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"On fit 2 kerouvim en or" (Vayakél 37,7)

=> Il y a de quoi s’étonner : Pourquoi les kérouvim avaient-ils le visage d’enfants, et non le visage d’un tsadik ou bien d’un ange?

-> Le livre "Maskil el dal" l’explique d’après l’enseignement des Sages selon lequel "cher est l’homme qui a été créé à Son image".
Le Rav ‘Haïm Vital a écrit au nom du Arizal que même un non-juif qui vient de naître est à l’image de D., mais quand il grandit et faute cette image le quitte, et il en va de même pour un juif que l’image de D. quitte quand il faute.
Comme l’image d’un jeune enfant, avant qu’il grandisse et pèche, est à l’image de D., c’est elle qui a été choisie pour se trouver sur l’Arche d’Alliance.
C’est une image sainte et pure, qui a été gravée sous le Trône de gloire.
Le Zohar donne une ségoula pour quelqu’un de coléreux : qu’il regarde un jeune enfant, alors sa colère s’apaisera. Tout cela parce que l’image d’un jeune enfant a la sainteté de l’image de D., et elle a sur l’homme l’influence de le ramener vers le bien et de le calmer.

"Les enfants d'Israël sortirent de devant Moché" (Vayakel 35,20)

-> Le début de la paracha commence par les mots : "Moché rassembla toute l'assemblée". Ainsi nous savons déjà que le peuple se trouvait devant Moché. Ainsi, pourquoi, au moment de partir, il est dit qu'ils "sortirent de devant Moché", alors qu'on le sait déjà?

En fait, la Torah veut nous signifier que quand les Juifs se trouvaient devant Moché et écoutaient ses propos, cela leur permit de se raffiner et de devenir meilleur par le simple fait de sa proximité. Et ce, au point que quand ils le quittèrent, ils étaient différents et bonifiés par rapport à leur état d'avant.
Ainsi, quand ils sortirent, n'importe qui aurait pu deviner qu'ils étaient en présence d'un grand tsadik.
"Ils sortirent de devant Moché" = chacun pouvait ressentir et attester que c'était bien Moché qu'ils quittèrent. Car un homme grand ne laisse pas indifférent. Quiconque le fréquente ne peut que grandir de par sa prestance et son influence.
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Six jours, le travail sera accompli, et le septième sera pour vous, un Shabbat consacré à Hachem ... N'allumez pas le feu dans toutes vos demeures le jour du Shabbat" (Vayakel 35,2-3)

-> Dans l'introduction du Noam Elimélé'h, il est écrit :
L'homme a le devoir d'unir constamment les jours de la semaine au jour du Shabbath.
Le service divin réalisé durant les jours profanes doit être empreint de crainte tandis que le service divin réalisé durant le Shabbath doit être empreint de miséricorde et d'amour.
Ainsi, en nous souvenant du jour du Shabbath chaque jour de la semaine, nous attirons son influence d'amour et de miséricorde sur les jours profanes.
C'est la raison pour laquelle nous comptons les jours de la semaine uniquement en fonction du jour du Shabbath : 1er jour, 2e jour, 3e jour, ...

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-> "Toutes les bénédictions des mondes supérieurs et du monde inférieur dépendent du 7e jour ... parce que c'est par ce même jour que sont bénis les 6 jours de la semaine" (Zohar - Yitro 88a).
Le 'Hatam Sofer écrit : Néanmoins, un réceptacle est nécessaire afin de recevoir cette bénédiction. Or, il est écrit : "Hachem n'a pas trouvé de meilleur réceptacle pour contenir la bénédiction pour Israël, que la paix" (fin du traité de la Michna de Ouktsine)".

C'est pourquoi le Satan s’applique autant à susciter la discorde durant le Shabbat, jour prédisposé à la bénédiction, afin qu'aucun réceptacle ne soit prêt à la recevoir et que tous les jours de la semaine en soient entachés.
C’est d’après cela qu'il explique le verset : "Six jours, le travail sera accompli, et le septième sera pour vous" = le travail des six jours de la semaine sera accompli (de lui-même) pour vous, par le mérite de la sainteté du septième jour.
Ainsi : "N'allumez pas le feu (de la discorde) le jour du Shabbat", afin que la bénédiction puisse trouver un endroit où résider.
Le Zohar (Tikouné haZohar 48) rapporte que, dans le verset "N'allumez pas le feu", la Torah fait référence au feu de la dispute, pour nous mettre en garde : N'allumez pas le feu de la dispute dans toutes vos demeures le jour du Shabbat".

-> Le Baal haTourim écrit aussi à propos de ce verset : "Hachem dit : Mon feu (le feu du Guéhinam) s'arrête pour vous le jour du Shabbat, que votre feu aussi s'arrête."

-> Le Ben Ich 'Haï écrit au nom du 'Hida (Moré Baétsba 140) : "La veille de Shabbat, à l'approche de min'ha, est une heure dangereuse, prédisposée à la dispute d’un mari avec sa femme et des serviteurs entre eux.
Le Satan investit alors beaucoup d'efforts à semer la discorde. L'homme craignant D. soumettra son mauvais penchant et ne réveillera aucune dissension ni reproche, mais au contraire, il recherchera la paix."

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne ailleurs sur ce sujet :
"Sache que celui qui se dispute avec sa femme, ses enfants ou ses serviteurs est convaincu d’avoir raison et de devoir reprocher les erreurs commises par ces derniers dans la conduite de la maison. Mais en réalité, s'il possède un peu de bon sens, il comprendra que l'erreur commise n'est pas de leur fait, et n'est pas l'œuvre de leurs mains, mais celle du Satan, afin de susciter la discorde à ce moment-là ...
C'est pourquoi chacun veillera, lorsqu'il verra une quelconque bévue ou un préjudice se produire dans la bonne marche de la maison, à ne pas en imputer la faute à son épouse ni à ses serviteurs, et à ne pas se disputer avec eux. Mais, il se rappellera la raison que nous avons mentionnée plus haut, car elle est vraie, et il gardera alors le silence sans se disputer ni se mettre en colère.
En agissant de la sorte, il sera heureux dans ce monde et dans le monde futur".

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-> "Le Satan provoqua l'homme et la femme avant l'entrée du Shabbath ce qui entraîna des disputes entre eux.
Rabbi Méïr entra là-bas et les empêcha de se disputer durant 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à ce qu'il fasse la paix entre eux" (guémara Guittin 52a).

Ainsi, nous apprenons de ce passage : chaque veille de Shabbath, le mauvais penchant vient créer des disputes pour chasser la paix et faire entrer les querelles dans les maisons.

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=> Pourquoi le mauvais penchant provoque-t-il des disputes précisément avant l'entrée du Shabbath?

-> Le Maharam Shick répond en citant la guémara (Shabbath 119b) :
"Deux anges de service accompagnent l'homme le soir de Shabbath depuis la synagogue jusqu'à sa maison : un ange bienfaisait et un ange accusateur. Lorsque l'homme arrive dans sa demeure et trouve les bougies de Shabbath allumées, une table préparée et le lit prêt, l'ange bienfaisant dit : qu'il soit ainsi Shabbath prochain! Et l'ange accusateur répond : "amen" malgré lui.
A l'inverse, si la maison n'est pas prête pour Shabbath, l'ange accusateur dit : qu'il en soit ainsi Shabbath prochain! Et l'ange bienfaisant répond malgré lui : "amen!"."

-> Le Maté Yéhouda rapporte que l'ange accusateur en question qui raccompagne l'homme de la synagogue jusqu'à sa maison est Samaël.
Il est rapporté dans de nombreux ouvrages qu'il s'agit du Satan, comme l'a écrit le Chla haKadoch : "Sache que Samaël c'est le mauvais penchant".
Il provoque des querelles et des disputes juste avant l'entrée de Shabbath afin d'empêcher que la maison soit prête en l'honneur du Shabbath car cela lui permettra, que D. nous en préserve, de maudire cette famille et l'ange bénéfique devra répondre "amen" malgré lui.
Dans le cas contraire, s'il en réussit pas à semer la zizanie avant Shabbath, c'est l'ange bienfaisant qui réussira à bénir toute la famille et l'ange accusateur devra répondre malgré lui "amen".

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-> "Vous n’allumerez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Shabbath" (lo Tévaérou éch bé'hol mochvoté'hem béYom haShabbath - Vayakel 35,3).

-> La défense d’allumer est considérée par le Talmud comme devant servir de prototype pour l’ensemble des 39 travaux interdits le Shabbath [guémara Shabbath 70a].
(Les Cohanim avaient le droit d’allumer du feu dans le Michkan pour offrir les Korbanot de Shabbath. Mais ils n’avaient pas le droit
d’exécuter ce même travail à des fins privées).

-> La guémara (Shabbath 119a) enseigne que la sainteté du Shabbath est juxtaposée avec l’interdiction d’y allumer le feu, afin de nous enseigner que le feu (un incendie) ne peut se trouver que dans une maison où l’on transgresse le Shabbath.

-> Les dernières lettres de : "tévaérou éch béhol mochvoté'hem" (תְבַעֲרוּ אֵשׁ בְּכלֹ משְֹׁבתֵֹיכֶם) forment le mot "Shalom" (שלום), or nous nous saluons le Shabbath en disant "Shabbath Shalom".
L'objet de cet injonction est que comme le jour du Shabbath les gens sont libres de tout travail, ils se rencontrent et se mettent à parler de toutes sortes de choses, si bien qu’ils risquent d’en venir à faire du lachon ara, en "allumant" le feu de la discorde, ce qui est une interdiction absolue un jour de semaine et à plus forte raison le
Shabbath. C’est pourquoi on nous met en garde : "Vous n’allumerez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Shabbath".
Au contraire, si un feu s’est allumé un jour de semaine, le Shabbath on fera la paix (Shalom), on pardonnera et on reviendra vers Hachem [Méchiv Dévarim].

[à Shabbath on dit de nombreuses fois : "Shabbath Shalom", pour avoir bien en tête que le jour du Shabbath = Shalom (le reste, on verra plus tard!).]

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-> "Vous n'allumerez pas de feu (éch) dans toutes vos demeures le jour du Shabbath" (Vayakel 35,3)

-> Le Zohar (Tikouné Zohar 48 daf 85a) dit que la colère allume le feu du guéhinam ce qui crée un dommage incommensurable le jour du Shabbath, car comme nous le feu du guéhinam s'arrête ce jour-là.

-> On peut voir une allusion à cela dans notre verset : le mot "colère" (kaas - כעס) a une valeur numérique de 150.
En général, la colère fait rage entre 2 personnes ce qui équivaut à une valeur numérique de 300.
Le Satan se trouvant parmi eux, la guématria alors obtenue est de 301, qui est celle du mot : feu (éch - אש).

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-> De même, le Alchikh haKadoch enseigne qu’une faute commise le Shabbath est plus grave qu’une faute commise les autres jours de la semaine. En effet, si le feu du Guéhinam s’éteint à l’arrivée du Shabbath, il se rallume si on commet une faute le Shabbath.
La Torah nous met en garde : le Shabbath, n’allumez pas par vos fautes, le feu du Guéhinam! Soyez particulièrement vigilants à ne pas commettre de faute le jour du Shabbath.

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-> Le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha) enseigne :
Il est évident que cet avertissement de ne pas se mettre en colère est valable tout le temps. Cependant, la colère durant le Shabbath engendre un dommage sans limite.
La colère étant "le feu du guéhinam" qui est annulé le jour du Shabbath, la colère allumerait ce feu durant ce jour sacré et la punition serait immense.
Le jour du Shabbath, l'homme doit impérativement être dans l'humilité et apprendre de la façon d'agir du Créateur qui est patient et magnanime avec les réchaïm le jour du Shabbath car Il éteint le feu du guéhinam.
Celui qui acquiert l'humilité le jour du Shabbath en tirera profit durant les 6 jours de la semaine car le jour du Shabbath est la source de toutes les saintetés.

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-> "Vous n'allumerez pas le feu dans toutes vos demeures, le jour du Shabbat" (Vayakél 35,3)

=> En tant que travail interdit le Shabbat, pourquoi la Torah n'explicite que le fait d'allumer le feu?

-> En fait, pendant le Shabbat, le Guéhinam (l'enfer) ne fonctionne pas. Hachem ne laisse pas le feu du Guéhinam avoir de prise en ce jour saint. Mais la condition pour cela est qu'Israël respecte le Shabbat. Par contre, lorsque les juifs ne respectent pas le Shabbat et réalisent des travaux interdits, par cela ils allument eux-même le feu du Guéhinam.
Hachem dit alors : "Moi, J'ai éteint le feu du Guéhinam, et vous, vous l'avez allumé!" C'est pourquoi, la Torah dit clairement : "Vous n'allumerez pas le feu dans toutes vos demeures, le jour du Shabbat", il s'agit du feu du Guéhinam que le juif allume quand il profane le Shabbat et y réalise un travail interdit.
De même, pendant Shabbat, chaque Juif doit veiller à préserver son coeur pour ne pas laisser la contrariété et la colère y pénétrer. Car le feu de la colère qui brûle dans le coeur, c'est le feu du Guéhinam lui-même. C'est pourquoi, le jour du Shabbat, où le feu du Guéhinam est éteint, il faut encore plus être vigilant à ne pas s'énerver, ne pas se contrarier ni éveiller de la colère, car celui qui se met en colère pendant Shabbat, y allume le feu du Guéhinam.
Et c'est à ce propos qu'il est dit : "Vous n'allumerez pas le feu dans toutes vos demeures, le jour du Shabbat".
[Tikounim]

-> Pour le Michkan : "Tous, hommes et femmes, ce que le cœur portait à offrir pour les divers travaux que Hachem avait prescrits par l'organe de Moché, les Bné Israël en firent l’hommage spontané à Hachem" (Vayakel 35,29)

-> Pour le Veau d'or : "tout le peuple qui se dépouilla" (Ki Tissa 32,3)

=> Comment comprendre que pour le Michkan seuls ceux qui y "étaient portés par leur cœur" offrirent leurs dons, mais pour le Veau d'or c'était "tout le peuple qui se dépouilla"?

-> Le rav Yonathan Eibschutz donne l’explication suivante :
Lorsque Moché appela les Bné Israël à apporter des offrandes pour la construction du Michkan, même le Erev Rav voulut contribuer en amenant des offrandes afin d'avoir aussi une part dans sa construction. Mais les Bné Israël s'y opposèrent : "Ceux qui nous ont fait fauter au Veau d'Or n'auront pas de part dans la construction du Michkan".
Cependant le Erev Rav attendait son tour, chacun avec son or, son argent, son cuivre. Les Bné Israël manifestèrent leur mécontentement.
Un délicat s’éleva alors : pouvions-nous "perdre" le Michkan de tous les dons du Erev Rav, sous prétexte que les Bné Israël ne voulaient pas qu'ils participent? Beaucoup d'or et tous les autres matériaux allaient être perdus!
Les Bné Israël décidèrent, malgré tout que le Erev Rav ne donnerait rien. Ils combleraient eux-mêmes la perte.
Ils firent donc l'inventaire de tout ce que le Erev Rav avait l'intention de donner : la quantité d'or, d'argent, ... et ils les renvoyèrent chez eux.
Et chaque Bné Israël apporta de ses propres biens afin de compenser la perte.
C'est ce que signifie le verset : "Tous hommes et femmes" : c'est le Erev Rav!

-> Le 'Hida nous livre l'enseignement suivant : Lorsque la quête pour la construction du Michkan eut lieu, il n'y eut pas une seule personne qui regretta d'avoir donné, même lorsque certains offrirent plus que d'autres.
C'est ce que signifie le verset : "Tous, hommes et femmes, ce que le cour portait à offrir" = depuis leur première intention de donner jusqu'au moment où ils apportèrent leur don, tout se fit avec un zèle et dévotion parfaite.
Personne ne changea d'avis, ni ne regretta entre temps!
[lorsque les juifs ont pu donner au Veau d'or cela n'était pas de tout cœur. En effet, c'est seulement pour une mitsva qu'un juif peut donner entièrement car tout juif a une intériorité qui restera toujours pure, sainte.
En ce sens on célèbre la réalisation de mitsvot, mais jamais il n'y aura de célébration pour avoir fait une faute.]

-> Le Alchikh haKadoch explique la chose de cette façon : Tous les juifs de la génération du désert se disaient: "Si j’en avais eu les moyens, j’aurais tout offert tout seul! Seulement, je n’en ai malheureusement pas les moyens! J’ai déjà apporté le maximum".
Or, lorsqu’un homme a des bonnes pensées de cette sorte, Hachem lui compte comme s’il avait réellement accompli l’acte!
C’est ce à quoi le verset fait allusion : Tous, hommes et femmes, ce que le cœur portait à offrir (la totalité) ... les Bné Israël en firent l'hommage spontané à l'Eternel (qu'Il considéra comme effectif)" = c'est comme s'ils avaient chacun tout apporté!
[lorsque l'on désir vraiment donner l'infini à Hachem, alors Il considère comme si l'on avait donné l'infini. Ainsi, quoique les Bné Israël aient pu donner pour le Veau cela reste insignifiant en comparaison.
(bien que donnant extérieurement l'intériorité pure du juif ne le voulait pas vraiment, et donc ils n'aspiraient pas à cela à 100%)]

"Recueillez parmi vous une offrande à Hachem" (Vayakél 35,5)

-> Cela signifie que chacun devait faire un don s'il le désirait, sans aucune contrainte.
Le mot "parmi vous" (mit'hém) sous-entend de donner sous l'impulsion de ses sentiments profonds, selon l'élan de son cœur.
"Ne donnez pas parce que vous y êtes forcés ou par jalousie. Votre don ne doit pas provenir de causes extérieures. Donnez "méit'hém" : de l'intérieur de vous-mêmes."
[Sifté Cohen]

-> Ce verset peut se traduire littéralement par : "Prenez de vous-mêmes" = si un homme donne de son plein gré, c'est comme s'il avait donné une partie de lui-même.
[Kli Yakar]

-> Le Kli Yakar enseigne également :
La Torah dit : "recueillez de vous-mêmes" pour enseigner qu'aucun don ne devait provenir d'objets volés.
Chaque don qu'une personne fait à une cause sacrée doit provenir de sa propriété personnelle, gagnée de ses propres mains, sans la moindre trace de tromperie ou de vol ...

Généralement, lorsqu'un homme accomplit un acte louable, un ange défenseur est créé.
Cependant, s'il vole de l'argent et l'utilise pour une bonne action, au lieu de créer un bon ange, il créé un ange mauvais qui dénonce toutes ses fautes.
L'objet de la mitsva, que ce soit une soucca, un loulav ou tout autre objet sacré acheté avec cet ange, s'écrie devant Hachem : "Je proviens d'un vol!"
Les anges s'exclament alors : "Malheur à cet homme! Au lieu de créer un bon ange qui parle en sa faveur, il a créé un ange mauvais qui l'accuse!"
[...]

Lorsqu'un homme accomplit une bonne action avec de l'argent volé, l'ange de cette bonne action se présente pour crier devant Hachem. Au lieu de se faire avocat, il devient accusateur!

Moché dit : "Recueillez parmi vous une offrande à Hachem".
L'offrande que vous offrirez à Hachem doit provenir de vous, elle doit vous appartenir. Qu'elle soit dépourvue de toute trace de malhonnêteté!
[rapporté par le Méam Loez - Ki Tissa 35,4-9]

"N'allumez pas de feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" (Vayakél 35,3)

-> Ce verset nous enseigne la leçon suivante :
Lorsqu'un homme commet une faute telle que la transgression du Shabbath, le feu de ce péché allume, au Guéhinam, un feu qui lui est destiné.
L'expression "vos résidences" désigne la demeure au Guéhinam du profanateur du Shabbath.

- "N'allumez pas de feu dans votre résidence de l'au-delà en transgressant le Shabbath!" nous recommande le verset.
- "Dans toutes vos résidences" = nous enseigne qu'il est permis d'allumer un feu dans le Temple et d'accomplir tout travail nécessaire au service. C'est seulement dans "vos résidences" personnelles qu'il est interdit d'allumer du feu.
- "N'allumez aucun feu" = signifie également qu'il est interdit d'infliger la peine de mort par brûlure le Shabbath, ainsi que les 3 autres peines de mort.

Dans ce verset, la Torah nous enseigne également l'interdiction de nous mettre en colère.
Un homme qui s'emporte souille son âme.
La Torah recommande : "N'allumez aucun feu" = le feu de la colère, dans une quelconque partie de votre corps.
Si un homme s'emporte, c'est comme s'il avait allumé le feu du Guéhinam le Shabbath.

Ce verset nous donne une leçon supplémentaire : il existe un feu qui s'étend et brûle tout sur son passage, il naît de la transgression du Shabbath.
"N'allumez aucun feu dans toutes vos résidences le jour du Shabbath" = ne provoquez pas de feu qui s'étendra partout chez vous!
Observez le Shabbath comme il convient. [Maharcha]
[Méam Loez]

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=> Pourquoi dois-ton particulièrement faire attention à la colère à Shabbath?

-> Le 'Hida répond qu'il est sûr que nous devons éviter la colère tout le temps, mais le fait d'être en colère à Shabbath produit des conséquences beaucoup plus nuisibles, comme l'indique l'avertissement de la Torah de ne pas allumer de feux "dans toutes vos résidences".
En effet, la colère à Shabbath a un effet destructeur beaucoup plus vaste, entraînant des préjudices "dans toutes vos résidences". [rien n'est épargné!]
C'est pour cela qu'il faut être particulièrement vigilant en ce jour de ne pas perdre son sang-froid.

=> La question demeure : pourquoi la colère est si sévère à Shabbath?

-> "Le Shabbath correspond à 1/60e du monde à venir" (guémara Béra'hot 57b).
Comme dans la cacherout, la quantité de 1/60e, est la mesure minimale permettant de ressentir quelque chose.
[le Shabbath est décrit comme : "mé'en olam aba" = un avant-goût du monde futur]

-> "Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : "Béni est le Bon, qui fait le bien!" (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : "Béni est le Juge de vérité!" (Barou’h dayan aémet).
Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""
[Rabbi A'ha bar 'Hanina - guémara Pessa’him 50a]
[ainsi même ce qui nous semble dans ce monde comme tragique, triste, sera de notre regard dans le monde à venir comme une source de joie, à l'image de nos moments actuellement joyeux.]

-> Il est dit à propos du monde à venir : "Hachem sera roi sur toute la terre ; en ce jour, Hachem sera un et unique sera son nom" (Zé'haria 14,9)
Bien sûr que Hachem est déjà actuellement Un. Cependant, dans notre monde, nous voyons une distinction entre ce qui est une bonne chose et une mauvaise chose. Dans le monde à Venir (celui de Vérité), il sera clair et évident que tout est causé par Hachem, uniquement pour notre bien.

-> Le rav Efraïm Zalman Margoliyot (le Beit Efraïm) dit que l'on s'énerve car l'on prend les choses trop à cœur avec une vision immédiate, alors que si l'on se projetterait par exemple un an plus tard, cela ne nous ferait alors pas grand chose (c'est déjà de l'histoire ancienne!).

Le rav Naftali Ropshitz avait une boîte à tabac, et à chaque fois qu'il était en colère il l'ouvrait et la refermait en y mettant dedans sa colère (n'y pensant plus du tout après). Par la suite, 2 heures plus tard, il venait rouvrir la boîte, et il récupérait sa colère en réalisant alors qu'il n'y avait pas vraiment de raison d'être en colère.
Telle est la nature de la colère, de se dissiper avec le temps. Ainsi, une technique efficace est de ne pas réagir tout de suite, mais de la laisser de côté (le temps nécessaire pour que notre feu interne d'égo blessé, soit passé).
C'est pourquoi dans le même ordre d'idée, l'Alter de Kelm avait un habit spécial pour la colère, et le temps qu'il fallait pour le mettre lui suffisait pour dissiper sa colère.

Le Séfer 'Hassidim rapporte l'histoire d'un homme qui sur son lit de mort a donné comme dernier conseil à son fils : d'atteindre 24h avant de réagir lorsqu'il se sent en colère.
[d'une certaine façon, on ne peut pas être en colère à Shabbath, car soit on doit encore attendre 24h, soit puisqu'on a l'obligation à Shabbath de considérer tout travail de la semaine comme terminé, alors on ne doit pas être en colère, puisque toute dispute doit être considérée comme terminée en ce jour!]

=> Avec ce que l'on vient de voir, on comprend la gravité de se mettre en colère à Shabbath.
En effet, toute l'essence de Shabbath est d'une certaine façon d'avoir la tête déjà dans le monde à venir. On doit avoir une perspective, un état d'esprit du monde futur, une vision depuis le monde de Vérité, depuis un endroit où nous avoir une image large des choses (pas momentanée, mais plutôt en dehors du temps, à l'image d'Hachem).
Nous devons donc spécialement en ce jour rester calmes, savoir regarder les choses en disant : "Béni est le Bon, qui fait le bien!".
[d'après un divré Torah du rabbi David Sutton]

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-> Le Kav haYachar (chap.86) cite le Zohar affirmant que lorsque les juifs reviennent de la synagogue le Shabbath, les anges chantent des louanges sur le peuple d'Israël, s'exclamant : "achré a'am chéka'ha lo".

[de même, le Aboudraham rapporte que certaines communautés ont l'habitude de réciter les versets : "achré a'am chéka'ha lo, achré a'am chéHachem Elokav", au moment où l'on sort le Séfer Torah de l'arche. ]

-> "Heureux le peuple qui jouit d’un tel sort" (Téhilim 144,15)
[achré a'am chéka'ha lo - littéralement : "Heureux le peuple à qui c’est comme cela"]
Le Toldot Yaakov Yossef commente ainsi : "Heureux est celui qui dit : "C’est comme cela"."
L’homme heureux est celui qui a de bonnes pensées, quelle que soit la manière dont Hachem se comporte avec lui, car il est convaincu que cela aussi provient d’Hachem.
Et il n’éprouve envers Lui aucun ressentiment du fait de sa situation.

=> Ce message est particulièrement pertinent pour Shabbath, qui est le moment où l'on doit renforcer en nous l'idée que "chéka'ha lo" (c'est comme cela!), que tout est précisément comme Hachem désire qu'il soit, et nous devons accepter toutes les situations avec calme et sans colère.

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+ Perdre son âme supplémentaire :

-> Durant Shabbath, nous sommes dotés d'une âme supplémentaire (néchama yétéra).
De plus, le midrach rapporte qu'un éclat particulier irradie notre visage pendant toute la durée du Shabbath.

Le Arizal enseigne que cette brillance a pour origine l'éclat du visage de Moché lorsqu'il est descendu du mont Sinaï pour la dernière fois.
La Torah décrit à quel point le visage de Moché brillait à sa descente, et la guémara (Shabbath 88a) explique que cet éclat provenait des "couronnes" des Bné Israël qui leur ont été reprises après la faute du Veau d'or, et elles ont alors été données à la place à Moché.
[avec la venue du machia'h, nous récupérerons définitivement ces couronnes, et également nos armures spirituelles protégeant contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort]

Le Arizal explique que chaque Shabbath, Moché nous donne un cadeau spécial : il nous retourne ces couronnes que nous avons dues lui abandonner suite à la faute du Veau d'or.
Et c'est pour cela que dans les prières de Shabbath nous disons : "yichma'h Moché bématnat 'helko" (chaque Shabbath, Moché se réjouit lorsqu'il donne au juif ce cadeau spécial [en nous rendant temporairement nos couronnes]).
Le Arizal enseigne que ces couronnes produisent une lueur unique qui brille sur nos visages pendant Shabbath.

-> En effet, le Baal haTourim fait remarquer que immédiatement après que la Torah rapporte la brillance du visage de Moché, elle relate que Moché a rassemblé les Bné Israël et il leur a transmis la mitsva d'observer le Shabbath, car en ce jour là nous acquérons une partie de la brillance spéciale de Moché.

-> "La destinée de celui qui se met en colère est de perte sa grandeur, même si cela lui avait été décrété."
[guémara Pessa'him 66b]
-> La sagesse et la prophétie quittent une personne lorsqu'elle devient orgueilleuse.
[guémara Pesa'him 66b]
La base de cela, est l'incident où Moché s'est mis en colère envers les officiers militaires du peuple juif, et en conséquence il a perdu une halakha.

Rabbi David Sutton ajoute :
La colère fait perdre de la sagesse, et ainsi la colère à Shabbath fait perdre notre âme supplémentaire ainsi que notre éclat spécial.
En effet, puisque notre éclat découle de l'augmentation de notre savoir et de notre compréhension qui nous est accordée à Shabbath, elle est donc perdue en conséquence de notre colère, qui conduit à nous faire perdre notre savoir.

[Par exemple, on peut citer :
-> Le Sforno (Chémot 20,11) explique la néchama yétéra comme l'acquisition d'une compréhension plus profonde, donnant lieu à un service plus intense de D.
-> Le Chita Mékoubétset (sur la guémara Beitsa 16a) décrit la néchama yétéra comme un esprit divin, planant au-dessus de nous le Shabbath.
Elle apporte à l'homme, depuis le Ciel, un surplus de flux de sainteté, ainsi que des prédispositions supplémentaires à l'étude de la Torah, et à sa compréhension.
-> Selon le Ma'ané Rakh (chap.14), une personne en colère : sa sainteté l'a abandonné, et il n'est plus soumis qu'à l'esprit d'impureté qui le domine.
-> selon nos Sages (guémara Sotah 4b) : "L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine. Hachem dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!"

==> se mettre en colère à Shabbath c'est faire partir le surplus de divinité que nous recevons en ce jour, et par ricochet c'est se dispenser de recevoir toutes les bénédictions incroyables qui en découlent (Shabbath = mékor habéra'ha).]

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-> "Le midrach dit que la joie du Shabbath qu'aura un juif, amène une lumière spéciale, et son âme supplémentaire augmente son rayonnement à un niveau encore plus élevé"
[Yéfei Toar - Béréchit 11,2]

-> Le Zohar dit qu'une personne qui s'énerve est considérée comme si elle allumait les feux de l'enfer.
Une personne qui s'énerve pendant Shabbath fait partir l'âme supplémentaire qui réside en elle"
[Nichmat Yaakov]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2014/02/23/1206-2

Questions/Réponses – paracha Vayakél & Pékoudé

+ Questions/Réponses - paracha Vayakél & Pékoudé :

1°/ Sur la paracha Vayakel :
Rachi (Vayakél 35,27) rapporte que le mot : "princes" (nési'im - נְּשִׂאִם) est écrit sans les 2 "youd" qui devraient normalement y figurer (נשיאים).
Cette anomalie constitue un reproche implicite pour ces illustres personnalités, qui n'ont apporté leurs dons qu'une fois que tous les autres matériaux aient été fournis, en comblant alors la totalité du manquant à donner.
En effet, la réponse du peuple a été si généreuse qu'il ne restait presque plus rien à offrir.

C'est donc pour sanctionner leur "paresse" à apporter immédiatement leurs dons que la Torah orthographie incomplètement leur nom.
[lors de l'inauguration du Michkan, ils n'ont pas reproduit cette erreur en apportant immédiatement leur offrande]

=> Pourquoi est-ce particulièrement la disparition de la lettre "youd"?

-> Le Kli Yakar explique que les Nési'im ont fait preuve d'arrogance en se déclarant capables de fournir quoique la nation entière n'aurait pas réussie à donner.

Hachem dit : "Des yeux hautains et un cœur enflé d’orgueil, je ne puis les supporter" (Téhilim 101,5), et c'est pour cela qu'Il a retiré la lettre youd, qui est la seule lettre de Son Nom qui est présente dans leur titre de : "Prince" (Néssi'im), faisant allusion qu'Il ne réside pas avec les orgueilleux.

[de même : "L’orgueilleux repousse les pieds de la présence divine. Hachem dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!" - guémara Sotah 4b]

-> Le 'Hidouché haRim enseigne que la 1ere faute des Nési'im était de s'être séparés de la communauté, en acceptant de donner qu'une fois que tout le monde aura déjà contribué.
=> En raison du fait qu'ils se sont séparés de la communauté juive, la lettre youd, qui symbolise : Israël (ישראל - Bné Israël = les juifs = yidden), s'est également séparé de leur titre.

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-> Le rav Zev Leff répond que les Nési'im ont mal compris tout l'objectif de donner au Michkan.
Ils pensaient à tord que Hachem avait besoin de ces contributions, et qu'ils viendraient ensuite offrir ce qu'il manquait.
Mais en réalité Hachem n'avait [personnellement] absolument pas besoin de ces objets, qui n'étaient que des opportunités offertes aux donateurs de se purifier et de s'élever.

[Hachem n'a besoin de rien. Lorsqu'Il nous demande un petit quelque chose, c'est en réalité une façon de nous donner le maximum en nous retirant la honte de tout recevoir gratuitement (le "pain de la honte"!).]

Ecrit avec un youd, le titre : נשיאים connote : "ceux qui portent".
Ecrit sans le youd, les voyelles peuvent être réarrangées et former : "ceux qui sont portés".

=> Le retrait du youd met en avant le fait que bien qu'ils pensaient porter le Michkan en comblant les manques, en réalité c'étaient eux qui étaient portés par le biais du mérite de la mitsva.

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-> Le Gaon de Vilna donne la réponse suivante :
Sans aucun doute, de manière consciente les nési'im avaient l'intention de faire la meilleure chose, et ils s'engageaient même à apporter une éventuelle donation très importante (on donnera le montant qu'il manquera, quelqu'il soit!).
Cependant, profondément en eux, dans leur inconscient, leur motivation était moins pure et ils espéraient que le peuple donnerait la totalité de la somme requise, les laissant alors libres de toute obligation pratique, tout en ayant fait une proposition théorique très généreuse.

Pour prouver cela la Torah a retiré un "youd" de leur nom, car le "youd" est la seule lettre qui lorsqu'elle en est absente, passe inaperçue, puisque le mot est prononcé exactement de la même façon (avec et sans).

=> De la même façon, cela indique que leur défaut était d'une nature telle que, eux-mêmes n'en avait pas conscience, bien que présent dans leurs calculs.

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-> Rachi : les chefs de tribu (néssi'im) ont dit : que la communauté apporte d’abord et donne ce qu’elle veut, et ce qui manquera nous le compléterons ... or comme ils avaient montré de la paresse au début, il manque une lettre au mot nessi'im.

-> Rabbi Soloveitchik s’étonne : le fait qu’ils n’aient pas apporté était dû à un calcul et était totalement désintéressé, c’était pour pouvoir apporter ce qui manquerait.
Et il répond : la Torah nous enseigne que quand nous devons faire une mitsva, tous les calculs du monde passent en second lieu. Comme les dons pour le Michkan étaient une mitsva, ils n’avaient aucune justification à tergiverser et à ne pas amener tout de suite.

-> Rabbi Réouven Grozowski propose une autre explication : Certes, les chefs de tribu avaient bien apprécié ce qu’il fallait pour le Michkan, mais ce n’était pas cela leur tâche.
Le rôle de quelqu’un n’est pas de réparer le monde et de compléter ce qui lui manque. L’homme doit s’améliorer lui-même, et dans ce travail-là, ce qui vient en tête est le zèle dans l’exécution.
"Une mitsva qui se présente à toi, ne la laisse pas passer" = Même quand les bnei Israël ont reçu l’ordre de donner pour la construction du Michkan, le but pour chaque personne n’était pas la construction elle-même, car Hachem n’a pas besoin d’aide pour construire le Michkan. C’était seulement un moyen pour l’individu de s’améliorer en donnant sa contribution. Et comme les chefs de tribu ont montré de la paresse envers cette mitsva, ils ont échoué.

-> Le ‘Hafets 'Haïm dit : S’il manque une lettre au nom des nessi'im, quand ils se sont mal conduits, il est certain que le côté positif va être encore plus grand quand ils se sont bien conduits.
Et effectivement, dans le passage de l’inauguration de l’autel dans la parachat Nasso, la Torah parle très longuement de l’offrande de chacun des chefs, et consacre même à chacun un paragraphe différent, sans les regrouper dans le récit, bien que leurs offrandes aient été identiques.
Cela nous enseigne combien est importante et chère devant Hachem une mitsva faite avec empressement avec toute la communauté, sans que personne se sente supérieur à l’autre et sans jalousie ni compétition.
Quand les chefs de tribu n’ont pas eu l’empressement de se joindre à la communauté dans leur offrande, il a manqué une lettre à leur nom, alors que quand ils ont tous apporté leur offrande avec empressement, la Torah leur a consacré une place particulière. Non seulement il n’a rien manqué à leur nom, mais chacun d’entre eux a même eu droit à un passage entier séparé.

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2°/ Sur la paracha Pékoudé :
Le midrach (Tan'houma 7) enseigne que Moché a tenu une comptabilité précise de l'utilisation de tous les matériaux qui avaient été donnés pour le Michkan, car certains juifs ont demandé où est-ce que l'ensemble de leurs biens ont pu partir, et si Moché n'en avait pas pris une partie pour lui.

=> Pourquoi une comptabilité similaire n'a-elle pas été réalisée par Aharon, qui a également pu collecter un montant important d'or pour ne réaliser qu'un petit Veau d'or?
[d'ailleurs la quantité d'or donnée pour le Michkan venait en réparation de celle investie pour la faute du Veau d'or]

-> Le rav Méïr Shapiro suggère ironiquement que la nature humaine est telle, que c'est uniquement lorsque l'on donne de l'argent pour des causes charitables et dans le but de réaliser une mitsva, que l'on va être très pointilleux, suspectant ceux qui s'en occupent et leur demandant des comptes précis.

-> Le rav Zalman Sorotzkin explique qu'au fond dans le cœur de tout juif, il y a un désir ardent de toujours faire la volonté de Hachem, de faire le bien.
Ainsi, lorsque l'on donne à une cause élevée comme l'était le Michkan, nous voulons que le moindre centime de notre contribution soit utilisé pour cet objectif (j'ai envie de réaliser la mitsva au maximum!), et c'est pourquoi ils ont demandé des comptes pour s'assurer à eux-mêmes que c'était bien le cas.
[il n'y avait aucune remise en cause de l'intégrité de Moché, mais plutôt un besoin d'entendre verbalement que leurs fonds étaient tous utilisés au mieux!]

Lorsque le yétser ara parvient à tromper quelqu'un en lui faisant donner à des causes pas très cachères, comme le Veau d'or, en réalité son être intérieur pleure son erreur, et c'est pour cela qu'il ne demande aucune preuve concernant l'utilisation de son argent.
D'ailleurs secrètement, il espère que celui qui a pris son argent va en garder pour lui-même, car cela va permettre de diminuer l'ampleur de la faute.

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3°/ Sur la paracha Pékoudé :
En ce qui concerne le Tsist (la Plaque frontale?) du Cohen Gadol, la Torah déclare : "ils y écrieront dessus : Kodéch l'Hachem (קֹדֶשׁ לַיהוָה)" (Pékoudé 39,30).
Pourquoi était-il nécessaire d'avoir plusieurs personnes pour y inscrire seulement 2 mots?

-> Selon les Mochav Zékénim, c'est parce qu'un des 2 mots inscrits était le Nom Saint de Hachem, et qu'il était nécessaire de l'écrire en présence de 10 hommes.

D'ailleurs ces commentateurs ajoutent qu'à chaque fois qu'un scribe écrivait le Nom Divin, comme pour les téfilin, mézouzot et Séfer Torah, il devait d'abord se tremper au mikvé et ensuite l'écrire avec la présence d'un minyan.
Cependant, le rav Moché Sternbuch note que cet avis est plutôt original, dans le sens où il n'est rapporté dans aucune autre source, ou par une autorité de la loi juive.

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+ Bonus :

-> "Tout l’or employé à cette œuvre, aux diverses parties de l’œuvre sainte" (38,24)

Le ‘Hida (‘Homat Anakh) rapporte au nom de rabénou Vidal haTsarfati : "Nos maîtres ont dit que le monde n’était pas apte à utiliser de l’or, et que celui-ci a donc été créé uniquement parce qu’il était nécessaire à l’œuvre du Michkan (Sanctuaire)."

C’est à cela que le verset fait allusion : "Tout l’or employé (créé)", dans le monde, ne l’a été que pour "l’œuvre", pour l’œuvre du Michkan.

"L'objectif du Michkan est d'enseigner que la Présence Divine peut résider partout dans le monde"
[rabbi David Feinstein - Kol Dodi - Vayakél]

=> Hachem se trouve partout où nous Lui permettons de venir.
Par exemple, si quelqu'un ne pense qu'à lui-même, au point où son "moi je" remplit tout son être, alors il ne reste plus aucune place pour que D. puisse venir (c'est complet!).
A l'inverse, plus nous nous faisons petit/humble, plus D. a alors de la place pour venir en nous et nous accompagner à tout moment dans notre vie, avec toute l'aide et les bénédictions qu'impliquent une telle proximité.

"Bétsalel exécutera avec Aholiav et tout homme sage de cœur que Hachem a doté (baéma) de sagesse et d'intelligence pour savoir et pour exécuter tout le travail de l'ouvrage du Sanctuaire." (Vayakél 36,1)

Le terme : "doté" (baéma - בָּהֵמָּה) possède les mêmes lettres que le mot : "un animal (bééma - בְּהֵמָה).
Le midrach (Chémot rabba 48,3) commente que nous voyons d'ici que même les animaux des personnes qui ont construit le Michkan étaient dotés de sagesse.

Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) dit que cela était un message de Hachem à ces artisans du Michkan : "Ne devenaient pas arrogants, car toute la sagesse que vous avez pour faire le Michkan provient de Moi. Et au moment où Je le désire, Je peux même la donner à un animal!"

"Le peuple cessa d’amener (les offrandes pour le Michkan)" (Vayakél 36,6)

-> Dans la Torah, le terme : cessa (vayikalé - ויכלא) apparaît uniquement à 2 reprises : dans notre verset, et une autre fois dans le verset : "La pluie cessa (vayikalé - ויכלא - Noa'h 8,2)", concernant le déluge.
Le lien entre ces 2 occurrences est que c'est en donnant à la tsédaka que l’on attire sur nous le flux de la bénédiction divine.

Ainsi, si l'on cesse de donner, ce flux aussi se retire. De sorte que si "le peuple cesse d’amener", alors "la pluie cesse" de descendre.
La pluie, symbole du flux divin, cesse de s’épancher si le peuple aussi cesse de donner à la tsédaka.

[l'Admour de Bobov]