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La vie après la mort

+ La vie après la mort :

"Elles rempliront vos maisons ... comme vos pères et vos grands-pères n'en ont pas vu depuis le jour où ils sont venus sur la terre" (Bo 10,6)

-> Pourquoi insister sur le fait que les ancêtres des égyptiens n'ont jamais connu un fléau d'une telle ampleur ?

Le Sfat Emet interprète cela comme signifiant que ces ancêtres ont été témoins de cette plaie de sauterelles, ainsi que les autres plaies, ayant été amenés sur la scène pour voir de première main leurs descendants recevoir leurs justes punitions.
[l'idée est incroyable, Hachem a fait revivre les ancêtres des égyptiens pour qu'ils puissent assister au déroulement des plaies! ]

On trouve un précédent à cette idée dans le Zohar (Béchala'h 58b), qui enseigne qu'à la fin des jours, les réchaïm de tous les temps seront amenés à rencontrer leur ultime chute lors du siège de Jérusalem annoncé par les prophètes.

Une idée parallèle se trouve également dans le Zohar (Béchala'h 53a), selon laquelle Avraham et Yaakov ont été autorisés à voir la sortie d'Egypte de près.

De même, lorsqu'un juif célèbre un événement (juif), ses parents décédés sont invités à y participer.
En revanche, Hachem ne partage pas avec eux la nouvelle de la souffrance de leurs enfants. [Zohar - Pin'has 218b]

Le Sfat Emet suggère que la raison d'être de cette formule pourrait être l'enseignement de la guémara (Kidouchin 40a) selon lequel le projet non réalisé d'une personne juste d'accomplir une bonne action lui est reconnu comme s'il avait été exécuté, alors que son intention de fauterne l'est pas.
Dans le cas d'une personne racha, c'est l'inverse qui est vrai.
Toute action accomplie, bonne ou mauvaise, trouve ses racines dans l'ascendance de son auteur, car telle est la pérennité de nos intentions. Il s'ensuit que lorsqu'un juif s'engage dans une action méritoire, ses ancêtres, qui ont le mérite d'en avoir planté les graines, sont récompensés par leur participation, même s'ils ne l'ont pas personnellement concrétisée.
Les fautes d'intention qui ne se manifestent que dans leur descendance ne sont pas retenus contre eux.
En revanche, les réchaïm reçoivent le traitement inverse. Ils sont pris à partie pour leurs mauvais desseins perpétrés par leurs descendants, alors que leurs bonnes intentions ne leur sont pas du tout attribuées.

"Ce sera pour toi un signe sur ton bras et un rappel entre tes yeux" (Bo 13,9)

-> Le Rachbam écrit que, bien que la loi orale nous dise que ces mots se réfèrent à la mitsva des tefillin, le sens littéral est celui que nous trouvons dans des expressions similaires dans le Tana'h (Chir haChirim 8,6), le souvenir de de la sortie d'Egypte doit être constamment présent à notre esprit, comme s'il s'agissait d'un bracelet souvenir ou d'un bijou (précieux).

"Hachem passa par-dessus la porte (d'entrée) et Il n'a pas permis au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper" (Bo 12,23)

-> Le rav Barou'h de Mézhibozh (cité dans Botsina D'Néhora) explique ce verset en citant le midrach (Chir Hachirim rabba 5,3) qui dit qu'Hachem nous demande de Lui ouvrir une petite ouverture, de la taille du chas d'une aiguille, et qu'Il ouvrira ensuite pour nous une énorme porte de la taille d'une grande chambre.
Cela signifie que nous devons faire un petit effort de notre côté et qu'une fois que nous l'aurons fait, Il s'occupera du reste.

En Egypte, Hachem a vu que le peuple juif était tombé à un bas niveau et qu'il n'était même pas capable de faire cette petite ouverture. Par conséquent, Il n'a pas attendu que nous fassions notre part et Il a fait la première ouverture.
Ainsi, le verset dit qu'Il "a passé la porte", c'est-à-dire qu'Il a ignoré notre ouverture et l'a faite lui-même.

Avoir du bita’hon est notre trésor

+ Avoir du bita'hon est notre trésor :

"Parle, Je t'en prie (daber na) aux oreilles du peuple : qu'ils demandent chacun à son ami et chaque femme à son amie des ustensiles d'argent et de ustensiles d'or" (Bo 11,2)

-> La guémara (Béra'hot 9a) déclare : Le mot "na" (נָא) évoque toujours une demande. Hachem a dit à Moché : "Je te demande d'aller dire aux Bné Israël d'emprunter aux égyptiens des objets d'or et d'argent afin qu'ils ne disent pas que j'ai promis à Avraham que sa descendance serait asservie, et je l'ai fait, mais j'ai ensuite dit qu'ils repartiraient avec un grand trésor, et je ne l'ai pas fait".

Les commentateurs ont du mal à comprendre cela. Hachem n'avait-il besoin de leur donner ce trésor que pour que les nations ne disent pas qu'il n'a pas tenu sa promesse? N'avait-Il pas à accomplir Sa promesse de toute façon?

Le rabbi de Lisk (séfer A'h Pri Tévoua) répond que lorsque le peuple juif a quitté l'Egypte, il avait une émouna complète en Hachem et en Moché. Ils ont fait pleinement confiance à Hachem et l'ont suivi dans le désert aride avec la foi inébranlable qu'Il les mènerait vers un bon endroit, et Hachem a témoigné qu'Il se souviendra toujours de leur bita'hon inébranlable en Lui.
[ voir Yirmiyahou 2,2 : "Ainsi parle Hachem [au sujet des Bné Israël] : "Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu me suivais dans le désert, dans une région inculte" ]

En vérité, personne n'est plus riche que celui qui possède la émouna et le bita'hon.
Le 'Hovot haLévavot écrit que celui qui possède du bita'hon est dix fois plus riche qu'un alchimiste qui sait comment transformer la poussière en or. La raison en est que cet alchimiste sera toujours inquiet que le gouvernement découvre qu'il transforme la poussière en or. Il a également peur de tomber malade et de ne pas pouvoir profiter de sa richesse. Même s'il possède tout l'argent du monde, il n'est pas certain d'en tirer le moindre bénéfice.
En revanche, celui qui a du bita'hon est toujours convaincu qu'Hachem s'occupera de tous ses besoins.

Étant donné que le peuple juif avait du bita'hon lorsqu'il a quitté l'Egypte, il était très riche. Hachem s'en rendit compte et sut qu'Il avait tenu Sa promesse de leur accorder la richesse.
Même s'ils n'avaient pas de richesse monétaire, le bita'hon qu'ils avaient valait bien plus.
Cependant, les nations du monde ne le savaient pas et ignoraient que la promesse pouvait être accomplie de cette manière. C'est pourquoi Hachem a dit à Moché qu'il devait dire au peuple de prendre littéralement des trésors aux égyptiens afin que les non-juifs ne pensent pas qu'il n'avait pas tenu sa promesse.

La raison pour laquelle Hachem leur a demandé d'emprunter l'or et l'argent était qu'ils ne devaient pas les acquérir de manière soudaine et absolue. Puisqu'ils ne faisaient que l'emprunter, ils devaient s'inquiéter que les égyptiens puissent les poursuivre pour les récupérer, et ils devaient renforcer encore plus leur bita'hon qu'Hachem les sauverait.
Ce n'est qu'après la chute des égyptiens qu'ils réalisèrent qu'ils garderaient les trésors et qu'ils leur appartenaient depuis qu'ils les avaient pris.

-> Le rav Moché de Lelov explique que la raison pour laquelle Hachem a dit à Moché que le peuple devait emprunter les ustensiles en or et en argent, plutôt que de les prendre directement, était qu'il devait être "endetté" auprès des Égyptiens et qu'il aurait ainsi peur de retourner en Égypte à cause de sa dette.
[en enlevant ce plan B, cette option, ils ne restaient plus qu'un échappatoire à l'armée d'égyptien venant sur eux et la mer agitée de l'autre, ils devaient s'en remettre de tout cœur à Hachem. ]

Le bétail s’en alla de lui-même

+ Le bétail s'en alla de lui-même :

"Notre bétail également partira avec nous, pas un sabot ne restera, car nous en prendrons pour servir Hachem notre D. ; et nous ne saurons pas avec quoi servir Hachem jusqu'à notre arrivée là-bas" (Bo 10,26)

-> Pharaon dit que le bétail devrait être laissé en arrière [en Egypte] (v.10,24), mais Moché répond que "notre bétail aussi ira avec nous".

Le 'Hatam Sofer explique que Moché disait que le bétail "partira" de lui-même. Ceci est similaire à ce que nous trouvons dans le midrach, où il est dit que la vache d'Eliyahou est allée d'elle-même pour être sacrifiée sur l'Autel (mizbéa'h) et sanctifier le nom d'Hachem.
Lorsque Moché a déclaré qu'il ne resterait pas un seul sabot, il a dit : "Les vaches et les moutons prendront leurs propres pieds et sortiront d'Egypte. Ils ne voudront pas rester là une minute de plus!"

Le verset dit ensuite "car nous en prendrons pour servir Hachem". Cela signifie que nous (le peuple juif) apprendrons du [comportement du] bétail comment adorer Hachem avec une forte volonté et une messirat néfech.

Parler des miracles crée d’autres miracles

+ Parler des miracles crée d'autres miracles :

"Afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils comment Je me suis joué de l'Egypte, et Mes signes que J'ai mis parmi eux, et vous saurez que Je suis Hachem" (Bo 10,2)

-> Le séfer Noam Elimélé'h explique que lorsque Hachem accomplit un miracle pour peuple juif et fait preuve de miséricorde à notre égard en vainquant nos ennemis, Son attribut divin de miséricorde est éveillé et mis à notre disposition à l'avenir.
Lorsque des situations similaires se présenteront plus tard et que nous serons à nouveau confrontés à des ennemis qui souhaitent nous faire du mal, Hachem les détruira en utilisant le même attribut de miséricorde qui a déjà été éveillé.

Il explique que lorsque le verset dit : "afin que tu racontes aux oreilles de ton fils et du fils de ton fils comment Je me suis joué de l'Egypte", l'intention est que lorsque nous racontons ce récit à nos enfants (comme lors du Séder de Pessa'h), la compassion d'Hachem sera éveillée et Il détruira tous leurs ennemis qui veulent leur faire du mal.

 

Emouna selon laquelle Hachem pourvoirait à nos besoins dans le désert

+ Emouna selon laquelle Hachem pourvoirait à nos besoins dans le désert :

"Le peuple prit sa pâte alors qu’elle n’était pas encore levée, les restes liés dans leurs vêtements, sur leurs épaules" (Bo 12,34).

-> Le séfer Zéra Kodech demande pourquoi est-il nécessaire de préciser que la pâte était sur leurs épaules. Quelle différence cela fait-il à la façon dont ils la portaient?
Il répond que la Torah nous dit que la nourriture qu’ils emportèrent d'Egypte n’avait aucune importance pour eux. Ils la jetèrent sur leurs épaules comme on le fait pour une chose sans importance, car ils avaient pleinement confiance en Hachem pour subvenir à leurs besoins dans le désert et ne pensaient pas qu’il était vraiment important de veiller sur leur nourriture.

Les chiens créés par sorcellerie

+ Les chiens créés par sorcellerie :

-> Le midrach (Tan'houma Béchala'h 2) nous raconte que lorsque Moché voulut sortir les ossements de Yossef du Nil (juste avant de quitter l'Egypte), il écrivit les mots "Alé Chor" sur un morceau de bois et le jeta dans le fleuve.
Selon un autre avis, cité dans le Yalkout Chimoni (Béchala'h, siman 227), il écrivit sur un morceau d'argile le nom explicite d'Hahem, le jeta dans le fleuve et de suite en jaillit le cercueil de Yossef.

Cependant, le Yalkout continue et nous rapporte des propos étonnants.
Il y avait là-bas 2 chiens, créés par des tours de magie, qui aboyaient après Moché. Moché se dit : de vrais chiens n'aboient pas, mais de faux chiens, créés de toutes pièces par sorcellerie, agissent ainsi. C'est ce qui est dit : "Pas un chien n'aboiera contre les bné Israël" (Bo 11,7).

Or comment Moché sut-il que ces chiens avaient été créés par sorcellerie? Si c'est parce qu'ils aboyèrent, c'est incompréhensible, car justement ce sont les vrais chiens, qui aboient.

Les commentateurs expliquent que l'exil eut lieu par la faute de médisance de Yossef sur ses frères. Tant que la faute n'était pas réparée, impossible de délivrer les bné Israël d'Égypte.

D'après cette explication, le Zéra Béré'h nous dévoile un secret remarquable : pourquoi les chiens aboyèrent-ils à l'encontre de Moché, pourquoi l'empêchèrent-ils de sortir le cercueil de Yossef?
Ils avaient un argument contre Yossef, qui médit de ses frères. Nos Sages (guémara Pessahim 118a) disent que celui qui médit mérite d'être jeté en pâture aux chiens.
C'est la raison pour laquelle ils se tinrent debout et dirent à Moché : "Nous ne te permettrons pas de le sortir de là!"

Moché dit : si c'est la raison pour laquelle ils aboient, ce ne sont pas de vrais animaux, car Hachem a promis : "Pas un chien n'aboiera contre les enfants d'Israël" et qu'ils ont déjà réparé la faute de la médisance.

Mitsvot positives et négatives

+++ Mitsvot positives et négatives :

"C'est une nuit de garde pour Hachem" (Bo 12,42)

-> En règle générale, Hachem accorde continuellement Sa bonté au peuple juif.
Pour empêcher les forces extérieures, c'est-à-dire les forces du mal, de bénéficier également de la bonté que D. accorde au monde, le peuple juif accomplit des mitsvot.
En réalisant les commandements positifs, il s'assure que D. accorde continuellement Sa bonté au peuple juif, et en observant les commandements négatifs (c'est-à-dire les interdictions), il empêche les forces extérieures de recevoir une partie de cette bonté.

Lorsque le peuple juif était en Égypte et n'avait pas encore reçu la Torah, il n'avait aucun commandement positif ou négatif à observer.
Néanmoins, D. a agi avec générosité envers le peuple juif, empêchant les forces extérieures de bénéficier de Sa générosité et de Sa bonté.
C'est à cela que le verset fait allusion lorsqu'il dit : "C'est une nuit de garde" (lél chimourim). Hachem a protégé Sa bonté, empêchant les forces extérieures impures d'en bénéficier, même si le peuple juif n'avait pas encore observé de mitsvot.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]

Nissan = jugement sur l’amour des nations pour les juifs

+++ Nissan = jugement sur l'amour des nations pour les juifs :

+ "Ce mois est pour vous le début des mois" (Bo 12,2)

-> En règle générale, un roi met parfois ses sujets à l'épreuve pour vérifier s'ils l'aiment sincèrement et s'ils servent sincèrement. À d'autres moments, le roi décide de tester leur amour pour ses enfants.
De même, au mois de Tichri, Hachem nous juge pour déterminer si nous L'aimons et Le craignons.
Au mois de Nissan, en revanche, Hachem juge les peuples du monde pour savoir s'ils aiment la nation juive.
C'est pourquoi Pharaon, qui avait fait du mal au peuple juif, a été puni au mois de Nissan.

Telle est donc la signification profonde du verset "Ce mois est pour vous", c'est-à-dire "pour votre bien".
Le verset continue : "Il sera pour vous le premier des mois de l'année", ce qui signifie que la bonté qui émane de D. au cours du mois de Nissan et le jugement qui est rendu le sont en l'honneur du peuple juif.
Quiconque porte atteinte au peuple juif sera puni par Hachem, qui accomplit des miracles pour lui.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,2]

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=> Au mois de Tichri, Hachem nous juge ; au mois de Nissan, Il juge le monde sur la façon dont il a traité Son peuple élu, les juifs.