrir plutôt que d'entrer dans la maison de Lavan, comme précaution pour ne pas être influencé par Lavan.

[on apprend de là l'importance de maintenir une distance de sécurité spirituelle avec les mauvaises influences, aucun que possible]

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-> "[Yaakov] nomma l'endroit El Beit El, car c'est là que D. s'était révélé à lui tandis qu'il fuyait devant son frère" (Vayichla'h 35,7)

Le verset souligne que Hachem s'est révélé à Yaakov lorsqu'il fuyait son frère Essav.
Le Beit Israël apprend de là qu'à chaque fois que nous fuyons le yétser ara et les mauvaises influences, alors nous méritons que Hachem se révèle à nous.

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+ "J'ai séjourné auprès de Lavan ... j'ai acquis bœufs et ânes, menu bétail, serviteurs et servantes" (Vayichl'ah 32,5-6)

-> Selon le Atéret Tsvi, Yaakov fait comprendre en allusion à Essav qu'il ne devrait pas essayer de lui nuire, car sinon il en sortira gagnant.
C'est ainsi que Lavan l'a beaucoup harcelé, et en conséquence des tourments il a obtenu une immense richesse : bœufs et ânes, menu bétail, ...
"Ainsi, si Essav, tu me déteste véritablement, il serait plus intelligent de ne pas me causer d'ennuis, car je ne ferai que gagner de mes soucis".

-> Une personne doit toujours être parmi ceux qui sont poursuivis (persécutés), et non parmi ceux qui poursuivent (persécutent).
[Rabbi Abahou - guémara Baba Kama 93a]

Cette règle est tellement forte que nos Sages (midrach Vayikra rabba 27,5) affirment que même si un tsadik pourchasse un racha, Hachem portera assistance au racha, par le fait que c’est lui qui est persécuté.
[ainsi on a beau avoir de très bonnes raisons, mais le fait de persécuter quelqu'un va mettre Hachem du côté opposé!]

=> Yaakov disait à Essav, plus tu fais de moi un persécuté, plus j'aurai Hachem de mon côté qui viendra m'aider et me couvrir de bénédictions. Alors, si vraiment tu me détestes, je te conseille de ne pas m'attaquer.

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-> "J'ai fait un séjour (garti) auprès de Lavan" (Vayichla'h 32,5)

-> Une explication de Rachi est : La valeur numérique de 'garti' (גרתי) est la même que : tariyag (תריג), soit 613.
Yaakov insinuait ceci : "Bien que "j'ai fait un séjour auprès de Lavan", j'ai observé (shamarti) les 613 commandements de D. (mitsvot), et je n'ai pas suivi ses voies corrompues".

-> Rabbi 'Haïm Vital (Chaaré Kédochim) dit que par l'intermédiaire des mitsvot positives, l'homme nourrit ses 248 membres de vitalité, tandis que par l'intermédiaire des 365 mitsvot négatives, l'homme nourrit ses 365 nerfs de vitalité.
Il se trouve donc que lorsque l'homme accomplit 613 mitsvot, il préserve et sauvegarde son corps.
Nos Sages (guémara Shabbath 49a) enseignent : "L'assemblée d'Israël est comparée à une colombe. De même que les ailes de la colombe la protègent, de même les Bné Israël sont protégés par les mitsvot qu'ils accomplissent".

=> C'est le sens des paroles de Yaakov à son frère Essav : "Tu ne peux pas m'atteindre car j'accomplis les 613 mitsvot qui me protègent, de plus je les ai observés dans la difficulté et dans l'épreuve car j'ai séjourné chez Lavan durant 20 ans" [ce qui en accroît bien davantage la valeur et la force de protection].

"Un homme lutta avec lui [Yaakov], jusqu'au lever de l'aube" (Vayichla'h 32,25)

-> Rachi explique : "il lutta" (וַיֵּאָבֵק), de 2 façons :

1°/ ce verbe se traduit par : "il souleva de la poussière", du mot avak ("poussière").
Car ils faisaient jaillir, par leurs mouvements, de la poussière sous leurs pieds.

2°/ ce verbe signifie : "il s’enlaça (dans un corps à corps)", comme en araméen : "après s’être attaché (avikou)" (Sanhèdrin 63b) ou bien : "il s’y fixa (véavik) comme avec un nœud" (Mena‘hot 42a).
Lorsque 2 personnes luttent à qui fera tomber l’autre, elles s’enlacent et se serrent dans les bras l’une de l’autre.

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-> Le 'Hatam Sofer dit que ces 2 explications correspondent aux 2 moyens qu'utilisent les goyim pour nous faire du mal.

Parfois, elles cherchent à faire du mal au peuple juif en utilisant une attaque physique, en cherchant à nous réduire en poussière.
A d'autres moments, les goyim vont chercher à nous nuire en nous enlaçant, afin que nous renonçons à notre sainteté, et que nous nous assimilions.
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-> "Sauve-moi, je t’en prie, des mains de mon frère, des mains d’Essav" (Vayichla'h 32,12)
=> Pourquoi cette redondance quand il parle d’Essav? Yaacov aurait dû dire "Sauve-moi des mains d’Essav", ou bien « Sauve-moi des mains de mon frère ». Pourquoi les deux éléments sont-ils nécessaires?

-> Le Beit haLévi explique que Yaakov redoutait deux dangers différents présentés par Essav. L’un en tant qu’Essav qui agit comme un ennemi et qui menace donc sa survie physique. Et l’autre était qu’Essav se comporte fraternellement à l’égard de Yaakov.
En quoi son amabilité est-elle nuisible? Yaakov ne voulait pas qu’Essav influence négativement les membres de sa famille à travers des relations amicales.

Pourquoi Essav est-il dénommé : "frère" et également "Essav"?
Car les juifs en exil devront affronter ces 2 faces d'Essav.
Dans certains exils, les nations nous traitent comme Essav, en voulant nous tuer.
Et dans d'autres, les nations viennent vers nous comme "frère", cherchant à nous attirer vers lui afin que nous nous assimilions.

-> "Yaacov eut peur et était anxieux" (Vayichla'h 32,8)
=> À quoi font référence ces deux expressions similaires?
Le Beit haLévi écrit que Yaakov craignait de la possibilité qu’Essav le tue et était bouleversé du risque d’une proximité avec Essav.

La menace représentée par Essav était donc autant, si ce n’est pas plus, sur le plan spirituel que physique.
Le Beit haLévi poursuit son développement et montre que le danger était très subtil et ne portait pas sur un éloignement total d’Hachem et de la Torah de la part de Yaakov et de ses descendants.
Quand les 2 frères se rencontrèrent, le cœur d’Essav s’adoucit et il proposa à Yaakov de faire la route ensemble. Le Midrach (midrach Béréchit Rabba 78,14) élabore sur l’offre d’Essav : "Essav lui dit [à Yaakov] qu’il devait créer un partenariat entre les 2 mondes : le Olam Hazé et le Olam Habae.
Le Beit haLévi précise qu’Essav proposait qu’ils s’unissent et que chacun transige modérément sur son mode de vie. Essav était prêt à subventionner les établissements de Torah et en échange Yaakov devait renoncer quelque peu à son centre d’intérêt (la spiritualité), et s’impliquer davantage dans les activités mondaines.
Ainsi, Essav ne souhaitait pas déraciner complètement Yaakov de la Torah, mais uniquement affadir sa piété et sa dévotion dans son service d'Hachem.

-> Dans la réponse de Yaakov, nous pouvons constater qu’il perçut la menace spirituelle, plus subtile et dommageable représentée par Essav. Il lui dit : "J’ai habité chez Lavan, le mauvais, et j’ai gardé les 613 Mitsvot et je n’ai pas appris de ses mauvais comportements". (Rachi - Vayichla'h 32,5).

Le rav Its'hak Hutner souligne une redondance dans la dernière partie du message de Yaakov, qui semble superflue. S’il a observé toutes les Mmtsvot, il semble évident qu’il n’ait pas reproduit les mauvais comportements de Lavan!
En réalité, il est possible de garder les mitsvot même sous l’influence d’un personnage comme Lavan, en ayant des valeurs qui ne sont pas basées sur la Torah, mais sur le monde extérieur. Ainsi, Yaakov disait à Essav que Lavan n’avait pas du tout réussi à "édulcorer" son service d'Hachem. Aussi, il prévenait implicitement Essav qu’il ne parviendrait pas non plus à l’influencer.

-> Le rav Yehonathan Gefen ajoute :
Pour résumer, Essav ne menaçait pas seulement Yaakov d’une destruction physique, ni même d’un détachement total de la Torah. Il proposait "juste" d’affaiblir un peu son service divin, en infiltrant certaines valeurs extérieures à la Torah.
Le refus catégorique de Yaakov nous enseigne que de la même manière que nous devons nous efforcer de respecter toutes les mitsvot, nous devons également tenter de vivre selon des vertus parfaitement conformes à la Torah.

Cette leçon est particulièrement pertinente aujourd’hui, alors que la société occidentale menace tellement l’idéologie juive et la pratique des mitsvot. Chacun est confronté à un défi d’un niveau différent ...
De plus, souvent les valeurs prônées par la Torah prennent une seconde place dès qu’il s’agit de gagner de l’argent et de réussir dans les affaires ...

[notre yétser ara (Essav) nous fait croire qu'en diminuant légèrement notre pratique religieuse, il nous permettra de gagner bien davantage. Nous devons être vigilants à toujours mener notre vie selon les valeurs de Yaakov (représenté par nos Sages actuels), et non Essav (les valeurs de la société environnante, le tout le monde fait ça, ...).]

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-> Le Avnei Ezer trouve une 3e allusion à cette réalité, dans notre paracha.
La guémara ('Houlin 91a) enseigne que "l'homme" qui a combattu Yaakov, est apparu parfois comme un érudit en Torah (talmid 'hakham) ou parfois sous la forme d'un non-juif.

Le Avnei Ezer explique que cela représente les 2 moyens du yétser ara ou d'Essav, pour nous aborder.

Parfois, il va ouvertement essayer de nous faire trébucher et nous voler notre sainteté, tandis que d'autres fois, il va nous convaincre à trouver une explication rationnelle à notre comportement (frère, c'est pour ton bien!), au point qu'à nos yeux le mauvais devienne bon.

[on veut tous faire du bien (même les plus grands dictateurs), mais c'est seulement ce qui l'est en accord avec notre Torah, nos Sages, qui peut être considéré comme véritablement bon.

C'est pourquoi, le yétser ara essaie de se faire passer pour un rav reconnu : un érudit en Torah, et ce afin de nous proposer sa marchandise : sa définition du bien à lui.]

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-> "Vayar'ou otanou amitsrim" (Ki Tavo 26,6)

La traduction la plus fréquente est : 'Les égyptiens nous ont maltraités".

Cependant, le Alshich et ainsi que le 'Hatam Sofer remarquent que "vayar'ou" est lié au mot "ré'out", qui signifie : amical.

Les égyptiens savaient que l'amitié avec les juifs, en nous laissant rejoignent leur société est également une façon de :"nous maltraiter".

En effet, cela va avoir pour conséquence une attitude contraire à la Torah, qui va détruire notre spiritualité interne, éteindre notre attachement à Hachem, et conduire à une assimilation.

-> "Les égyptiens nous rendirent mauvais (vayaréou otanou hamitsrim) et nous affligèrent" (Ki Tavo 26,6)
Les égyptiens voulaient sciemment faire fauter les juifs pour les dépouiller de la protection Divine dont ces derniers jouissaient.
En effet, ils savaient que les juifs étaient invulnérables tant qu'ils observaient les lois de D.  [bénéficiant alors de sublimes mérites!]

[Kli 'Hemda (Bo) ; Kli Yakar (Chémot) - rapporté dans le Méam Loez Bo 10,1-2]

"Un homme lutta avec lui [Yaakov], jusqu'au lever de l'aube.
Il vit qu'il ne pouvait le vaincre et frappa au creux de sa hanche ; le creux de la hanche se luxa tandis qu'il luttait avec lui"
(Vayichla'h 32,25-26)

-> Rachi explique que l'homme en question était l'ange gardien de Essav.

-> Nous trouvons dans le 'Hochma haTorah le divré Torah suivant.
"l'aube" : cela fait allusion au moment du don de la Torah, qui a été "l'aube" de l'arrivée de la lumière spirituelle dans le monde.

L'ange (le Satan) a combattu avec Yaakov, "jusqu'au lever de l'aube", signifiant qu'il a tout fait pour empêcher que les enfants de Yaakov reçoivent la Torah.

Lorsque le Satan réalisa que : "il ne pouvait le vaincre ", il a alors tout fait pour que le peuple juif faute après avoir reçu la Torah.

Comment a-t-il réalisé cela?

"Il [le] frappa au creux de sa hanche" : durant le combat, le Satan se connecta à Yaakov.
Cela entraîna qu'une partie du Satan a été implantée en Yaakov, et cela aura pour conséquence que le érev rav a suivi le peuple juif dans le désert.

C'est ce même érev rav qui a conduit ses descendants (les juifs), à être associés à de nombreuses fautes, comme celle du veau d'or.

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+ "C'est pourquoi les enfants d'Israël ne doivent pas manger aujourd'hui encore le tendon déplacé (guid anaché)" (Vayichla'h 32,33)

-> Selon le Zohar (Vayichla'h), ce verset vient "afin d'inclure le 9 Av".

Qu'est-ce que cela signifie?

Le Shach al haTorah rapporte l'idée de la guémara (Makot 23b), que les 365 interdictions de la Torah correspondent aux 365 jours de l'année solaire.

Le Zohar (Vayichla'h) et le Targoum Yonathan ben Ouziel (Béréchit 1,27), rapportent une autre explication, en suggérant que les 365 interdictions de la Torah correspondent aux 365 nerfs principaux du corps humain.

En rapprochant ces 2 explications, nous pouvons voir une équivalence entre les interdits de la Torah, un jour spécifique de l'année, et une partie du corps humain.

Le Shach (Rabbi Shabtaï haCohen) dit que la signification du Zohar cité ci-dessus, est que le guid anaché correspond au jour du 9 Av.

Ainsi, l'interdiction de le manger, correspond à ce nerf (sciatique) et également à ce jour particulier (le 9 Av).

On peut également déduire d'ici, qu'une personne qui mange durant le jeûne du 9 Av, est considérée comme si elle avait mangé du guid anaché.

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-> Le Rimzé Rabbénou Yoël fait remarquer que le mot : גִיד (guid) a :

- un guimel (3) : renvoyant au jeûne du 3 Tichri : celui de Guédalia ;

- un youd (10) : renvoie au jeûne du 10 Tévét ;

- un dalét (4) : c'est les 4 jeûnes hors ceux liés à des fêtes (Kippour et Pourim) : 9 Av, 17 Tamouz, Guédalia, 10 Tévét ;

-> le mot :גִיד a une valeur de : 17 , renvoyant au 17 Tamouz ;

De plus, il est écrit : אֶת גִּיד הַנָּשֶׁה, le mot ét (אֶת) fait allusion à Ticha bé'Av (תשעה באב - jeûne du 9 Av) ; et c'est l'acronyme de : Taanit Esther (תענית אסתר - le jeûne d'Esther).

Ainsi, tous nos jours spécifiques de jeûne liés à notre exil se retrouvent dans l'interdiction du guid anaché.

Qu'est-ce que cela peut nous apprendre?

Cela nous enseigne que toutes nos souffrances en exil, et les jours de jeûne que cela a pu générer, proviennent du coup (matériel et spirituel), qu'a reçu Yaakov par l'ange de Essav.

Toutes nos souffrances découlent de là.

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-> Une des conséquences de cette lutte entre Yaakov et l'ange est que les juifs ne peuvent pas manger ce tendon (en partie correspondant au nerf sciatique).

-> Le Zohar dit que ce tendon est appelé : guid anaché (גִיד הַנָּשֶׁה), dont le mot : הַנָּשֶׁה, est relié au mot : נָטַשְׁתָּ, qui signifie : un oubli, un abandon.

Qu'est-ce que cela vient nous apprendre?

Cela vient nous enseigner que l'orgueil cause à une personne d'oublier Hachem, comme le dit le verset : "Alors que ton cœur s'enorgueillisse et que tu oublies Hachem ton D." (Ekev 8,14)
Selon la guémara (Sotah 5a) ce verset nous alerte à être vigilant afin d'éviter l'orgueil.

Le yétser ara essaye de nous faire devenir arrogant, orgueilleux, afin que nous en venions à oublier Hachem, ce qui est son objectif ultime.

[le Béér Moché]

Lors du combat avec Yaakov, le Satan a pu le frapper au niveau du 'guid anaché', en y laissant une blessure éternelle à ses descendants.

=> Ainsi, l'interdit que chaque juif a d'en manger, signifie que nous devons rester à l'écart de l'arrogance, qui conduit à la pire des choses : nous détacher de Hachem.

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-> Pourquoi cet ange est-t-il dénommé dans le verset : "un homme"(ich - Vayichla'h 32,25) ?

Car il a exprimé de la jalousie au sujet de Yaakov.
Puisque la jalousie est un trait de caractère humain, cet ange a été appelé : un homme.

[Shémen Afarsimon]

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-> Selon nos Sages, cet "homme" que Yaakov a combattu, était le Satan, qui est le yétser ara et l'ange gardien de Essav.

Pourquoi ne s'est-il pas aussi attaqué à Avraham et Its'hak?

Hachem nous dit : "J’ai créé le yétser ara, et J’ai créé la Torah comme antidote. Si vous étudiez la Torah, vous ne serez pas livrés dans ses mains." [guémara Kidouchin 30b]

Quelque soit notre situation spirituelle, par la lumière de la Torah, nous avons la possibilité de revenir sur le droit chemin, celui qui mène au plus proche de Hachem.

Puisque Yaakov est le Patriarche qui représente la Torah, le yéster ara n'a attaqué que lui, car il voulait retirer au peuple juif son arme la plus précieuse, la plus puissante : la Torah.

[Rav El'hanan Wasserman - Kovets Maamarim]

-> Son maître, le 'Hafets 'Haïm fait également un commentaire en ce sens.
Pourquoi est-ce que l'ange de Essav a combattu spécifiquement avec Yaakov? Pourquoi ne l'a-t-il pas fait auparavant avec Avraham ou Its'hak?

Avraham représente l'attribut de bonté (midda de 'hessed), Its'hak symbolise le service divin (la avoda), et Yaakov représente la Torah.
L'ange d'Essav pouvait tolérer la remarquable qualité de bonté, il pouvait supporter le service divin, mais il ne pouvait pas tolérer l'étude de la Torah.
Le 'Hafets 'Haïm conclut : "car la Torah est la fondation indispensable sur laquelle l'existence de la nation juive se repose. C'est pour cela que le yétser ara déclare constamment la guerre contre la Torah et ceux qui l'étudient.
Nous devons nous unir afin de mener cette guerre féroce contre lui et le vaincre!"

[comme dans toute construction, dès que les fondations sont affaiblies, tout l'édifice en paye le prix!]

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-> Le Zohar (I,171a) explique que la hanche symbolise ceux qui soutiennent la Torah. [à l'image de la hanche qui supporte tout le corps]
Quand l'ange d'Essav a compris qu'il ne pourrait pas atteindre ceux qui étudient la Torah (en faisant qu'ils délaissent leur étude), il a décidé de frapper ceux qui les soutiennent, ceux qui les aident.

[la Torah nous révèle ainsi l'immense mérite de ceux qui protègent et développent l'étude de la Torah. Ils défendent toute leur génération dans l'un des domaines où elle est le plus fragile : le seul où le yétser ara a pu frapper Yaakov.]

-> La hanche représente aussi la descendance : garante de la bonne transmission de la Torah et de nos valeurs.
C'est un domaine fragile, car malheureusement à cause de la proximité des descendants d'Essav, les juifs se laissent séduire et influencer par leur culture et leurs ambitions.
C'est ainsi que les nouvelles générations s'éloignent de l'étude de la Torah, ou du moins l'étudient avec beaucoup moins d'enthousiasme, de fierté, de joie, ...
Nous trouvons ce schéma dans la paracha : à force de proximité avec l'ange d'Essav, Yaakov reçut finalement un coup à la hanche, fragilisant ainsi une zone proche de l'endroit qui permet la descendance.
L'influence d'Essav sur les nouvelles générations (avec les avancées technologiques cette influence rentre fortement dans la maison, qui avant été un endroit préservé) est donc un autre point faible de notre génération pré-messianique.

-> Dans le Zohar (Vayichla'h 170a), nos Sages nous révèlent que l'arme qu'utilisa l'ange d'Essav (le yétser ara) pour affaiblir Yaakov est aussi cette fameuse poussière qui les entoura abondamment pendant la lutte, et qui finit par envahir le monde entier.
Le Zohar ajoute que cette poussière est différente de la terre qui peut donner des fruits : elle est plutôt comparable à de la cendre, qui n'a aucune propriété et aucune utilité.

Le Séfer miMaamakim explique que le but de l'ange d'Essav était de déstabiliser Yaakov dans son attachement aux valeurs spirituelles en essayant de l'influencer afin qu'il se rapproche de la matière. Il a tenté d'inverser les valeurs au sein du peuple juif qui allait naître de Yaakov ; il voulut donner de l'importance à tout ce qui se voit, à l'image de cette épaisse poussière, et rabaisser tout ce qui ne se voit pas, à commencer par l'effet bénéfique et constructeur de l'étude de la Torah.
En réalité, les voies d'Essav sont illusoires, et même sa précieuse poussière ne donne pas de fruit : c'est de la matière sans aucun avenir.

Cette poussière représente l'abondance matérielle, attire notre œil vers elle et nous empêche de soutenir plus intensément ceux qui étudient la Torah, car ils semblent être un investissement moins intéressant.
Nous perdons rapidement de vue que le monde ne se maintient à chaque seconde que par le souffle de ceux qui étudient, et que ceux qui les soutiennent financièrement partagent avec eux leurs mérites.
D'autre par, l'ange d'Essav s'efforce de convaincre les parents que la réussite de leurs enfants passe par l'accès à cette poussière (matérialité excessive), ce qui les éloigne finalement de l'étude de la Torah et de sa transmission.
[d'après le Néfech Yéhudi]

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-> Le corps humain est composé de 248 membres et 365 nerfs, qui correspondent aux 613 mitsvot de la Torah (248+365).

Chaque membre donne à une personne un certain niveau de force, qui dépend de la kédoucha de ce membre.
Par exemple, c'est la tête qui donne le plus de force, tandis que c'est le guid anaché qui en donne le moins.

Puisque les membres de Yaakov avaient un haut niveau de sainteté, le Satan n'a pas pu les atteindre, à l'exception du guid anaché, qui est le membre qui a le moins de kédoucha.

D'ailleurs, גִיד הַנָּשֶׁה a la même guématria que : עשו, car Essav règne sur ce membre.

[Rabbi Shalom Rokéa'h - le shar Shalom]

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-> Selon le Sforno : Tout comme Yaakov a été blessé, mais est finalement sorti vainqueur de cette lutte et capable d'accomplir des exploits encore plus grands, le peuple juif subira des défaites mais triomphera en fin de compte et inscrira à son actif des victoires et des bénédictions.

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-> A propos de l'interdiction de manger du gui hanaché (nerf sciatique), le Séfer ha'Hinoukhk écrit :
Entre autres choses, cette mitsva constitue une allusion pour les juifs que même si dans leur exil les nations et les descendants d'Essav leur infligent de nombreux tourments, ils doivent avoir confiance et ne pas se sentir perdus, car leur descendance et leur nom persistera à jamais, et viendra un sauveur qui les délivrera de la main des ennemis.
En ayant toujours cela présent à l'esprit, par la mitsva qui constituera un rappel, ils seront fermes à jamais dans leur foi et dans leur droiture.
On en trouve une allusion dans le fait que cet ange, qui a lutté avec notre père Yaakov, et qui était l'ange tutélaire d'Essav, a voulu éliminer Yaakov du monde, lui et sa descendance, et ne réussissant pas à le vaincre, il l'a blessé en lui touchant la hanche.

De même, la descendance d'Essav persécute la descendance de Yaakov, mais à la fin ils seront délivrés de leurs mains. Comme, finalement, le soleil s'est levé pour guérir Yaakov et le délivrer de la douleur, de même le soleil du machia'h se lèvera pour nous, nous guérira de nos malheurs et nous délivrera.

Le Séfer ha'Hinoukhk conclut : Cette mitsva demeure pour les juifs un rappel perpétuel de cette foi [qu'ils ne seront jamais perdus, qu'ils se maintiendront pour l'éternité, et qu'un libérateur viendra les délivrer de leurs persécuteurs].

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-> "Un homme lutta avec lui [Yaakov], jusqu'au lever de l'aube ... Il (l'ange) dit renvoie-moi car l'aube est montée"

-> Il (Yaakov) lui dit : Es-tu un voleur ou un joueur qui craint l'aube?
Il a répondu : "Je suis un ange, et depuis le jour où j'ai été créé, le moment n'était pas venu pour moi de dire le chant (chira) jusqu'à maintenant" [guémara 'Houlin 91b]

=> On apprend de là l'immense bonté de Hachem. En effet, depuis le jour où le monde a été créé, Il savait que l'ange d'Essav devrait dire la chira devant Lui uniquement ce jour-là, et ce jour-là même Il l'a fait descendre sur terre pour qu'il lutte avec Yaakov, afin de ne pas lui laisser le loisir de réfléchir avant de dire la chira, et ce afin qu'il n'aille pas accuser les juifs.
S'il avait pu réfléchir, il l'aurait certainement fait [développant et affinant un argumentaire à l'encontre des juifs].
Mais comme il est descendu, il n'a pas eu le loisir de se préparer et n'a rien pu dire du tout, parce qu'il n'avait pas bien sa prière en bouche, et ne pouvait dire que la chira.
[d'après un cours du rav David Pinto]

[combien nous devons être heureux et serein d'être entre les mains de Hachem, qui arrange en permanence tous les événements pour qu'ils nous soient le plus possible à notre avantage!
Le guid hanaché, coup du désespoir/dépit de l'ange vient symboliser et rappeler cela.]

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-> Selon Daat Zékénim miBaalé haTossefot, la raison de cette mitsva du guid hanaché, qui s'applique à l'arrière de la bête, est que les enfants de Yaakov ne se sont pas bien conduits pour avoir laissé aller seul Yaakov sans l'accompagner, et pour cette raison il a été blessé au nerf sciatique.
Hachem leur a donc interdit la consommation du nerf sciatique pour qu'ils fassent désormais attention à la mitsva.
Ainsi, nous ne devons laisser aucun juif partir seul en chemin à un moment de danger, mais l'accompagner jusqu'à un endroit où il n'y a plus de danger.

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-> Le Chla haKadoch dit que le Guid hanaché (nerf sciatique) a cette particularité d’être placé entre 5 embranchements de nerfs et artères à sa droite et 5 embranchements à sa gauche, à l’image du centre des forces du Mal (au niveau spirituel) qui est placé entre 5 ko'hot (forces) de droite et 5 ko'hot de gauche.

De plus, le nerf sciatique est proche de la brit mila car il tire sa force des taavot (désirs).
Selon le Ohr ha'Haïm hakadoch, le nerf sciatique n’a pas de goût, et il n’apporte pas de profit à l’homme.
[il est donc le symbole du yétser ara, et incarne le fait que le yétser ara est présent en nous-mêmes.]

-> Le Guid hanaché veut dire également : "le nerf qui fait oublier" (nachani ; chémot) car la présence du Mal en nous et de ses multiples propositions nous fait oublier Hachem et Sa Torah.
De plus : "naché" vient du mot nachim (les femmes) car le yetser ara utilise la taava (désir) pour nous faire croire qu’il va nous apporter du profit et nous faire oublier toute la joie que pourraient parfaitement nous apporter la Torah et les mitsvot.

Le yétser ara a attaqué Yaakov avec de la poussière nous dit la Torah (Vayéavek avak) et c’est d’ailleurs de cette manière qu’il nous attaque aussi en nous remplissant les yeux de poussière que l’on appellerait aujourd’hui : de la "poudre aux yeux" qui nous fait oublier le Emet (Vérité).
La plus grande arme du Mal : c’est le trouble, le mensonge, la diversité de la matière comparable à une tempête de poussière ; [la poussière provient de la terre et représente donc la matérialité].
Plus le Yetser arrive à disperser l’homme et à multiplier en lui toutes sortes de désirs ou d’ambitions plus il aura d’emprise sur lui.

Cependant, le yétser ara a vu qu’il ne pouvait rien contre Yaacov car le yétser ara est superficiel et Yaacov est un homme de profondeur (Gour Aryié).

-> Le Chla Hakadoch explique que puisque Yaakov a combattu l'ange qu’il a vaincu, il a alors permis de purifier le Mal de tout son vide, de tout son manque, de toute son impureté ... à tel point que le voilà prêt maintenant à dire un chant à Hachem, comme le font les anges du bien.
C’est là la force et la particularité du Klal Israël : non seulement ils peuvent rendre kadoch la matière à tel point que de petites cruches soient kodech kodachim et valent une fortune mais ils peuvent même élever le mal en le combattant et en l’affrontant jusqu’à ce que soit révélé que ce Mal lui-même n’était qu’une illusion créée par Hachem pour révéler le Bien qui est en nous, comme l’explique le Ram'hal (dans son Daat Tvounot).
Le Chla appelle cela : la klipa du Mal qui a été rendue kadoch peut s’inverser en Tov (Bien).

-> Le rav Yérou'ham Lévovitz écrit : "Rien n’est plus naturel pour les nations du monde qui incarnent cette couche de superficialité, que de détester le peuple qui doit incarner l’intériorité et le Bien.
Comme le dit la Guemara (Shabbat 89) : "Pourquoi cette montagne s’appelle Har Sinaï (qui vient du mot sin'a la haine) car depuis que la Torah est descendue, la haine contre les juifs est descendue."
Le Mal nous déteste depuis que nous avons reçu le Bien".

-> C’est pourquoi, c’est une halakha qu’Essav déteste Yaacov car l’essence de chacun d’eux est tout à fait opposée à l’autre mais il n’en reste pas moins qu’à cet instant où Yaakov a atteint la perfection et a vaincu et inversé le Mal et l’ange d’Essav, alors même Essav, ici bas, est devenu son ami et l’a embrassé de tout son cœur.
C’est là la vocation du klal Israël : révéler l’Unicité et le Bien absolu d’Hachem en montrant que la mal n’est qu’illusion et que la matière n’est qu’un kéli pour servir Hachem.
[compilation personnelle issue du Néfech Yéhoudi]

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-> "C'est pourquoi les Bné Israël ne mangent pas le nerf sciatique" (Vayichla'h 32,33)

Le 'Hizkouni commente : "Cette mitsva a été ordonnée aux juifs afin qu'ils se rappellent ce qui arriva à Yaakov lorsqu'il demeura seul après qu'il eut traversé le fleuve pour rechercher ses petites fioles. Car du fait que ses fils ne l'accompagnèrent pas, il revint en boitant, blessé à la cuisse.
Chacun en tirera une leçon afin d'être bienveillant envers son prochain, de lui prodiguer tous les bienfaits dont il a besoin tant dans le domaine spirituel que matériel."

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-> "C'est pourquoi les Bné Israël ne mangent pas le nerf sciatique jusqu'à ce jour, parce qu'il avait frappé la hanche de Yaakov, sur le nerf sciatique" (v.32,33)

=> Pourquoi la Torah ne nous demande-t-elle pas de se rappeler que Yaakov a gagné contre l'ange d'Essav? Pourquoi doit-on se souvenir spécifiquement qu'il a été blessé lors de cette bataille?

-> Les commentateurs répondent que cette mitsva nous enseigne que nous devons être prêts à perdre certains combats contre notre yétser ara. Nous ne devons pas attendre un taux de 100% de succès (le tout ou rien, qui conduit à désespérer de nous!).
Même Yaakov a été blessé dans sa lutte contre le yétser ara.
Cependant lorsque cela se produit nous devons continuer le combat, nous ne devons pas abandonner, et c'est cet état d'esprit qui est considéré comme une victoire face au yétser ara.
[rapporté par le rabbi Elimélé'h Biderman]

-> Il est écrit : "Yaakov ne sera plus désormais ton nom, mais bien Israël ; car tu as lutté (charita - שָׂרִיתָ) avec le Divin et avec les hommes et tu as triomphé (vatou'hal - וַתּוּכָל)" (Vayichla'h 32,29).
Yaakov a reçu le nom Israël (ישראל), car : "ki charita" (car tu as lutté - כִּי שָׂרִיתָ).
=> Pourquoi Yaakov n'a pas été nommé d'après le mot : "vatou'hal" (tu as triomphé). A priori c'est quelque chose de plus remarquable d'avoir gagné la bataille contre le yétser ara?

Rabbi Leibele Eiger répond qu'une personne ne peut gagner tout seul la guerre contre le yétser ara.
["le yétser ara de l’homme se dresse constamment contre lui, et si Hachem ne l’aidait pas, il ne pourrait pas le maîtriser" - guémara Soucca 52]
Lorsque nous gagnons la bataille c'est grâce à l'aide d'Hachem.
C'est pourquoi Yaakov a été appelé sur le fait d'être resté debout pendant tout le combat, car c'est la part que l'homme doit faire. [s'efforcer de toujours être actif au front de la guerre contre son yétser ara]

-> Le Zohar enseigne que chaque année à Yom Kippour, un grand débat a lieu au Ciel.
Hachem veut donner Sa bonté aux juifs, qui est Son peuple élu, mais les nations du monde protestent et affirment qu'ils ne la méritent pas.
Qui gagne alors la bataille?
Le Zohar dit qu'à Souccot nous prenons les 4 espèces, qui représentent des armes.
Le Zohar écrit : "Qui portent les armes? Celui qui a gagné la guerre".
C'est notre témoignage que nous avons gagné la guerre, et que nous serons inscrits pour une bonne année.

Les commentateurs s'interrogent : si nous avons gagné la guerre, pourquoi alors tenir toujours en mains les armes? Nous devrions les poser, symbole du fait de passer à autre chose, suite à notre victoire.

La réponse est que tant que nous combattons, nous sommes les vainqueurs.
C'est ainsi que se passe notre guerre contre le yétser ara : la victoire réside dans le fait de mener la bataille, et ainsi même si nous tombons, de toujours nous relever au plus vite et avec un maximum de motivation.

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+ "[L'homme/ange] vit qu'il ne pouvait le vaincre, et il le toucha à la hache. Et la cuisse de Yaakov se luxa tandis qu'il luttait [contre l'homme/ange]." (Vayichla'h 32,25)

-> L'ange vit que la Présence Divine secondait Yaakov et qu'il n'arriverait jamais à le vaincre ... Il frappa Yaakov à la hanche, et le coup qu'il porta était accidentel.
Certains disent qu'il le heurta si fort que l'os de la hanche de Yaakov se brisa, et que la fracture était visible.
D'autres affirment que sa hanche se déboîta.

Yaakov fut frappé de la sorte parce qu'il avait épousé 2 sœurs. Il fut donc atteint à l'endroit le plus proche de ses organes.

Selon une autre opinion, [l'ange ne fit que le toucher]. A cette époque, on avait coutume de transporter les documents importants en les attachants à la hanche. L'ange gardien d'Essav voulait s'emparer du contrat par lequel Essav avait vendu son droit d'aînesse. Il toucha donc Yaakov à la hanche, pour tenter de le détecter. Il désirait s'en saisir et le déchirer.
[le Kissé Ra'hamim écrit également en ce sens que Yaakov ne savait pas où pouvait-il cacher le contrat de vente qui avait été rédigé en bonne et due forme avec Essav. Qu'a-t-il fait? Il coupa sa chair entre sa jambe et sa hanche et déposa le contrat à l'intérieur, puis recousit sa peau qu'il enduit d'huile jusqu'à ce que la plaie soit complètement guérie. Cependant, l'ange protecteur d'Essav connaissait parfaitement la cachette de Yaakov. Ainsi il attaqua à la hanche de Yaakov afin de lui saisir le contrat. Yaakov se défendit et ne le laissa pas s'en emparer. L'ange d'Essav déversa des klipot (écorces d'impureté) sur la hanche de Yaakov, et jusqu'aujourd'hui, il est interdit pour le peuple d'Israël de manger le nerf sciatique.]

=> Ce récit peut paraître déconcertant. Comment un mortel peut-il vaincre un ange?

On peut le comprendre si l'on sait comment un ange se comporte lorsqu'il vient dans le monde physique.
Quand D. envoie un ange ici-bas, il doit prendre la forme d'un être humain, et dans ce cas, il est incapable de défier les lois de la nature.
[Il en va de même des hommes qui montent dans le monde spirituel.]
Ainsi lorsque Moché résida dans les cieux 40 jours et 40 nuits, il ne mangea ni ne dormit (Dévarim 9,9-18).
De même, quand les 3 anges vinrent rendre visite à Avraham, ils se joignirent à lui pour partager son repas (cf. paracha Vayéra).

Ici également, l'ange dut apparaître sous la forme d'un homme [dépourvu de tout pouvoir surnaturel]. Il combattit Yaakov toute la nuit.

[En principe, les anges vivent entre eux en parfaite harmonie.] Cependant, cette nuit-là, l'un d'entre eux reçut un pouvoir supérieur à tous les autres. Samaël, l'ange gardien d'Essav, triompha de tous les gardiens spirituels de toutes les autres nations. Il lutta alors contre Yaakov afin de l'assujettir également à son pouvoir. Mais le mérite de Yaakov était si grand que Samaël ne put le vaincre.

Toutes les armées célestes voulaient venir en aide à Yaakov et le sauver de Samaël. Hachem leur dit : "Ce n'est pas nécessaire. Son mérite est si grand que Samaël ne pourra le battre".
[...]

Pendant ce temps [où Yaakov luttait contre l'ange], Essav avançait avec ses hommes.
Quarante millions d'anges, venus au secours de Yaakov, l'attaquèrent sous la mannière d'une immense armée d'envahisseurs.
Certains étaient revêtus d'armures tandis que d'autres conduisaient de lourds chars de guerre. Tous étaient armées.

Ces anges attaquèrent les hommes d'Essav qui s'écrièrent : "Épargnez-nous, au nom de notre maître Essav, le fils d'Its'hak".
Les anges n'arrêtaient pas leur attaque, et les combattants s'exclamaient alors : "Il est le petits-fils d'Avraham!". Puisque rien ne changeait, ils disaient enfin : "Il est le frère de Yaakov!".
L'attaque cessa immédiatement.

Ceci se produisit 4 fois, avec chaque troupe d'anges.
Essav chuta de son cheval et fut presque piétiné. Ce fut pour lui, une nuit effrayante.

[Méam Loez - Vayichla'h 32,25]

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-> Quand Essav a vu tout le mal que ces anges lui avaient fait, à lui et à ses hommes, il a eu très peur de son frère Yaakov, et il est allé l'accueillir en paix, ainsi qu'il est écrit : "Essav courut à sa rencontre et le serra dans ses bras" (Vayichla'h 33,4).
[midrach Tan'houma haKadoum]

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"Le soleil se leva pour lui alors qu'il passa Pénouel, il boitait alors à cause de sa hanche" (Vayichla'h 32,32)

-> Dans la paracha Vayétsé, le soleil s'est couché 2 heures plus tôt en l'honneur de Yaakov afin qu'il demeure sur le mont Moriah. Après sa lutte contre l'ange, le soleil se leva 2 heures plus tôt.
Ce lever du soleil prématuré intervint spécialement pour Yaakov, afin d'apaiser sa douleur alors qu'il boitait.
C'est pourquoi la Torah dit : "le soleil se leva pour lui" = bien que le soleil se lève pour le monde entier, ce jour-là il apparut plus tôt à l'intention de Yaakov, afin de calmer sa douleur.
Tandis que le soleil guérit les blessures des tsadikim, il brûle les hommes tels qu'Essav. En effet, même les descendants d'Essav seront frappés par le châtiment divin du fait de leur conduite indigne envers les juifs.
[Méam Loez - Vayichla'h 32,32]

-> Dans son commentaire sur le guid haNaché, le Séfer ha'Hinoukh termine par :
La descendance d’Essav persécute la descendance de Yaakov, mais à la fin ils seront délivrés de leurs mains. Comme, finalement, le soleil s’est levé pour guérir Yaakov et le délivrer de la douleur, de même le soleil du machia’h se lèvera pour nous, nous guérira de nos malheurs et nous délivrera.

-> "Yaakov arriva complet à la ville de Ché'hem" (Vayichla'h 33,18)
La Torah dit qu'il était : "complet" (shalem), afin que l'on ne pense pas qu'il était devenu infirme.

Rachi commente en effet : Complet dans son corps, car guéri de sa luxation. Complet dans sa fortune : le cadeau fastueux fait à son frère ne l’ayant fait manquer de rien [étant donné le développement prolifique de son bétail. Complet dans sa Torah : son séjour chez Lavan ne lui en ayant rien fait oublier

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-> "Le soleil éclaira pour lui (Yaacov)" (Vayichla'h 32,32)

=> Nos sages se demandent pourquoi il est dit que le soleil éclaira pour Yaakov, alors qu'il brille pour tout le monde

-> En fait, on peut l'expliquer d'après une guémara (Soucca 29a) qui dit que l'éclipse solaire peut être causée pour 4 raisons. L'une d'entre elles est quand 2 frères meurent le même jour.
Or, lors du combat entre Yaakov et l'ange, Yaakov était en grand danger et sa vie était menacée. Finalement, il a vaincu l'ange et est resté vivant. Mais, puisque comme cela a été dit plus haut, Yaakov et Essav étaient destinés à mourir le même jour, si l'ange avait tué Yaakov, Essav aussi serait mort ce jour là et il se serait avéré que 2 frères seraient morts le même jour.
Un tel événement peut être la cause (spirituelle) d'une éclipse solaire. Mais comme finalement, la vie de Yaakov a été sauvée, l'éclipse a pu être évitée. De ce fait, le soleil a pu continuer d'éclairer normalement.
Cela est en allusion dans ce verset. "Le soleil éclaira pour lui" = c'est-à-dire, du fait que Yaakov a été épargné de la mort.
[Divré Yaïr]

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+ Il vit qu'il ne pouvait le vaincre, et il le toucha à la hache.

-> Hachem a dit à l'ange Mi'haël : "En voilà des façons, de rendre mon Cohen infirme!"
Il a répondu : "Maître du monde, c'est moi qui suis ton Cohen!"
D. lui a dit : "Toi, tu es mon Cohen dans le Ciel, et lui est mon Cohen sur la terre".

Immédiatement, Mi'haël a appelé l'ange Raphaël et lui a dit : "Mon ami, je t'en prie, aide-moi dans cette difficulté, car tu es préposé à la guérison, descends et guéris-le!"
[midrach Avkir]

"Yaakov envoya des anges devant lui, vers Essav son frère, vers le pays de Séïr, le champ de Edom" (Vayichla'h 32,1-3)

-> Rachi dit que les messagers de Yaakov étaient véritablement des anges (מַלְאָכִים מַמָּשׁ).

On peut noter que le mot : מַמָּשׁ (mamach = véritablement), a chacune de ses lettres qui fait allusion aux 3 anges qui ont été envoyés (selon un avis) : Mickaël, Malkiel et Chanandiel.
Nous pouvons appuyer cette idée à travers un passage de la prière, dans les bénédictions du Shéma Israël du matin dans lesquelles nous disons : "עזרת אבותינו" (ezrat avoténou = l'aide de nos ancêtres), c'est-à-dire que ce sont les anges qui ont aidé Yaakov dans la guerre contre Essav. Et lorsqu'on observe le mot עזרת (aide), il a la même guématria que le nom des 3 anges : מיכאל מלכיאל שננדיאל.

-> Selon le midrach Tan'houma, cela nous enseigne que les justes sont supérieurs aux anges, puisque Yaakov, en recherche d'émissaires, s'est permis de mander des anges pour exécuter ses ordres.

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-> Rabbi Méïr de Prémichlan explique les mots de Rachi par la michna de Pirké Avot (4,11) : "Celui qui accomplit une mitsva s'acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un accusateur."
Lorsqu'une personne réalise une mitsva, elle créée un ange qui va parler favorablement d'elle au Ciel (et inversement pour une faute).
Ainsi, les anges que Yaakov a envoyé à Essav sont ceux créés par les mitsvot qu'il a pu faire.

D'ailleurs, le terme utilisé par Rachi : véritablement (מַמָּשׁ), est l'acronyme de : "mala'him mé'mitsvot ché'assa" (les anges provenant des mitsvot qu'il a réalisé).
D'autres disent : "mimaassé mitsvot ché'assa" (des bonnes actions qu'il a faites).

-> Nos Sages enseignent : "On amène l’homme dans le chemin dans lequel il veut aller" (guémara Makot 10b - bédéré'h chéAdam rotsé lalé'hét moli'hin oto).

Qui est celui qui va le conduire et l'aider sur ce chemin?
C'est Hachem.
Si c'est ainsi, il aurait dû être écrit : "On amène" en utilisant le singulier : "moli'h oto". Pourquoi est-il employé ici la forme plurielle : "moli'hin oto".

Le Maharcha répond à cette question de la manière suivante.
Au travers chacune des pensées, des mots et des actions que nous effectuons, nous créons des anges, qui sont bons ou mauvais, selon notre choix.
C'est ainsi que le résultat de notre libre arbitre est la création d'anges, d'influenceurs (pour le bien ou le mal) de notre vie future.
Par exemple rien qu'en ayant une pensée d'aspiration positive, une volonté de faire une bonne action, on va créer des anges qui vont nous aider à accomplir cette mitsva.
[et inversement pour de mauvaises pensées!]
C'est pour cela que la forme plurielle est ici employée.

Le Séfer Lev Israël explique par exemple que si l'on se prépare correctement à la prière (ex: joie et conscience d'être en face à face avec le Maître du monde, à qui nous devons tout, et qui peut tout pour nous!), rien que par cela nous avons la possibilité de créer des anges qui vont nous aider à mieux prier.
[on voit d'ici l'importance de réaliser les mitsvot avec un bon état d'esprit, plein d'aspirations et de joie, car cela va nous aider à agir au mieux, puisque nous serons alors soutenu par de nombreux anges positifs!]

Il ajoute que les termes : "amen" et "mala'h" (ange) ont la même guématria, pour nous signifier qu'à chaque fois que l'on dit à voix haute et avec intention : "amen", alors cela a la capacité de créer un bon ange [pour nous aider, pour nous défendre auprès de Hachem].

[Yaakov a envoyé ses anges à Essav, comme pour lui prouver que bien qu'ayant été chez Lavan, il a eu de très nombreuses bonnes pensées, actions, ... qui se tiennent près à intervenir pour le défendre au Ciel, ce qui impactera toute action hostile à son égard!]

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-> Il existe 2 types d'anges : ceux créés par Hachem au début de la Création, et ceux créés par la Torah et les mitsvot que l'on réalise.

Le Maguid de Mézéritch dit que lorsqu'une personne crée des anges par sa Torah et ses mitsvot, ces anges vont la suivre en permanence.

A l'inverse, les anges qui ont été créés à la création du monde, n'ont été vus que par de rares personnes d'exception, à certains moments de l'histoire.

Le verset dit : "et des anges de D. le rencontrèrent" (Vayétsé 32,2)

Puisque ces anges ont rencontré Yaakov uniquement à ce moment, ce n'était pas ceux qui sont avec lui en permanence, et c'était donc l'autre catégorie d'anges.

Yaakov a appelé cet endroit : "Ma'hanayim", qui signifie : "2 camps", car il y avait alors 2 camps d'anges avec lui : ceux créés par ses actions, et dans un autre camp : ceux que Hachem lui a envoyé.

[Yichma'h Moché]

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-> Pourquoi Yaakov a-t-il eu le mérite d'avoir cette 2e catégorie d'anges envoyée par Hachem?

Notre Patriarche Yaakov représente la Torah, et le mérite de la Torah lui a octroyé le fait d'avoir ces anges supplémentaires.

Cela nous enseigne que si une personne suit le chemin de Yaakov, et se dévoue entièrement à la Torah, elle méritera d'être gardées par des anges.

[Rav Yonathan Steif]

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-> Yaakov a prié pour être sauvé de Essav.

Les dernières lettres des mots : "הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד" (Sauve-moi, de grâce, de la main [de mon frère] - atsilénina miyad - Vayichla'h 32,12) ont une guématria de 15.

Peut-être que cela fait allusion aux 15 années durant lesquelles Yaakov a étudié la Torah ensemble avec Avraham et Its'hak.

Ces 15 années de Torah, ont soutenu le monde, et Yaakov a alors prié d'être sauvé par leur mérite.

[Na’hal Kédoumim]

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+ "(Essav] dit : Qui sont ceux-là pour toi?
[Yaakov] répondit : Les enfants que D. a accordés à ton serviteur" (Vayichla'h 33,5)

-> A la vue des femmes et des enfants de Yaakov, il a demandé : "מִי אֵלֶּה לָּךְ" (Qui sont ceux-là pour toi?).

Les mots : "מִי אֵלֶּה" ont les mêmes lettres que le nom de D. : אֱלֹהִים (Elohim).

Essav faisait allusion à Yaakov, que tout ce qu'il a, provient de la bénédiction qu'il a reçu de Its'hak, dans laquelle Its'hak a dit : "וְיִתֶּן לְךָ הָאֱלֹהִים" (Que D. te donne [de la rosée des cieux et de l'abondance de la terre ...] - Toldot 27,28)

Yaakov lui a répondit que cela est faux, et que tout ce qu'il a pu obtenir n'est que cadeaux gratuits de Hachem, dans Son infinie bonté.
[il dit : "אֲשֶׁר חָנַן" : que D. m'a gracieusement accordé]

[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

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-> b"h, nous venons de voir que Essav a demandé à Yaakov de décliner l'identité des personnes qui étaient avec lui, et Yaakov a alors répondu : "[Ce sont] mes enfants que D. [m'] a accordés (achèr 'hanan - אֲשֶׁר חָנַן)".

On trouve un mot similaire dans la bénédiction des Cohanim : "וִיחֻנֶּךָּּ" (qu'Il te prenne en grâce).

Ce mot est exactement au milieu de cette bénédiction, avec 7 mots avant, et 7 mots après.
Cela fait allusion aux 7 années que Yaakov a travaillé pour chacune de ses femmes.

[malgré cela (14 années de travail!), Yaakov dit que s'il a pu se marier avec elles, c'est uniquement comme cadeau : par la bonté de D.

=> Combien nous devons en prendre exemple, et sans cesse remercier Hachem pour chaque petite/grande bonté dont Il nous comble.]

[le 'Hèn Tov]

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-> "Il (Yaacov) dit : ''Ce sont les enfants dont Hachem m'a gratifié''" (Vayichla'h 33,5)

=> Essav a interrogé Yaakov au sujet des femmes et des enfants. Pourquoi donc Yaacov ne parle-t-il que des enfants?

-> Le Imré Emet explique :
En fait, nos Sages disent que celui qui épouse une femme non pas pour son profit personnel mais uniquement pour le Service d'Hachem, la Torah considère comme s'il lui avait donné naissance.
Et comme Yaakov ne s'est marié que pour servir Hachem et fonder les 12 tribus, ainsi c'est comme s'il avait fait naître ses femmes, qui peuvent donc être considérées comme ses enfants.
En répondant à Essav : "Ce sont les enfants dont Hachem m'a gratifié", il incluait donc également ses épouses.

"Et Essav alla vers Ichmaël et prit pour femme Ma'halat, fille d'Ichmaël" (Toldot 28,9)

A propos de ce verset, la guémara Yérouchalmi (Bikourim 3,3) justifie le fait que toutes les fautes d'un nouveau marié ('Hatan) enseigne :
"Est-ce que Ma'halat est son nom? N'est-ce pas que son nom est Bosmat?
C'est pour nous apprendre que toutes les fautes d'Essav lui ont été pardonnées.
De là, les fautes d'un nouveau marié lui sont pardonnées."

-> En effet, le verset a modifié le vrai nom de son épouse Bosmat en Ma'halat (dérivé de Ma'hal, qui signifie : pardonner), pour nous apprendre qu'un 'hatan, même mécréant comme Essav, voit ses fautes antérieures pardonnées le jour de son mariage.

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 22) explique à ce sujet :
Alors que le jour de Kippour, nos fautes ne sont pardonnées qu'après téchouva, le jour du mariage a un pouvoir supérieur puisqu'il pardonne les fautes du 'hatan, même sans téchouva, puisque l'on sait que ni Essav, ni Ma'halat ne se sont repentis.

D'où vient donc le mérite du 'Hatan de voir toutes ses fautes effacées sans même faire téchouva?

Le mérite du 'hatan est qu'il accepte, ce jour-là, la responsabilité de ses devoirs envers son épouse.
Prendre sur lui le joug de cette responsabilité, pendant toute la durée de sa vie matrimoniale, le grandit et D. lui accorde alors les moyens d'assumer les devoirs auxquels il s'est engagé et lui efface alors toutes ses fautes.

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-> Il est enseigné dans la guémara (Shvouot 13a) que le jour de la 'houpa est appelé "Yom Kippour katane" pour le marié et la mariée. La force du jour de Yom Kippour provient de la puissance et de l'essence du jour même, qui expie les fautes.

Le rabbi Pin'has Friedman ajoute :
C'est-à-dire que l'essence de la sainteté de Yom Kippour lui-même, l'essence de la lumière qui éclaire ce jour-là, purifie et nettoie l'homme de toutes ses fautes ...

En nous apprenant cela du mariage d'Essav, la Torah transmet un fondement très important : tout juif, tel qu'il est, où qu'il soit, même s'il a commis les plus grandes fautes comme Essav le racha, dans l'intériorité de son âme, reste juif. Et lorsqu'arrivera le jour où il s'éveillera, comme par exemple, le jour de sa 'houpa où s'éveille son âme, Hachem dans Sa grande bonté lui pardonnera toutes ses fautes.
[en effet la guémara (Baba Batra 16b) rapporte : "Essav commit ce jour-là 5 fautes : il viola une jeune fiancée, il tua, il nia la résurrection des morts, il renia Hachem, et il méprisa le droit d'aînesse".
Donc si malgré cela Essav a pu obtenir un pardon de ses fautes, à plus forte raison cela est valable pour nous!]

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Essav choisit ses femmes parmi les filles de Canaan ; Ada, fille d’Elon le Hethéen et Olibama, fille d’Ana, fille de Tsivon, le Hévéen ; et Basmat, fille d’Ichmaël, sœur de Névayot. (Vayichla'h 36,2-3)

-> Rachi (v.26,3) commente : On trouve dans le midrach sur le livre de Chmouel (chapitre 17) qu’il existe 3 catégories de personnes dont les péchés sont pardonnés : celui qui se convertit, celui qui est jugé digne d’accéder à une position élevée et celui qui se marie.
Et c’est d’ici que l’on déduit le 3e cas : elle a été appelée Ma‘halat parce que, lorsqu’elle s’est mariée [avec Essav], ses péchés lui ont été pardonnés (nim‘halou).

=> À 2 reprises, la Thora parle des mariages d’Essav (dans Toldot et dans Vayichla'h).
Comment comprendre que les fautes d'une personne sont comblées le jour de son mariage, sans même qu’elle fasse techouva? [cf. rav Chmoulévitch ci-dessus]

-> Le rav Steinman (Ayéleth Hacha’har - Vayichla'h 36,2) note que le mariage est un moment propice au changement et au repentir. Ainsi, nos Sages nous enseignent que les fautes du ‘hatan sont expiées parce qu’il est très probable qu’il fasse techouva, auquel cas il est pardonné.

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-> b'h, voir également : http://todahm.com/2017/07/25/le-jour-du-mariage-jour-des-expiations

"Délivre-moi de la main de mon frère, de la main d'Eissav" (Vayichla'h 32,12)

-> L'expression "la main de mon frère" semble superflue.
Essav symbolise la Sitra Achara (forces du mal) [Zohar 3:185a], l'ange de la mort, et le yétser ara. [Baba Batra 15a]
Ainsi, à un niveau plus profond, Yaakov demandait à Hachem d'empêcher ce que symbolisait Essav de devenir son frère.
Cela explique pourquoi le verset dit : "de la main de mon frère, de la main d'Essav".
Yaakov suppliait D. de faire en sorte que le yétser ara ne devienne pas son "frère". Car parfois, à D. ne plaise, le yétser ara tente d'inciter une personne à fauter en déguisant la faute en une mitsva.
De cette façon, le yétser ara peut se lier d'amitié avec une personne et la piéger rapidement dans le péché.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

=> Notre yétser ara essaie de nous tromper en nous faisant croire qu'il est notre "frère", qu'il agit par souci pour nous, pour notre bien, alors que la vérité est tout autre.

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-> "Tu as dit : "Je te ferai assurément du bien"" (Vayichla'h 32,13)

-> Le sens profond du verbe hébreu doublé "Je ferai assurément du bien" [étév étiv] est que la bonté de la bienfaisance divine doit être apparente.
En effet, les expressions de la bonté divine sont parfois dissimulées, et parfois, elles sont tellement cachées que, au contraire, les expressions divines de bonté peuvent sembler préjudiciables, puisque la bonté intérieure est cachée.
En revanche, lorsque D. accomplit des actes manifestes de bonté à l'égard d'une personne, la bonté est révélée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

=> Yaakov a demandé à D. que Sa bonté nous soit toujours apparente.

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-> "Tu as dit : "Je te ferai assurément du bien"" (Vayichla'h 32,13)

Pourquoi la Torah dit-elle : "Je ferai assurément du bien" ?
Hachem accorde Sa bonté à la nation juive et Sa générosité aux autres nations également. La différence entre les deux, cependant, est que lorsque D. confère de la bonté au peuple juif, Il le fait pour son bénéfice.
En revanche, lorsqu'Il fait du bien aux autres nations, qui s'opposent aux valeurs juives, c'est à leur détriment, comme il est dit : "Il rétribue ceux qui Le haïssent, en face, pour les faire périr" (Vaé'hanan 7,10). Ainsi, la bonté qu'ils reçoivent n'est pas vraiment à leur avantage.
En revanche, lorsque D. confère des bienfaits au peuple juif, c'est vraiment pour son bien.
C'est pourquoi le verset ajoute le mot "assurément", pour nous enseigner que la bonté de D. nous est accordée pour notre bénéfice.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]