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"Ils eurent foi en Hachem et en Moché, Son serviteur. Alors chanta Moché (az yachir Moché)" (Béchala'h 14,31 et 15,1)

"C'est précisément parce que les juifs ont cru en Hachem et en Moché, Son serviteur, que Moché a pu chanter cette Chira (le Cantique de la mer).
En effet, lorsque nous croyons en un tsadik, cela a la capacité de donner du pouvoir et des forces à ce tsadik."

[le Déguel Ma'hané Efraïm - Rabbi Moché 'Haïm de Sedlikov]

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-> Rabbi Israël de Rizhin dit :
"Ce n'est pas parce qu'ils ont été sauvés par le miracle de la mer Rouge dont les eaux se sont fendues que les juifs se sont mis à chanter, mais parce que ce miracle a fortifié leur confiance en D. ainsi que le dit le texte : "Et ils eurent foi en Hachem" (Béchala'h 14,31)."

Questions/Réponses – Paracha Béchala’h

+ Questions/Réponses – Paracha Béchala'h :

1°/ Est-ce que dans le désert les bébés mangeaient de la manne, ou bien ils étaient nourris par leur mère?

+ Les femmes allaitaient leurs bébés :

-> La manne ne pouvait pas avoir le goût d’aliments, tels que : les concombres, les melons, les poireaux, les oignions ou bien l’ail (Béaaloté'ha 11,5).

Rachi de commenter : Puisque ces aliments ne sont pas sains pour les femmes allaitant des bébés, la manne ne pouvait pas avoir leur goût.

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+ Les bébés mangeaient de la manne :

-> La guémara (Yoma 75a) enseigne que la manne permettait de résoudre des litiges juridiques.
Par exemple, si une femme divorçait et se remariait immédiatement, et qu'elle donnait naissance à un enfant, la paternité pouvait alors être clamée par les 2 hommes (l'ancien et le nouveau mari).
Moché demandait d'atteindre jusqu'au matin suivant, lorsque la portion de manne pour l'enfant allait tomber à la tente du véritable père.
=> Il semble nous indiquer que les bébés mangeaient de la manne.

Cependant,cela est remis en question :
- pour le 'Hatam Sofer, cette preuve n'est pas suffisante, car peut être que la portion additionnelle était destinée à la mère, afin qu'elle puisse avoir les capacités d'allaiter son enfant.
- Le livre Dagan Chamaïm suggère que cette portion supplémentaire ne tombait que lorsque l'enfant était assez grand pour ne plus être nourri directement par sa mère, ou bien il se peut que cette portion supplémentaire ne tombait qu'une seule fois afin de clarifier la paternité, et non dans un but de nourrir l'enfant.

-> Selon le midrach (Chémot rabba 5,9), la manne prenait le goût approprié à la personne la consommant, et un des exemples qui y est donné, est le fait que chez les bébés elle avait le goût du lait d'une mère.
=> Cela implique que les bébés mangeaient de la manne.

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2°/ Comment les juifs avaient-ils la possibilité de réaliser la mitsa de la tsédaka dans le désert?
En effet, puisqu'ils recevaient la nourriture, la boisson, que leurs vêtements ne s'usaient pas, ... il n'y avait pas de juif dans le besoin.

-> Il est écrit : "Ils en ramassaient [de la manne] chaque matin ... et quand le soleil chauffait, elle fondait" (Béchala'h 16,21).

[le 'houmach Artscroll précise que chaque juif avait quotidienne la même provision de manne, correspondant au volume de 43,2 œufs de taille moyenne, mais cependant plus on était racha, plus la distance nécessaire pour l'obtenir était longue]

-> Rabbénou Bé'hayé répond qu'en raison du fait que la manne fondait dans les 4 premières heures de la journée, ceux qui avaient déjà pu la récupérer, faisaient tsédaka en venant aider ceux qui avaient négliger de le faire, leur évitant ainsi de manquer de manne en ce jour.

-> Le Mochav Zékénim est d'avis que la manne prenait le goût que l'on souhaitait, mais uniquement après que nous en ayons exprimé verbalement notre désir.

Selon lui, il en est ainsi car sinon la Torah ne nous aurait pas demandé de "cuisiner" la manne avant Shabbath (v.16,23), puisqu'il n'y a pas de problématique à "cuisiner" Shabbath par la pensée.
[c'est ainsi que sur le supplément de manne du vendredi, nous devions dire verbalement le goût que nous désirons avoir pour le repas de Shabbath]

Pour revenir à notre question originelle, le 'Hidouché haRim suggère que les juifs les plus riches faisaient tsédaka aux juifs plus simples qu'eux, en leur décrivant verbalement des nourritures luxueuses, et ce afin qu'ils puissent le demander verbalement, profitant alors d'un goût exquis, d'un repas raffiné.

-> Certains commentent que dans le désert, la tsédaka était spirituelle. Chacun venant donner à autrui des perles, des beautés de Torah!

-> Le rav Aharon Leib Steinman explique que les juifs avaient toujours la possibilité d'accomplir des actes de bonté (tsédaka) en aidant un autre juif dans le besoin (ex: physiquement, par des paroles, par de l'écoute, par un sourire/de la considération, ... ).

Selon le rabbi Its’hak de Vork, les juifs faisaient la tsédaka par des mots.
Ils se disaient des mots agréables d'encouragement l'un l'autre, et ceci est une forme de tsédaka.

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3°/ Quelle bénédiction était faite sur la manne?

Il existe de nombreux avis sur la question, et b'h, on peut citer :

-> Rav Yéhouda ha'Hassid écrit que la bénédiction récitée avant de manger de la manne était : "Qui donne le pain du Ciel" (הנותן לחם מן השמים - anotèm lé'hem min achamaïm). [Séfer ha'Hassidim]

-> Le Rama miPano suggère que les mots étaient : "Qui amène le pain du Ciel" (המוציא לחם מן השמים - amotsi lé'hém min achamaïm).

["Moché leur dit : c’est le pain (ou alé’hém) que D. vous a donné à manger" (Béchala’h 16;15).
=> Puisque le pain venait du Ciel, ils faisaient la bénédiction : "amotsi lé’hem min achamayim" (et non "min aaréts" - de la terre).]

-> Le Ben Ich 'Haï est d'avis que la bénédiction était : "Qui fait pleuvoir le pain du Ciel" (הממטיר לחם מן השמים - amam'tir lé'hem min achamaïm), comme le langage de la Torah : "Me voici faisant pleuvoir pour vous du pain du ciel" (inéni mamtir la'hem lé'hem mim achamayim - Béchala'h 16,4)

-> Le Mirkévét haMichné (Béchala'h 4,3) maintient qu'ils récitaient la bénédiction correspondante au goût qu'ils donnaient à la manne.

-> Selon le rav 'Haïm Palagi (Néfech 'Haïm), la Torah décrit que la manne : "avait la saveur d'un gâteau frit au miel" (Béchala'h 16,31), du coup la bénédiction aurait dû être : "boré miné mézonot" (celle sur les gâteaux).
Mais puisque les Bné Israël fixaient leur repas sur la manne, alors la bénédiction appropriée était : "amotsi".

-> Le Bné Yissa'har (Maamaré haShabbatot 3) a pour opinion qu'ils ne récitaient pas de bénédiction sur la manne pendant la semaine.
Cependant à Shabbath, ils disaient : "Qui nous a sanctifié avec Ses mitsvot et nous a ordonné de manger le repas de Shabbath" (אשר קדשנו במצוותיו וציוונו לאכול סעודת שבת - achér kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léékhol séoudat Shabbath).

-> Le Sforno (16,27) écrit que la manne reçoit des aliments du sol, entraînant que la bénédiction à réciter est : boré péri aadama (Qui a créé les fruits de la terre).

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-> La guémara (Béra’hot 48b) enseigne que les juifs récitaient le Birkat haMazon après avoir mangé de la manne.

Cependant, le rav ‘Haïm Kanievsky affirme que les juifs ne faisaient le Birkat haMazone, uniquement lorsqu’ils mangeaient la manne en tant que pain (ayant demandés ce goût et cette composition).

-> On peut également noter que le mot manne est l’abréviation de : "Ma Névaré'h " (Quelle bénédiction doit-on réciter?).
[Le verset peut alors se lire : Les juif se demandèrent :"Quelle bénédiction doit-on réciter?" (מָן הוּא - manne ou) car ils ne savaient ce que c’était" (Béchala’h 16,15)

-> Le Rachba pose la question suivante : les Bné Israël ignoraient-ils réellement ce qu'était la manne en disant : "ma ou" (qu'est-ce que c'est)?
Les 2 lettres du mot "ma" (מה) sont les acronymes de "min aarets" (de la terre) ou bien de "min achamayim" (du ciel). En d'autres termes, les Bné Israël voulaient savoir quelle bénédiction réciter en consommant la manne.

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-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano enseigne qu'à l'avenir lorsque nous viendrons prendre part au repas du Léviathan, la manne conservée depuis le temps de Yéchayahou, tombera du ciel.
La manne est appelée "pain", comme le mentionne la Torah : "C'est le pain que Hachem vous a donné pour nourriture" (Béchala'h 16,15).

On a pu voir que le rav de Pano est d'avis que dans le désert les Bné Israël récitaient sur la manne la bénédiction de : "hamotsi lé'hem min hachamayim" (Qui amène le pain du Ciel).
Il conclut dans ses écrits que nous devrons réciter la même bénédiction dans le futur.
Rabbi Ména'hem Azaria de Pano rapporte également dans ses écrits l'avis de Rabbi Israël Dov, selon lequel dans le futur lorsque la manne tombera nous n'aurons pas de bénédiction à faire dessus. En effet, il s'agit de pain spirituel entièrement absorbé par les 248 membres du corps (guémara Yoma 75b). Or la raison essentielle pour laquelle nous faisons des bénédictions est d'extraire les étincelles de sainteté qui se trouvent dans l'aliment.

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4°/ "Moché dit à Yéhochoua : Choisis des hommes et va livrer bataille à Amalek" (Béchala'h 17,9)

-> Rachi commente : Choisis des hommes = Forts et attentifs à ne pas pécher, afin que leur mérite les assiste.

En quoi le fait d'avoir des soldats forts, était-il une précision importante, sachant que c'est Hachem qui va mener miraculeusement cette bataille?

Le rav Israël Shenker, rapporte la guémara (Yoma 75a) qui enseigne que plus une personne était méritante, plus la manne tombait proche de sa maison. Ainsi, les véritables tsadikim n'avaient qu'à la récupérer à l'entrée de chez eux.

Cependant, la guémara ajoute que la manne tombait également à la porte d'entrée des malades et des personnes âgées, et ce indépendamment de leur niveau spirituel afin de leur éviter la fatigue de se déplacer pour récupérer leur portion de manne.

=> Ainsi Yéhochoua, pour être sûr de choisir des personnes 100% méritante, il devait observer la proximité de la chute de manne, mais surtout y ajouter la notion de personne forte (non malade ou âgée).

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-> "Moché dit à Yéhochoua : Choisis-nous des hommes et sors faire la guerre contre Amalek"

Rachi explique qu'il fallait choisir des hommes forts et craignant Hachem.
=> Puisque la guerre contre Amalek était essentiellement spirituelle, et que c'est surtout les mérites du peuple qui le fera gagner, si on comprend que les soldats devaient craindre Hachem, pourquoi fallait-il aussi qu'ils soient forts? Dans une telle guerre, la force n'entrait pas en ligne de compte!

-> En fait, la guerre contre Amalek était bien spirituelle. Amalek est venu installer le doute dans le cœur du peuple et refroidir leur foi, faisant croire que tout est naturel et pas issu de la Volonté Divine.
Pour vaincre Amalek, il fallait enraciner dans le peuple que même la nature n'est que l'expression de la Volonté Divine.
Ainsi, il fallait choisir des hommes forts, pour que superficiellement on puisse croire que les juifs ont des chances de gagner de façon naturelle, du fait de leur force. Et malgré tout, ces hommes devaient craindre le Ciel et reconnaître que malgré les chances naturelles, en réalité Seul Hachem permettra la victoire et absolument pas leur force.
Cette compréhension-là a permis de rattacher même la nature à la Volonté Divine, niant toute autonomie de la nature. Cela était déjà en soi la racine spirituelle de leur victoire.
[d'après le rav Mikaël Mouyal]

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-> Rachi commente également : Autre explication : Choisis-nous des hommes qui sachent déjouer la sorcellerie dont usent Amalek.

Quelle autre caractéristique liée à la sorcellerie, recherchait Moché chez les soldats allant combattre Amalek?

Rabbénou Efraïm (17,9) écrit que la sorcellerie n'a pas de pouvoir sur une personne qui est née au mois d'Adar chéni.
=> C'est ainsi que les soldats devaient être nés en Adar II, pour que l'important pouvoir de sorcellerie d'Amalek ne lui serve à rien.

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-> [Moché] dit : "Car la main est sur le trône de D. (עַל-כֵּס יָהּ - al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala'h 17,16)

Rachi commente : Moché désigne le trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.

Ailleurs, sur un autre sujet, la guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence divine réside avec eux.
Rachi (sur cette guémara) explique que le mot hébreu : "ich" (homme - איש) contient une des lettres du Nom Divin (יהוה) : le youd (י). Il en est de même, chez le mot : "icha" (femme - אשה), qui contient la lettre hé (ה) du Nom Divin.

=> Ainsi, selon Rachi, dans le meilleur scénario possible, un couple parfait méritera de faire résider dans sa maison un Nom Divin incomplet (ya - יה), à l'image du verset avec Amalek ci-dessus.
Pourquoi cela?

Le rav Moché Feinstein (Darach Moché) répond qu'au départ, Hachem bénit le couple avec qu'une partie de Son Nom, afin d'apporter les fondations sur lesquelles il leur sera possible de se construire et de se développer.

Ainsi, un couple doit toujours avoir conscience qu'il est à un niveau incomplet, et qu'il doit constamment chercher à compléter le Nom de Hachem (la présence divine) présent entre eux deux, et ce comportement permet d'amener une pluie de bénédictions sur leur foyer.

[dans le cas contraire, Hachem peut se retirer du couple. Lorsque l'on enlève les 2 lettres Divine (יה) de איש et אשה, il ne reste plus que : un feu (éch - אש), allusion à la destruction, à la colère, ... ]

[De même que nos actions positives diminuent à chaque fois un peu plus l'influence d'Amalek dans le monde, et renforcent davantage celle de Hachem, Lui rendant plus complet Son Nom Divin.
De même dans la vie de notre couple, nous devons agir de façon à pouvoir accueillir davantage de divinité en nous, ce qui contribue à davantage compléter le Nom Divin, qui est lié à notre couple.
Dans tout les cas, plus Hachem est présent, plus nous lui sommes proches, plus nous bénéficions de bénédictions!]

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+ "C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)

=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".

Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].

=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.

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-> "Car Hachem a fait choix de Sion, il l’a désirée pour demeure" (ki ba'har Hachem bétsion, iva lémochav lo - Téhilim 132,12)

Lorsque Hachem choisira Sion, alors : "iva" (אִוָּהּ - "il l'a désirée) = il retournera ces 3 lettres (א ו ה), rendant alors le Trône et le Nom Divin complets.
[Maharcha - guémara Ména'hot 87a]

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-> "Avec le nom [Youd-Hé - יָהּ], Hachem fonda le monde" = avec ces 2 lettres le monde fut créé"
[guémara Ména'hot 29b]

=> Notre travail est de nous parfaire, ainsi que le monde, de l'élever spirituellement afin de mériter cette consolation de D., Qui aura alors Son Nom complet, rayonnant alors de toute Sa magnificence!

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5°/ "Moché prit avec lui les ossements de Yossef, car il avait formellement fait jurer les Bné Israël" (Béchala'h 13,19)

La guémara (Sotah 13a) note que seul Moché a pris les restes de Yossef, le reste du peuple était occupé à "emprunter" des objets de valeur aux égyptiens [réalisant ainsi la volonté de D. et Sa promesse à Avraham].

=> Que sont devenus les ossements de Yossef durant les 40 années dans le désert?
Comment Moché pouvait-il les garder (étant en contact avec un mort), et en même temps être toujours disponible pour échanger prophétiquement avec Hachem (ce qui nécessite d'être pur)?

-> Le Tossafot Shantz (guémara Sotah 13a) écrit que Moché a placé les ossements de Yossef dans une carcasse de mouton vide, et à ce moment le mouton est revenu à la vie, et il a alors suivi Moché dans le désert pendant 40 années.
Le roi David fait allusion à cela, lorsqu'il écrit : "Qui a mené Yossef comme un troupeau" (noég katson Yossef - Téhilim 80,2).

-> Dans le même ordre d'idée, le Hadar Zékénim affirme que Moché a lié les ossements de Yossef à de la peau d'une chèvre, et il a écrit dessus le Nom Divin ineffable, ce qui a entraîné la résurrection de la bête. Cette dernière a ensuite suivi Moché durant les 40 ans dans le désert.

-> Le Séfer haKouchyot explique que l'objectif de Moché en agissant ainsi, était de ne jamais en venir à oublier accidentellement les ossements de Yossef pendant les déplacements dans le désert.
[puisque le mouton ou bien la chèvre le suivait d'elle-même, il n'avait plus besoin de s'en occuper personnellement]

Cependant, le Rokéa'h est d'avis que Moché a oublié une fois les ossements de Yossef, et c'est alors que Hachem les a transformé en un mouton vivant qui a ensuite accompagné Moché.

-> Le 'Hizkouni et le Sifté Cohen enseignent que Hachem a fait en sorte que le cercueil de Yossef se portait tout seul, sans avoir besoin de l'aide de personne pour se déplacer.

=> Selon tous les avis, il en découle que Moché n'était jamais en contact direct avec les ossements de Yossef, le laissant pur et éligible à recevoir la prophétie à tout moment.

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-> "Il (Yossef) a fait jurer les enfants d'Israël en disant : Hachem vous libérera et vous ferez monter mes ossements" (Béchala'h 13,19)

Le midrach explique que ce serment que Yossef a imposé à ses frères était de leur jurer de ne plus du tout lui en vouloir, et lui aussi leur a juré qu'il ne leur en veut plus.
Mais comment cette explication s'inscrit-elle dans la suite et le contexte de ce verset?

En réalité, l'unité et l'harmonie dans le peuple d'Israël (entre les juifs) entraîne la délivrance.
Ainsi, le fait que Yossef et ses frères se sont jurés de ne plus s'en vouloir, cette harmonie générée par ce serment a contribué à ce que "Hachem vous libérera".
Bien plus, grâce à l'unité, chacun s'élève de niveau et grandit spirituellement.

=> C'est ainsi que "vous ferez monter mes ossements" = grâce à l'harmonie qui régnera entre les juifs, alors cela entraînera que mes ossements et ma personne monteront de niveau et je m'élèverai.
[il en est de même dans notre exil : plus nous nous efforçons de faire régner l'unité/la paix entre les juifs, plus nous nous élevons individuellement et collectivement de niveau, et plus nous faisons monter "les ossements" = nous activons la venue du machia'h. ]
[Imré Emet]

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-> Il ne faut pas penser que les juifs n'eurent pas le temps de se préoccuper de la dépouille de Yossef parce qu'ils étaient occupés à accumuler de l'or et de l'argent.
En réalité, ils considéraient comme une tâche essentielle de chercher les ossements de Yossef, toutefois ils désiraient laisser à Moché l'honneur de la mener à bien.
Le consensus général était le suivant : "Sans les ossements de Yossef, nous ne pourrons pas quitter l'Egypte. Puisque Moché est l'initiateur de la sortie d'Egypte, il doit en faire partie. Etant donné que Moché a amorcé la mission de nous faire sortir d'Egypte, qu'il la termine en prenant soin de la dépouille de Yossef.
Qui plus est, ce sera un honneur pour Yossef que Moché soit celui qui prenne soin de sa dépouille mortelle. Après tout, Moché est le plus grand homme au monde.

[De plus,] si nous nous mettions tous à accomplir cette tâche, des problèmes surgiraient sans aucun doute. Il est impossible que 600 000 hommes s'unissent pour la mener à bien. Des divergences d'opinion pourraient surgir [désunissant le peuple!], qui mettraient en danger tout le projet. [la force des juifs réside dans leur unité]
Pour toutes ces raisons, il vaut mieux que seul Moché s'occupe du cercueil de Yossef".

[Rachi sur : "Vous ferez monter mes ossements d’ici avec vous" (v.13,19) = étant donné que c’est à ses frères qu’il a fait prêter serment, nous déduisons du mot it'hem ("avec vous") que les juifs ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribu. (Ainsi, les dépouilles des autres fils de Yaakov furent également emportées hors d'Egypte!)]

Il pourrait sembler très étonnant que la Torah parle des "ossements de Yossef". En effet, les corps des tsadikim ne se décomposent pas et leurs corps restent intacts, comme au jour de leur enterrement.
De plus, Yossef ayant été gouverneur, son corps fut embaumé comme le voulait l'usage (Béréchit 50,26).

En réalité, Yossef avait prié que son corps se décomposât. Il pensait qu'au cours de son travail de vice-roi, il avait certainement commis de nombreuses fautes. Il voulait que la décomposition de son corps fasse expiation de tous ses péchés. [Sifté Cohen - Vayé'hi]
[Méam Loez - Béchala'h 13,19]

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-> "Moché emporta en même temps les ossements (atsmot - עַצְמוֹת) de Yossef" (13,19)

Le Mégalé Amoukot précise que Moché a emporté la force (otsem yado) de Yossef : son authenticité (‘atsmiouto) et sa puissance.
Or quelle était sa force?

C’est qu’il ne s’est pas montré vindicatif et rancunier envers ses frères, qui l’avaient pourtant vendu comme esclave. Il les a nourris, parce qu’il continuait à les aimer.
De même, Moché ne s’est pas fâché des désobéissances et des plaintes que les Bné Israël lui ont adressées. Il a supporté avec amour toute leur charge et leur fardeau, et a couru devant eux tel un cheval pendant les 40 années passées dans le désert.

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-> "Moché prit les ossements de Yosseph avec lui" (13,19)

=> Pourquoi le verset précise-t-il : "Avec lui"? Ces termes semblent apparemment inutiles!

Quand un homme accomplit une mitsva, le gain que cela lui rapporte l'accompagne pour l'éternité, dans ce monde et dans l'autre monde. Ainsi, la mitsva est réellement avec la personne qui l'accomplit.
Contrairement aux gains matériels, comme l'or et l'argent, qui ne lui apportent aucun supplément dans sa personnalité dans ce monde, et l'abandonnent après la mort, ne lui étant d'aucun intérêt dans l'autre monde.

Ainsi, la Torah veut enseigner que Moché a réalisé une grande mitsva en prenant les ossements de Yossef.
C'est pourquoi, le verset signale qu'il les a pris "avec lui", comme pour dire que cette mitsva est vraiment "avec lui" et l'accompagnera pour toujours, contrairement aux biens matériels, qui ne sont pas réellement avec l'homme.
[Kli Yakar]

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+ Bonus (b'h) :

-> "C’est par 10 fois que nos ancêtres éprouvèrent Hachem dans le désert, car il est dit : "Ils M’ont éprouvé par 10 fois et n’ont pas entendu Ma voix" (Chéla'h Lé'ha 14,22)."
[Pirké Avot 5,4]

Il est remarquable de constater que 6 de ces 10 fois, se déroulent dans la paracha Béchala'h, c'est-à-dire tout de suite après la sortie d'Egypte, et les 4 autres fois ont lieu pendant l'année qui suit.
=> Ainsi, pendant pratiquement 39 ans (sur les 40 du séjour dans le désert), nos ancêtres ont été irréprochables, le peuple juif ne fautant à aucune reprise!
Cela témoigne de la grandeur de cette génération, comme il n'y en aura plus jusqu'à la venue du machia'h!

Ces 6 fois dans notre paracha sont :
-> Ils dirent à Moché : "N'y a-t-il pas de tombeaux en Egypte que tu nous aies emmenés pour mourir dans le désert? Que nous as-tu fait là de sortir d'Egypte?" (v.14,11)
=> Ils ont préféré rester esclaves en Egypte que de mourir aux mains des égyptiens à la mer Rouge.

-> "Que boirons-nous?" (v.15,24)
=> Ils se sont plaints de n'avoir rien à boire, si ce n'est les eaux amères de Mara.

-> "... vous nous avez fait sortir dans ce désert, pour faire mourir toute cette communauté de faim" (v.16,3)
=> Ils se sont plaints lorsque leur stock de nourriture a été épuisé.

-> "Ils n'obéirent pas à Moché et quelques uns en laissèrent jusqu'au matin" (v.16,20)
=> Malgré l'interdiction, ils ont laissé de la manne de côté pour plus tard.

-> "le 7e jour, quelques-uns du peuple sortirent pour [en] ramasser" (v.16,27)
=> Malgré l'interdiction, ils sont sortis à Shabbath récupérer de la manne.

-> "Le peuple querella Moché et ils dirent : Donnez-nous de l'eau que nous buvions!" (v.17,2)
=> A Réfidim, ils se sont plaints de ne plus avoir de l'eau.

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Les 4 autres fois :
-> le Veau d'Or (Ki Tissa 32,4)

-> "Le peuple chercha des sujets de récriminations" (Béaaloté'ha 11,1)
=> A Tav'éra, ils se sont plaints de leur moyen de survie dans le désert, se lamentant sur leur sort.
Cela se passa au moment de quitter la région du Sinaï, encore proche des civilisations, et le peuple a paniqué en s'enfonçant dans le désert immense, sauvage et inconnu.

-> "les enfants d'Israël pleurèrent à nouveau, et dirent : Qui nous donnera de la viande à manger?" (Béaaloté'ha 11,4)
=> Ils ont exprimé leur insatisfaction de la manne, désirant de la viande (entraînant l'apparition des cailles).

-> la faute des explorateurs (Chéla'h Lé'ha 14,1-4)

A la mer …

+ A la mer ...

-> Le nom Divin : Elokim (אלהים) a une valeur numérique de 86, qui est la même que le mot :"haTéva" (la nature - הטבע).
Ce nom de D. peut également se diviser en : "à la mer" (el ayam - אל הים).
L'ouverture de la mer Rouge est une expression éclatante de la maîtrise totale et permanente de Hachem sur la nature.

=> Elokim, représente l'attribut Divin de justice, et il a entraîné que les égyptiens sont morts noyés, à l'image des enfants juifs qu'ils faisaient périr par l'eau.

-> Pharaon a déclaré : "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Le midrach rabba commente :
"Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem – מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de : מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada [de Pessa'h] : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies."
[en plus des 10 plaies précédentes, il y en a eu 50 à la mer!]

Le mot : מִי à l’envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!"

[Toute personne devra reconnaître la toute puissance de Hachem. Ainsi, autant le faire tout de suite, plutôt que d'amener des épreuves sur nous visant à nous le faire admettre par la force.]

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+ "Pourquoi est-ce que Hachem a amené 10 plaies sur l'Egypte?

Les 10 plaies correspondent aux 10 Paroles (maamarot) à partir desquelles Hachem a créé le monde.
Ainsi, c'est comme si D. avait recréé le monde durant les 10 plaies.
En montrant Sa domination totale sur le monde, Hachem a démontré qu'Il avait créé le monde et qu'Il continue à le recréer [à chaque instant]."

[Torat haMin'ha]

"Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres : "Qu’est ceci?" (מָן הוּא - manne ou - litt. c'est la manne!) car ils ne savaient ce que c’était" (Béchala’h 16,15)

-> La Torah nous apprend que les juifs l'ont nommée : "manne", car "ils ne savaient ce que c’était".

Nos maître du moussar font remarquer que les lettres de : "manne ou" (מן הוא) permettent de former : "émouna" (אמונה).
En effet, lorsqu'une personne ne comprend pas ce qui lui arrive dans la vie, lorsqu'elle se demande : "Qu’est ceci?" (מן הוא), la réponse est : émouna (אמונה).
Nous devons alors se focaliser sur notre foi et notre croyance en Hachem.

Plus que cela, le verset comment par : "Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres", ce qui nous enseigne que lorsqu'autrui traverse une période difficile, nous devons être présent en lui fournissant des mots d'encouragement, en essayant de lui remonter le moral.

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-> Le roi David dit : "Comme il est bon ... de raconter le matin Ta bonté ('hassdé'ha), et Ta fidélité (émounaté'ha) pendant les nuits" (Téhilim 92,2-3)

Pendant les périodes ensoleillées de notre vie, nous devons savoir louer et remercier Hachem pour Ses bontés ('hassdé'ha).
Par contre, durant nos moments plus sombres, nous devons se retourner vers notre réserve de émouna (émounaté'ha).
En effet, lorsque notre vision s'obscurcit, nous devons réveiller notre émouna en Hachem, Qui nous fait uniquement ce qui est le meilleur pour nous.
[Notre esprit humain (et non divin) n'a pas les capacités pour appréhender clairement cela sur le moment.]

[Source : adaptation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Guttman]

[une des particularités de la manne était sa capacité à prendre le goût, que l'on souhaitait qu'elle ait.
De même, notre vie a la capacité d'avoir le goût que nous voulons lui donner.
Par exemple, nos problèmes prennent les proportions que nous souhaitons leur accorder ; ou bien en portant un regard plein de émouna, de confiance dans la bienveillance de Hachem à notre égard, alors notre vie devient toute autre.]

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+ "Vous vous rassasierez de pain, et vous saurez que Je suis Hachem votre D." (Béchala'h 16,12)

-> "C'était cela le véritable miracle de la manne : l'homme pouvait être rassasié et quand même reconnaître Hachem".
[rabbi Naftali de Ropshitz]

[nous avons une tendance naturelle lorsque tout va bien dans notre vie, à se dire : "Hachem ne te dérange pas, c'est bon je gère tout seul!", plutôt que de reconnaître l'origine de notre bonheur, et de remercier D. pour cela!]

+ "La valeur numérique du mot : Israël (ישראל) est de 541.
La guématria de : un feu (éch - אש) est de 301.

Si tu retires à un juif son feu interne, ce qui signifie que tu déduis 301 de 541, alors il te reste : 240, qui est la guématria de : Amalek (עמלק).

Or, il est écrit dans la Torah : "Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte ; comme il t’a surpris chemin faisant (achèr kar’ha badéré’h)" (Ki Tétsé 25,17-18).
Rachi commente : Ce mot (surpris - kar'ha) contient une connotation de froid (kar - קר) ... il t’a refroidi et tiédi alors que tu étais bouillant.

Amalek a refroidi notre passion, notre amour pour D. et Ses mitsvot.
A l'opposé, notre travail permanent est d'entretenir notre feu interne d'excitation et de passion à faire la volonté de Hachem.

[adapté d'un dvar Torah de Rabbi Avraham 'Haïm Feuer]

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-> Le mot חיים (la vie) a en son centre le nom de D. (יי), et de part et d’autre le mot : חם (‘ham) : chaud.
Dans la vie, il faut mettre au centre de tout Hachem et l’entourer de beaucoup de chaleur …

–> "Façonnée dans le feu, la Torah aime le feu : le feu de l’enthousiasme, le feu de l’ardeur."
[Rabbi Elimelé'h de Lizensk]

–> "Autrefois, le mikvé (bain rituel) était glacé et il en sortait des hommes chauds pour la prière ; aujourd’hui, il est chaud et il en sort des hommes de glace."
[citation hassidique]

"Chaque jour, lorsque la manne tombait dans le désert, il y avait suffisamment de nourriture pour que le peuple tout entier puisse vivre pendant 2000 années.
Les juifs prenaient ce qu'ils avaient besoin pour la journée, et le reste fondait au soleil."

[midrach Téhilim 78]

Pourquoi Hachem fournissait une telle quantité de manne?
D. peut nous donner à chaque instant des milliards, pourquoi ne le fait-Il pas?

Il ne le fait pas, non pas parce qu'il n'en a pas les moyens, mais parce qu'Il sait ce qui est véritablement bon pour chacun d'entre nous.

Il décide combien donner, quand donner et comment le donner, et ce afin que nous puissions accomplir au mieux ce que nous devons faire dans ce monde.

Effacer Amalek de nos jours

+ Effacer Amalek de nos jours :

-> "C'est une mitsva de lire la paracha Zakhor (le Shabbath précédant Pourim), et la Torah est éternelle : chaque homme est un microcosme et a en lui un petit "Amalek" : le mauvais penchant.

Dans ce passage (Ki Tétsé 25,17-19), on peut trouver : "[Amalek] a frappé en toi ceux qui étaient en arrière, tous les faibles à tes arrières, alors que tu étais las et épuisé".

Ce sont nos petites faiblesses, nos légères défaillances qu'on a renoncé à corriger, et dont le mauvais penchant va "tomber dessus" pour nous faire chuter.
[...]
Le mauvais penchant se tient à arrière tel un chien attendant un moment d'inattention [de notre part] pour attraper quelque chose à manger, de même, il essaie de nous voler une mitsva par ci, puis une mitsva par là, ...
Il embrouille l'homme, le persuadant que ce n'est qu'une perte de rien du tout.

[le Maayan Moèd - Pourim]

[Après 120 ans, le yétser ara sera là pour chiffrer ce qu'il a pu nous prendre, et il brandira cela afin de nous accuser lors du grand jugement portant sur notre vie.]

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-> Il est écrit dans la paracha Zakhor : "[Amalek] a surgi devant toi sur le chemin et qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

On retrouve la stratégie en 2 temps du yétser ara :
- nous faire tomber par la faute ;
- nous empêcher de nous relever, de repartir de l'avant, en nous faisant rester dans un état de tristesse d'avoir fauté.

-> Dans la paracha Béchala'h, pendant l'attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c'était l'inverse.
["Quand Moché levait la main, Israël vainquait, et quand il laissait ses mains, Amalek vainquait" (17,11)]

On peut citer 2 explications :
1°/ lorsque les mains (naaché, l'action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte. [Rabbi Akiva Tatz]

2°/ Notre rôle est de s'élever d'un monde où tout n'est que simple coïncidence/hasard, à un vie placée sous l'autorité d'Hachem.
Absolument tout événement prend sa source dans les mondes supérieurs, et Amalek ne souhaite pas que nous remontions aussi loin, préférant que l'on se focalise sur les manifestations visibles, naturelles (ce qui refroidit notre émouna).

Nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n'a pas donné au préalable son accord.
[Ohr Guédaliyahou]

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-> "Quand Moché leva les mains, Israël gagnait, quand il les lâchait, Amalek gagnait" (Béchala'h 17,11)

On peut s'interroger sur la différence d'expression. Pour parler de la victoire d'Israel, le texte dit : "Quand Moché levait les mains", mais quand on parle de la victoire de Amalek, il n'est pas dit : "quand Moché baissait les mains", mais quand il les "lâchait les mains". Que signifie cette différence?

En fait, Amalek représente le mauvais penchant (yétser ara), qui s'insinue dans le coeur de l'homme pour le tenter à la faute. Le seul moyen de vaincre le mauvais penchant, c'est de "lever les mains", d'être prêt à faire des efforts, d'aller à contre courant de ses habitudes et tendances naturelles. Parfois même, de se faire violence, de renoncer à certaines envies, pour rester fidèle à Hachem, malgré les efforts que cela représente.
Mais si le juif arrête de se battre, de rester sur ses gardes, et si simplement il relâche les efforts, c'est déjà la victoire du mauvais penchant. Car on se serait déjà refroidi et on aurait baissé de niveau spirituel. Même si on n'aurait rien fait de mal dans les actes. Le simple relâchement des efforts est déjà en soi une défaite.
L'homme dans ce monde ressemble à un cycliste qui voudrait gravir une pente à contre-courant. Il doit pédaler, poursuivre et fournir des efforts en espérant gravir la pente. Mais s'il s'arrête de pédaler, il reculera automatiquement.
Dans la vie, c'est pareil : soit on progresse, soit on régresse. On ne peut stagner sur place. Si un jour, on réalise qu'on n'a pas progressé par rapport à la veille, on pourra en déduire qu'on a régressé.

=> D'où la nécessité toujours, de ne jamais se contenter du niveau atteint, le jugeant déjà satisfaisant et pensant qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre les efforts déjà accomplis. Si un jour, on se satisfait de là où on est arrivé, on décide de "lâcher les mains", de suspendre l'effort pour une certaine période, alors on devra savoir que Amalek aura gagné une victoire sur nous.
[rav Mikaël Mouyal]

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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-> Au tribunal d'En-Haut, certains anges défendaient Israël tandis que d'autres l'accusaient.
Ceux qui les incriminaient arguaient que les juifs ne méritaient pas d'être sauvés à cause de leurs fautes et de leur manque de foi ...
Par moments, la main de Moché s'alourdissait tant qu'il devait la baisser. C'était un signe que les forces dénonçant Israël en-Haut prévalaient et qu'Amalek allait l'emporter.
Cette dénonciation alourdissait la main de Moché et l'empêchait de la garder levée.
[...]
[Dans le Zohar (66b)], rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Ne pensez pas qu'il s'agissait là d'une bataille insignifiante. De la Création jusqu'à l'ère messianique, aucun bataille ne pourra lui être comparée. Même la grande guerre de Gog et Magog ne l'égalera pas."
La bataille n'était pas importante à cause des guerriers ou des armes utilisées, mais en raison des très fortes puissances spirituelles qui y participèrent.

[Selon Rabbénou Bé'hayé,] En Haut, le génie d'Amalek dénonçait Israël de toutes ses forces.
Seule la puissance remarquable des prières de Moché brisa le pouvoir de ce génie.
Par ses prières, Moché finit par forcer le génie d'Amalek à assister Israël contre Amalek.
[...]

"Yéhochoua affaiblit Amalek et son peuple par l'épée" (Béchala'h 17,13)
Yéhochoua avait remporté la victoire grâce à l'aide spirituelle de Moché, Aharon et 'Hour (le fils de Myriam).
Il y est fait allusion dans le verset : "Voici, comme il est bon et agréable lorsque des frères (a'him) résident ensemble en harmonie" (Téhilim 133,1).
Le mot "A'him" (אַחִים) est composé des initiales des noms : Aharon, 'Hour, Yéhochoua et Moché.
[Méam Loez - Béchala'h 17,12]

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-> On peut s'interroger. Apparemment, le verset aurait dû dire : "Quand Moché baissait ses mains ...". Pourquoi dit-il : "Quand Moché levait la main"?

En réalité, pour vaincre Amalek, symbole du mauvais penchant, il faut faire des efforts pour s'élever et progresser. Il faut lever les mains.
En revanche, si l'homme relâche ses efforts et cesse de s'élever et de progresser, alors il échouera et tombera. Et ce, même s'il ne baisse pas ses mains, même s'il ne cherche pas à descendre spirituellement.
En effet, pour vaincre le penchant, il n'y a pas d'autre choix que de s'accrocher et de grandir [garder nos mains vers le haut!]. Si on relâche ses efforts, même si on ne baisse pas les mains, même si on ne cherche pas à descendre, le simple fait d'arrêter de faire des efforts, cela conduit déjà à perdre la guerre contre le mauvais penchant.
[rabbi Zalman Sender Shapira]

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-> "Tout ce qu'un juif accomplit doit se faire dans l'intention d'effacer grâce à cela le souvenir d'Amalek, et lorsqu'il y veillera, je suis certain qu'il se débarrassera de toutes ses souffrances".
[Beit Aharon]

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-> Puisque aujourd'hui nous ne pouvons pas identifier qui est Amalek, l’essence de la mitsva est pour chacun de nous d’effacer Amalek de l’intérieur de nous, de rejeter et mépriser le mal qui est en nous.

[Rav Ye’hezkel Levinstein]

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-> "En chacun d'entre nous se dissimule une zone d'ombre de l'ordre d'Amalek, qui refuse de se plier même s'il connaît la vérité, qu'il nous pousse à refuser de regarder en face.

Or, lorsque l'homme se trouve face à la vérité, impossible à nier, comme lors de la sortie d'Egypte, le mauvais penchant risque de le pousser à lutter contre celle-ci et à la refroidir, par refus de se soumettre."

[Rav Yitzhak Brodiansky]

[il nous arrive tous d'avoir des moments de vérité (ex: un cours de Torah, un événement très fort de notre vie, ...), et plutôt que d'en profiter pour renforcer notre comportement, notre amour envers Hachem, le yétser ara va nous refroidir (ex: ce n'est qu'une coïncidence ; c'est certes un cours impressionnant, mais cela peut bien attendre un peu avant d'être mis en pratique (il y a le temps!)... ]

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-> Si Amalek n'avait pas attaqué Israël, aucune nation n'aurait jamais eu de pouvoir sur les juifs. Les comptes-rendus sur la défaite des égyptiens auraient produit une impression permanente sur le monde ...
Sans Amalek, toutes les nations du monde auraient éprouvé un immense respect pour Israël. Beaucoup se seraient converties au judaïsme et celles qui ne l'auraient pas fait auraient, au moins observé les 7 lois Noa'hiques.
En voyant la puissance de D., les nations auraient craint de fauter.

Mais dès lors qu'Amalek avait attaqué Israël, les nations se mirent à minimiser les miracles de la sortie d'Egypte et de la Mer Rouge.
Si le D. des juifs était si puissant, comment Amalek avait-il pu tuer tant de membres de Son peuple?
Par conséquent, l'attaque d'Amalek fit fauter le monde entier.
Amalek est responsable de tout le mal fait par toutes les nations de tous les temps.
[...]

Chaque fois qu'une personne faute, elle renforce Samaël (l'ange gardien d'Amalek, garant du libre arbitre dans ce monde), et ceci à son tour donne de la force à Amalek.
Ainsi, alors que Hachem Lui-même détruit le pouvoir des autres anges des nations (chacune ayant un ange tutélaire), il nous incombe à nous de briser le pouvoir de l'ange d'Amalek : nos fautes lui donnent de plus en plus de force.

Dans sa bénédiction à Essav, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Béréchit 27,22) = lorsque Yaakov (les juifs) faiblit dans l'étude de la Torah et dans la prière, alors la main d'Essav (dont Amalek est un digne descendant) devient plus forte.
La force de Samaël, l'ange d'Amalek (Essav) dépend directement de notre comportement! ...

Amalek ne peut être détruit tant que nos péchés renforcent son ange tutélaire (Samael).
Lorsque nous nous repentirons et que nous améliorons nos actes, Amalek sera automatiquement effacé du monde.

Le Alchikh haKadoch fait remarquer qu'il y a une contradiction importante :
- d'un côté Hachem Lui-même jura de détruire Amalek ("J'effacerai totalement le souvenir d'Amalek de sous les cieux" - Béchala'h 17,14) ;
- pourtant, plus tard, c'est à nous qu'Il donna le commandement de le faire ("Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" - Ki Tétsé 25,19)

Dans le cas des autres nations, Hachem commence par détruire l'ange tutélaire, puis s'occupe du peuple. [lorsque l'ange responsable d'une nation disparaît, alors sa nation n'a plus de force et tombe/disparaît automatiquement]
Ici, la situation est inverse. Nous (les juifs) devons d'abord détruire l'ange tutélaire d'Amalek en cessant de fauter et en nous repentant. C'est là notre responsabilité à nous.
Ensuite, comme Hachem l'a juré, Il détruira sa nation (Amalek).
[Méam Loez - Béchala'h 17,16]
[il se passe la même chose après que nous écoutons un cours de Torah, des paroles pleines de Vérité.
Le Amalek en nous vient tout minimiser, ridiculiser, ... réduisant à minima les implications concrètes de nos bonnes volontés théoriques qui viennent de se réveiller par les paroles de Vérité écoutées/lues.]

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-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)

Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de D. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de D. que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

-> Le Tiféret Chmouël écrit de même :
"Efface le souvenir d'Amalek de dessous les Cieux" (25,19) = "Efface son souvenir et celui de tous ceux qui poursuivent sa voie, en prétendant que tout ce qui advient dans le monde se produit dessous les Cieux, à savoir fortuitement sans l'intervention de la Providence d'Hachem.
En tant que juifs, il nous incombe au contraire, d'enraciner en nous que tout ce qui advient dans le monde, le meilleur comme le pire, est le fruit de la Parole d'Hachem qui, depuis les Cieux, conduit le monde ici-bas à chaque instant et dans ses moindres détails. Car personne ne peut toucher à ce qui revient à autrui sans que cela ne l'ait été décrété au préalable dans le Ciel.
De même, la subsistance de l'homme étant fixée depuis Roch Hachana pour toute l'année, aucun bénéfice ni aucune perte ne peuvent survenir si cela ne l'a pas été décidé d'En-Haut. Une brindille ou un morceau de paille ne peuvent bouger sans avoir reçu un ordre formel au préalable précisant leur destination."

-> Le rav Its'hak Mordé'haï Zilberstein (Rimzé Ma'hchava) écrit :
[A l'époque de Pourim] , à propos du verset : "On rapporta à Mordékhaï tout ce qui était advenu" et le midrach (Esther Rabba 8,5) de commenter : "(Mordékhaï) ordonna à Hatakh : va et dis-lui (à Esther) que le descendant de "il est advenu" s'en prend à vous (aux juifs), c'est ce qui est écrit "Souviens-toi de ce qui t'est advenu" (au sujet d'Amalek dont le descendant était Haman, le terme de "advenu" a une consonance d'évènement fortuit, livré au hasard, et constitue la devise de l'existence d'Amalek qui refuse l'existence de la Providence Divine).
C'est pourquoi Mordékhaï rassembla alors tous les juifs afin de renforcer leur émouna dans le Créateur, et afin qu'ils sachent que l'impureté d'Amalek basée sur un monde livré au hasard, est mensongère et sans fondement, et que tout ce qui arrive dans le monde est le fruit d'une raison Supérieure."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Pour cette raison, la Torah nous ordonne au sujet d'Amalek "N'oublie pas", car à chaque instant et à chaque époque, nous avons le devoir de regarder vers le Ciel et d'avoir foi que tout ce qui nous arrive est le fait d'un calcul bien précis de notre Père Céleste. Et personne ne peut dire que Hachem l'a oublié, puisqu'à chaque instant, Son regard est posé sur chaque juif pour lui prodiguer du bien et le soutenir dans ses épreuves.

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-> "J'effacerai le souvenir de Amalek" (17,14)

=> Pourquoi la Torah est-elle aussi radicale concernant Amalek?
Le peuple Juif a plusieurs ennemis, mais c'est uniquement Amalek qui a eu ce traitement aussi catégorique de devoir complètement être effacé!

Amalek est décrit dans la Torah par les termes : "Il ne craint pas Hachem".
Bien que chaque ennemi d'Israël ne craint pas Hachem, si la Torah spécifie Amalek, c'est que lui n'a aucune trace de crainte d'Hachem.
De plus, l'essentiel de la vitalité de l'homme réside dans le fait qu'il a un quelconque lien avec la crainte d'Hachem. C'est ce lien qui le fait exister et qui lui permet de vivre.

=> Amalek, qui n'a aucun rapport avec la crainte d'Hachem, il lui manque donc l'essentiel de ce qui fait subsister un individu. Il n'a donc pas de pérennité, ni de possibilité d'un quelconque devenir. Il est donc condamné à disparaître et à être effacé.
[Maar'hé Lev]

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+ Amalek :

-> Amalek attaqua le peuple juif le 23 Iyar 2448, un mois et 8 jour après la sortie d'Egypte (le 15 Nissan), suite à un manque de émouna du peuple, qui a mis Hachem à l'épreuve.

-> Amalek est le petit-fils d'Essav, par son fils Elifaz.
Le midrach raconte que ce ne sont pas uniquement ses descendants qui vinrent attaquer les juifs dans le désert, mais Aamalek lui-même (âgé alors d'au moins 220 ans!).

-> Selon le midrach Tan'houma, Amalek résidait dans le Néguev ou dans les monts Séïr, et il dut faire un trajet de 1 460 km, afin d'arriver à Réfidim (lieu de campement des juifs).

-> Amalek était accompagné :
- selon le midrach Aba Gourion : de 400 000 hommes ;

- selon le Séfer haYachar : 10,18 millions de soldats, dont de nombreux magiciens et sorciers.
En effet, Amalek était persuadé que la force de Moché provenait de la sorcellerie, et qu'il a juste était plus fort que les magiciens égyptiens.
Il y avait aussi des sorcières, dont la propre femme d'Amalek, afin de multiplier les forces surnaturelles.

Moché par la puissance de la prière a réduit à néant ces forces de la sorcellerie, inversant par exemple les horaires du soleil, de la lune et des autres astres.

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 3,8) rapporte que Amalek choisit des guerriers dont c'était l'anniversaire, sachant qu'en ce jour, la chance les accompagnerait et qu'ils seraient ainsi invincibles.
Il utilisait l'astrologie pour calculer les heures propices à l'attaque.

-> Le Yalkout Chimoni ('Houkat 764,21) écrit que Amalek reçut en testament un enseignement de son grand-père Essav qui lui disait : "Garde précieusement cette tradition et transmets-la à tes descendants : Tu pourras vaincre les juifs dès qu'ils se relâcheront dans leur service divin".

"Réfidim", signifie : "faible" ou "relâché", les juifs étaient devenus vulnérables à l’attaque d'Amalek, car ils s’étaient relâchés dans l’étude de la Torah.
[rafou yédé'hèm min haTorah - guémara Sanhédrin 106a]

-> On a l'obligation d'effacer le nom d'Amalek, car il s'attaqua à la émouna, effaçant par cela le nom de D., en expliquant que tous les phénomènes surnaturelles sont dus au hasard (cf. Rachi sur le mot : "kar'ha").

En lisant la paracha Zakhor, on se rappelle les pouvoirs de notre yétser ara : il nous refroidit aux mitsvot (ex: encore rien qu'une fois avant de changer!, c'est pas si grave!), il diminue notre émouna (ex: c'est le hasard ; tu peux agir sans l'aide de D., où est Hachem lorsque tu es dans la difficulté?, ...).

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-> "Amalek vint et combattit contre Israël à Réfidim" (17,8)

Les Amalécites utilisèrent les moules à briques qu'ils s'étaient procurés dans les archives égyptiennes.
Ainsi, possédant la liste des noms des juifs, ils les appelaient par leur nom, comme des amis.
Lorsque les juifs quittaient la protection des Nuées de Gloire pour aller à leur rencontre, les Amalécites les tuaient. [midrach Tan'houma - Ki Tétsé]
Ce fut ainsi qu'ils amorcèrent leur attaque.

Les Amalécites attaquèrent ainsi les hommes devenus rituellement impurs et qui devaient quitter le camp pour se tremper dans un cours d'eau.
Ils n'étaient pas admis dans le camp car Hachem avait ordonné : "Ton camp sera saint" (Dévarim 23,15).
Lorsque ces hommes quittèrent la protection des Nuées de Gloire, les Amalécites les soumirent à des violences homosexuelles et les tuèrent. [Pirké déRabbi Eliézer 44]
[Méam Loez - Béchala'h 17,8]

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-> La force d'Amalek provient du kiboud av exemplaire d'Essav, que nous pouvons effacer lorsque nous donnons notre cœur à Hachem - cf. : https://todahm.com/2019/03/02/10162-2

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+ La mitsva d'effacer le souvenir d'Amelek

-> Cette mitsva s'accomplit en tuant hommes, femmes, enfants, animaux, et en détruisant tout souvenir d'Amalek.
Il est à noter qu'aujourd'hui nous ne savons pas précisément qui est descendant d'Amalek.

Par le passé, elle a pu être accomplie :
- partiellement dans le désert par Yéhochoua bin Noun, à l'époque de Moché, suite à leur attaque surprise (cf.fin paracha Béchala'h) ;

- à l'époque du roi Chaül, sur ordre du prophète Chmouël, mais il cru bon de laisser vivre le gros bétail, et leur roi Agag ne fut tué que le lendemain par le prophète Chmouël.
Cependant, durant cette nuit, Agag eut des rapports avec une servante qui put ainsi donner une descendance à Amalek, d'où sortira par exemple : Haman.

- à l'époque du roi David, son général Yoav continua cette mitsva en allant les combattre (cf. guémara Baba Batra 21).

- Mordé'haï et Esther réussirent eux aussi à en anéantir nombre d'entre eux, mais plusieurs réussirent à s'échapper.

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-> Le Maharal Diskin (19e siècle) écrit qu'il possède une transmission (massorét), selon laquelle le Gaon de Vilna (18e siècle) a affirmé que la nation allemande faisait partie des descendants d'Amalek.
Le Gaon de Vilna ajoute que ces derniers ont des signes particuliers, facile à reconnaître : ils s'embellissent aux yeux du monde avec toutes sortes de civilités, mais leur cœur est empli de haine pour les juifs.

-> Le rav Yoël Shwartz dit que néanmoins, on ne peut aujourd'hui plus faire aucune conclusion à ce sujet, car tous les peuples ont été mélangés et déplacés de leur terre natale par le roi San'hériv, il y a près de 2600 ans.
On ne pourra accomplir cette mitsva de nouveau qu'à la venue du machia'h.

=> De nos jours, on doit combattre le Amalek qui est en nous, comme cela a été abordé (b"h) au tout début de ce dvar Torah.

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+ Peut-on accepter la conversion des descendants d'Amalek?

-> La guémara (Guittin 57b) écrit que les petits-fils de Haman étudièrent la Torah à Bné Brak.

-> Le 'Hazon Ich explique qu'il s'agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d'après le père, qui dans notre cas n'était pas un descendant d'Amalek.
Par contre, s'ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Voici 2 mérites expliquant leur conversion future :

1°/ Selon le midrach (Esther rabba 10,4), bien qu'étant complètement méchant, il a une fois proclamé sa reconnaissance de la providence divine, lorsqu'il a été forcé à déplacer Mordé'haï sur un cheval.
Rabbi 'Haïm Pin'has Scheinberg dit que par ce mérite d'avoir été momentanément conscient, que ses succès et ses souffrances sont entièrement dans les mains de Hachem, il a mérité d'avoir une si belle descendance.

2°/ Selon rabbi Yaakov Kamenetsky, on apprend un principe très important : une personne est récompensée pour avoir générée du Kiddouch Hachem indépendamment de ses motivations personnelles.
Puisque la chute miraculeuse de Haman a généré un grand Kiddouch Hachem, rien que pour cela il mérite une énorme récompense.
[évidemment, qu'il devra rendre des comptes pour chacun de ses mauvais actes]

Selon l'Alter de Kelm, on peut tirer la leçon suivante : si Hachem récompense aussi grandement les personnes mauvaises (comme Haman), et ce pour une conséquence contraire à leur volonté ; combien à plus forte raison, Hachem récompensera infiniment toute personne qui volontairement s'efforcera de sanctifier Son nom.

"D. est Ma force et mon chant." (Béchala'h 15,2 - ozi vézimrat'ya )

+ Côté des juifs :

-> Le Arizal enseigne :
Lorsque les Bné Israël descendirent dans la mer, leur âme s'envolèrent.
Hachem envoya en bas des anges qui chantèrent des louanges aux Bné Israël puis les âmes revinrent dans leur corps et ils ressuscitèrent.
Ils prononcèrent le terme "ozi" (Il est ma force - עזי). Il s'agit de l'âme qui leur fut attribuée pour ressusciter et c'est grâce à "zémirat ya" (וְזִמְרָת יָהּ), la louange d'Hachem entonnée par les anges.
["ma force" (ozi) est revenue grâce au "chant de D." (zimrat'ya)]

Ainsi "vé'aya li lichoua" = "il a été pour moi la délivrance" par le retour de leurs âmes.

-> Nos commentateurs affirment que tout celui qui aspire à pouvoir chanter le Cantique de la fin des temps en l'honneur d'Hachem doit posséder 3 qualités qui figurent en allusion dans le verset précédemment cité "ozi" (il est ma force - עזי) :
1°/ l'humilité (anava) ;
2°/ le zèle (zérizout) ;
3°/ la crainte (yir'a).

=> Tout celui doté de ces qualité à la fin des temps pourra alors faire : "zimrat ya" (la louange d'Hachem).
[Darach Yéhouda]

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+ Côté des égyptiens :

-> Il est rapporté dans la guémara (Méguila 10b) :
"Rabbi Yo'hanan a enseigné à propos du verset : "Et celui-ci n'approcha pas vers celui-là toute la nuit" (Béchala'h 14,20), que les anges de service voulurent entonner un cantique.
Hachem déclara alors : l'œuvre de Mes mains se noie dans la mer, et vous voudriez chanter?"

En effet, les anges ont l'habitude de se rassembler pour chanter un cantique et louer Hachem comme il est dit : "vékara zé él zé véamar". Ainsi Hachem interdit aux anges de "se rapprocher les uns des autres" afin de chanter un cantique.

=> Pour quelle raison les anges n'auraient-ils pas pu entonner un cantique? N'est-il pas écrit : "Et quand les réchaïm périssent, c'est l'allégresse" (Michlé 11,10)?

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 92b) enseignent que lorsque le roi San'hériv assiégea la ville de Jérusalem, il arriva face à la ville sainte avec 185 000 chefs d'armée et une multitude de soldats.
La guémara rapporte que les anges de service descendirent pour entonner un chant. Ce cantique fut si délicieux que les âmes des soldats de l'armée du roi San'hériv furent aspirées et s'envolèrent, irrésistiblement attirées par ce chant angélique provenant des mondes supérieurs, ne laissant plus que des amoncèlements de cadavres.
[on peut préciser que ces événements se déroulèrent à l'époque du roi 'Hizkiyahou. Le siège eut lieu la veille de Pessa'h. Le roi réunit le prophète, le Sanhédrin ainsi que le chef des armées pour décider comment agir.
Bien que le conseil de sécurité ait opté pour sortir en guerre contre l'ennemi, le roi 'Hizkiyahou qui était un très grand tsadik refusa d'envoyer un seul juif au front le soir de Pessa'h. Il affirma qu'en l'honneur de la fête, Hachem réaliserait un miracle.]

Le 'Hanoukat haTorah ajoute :
D'après ceci nous saisissons le sens de la guémara (Méguila 10b) ci-dessus :
les anges dirent à Hachem : Maître du monde, pourquoi dois-Tu noyer les égyptiens dans la mer? Nous pouvons entonner un cantique qui détachera les âmes de leur corps.
Hachem leur répondit : "l'œuvre de Mes mains se noie dans la mer" = Mes enfants, le peuple d'Israël furent noyés lorsqu'ils étaient en Egypte, dans les eaux du fleuve comme il est dit : "tout nouveau-né mâle, vous le jetterez vers le fleuve" (Chémot 1,22), "Et vous voudriez chanter?"
Les égyptiens méritent-ils une mort aussi douce, par un chant angélique des mondes supérieurs? Ils doivent recevoir un châtiment mesure pour mesure : par la noyade dans les eaux de la mer Rouge.

Les élèves de Rabbi Méïr rapportent les propos d'Hachem : "Elle est méritoire la confiance qu'ils (les juifs) ont eu envers Moi, assurés que Je diviserai la mer pour eux.

Ils n'ont même pas demandé à Moché : "Comment pouvons-nous sortir vers le désert, sans nourriture pour la route?"
Mais ils ont eu confiance et ont suivi Moché."

[midrach Yalkout Chimoni - Chémot 233]

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+ "Hachem dit à Moché : Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche." (Béchala'h 14,15)

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm Portique.1 chap.9) :
"Si les hommes se montrent à la hauteur de la émouna et de la confiance qu'on attend d'eux, s'ils se mettent en marche droit vers la mer sans crainte et en toute sérénité, la force de leur conviction que la mer peut s'ouvrir devant eux suscitera une réaction dans le Ciel, qui donnera corps au miracle et à l'ouverture de la mer"

=> Une confiance absolue en D. est le garant de l'accomplissement du miracle dans lequel l'homme place son espoir.

 

-> "Par quel mérite les juifs purent-ils assister aux miracles et chanter le Cantique de la Mer?
Par le mérite de la foi dont ils avaient auparavant fait preuve."
[midrach Chémot rabba 22,3]

"Par son souffle, D. a créé le monde, et par Son souffle, il le maintient, et ce souffle est le même que celui de ceux qui étudient la Torah"

[le Zohar - rapporté par le 'Hafets 'Haïm - 'Homat hadat - chap.8]

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"C'est mon D., je lui rends hommage" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)

-> Le Targoum Ounkélos traduit cela par : "C'est mon D. et je lui construirai un temple".

Le 'Hafets 'Haïm de commenter ('Homat hadat) :
"Grâce à la splendeur de la Torah que l'homme étudie en ce monde, une "maison sainte" est construite dans le Ciel.
[...]
Combien devons-nous nous réjouir lorsque nous méritons de construire un tel temple!
En effet, si un roi vient habiter dans la maison d'un de ses sujets, la joie et la fierté de ce dernier et de sa famille seront sans bornes. "
[à plus forte raison lorsqu'il s'agit de Hachem]

Chacune de nos bonnes actions, de nos paroles de Torah, ... va contribuer à embellir notre "maison sainte" dans le Ciel, dans laquelle nous allons vivre pour l'éternité en union avec papa Hachem.
Dans ce monde, tâchons d'utiliser au maximum nos potentialités, afin d'y faire la plus belle des décorations possibles, et ce en l'honneur de Hachem.

-> Le rav Chimchon Raphaël Hirsch écrit : "Je veux m’offrir à D. comme une Demeure ; que tout mon être et toute ma vie lui deviennent un Temple de Gloire et un Foyer de Révélation."

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-> Sur ce verset, Rabbi Mendel de Kotsk a dit : "Je ferai de ma personne un sanctuaire pour Lui, car le plus grand de tous les sanctuaires est celui que le serviteur de D. édifie en se sanctifiant."

-> Rachi donne une autre explication : Je proclamerai Sa beauté et Sa louange aux habitants du monde.

De cette idée de beauté dans le service de D., nos Sages (guémara Shabbath 133b) déduisent qu'il faut s'efforcer d'embellir les mitsvot, comme par exemple en ayant une belle Soucca, une belle paire de téfilin, ...

[il est important de proclamer cette grandeur de D. en nous-même, et de L'embellir à nos yeux (et non seulement aux yeux des autres).
Par ailleurs, en plus d'un embellissement matériel, il faut également embellir nos actions par de la joie, du zèle et de la fierté de réaliser la volonté de l'Unique, Hachem. ]

Le 'Hafets 'Haïm ('Hovat haChmira) a enseigné : "Toutes les mitsvot seront belles, extérieurement et intérieurement, c'est-à-dire que nous devons les réaliser pour la gloire de D."

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+ "Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h 15,2)

-> La guémara (Nazir 2b) enseigne l'idée que le mot : "anvé'ou" (je veux L'embellir) a pour racine le mot : "naé" (beau), le verset signifiant alors : "Je serai beau devant Hachem par mes mitsvot". Comment peut-on réaliser cela?
La guémara de répondre : Je ferai devant Lui une belle Soucca, un beau loulav, ...

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada Nazr 2b) de commenter :
La guémara nous apprend que nous devons s'embellir par les mitsvot. Mais qu'est-ce que cela signifie?

Ce qui est le plus important dans toute mitsva, c'est d'avoir des bonnes intentions au moment de la réaliser.
Nous devons accomplir les mitsvot pour être beau aux yeux de Hachem, et non pas aux yeux des êtres humains.
Le fait qu'une personne ressente une grande joie à l'idée que son action lui permet de s'embellir aux yeux d'Hachem, va avoir pour conséquence qu'elle va réaliser les mitsvot d'une manière encore plus belle en l'honneur de Hachem.

[D. n'a besoin de rien, et c'est pour nous que nous rendons plus belles les mitsvot, comme une matérialisation de notre conscience de la grandeur des mitsvot (ex: elles nous embellissent devant Hachem!), et de la chance de pouvoir réaliser la Volonté du Maître du monde, pour notre bien ultime!]

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-> "Moché et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique à Hachem" (Béchala'h 15,1)

Immédiatement à partir du moment où la mer Rouge commença à se diviser, l'ensemble du peuple juif a chanté pour Hachem (midrach Chémot rabba 23,4).
Que vient nous apprendre ce midrach?

Même si le peuple n'était pas encore sauvé, et qu'ils avaient toujours l'armée égyptienne à ses trousses, ils ont immédiatement tous chantés à Hachem.
La raison est qu'ils ne chantaient pas parce qu'ils étaient définitivement sauvés (n'étant pas encore en lieu sûr), mais parce que le Nom de Hachem a pu être sanctifié grâce à l'ouverture de la mer Rouge.
C'est là que réside la grandeur de leur Chira : le peuple tout entier a entonné un chant uniquement en l'honneur de D.
[le 'Hen Tov]

[de même, lorsque nous embellissons les mitsvot (dans l'action et dans la pensée, comme par exemple en ayant un sentiment de joie), nous témoignons de notre fierté de pouvoir sanctifier, d'augmenter la Gloire de Hachem dans le monde, par la réalisation des mitsvot.]

-> Selon le Maharam Schick, après la venue du machia'h nous chanterons une Chira indépendamment de ce qui peut nous arriver, car nous serons alors pleinement persuadés que tout n'est que pour le bien.

[En embellissant les mitsvot, nous nous détachons de ce monde matériel, et nous témoignons d'à quel point nous gagnons des milliards éternels, à chaque mitsva réalisée.
Le fait de dépenser de l'argent, de faire des efforts, ... est inexistant par rapport au gain infini et éternel qui en découle. Quelle affaire incroyable papa Hachem nous permet de réaliser constamment!
L’embellissent est ce qui vient lutter contre la routine dans notre relation avec D., d'une perte et d'une confusion des véritables valeurs, ... C'est reprendre sa vie en main, et mettre de la vie dans notre vie, nous évitons d'être des morts vivants, en pilotage automatique (chaque mitsva étant unique, et non répétitive!).]

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-> "Ils dirent en disant (vayomérou lémor) ... Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h v.15,1-2).
Selon le midrach haGadol, cette répétition apparente, nous apprend que le peuple répétait les mots de Moché, qui savait que dire.

[Dans leur contenu les paroles de la Chirat haYam étaient les mêmes, mais dans leur forme chaque juif avait la possibilité de personnaliser et d'exprimer pleinement ses sentiments d'une manière qui lui était propre.
Il en est de même dans la pratique des mtisvot, nous devons certes les vivre personnellement (en les embellissant!), mais cependant, cela doit se faire dans le cadre imposé par nos Sages. ]

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-> Rabbi Yo'hanan, ainsi que Rech Lakich expliquent : 'Lorsque le Temple était érigé, l'Autel expiait les fautes d'une personne [par les sacrifices qui y étaient brûlés].
De nos jours, il n'y a plus de Temple, mais la table [sur laquelle on mange] fait l'expiation de nos fautes' [guémara 'Haguiga 27a]

-> Rachi de préciser : au travers l'hospitalité à des invités.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Vayikra p.97) commente cette guémara : "lorsque la table d'une personne est comme un Autel (mizbéa'h), alors toute sa maison devient comme le Temple."
Il est écrit : "C’est mon D. et je l’embellirai" ( זֶה אֵלִי וְאַנְוֵה - Béchala’h 15,2).
"C'est mon D." (zé éli - זֶה אֵלִי) est l'acronyme du verset : "Voici la table qui est devant Hachem!" (זֶה הַשֻּׁלְחָן אֲשֶׁר לִפְנֵי יְהוָה - Yé'hezkel 41,22).

=> Selon le 'Hatam Sofer, si tu veux proclamer D. (zé éli), alors il faut faire de sa maison un magnifique lieu de résidence pour Hachem.

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-> La guémara (Chabbath 133b) rapporte 2 interprétations du terme : "véanevéhou" (וְאַנְוֵהוּ) :
1°/ "‘C’est mon D., et je veux L’embellir’ = c’est-à-dire : embellis les mitsvot en Son honneur. Construis en Son honneur une belle Soucca, prends un beau Loulav, un beau Chofar, de beaux Tsitsit, un beau Séfer Torah, et écris-le en Son honneur avec une belle encre et une belle plume, par les soins d’un scribe expérimenté et attache-le avec de belles ficelles."
2°/ "Aba Chaoul dit : ‘Je veux L’embellir’ [signifie:] – Efforce-toi de Lui ressembler [le mot וְאַנְוֵהוּ - Véanevéhou s’apparente aux mots: והוא אני Ani Vahou – ‘moi et Lui’: ‘Je vais Lui ressembler dans le sens où je m’attache à Ses voies’ – Rachi]. De la même manière qu’Il est charitable et miséricordieux, toi aussi, sois charitable et miséricordieux."
("Ressembler à D." [והוא אני] revient alors à faire de soi un Demeure [נָוֶה – Navé] pour Lui)

[le ‘Hatam Sofer (guémara Soucca 29b) explique le lien qui existe entre les 2 interprétations rapportées par la guémara : "On voit souvent des personnes faire preuve de grands scrupules pour l’embellissement de leur mitsva, et investir de grandes sommes dans un magnifique Etrog ou Loulav. Mais dès lors qu’il s’agit de céder leur argent à la Tsédaka, les scrupules s’évaporent soudain et le coeur devient de pierre. Voilà pourquoi, après le thème de l’embellissement des mitsvot, Aba Chaoul vient souligner que l’essentiel n’est pas de posséder la plus belle Soucca, mais bien d’être bon et charitable à l’image de D." ]

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-> La Mékhilta apporte une autre explication : "Rabbi Yossi Haguélili a dit : ‘Rends D. beau, (dans le sens) loue-Le devant toutes les Nations du Monde (et sanctifie ainsi le Nom de D.)’."