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"Yaakov envoya des anges devant lui, vers Essav son frère, vers le pays de Séïr, le champ de Edom" (Vayichla'h 32,1-3)

-> Rachi dit que les messagers de Yaakov étaient véritablement des anges (מַלְאָכִים מַמָּשׁ).

On peut noter que le mot : מַמָּשׁ (mamach = véritablement), a chacune de ses lettres qui fait allusion aux 3 anges qui ont été envoyés (selon un avis) : Mickaël, Malkiel et Chanandiel.
Nous pouvons appuyer cette idée à travers un passage de la prière, dans les bénédictions du Shéma Israël du matin dans lesquelles nous disons : "עזרת אבותינו" (ezrat avoténou = l'aide de nos ancêtres), c'est-à-dire que ce sont les anges qui ont aidé Yaakov dans la guerre contre Essav. Et lorsqu'on observe le mot עזרת (aide), il a la même guématria que le nom des 3 anges : מיכאל מלכיאל שננדיאל.

-> Selon le midrach Tan'houma, cela nous enseigne que les justes sont supérieurs aux anges, puisque Yaakov, en recherche d'émissaires, s'est permis de mander des anges pour exécuter ses ordres.

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-> Rabbi Méïr de Prémichlan explique les mots de Rachi par la michna de Pirké Avot (4,11) : "Celui qui accomplit une mitsva s'acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression s’acquiert un accusateur."
Lorsqu'une personne réalise une mitsva, elle créée un ange qui va parler favorablement d'elle au Ciel (et inversement pour une faute).
Ainsi, les anges que Yaakov a envoyé à Essav sont ceux créés par les mitsvot qu'il a pu faire.

D'ailleurs, le terme utilisé par Rachi : véritablement (מַמָּשׁ), est l'acronyme de : "mala'him mé'mitsvot ché'assa" (les anges provenant des mitsvot qu'il a réalisé).
D'autres disent : "mimaassé mitsvot ché'assa" (des bonnes actions qu'il a faites).

-> Nos Sages enseignent : "On amène l’homme dans le chemin dans lequel il veut aller" (guémara Makot 10b - bédéré'h chéAdam rotsé lalé'hét moli'hin oto).

Qui est celui qui va le conduire et l'aider sur ce chemin?
C'est Hachem.
Si c'est ainsi, il aurait dû être écrit : "On amène" en utilisant le singulier : "moli'h oto". Pourquoi est-il employé ici la forme plurielle : "moli'hin oto".

Le Maharcha répond à cette question de la manière suivante.
Au travers chacune des pensées, des mots et des actions que nous effectuons, nous créons des anges, qui sont bons ou mauvais, selon notre choix.
C'est ainsi que le résultat de notre libre arbitre est la création d'anges, d'influenceurs (pour le bien ou le mal) de notre vie future.
Par exemple rien qu'en ayant une pensée d'aspiration positive, une volonté de faire une bonne action, on va créer des anges qui vont nous aider à accomplir cette mitsva.
[et inversement pour de mauvaises pensées!]
C'est pour cela que la forme plurielle est ici employée.

Le Séfer Lev Israël explique par exemple que si l'on se prépare correctement à la prière (ex: joie et conscience d'être en face à face avec le Maître du monde, à qui nous devons tout, et qui peut tout pour nous!), rien que par cela nous avons la possibilité de créer des anges qui vont nous aider à mieux prier.
[on voit d'ici l'importance de réaliser les mitsvot avec un bon état d'esprit, plein d'aspirations et de joie, car cela va nous aider à agir au mieux, puisque nous serons alors soutenu par de nombreux anges positifs!]

Il ajoute que les termes : "amen" et "mala'h" (ange) ont la même guématria, pour nous signifier qu'à chaque fois que l'on dit à voix haute et avec intention : "amen", alors cela a la capacité de créer un bon ange [pour nous aider, pour nous défendre auprès de Hachem].

[Yaakov a envoyé ses anges à Essav, comme pour lui prouver que bien qu'ayant été chez Lavan, il a eu de très nombreuses bonnes pensées, actions, ... qui se tiennent près à intervenir pour le défendre au Ciel, ce qui impactera toute action hostile à son égard!]

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-> Il existe 2 types d'anges : ceux créés par Hachem au début de la Création, et ceux créés par la Torah et les mitsvot que l'on réalise.

Le Maguid de Mézéritch dit que lorsqu'une personne crée des anges par sa Torah et ses mitsvot, ces anges vont la suivre en permanence.

A l'inverse, les anges qui ont été créés à la création du monde, n'ont été vus que par de rares personnes d'exception, à certains moments de l'histoire.

Le verset dit : "et des anges de D. le rencontrèrent" (Vayétsé 32,2)

Puisque ces anges ont rencontré Yaakov uniquement à ce moment, ce n'était pas ceux qui sont avec lui en permanence, et c'était donc l'autre catégorie d'anges.

Yaakov a appelé cet endroit : "Ma'hanayim", qui signifie : "2 camps", car il y avait alors 2 camps d'anges avec lui : ceux créés par ses actions, et dans un autre camp : ceux que Hachem lui a envoyé.

[Yichma'h Moché]

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-> Le Métsoudat David demande pourquoi les anges ont dû être envoyés du Ciel. En fin de compte, le miracle s'est produit lorsque l'armée est devenue aveugle et a été conduite au roi de Yisroel. À quoi servaient les malachim ?

L'Alter de Slabodka dit qu'il existe un principe :
Pour qu'Hachem accomplisse un miracle et sauve les juifs d'un danger, il faut d'abord qu'ils soient calmes. Ils doivent avoir confiance en Hachem et ne pas ressentir de peur. Si une personne est hystérique ou si elle se sent désespérée, son salut ne peut pas lui être envoyé.

On peut l'appliquer à notre paracha :
il est d'abord écrit (v.32:2-3) que Yaakov "se mit en route, et des anges d'Hachem vinrent à sa rencontre. En les voyant, Yaakov dit : 'Voici le camp d'Hachem', et il nomma l'endroit Ma'hanaïm".
Lorsque Yaakov se mit en route, il avait peur d'Essav ; Hachem ne pouvait donc pas lui envoyer un salut miraculeux. Hachem devait d'abord le calmer. Pour ce faire, Il lui montra un camp d'anges (mala'him) qui l'escortaient pendant qu'il marchait. Une fois que Yaakov a vu qu'il avait un entourage céleste, il a été réconforté. Il était désormais prêt à faire ce qu'il fallait pour affronter Essav et recevoir le salut d'Hachem.

[chacun selon son niveau spirituel, nous devons arriver à retirer nos craintes en mettant notre confiance en Hachem, et alors grâce cela on permet à Hachem de nous aider à se délivrer de notre difficulté. ]

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-> Pourquoi Yaakov a-t-il eu le mérite d'avoir cette 2e catégorie d'anges envoyée par Hachem?

Notre Patriarche Yaakov représente la Torah, et le mérite de la Torah lui a octroyé le fait d'avoir ces anges supplémentaires.

Cela nous enseigne que si une personne suit le chemin de Yaakov, et se dévoue entièrement à la Torah, elle méritera d'être gardées par des anges.

[Rav Yonathan Steif]

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-> Yaakov a prié pour être sauvé de Essav.

Les dernières lettres des mots : "הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד" (Sauve-moi, de grâce, de la main [de mon frère] - atsilénina miyad - Vayichla'h 32,12) ont une guématria de 15.

Peut-être que cela fait allusion aux 15 années durant lesquelles Yaakov a étudié la Torah ensemble avec Avraham et Its'hak.

Ces 15 années de Torah, ont soutenu le monde, et Yaakov a alors prié d'être sauvé par leur mérite.

[Na’hal Kédoumim]

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+ "(Essav] dit : Qui sont ceux-là pour toi?
[Yaakov] répondit : Les enfants que D. a accordés à ton serviteur" (Vayichla'h 33,5)

-> A la vue des femmes et des enfants de Yaakov, il a demandé : "מִי אֵלֶּה לָּךְ" (Qui sont ceux-là pour toi?).

Les mots : "מִי אֵלֶּה" ont les mêmes lettres que le nom de D. : אֱלֹהִים (Elohim).

Essav faisait allusion à Yaakov, que tout ce qu'il a, provient de la bénédiction qu'il a reçu de Its'hak, dans laquelle Its'hak a dit : "וְיִתֶּן לְךָ הָאֱלֹהִים" (Que D. te donne [de la rosée des cieux et de l'abondance de la terre ...] - Toldot 27,28)

Yaakov lui a répondit que cela est faux, et que tout ce qu'il a pu obtenir n'est que cadeaux gratuits de Hachem, dans Son infinie bonté.
[il dit : "אֲשֶׁר חָנַן" : que D. m'a gracieusement accordé]

[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou]

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-> b"h, nous venons de voir que Essav a demandé à Yaakov de décliner l'identité des personnes qui étaient avec lui, et Yaakov a alors répondu : "[Ce sont] mes enfants que D. [m'] a accordés (achèr 'hanan - אֲשֶׁר חָנַן)".

On trouve un mot similaire dans la bénédiction des Cohanim : "וִיחֻנֶּךָּּ" (qu'Il te prenne en grâce).

Ce mot est exactement au milieu de cette bénédiction, avec 7 mots avant, et 7 mots après.
Cela fait allusion aux 7 années que Yaakov a travaillé pour chacune de ses femmes.

[malgré cela (14 années de travail!), Yaakov dit que s'il a pu se marier avec elles, c'est uniquement comme cadeau : par la bonté de D.

=> Combien nous devons en prendre exemple, et sans cesse remercier Hachem pour chaque petite/grande bonté dont Il nous comble.]

[le 'Hèn Tov]

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-> "Il (Yaacov) dit : ''Ce sont les enfants dont Hachem m'a gratifié''" (Vayichla'h 33,5)

=> Essav a interrogé Yaakov au sujet des femmes et des enfants. Pourquoi donc Yaacov ne parle-t-il que des enfants?

-> Le Imré Emet explique :
En fait, nos Sages disent que celui qui épouse une femme non pas pour son profit personnel mais uniquement pour le Service d'Hachem, la Torah considère comme s'il lui avait donné naissance.
Et comme Yaakov ne s'est marié que pour servir Hachem et fonder les 12 tribus, ainsi c'est comme s'il avait fait naître ses femmes, qui peuvent donc être considérées comme ses enfants.
En répondant à Essav : "Ce sont les enfants dont Hachem m'a gratifié", il incluait donc également ses épouses.

"Et Essav alla vers Ichmaël et prit pour femme Ma'halat, fille d'Ichmaël" (Toldot 28,9)

A propos de ce verset, la guémara Yérouchalmi (Bikourim 3,3) justifie le fait que toutes les fautes d'un nouveau marié ('Hatan) enseigne :
"Est-ce que Ma'halat est son nom? N'est-ce pas que son nom est Bosmat?
C'est pour nous apprendre que toutes les fautes d'Essav lui ont été pardonnées.
De là, les fautes d'un nouveau marié lui sont pardonnées."

-> En effet, le verset a modifié le vrai nom de son épouse Bosmat en Ma'halat (dérivé de Ma'hal, qui signifie : pardonner), pour nous apprendre qu'un 'hatan, même mécréant comme Essav, voit ses fautes antérieures pardonnées le jour de son mariage.

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 22) explique à ce sujet :
Alors que le jour de Kippour, nos fautes ne sont pardonnées qu'après téchouva, le jour du mariage a un pouvoir supérieur puisqu'il pardonne les fautes du 'hatan, même sans téchouva, puisque l'on sait que ni Essav, ni Ma'halat ne se sont repentis.

D'où vient donc le mérite du 'Hatan de voir toutes ses fautes effacées sans même faire téchouva?

Le mérite du 'hatan est qu'il accepte, ce jour-là, la responsabilité de ses devoirs envers son épouse.
Prendre sur lui le joug de cette responsabilité, pendant toute la durée de sa vie matrimoniale, le grandit et D. lui accorde alors les moyens d'assumer les devoirs auxquels il s'est engagé et lui efface alors toutes ses fautes.

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-> Il est enseigné dans la guémara (Shvouot 13a) que le jour de la 'houpa est appelé "Yom Kippour katane" pour le marié et la mariée. La force du jour de Yom Kippour provient de la puissance et de l'essence du jour même, qui expie les fautes.

Le rabbi Pin'has Friedman ajoute :
C'est-à-dire que l'essence de la sainteté de Yom Kippour lui-même, l'essence de la lumière qui éclaire ce jour-là, purifie et nettoie l'homme de toutes ses fautes ...

En nous apprenant cela du mariage d'Essav, la Torah transmet un fondement très important : tout juif, tel qu'il est, où qu'il soit, même s'il a commis les plus grandes fautes comme Essav le racha, dans l'intériorité de son âme, reste juif. Et lorsqu'arrivera le jour où il s'éveillera, comme par exemple, le jour de sa 'houpa où s'éveille son âme, Hachem dans Sa grande bonté lui pardonnera toutes ses fautes.
[en effet la guémara (Baba Batra 16b) rapporte : "Essav commit ce jour-là 5 fautes : il viola une jeune fiancée, il tua, il nia la résurrection des morts, il renia Hachem, et il méprisa le droit d'aînesse".
Donc si malgré cela Essav a pu obtenir un pardon de ses fautes, à plus forte raison cela est valable pour nous!]

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Essav choisit ses femmes parmi les filles de Canaan ; Ada, fille d’Elon le Hethéen et Olibama, fille d’Ana, fille de Tsivon, le Hévéen ; et Basmat, fille d’Ichmaël, sœur de Névayot. (Vayichla'h 36,2-3)

-> Rachi (v.26,3) commente : On trouve dans le midrach sur le livre de Chmouel (chapitre 17) qu’il existe 3 catégories de personnes dont les péchés sont pardonnés : celui qui se convertit, celui qui est jugé digne d’accéder à une position élevée et celui qui se marie.
Et c’est d’ici que l’on déduit le 3e cas : elle a été appelée Ma‘halat parce que, lorsqu’elle s’est mariée [avec Essav], ses péchés lui ont été pardonnés (nim‘halou).

=> À 2 reprises, la Thora parle des mariages d’Essav (dans Toldot et dans Vayichla'h).
Comment comprendre que les fautes d'une personne sont comblées le jour de son mariage, sans même qu’elle fasse techouva? [cf. rav Chmoulévitch ci-dessus]

-> Le rav Steinman (Ayéleth Hacha’har - Vayichla'h 36,2) note que le mariage est un moment propice au changement et au repentir. Ainsi, nos Sages nous enseignent que les fautes du ‘hatan sont expiées parce qu’il est très probable qu’il fasse techouva, auquel cas il est pardonné.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2017/07/25/le-jour-du-mariage-jour-des-expiations

Les mitsvot de la mère influencent les enfants

+++ Les mitsvot de la mère influencent les enfants :

"Il leva ses yeux et vit les femmes et les enfants et dit : "Qui sont ceux-là pour toi?" II répondit : "Ce sont les enfants dont D. a gratifié ton serviteur." " (Vayichla'h 33,5)

-> Le 'Hafets 'Haïm demande ce qu'Essav voulait dire lorsqu'il a demandé qui étaient les femmes et les enfants. Ne pouvait-il pas voir qu'il s'agissait des femmes et des fils de Yaakov?

Il répond qu'Essav a vu les enfants de Yaakov se tenir dans l'admiration et le respect de leur père, ce qui n'est pas courant chez les gens comme lui. Cela l'a beaucoup impressionné et il lui a demandé comment il avait pu élever des enfants de la sorte.

Yaakov répondit que tout cela était grâce aux 3 mitsvot spéciales que les femmes juives sont tenues d'accomplir : la 'hallah, la nidda et les bougies de Shabbath.
C'est ce que suggèrent les mots "hayeladim acher 'hanan" (הַיְלָדִים אֲשֶׁר חָנַן - les enfants dont D. a gratifié), le mot : 'hanan pouvant être un acronyme pour : 'halla, ner (bougies), nidda".

"Yaakov resta seul" (Vayichla'h 32,25)

-> Le guémara ('Houlin 91a, citée par Rachi) raconte que Yaakov est resté seul après avoir transféré sa famille et ses biens de l'autre côté de la rivière parce qu'il avait oublié de petites fioles et qu'il était revenu les chercher.

Le Arizal explique que tout ce qu'une personne possède, aussi insignifiant soit-il en apparence, lui est donné dans le cadre de la mission de sa vie, et que le fait de le dédaigner témoigne d'un mépris pour le Ciel.

Le 'Hidouché haRim ajoute que cela est d'autant plus vrai en ce qui concerne les talents, les compétences et les bonnes qualités d'une personne. Il faut veiller à ne pas en abuser (les utiliser en mal) et à ne pas les atrophier (ne pas les utiliser en bien comme on pourrait le faire).

"[L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" " (Vayichla'h 32,30)

Après avoir vaincu le Satan (l'ange-gardien d'Essav), Yaakov a reçu le nom : Israël.
Lorsqu'on ajoute la valeur numérique de "Yaakov" (182 - יַעֲקֹב) à celle de "Satan" (359 - שָׂטָן), on obtient la valeur du nom "Israël" (541 - יִשְׂרָאֵל).

=> Le Satan dit à Yaakov : "Pourquoi demandes-tu mon nom ?
A présent que le nom Israël t'a été donné, tu peux connaître mon nom [en déduisant la valeur numérique de Yaakov de celle d'Israël].
Pourquoi donc le demandes-tu?"

Source (b"h) : dvar Torah du Ramatayim Tsofim (repris dans le mayana chel Torah)

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-> En demandant à l'ange de Essav (qui est connu sous les noms de : Satan ou de yétser ara) son nom, Yaakov a voulu connaître sa nature profonde, sa spécificité, afin de mieux le gérer à l'avenir.

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 18) enseigne que l'ange lui a répondu :
- ma spécificité est d'aveugler les gens de façon à ce qu'ils n'enquêtent pas sur moi et ne se posent pas de questions, et par cela, j'ai le pouvoir de les induire en erreur. Car, dès l'instant où ils enquêteront et se poseront des questions à mon sujet, ils ouvriront leurs yeux et je perdrai alors tout mon pouvoir de les faire trébucher.
- on ne peut pas me définir par un nom (contrairement aux autres créations), car je n'ai aucune réalité, et je ne suis qu'illusion et imagination.
Tous les plaisirs de ce monde, ne sont que des mirages illusoires destinés à tromper les hommes. Tant qu'ils évoluent dans l'obscurité, ils restent persuadés d'avoir découvert la plus formidable source de jouissances.
Mais à l'instant même où un éclair de lucidité les traverse, ils prennent tout à coup conscience d'avoir été bernés par des illusions irréelles.
Il faut faire un effort de clairvoyance pour garder à l'esprit les paroles du roi Salomon : "vanité des vanités ; tout est vanité!" (Kohélet 1,2), et qu'en fin de compte : "La conclusion de tout le discours est : Crains D. et observe Ses Commandements, car c'est là tout l'homme" (Kohélet 12,13).

-> Le rav Leib Chasman répond d'une manière similaire, en rapportant la guémara (Sotah 3a) qui affirme qu'une personne ne faute que lorsque vient en elle une "esprit de folie" (roua'h chtout).
Ainsi, derrière le fait que le yétser ara nous affirme : "Pourquoi demandes-tu mon nom?", ce tient l'idée que par essence, il souhaite que nous agissons sans utiliser toutes nos capacités de discernement, d'objectivité, laissant alors de la place à "l'esprit de folie".
[le yétser ara, connaissant nos points faibles, va utiliser la meilleure stratégie du moment, comme par exemple : nous endormir par de la paresse ou de la peur ; nous vendre du rêve (ex: de l'argent!, de l'honneur!), qui va nous faire perdre la tête. Une fois que les commandes de notre vie sont libres, il se fait une joie de les prendre pour faire comme bon lui semble!]

-> "[L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" "
Le 'Hatam Sofer dit que l'ange gardien de Essav avait pour mission d'enseigner à Yaakov et à ses descendants, l'importance de devoir se tenir autant que possible à distance des réchaïm, et de tout ce que cela représente.
Même demander son nom à un racha, c'est déjà une perte de temps et une prise de risque!

-> Le Ramban commente : A quoi cela peut te servir d'avoir mon nom, car si tu m'appelles en cas de besoin, ni je te répondrais, ni je te sauverais.
En effet, c'est uniquement Hachem qui pourra t'être utile.
[le yétser ara fait copain copain jusqu'à ce que nous tombions dans la faute (donne moi ton nom, mon copain!), et ensuite il devient notre accusateur auprès du Ciel sur nos fautes]

Le Netsiv dit que Yaakov savait que le nom d'un ange change selon sa mission.
Cependant, il voulait savoir son nom à ce moment précis, afin de pouvoir faire appel à cette force particulière en cas de besoin.
A cela, l'ange a répondu que Yaakov n'avait pas besoin de cette connaissance, car il prie à Hachem. Or, celui qui compte sur D. n'a pas besoin d'autres alternatives pour être sauvé.

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-> "Yaakov resta seul et un homme combattait avec lui" (Vayichla'h 32,25)
Le midrach (Béréchit rabba 77,3) commente : "L'homme qui a combattu avec Yaakov était l'ange protecteur d'Essav, nul autre que le mauvais penchant (yétser ara) qui pousse l'homme à la faute".

-> "[L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?" " (Vayichla'h 32,30)

-> Le Panim Yafot explique que la différence entre le nom "Yaakov" (182 - יַעֲקֹב) et le nom "Israël" (541 - יִשְׂרָאֵל), on obtient la valeur numérique du nom "Satan" (359 - שָׂטָן).
Ceci fait allusion au fait que chaque fois que l'homme repousse le mauvais penchant, sans 'inverser en tendance positive pour le servir, cet homme porte le titre de "Yaakov".
Cependant lorsque l'homme mérite de conquérir son mauvais penchant et de l'inverser en bien, alors il peut unir le nom שָׂטָן (Satan) avec יַעֲקֹב (Yaakov), ce qui donne pour résultat le mot : יִשְׂרָאֵל (Israël).

Ainsi immédiatement après avoir eu le mérite de vaincre l'ange d'Essav, le yétser ara, c'est-à-dire l'ange d'Essav, dit à Yaakov : "On ne t'appellera plus du nom de Yaakov, mais d'Israël" = une fois qu'il parvint à vaincre et à inverser la force du Satan en bien, ce dernier validera alors son service Divin et le protégera. Il devient ainsi apte à être appelé Israël. [nom symbolisant un état plus méritant que celui de Yaakov]

=> Nous allons développer ci-après ces 2 points :
- Les noms Yaakov & Israël
- Inverser la force du yétser en bien

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+ Les noms Yaakov & Israël :

-> "Ton nom ne sera plus Yaakov, mais Israël sera ton nom" (Vayichla'h 35,10)
La guémara (Béra'hot 12b-13a) commente : Ceci ne veut pas dire que le nom de Yaakov est déraciné, mais plutôt que le nom Israël est maintenant son nom principal, tandis que le nom Yaakov, lui, devient secondaire.

-> Lorsque Yaakov a combattu avec l'ange d'Essav, le yétser ara, ce dernier lui dit : "On ne t'appellera plus Yaakov, mais Israël" (Vayichla'h 32,29). Ce n'est pourtant pas ce que dit Hachem à Yaakov : "D. lui dit : ton nom est Yaakov" (Vayichla'h 35,10).
Nous apprenons d'ici que l'ange d'Essav a voulu remplacer définitivement le nom de Yaakov par le nom Israël, afin que le nom de Yaakov ne soit plus mentionné.
=> Pourquoi cela?

Le 'Hatam Sofer nous éclaire sur ce point :
"Nous savons que cet ange était l'ange d'Essav, le Satan.
Pour pouvoir annuler la force du Satan, il faut que les 2 noms soient liés : celui de Yaakov, écrit de façon pleine avec la lettre vav : יעקוב, ainsi que le nom Israël(יִשְׂרָאֵל) ... car ces 2 noms ont, au total, pour valeur numérique de 729, qui équivaut aux mots : "kéra Satan" (déchira [les accusations du] Satan - קרע שטן). [(kira - déchirure)]

Avec uniquement le nom Israël, nous ne pourrions pas tenir devant le Satan ... Nous avons besoin des 2 noms Yaakov et Israël ...
Ainsi, l'ange voulut-il déraciner le nom de Yaakov définitivement. Cependant, Hachem n'a pas voulu effacer définitivement le nom de Yaakov, afin que nous puissions avoir en nous la force d'affronter l'ange d'Essav, le Satan, et de l'annuler".

-> La guémara dit : "Maintenant son nom principal, tandis que le nom Yaakov, lui, devient secondaire".
Le nom Israël fait allusion à l'intégrité du peuple d'Israël par lui-même (sans le comparer à d'autres), et c'est celui-ci le principal.
En revanche, si nous ne nous plaçons pas au niveau du nom "Israël", que notre stature spirituelle diminue, alors notre niveau se rabaisse à celui au du nom : Yaakov (qui vient de "ékev" = le talon, la partie la plus basse du corps de l'homme).
Dans ce dernier cas, en l'absence de mérites propres, alors Hachem nous estime en comparaison des autres nations, et nous sommes alors relativement intègres.

=> Nos Sages disent que c'est pour cela que l'ange d'Essav était contre le maintien du nom "Yaakov", même de façon secondaire. Il souhaitait l'effacer définitivement afin que ne subsiste uniquement le nom "Israël" : ceci dans le but que le peuple d'Israël ne puisse être innocenté lorsqu'il se tient au niveau de Yaakov.
Toutefois Hachem a accentué le nom "Yaakov" ("Ton nom est Yaakov") et il ne sera pas effacé = c'est ainsi que même si le peuple juif n'atteint pas le niveau d'intégrité du nom "Israël", mais qu'il se situe seulement au niveau du nom "Yaakov", il sera malgré tout jugé favorablement en comparaison avec les autres nations.

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+ Inverser la force du yétser en bien :

-> "Quel est l'homme fort? Celui qui conquiert son penchant" (Pirké Avot 4,1)
Le Baal Chem Tov déduit du langage de cette michna et commente : "Quel est l'homme fort"? Nous apprenons de cela qu'il existe plusieurs hommes forts, mais parmi eux, un est plus fort que tous les autres. Car la question, en fait est : qui est le véritable homme fort parmi les forts?

Le Baal Chem Tov explique qu'il existe 2 façons de combattre le mauvais penchant :
1°/ en le repoussant et en se séparant de lui afin d'éviter toute tentation de fauter. L'homme le repousse avec honte et lui dit : "Pars d'ici et ne trouble pas mes pensées avec des paroles qui vont contre la Torah".
2°/ la 2e façon de combattre le mauvais penchant ne consiste pas à simplement le repousser, mais à le conquérir et à l'inverser en bien.
Par exemple : si le yétser ara vient et éveille notre tentation envers des choses de ce monde, il faut prendre ses envies qui se sont éveillées et les utiliser dans l'étude de la Torah ou pour prier le Créateur dans la joie et l'allégresse de l'âme.

De même, si le mauvais penchant éveille en nous la jalousie envers notre prochain, nous devons utiliser cette émotion afin de jalouser les serviteurs de Hachem et à travers cela, élever notre niveau, ainsi qu'il est dit : "La jalousie des Sages multiplie la sagesse" (guémara Baba Batra 21a).
C'est précisément à ce sujet que la michna demande : quel est l'homme fort? C'est-à-dire lequel de ces 2 chemins est le meilleur? Faut-il repousser le mauvais penchant ou bien conquérir le mauvais penchant et l'inverser en bien?

Le Baal Chem Tov répond :
"Lorsque l'homme repousse le mauvais penchant et s'en sépare, il n'est malgré tout pas à l'abri. En effet, le mauvais penchant attend son heure, et au moment opportun, lorsqu'il sent une faiblesse, revient de nouveau pour le tenter, sachant parfaitement que cette fois-ci, l'homme n'aura pas la force de le repousser.
Ainsi la meilleure façon pour l'homme de combattre le mauvais penchant est de se servir de lui en le conquérant, d'inverser cette pulsion en bien et de l'utiliser pour le service Divin.
De cette manière, le yétser ara ne reviendra pas pour tenter de novuveau l'homme, mais au contraire, il l'élèvera dans son service Divin. Tel est, en réalité, le sens de cette michna."

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"Il [Yaakov] dit : "Je ne te laisserai partir que tu ne m'aies béni"
Il [l'ange] dit : "Quel est ton nom?"
Il répondit : "Yaakov"
Il dit : "Il ne sera plus dit que ton nom est Yaakov, mais Israël" (Vayichla'h 32,27-29)

-> Le rav Chmouël Yaakov Roth (Chir Yédidout) fait le commentaire suivant :
En réalité, au moment où l'ange allait partir, Yaakov a saisi l'occasion de recevoir une bénédiction d'un ange de D., ce qui est une occasion rare.
L'ange voulait signifiait à Yaakov : "Afin de te bénir, j'ai besoin de ton nom et de celui de ta mère. En effet, avoir uniquement ton nom Yaakov n'est pas suffisant, et tu dois t'appeler : "Israël" afin de recevoir ma bénédiction".

Or, la guématria du nom : Israël (יִשְׂרָאֵל) est de 541, et elle est équivalente à : "Yaakov ben Rivka" (יעקב בן רבקה).

=> C'est pourquoi, les Bné Israël sont toujours prêts à recevoir les bénédictions d'En-Haut, puisque leur nom (Bné Israël) témoigne de notre Patriarche Yaakov, fils de Rivka, ce qui est la manière correcte de demander une bénédiction.

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+ "Il ne sera plus dit que ton nom est Yaakov mais Israël, car tu as lutté avec le Divin et avec les hommes et tu as triomphé" (Vayichla'h 32,29)

-> Le rav Mordé'haï Friedlander pose la question suivante : Pourquoi est-ce que Hachem a modifié le nom de Yaakov à partir du mot : "sharita" (tu as lutté - שָׂרִיתָ), et non pas du mot : "tou'hal" (tu as triomphé - תּוּכָל)?
En effet, beaucoup de gens se battent, mais on ne retient que ceux qui triomphent!

Il répond que la grandeur de Its'hak a résidé dans sa persévérance à combattre l'ange. En effet, peu importe qu'il allait l'emporter ou pas, pour lui l'essentiel était de donner tout ce qu'il pouvait dans la bataille.
L'appellation : "Israël" met en avant que pour un juif, le plus important est le : "tu as lutté" (sharita), et non pas le : "tu as triomphé" (tou'hal).

Il en est de même pour chacun d'entre nous, puisque nous devons faire face à l'ange d'Essav : le yétser ara.
Nous devons tout faire pour lui opposer une résistance la plus forte, tandis que l'issue du combat ne dépend pas de nous, puisque dans les mains de D.

[Its'hak a combattu toute la nuit jusqu'à l'aube, en référence au fait que le yétser ara est une réalité que dans ce monde obscur. Mais dès que la lumière du monde de vérité apparaît, alors il disparaît immédiatement.]

-> Le 'Hatam Sofer commente que le nom : "Israël" (ישראל) contient les mêmes lettres que : "rosh li" (ראש לי – j’ai une tête). A l'opposé, le mot : Yaakov (יעקב) fait référence au talon (ékev).
C'est ainsi qu'en changeant le nom de Yaakov en Israël, Hachem a accordé au peuple juif la capacité de s'élever du point le plus bas (le talon), au point le plus haut (la tête).
Un juif a la capacité d'atteindre des hauteurs spirituelles phénoménales, mais pour cela, il doit combattre les forces du mal qui se trouvent à l'extérieur et en lui-même, essayant constamment de le faire tomber.

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-> "On n'appellera plus ton nom Yaakov mais Israël" (Vayichla'h 32,29)

=> Même une fois que Hachem ait changé le nom de Yaakov en Israël, la Torah continue encore à l'appeler Yaakov. Contrairement à Avraham qui changea définitivement de nom, de Avram à Avraham. Pourquoi cette différence?

-> Rabbi Israël de Koznitz explique que le nom "Yaakov" qui vient du mot "Ekev", le talon, évoque l'humilité et la modestie. Ce nom caractérise le Juif quand il se considère petit et "en-bas", à l'image du talon. En revanche, le nom "Israël", qui signifie ''Tu as vaincu l'ange'', évoque la grandeur et la force du Juif, qui peut se montrer même plus fort que des anges.
Bien que l'humilité soit une qualité fondamentale, elle peut connaître une dérive. Elle n'est pas souhaitable dans le cas où un homme se sent si bas et si petit qu'il pense ne pas mériter et ne pas être à la hauteur de servir Hachem. Il se sent si bas et si faible qu'il ne trouve pas en lui la force et le courage de résister au mauvais penchant et le vaincre.
C'est pourquoi, l'humilité de "Yaakov" doit être complétée par la grandeur, le courage et la force de Israël. Car chaque juif doit connaître son importance et ses forces pour avancer avec confiance et surmonter courageusement les épreuves du mauvais penchant et le dominer. Néanmoins, même s'il se doit d'avoir cette attitude de bravoure et de grandeur, malgré tout il ne doit jamais se séparer de son humilité. Car même s'il fait preuve de force et de grandeur d'âme pour vaincre son penchant et servir Hachem, malgré tout, il doit toujours considérer qu'il ne sert pas encore Hachem du mieux qu'il puisse et savoir également que tout ce qu'il réussi à faire, il ne peut le réaliser que grâce à l'Aide d'Hachem, et pas par ses propres moyens uniquement.

Ainsi, même une fois qu'il prend le nom de Israël, quand il a fait preuve de courage et de détermination, en ayant surmonté tous les embûches dans son Service de Hachem, il ne doit pas se séparer du nom de Yaakov et savoir toujours rester humble, et ne pas se sentir plus important et plus grand que les autres du fait de cette force.
Il doit rester à sa place et savoir qu'il ne fait que son devoir et il ne le fait même pas encore à la hauteur de ce qu'il devrait. Et même cela, il ne peut le faire que grâce à l'aide que Hachem lui apporte. Aussi, il n'a pas à en tirer d'orgueil.

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-> Pourquoi Yaakov a-t-il besoin de la bénédiction de l'ange tutélaire d'Essav?

Le Séfer "Guévourot Yaakov" l'explique ainsi :
Quand la bénédiction vient d'un bon ange, il y a de nombreux accusateurs qui demandent qu'elle ne s'applique pas.
Mais quand la bénédiction vient d'un ange qui est lui-même accusateur et mauvais, comme l'ange tutélaire d'Essav, cette bénédiction se réalise sans aucun accusateur, parce qu'il n'y a pas qui accuser à propos de cette bénédiction, qui a été donnée par l'ange d'Essav.
=> C'est pourquoi Yaakov lui a demandé une bénédiction complète qui n'entraînera aucune espèce d'accusation.

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+ [L'ange] dit : "Pourquoi demandes-tu mon nom?"

-> Ne sais-tu pas que les anges n'ont pas de nom fixe?
Notre nom correspond à notre mission. Si D. envoie un ange pour guérir (rapha) un malade, le nom de cet ange est automatiquement Raphaël.
Si un ange a pour mission d'aider (azar) quelqu'un, son nom est Azriel.
C'est pourquoi nos noms changent constamment. Je ne puis te donner mon nom. Il ne te sera d'aucune utilité, car demain il aura déjà changé.

De plus, il n'est pas bon qu'un ange dévoile son nom, car cela risque de susciter l'orgueil. Les hommes parleraient de nous et décriraient les miracles que chacun accomplit. Or nous n'agissons pas de notre propre volonté, nous ne sommes que des envoyés de Hachem. Tout ce que nous faisons dépend de la volonté Divine.
[Méam Loez - Vayichla'h 32,30]

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+ Ne cherchez pas l'aide des anges, mais seulement celle d'Hachem :

-> Et Yaakov demanda : "Maintenant, dis-moi ton nom", et il dit : "Pourquoi demandez-vous mon nom?" (Vayichla'h 32,30)

-> Selon le séfer Imré Noam :
Yaakov a demandé à l'ange son nom afin de pouvoir l'appeler en cas de besoin et demander son aide. Cependant, nous savons qu'il n'est pas convenable de demander de l'aide aux anges, car on ne doit demander de l'aide qu'à Hachem.
En effet, Hachem ressent la douleur de peuple juif (Yéchayahou 63,9), et par conséquent, Il vient nous aider dans les moments de souffrance.
Les anges, en revanche, ne ressentent pas notre douleur.

C'est la signification du verset : "Al tivté'hou binédivim" (ne vous fiez pas aux donateurs - (Téhilim 146,3). Cela signifie qu'il ne faut pas compter sur l'aide d'autres personnes.
"béven adam" (dans les hommes) = Cela signifie qu'il ne faut pas compter sur les anges, qui sont appelés "adam", comme le disent nos Sages (Yérouchalmi Yoma 1:5) : lorsque le pasouk dit qu'aucun adam n'est autorisé à se trouver dans le Ohel Moed, cela signifie que même aucun ange n'est autorisé à s'y trouver.
[ les anges sont également appelés "adam" dans Yé'hezkel 1,8 et Daniel 10,16 ]
"ché'én lo téchoua" (qui n'ont pas d'aide) = ils ne peuvent pas nous aider parce qu'ils ne ressentent pas notre douleur.

Ainsi, après que Yaakov eut demandé son nom à l'ange, celui-ci répondit : "Pourquoi demandes-tu (tichal) mon nom?". Le mot "tichal" peut être un acronyme pour "adam ché'én lo téchoua".
On ne peut pas demander à un mala'h de nous aider. Seul Hachem le peut.
Le verset dit ensuite : "Vayikra Yaakov chem hamakom" (et Yaakov appela le nom du lieu). Cela signifie qu'il a prié pour "Hamakom", pour Hachem seul.
[ l'endroit" (הַמָּקוֹם) = c'est en fait Hachem (comme nous le récitons dans la Haggada de Pessa'h, dans le passage Barou'h Hamakom) qui est l'Endroit du monde. ]

C'est également le sens du verset : "Achré ché'eél Yaakov bé'ezro" (il est digne d'éloges celui qui est aidé par le D. de Yaakov - Téhilim 146,4).
L'ange a révélé à Yaakov qu'il ne devait chercher de l'aide qu'auprès d'Hachem. Par conséquent, le verset dit que l'on devrait imiter Yaakov et ne chercher de l'aide qu'auprès de Lui.

"Yaakov arriva sain et sauf à la ville de Chékhem"  (vayavo Yaakov chalèm Chékhem - Vayichla'h 33,18)

Le Bnei Yissakhar fait remarquer que les lettres du mot : שלם (chalèm = sain et sauf) sont les initiales :
-> de : שם (chèm = le nom) ;
-> de : לשון (lachon = le langage) ;
-> et de : מלבוש (malbouch = un vêtement).

Yaakov n'a changé ni son nom, ni sa langue, ni ses vêtements, bien qu'il ait habité très longtemps chez Lavan et qu'il ait tissé des liens d'amitié avec Essav.
Malgré tout, il est resté chalem : sain et sauf, parfait.

=> La perfection d'un juif tient à sa fermeté dans sa résolution de ne pas changer ces 3 choses.

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Le midrach (chémot Rabba 1, 28) et le Yalkout (paracha Emor) nous enseignent que ce qui a évité l'assimilation (et qui a sauvé) le peuple juif en Egypte est le fait qu'ils avaient : "gardé leurs noms, leur langue et leurs habitudes vestimentaires".

Ne vous découragez pas à cause d’un échec spirituel

"Si Essav vient au camp et le frappe, le reste du camp sera sauvé" (Vayichla'h 32,9)

-> Le séfer Divré Israël cite son grand-père, le rav Yé'hezkel de Kouzmir, qui enseigne sur ce verset :
Si quelqu'un échoue à un défi spirituel et tombe dans sa avodat Hachem, il ne doit pas s'inquiéter outre mesure ou se laisser aller au désespoir. Le yétser ara veut qu'il abandonne afin de le conduire à d'autres échecs. [il est là avant pour nous faire tomber, et ensuite pour nous attrister, faire rester au sol plutôt que de se relever et continuer à avancer de notre mieux (nous ne sommes pas des anges, la téchouva est là). ]
L'important est de s'inquiéter de l'avenir et de veiller à ce que cela ne se reproduise pas. On doit essayer de s'améliorer en matière de Torah, de téchouva et de joie de vivre.

Le yétser ara est comme les voleurs. Il pousse une personne à trébucher et à commettre un petit péché. Il la pousse ensuite à devenir déprimée et à sombrer dans le désespoir à cause de cette seule faute. Puisqu'elle est si déprimée, elle ne peut pas fonctionner et elle est trop faible pour se garder de commettre de plus en plus fautes. (ex: puisque je suis quelqu'un d'aussi mauvais spirituellement, alors autant que je profite! ; le désespoir nous fait avoir peu d'ambition pour notre spiritualité)
C'est la mauvaise chose à faire. Au contraire, après avoir commis une faute, on doit se renforcer dans la Torah et les mitsvot et se protéger contre les mauvaises actions à l'avenir. Si on ne laisse pas le yétser ara nous éloigner du droit chemin, on s'améliorera à l'avenir et rectifiera la faute que l'on a commise.

C'est ce que nous enseigne ce verset. Le Zohar (Toldot 144b) dit qu'Essav représente le yétser ara.
Yaakov dit que si Essav arrive dans un camp et le frappe, c'est-à-dire si le yétser ara fait trébucher une personne et lui fait transgresser une faute, la personne ne doit pas se désespérer.
Au contraire, "le camp restant sera sauvé", ce qui signifie que l'on doit travailler sur soi-même pour l'avenir avec ce que l'on a encore.
De cette façon, on peut à la fois rectifier le passé et s'améliorer pour l'avenir.

"Yaakov arriva complet à la ville de Ché'hem" (Vayichla'h 33,18)

-> La guemara (Shabbath 156a) mentionne 7 corps célestes : חמה , נוגה ,כוכב , לבנה , שבתאי , צדק , מאדים , le soleil, Vénus, Mercure, la lune, Saturne, Jupiter et Mars.
[les noms des planètes sont : Saturne (shabtaï), Vénus (nogah), Jupiter (tsédek), Mercure (kokhav), Mars (ma'adim), Lune (lévana) et le Soleil ('ḥama)]
Le rav Shimshon d'Ostropoli (Nitsotsé Shimshon - Vayichla'h) cite le Rambam (dans son Moré Névo'him) selon lequel 4 de ces planètes מורים על הטובה , indiquent le bien ( חמה ,נוגה , כוכב , צדק ) et 3 le mal ( מאדים , שבתאי et לבנה ).
Ces 3 apportent la destruction : שבתאי au corps, לבנה à la Torah et מאדים à l’argent.
Rachi (Vayichla'h 33,18) commente sur ויבא יעקב שלם (vayavo Yaakov shalèm) que Yaakov était intègre physiquement (alors qu’il se remettait de la blessure infligée par l’ange d’Essav ), financièrement (bien qu’il ait donné des cadeaux à Essav) et dans son limoud, étude (dont il n’a rien oublié ).
Par conséquent, שלם a les 1ères lettres de מאדים , לבנה , שבתא.

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-> Une allusion se trouve dans le mot שלם , acronyme de ממון , לימוד , שלדה , c'est-àdire : le squelette faisant référence au corps physique, au limoud et à l’argent.
Une autre allusion se trouve dans le trait de Yaakov, le אמת (Mikha 7,20), qui est l'acronyme de : אברים , ממון , תורה , les membres (se référant au corps), l’argent et la Torah.

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-> Le 'Hida (Dvach Léfi .מערכת ח , 7,) écrit qu’Hachem nous a donné le kidouch ha'hodech (sanctification du mois), le shabbat et la mila (circoncision) pour neutraliser ces 3 forces négatives : שבתאי , מאדים et לבנה .
La mitsva de chabbat est sous le domaine de שבתאי . En fait, les 3 premières lettres de שבתאי épellent שבת .
Roch ‘hodech est sous le domaine de la לבנה car il dépend de la lune lorsque nous déterminons ראש חודש.
Enfin la מילה est liée à מאדים car la guémara (Shabbath 156a) dit que celui qui naît sous cette influence astrale qui versera du sang, comme un mohel par exemple.
Les Grecs voulaient abolir ces 3 mitsvot afin que nous soyons sous la domination de ces 3 mauvaises étoiles.

"Essav dit : "J'ai beaucoup". " (Vayichla'h 33,9)

Alors que Yaakov dit : "J'ai tout", Essav ne dit jamais qu'il a "tout.

Tout ce qu'il possède n'est jamais assez et il désire toujours davantage : "Celui qui a une mesure en veut deux". (=> plus on a, plus il nous manque ...)
Yaakov, quant à lui, est satisfait de son sort : ce qu'il a, c'est déjà "tout" et il ne désire pas davantage.
[Rachi : c'est beaucoup plus que ce dont j’ai besoin.]

Dans le même sens, le Rav Eliyahou Lopian avait l'habitude d'expliquer au nom du 'Hafets 'Haïm, les paroles du roi David : "... ceux qui cherchent D. ne manqueront jamais de ce qui est bon." (Téhilim 34,11).
Comment cela se peut-il? Ne voyons-nous pas souvent des êtres vertueux souffrant de la faim et de nombreux tourments?

La réponse est : tout est affaire d'attitude.
Acceptant leur lot sans récrimination ni plainte, ces gens ne sentent aucun manque.

A ceux qui cherchent véritablement D., rien ne fait défaut.

Source (b"h) : compilation issue du "mayana chel Torah" du rav Friedman et du "Talelei Oroth" du rav Rubin

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+ "Ceux qui aspirent à D. ne manquent de rien" (Téhilim 34,11)

-> Le rav Eliyahou Lopian expliquait :
Il n'a jamais été dit que les hommes fidèles à D. possèdent concrètement tout le bien, puisque la réalité prouve quotidiennement que la plupart d'entre eux n'ont effectivement pas de grandes richesses ... Cependant, selon les Téhilim, ces hommes ne manquent d'aucun bien, car ils savent se satisfaire de leur condition.

C'est en ce sens que le roi Salomon dit (Michlé) :
- "Le tsadik mange et apaise sa faim ..." = c'est-à-dire qu'il se rassasie de ce qu'il possède.
[ Selon la définition des Pirké Avot (1,4) : "Quel est l'homme qui est riche? Celui qui est heureux de ce qu'il possède".
"L'homme est tenu de bénir D. pour le mal [qui le frappe], de la même manière qu'il Le bénit pour le bien" (michna Béra'hot 9,5) = selon rabbi Shmelké de Nikolsbourg, il s'agit d'éprouver un tel contentement de son sort, au point de ne plus voir la difficulté que renferment les épreuves (je suis dans les mains de papa Hachem tout ne peut être que pour mon bien!). ]

- alors que : "... le ventre des réchaïm leur fait défaut" = comme s'il leur manquait un second ventre pour combler leur désir.
Même lorsque toutes leurs convoitises sont comblées, ces hommes restent à jamais insatisfaits, car il leur manquera toujours un "ventre" pour jouir davantage.

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-> Le rav Wolbe (Alé Chour) enseigne que : cela renferme une leçon essentielle pour tout homme intègre dans ses aspirations spirituelles : ne jamais laisser les excès matériels prendre place dans son foyer, afin que ses objectifs ne soient jamais de posséder "beaucoup", mais seulement d'avoir absolument "tout", car ce "tout" signifie vivre à proximité de Hachem, se rapprocher toujours plus de Son Créateur.

"J'ai habité avec Lavan" (Vayichla'h 32,4)

-> Rachi d'expliquer ces paroles de Yaakov : "Et j'ai observé les 613 commandements sans apprendre de ses mauvaises actions."

-> Le rabbi Méir Shapiro de Lublin de dire que Yaakov se plaint intérieurement :
J'ai certes observé les 613 commandements, mais je n'ai pas appris de Lavan à accomplir les mitsvot avec un enthousiasme semblables au sien lorsqu'il commet ses mauvaises actions.

-> On a demandé un jour au 'Hidouchei haRim : "Pourquoi les réchaïm réussissent si bien dans leurs mauvaises voies? Le mensonge ne devrait pas pouvoir exister!"

Il a répondu : "Les réchaïm agissent certes pour le mensonge, mais ils le font avec conviction.
Les bnei Israël, accomplissant les mitsvot, agissent certes pour la vérité mais ils ne le font pas avec toute l'ardeur voulue ..."

 

Source (b"h) : le "mayana chel Torah" du rav Friedman