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" Tout érudit dont l'intérieur n'est pas comme l'extérieur n'est pas un érudit." (Guémara Yoma 72)

["Recouvre-la à l'intérieur et à l'extérieur..." - Paracha Térouma 25;11]

"Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce battue sera faite la Ménora." (Térouma 25,31)

L'expression "sera faite la Ménora" (téassé aMénora) est une forme passive.
Rachi l'explique ainsi = "comme Moché éprouvait des difficultés, D. lui a dit : "Jette au feu le bloc de métal, et elle se fera d'elle-même!" "

Si la Ménora s'est faite d'elle-même, s'étonne le Sfat Emet, pourquoi D. devait-Il montrer à Moché comment la confectionner?

-> Le Sfat Emet répond que cela nous apprendre un principe fondamental.
Quand on essaie de toutes ses forces de réaliser une mitsva, même ce qui dépasse nos possibilités s'accomplit tout seul.
On peut être assuré que le Ciel s'en occupera pour nous : "Jette le bloc dans les flammes (=le feu de l'action que nous aurons initié) , et elle se fera d'elle-même!"

En effet, il est certainement hors de nos possibilités d'exécuter les mitsvot à la perfection, mais ce n'est pas ce qu'on attend de nous.
Notre devoir est de déployer les plus grands efforts possibles, et ensuite D. s'occupera du reste, comme il est écrit dans la guémara (Shabbath 104a) : "Quiconque vient pour être purifié est aidé par le Ciel."

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-> Rachi commente : "Moché éprouvait des difficultés à concevoir la construction du candélabre. Hachem lui dit alors : “Jette le bloc d’or au feu et il se fera de lui-même.” C’est pourquoi il n’est pas écrit “Tu feras”."
Rabbi Israël de Mozits en déduisit un conseil pour toute personne en proie à des difficultés de quelque nature que ce soit : "Il suffit de s’en remettre à D. et Il pourvoira à nos besoins, la chose se fera d’elle-même."

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+ La primauté de nos efforts, sur nos résultats :

Au début de la paracha (v.25,7), nous pouvons remarquer que les pierres à enchâsser étaient les objets les plus précieux dans l'inventaire des dons destinées au Michkan. Mais alors pourquoi ne sont-elles mentionnées qu'à la fin de la liste (après l'or, l'argent et le cuivre), au lieu d'y figurer en tête?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique qu'elles étaient ce qui coûtait le plus cher, mais elles représentaient une moindre valeur que d'autres objets quant à l'acte même de donner.
Tous les autres matériaux avaient été acquis par les efforts de ceux qui les ont offerts au Michkan. Mais ce n'était pas le cas des pierres précieuses à enchâsser qui ont été apportées par les colonnes de Nuée depuis la rivière Pichone et le Jardin d'Eden (Targoum Yonathan ben Ouziel 35;27-28).

Puisqu'elles n'ont coûté aux juifs aucune difficulté/effort (leur tombant dans les bras!), ni aucune dépense, elles n'ont pas été aussi précieuses aux yeux de D. que les autres contributions.

=> Cela nous apprend comment Hachem observe, juge nos actes.
Nous n'aurons pas de compte à rendre sur les résultats de nos actions, mais sur nos efforts investis dans les moyens mis en œuvre pour les accomplir.
[quel est ton ratio : efforts réellement dépensés durant ta vie/efforts que tu pouvais potentiellement y dépenser]
A la fin de notre vie, nous n'emporterons rien de ce monde, à part l'énergie que l'on aura investie pour faire la volonté de D.

Source (b"h) : compilation issue du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

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+ "Tu feras une Ménora d'or pur, d'une seul pièce"

-> Le terme "d’une seul pièce" se dit dans la Torah : "Mikcha" (מקשה), que l'on peut rapprocher du terme "Kaché" (קשה), qui signifie : "difficulté".

Le verset peut alors se lire : "Une difficulté c’est l’or pur" = l’une des grandes difficulté c’est de trouver de l’or (ou argent) pur, c’est-à-dire étant obtenu de la façon la plus pure et la plus honnête possible : ne provenant ni d’un vol, ni d’une tromperie, ...
[le Maharam Schick]

-> Dans le même sens, on peut comprendre pourquoi cette paracha de Térouma suit celle de Michpatim : c’est pour nous apprendre que les dons et la charité ne sont valables que si l’argent donné provient d’une source droite.
La Térouma (un prélèvement), allusion aux dons, ne peuvent venir qu’après avoir bien vérifié que l’argent est valable d’un point de vue judiciaire (Michpatim : paracha traitant des lois civiles).
[le Beit haLévi]

-> C'est vrai que c'est une tâche difficile (kaché) à atteindre (de vivre au niveau de l'or pur = notre argent est 100% casher, sans impureté/faute), mais celui qui y parvient est comparé à la Ménorah elle-même, dont la pureté illuminait le Ciel lui-même.
[le Richpé Aish - Rabbi Mordé'haï de Neshchiz]

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-> "Ses calices, ses boutons et ses fleurs feront corps avec elle" (Térouma 25,31)

Le 'Hatam Sofer donne à partir de ce verset une instruction pratique qui s’y trouvait en allusion : on ne doit pas décorer les paroles de la Torah par des décorations étrangères venant de l’extérieur, en expliquant les paroles de la Torah par des sagesses extérieures.
Mais même "ses calices, ses boutons et ses fleurs" doivent "faire corps avec elle", c’est-à-dire que même les explications et les commentaires de la Torah doivent venir d’une source pure.

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-> b'h, divré Torah sur la Ménora : https://todahm.com/2016/06/30/4624

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-> "Tu feras une Ménora d'or pur ... vois et exécute, d'après les plans que l'on t'a fait voir sur la montagne" (Térouma 25,31-40)

-> Rachi explique, d'après la guémara (Ména'hot 29a), que Moché avait des difficultés à réaliser la Ménora jusqu'à ce que Hachem lui montre une Ménora de feu.

-> Moché n'arrivait pas à comprendre comme une Ménora, qui est un élément matériel, pouvait avoir une influence spirituelle.
Ainsi, nous devons savoir que la Ménora recèle des secrets d'une telle profondeur qu'il est impossible à un être humain de les saisir intellectuellement.
[Tsor ha'Haïm - Térouma]

-> Le Gaon de Vilna (Adéret Eliyahou) écrit :
Les Sages (guémara Baba Batra 25b) nous ont enseigné : "Celui qui souhaite la sagesse s'oriente vers le sud, et celui qui souhaite s'enrichir s'orientera vers le nord. Voici une indication pour s'en souvenir : la Table au Temple était au nord tandis que la Ménora était au sud".
Il ressort de cet enseignement de la guémara que l'allumage des bougies de la Ménora fait allusion à la lumière de la Torah qui est descendue du Ciel.
Il est également enseigné par nos Sages (guémara Roch Hachana 21b) : "50 portes de compréhension furent créées dans le monde, toutes furent données à Moché, sauf une".

Lorsque nous observons la Ménora, nous constatons qu'elle est constituée de 7 branches, 11 pommeaux, 9 fleurs, 22 coupes, ce qui représente un total de 49 éléments correspond aux 49 portes de compréhension qui furent données à Moché.
En comptabilisant la Ménora elle-même, nous obtenons 50 éléments soit la 50e porte manquante.
Ainsi, la raison pour laquelle il fut si difficile pour Moché de concevoir la Ménora était que la Ménora elle-même, qui symbolisait la 50e porte de compréhension, ne lui fut pas transmise.
Hachem fit donc apparaître une Ménora de feu.

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-> Le Arizal nous enseigne : avant que le peuple d'Israël ne faute avec le veau d'or, Moché réussit à atteindre la 50e porte de la Torah. Mais après la faute du veau d'or, cette 50e porte lui fut reprise.

-> Le Chla haKadoch ajoute à cet enseignement que le jour où Moché rendit son âme au Créateur, il réussit de nouveau à atteindre la 50e porte de compréhension.

"Ils feront une Arche (Aron) en bois de Chittim, de 2 coudées et demie de longueur ; une coudée et demie de largeur, et une coudée et demie de hauteur" (Térouma 25,10)

"Tu feras une Table (Choul'han) en bois de Chittim, de 2 coudées de longueur, une coudée de largeur et une coudeé et demie de hauteur" (Térouma 25,23)

"Tu feras l'Autel (Mizbéa'h) en bois de Chittim, 5 coudées de long et 5 coudées de large, l'Autel sera carré, et 3 coudées de hauteur" (Térouma 27,1)

Comment expliquer que :
- pour l'Arche = toutes les mesures sont fractionnées ;
- pour la Table = uniquement la hauteur est fractionnée ;
- pour l'Autel = toutes les mesures sont entières.

+++ Pour l'Arche (renfermant les 10 Commandements, représentants la Torah) :
-> Selon le Baal haTourim, le fait qu'il n'y a aucun nombre entier, nous montre que ceux qui étudient la Torah doivent briser leur fierté et se comporter avec humilité.
-> Le Kli Yakar suggère que les mesures ne sont pas complètes, en allusion au fait que nous devons toujours nous considérer comme incomplets dans notre connaissance de la Torah.
- Le midrach Talpiyot fait remarquer qu'au total les mesures de l'Arche sont de 5,5 coudées (2,5 longueur, 1,5 largeur, 1,5 hauteur). Cela fait allusion aux 5 Livres de la Torah Écrite (5 coudées), plus une demie coudée pour la Torah Orale, renvoyant à l'idée que ces Livres sont d'origine Divine (complets, infinis), tandis que la Torah Orale n'est qu'une partie des explications qui s'y trouvent.

+++ Pour la Table :
-> Les dimensions de la Table sont principalement entières en allusion au fait que nous devons être satisfaits de nos possessions matérielles, et que nous devons nous voir comme ne manquant de rien.
Cependant, la mesure de la hauteur est incomplète, pour nous enseigner que nous ne devons pas chercher à satisfaire tous nos désirs matériels.
Selon le Séfer haMaguid, c'est également un message aux riches : la largeur et la longueur de votre richesse ont beaux être énormes, mais cependant, vous ne devez pas en devenir hautain (prendre une hauteur totale), mais rester fractionné (c'est grâce à D.!).

-> Le rav Ouri Klerman enseigne :
- La largeur et la longueur représentent l'intégralité de ce monde (de long en large!), espace dans lequel nous nous devons d'évoluer en étant content de notre sort.
- La hauteur n'est pas une donnée complète, car chaque élément matériel a potentiellement une capacité à nous élever spirituellement, et c'est uniquement en ce sens que nous pouvons considérer que nos besoins matériels sont manquants (comme moyen nécessaire à notre spiritualité!).
[La mesure incomplète de la hauteur peut également renvoyer à notre désir d'empiler les plaisirs de ce monde (les uns sur les autres : en hauteur). Or, nos Sages nous ont avertis qu'il est impossible de rassasier tous nos besoins physiques (on en veut toujours plus!).]

+++ Pour l'Autel :
-> Les mesures sont complètes pour nous enseigner que l'Autel répare les dégâts générés par nos fautes, nous rendant alors de nouveau complet, parfaitement pur.

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Rabbi Chimon dit : "Il y a 3 couronnes : la couronne de la Torah, la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté ; quant à la couronne de la bonne renommée, elle les surpasse toutes." (Pirké Avot 4,13)

Le rav Zelig Epstein rapporte que ces 3 couronnes sont positionnées sur les 3 éléments essentiels du Michkan. D'une façon légèrement adaptée, il enseigne que :
-> sur le Aron = c'est la couronne de la de la Torah (kéter Torah).
La guémara (Yoma 72b) enseigne que l'Arche fait allusion à la couronne de la Torah.
De même que les Tables de la Loi étaient entreposées à l'intérieur de l'Arche, de même nous devons nous purifier et faire de la place en nous-même, afin de pouvoir être un réceptacle pour la Torah, de pouvoir faire un avec elle.
C'est pour cela que la couronne n'est pas mise directement sur la Torah, mais sur l'Aron.

-> sur le Mizbéa'h = la couronne de la prêtrise (kéter Kéhouna).
L'Autel symbolise la mission des Kohanim : la capacité à réaliser les services nécessaires dans le Michkan.

-> sur la Choul'han = la couronne de la royauté (kéter Mal'hout).
La guémara (Yoma 72b) enseigne que la Table était ornée d'une "couronne" rappelant la "couronne de royauté".
En effet, tout comme c'est par la grâce du souverain que le peuple jouit d'une vie tranquille et prospère, de même est-ce grâce à la Table qu'Israël connaissait la prospérité.
La guémara rapporte l'idée que le pain déposé chaque semaine sur la Table (Choul'han) amenait une abondante prospérité sur tout le peuple, et de plus lorsqu'un Cohen en mangeait même un petit morceau, il se trouvait immédiatement rassasié.
[La Table était garnie en permanence de 12 "pains de proposition" (lé'hem apanim), disposés en 2 rangés de 6 pains, qui restaient totalement frais et chauds pendant une semaine entière (où ils étaient alors remplacés par de nouveaux), renvoyant à la notion de royauté : un étalage d'honneur, de respect et de puissance (bien au-delà de la normalité!).]
[cf. Rachi 25,24 : "Symbole de la couronne de royauté (Yoma 72b), car la table évoque la richesse et la grandeur"]

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-> Chimon haTsadik dit : "Le monde repose sur 3 piliers : [L'étude de] la Torah, le service [de D.] et les actes de bienveillance (guémilout 'hassadim)." [Pirké Avot 1,2]

Le rav Zalman Sorotskin (le Oznayim laTorah) s'interroge : "Pourquoi Hachem a-t-Il demandé de construire l'arche d'Alliance avant tous les autres ustensiles, et même avant l'ordre d'élever un sanctuaire? Surtout que tant que celui-ci n'était pas construit, il n'était pas possible d'y entreposer quoi que ce soit.

Le rav Sorotskin répond que même si le sanctuaire devait être le lieu où seraient offerts des sacrifices [sur l'Autel], en tant que service Divin (l'un des 3 piliers sur lesquels repose le monde), il faut cependant remarquer que le Saint des Saints (kodéch hakodachim) en était l'endroit le plus élevé : là était posée l'arche qui contenait le Séfer Torah ainsi que les Tables de la Loi (c'est un 2e pilier).
Selon certains Sages, les poutres du sanctuaire provenaient du verger d'Avraham, dont il offrait les fruits à ses invités ; ces poutres représentaient la vertu de 'hessed, la bonté (c'est un 3e pilier) [de même une table renvoie à l'idée d'hospitalité, de penser à donner de la tsédaka à autrui pour qu'il puisse par exemple manger à sa faim, ...]
[Selon nos Sages, le Michkan (sanctuaire) correspond à la Création et fait allusion à l’ensemble du monde, il est donc nécessaire d'avoir présent en lui les 3 piliers sur lesquels reposent le monde.]

Ainsi, Hachem fit-Il donner d'abord l'ordre de construire l'arche d'Alliance pour nous enseigner que l'étude de la Torah est plus importante que les 2 autres piliers : la bonté et les sacrifices.

Le rav Sorotskin ajoute que, même si le Séfer Torah et les Tables qui se trouvaient dans l'arche n'étaient pas destinés à l'étude, ils avaient pour but de montrer que la Torah doit être préservée de tout changement, de toute falsification ou adaptation.

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"Ils feront une Arche (Aron) en bois de Chittim" (Térouma 25,10)

"Tu feras une Table (Choul'han) en bois de Chittim" (Térouma 25,23)

"Tu feras l'Autel (Mizbéa'h) en bois de Chittim" (Térouma 27,1)

=> Pourquoi la Torah utilise-t-elle : "ils feront" uniquement pour l'Arche, et non "tu feras" comme avec la Table et l'Autel?

-> Le Alshich haKadoch donne la réponse suivante :
La couronne de la prêtrise (kéter kéhouna) repose uniquement sur Aharon et ses descendants.
La couronne de la royauté (kéter mal'hout) est destinée uniquement à David et à ses descendants.
Par contre, la couronne de la Torah (kéter Torah) peut être acquise pas tout juif qui est prêt à se consacrer à l'étude de la Torah.
C'est ainsi que la guémara (Horayot 13a) nous enseigne qu'un mamzer qui est érudit en Torah (talmid 'hacham), il  priorité sur un Cohen gadol qui est ignorant.
=> L'emploi du pluriel pour l'Arche qui contient la Torah, témoigne du fait qu'absolument tout juif a l'opportunité d'y prendre part, contrairement à la prêtrise et à la royauté.

-> Le rav Yaakov Galinsky apporte une autre explication.
- "Ils feront une Arche (Aron - contient la Torah)" = c'est une allusion à la spiritualité, domaine dans lequel nous devons nous efforcer de faire partie d'un groupe d'étude.
[Selon le 'Hatam Sofer, les Chérubins symbolisent la nécessité pour les étudiants en Torah d'étudier en 'havrouta, uniquement dans une optique de comprendre ce qui est attaché aux Chérubins : les Lou'hot (Torah), et non pas dans une recherche d'honneurs, d'intérêts personnels.]
- "Tu feras une Table (Choul'han)" = c'est relatif à la matérialité, où l'on ne doit pas regarder avec jalousie ce que les autres possèdent. Il faut savoir se satisfaire avec ce que l'on a personnellement (d'où l'emploi du singulier)!
- ["Tu feras l'Autel" = le mizbéa'h fait essentiellement partie du processus d'expiation, de purification des fautes propres à chacun => au singulier]

+ La paracha Térouma nous parle de la résidence de D. sur terre, qui peut se comprendre comme la famille, le couple.

-- Le nom de D., dans son attribut de miséricorde s'écrit : יהוה

- Pour former un couple, il faut une femme (אשה) et un homme (איש).
On remarque que chacun amène une lettre du nom de D. (יה), et que sans cette présence de D., l'un et l'autre forme le même mot : le feu (אש).
Pour avoir un couple épanoui, il faut : l'homme + la femme + D.

- Pour formaliser, l'acte de mariage juif, il faut la kétouba (contrat de responsabilité de l'homme envers son épouse).
La kétouba (כתובה) = un simple écrit (un ktav - כתב), auquel on associe les 2 lettres : וה
Ces 2 lettres du nom de D. viennent donner toute sa valeur à ce simple bout de papier (ktav), et elles s'associent aux 2 lettres contenues dans le mot femme et homme, pour former en totalité le nom de D.

Ainsi, le fait d'avoir un foyer dans la paix (sans le feu de la discorde- אש) et avoir une kétouba écrite selon les lois de la Torah, permet à la présence de D. de résider parmi les êtres humains.

[Le Gaon de Vilna fait remarquer que le mot guèt, désignant le contrat de divorce, est formé de 2 lettres : 'guimél' et 'tèt', qui ne se suivent dans aucun mot de la Torah écrite.
Le guimel et le tèt, ne peuvent s'unir ... ]

 

Source (b"h) : issu de dvar Torah du Rav Mena'hem Berros + du livre "Binéoth Déché" du Rav David Chaoul Greenfeld (pour la remarque du Gaon de Vilna)

Paracha Térouma

- "Et voici le prélèvement que vous prendrez d'eux : de l'or (= Za'av), de l'argent (= Kessef) et du cuivre (= Né'hoshét)" (Térouma 25,3).

Rashi nous dit sur le passage "de l'or, de l'argent, du cuivre, ..." : "Tous ont été offerts par don volontaire. Chacun selon ce que son cœur l'a porté à donner ...".

1°/ Pour le Béer Yitshak ce verset est un signe de la grande générosité des Bnei Israël. En général, on donne des petites sommes, et c'est seulement une fois que le cœur s'est véritablement ouvert qu'on donne de grosses sommes.
La Torah, nous fait l'éloge des Bnei Israël en disant qu'ils ont commencé par apporter les choses de grande valeur.

2°/ Le Hatam Sofer découvre au travers de ce verset une allusion aux jours de l'année.
- Le mot Za'av est constitué de 3 lettres : le zayin (= valeur numérique de 7 et qui représente le 7e jour, le Shabbath), le hé (= 5) et le bét (= 2)  - le 2e et 5e jours correspondent au lundi et au jeudi, jours où l'on lit la Torah).
- Dans le mot Kessef, il y a : le kaf (= yom Kippour), le same'h (= soukot) et le pé (= Pourim).
- Enfin, le mot Né'hoshét comprend : un noun (= nérot de Hanouka), un hé (= hodesh = les rosh hodesh, dont rosh hashana), un shin (= shavouot, shémini atséret et sim'hat Torah) et un tav (= taanit = les jeûnes).

3°/ Parmi les nombreux niveaux dans le don de la tsédaka, on peut en trouver 3 en allusion dans ce verset :
- celui que l'on fait lorsque l'on est en pleine santé et que l'on se sent parfaitement bien.
Les initiales du mot Za'av forment : Zé Hanoten Bari (= celui-ci donne en pleine santé).
- celui que fait l'homme lorsqu'il est malade et qu'il a besoin de la miséricorde de D.
Kessef = shéroé Sakana Potéa'h (= quand il voit le danger il ouvre la main).
- le don fait par un homme sérieusement malade, et qui en dernier recours en appel à la tsédaka.
Né'hoshét = tinat HoShéamar Tnou (= le don d'un malade qui a dit : donnez").

Dans le même ordre d'idée, selon le Daat Zékenim, lorsque l'on donne la tsédaka alors qu’on est en bonne santé, c’est compté comme si on donnait de l’or. Si c’est parce qu’on est malade, c’est compté comme de l’argent ... et si c’est après notre mort, c’est du cuivre.

En ce qui concerne le mot Za'av, le Ben Ich Haï apporte un très joli jeu de mot. Si on remplace chaque lettre du mot Za'av par la lettre qui suit, on obtient le mot 'houg (zaïn devient het, hei devient vav, bet devient guimel), qui veut dire :  "cercle", faisant allusion à la roue de la fortune. En un seul instant, on peut perdre l'argent amassé pendant toute une vie de labeur. Rien n'est normal, acquis, remercions D. à chaque instant pour tous les bienfaits qu'Il nous octroie.

Le Ben Ich Haï fait également remarquer concernant  le mot Za'av, que les lettres sont placées en ordre décroissant (zaïn (7), hei (5) , bet (2)). Lorsque notre but principal est d'amasser des richesses, on n'en sort pas grandi, au contraire ...

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-> Le verset dit : "Ils prendront pour Moi une offrande" = Hachem dit aux Bné Israël : si vous prenez une offrande, prenez-la "pour Moi".
Que leur intention dans la mitsva de tsedaka soit uniquement de causer de la satisfaction au Roi du monde, et non leur satisfaction personnelle. Alors, la mitsva sera parfaite devant Moi.
[plus la tsédaka est léchem chamayim, plus précieuse sera sa valeur (de façon imagée: or, argent, cuivre, ...).]

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-> Pour édifier le Michkan, trois métaux furent utilisés : l’or (Zahav - זהב), l’argent (Kessef - כסף) et le cuivre (Né’hochet - נחשת) : "Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux : or, argent et cuivre" (Térouma 25,3).
Ces 3 métaux précieux sont cités comme premières offrandes que les Bné Israël devaient apporter pour la construction du Michkan, car ils font allusion aux 3 piliers sur lesquels repose le Monde : Torah, Service Divin et Charité (Pirké Avot 1,2) :

1°/ La Torah :
Les noms des trois métaux font allusion aux jours de l’année où nous lisons dans le Séfer Torah.
En effet, les lettres de Zahav (זהב) : Zaïn (7) – Hé (5) – Beth (2) font allusion, respectivement, aux jours de lecture hebdomadaire : Shabbath, jeudi et lundi.
Les lettres de Kessef: Kaf – Samekh – Pé, font allusion, respectivement, à Kippour, Souccoth et Pessa’h/Pourim.
Les lettres de Né’hochet: Noun – ‘Heth – Chin – Tav, font allusion, respectivement, à Nérot (‘Hanouka), [Roch] ‘Hodech/Hachana, Chavouot/Chémini, Atséreth/Sim’ha Thora et Taaniyot.
[‘Hatam Sofer]

2°/ Le Service Divin:
Le Service Divin, à l’origine celui des sacrifices, coïncide avec la Téfila (prière), pour laquelle il est dit : "l’heure de la prière est celle du combat (contre les forces du Mal portées par les Empires de l’histoire)" [Zohar].
Ainsi, l’or, l’argent, le cuivre [et les étoffes] représentent, les 4 nations parmi lesquelles furent asservis les Bné Israël.
L’or symbolise Babylone : "Quant à cette image, sa tête [allusion au roi Nabuchodonosor] était d’or fin" (Daniel 2,32).
L’argent symbolise la Médie (ou la Perse) : "Sa poitrine et ses bras [allusion à l’empire perse]étaient d’argent".
Le cuivre symbolise la Grèce : "Son ventre et ses cuisses [allusion à l’empire grec] étaient d’airain".
En annonçant l’Exil, Hachem nous rassure et nous prédit que les difficultés de Galouth finiront par apporter "l’huile pour le luminaire", c’est-à-dire le roi machia’h pour lequel il écrit : "J’ai préparé une lumière pour Machia’h" (Téhilim 132,17) [Midrach].
=> Aussi, les métaux qu’apportèrent les Bné Israël, servirent de boucliers contre les mauvais desseins des Nations. [Kli Yakar]

3°/ La Charité (tsédaka) :
Les 3 métaux font allusion aux 3 sortes de donateurs de la Tsédaka :
Zahav sont les premiers lettres de "Zé Hanotène Bari" (celui qui donne en bonne santé).
Kessef sont les premières lettres de "Kéchéyech Sakanat Pa’had" (celui qui donne car il craint le danger).
Né’hochet sont les premières lettres de "Nétinat ‘Holé Chéomer Ténou" (le don du malade qui, incapable d’agir,
dit : donnez).
Ces trois niveaux de donateurs correspondent aux 3 générations qui verrons le Temple : celle du premier Temple – les Tsadikim, celle du second Temple – les Baalé Téchouva et celle du troisième Temple qui, considérée comme malade en raison des nombreuses souffrances du dernier Exil, se tournera vers Hachem pour l’implorer de la Délivrer.
[Iguéreth Hatiyoul]

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- "Tu feras des tentures de chèvres pour [servir] de tente sur le Sanctuaire (Michkan)" (Térouma 26,7).

-> Il fallait recouvrir les grandes richesses du Sanctuaire par de simples tentures en peau de chèvre.
Pourquoi cela?

On peut apprendre de ce verset la façon dont un juif doit se comporter avec les richesses que D. lui a donné.
Vis-à-vis de l'extérieur, l'homme doit s'efforcer de se conduire avec simplicité et modestie, pour ne pas éveiller la jalousie parmi ses voisins et connaissances.
De tout temps, les nations non juives, ont voulu marquer leur puissance par de belles constructions, et elle n'ont pas survécu. Le peuple juif n'a pas créé de grandes constructions extérieures, préférant la discrétion, le développement et la transmission des richesses intérieures.
=> Construisons et faisons vivre un beau Temple dans notre cœur pour D., au lieu d’investir vainement de l’énergie dans le paraître aux yeux d’autrui.

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Prémichlan enseigne sur ce verset :
Il y a 2 sortes de tsadikim :
- celui qui va être le même à l'intérieur et à l'extérieur : rien qu'en le voyant, on sait que c'est un tsadik.
- mais il y a également celui dont les qualités sont cachées, et pour un observateur occasionnel, ce tsadik n'a rien de spécial, c'est comme une personne "ordinaire".
Lequel des 2 est-il préférable?

Le verset déclare : "Tu feras des tentures de chèvres pour [servir] de Tente sur [recouvrant] le Michkan" = puisque nous avons tous un Michkan en nous, cela implique que nous devons recouvrir notre sainteté intérieure, nos grandeurs spirituelles internes.
[même si j'atteins de très hauts niveaux, je ne dois pas l'exposer aux yeux de tous, et au contraire faire preuve d'humilité (c'est grâce à D., et c'est pour ça que j'ai été créé), en recouvrant cela de rideaux ordinaires ("de poil de chèvre").]

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-> D'après le midrach (Chir haChirim rabba 2,15), les tentures du Michkan furent réalisées avec de la peau de chèvre qu'avait utilisée Rivka pour en revêtir Yaakov afin qu'il puisse mériter de recevoir la bénédiction d'Its'hak.