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A la mer …

+ A la mer ...

-> Le nom Divin : Elokim (אלהים) a une valeur numérique de 86, qui est la même que le mot :"haTéva" (la nature - הטבע).
Ce nom de D. peut également se diviser en : "à la mer" (el ayam - אל הים).
L'ouverture de la mer Rouge est une expression éclatante de la maîtrise totale et permanente de Hachem sur la nature.

=> Elokim, représente l'attribut Divin de justice, et il a entraîné que les égyptiens sont morts noyés, à l'image des enfants juifs qu'ils faisaient périr par l'eau.

-> Pharaon a déclaré : "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Le midrach rabba commente :
"Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem – מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de : מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada [de Pessa'h] : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies."
[en plus des 10 plaies précédentes, il y en a eu 50 à la mer!]

Le mot : מִי à l’envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!"

[Toute personne devra reconnaître la toute puissance de Hachem. Ainsi, autant le faire tout de suite, plutôt que d'amener des épreuves sur nous visant à nous le faire admettre par la force.]

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+ "Pourquoi est-ce que Hachem a amené 10 plaies sur l'Egypte?

Les 10 plaies correspondent aux 10 Paroles (maamarot) à partir desquelles Hachem a créé le monde.
Ainsi, c'est comme si D. avait recréé le monde durant les 10 plaies.
En montrant Sa domination totale sur le monde, Hachem a démontré qu'Il avait créé le monde et qu'Il continue à le recréer [à chaque instant]."

[Torat haMin'ha]

"Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres : "Qu’est ceci?" (מָן הוּא - manne ou - litt. c'est la manne!) car ils ne savaient ce que c’était" (Béchala’h 16,15)

-> La Torah nous apprend que les juifs l'ont nommée : "manne", car "ils ne savaient ce que c’était".

Nos maître du moussar font remarquer que les lettres de : "manne ou" (מן הוא) permettent de former : "émouna" (אמונה).
En effet, lorsqu'une personne ne comprend pas ce qui lui arrive dans la vie, lorsqu'elle se demande : "Qu’est ceci?" (מן הוא), la réponse est : émouna (אמונה).
Nous devons alors se focaliser sur notre foi et notre croyance en Hachem.

Plus que cela, le verset comment par : "Les enfants d’Israël se dirent les uns aux autres", ce qui nous enseigne que lorsqu'autrui traverse une période difficile, nous devons être présent en lui fournissant des mots d'encouragement, en essayant de lui remonter le moral.

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-> Le roi David dit : "Comme il est bon ... de raconter le matin Ta bonté ('hassdé'ha), et Ta fidélité (émounaté'ha) pendant les nuits" (Téhilim 92,2-3)

Pendant les périodes ensoleillées de notre vie, nous devons savoir louer et remercier Hachem pour Ses bontés ('hassdé'ha).
Par contre, durant nos moments plus sombres, nous devons se retourner vers notre réserve de émouna (émounaté'ha).
En effet, lorsque notre vision s'obscurcit, nous devons réveiller notre émouna en Hachem, Qui nous fait uniquement ce qui est le meilleur pour nous.
[Notre esprit humain (et non divin) n'a pas les capacités pour appréhender clairement cela sur le moment.]

[Source : adaptation personnelle d'un dvar Torah du Rabbi Guttman]

[une des particularités de la manne était sa capacité à prendre le goût, que l'on souhaitait qu'elle ait.
De même, notre vie a la capacité d'avoir le goût que nous voulons lui donner.
Par exemple, nos problèmes prennent les proportions que nous souhaitons leur accorder ; ou bien en portant un regard plein de émouna, de confiance dans la bienveillance de Hachem à notre égard, alors notre vie devient toute autre.]

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+ "Vous vous rassasierez de pain, et vous saurez que Je suis Hachem votre D." (Béchala'h 16,12)

-> "C'était cela le véritable miracle de la manne : l'homme pouvait être rassasié et quand même reconnaître Hachem".
[rabbi Naftali de Ropshitz]

[nous avons une tendance naturelle lorsque tout va bien dans notre vie, à se dire : "Hachem ne te dérange pas, c'est bon je gère tout seul!", plutôt que de reconnaître l'origine de notre bonheur, et de remercier D. pour cela!]

+ "La valeur numérique du mot : Israël (ישראל) est de 541.
La guématria de : un feu (éch - אש) est de 301.

Si tu retires à un juif son feu interne, ce qui signifie que tu déduis 301 de 541, alors il te reste : 240, qui est la guématria de : Amalek (עמלק).

Or, il est écrit dans la Torah : "Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte ; comme il t’a surpris chemin faisant (achèr kar’ha badéré’h)" (Ki Tétsé 25,17-18).
Rachi commente : Ce mot (surpris - kar'ha) contient une connotation de froid (kar - קר) ... il t’a refroidi et tiédi alors que tu étais bouillant.

Amalek a refroidi notre passion, notre amour pour D. et Ses mitsvot.
A l'opposé, notre travail permanent est d'entretenir notre feu interne d'excitation et de passion à faire la volonté de Hachem.

[adapté d'un dvar Torah de Rabbi Avraham 'Haïm Feuer]

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-> Le mot חיים (la vie) a en son centre le nom de D. (יי), et de part et d’autre le mot : חם (‘ham) : chaud.
Dans la vie, il faut mettre au centre de tout Hachem et l’entourer de beaucoup de chaleur …

–> "Façonnée dans le feu, la Torah aime le feu : le feu de l’enthousiasme, le feu de l’ardeur."
[Rabbi Elimelé'h de Lizensk]

–> "Autrefois, le mikvé (bain rituel) était glacé et il en sortait des hommes chauds pour la prière ; aujourd’hui, il est chaud et il en sort des hommes de glace."
[citation hassidique]

"Chaque jour, lorsque la manne tombait dans le désert, il y avait suffisamment de nourriture pour que le peuple tout entier puisse vivre pendant 2000 années.
Les juifs prenaient ce qu'ils avaient besoin pour la journée, et le reste fondait au soleil."

[midrach Téhilim 78]

Pourquoi Hachem fournissait une telle quantité de manne?
D. peut nous donner à chaque instant des milliards, pourquoi ne le fait-Il pas?

Il ne le fait pas, non pas parce qu'il n'en a pas les moyens, mais parce qu'Il sait ce qui est véritablement bon pour chacun d'entre nous.

Il décide combien donner, quand donner et comment le donner, et ce afin que nous puissions accomplir au mieux ce que nous devons faire dans ce monde.

Effacer Amalek de nos jours

+ Effacer Amalek de nos jours :

-> "C'est une mitsva de lire la paracha Zakhor (le Shabbath précédant Pourim), et la Torah est éternelle : chaque homme est un microcosme et a en lui un petit "Amalek" : le mauvais penchant.

Dans ce passage (Ki Tétsé 25,17-19), on peut trouver : "[Amalek] a frappé en toi ceux qui étaient en arrière, tous les faibles à tes arrières, alors que tu étais las et épuisé".

Ce sont nos petites faiblesses, nos légères défaillances qu'on a renoncé à corriger, et dont le mauvais penchant va "tomber dessus" pour nous faire chuter.
[...]
Le mauvais penchant se tient à arrière tel un chien attendant un moment d'inattention [de notre part] pour attraper quelque chose à manger, de même, il essaie de nous voler une mitsva par ci, puis une mitsva par là, ...
Il embrouille l'homme, le persuadant que ce n'est qu'une perte de rien du tout.

[le Maayan Moèd - Pourim]

[Après 120 ans, le yétser ara sera là pour chiffrer ce qu'il a pu nous prendre, et il brandira cela afin de nous accuser lors du grand jugement portant sur notre vie.]

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-> Il est écrit dans la paracha Zakhor : "[Amalek] a surgi devant toi sur le chemin et qu'il a frappé en toi ceux qui étaient en arrière"

On retrouve la stratégie en 2 temps du yétser ara :
- nous faire tomber par la faute ;
- nous empêcher de nous relever, de repartir de l'avant, en nous faisant rester dans un état de tristesse d'avoir fauté.

-> Dans la paracha Béchala'h, pendant l'attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c'était l'inverse.
["Quand Moché levait la main, Israël vainquait, et quand il laissait ses mains, Amalek vainquait" (17,11)]

On peut citer 2 explications :
1°/ lorsque les mains (naaché, l'action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte. [Rabbi Akiva Tatz]

2°/ Notre rôle est de s'élever d'un monde où tout n'est que simple coïncidence/hasard, à un vie placée sous l'autorité d'Hachem.
Absolument tout événement prend sa source dans les mondes supérieurs, et Amalek ne souhaite pas que nous remontions aussi loin, préférant que l'on se focalise sur les manifestations visibles, naturelles (ce qui refroidit notre émouna).

Nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n'a pas donné au préalable son accord.
[Ohr Guédaliyahou]

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-> "Quand Moché leva les mains, Israël gagnait, quand il les lâchait, Amalek gagnait" (Béchala'h 17,11)

On peut s'interroger sur la différence d'expression. Pour parler de la victoire d'Israel, le texte dit : "Quand Moché levait les mains", mais quand on parle de la victoire de Amalek, il n'est pas dit : "quand Moché baissait les mains", mais quand il les "lâchait les mains". Que signifie cette différence?

En fait, Amalek représente le mauvais penchant (yétser ara), qui s'insinue dans le coeur de l'homme pour le tenter à la faute. Le seul moyen de vaincre le mauvais penchant, c'est de "lever les mains", d'être prêt à faire des efforts, d'aller à contre courant de ses habitudes et tendances naturelles. Parfois même, de se faire violence, de renoncer à certaines envies, pour rester fidèle à Hachem, malgré les efforts que cela représente.
Mais si le juif arrête de se battre, de rester sur ses gardes, et si simplement il relâche les efforts, c'est déjà la victoire du mauvais penchant. Car on se serait déjà refroidi et on aurait baissé de niveau spirituel. Même si on n'aurait rien fait de mal dans les actes. Le simple relâchement des efforts est déjà en soi une défaite.
L'homme dans ce monde ressemble à un cycliste qui voudrait gravir une pente à contre-courant. Il doit pédaler, poursuivre et fournir des efforts en espérant gravir la pente. Mais s'il s'arrête de pédaler, il reculera automatiquement.
Dans la vie, c'est pareil : soit on progresse, soit on régresse. On ne peut stagner sur place. Si un jour, on réalise qu'on n'a pas progressé par rapport à la veille, on pourra en déduire qu'on a régressé.

=> D'où la nécessité toujours, de ne jamais se contenter du niveau atteint, le jugeant déjà satisfaisant et pensant qu'il n'est pas nécessaire de poursuivre les efforts déjà accomplis. Si un jour, on se satisfait de là où on est arrivé, on décide de "lâcher les mains", de suspendre l'effort pour une certaine période, alors on devra savoir que Amalek aura gagné une victoire sur nous.
[rav Mikaël Mouyal]

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-> "Quand Moché levait la main, Israël dominait" (17,11)

Il levait la main pour les bénir avec la birkat cohanim.
C’est pourquoi Rabbi Yo’hanan a dit : "Que signifie ce qui est écrit : "Quand Moché levait la main, Israël dominait, et quand il baissait la main Amalek dominait"?
Cela nous enseigne que le monde subsiste grâce à la "nessiat kapaïm" des cohanim."
[Séfer haBahir]

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-> Au tribunal d'En-Haut, certains anges défendaient Israël tandis que d'autres l'accusaient.
Ceux qui les incriminaient arguaient que les juifs ne méritaient pas d'être sauvés à cause de leurs fautes et de leur manque de foi ...
Par moments, la main de Moché s'alourdissait tant qu'il devait la baisser. C'était un signe que les forces dénonçant Israël en-Haut prévalaient et qu'Amalek allait l'emporter.
Cette dénonciation alourdissait la main de Moché et l'empêchait de la garder levée.
[...]
[Dans le Zohar (66b)], rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Ne pensez pas qu'il s'agissait là d'une bataille insignifiante. De la Création jusqu'à l'ère messianique, aucun bataille ne pourra lui être comparée. Même la grande guerre de Gog et Magog ne l'égalera pas."
La bataille n'était pas importante à cause des guerriers ou des armes utilisées, mais en raison des très fortes puissances spirituelles qui y participèrent.

[Selon Rabbénou Bé'hayé,] En Haut, le génie d'Amalek dénonçait Israël de toutes ses forces.
Seule la puissance remarquable des prières de Moché brisa le pouvoir de ce génie.
Par ses prières, Moché finit par forcer le génie d'Amalek à assister Israël contre Amalek.
[...]

"Yéhochoua affaiblit Amalek et son peuple par l'épée" (Béchala'h 17,13)
Yéhochoua avait remporté la victoire grâce à l'aide spirituelle de Moché, Aharon et 'Hour (le fils de Myriam).
Il y est fait allusion dans le verset : "Voici, comme il est bon et agréable lorsque des frères (a'him) résident ensemble en harmonie" (Téhilim 133,1).
Le mot "A'him" (אַחִים) est composé des initiales des noms : Aharon, 'Hour, Yéhochoua et Moché.
[Méam Loez - Béchala'h 17,12]

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-> On peut s'interroger. Apparemment, le verset aurait dû dire : "Quand Moché baissait ses mains ...". Pourquoi dit-il : "Quand Moché levait la main"?

En réalité, pour vaincre Amalek, symbole du mauvais penchant, il faut faire des efforts pour s'élever et progresser. Il faut lever les mains.
En revanche, si l'homme relâche ses efforts et cesse de s'élever et de progresser, alors il échouera et tombera. Et ce, même s'il ne baisse pas ses mains, même s'il ne cherche pas à descendre spirituellement.
En effet, pour vaincre le penchant, il n'y a pas d'autre choix que de s'accrocher et de grandir [garder nos mains vers le haut!]. Si on relâche ses efforts, même si on ne baisse pas les mains, même si on ne cherche pas à descendre, le simple fait d'arrêter de faire des efforts, cela conduit déjà à perdre la guerre contre le mauvais penchant.
[rabbi Zalman Sender Shapira]

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-> "Tout ce qu'un juif accomplit doit se faire dans l'intention d'effacer grâce à cela le souvenir d'Amalek, et lorsqu'il y veillera, je suis certain qu'il se débarrassera de toutes ses souffrances".
[Beit Aharon]

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-> Puisque aujourd'hui nous ne pouvons pas identifier qui est Amalek, l’essence de la mitsva est pour chacun de nous d’effacer Amalek de l’intérieur de nous, de rejeter et mépriser le mal qui est en nous.

[Rav Ye’hezkel Levinstein]

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-> "En chacun d'entre nous se dissimule une zone d'ombre de l'ordre d'Amalek, qui refuse de se plier même s'il connaît la vérité, qu'il nous pousse à refuser de regarder en face.

Or, lorsque l'homme se trouve face à la vérité, impossible à nier, comme lors de la sortie d'Egypte, le mauvais penchant risque de le pousser à lutter contre celle-ci et à la refroidir, par refus de se soumettre."

[Rav Yitzhak Brodiansky]

[il nous arrive tous d'avoir des moments de vérité (ex: un cours de Torah, un événement très fort de notre vie, ...), et plutôt que d'en profiter pour renforcer notre comportement, notre amour envers Hachem, le yétser ara va nous refroidir (ex: ce n'est qu'une coïncidence ; c'est certes un cours impressionnant, mais cela peut bien attendre un peu avant d'être mis en pratique (il y a le temps!)... ]

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-> Si Amalek n'avait pas attaqué Israël, aucune nation n'aurait jamais eu de pouvoir sur les juifs. Les comptes-rendus sur la défaite des égyptiens auraient produit une impression permanente sur le monde ...
Sans Amalek, toutes les nations du monde auraient éprouvé un immense respect pour Israël. Beaucoup se seraient converties au judaïsme et celles qui ne l'auraient pas fait auraient, au moins observé les 7 lois Noa'hiques.
En voyant la puissance de D., les nations auraient craint de fauter.

Mais dès lors qu'Amalek avait attaqué Israël, les nations se mirent à minimiser les miracles de la sortie d'Egypte et de la Mer Rouge.
Si le D. des juifs était si puissant, comment Amalek avait-il pu tuer tant de membres de Son peuple?
Par conséquent, l'attaque d'Amalek fit fauter le monde entier.
Amalek est responsable de tout le mal fait par toutes les nations de tous les temps.
[...]

Chaque fois qu'une personne faute, elle renforce Samaël (l'ange gardien d'Amalek, garant du libre arbitre dans ce monde), et ceci à son tour donne de la force à Amalek.
Ainsi, alors que Hachem Lui-même détruit le pouvoir des autres anges des nations (chacune ayant un ange tutélaire), il nous incombe à nous de briser le pouvoir de l'ange d'Amalek : nos fautes lui donnent de plus en plus de force.

Dans sa bénédiction à Essav, Its'hak dit : "La voix est la voix de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Béréchit 27,22) = lorsque Yaakov (les juifs) faiblit dans l'étude de la Torah et dans la prière, alors la main d'Essav (dont Amalek est un digne descendant) devient plus forte.
La force de Samaël, l'ange d'Amalek (Essav) dépend directement de notre comportement! ...

Amalek ne peut être détruit tant que nos péchés renforcent son ange tutélaire (Samael).
Lorsque nous nous repentirons et que nous améliorons nos actes, Amalek sera automatiquement effacé du monde.

Le Alchikh haKadoch fait remarquer qu'il y a une contradiction importante :
- d'un côté Hachem Lui-même jura de détruire Amalek ("J'effacerai totalement le souvenir d'Amalek de sous les cieux" - Béchala'h 17,14) ;
- pourtant, plus tard, c'est à nous qu'Il donna le commandement de le faire ("Tu effaceras la mémoire d'Amalek de dessous le ciel" - Ki Tétsé 25,19)

Dans le cas des autres nations, Hachem commence par détruire l'ange tutélaire, puis s'occupe du peuple. [lorsque l'ange responsable d'une nation disparaît, alors sa nation n'a plus de force et tombe/disparaît automatiquement]
Ici, la situation est inverse. Nous (les juifs) devons d'abord détruire l'ange tutélaire d'Amalek en cessant de fauter et en nous repentant. C'est là notre responsabilité à nous.
Ensuite, comme Hachem l'a juré, Il détruira sa nation (Amalek).
[Méam Loez - Béchala'h 17,16]
[il se passe la même chose après que nous écoutons un cours de Torah, des paroles pleines de Vérité.
Le Amalek en nous vient tout minimiser, ridiculiser, ... réduisant à minima les implications concrètes de nos bonnes volontés théoriques qui viennent de se réveiller par les paroles de Vérité écoutées/lues.]

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-> "Ta colère le poursuivra, et Tu le feras disparaître de sous les cieux de D." (Eikha 3,66)

Le Imré Emet demande : "Que signifie l'expression 'sous les cieux de D.'? Lorsque l'on voit des événements se dérouler dans notre monde, nous devons retirer l'écran qui nous empêche d'y voir la main de D. C'est alors seulement que l'on voit que tout ce qui se passe ici, c'est au-dessus du Ciel, par la volonté de D. que cela se produit. Tu dois faire disparaître l'idée qu'il puisse y avoir quoi que ce soit dans le monde 'sous les cieux de D.', comme si cela pouvait être en dehors de Sa volonté et de Sa connaissance. 'Tu effaceras le souvenir d'Amalek de sous les cieux' : efface le Amalek qui sommeille en toi, et qui te convainc dans ton cour qu'il existe quelque chose qui existe 'sous les cieux'. Quant à toi, tu dois savoir que tout est 'au-dessus des cieux'."

-> Lorsqu'on est en tension avec un voisin parce qu'il a dit ceci, ou qu'il a fait cela, il est bon de savoir que D. nous regarde tous deux et nous dit : "Ne savez-vous donc pas que tout vient de Moi?"
La guemara (Shabbat 129a), dit : "Il est bon que l'on vende les poutres de sa maison, et que l'on se chausse de chaussures". Les Maîtres de la Tradition expliquent : "Les poutres de la maison, c'est le toit, qui recouvre la maison. Et quel est le lien entre le toit et les chaussures ? Le toit est ce qui nous sépare du ciel. Si l'on vend le toit, on peut comprendre que tout vient du Ciel, et alors on achètera des chaussures, mettant ainsi une séparation entre nos pieds et la terre. En effet, jusqu'à présent, avant de comprendre que tout venait de D., nous étions rattachés à la terre ; mais après avoir retiré le toit, nous pouvons nous détacher du sol, et comprendre que la main de D. est en toute chose, en toute action et en tout sujet."

-> Le Tiféret Chmouël écrit de même :
"Efface le souvenir d'Amalek de dessous les Cieux" (25,19) = "Efface son souvenir et celui de tous ceux qui poursuivent sa voie, en prétendant que tout ce qui advient dans le monde se produit dessous les Cieux, à savoir fortuitement sans l'intervention de la Providence d'Hachem.
En tant que juifs, il nous incombe au contraire, d'enraciner en nous que tout ce qui advient dans le monde, le meilleur comme le pire, est le fruit de la Parole d'Hachem qui, depuis les Cieux, conduit le monde ici-bas à chaque instant et dans ses moindres détails. Car personne ne peut toucher à ce qui revient à autrui sans que cela ne l'ait été décrété au préalable dans le Ciel.
De même, la subsistance de l'homme étant fixée depuis Roch Hachana pour toute l'année, aucun bénéfice ni aucune perte ne peuvent survenir si cela ne l'a pas été décidé d'En-Haut. Une brindille ou un morceau de paille ne peuvent bouger sans avoir reçu un ordre formel au préalable précisant leur destination."

-> Le rav Its'hak Mordé'haï Zilberstein (Rimzé Ma'hchava) écrit :
[A l'époque de Pourim] , à propos du verset : "On rapporta à Mordékhaï tout ce qui était advenu" et le midrach (Esther Rabba 8,5) de commenter : "(Mordékhaï) ordonna à Hatakh : va et dis-lui (à Esther) que le descendant de "il est advenu" s'en prend à vous (aux juifs), c'est ce qui est écrit "Souviens-toi de ce qui t'est advenu" (au sujet d'Amalek dont le descendant était Haman, le terme de "advenu" a une consonance d'évènement fortuit, livré au hasard, et constitue la devise de l'existence d'Amalek qui refuse l'existence de la Providence Divine).
C'est pourquoi Mordékhaï rassembla alors tous les juifs afin de renforcer leur émouna dans le Créateur, et afin qu'ils sachent que l'impureté d'Amalek basée sur un monde livré au hasard, est mensongère et sans fondement, et que tout ce qui arrive dans le monde est le fruit d'une raison Supérieure."

Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Pour cette raison, la Torah nous ordonne au sujet d'Amalek "N'oublie pas", car à chaque instant et à chaque époque, nous avons le devoir de regarder vers le Ciel et d'avoir foi que tout ce qui nous arrive est le fait d'un calcul bien précis de notre Père Céleste. Et personne ne peut dire que Hachem l'a oublié, puisqu'à chaque instant, Son regard est posé sur chaque juif pour lui prodiguer du bien et le soutenir dans ses épreuves.

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-> "J'effacerai le souvenir de Amalek" (17,14)

=> Pourquoi la Torah est-elle aussi radicale concernant Amalek?
Le peuple Juif a plusieurs ennemis, mais c'est uniquement Amalek qui a eu ce traitement aussi catégorique de devoir complètement être effacé!

Amalek est décrit dans la Torah par les termes : "Il ne craint pas Hachem".
Bien que chaque ennemi d'Israël ne craint pas Hachem, si la Torah spécifie Amalek, c'est que lui n'a aucune trace de crainte d'Hachem.
De plus, l'essentiel de la vitalité de l'homme réside dans le fait qu'il a un quelconque lien avec la crainte d'Hachem. C'est ce lien qui le fait exister et qui lui permet de vivre.

=> Amalek, qui n'a aucun rapport avec la crainte d'Hachem, il lui manque donc l'essentiel de ce qui fait subsister un individu. Il n'a donc pas de pérennité, ni de possibilité d'un quelconque devenir. Il est donc condamné à disparaître et à être effacé.
[Maar'hé Lev]

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+ Amalek :

-> Amalek attaqua le peuple juif le 23 Iyar 2448, un mois et 8 jour après la sortie d'Egypte (le 15 Nissan), suite à un manque de émouna du peuple, qui a mis Hachem à l'épreuve.

-> Amalek est le petit-fils d'Essav, par son fils Elifaz.
Le midrach raconte que ce ne sont pas uniquement ses descendants qui vinrent attaquer les juifs dans le désert, mais Aamalek lui-même (âgé alors d'au moins 220 ans!).

-> Selon le midrach Tan'houma, Amalek résidait dans le Néguev ou dans les monts Séïr, et il dut faire un trajet de 1 460 km, afin d'arriver à Réfidim (lieu de campement des juifs).

-> Amalek était accompagné :
- selon le midrach Aba Gourion : de 400 000 hommes ;

- selon le Séfer haYachar : 10,18 millions de soldats, dont de nombreux magiciens et sorciers.
En effet, Amalek était persuadé que la force de Moché provenait de la sorcellerie, et qu'il a juste était plus fort que les magiciens égyptiens.
Il y avait aussi des sorcières, dont la propre femme d'Amalek, afin de multiplier les forces surnaturelles.

Moché par la puissance de la prière a réduit à néant ces forces de la sorcellerie, inversant par exemple les horaires du soleil, de la lune et des autres astres.

-> La guémara (Yérouchalmi Roch Hachana 3,8) rapporte que Amalek choisit des guerriers dont c'était l'anniversaire, sachant qu'en ce jour, la chance les accompagnerait et qu'ils seraient ainsi invincibles.
Il utilisait l'astrologie pour calculer les heures propices à l'attaque.

-> Le Yalkout Chimoni ('Houkat 764,21) écrit que Amalek reçut en testament un enseignement de son grand-père Essav qui lui disait : "Garde précieusement cette tradition et transmets-la à tes descendants : Tu pourras vaincre les juifs dès qu'ils se relâcheront dans leur service divin".

"Réfidim", signifie : "faible" ou "relâché", les juifs étaient devenus vulnérables à l’attaque d'Amalek, car ils s’étaient relâchés dans l’étude de la Torah.
[rafou yédé'hèm min haTorah - guémara Sanhédrin 106a]

-> On a l'obligation d'effacer le nom d'Amalek, car il s'attaqua à la émouna, effaçant par cela le nom de D., en expliquant que tous les phénomènes surnaturelles sont dus au hasard (cf. Rachi sur le mot : "kar'ha").

En lisant la paracha Zakhor, on se rappelle les pouvoirs de notre yétser ara : il nous refroidit aux mitsvot (ex: encore rien qu'une fois avant de changer!, c'est pas si grave!), il diminue notre émouna (ex: c'est le hasard ; tu peux agir sans l'aide de D., où est Hachem lorsque tu es dans la difficulté?, ...).

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-> "Amalek vint et combattit contre Israël à Réfidim" (17,8)

Les Amalécites utilisèrent les moules à briques qu'ils s'étaient procurés dans les archives égyptiennes.
Ainsi, possédant la liste des noms des juifs, ils les appelaient par leur nom, comme des amis.
Lorsque les juifs quittaient la protection des Nuées de Gloire pour aller à leur rencontre, les Amalécites les tuaient. [midrach Tan'houma - Ki Tétsé]
Ce fut ainsi qu'ils amorcèrent leur attaque.

Les Amalécites attaquèrent ainsi les hommes devenus rituellement impurs et qui devaient quitter le camp pour se tremper dans un cours d'eau.
Ils n'étaient pas admis dans le camp car Hachem avait ordonné : "Ton camp sera saint" (Dévarim 23,15).
Lorsque ces hommes quittèrent la protection des Nuées de Gloire, les Amalécites les soumirent à des violences homosexuelles et les tuèrent. [Pirké déRabbi Eliézer 44]
[Méam Loez - Béchala'h 17,8]

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-> La force d'Amalek provient du kiboud av exemplaire d'Essav, que nous pouvons effacer lorsque nous donnons notre cœur à Hachem - cf. : http://todahm.com/2019/03/02/10162-2

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+ La mitsva d'effacer le souvenir d'Amelek

-> Cette mitsva s'accomplit en tuant hommes, femmes, enfants, animaux, et en détruisant tout souvenir d'Amalek.
Il est à noter qu'aujourd'hui nous ne savons pas précisément qui est descendant d'Amalek.

Par le passé, elle a pu être accomplie :
- partiellement dans le désert par Yéhochoua bin Noun, à l'époque de Moché, suite à leur attaque surprise (cf.fin paracha Béchala'h) ;

- à l'époque du roi Chaül, sur ordre du prophète Chmouël, mais il cru bon de laisser vivre le gros bétail, et leur roi Agag ne fut tué que le lendemain par le prophète Chmouël.
Cependant, durant cette nuit, Agag eut des rapports avec une servante qui put ainsi donner une descendance à Amalek, d'où sortira par exemple : Haman.

- à l'époque du roi David, son général Yoav continua cette mitsva en allant les combattre (cf. guémara Baba Batra 21).

- Mordé'haï et Esther réussirent eux aussi à en anéantir nombre d'entre eux, mais plusieurs réussirent à s'échapper.

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-> Le Maharal Diskin (19e siècle) écrit qu'il possède une transmission (massorét), selon laquelle le Gaon de Vilna (18e siècle) a affirmé que la nation allemande faisait partie des descendants d'Amalek.
Le Gaon de Vilna ajoute que ces derniers ont des signes particuliers, facile à reconnaître : ils s'embellissent aux yeux du monde avec toutes sortes de civilités, mais leur cœur est empli de haine pour les juifs.

-> Le rav Yoël Shwartz dit que néanmoins, on ne peut aujourd'hui plus faire aucune conclusion à ce sujet, car tous les peuples ont été mélangés et déplacés de leur terre natale par le roi San'hériv, il y a près de 2600 ans.
On ne pourra accomplir cette mitsva de nouveau qu'à la venue du machia'h.

=> De nos jours, on doit combattre le Amalek qui est en nous, comme cela a été abordé (b"h) au tout début de ce dvar Torah.

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+ Peut-on accepter la conversion des descendants d'Amalek?

-> La guémara (Guittin 57b) écrit que les petits-fils de Haman étudièrent la Torah à Bné Brak.

-> Le 'Hazon Ich explique qu'il s'agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d'après le père, qui dans notre cas n'était pas un descendant d'Amalek.
Par contre, s'ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Voici 2 mérites expliquant leur conversion future :

1°/ Selon le midrach (Esther rabba 10,4), bien qu'étant complètement méchant, il a une fois proclamé sa reconnaissance de la providence divine, lorsqu'il a été forcé à déplacer Mordé'haï sur un cheval.
Rabbi 'Haïm Pin'has Scheinberg dit que par ce mérite d'avoir été momentanément conscient, que ses succès et ses souffrances sont entièrement dans les mains de Hachem, il a mérité d'avoir une si belle descendance.

2°/ Selon rabbi Yaakov Kamenetsky, on apprend un principe très important : une personne est récompensée pour avoir générée du Kiddouch Hachem indépendamment de ses motivations personnelles.
Puisque la chute miraculeuse de Haman a généré un grand Kiddouch Hachem, rien que pour cela il mérite une énorme récompense.
[évidemment, qu'il devra rendre des comptes pour chacun de ses mauvais actes]

Selon l'Alter de Kelm, on peut tirer la leçon suivante : si Hachem récompense aussi grandement les personnes mauvaises (comme Haman), et ce pour une conséquence contraire à leur volonté ; combien à plus forte raison, Hachem récompensera infiniment toute personne qui volontairement s'efforcera de sanctifier Son nom.

"D. est Ma force et mon chant." (Béchala'h 15,2 - ozi vézimrat'ya )

+ Côté des juifs :

-> Le Arizal enseigne :
Lorsque les Bné Israël descendirent dans la mer, leur âme s'envolèrent.
Hachem envoya en bas des anges qui chantèrent des louanges aux Bné Israël puis les âmes revinrent dans leur corps et ils ressuscitèrent.
Ils prononcèrent le terme "ozi" (Il est ma force - עזי). Il s'agit de l'âme qui leur fut attribuée pour ressusciter et c'est grâce à "zémirat ya" (וְזִמְרָת יָהּ), la louange d'Hachem entonnée par les anges.
["ma force" (ozi) est revenue grâce au "chant de D." (zimrat'ya)]

Ainsi "vé'aya li lichoua" = "il a été pour moi la délivrance" par le retour de leurs âmes.

-> Nos commentateurs affirment que tout celui qui aspire à pouvoir chanter le Cantique de la fin des temps en l'honneur d'Hachem doit posséder 3 qualités qui figurent en allusion dans le verset précédemment cité "ozi" (il est ma force - עזי) :
1°/ l'humilité (anava) ;
2°/ le zèle (zérizout) ;
3°/ la crainte (yir'a).

=> Tout celui doté de ces qualité à la fin des temps pourra alors faire : "zimrat ya" (la louange d'Hachem).
[Darach Yéhouda]

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+ Côté des égyptiens :

-> Il est rapporté dans la guémara (Méguila 10b) :
"Rabbi Yo'hanan a enseigné à propos du verset : "Et celui-ci n'approcha pas vers celui-là toute la nuit" (Béchala'h 14,20), que les anges de service voulurent entonner un cantique.
Hachem déclara alors : l'œuvre de Mes mains se noie dans la mer, et vous voudriez chanter?"

En effet, les anges ont l'habitude de se rassembler pour chanter un cantique et louer Hachem comme il est dit : "vékara zé él zé véamar". Ainsi Hachem interdit aux anges de "se rapprocher les uns des autres" afin de chanter un cantique.

=> Pour quelle raison les anges n'auraient-ils pas pu entonner un cantique? N'est-il pas écrit : "Et quand les réchaïm périssent, c'est l'allégresse" (Michlé 11,10)?

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 92b) enseignent que lorsque le roi San'hériv assiégea la ville de Jérusalem, il arriva face à la ville sainte avec 185 000 chefs d'armée et une multitude de soldats.
La guémara rapporte que les anges de service descendirent pour entonner un chant. Ce cantique fut si délicieux que les âmes des soldats de l'armée du roi San'hériv furent aspirées et s'envolèrent, irrésistiblement attirées par ce chant angélique provenant des mondes supérieurs, ne laissant plus que des amoncèlements de cadavres.
[on peut préciser que ces événements se déroulèrent à l'époque du roi 'Hizkiyahou. Le siège eut lieu la veille de Pessa'h. Le roi réunit le prophète, le Sanhédrin ainsi que le chef des armées pour décider comment agir.
Bien que le conseil de sécurité ait opté pour sortir en guerre contre l'ennemi, le roi 'Hizkiyahou qui était un très grand tsadik refusa d'envoyer un seul juif au front le soir de Pessa'h. Il affirma qu'en l'honneur de la fête, Hachem réaliserait un miracle.]

Le 'Hanoukat haTorah ajoute :
D'après ceci nous saisissons le sens de la guémara (Méguila 10b) ci-dessus :
les anges dirent à Hachem : Maître du monde, pourquoi dois-Tu noyer les égyptiens dans la mer? Nous pouvons entonner un cantique qui détachera les âmes de leur corps.
Hachem leur répondit : "l'œuvre de Mes mains se noie dans la mer" = Mes enfants, le peuple d'Israël furent noyés lorsqu'ils étaient en Egypte, dans les eaux du fleuve comme il est dit : "tout nouveau-né mâle, vous le jetterez vers le fleuve" (Chémot 1,22), "Et vous voudriez chanter?"
Les égyptiens méritent-ils une mort aussi douce, par un chant angélique des mondes supérieurs? Ils doivent recevoir un châtiment mesure pour mesure : par la noyade dans les eaux de la mer Rouge.

Les élèves de Rabbi Méïr rapportent les propos d'Hachem : "Elle est méritoire la confiance qu'ils (les juifs) ont eu envers Moi, assurés que Je diviserai la mer pour eux.

Ils n'ont même pas demandé à Moché : "Comment pouvons-nous sortir vers le désert, sans nourriture pour la route?"
Mais ils ont eu confiance et ont suivi Moché."

[midrach Yalkout Chimoni - Chémot 233]

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+ "Hachem dit à Moché : Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche." (Béchala'h 14,15)

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm Portique.1 chap.9) :
"Si les hommes se montrent à la hauteur de la émouna et de la confiance qu'on attend d'eux, s'ils se mettent en marche droit vers la mer sans crainte et en toute sérénité, la force de leur conviction que la mer peut s'ouvrir devant eux suscitera une réaction dans le Ciel, qui donnera corps au miracle et à l'ouverture de la mer"

=> Une confiance absolue en D. est le garant de l'accomplissement du miracle dans lequel l'homme place son espoir.

 

-> "Par quel mérite les juifs purent-ils assister aux miracles et chanter le Cantique de la Mer?
Par le mérite de la foi dont ils avaient auparavant fait preuve."
[midrach Chémot rabba 22,3]

"Par son souffle, D. a créé le monde, et par Son souffle, il le maintient, et ce souffle est le même que celui de ceux qui étudient la Torah"

[le Zohar - rapporté par le 'Hafets 'Haïm - 'Homat hadat - chap.8]

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"C'est mon D., je lui rends hommage" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)

-> Le Targoum Ounkélos traduit cela par : "C'est mon D. et je lui construirai un temple".

Le 'Hafets 'Haïm de commenter ('Homat hadat) :
"Grâce à la splendeur de la Torah que l'homme étudie en ce monde, une "maison sainte" est construite dans le Ciel.
[...]
Combien devons-nous nous réjouir lorsque nous méritons de construire un tel temple!
En effet, si un roi vient habiter dans la maison d'un de ses sujets, la joie et la fierté de ce dernier et de sa famille seront sans bornes. "
[à plus forte raison lorsqu'il s'agit de Hachem]

Chacune de nos bonnes actions, de nos paroles de Torah, ... va contribuer à embellir notre "maison sainte" dans le Ciel, dans laquelle nous allons vivre pour l'éternité en union avec papa Hachem.
Dans ce monde, tâchons d'utiliser au maximum nos potentialités, afin d'y faire la plus belle des décorations possibles, et ce en l'honneur de Hachem.

-> Le rav Chimchon Raphaël Hirsch écrit : "Je veux m’offrir à D. comme une Demeure ; que tout mon être et toute ma vie lui deviennent un Temple de Gloire et un Foyer de Révélation."

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-> Sur ce verset, Rabbi Mendel de Kotsk a dit : "Je ferai de ma personne un sanctuaire pour Lui, car le plus grand de tous les sanctuaires est celui que le serviteur de D. édifie en se sanctifiant."

-> Rachi donne une autre explication : Je proclamerai Sa beauté et Sa louange aux habitants du monde.

De cette idée de beauté dans le service de D., nos Sages (guémara Shabbath 133b) déduisent qu'il faut s'efforcer d'embellir les mitsvot, comme par exemple en ayant une belle Soucca, une belle paire de téfilin, ...

[il est important de proclamer cette grandeur de D. en nous-même, et de L'embellir à nos yeux (et non seulement aux yeux des autres).
Par ailleurs, en plus d'un embellissement matériel, il faut également embellir nos actions par de la joie, du zèle et de la fierté de réaliser la volonté de l'Unique, Hachem. ]

Le 'Hafets 'Haïm ('Hovat haChmira) a enseigné : "Toutes les mitsvot seront belles, extérieurement et intérieurement, c'est-à-dire que nous devons les réaliser pour la gloire de D."

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+ "Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h 15,2)

-> La guémara (Nazir 2b) enseigne l'idée que le mot : "anvé'ou" (je veux L'embellir) a pour racine le mot : "naé" (beau), le verset signifiant alors : "Je serai beau devant Hachem par mes mitsvot". Comment peut-on réaliser cela?
La guémara de répondre : Je ferai devant Lui une belle Soucca, un beau loulav, ...

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada Nazr 2b) de commenter :
La guémara nous apprend que nous devons s'embellir par les mitsvot. Mais qu'est-ce que cela signifie?

Ce qui est le plus important dans toute mitsva, c'est d'avoir des bonnes intentions au moment de la réaliser.
Nous devons accomplir les mitsvot pour être beau aux yeux de Hachem, et non pas aux yeux des êtres humains.
Le fait qu'une personne ressente une grande joie à l'idée que son action lui permet de s'embellir aux yeux d'Hachem, va avoir pour conséquence qu'elle va réaliser les mitsvot d'une manière encore plus belle en l'honneur de Hachem.

[D. n'a besoin de rien, et c'est pour nous que nous rendons plus belles les mitsvot, comme une matérialisation de notre conscience de la grandeur des mitsvot (ex: elles nous embellissent devant Hachem!), et de la chance de pouvoir réaliser la Volonté du Maître du monde, pour notre bien ultime!]

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-> "Moché et les enfants d'Israël chantèrent ce cantique à Hachem" (Béchala'h 15,1)

Immédiatement à partir du moment où la mer Rouge commença à se diviser, l'ensemble du peuple juif a chanté pour Hachem (midrach Chémot rabba 23,4).
Que vient nous apprendre ce midrach?

Même si le peuple n'était pas encore sauvé, et qu'ils avaient toujours l'armée égyptienne à ses trousses, ils ont immédiatement tous chantés à Hachem.
La raison est qu'ils ne chantaient pas parce qu'ils étaient définitivement sauvés (n'étant pas encore en lieu sûr), mais parce que le Nom de Hachem a pu être sanctifié grâce à l'ouverture de la mer Rouge.
C'est là que réside la grandeur de leur Chira : le peuple tout entier a entonné un chant uniquement en l'honneur de D.
[le 'Hen Tov]

[de même, lorsque nous embellissons les mitsvot (dans l'action et dans la pensée, comme par exemple en ayant un sentiment de joie), nous témoignons de notre fierté de pouvoir sanctifier, d'augmenter la Gloire de Hachem dans le monde, par la réalisation des mitsvot.]

-> Selon le Maharam Schick, après la venue du machia'h nous chanterons une Chira indépendamment de ce qui peut nous arriver, car nous serons alors pleinement persuadés que tout n'est que pour le bien.

[En embellissant les mitsvot, nous nous détachons de ce monde matériel, et nous témoignons d'à quel point nous gagnons des milliards éternels, à chaque mitsva réalisée.
Le fait de dépenser de l'argent, de faire des efforts, ... est inexistant par rapport au gain infini et éternel qui en découle. Quelle affaire incroyable papa Hachem nous permet de réaliser constamment!
L’embellissent est ce qui vient lutter contre la routine dans notre relation avec D., d'une perte et d'une confusion des véritables valeurs, ... C'est reprendre sa vie en main, et mettre de la vie dans notre vie, nous évitons d'être des morts vivants, en pilotage automatique (chaque mitsva étant unique, et non répétitive!).]

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-> "Ils dirent en disant (vayomérou lémor) ... Voici mon D. et je veux L'embellir, le D. de mon père et je L’élèverai" (Béchala'h v.15,1-2).
Selon le midrach haGadol, cette répétition apparente, nous apprend que le peuple répétait les mots de Moché, qui savait que dire.

[Dans leur contenu les paroles de la Chirat haYam étaient les mêmes, mais dans leur forme chaque juif avait la possibilité de personnaliser et d'exprimer pleinement ses sentiments d'une manière qui lui était propre.
Il en est de même dans la pratique des mtisvot, nous devons certes les vivre personnellement (en les embellissant!), mais cependant, cela doit se faire dans le cadre imposé par nos Sages. ]

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-> Rabbi Yo'hanan, ainsi que Rech Lakich expliquent : 'Lorsque le Temple était érigé, l'Autel expiait les fautes d'une personne [par les sacrifices qui y étaient brûlés].
De nos jours, il n'y a plus de Temple, mais la table [sur laquelle on mange] fait l'expiation de nos fautes' [guémara 'Haguiga 27a]

-> Rachi de préciser : au travers l'hospitalité à des invités.

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Vayikra p.97) commente cette guémara : "lorsque la table d'une personne est comme un Autel (mizbéa'h), alors toute sa maison devient comme le Temple."
Il est écrit : "C’est mon D. et je l’embellirai" ( זֶה אֵלִי וְאַנְוֵה - Béchala’h 15,2).
"C'est mon D." (zé éli - זֶה אֵלִי) est l'acronyme du verset : "Voici la table qui est devant Hachem!" (זֶה הַשֻּׁלְחָן אֲשֶׁר לִפְנֵי יְהוָה - Yé'hezkel 41,22).

=> Selon le 'Hatam Sofer, si tu veux proclamer D. (zé éli), alors il faut faire de sa maison un magnifique lieu de résidence pour Hachem.

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-> La guémara (Chabbath 133b) rapporte 2 interprétations du terme : "véanevéhou" (וְאַנְוֵהוּ) :
1°/ "‘C’est mon D., et je veux L’embellir’ = c’est-à-dire : embellis les mitsvot en Son honneur. Construis en Son honneur une belle Soucca, prends un beau Loulav, un beau Chofar, de beaux Tsitsit, un beau Séfer Torah, et écris-le en Son honneur avec une belle encre et une belle plume, par les soins d’un scribe expérimenté et attache-le avec de belles ficelles."
2°/ "Aba Chaoul dit : ‘Je veux L’embellir’ [signifie:] – Efforce-toi de Lui ressembler [le mot וְאַנְוֵהוּ - Véanevéhou s’apparente aux mots: והוא אני Ani Vahou – ‘moi et Lui’: ‘Je vais Lui ressembler dans le sens où je m’attache à Ses voies’ – Rachi]. De la même manière qu’Il est charitable et miséricordieux, toi aussi, sois charitable et miséricordieux."
("Ressembler à D." [והוא אני] revient alors à faire de soi un Demeure [נָוֶה – Navé] pour Lui)

[le ‘Hatam Sofer (guémara Soucca 29b) explique le lien qui existe entre les 2 interprétations rapportées par la guémara : "On voit souvent des personnes faire preuve de grands scrupules pour l’embellissement de leur mitsva, et investir de grandes sommes dans un magnifique Etrog ou Loulav. Mais dès lors qu’il s’agit de céder leur argent à la Tsédaka, les scrupules s’évaporent soudain et le coeur devient de pierre. Voilà pourquoi, après le thème de l’embellissement des mitsvot, Aba Chaoul vient souligner que l’essentiel n’est pas de posséder la plus belle Soucca, mais bien d’être bon et charitable à l’image de D." ]

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-> La Mékhilta apporte une autre explication : "Rabbi Yossi Haguélili a dit : ‘Rends D. beau, (dans le sens) loue-Le devant toutes les Nations du Monde (et sanctifie ainsi le Nom de D.)’."

"Les enfants d’Israël vinrent à l'intérieur de la mer, sur la terre sèche" (Béchala'h 14,22)

Le Noam Elimélé'h nous enseigne :

A la vision de miracles dévoilés, toute personne en est fortement impressionnée.
Mais, il faut bien comprendre que toute la nature n'est qu'un grand miracle.
Nous devons voir partout l'intervention divine, Sa grandeur, et s'en impressionner.

Tous les événements "naturels" de la vie, ne sont que des miracles provenant d'Hachem.
Mais puisqu'on est habitué, on ne s'en impressionne plus.

Le but à atteindre est d'arriver à reconnaître que l'on marche en réalité "à l'intérieur de la mer, sur la terre sèche", c'est-à-dire que même quand la vie est normale et naturelle, que l'on marche "sur la terre sèche", nous devons comprendre que cela est un miracle aussi énorme que si l'on marchait "à l'intérieur de la mer".

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+ A la mer ...

-> Le nom Divin : Elokim (אלהים) a une valeur numérique de 86, qui est la même que le mot : "haTéva" (la nature - הטבע).
Ce nom de D. peut également se diviser en : "à la mer" (él ayam - אל הים).
L'ouverture de la mer Rouge est une expression éclatante de la maîtrise totale et permanente de Hachem sur la nature.

Elokim, Nom qui représente l'attribut Divin de justice, et il a entraîné que les égyptiens sont morts noyés, à l'image des enfants juifs qu'ils faisaient périr par l'eau.

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-> Pharaon a déclaré : "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)

Le midrach rabba commente :
"Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem – מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de : מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada [de Pessa'h] : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies."
[en plus des 10 plaies précédentes, il y en a eu 50 à la mer!]

Le mot : מִי à l’envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!"

[Toute personne devra reconnaître la toute puissance de Hachem. Ainsi, autant le faire tout de suite, plutôt que d'amener des épreuves sur nous visant à nous le faire admettre par la force.]

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+ "Pourquoi est-ce que Hachem a amené 10 plaies sur l'Egypte?

Les 10 plaies correspondent aux 10 Paroles (maamarot) à partir desquelles Hachem a créé le monde.
Ainsi, c'est comme si D. avait recréé le monde durant les 10 plaies.
En montrant Sa domination totale sur le monde, Hachem a démontré qu'Il avait créé le monde et qu'Il continue à le recréer [à chaque instant]."

[Torat haMin'ha]

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge :

-> Des anges vont descendre et faire passer les colonnes de nuées et la colonne de feu de l'avant vers l'arrière du camp, afin qu'elles servent de rempart contre les égyptiens qui approchent.
[Ramban et Sforno]

-> La colonne de feu :
Elle va barrer l'accès aux égyptiens, et éclairer le camp d'Israël. [Pirké déRabbi Eliézer 49]
Elle protège alors de tout projectile, comme les flèches (Rachi - Béchala'h 14,19).
D'ailleurs, le Méam Loez rapporte que les égyptiens étaient tellement nombreux, qu'ils auraient pu ensevelir le peuple juif en lui jetant de la terre.

-> Les colonnes de nuées :
Selon le midrach Téhilim, elles interceptaient et renvoyaient les projectiles (ex: flèches, pierres) à l'envoyeur, et elles étouffaient le bruit des trompettes des égyptiens qui voulaient instaurer un climat de peur.
A l'inverse, Hachem les bombarde d'une avalanche d'éclairs et de tonnerre, au point que le sol en frémit.

Pendant ce temps, les colonnes de nuées vont entourer de toutes parts les égyptiens, les laissant dans une obscurité totale.
[c'est le 7e jour de la plaie des ténèbres, qui avait été mis en attente pour ce moment là]

La Mekhilta (14,19) enseigne qu'au plus fort de l'obscurité noire comme de l'encre, D. a fait un miracle pour laisser, l'espace d'un instant, les égyptiens voir le camp des juifs, et ils ont pu observer que ce camp était parfaitement éclairé.

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-> En ce qui concerne l'entrée dans la mer Rouge, certains Sages sont d'avis que le peuple a débattu pour savoir qui aura l'honneur d'y faire le 1er pas.
D'autres pensent qu'ils ont attendu que la mer se fende avant d'entrer, afin qu'il soit manifeste que Hachem réalise ce miracle pour punir les égyptiens, et non pour sauver la vie des juifs se noyant.

Nos Sages enseignent que sans attendre le résultat de ces réflexions, la tribu de Binyamin s'est avancée dans la mer, ce qui provoqua une grande agitation dans le peuple, et Moché est alors intervnu pour calmer les esprits. [Méam Loez]

Mais entre temps, Na'hchon, fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda a dépassé la tribu de Binyamin et il s'enfonce en 1er dans la mer déchaînée. [Mékhilta ; guémara Sota 37a], il est suivi par toute sa tribu, qui avance jusqu'à ce que l'eau atteigne leur bouche et leurs narines les empêchent de respirer.

-> En récompense pour cela :
Puisque leur préoccupation essentielle était de glorifier et de sanctifier le nom de Hachem, la tribu de Binyamin sera récompensée en abritant sur son territoire le Saint des saints; et quant à Yéhouda, c'est à lui que reviendra la monarchie héréditaire, ainsi que les autres parties du Temple qui seront sur son territoire.
[Mékhilta]

Na'hchon aura 5 héros d'Israël parmi ses descendants : le roi David, Daniel, 'Hanania, Michaël et Azariel. Le machia'h est donc un de ses descendants (midrach Chémot rabba).
Après l'inauguration du Sanctuaire, parmi les princes des 12 tribus d'Israël, c'est lui qui va être le 1er à amener un sacrifice (Bamidbar 7,12).

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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et de se jeter dans la mer.
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

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-> Sur l'ordre de D., Moché met son bâton de côté et lève très haut la main.
Immédiatement, la mer reflue vers les côtés et commence à s'ouvrir. [midrach haGadol]

-> Dans le monde entier, lorsque les eaux de la mer se séparent, les hommes entendent un fracas terrible, à en percer les tympans.

Au moment où la mer se fend, toutes les eaux du monde se fendent également et souhaitent rejoindre la mer, car voulant faire partie active de ce miracle, en étant "sur place".
Ainsi, les eaux des sources, des lacs, celles contenues dans des tonneaux, des verres, ... se fendent également.
Dans la mer, les bateaux sont ballottés par les remous de ces eaux se divisant.
[Mékhilta ; Sékhél Tov - Béchala'h 14,21]

-> Moché, debout sur la rive, comme pour faire bouclier contre les égyptiens qui approchent, attend que le dernier des enfants d'Israël se soit engagé dans la mer, et à ce moment seulement, il s'autorise à les rejoindre.
[Abravanel]

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+ Nos Sages énumèrent les 10 principaux miracles qui se sont produits sur la mer :

1°/ D. n'a pas fendu la mer en une seule fois, mais cette ouverture était comme une fissure qui avançait et s'ouvrait à mesure que les enfants d'Israël pénétraient plus profondément dans la mer.
[Malbim]

2°/ Le lit de la mer, solidifié en une épaisse couche de glace n'était pas mouillé ou glissant.
Les juifs l'on traversé comme s'ils marchaient sur un terrain plat sans aucun obstacle ni crevasse.
[Malbim]

[normalement, plus on avance dans la mer plus on descend, et à l'inverse en sortant.
Hachem a fait en sorte que le niveau reste toujours le même, afin de ne pas nous fatiguer!]

3°/ Les 2 murs d'eau dressés de chaque côté du passage formaient un arc de cercle au-dessus des juifs, leur donnant l'impression de marcher dans une galerie qui les gardait au chaud et les protège des éléments déchaînés. [Mékhilta]
Il est miraculeux d'avoir chaud, alors qu'on est entouré de murs de glace.

Ces 2 murs formés par les eaux solidifiées se dressent de part et d'autres, et s'élèvent plus haut que les sommets les plus élevés de la terre. [Targoum Yoanthan]

Cette galerie se dessinait en demi-cercle : les juifs ne sont pas ressortis de la mer sur la berge opposée, mais sur la même rive, en un point très distant de celui par lequel ils y étaient entrés.
Ils sont donc revenus sur la même rive. [Rambam ; Ibn Ezra]

4°/ L'eau ne s'est pas simplement fendue, laissant un passage pour les juifs, mais elle s'est séparée en 12 défilés différents de façon à former une galerie distincte pour chacune des tribus.
[Mékhilta]

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).
Rabbi Eliézer Na'hman Pouah, élève de rabbi Ména'hem Azaria de Pano, nous enseigne que les sillons qui furent formés dans la mer Rouge sont encore visibles jusqu'à nos jours.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Daat Zékénim (Béchala'h 14,29) ajoute que les fenêtres dans les murs permettaient aux tribus de communiquer et de se calmer les uns les autres.

-> Le Mékhilta ajoute que ces murs étaient parfaitement transparents tels des saphirs et des diamants.
La colonne de feu qui guidait le peuple se déplaçait à travers les murs d'eau, si bien que les Bné Israël avaient l'impression de se trouver dans des pièces remplies de lumières.

-> Rabbénou Bé'hayé explique également que la mer Rouge ne se fendit pas d'un seul coup dans toute sa longueur, mais seulement au rythme de la progression des Bné Israël.
Le roi David évoque cette idée : "La mer vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3). Plus le peuple juif avançait, plus la mer se fendait sous leurs pas. En effet, plutôt que de fendre la mer d'un seul coup, Hachem la faisait reculer petit à petit devant chaque pas des Bné Israël.
=> Pourquoi Hachem agit-Il ainsi?

Rabbénou Bé'hayé répond que l'intention de D. était d'ancrer profondément la émouna au sein du peuple juif, en leur apprenant à se maintenir à un niveau élevé d'émouna et de confiance en D.
En s'ouvrant petit à petit, la mer habituait le peuple à lever les yeux au ciel et à implorer la miséricorde du Créateur.

[c'était à l'image de la manne qui tombait une fois par jour, car selon rabbi Chimon bar Yo'haï (guémara Yoma 75) : puisque la manne tombait une fois par jour, ils devaient prier chaque jour pour la ration du lendemain et créer à travers une prière ce lien quotidien avec leur Créateur.]

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5°/ Les murs et le sol de chaque tunnel n'étaient pas faits de simples blocs de glace, mais d'une mosaïque décorée de motifs d'une rare beauté pour permettre aux juifs de jouir de la traversée.
[Mékhilta]

6°/ A l'intérieur des murailles d'eau de mer salée coulaient des sources d'eau douce et potable.
Les enfants y découvraient des arbres fruitiers, des douceurs, du miel, de l'huile et ils n'avaient qu'à tendre la main pour se servir à volonté.
Les animaux aussi trouvaient de l'herbe croissant sur les murs, et ils broutaient comme s'ils étaient au pâturage.
[midrach Chémot rabba 21,10]
Le Maharal ajoute que dans la mer Rouge les enfants ont rassemblé des fruits et ont nourri les oiseaux avec, comme récompense du fait qu'ils ont chantaient avec les juifs le Cantique de la mer pour embellir l'harmonie du chant.

Le mot "muraille" ('homa - חמה) a la même valeur numérique que le terme : "gan" (jardin - גן), afin de nous enseigner que la mer fournissait de nombreux arbres fruitiers aux Bné Israël qui s'en nourrissaient durant leur traversée.
En effet, il est écrit dans le midrach rabba que les petites enfants pleuraient. Ainsi, pour les apaiser, les mamans cueillaient des fruits directement des arbres fruitiers.
[de plus, il est écrit : "les eaux étaient pour eux une murailles" (וְהַמַּיִם לָהֶם חֹמָה - véamayim lahem 'homa - Béchala'h 14,29) : les 3 dernières lettres ont une guématria de 85, équivalente au terme "mila" afin de nous enseigner que par le mérite de la circoncision qu'il avait inscrite sur sa chair, le peuple d'Israël traversa la mer Rouge dans la quiétude et la paix.]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 21,10), alors que les femmes portaient leurs enfants dans la mer, certains d'entre eux se mirent à pleurer. Leurs mères se sont alors penchées sur les murs d'eau et ont extrait divers fruits pour eux.
Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Bechala'h 15,19) décrit des arbres fruitiers, des légumes et d'autres délices sur le fond de la mer (et non dans les parois de l'eau).

7°/ Dès que les juifs avaient étanché leur soif, les sources arrêtaient de couler, comme une bouteille qu'on referme après usage.
[Mékhilta]

8°/ Les murs de glace étaient de cristal, parfaitement translucides, et permettaient aux membres d'une tribu de voir les tribus des galeries adjacentes.

Des ouvertures ménagées dans la glace leur permettaient de s'entretenir à volonté les uns avec les autres, d'entonner tous ensemble des hymnes et des louanges à D., et de se sentir plus en sécurité, plus unis et plus détendus.
[Pirké déRabbi Eliézer 42]

9°/ A l'instant où les égyptiens sont entrés dans la mer, le sol parfaitement sec sur lequel avaient marché les enfants d'Israël s'est transformé en terre boueuse et brûlante.
[Mékhilta]

10°/ Les murs de glace se sont effondrés sur le passage des égyptiens, précipitant sur eux des blocs de glace lourds comme des pierres.
[Mékhilta]

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+ Une 11e plaie ?

-> En comptant les subdivisions, le nombre de plaies qui va se produire est :
- selon Rabbi Yossi : de 10 en Egypte et de 50 sur la mer.
[c'est la main de D. : 5 doigts d'une main *10 plaies]

- selon Rabbi Eliézer : de 40 en Egypte et de 200 sur la mer.
[les 50 précédentes * les 4 éléments fondamentaux de la matière (le feu, l'eau, l'air, la terre)]

- selon Rabbi Akiva : de 50 en Egypte et de 250 sur la mer.
[il ajoute aux 4 éléments, l'attribut de colère divine : 50*5]
[midrach Téhilim]

=> Quelle que soit la façon dont sont effectués ces calculs, il en ressort que les souffrances infligées aux égyptiens ont été plus dures sur la mer qu'en Egypte (5 fois plus nombreuses!), car ils n'avaient toujours pas appris la leçon, continuant de se rebeller contre Hachem.

-> Selon le Vayagèd Moché, le fait qu'il y a eu beaucoup plus de plaies à la mer Rouge plutôt qu'en Egypte, est en raison de la gratitude envers les égyptiens pour nous avoir hébergés.
["N'aie pas en horreur l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8) ]
Même s'ils n'ont pas été de très bons hôtes, ce mérite a suffit pour les protéger, ce qui n'a pas été le cas en dehors de chez eux : à la mer Rouge (où la main de D. fut totale).

-> Selon le rav Yé'hezkel Lévenstein, ce nombre important de plaies que les égyptiens ont reçu, témoigne du grand amour de Hachem pour Son peuple.
En effet, plus un enfant est précieux aux yeux de son père, plus sera importante sa colère envers toute personne qui osera lui faire du mal
=> Selon nos Sages, les plaies sont comme un baromètre indiquant l'amour de D. pour Son peuple.

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-> Un des plus grand miracles qui a pris place lorsque Pharaon est entré dans la mer Rouge est que les égyptiens n'ont pas pris avec eux leur flotte de bateaux, comme ils auraient dû le faire.
[Abarbanel]

-> Selon le Ramban (Béchala'h 14,4), l'entrée de l'armée égyptienne dans la mer Rouge est un miracle aux proportions énormes, puisque cela défit toute logique que Pharaon ait pu accepter de prendre toute son armée dans un si grand danger.
Cette folie temporaire a été insufflée par Hachem afin d'amener la destruction de l'armée égyptienne.

-> Selon d'autres commentateurs, les égyptiens n'ont pas remarqué qu'ils étaient entrés dans la mer.
En effet, ils étaient dans une obscurité totale pendant la nuit [selon le Roch causée par la Colonne de Nuages, ou selon Abarbanel par la colonne de Feu qui rendait tout autour tellement brillant qu'on y voyait plus rien], et ils pensaient qu'ils marchaient sur une terre sèche normale. ['Hizkouni]

-> C'est pour cela qu'il est écrit : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
Le peuple juif a reçu l'obligation de ne pas faire de bruit, car certes les égyptiens ne pouvaient rien voir, puisqu'ils étaient recouverts de la Colonne de Nuages, mais ils avaient toujours la possibilité d'entendre le moindre bruit.
C'est pourquoi, ils ne devaient pas faire de bruit, pour que les égyptiens n'essaient pas de leur tirer dessus des flèches (ou autres) et ainsi leur causer des dommages. [Ralbag]
[les eaux de la mer Rouge se sont divisées en 12 tranchées pour chacune des tribu et elles ne coupaient pas le bruit. Ainsi, les Pirké déRabbi Eliézer (42) rapportent que les différentes tribus pouvaient se parler entre elles pendant la traversée de la mer.]

-> "voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10).
Selon le Tossefot haShalem (4), les juifs ont reçu l'ordre de rester silencieux afin que les égyptiens n'entendent pas leurs "cris [d'effroi, de peur] vers Hachem", car cela constituerait un 'hilloul Hachem.

-> Selon la Mékhilta, Moché a dit aux Bné Israël : "Hachem peut vous aider même si vous restez silencieux, et encore davantage si vous Le louez, Il viendra à votre assistance et se battra pour vous".

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-> Le matin du 7e jour suivant la sortie d'Egypte, est sur le point de se lever, les égyptiens s'engagent à l'intérieur de la mer, à la poursuite du peuple juif.
Selon le Rokéa'h, les égyptiens se sont divisés en 12 bataillons, chacun poursuivant une tribu.

De même qu'ils ont entraîné les juifs en esclavage par la tromperie, de même, c'est en se leurrant qu'ils vont se précipiter dans les profondeurs de la mer, totalement inconscient de ce qu'il va leur arriver. [Mékhilta]
Cette obstination à poursuivre à tout prix le peuple juif, est un miracle de plus.

-> La colonne de feu va se coller à eux, faisant fondre les murs de glace, entraînant la chute de blocs de glace, et le déversement de trombes d'eaux glacée.

-> Selon le Léka'h Tov, il y aura un autre miracle : l'apparition de l'image d'une jument dans la nuée, entraînant tous les chevaux (étalons) après elle dans les profondeurs de la mer. Cela empêche tout demi-tour des égyptiens.

-> Selon le Malbim (15,5), pour permettre aux juifs de traverser la mer Rouge, Hachem a élevé le fond de la mer pour le mettre au niveau du sol (sans avoir besoin de descendre puis remonter des profondeurs de la mer). Au moment où la mer est retournée à sa position initiale, Hachem a fait que ce "sol" s'effondre, et le nombre important de petites pierres résultant de cette explosion flottait dans l'eau et a rendu impossible la fuite pour les chevaux qui voulaient nager hors de l'eau.
[selon le Nétsiv, les chevaux étaient bloqués par le nombre important de soldats qui étaient à pied, d'autres chevaux se sont enfoncés directement avec leur cavalier comme une lourde pierre, ...]

-> Rachi (Béchala'h 14,24) rapporte que la colonne de nuées est descendue dans la mer pour en a fait comme de la boue ; et la colonne de feu l'a portée à ébullition entraînant que les sabots des chevaux se sont détachés.
Les chevaliers, violemment éjectés, s'écrasent et se brisent les membres.

Les chars sont la proie des flammes, les armes sont aussi consumées, et tous les bijoux et trésors qu'ils ont emportés avec eux s'éparpillent dans les profondeurs. [Mékhilta ; Rabbénou Béhayé]

La boue est si profonde qu'ils ne peuvent avancer d'un pas. [Rabbi Avraham - fils du Rambam]

Les douleurs brûlantes qui les font à présent souffrir sont semblables aux feux de l'enfer. [Ohr Yé'hezkel]

C'est le moment que vont choisir les sauterelles qui ont survécu à la plaie d'Egypte pour passer de nouveau à l'action. [Imrei Noam]

Pas un membre des égyptiens ne demeure indemne.
Alors que l'air que respirent les juifs est chargé des parfums les plus délicieux, celui des égyptiens est d'une odeur écœurante.
[Mékhilta]

Des anges destructeurs versent sur eux du feu et du soufre, tandis que des grêlons et des flèches ne cessent de les harceler. [Mékhilta]

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-> "Il n’en est pas resté un seul" (lo nichar bahem ad e’had")

"Bahem ad e’had" : les dernières lettres forment le mot "Madad" (mesure).
Cela nous insinue que la même mesure utilisée par les égyptiens quand ils jetaient les enfants juifs dans le fleuve a été utilisée envers eux, et il n’en est pas resté un seul.
[Karné Remim]

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-> Le Nétsiv enseigne :
Les masses d'égyptiens qui sont arrivées au bord de la mer Rouge se sont divisées en 3 groupes :
- beaucoup d'entre eux ne sont jamais entrés dans la mer Rouge, et ont juste regardé tout le spectacle depuis les bords de la mer :
- un autre groupe était dans la mer Rouge, mais lorsque les eaux ont commencé à retourner à leur état normal, ils ont fui en nageant jusqu'au rivage ;
- le 3e groupe s'est noyé dans la mer Rouge.
Ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu était un acte extraordinaire de la providence d'Hachem, puisque les égyptiens ont été puni en fonction de leur niveau de méchanceté.

De plus, parmi les égyptiens qui sont morts, ils n'ont pas tous subi le même sort : plus un égyptien avait fait souffrir les juifs plus sa mort se faisait dans la souffrance ; plus un égyptien avait été cruel, plus sa mort était d'une façon cruelle.
Tout cela [ le fait de voir concrètement à quel point la providence Divine est parfaire, précise], a amené les juifs à des très hauts niveaux d'émouna, comme il est dit : "ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31).

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+ Le sort des égyptiens qui ne sont pas allés au combat :

-> Hachem a fait apparaître sous les yeux des égyptiens tranquillement installés chez eux, une vision de ce qui se passe dans la mer Rouge [les terrorisant grandement]
[Mékhilta ; midrach haGadol]

-> Le rav Aharon Leib Steinman apporte l'explication suivante du Siddour du Rokéa'h.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, son eau a coulé pour inonder et faire noyer les égyptiens restés en arrière chez eux. Ensuite, cette même eau est retournée inonder les égyptiens pourchassant le peuple juif.
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+ Fin de la traversée pour les juifs :

-> Moché étend la main au-dessus de la mer, et les eaux reviennent à leur situation originelle.

Les masses d'eau alors libérées recouvrent les chars et les cavaliers, les entraînant dans l'abîme.
Toutes les eaux qui s'étaient fendues dans le monde retrouvent leur était normal, et elles viennent en partie se déverser dans la mer Rouge pour avoir une part dans la noyade des égyptiens.
[Méam Loéz]

-> Hachem a porté Lui-même ceux qui étaient trop faibles pour effectuer la traverser de la mer, les soulevant avec amour, Il les dépose délicatement sur le rivage.
[midrach Chémot rabba 22,2 ; midrach Téhilim 18,20]

-> Voyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens font appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Les eaux se referment autour des égyptiens, des tourbillons les brassent dans tous les sens et les secouent dans toutes les directions.
[Mékhilta]

-> Selon Rachi (Béchala'h 15,5), la rapidité avec laquelle chacun des égyptiens se noie dépend de sa méchanceté par le passé.

Les moins pervers d'entre eux se noient comme du plomb et meurent immédiatement.
Ceux dont la méchanceté est plus grande tombent au fond de l'eau, comme des pierres et se noient relativement vite.
Mais, les plus mauvais, comme des brins de paille ballottés par les eaux, se noient très lentement et dans de grandes souffrances.

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-> De nombreux égyptiens sont encore légèrement en vie.
Hachem va faire en sorte que la mer rejette tous les corps (même ceux déjà morts), afin que chaque juif puisse voir les égyptiens qui l'ont maltraité en Egypte mourir, prenant conscience qu'il a reçu sa punition.

En même temps que les corps, la mer rejette toutes les richesses qui ornaient les chevaux (or, argent, perles, pierres précieuses), et qui sont beaucoup plus importantes que celles empruntées lors de la sortie d'Egypte, car appartenant aux petits gens, alors que la fortune trouvée sur le rivage provenait du trésor royal.
[Mékhilta ; midrach Téhilim 22]

-> Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

-> Pendant les 40 ans dans le désert, les juifs étaient nourris, lavés, transportés, maintenus en bonne santé, ... par papa Hachem.
Ils ont ainsi reçu une énorme richesse qui ne leur était d'aucune utilité dans le désert, puisque tous leurs besoins étaient pris en charge.
Selon le Zékan Aharon, cette richesse avait pour utilité la prise de conscience que l'argent ne doit pas être une fin en soi (en voulant toujours plus de confort), ce n'est qu'un outil au service de notre mission juive sur terre.

[Il est à noter que les juifs étaient pleins de émouna, et ils n'ont pris la richesse des égyptiens que sur ordre de D.]

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+ Le saviez-vous?

-> Lorsque les miracles de la traversée de la mer ont atteint leur point culminant, Hachem va ramener les Patriarches à la vie et les conduire au bord de la mer Rouge pour leur permettre de contempler de leurs propres yeux la délivrance et le triomphe de leurs enfants.
[Rachi - Téhilim 78,12 ; midrach Béréchit rabba 92,2]

-> Les ossements de Yossef et des 12 tribus que les juifs ont pris avec eux en sortant d'Egypte, vont également se couvrir de chair et reprendre vie pour être eux aussi témoins des miracles spectaculaires accomplis pour leurs descendants.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

[Rachi (béchala'h 13,19) : ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Yossef et ses frères).]

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-> Il est incroyable de noter que certains soldats entraînés par les flots déchaînés de la mer ne sont pas morts.

Il s'agit des mercenaires (soldats étrangers recruter moyennant finance), enrôlés dans l'armée de Pharaon, qui même s'ils ont terriblement souffert avant d'être rejetés sur le rivage vont être sauvés de la noyade.
En effet, Hachem les a laissés en vie afin qu'ils puissent raconter tous ces prodiges au monde entier, qu'ils ont pu vivre directement.

C'est un miracle exceptionnel, car aucun soldat égyptien n'a eu la vie sauve.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

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-> Qu'est-devenu Pharaon?

Son sort suscite des opinions diverses, la seule certitude étant qu'il n'est pas revenu sur le trône d'Egypte.

-> Selon le Rokéa'h, il meurt en dernier afin de voir l'effondrement de son empire et l'ensemble des miracles faits pour les juifs.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (43), voyant la destruction de son armée, il a dit dans un esprit de téchouva sincère : "Qui est comme Toi parmi les puissants, ô Hachem?"
Ces paroles, lui vaudront de rester en vie et de proclamer les prodiges et les miracles de D.

Plus tard, il régnera durant 500 ans à Ninive (à l'époque de Yona), où il sermonnera son peuple et l'exhortera à se repentir.

[Selon le Séfer 'Hemdat Yamim, c'est son âme qui s'est réincarnée dans le corps du roi Ninive]

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-> "[Hachem] jeta Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car Sa bonté dure à jamais" (Téhilim 136,15).
Il peut sembler d'après ce verset que Pharaon se soit également noyé, mais la Mékhilta (cité par le Messe'h 'Hokhma - Béchala'h 14,25) discute ce point.

Il est écrit : "lo nich'ar bahèm ad é'had" (Béchala'h 14,28), cela peut signifier soit "pas un seul d'entre eux n'est resté", soit "un seul d'entre eux est resté".
Le Pirké déRabbi Eliezer (43) affirment qu'Hachem a sauvé Pharaon afin qu'il puisse faire connaître tous Ses miracles et Sa grandeur.
Pharaon a fait téchouva et est devenu roi de Ninive, facilitant ainsi le repentir de la ville à l'époque de Yonah.
[voir également Ibn Ezra, 'Hizkouni, Daat Zékénim]

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-> Combien de fois la mer Rouge s'est-elle ouverte?

Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
Les eaux étaient contrariées de devoir une nouvelle fois changer leur mission naturelle, c'est pourquoi le mot 'homa (muraille, en référence aux eaux qui se dressèrent comme une muraille) est écrit la 2e fois (Béchala'h 14,29) sans la lettre vav (חֹמָה), et peut se lire : 'héma (colère).
[Targoum Yonatan ben Ouziel]

-> De même le midrach (Sékhel Tov 14,21) enseigne que Hachem accompli pour Datan et Aviram un autre miracle en fendant une 2e fois la mer Rouge (pour les laisser passer lorsqu'ils finirent par sortir d'Egypte après que la mer se fut refermée sur les égyptiens).

-> Quel a été leur mérite? D'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Rosh répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.
Ainsi bien qu'ils avaient pu dénoncer que Moché avait tué un égyptien (provoquant sa fuite), bien qu'ils n'hésitaient pas à contredire Moché (comme au sujet de la manne), ... ils ont été sauvés grâce à leur émouna.

Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

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-> "Les contremaîtres des Bné Israël assignés par les gardes de Pharaon furent battus, on leur dit : ''Pourquoi n'avez-vous pas achevé le quota des briques d'aujourd'hui et d'hier, comme auparavant?'' " (Chémot 5,14)
Ce châtiment inique fut infligé aux contremaîtres hébreux à cause de leur refus de persécuter leurs frères en les pressant d'achever le quota exigé par les Egyptiens.
Or, on sait que Datan et Aviram faisaient eux-mêmes partie de ces contremaîtres (midrach Chémot Rabba 5,20-21). Eux aussi reçurent donc des coups pour s'être abstenus d'en donner à leurs frères [c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se plaignirent à Moché et à Aharon lorsque Pharaon alourdit l'esclavage à la suite de leur demande de libérer les Hébreux, et qu'ils dirent à ces derniers : "Pourquoi nous avez-vous mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon?" (Chémot 5,21), puisqu'eux-mêmes reçurent des coups à cause de cela].

Ainsi, selon le Maharil Diskin, Hachem décida que ceux qui avaient accepté de recevoir des coups à la place de leurs frères, fussent-ils coupables, ne pouvaient subir ni la plaie des ténèbres, ni la noyade dans les flots de la mer Rouge, et ils méritèrent ainsi d'être sauvés.
[celui qui souffre à la place d'un autre juif est extrêmement précieux aux yeux Hachem. Par ce mérite la mer Rouge s'est ouverte spécialement uniquement pour eux.]
Cela nous enseigne la force du don de soi en faveur d'autrui, qui constitue un grand fondement dans l'existence d'un homme : être prêt à se porter volontaire pour être aux côtés de l’autre et l'aider de toutes les manières possibles, pour tout ce dont il a besoin.

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-> "Pharaon dit aux Bné Israël : ils sont égarés dans le pays" (14,3)

Qui sont donc ces "bné Israël" auxquels Pharaon dit qu’ils "se sont égarés dans le pays?"

Le Targoum Yonathan écrit qu'il s'agit de Datan et Aviram.

Pourquoi ne sont-ils pas morts dans les 3 jours d'obscurité, comme tous les "réchaïm" d'Israël?
Le Séfer "Edout béYossef" explique au nom de Rabbi Youkal de Bagdad que les réchaïm qui ne voulaient pas sortir d’Egypte sont morts, mais ce n’était pas le cas de Datan et Aviram, parce qu’ils ne savaient pas que les Bné Israël risquaient de sortir totalement d’Egypte. Ils croyaient qu’ils n’allaient sortir que pour 3 jours.
Et comme l’écrit le Alcheikh haKadoch sur le verset : "Parle, Je te prie, aux oreilles du peuple", cela avait été dit en secret, pour que Datan et Aviram n’apprennent pas qu’ils allaient sortir pour de bon.
C’est pourquoi ils n’ont pas été punis et ne sont pas morts pendant les 3 jours de l’obscurité : c’est qu’ils n’avaient pas appris que les Bné Israël sortaient effectivement d’Egypte à jamais.

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-> "La émouna née sur la mer Rouge est si profondément gravée dans le cœur des juifs qu'elle fait désormais partie de leur être.

C'est elle qui les soutiendra à travers les périodes les plus sombres et les plus éprouvantes de leur histoire, et qui finalement, leur fera mériter la venue du machia'h. "

[Tana déBé Eliyahou rabba]

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-> Le Méam Loez énumèrent les 50 principaux miracles que Hachem a accompli pour les juifs après la sortie d'Egypte.

On peut citer quelques exemples :
- aucune femme n'a fait de fausse-couche pendant le passage de la mer ;
- le fond de la mer surélevé pour se trouver au même niveau que la terre sans présenter de pente abrupte ;
- la hauteur à laquelle s'élèvent les murailles de glace (plus hautes que toute montagne existante) ;
- le grondement formidable que fait la mer en s'ouvrant, qui s'entend dans le monde entier ;
- la hauteur et la profondeur auxquelles les égyptiens sont projetés ;
- les égyptiens restés en Egypte sont frappés eux aussi ;
- les mercenaires étrangers enrôlés dans l'armée ne meurent pas ;
- la mer rejette les morts sous les yeux des juifs ;
- la terre s'ouvre et ensevelit les égyptiens ;
- la survie de Pharaon ;
- les Patriarches et les tribus sont ramenés à la vie ;
- les juifs atteignent un niveau de prophétie très élevé ;
- les nourrissons et les fœtus dans le sein de leur mère chantent aussi la Chirat haYam.