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"Ils transmirent le message ... : ''Homme ou femme ne feront plus le travail''... Et le peuple cessa d'apporter" (Vayakél 36,6)

=> Quel rapport entre l'ordre d'arrêter le travail sacré de construction du Michkan et l'arrêt du peuple d'apporter des offrandes?

En fait, le peuple avait déjà amené suffisamment d'offrandes pour fabriquer le Michkan. Mais dans leur élan, on ne pouvait plus les arrêter d'en apporter, car ils étaient tellement poussés par leur grande générosité et leur bonne volonté qu'ils ne pouvaient pas se freiner.
Ainsi, pour les stopper, le conseil qu'il fallait appliquer était de déclarer qu'il fallait arrêter le travail de construction. Car tant que le peuple voyait le travail se faire, cela les encourageait d'apporter encore des offrandes, car cela créait une stimulation. Mais, quand on arrêta le travail, alors cela entraîna aussi que le peuple cesse d'apporter des offrandes.
Ainsi, le fait de déclarer d'arrêter le travail, c'était l'astuce pour arrêter les offrandes.
Tout cela met en évidence la grande générosité du peuple.
['Hidouché haRim]

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"Moché ordonna qu'on fasse passer dans le camp une proclamation disant : "Que ni homme ni femme ne fassent plus de travail pour le don au Sanctuaire!" Et le peuple fut empêché d'apporter.
Et le travail était suffisant pour tout le travail, pour le faire et il y en avait en surplus" (Vayakél 36,6-7)

La générosité du peuple n'ayant pas de limite, Moché a proclamé que l'on cesse d'apporter des dons.
Pourquoi cela?
On peut toujours trouver une utilité à ce surplus de don : par davantage d'ornements, d'embellissements, de récipients, ... ?
Le michkan aurait alors ressemblait au luxueux Temple construit plus tard par le roi Chlomo.

Rabbi Ménachem Zaks (Ménachem Tsion) dit que le michkan devait être un structure temporaire et mobile.
Ainsi, plus on donnerait et ajouterait pour le michkan, plus les lévi'im aurait d'éléments à porter entre 2 campements.

Par contre, le Temple était conçu pour être une structure permanente et fixe à une seule location.
Il avait ainsi une quantité sans fin de matériaux précieux et on pouvait lui donner des objets sans limitation.

=> On apprend d'ici que lorsque l'on veut prendre sur nous une nouvelle mitsva ou 'houmra, nous devons être sûr que nous ne blessons, ni ne gênons pas quelqu'un d'autre.

Faire une 'houmra ne doit pas se faire au détriment de notre prochain.
En effet, Moché a demandé à arrêter les dons destinés à embellir le michkan (lieu de résidence de D. parmi le peuple), afin de ne pas porter préjudice aux lévi'im qui en assuraient le transport dans le désert.

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"Il fit la barre du milieu pour filer à l'intérieur des planches de bout en bout" (Vayakél 36,33)

-> La barre du milieu (béria'h ati'hon) était la poutre du milieu qui soutenait les murs du michkan.

-> La guémara (Shabbath 98b) nous dit que par nature c'était un miracle complet.

-> D'où venait-elle?
1°/ Selon le Targoum Yonathan ben Ouziel (36,33) : de l'arbre planté par Avraham : "il planta un échel (arbre) à Beer Shéva et il proclama là le Nom de Hachem" (Vayéra 36,33).
Les anges l'ont coupé et jeté dans la mer Rouge, et il a flotté jusqu'à ce que Moché le récupère.

2°/ Selon une autre opinion (le midrach), c'était initialement le bâton de Yaakov.

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-> "Pour concevoir des œuvres d’art, et mettre en œuvre l’or, l’argent et l’airain" (Vayakel 35,32)

Le Midrach explique que "l’or" = c’est Avraham, "l’argent" = c’est Its’hak, "l’airain" = c’est Yaakov.
Pendant que les artisans confectionnaient les objets saints que le peuple avait offerts comme don au Sanctuaire, ils mentionnaient à voix haute les noms des patriarches Avraham, Its’hak et Yaakov.
Ce faisant, ils éveillaient dans les cœurs des bné Israël l’amour pour cette mitsva.

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-> "Tous ceux qui se trouvaient en possession de bois de chitim propre à l’exécution du service, l’apportèrent" (Vayakel 35,24)

=> Il y a lieu de s’étonner : pourquoi le bois de chitim est-il cité à part et non pas à la suite du verset "quiconque donne de l’argent, de l’airain et du bois de chitim "?
D’autre part, pourquoi est-il dit uniquement à propos du bois de chitim : "propre à l’exécution du service"?

Le Ben Ich Haï répond :
Nos Sages demandent dans le midrach d’où ils avaient du bois de chitim dans le désert. Yaakov leur avait dit de planter des arbres de chitim au pays de Gochen et, en sortant d’Egypte, ils les avaient emportés.
Donc, d’après cela, ceux qui avaient porté ces bois depuis l’Egypte s’étaient donné beaucoup de peine, 100 fois plus que pour l’or, l’argent et l’airain (le cuivre).
A cause de cette peine qu’ils s’étaient donnée, Hachem a considéré leur don comme si l’or, l’argent et les autres matières qui avaient été apportées venaient de leur part, ainsi la récompense qu’ils méritaient serait grande.
C’est ce que signifie le verset : "Tous ceux qui se trouvaient en possession de bois de chitim" et avaient donc fourni beaucoup d’efforts, on le leur a compté comme si tout venait de leur part.

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+ "Le peuple fut empêché d'apporter" :

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que certes au bout du compte, après que toutes les offrandes aient été apportées, il s’est avéré qu’il y en avait en plus. Mais, par amour de Son peuple, Hachem ne souhaitait repousser aucune offrande, et toutes devaient servir à l’œuvre du Michkan.
C’est ainsi que bien que certains dons étaient en trop, malgré tout, par miracle, toutes les offrandes trouvèrent leur place dans le Michkan de sorte qu’au bout du compte les offrandes étaient juste "suffisants", sans surplus.
=> Hachem réalisa ce miracle par amour pour le peuple juif, pour que le don d’aucun d’entre eux ne soit repoussé et ne serve pas dans le Michkan.
Ainsi, le verset dit que certes, il y avait du surplus dans les dons amenés, mais au final, par miracle les dons étaient suffisants, sans surplus.

-> Le Ben Ich 'Haï rapporte que chaque élément fabriqué dans le Michkan, a été conçu avec des pensées très élevées et très spirituelles. Certes, chaque élément était en soi matériel, mais il renfermait des pensées spirituelles. Et bien que chaque élément matériel ait une valeur intrinsèque, de par lui-même, malgré tout, grâce aux pensées qu’il renfermait, sa valeur augmentait de beaucoup.
Ils ajoutèrent en qualité, en beauté, augmentant ainsi la valeur de leurs contributions, à l’image d’un diamant, dont la valeur augmente lorsqu’il est monté sur une bague en or, sa beauté apparaissant alors dans tout son éclat.
C’est à cela que le verset fait allusion. "Le travail était suffisant pour faire tout le travail" = c’est-à-dire que le travail d’attirer la sainteté spirituelle dans chaque élément, était suffisant pour faire tout le travail matériel.
Chaque objet matériel était empreint des saintes intentions de façon suffisante, et ces pensées spirituelles apportaient un "surplus" de valeur à chacun de ces objets.
Ces pensées pures étaient un supplément qualitatif, par rapport aux dons originaux, qui octroya une beauté spirituelle au michkan et amplifia la gloire Divine.

-> Le Beth Its'hak (rapportant un des Admourim de Vorka) explique que le Michkan a été construit pour apporter une expiation à la faute du veau d’or.
Non seulement les dons et les offrandes apportées ont été suffisants pour obtenir le pardon de cette faute, mais en réalité ils dépassaient même cet objectif, en étant supérieurs à ce qu’il fallait.
=> Du point de vue de l’expiation de cette faute (objectif du Michkan), il y avait même du surplus, plus que ce qui était exigé.

-> Le Beer Maïm 'Haïm dit que pour la construction du Michkan, lieu de Résidence pour la Présence Divine, il convient d’embellir et d’honorer ce lieu le plus possible. Ainsi, il n’aurait pas été convenable d’apporter le strict minimum nécessaire, car cela pourrait sembler être de la radinerie et de l’étroitesse.
=> C'est ainsi que par amour, les juifs ont apporté les offrandes avec générosité au point d’apporter plus qu’il en fallait. Mais ce surplus, qui n’était pas nécessaire pour la fabrication à proprement dite, servait à attester de la générosité des donateurs pour cette œuvre si importante.
S’ils avaient amené uniquement ce qu’il fallait, cela n’aurait pas été véritablement assez pour attester de l’amour de cette cause. De sorte que pour être suffisant, il fallait qu’il y en ait plus!

-> Le Sfat Emet fait le commentaire suivant :
Pour la fabrication du Michkan, il fallait que l’action corresponde exactement à la volonté du cœur, pour que l’offrande soit authentique, à savoir conforme au cœur.
Mais certains, pour recevoir des éloges ou ne pas avoir honte, ou encore d’autres raisons intéressées, apportèrent plus d’offrandes que ce que leur cœur désirait vraiment.
=> C’est à cela [en particulier] que fait allusion ce verset : "Le peuple apporte trop" = leur action surpasse la volonté de leur cœur. Et une telle chose ne convenait pas pour la fabrication du Sanctuaire d’Hachem, où l’authenticité devait être la base.

-> "Le peuple fut empêché d'apporter"
Le Sifté Cohen (rabbénou Mordé'haï haCohen) explique : "le peuple" fait référence ici au : érev rav, qui apportaient des donations car ils se sentaient forcés de le faire, n'ayant pas d'intentions convenables, puisque pas léchem chamayim.
Lorsque Moché a entendu cela, il a demandé aux gens d'arrêter d'apporter des donations car le Michkan nécessite une véritable pureté de ceux qui sont impliqués dans sa construction.
[pour Hachem l'essentiel n'était pas l'objet amené (Il n'a besoin de rien!), mais plutôt le cœur de celui qui l'apportait!]
Immédiatement alors, les gens du érev rav ont été plus que content de pouvoir arrêter.

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"Ils (Bétsalel, Aholiav et les autres hommes l'aidant dans la construction) prirent de devant Moché tout le prélèvement que les enfants d'Israël avaient apporté ... Ils continuaient à lui apporter des dons volontaires matin après matin" (Vayakél 36,3)

=> Comment comprendre ce verset : Qui et pourquoi continuaient-ils à apporter des dons? Pourquoi tous les matins?

Le rav Barou'h Frankel Toumim (le Barou'h Ta'am), cite la halakha qu'un salarié a le droit de prendre une pause au milieu de sa journée de travail afin de manger, et son salaire ne doit pas en être diminué par son employeur (Choul'han Aroukh - Hochen Michpat 358).
Bien qu'il soit parfaitement permis pour un salarié de suivre cette pratique, les travailleurs qui ont construit le Michkan dans le désert n'ont pas agi ainsi.
Ils avaient conscience de l'importance de leur travail (construire la demeure de D. dans ce monde!) et ils ont refusé de faire la moindre pause dans leur mission sacrée, pas même pour une seule minute.
Cependant, une personne a naturellement besoin de manger durant la journée (surtout pour être pleinement efficace), et ces hommes n'y échappaient pas. Qu'ont-ils fait?
Ils se levaient le matin plus tôt que d'habitude, et ce temps supplémentaire au travail leur permettait de "perdre" du temps pour manger lorsqu'ils en avaient besoin durant la journée.

=> La Torah décrit comment Bétsalel, Aholiav et les autres hommes ("sage de cœur") qui ont participé à la construction du Michkan, ont : "apporter des dons volontaires matin après matin" = cela correspondait au temps où ils se levaient plus tôt le matin pour aller au travail, afin de n'avoir à déduire aucune minute de leur tâche sacrée (même si la halakha le permet).

==> Tout juif peut en prendre exemple, en décidant également de dédier chacun des instants disponibles de sa vie à faire la volonté de Hachem, même si pour cela il faut se lever un peu plus tôt.

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"Le travail était suffisant pour tout le travail, pour le faire et il y en avait en surplus" (Vayakél 36,7)

=> Est-ce que c'était "suffisant" ou bien "il y en avait en surplus"?

-> Le Divré Yoël donne la réponse suivante :
Il y en avait suffisamment pour le Michkan, et le surplus a permis de construire un lieu d'étude (beit midrach).
Le Michkan était le lieu de résidence de la Présence Divine (Ché'hina). Cependant, pour que les juifs soient méritants qu'elle réside parmi eux, ils devaient s'y préparer en étudiant la Torah.
C'est pourquoi tant qu'ils n'avaient pas terminé de bâtir le beit hamidrach, la construction du Michkan ne pouvait pas être complète, puisqu'ils ne méritaient pas que la Présence Divine réside parmi eux.

=> D'un côté, le travail du Michkan était "suffisant", mais d'un autre côté, "il y avait un surplus" qui devait encore être utilisé afin d'édifier le beit midrach (lieu destiné à l'étude de la Torah), qui permettrait aux juifs d'être suffisamment méritants pour recevoir la Ché'hina.

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-> A ce sujet, le Béré'h Moché enseigne également :
Moché a dit à Hachem que concernant le Michkan tout était réalisé, et il a demandé ce qu'il devait faire du matériel en surplus.
Hachem lui a répondu qu'il devait construire un : Michkan lé'eidout = un grand beit midrach, un lieu d'étude de la Torah.

Selon le Binyan Ariel, Moché était le "gizbar" (la personne en charge des fonds), pour la construction du Michkan.
Or la loi juive (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 153,65) est qu'une fois que de l'argent est sous le contrôle du "gizbar", il n'a pas le droit d'utiliser le moindre centime pour quelque chose d'une kédoucha inférieure à ce qui a été prévu.
=> On peut s'interroger : le Michkan ayant davantage de sainteté que le beit midrach, comment Moché a-t-il pu utiliser des fonds du Michkan pour bâtir le beit midrach?

En se basant sur les paroles du Divré Yoël ci-dessus, nous pouvons répondre qu'en réalité ce plus haut niveau de sainteté du Michkan, n'est devenu effectif qu'une fois que le beit midrach a pu être édifié.
En effet, c'est la construction d'un lieu d'étude de la Torah, qui a permis à la Présence Divine de venir résider dans le Michkan, le propulsant alors à un haut niveau de sainteté.

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-> "Les matériaux suffirent pour l’exécution de tout l’Ouvrage [le Michkan], et par-delà [והְותֵֹר - véotèr- et même au-delà]" (Vayakel 36,7)

1°/ Rachi commente : "Les matériaux qu’on avait apportés étaient suffisants à ceux qui accomplissaient le travail pour toute la construction du Tabernacle pour le faire, et pour qu’il en reste."

2°/ Le Ohr ha'Haïm haKadoch nous fait remarquer en réalité que le verset se contredit. En effet, d’un côté le texte nous dit que les matériaux étaient suffisants, c’est-à-dire qu’il y en avait juste assez, et d’autre part il est écrit qu’il en resta (car il y en avait trop). Le commentateur explique que le verset vient nous faire entendre combien Hachem chérit ses enfants. Bien qu’en réalité les Bné Israël apportèrent plus que ce qu’il fallait, D. considéra le don de chacun. Il ne voulait décevoir personne! Ayant apporté au-delà de la mesure, certains auraient pu en effet être déçus et s’imaginer que leur offrande ne serait pas utilisée pour la construction du Michkan.
C’est la raison pour laquelle le verset insiste pour dire qu’il y avait suffisamment de matériaux (juste ce qu’il en faut) afin que chacun ressente le mérite de voir son offrande utilisée. [Également, si les travaux effectués avaient été tous justes suffisants, chacun aurait pu s’enorgueillir à la pensée que c’était grâce à sa contribution que la Chékhina était venue résider en Israël. C’était pour éliminer de telles spéculations répréhensibles que le produit excédent, allant au-delà de la mesure strictement suffisante, s’avéra nécessaire].

3°/ Rabbi ‘Haïm Vital nous dit qu’en réalité, la quantité de matériaux était suffisante (juste ce qu’il faut) mais puisqu’ils furent utilisés pour une œuvre sainte, la bénédiction de l’abondance régna et ainsi, il en resta.

4°/ Le Ramban explique que cet excédent ne représentait pas une quantité assez importante pour qu’il en fût fait état dans les comptes rapportés dans la Paracha de Pékoudé (il était donc négligeable).
Il fut réservé pour des réparations ou aménagements ultérieurs ou encore pour la confection d’objets sacrés de réserve.

5°/ Le midrach (Chémot rabba 51) relate que Moché s’est rendu chez Betsalel (l’artisan du Michkane) et constata qu’il restait du surplus des prélèvements des Béné Israël, après que fut achevé la construction du Tabernacle. Il dit alors devant le Saint, béni soit-Il : "Maître du Monde, nous avons effectué les travaux du Michkan et il nous reste des matériaux. Que doit-on en faire?"
Hachem lui répondit : "Va et fais-en un ‘Tabernacle de témoignage’ (un Beth HaMidrach pour étudier la Torah – Yafé Toar)."

Le midrach explique ici, de manière allégorique, ainsi la redondance du mot "Michkan" du premier verset de la paracha de Pékoudé : "Voici le décompte du Tabernacle (le Michkan pour la résidence de D.), le Tabernacle de témoignage (le Beth HaMidrache pour les Béné Israël).» Après que les Béné Israël aient accepté la Torah en prononçant les mots : "Naassé VéNichma" (Nous ferons et nous écouterons), ils reçurent aussitôt l’ordre de construire le Michkan.

Le Divré Yoël explique qu’il était nécessaire qu’ils construisent alors un Beth HaMidrache, pour apprendre les Lois, et notamment celles relatives au Service divin, afin de faire résider en eux la Chékhina de façon parfaite.

"Voyez, Hachem a proclamé nommément Bétsalel ... Il l'a rempli d'esprit divin, de sagesse, d'intelligence et de connaissance ... pour penser des pensées, pour travailler l'or, l'argent et le cuivre" (Vayakél 35,30-32)

-> Hachem a donné à Bétsalel l'esprit divin, la sagesse, l'intelligence et la connaissance.

Selon la guémara (Béra'hot 55a), cela signifie que Bétsalel connaissait les secrets du comment unir les lettres de l'alphabet afin de faire le michkan, comme Hachem a pu utiliser ces lettres pour créer le ciel et la terre.

[Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) affirme également que la création du Michkan était similaire à la Création du monde. De même que pour créer un lieu de résidence pour l'homme : "Hachem par la sagesse, a fondé la terre ; par l'intelligence, il a affermi les cieux. Par sa connaissance, les abîmes s'entrouvrent, et les nuées ruissellent de rosée." (Michlé 3,19), de même Bétsalel a utilisé ces 3 attributs : la sagesse, l'intelligence et la connaissance, afin de construire un lieu de résidence pour Hachem.]

-> La Torah nous dit : "penser des pensées" (la'hchov ma'hachavot).
Qu'est-ce que cela signifie? Peut-on penser autre chose que des pensées?

Selon nos Sages (comme le 'Hidouché haRim ou Rabbi 'Haïm de Volozhin), Bétsalel était capable de discerner à la fois l'intention et le niveau spirituel de chaque donateur au michkan.
Par exemple, si quelqu'un donnait avec plein d'enthousiasme et vraiment pour l'honneur de Hachem, alors ce qu'il apportait était utilisé pour les biens les plus précieux, comme l'Arche.

Si le niveau et l'intention étaient moindres, alors la donation était utilisée pour des biens moindres.

=> Ainsi, Bétsalel savait "penser les pensées" des donateurs afin de travailler l'or, l'argent et le cuivre.

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"Betsalel fils de Ouri et de 'Hour de la tribu de Yehouda" (Vayakél 35,30)

Pourquoi la Torah remonte-t-elle la généalogie de Betsalel à 'Hour, son grand-père ?

En remontant sa généalogie à 'Hour, la Torah veut enseigner que cette intelligence lui est venue par le mérite de son grand-père, 'Hour. En effet, quand le peuple fit le veau d’or, 'Hour essaya à tout prix d’empêcher la faute, et pour cela, il fut prêt même à donner sa vie et le peuple le tua.
Une telle attitude s’oppose au bon sens. 'Hour a agi pour l'Honneur d’Hachem, sans aucune logique et aucune considération.
L’intelligence de l’homme lui permet de se protéger et de sauver sa vie. 'Hour mit son intelligence de côté et donna sa vie pour empêcher la faute.
=> Hachem le récompensa en lui donnant Bétsalel comme petit-fils, qui fut justement doté d’une intelligence extraordinaire.
[Méchèkh 'Hokhma]

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-> La récompense que Hachem a accordé à Betsalel, fut celle de lui donner une intelligence hors du commun. Cette récompense est très précise. Car 'Hour a complètement fait abstraction de son bon sens, pour l'Honneur de Hachem. Il s'imposa aux juifs insurgés, pour empêcher la fabrication du veau d'or et y perdit la vie. Apparemment, il s'agit d'un acte irréfléchi voire insensé. Un acte qui va à l'encontre de l'intelligence de base, qui incite l'homme à protéger sa vie. Et pour avoir "sacrifié" son bon sens, pour ne pas avoir réfléchi et avoir donné sa vie, sans aucun calcul rationnel, sa récompense fut justement rendue.
Son petit-fils Betsalel fut doté de la plus grande intelligence. Cela montre comment Hachem rétribue les efforts investis pour Son Honneur. Celui qui renonce au bon sens, méritera l'intelligence. De même, celui qui renonce à son argent, méritera la richesse. C'est ainsi que la tsédaka enrichit l'homme. Hachem accorde en récompense l'élément même auquel l'homme a été prêt à renoncer pour Son Honneur.

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-> b'h, également sur Bétsalel : https://todahm.com/2022/01/03/35605

"Tous les sages qui accomplissaient tout le travail sacré vinrent, chacun du travail qu'ils exécutaient" (Vayakél 36,4)

-> La guémara (Béra'hot 6b) enseigne qu'il faut être particulièrement attentif à la prière de min'ha, car c'est à ce moment là que le prophète Eliyahou a été exaucé.

-> Rabbi Yaakov Abe’hessera (Pitou'hé 'Hotam) dit que c'est à min'ha que se révèle, chez l'homme, la crainte de D., car à cette heure de la journée, il est au plus fort de ses occupations matérielles, et le fait de s'obliger à consacrer un court instant à Hachem, est un signe d'amour et de crainte.

Dans le cas contraire, il sera évident que son amour pour D. est factice (qu'est-ce qui est plus important à tes yeux : Hachem ou ton travail?).

Notre verset fait allusion à cela : "tous les sages ... vinrent" à l'heure de min'ha, chacun venant de son "travail qu'ils exécutaient".
De plus, la guématria des initiales des mots de ce verset : וַיָּבֹאוּ, כָּל-הַחֲכָמִים, הָעֹשִׂים, אֵת כָּל-מְלֶאכֶת הַקֹּדֶשׁ--אִישׁ est égale à 103, comme celle du mot : min'ha (מִנְחָה).

"6 jours durant, le travail sera effectué, mais le 7e jour sera saint pour vous, jour de repos complet pour Hachem" (Vayakel 35,2)

=> Le verset ne dit pas que nous devons faire le travail pendant 6 jours, mais que le travail sera fait. Quel message la Torah nous transmet-elle en formulant le commandement de cette manière?

Le rav Shlomo Ganzfried (séfer Apiryon) explique :
Seule une personne qui croit honnêtement que sa parnassa vient totalement d'Hachem est en mesure d'éprouver un véritable sentiment de repos le jour de Shabbath.
Une personne qui reconnaît que la quantité de ses efforts ou la perspicacité de ses capacités n'est pas ce qui détermine son revenu est capable de prendre un jour de congé sans regret. Cette personne comprend que les 6 jours ne sont pas différents du 7e.
De même que tout profit tiré du travail pendant les 6 jours n'est dû qu'à la volonté d'Hachem, de même il n'y aura pas de perte de revenu si l'on ne travaille pas le 7e jour. Ses revenus sont dictés par Hachem, et non par ses efforts.

+ Paracha Vayakél : (Dvar Torah prononcé dans le cadre d'un mariage)
On a pu voir dans la paracha Térouma, les instructions que D. a donné à Moshé concernant le Michkan.
Le Aron (l'Arche), qui abritait les Tables des 10 Commandements, était l'élément central/le plus important.

Citant la guémara Yoma 72b, Rachi explique que l'Arche devait être faite avec du bois d'acacia recouvert par de l'or pur à l'intérieur et à l'extérieur.
Il y avait ainsi 3 réceptacles : un en bois d'acacia, un en or à l'intérieur et un en or à l'extérieur.

L'Arche étant le contenant du trésor le plus sacré du peuple juif, on comprend facilement le fait de l'entourer d'or, mais pourquoi l'utilisation du bois, élément ayant peu de valeur?

Chacun des 2 éléments renvoie à une qualité pertinente de la Torah.

L'or = est durable et solide, à l'inverse des autres matières dont le temps a un impact sur elles.
Un métal peut subir la corrosion, être terni, se rouiller avec le temps.
Les tissus se pourrissent, se désintègrent, s'effilochent, se déchirent, deviennent fade.

L'or est ainsi, une des rares exceptions à ce phénomène.
L'or représente la grande valeur et l'aspect éternel des concepts que la Torah nous transmet.

A l'image de l'or, la Torah est une chose que le temps ou les conditions environnantes ne peuvent changer (cf. principe Rambam n°10 = "la Torah ne changera point à aucune époque, D. préserve").
C'est ainsi que le roi David compare l'étude de la Torah à la valeur de l'or : "elles sont plus précieuses que l'or" (Téhilim 19;11)

Mais, l'or a un gros défaut : il est sans vie!
Le bois a l'avantage de venir d'une origine vivante : il grandit, a des racines, produit un feuillage et des fruits.

Ainsi, la Torah est comparée non seulement à l'or, mais aussi à un arbre ("elle est un arbre de vie pour ceux qui s'en rendent maîtres" - Proverbes 3;18)

Ainsi, ce qu'il manque à l'or, est apporté par le bois.
La longévité/durabilité de l'or fusionne au sein de l'Arche avec la vitalité/dynamisme du bois.
L'éternité et la vie sont les symboles de la Torah.

Chers 'Hatan et Kalla, vous êtes sur le point de construire votre Michkan, dans lequel l'Arche et la Torah auront une place centrale.
N'oubliez jamais le message de l'or et du bois de l'Arche.
= les valeurs de la Torah sont éternelles et chaque génération doit contribuer à apporter sa nouvelle part de vie dans la Torah afin qu'elle se développe de façon continue et épanouie.

[Le fait que le bois est recouvert d'or, nous apprend qu'il faut toujours rester humble à l'intérieur (le bois a peu de valeur) et qu'il faut toujours être souriant/irradiant de positivisme avec autrui quoi qu'il arrive dans notre vie (brillance de l'or).
Lorsqu'il y a une solide réussite dans la vie (à l'image de l'extérieur en or), il faut au fond de nous même se considérer comme sans valeur (tout vient de D.!) et comme éphémère/de court passage sur terre (à l'image du bois).

Source (b"h) :  issu d'une série de divré Torah sur la paracha de la semaine, que le Rabbi Moshé Bogomilsky a prononcé pour des mariages (adaptation et traduction personnelle b"h).
Que le mérite de ces cours puisse permettre, à toute personne du klal Israël, de trouver son conjoint facilement et rapidement, b"h.

 "Il fit le bassin de cuivre et son socle en cuivre en utilisant les miroirs des femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de Communion (ohel moéd)." (Vayakél 38,8)

-> Rachi commente :
Les femmes d’Israël possédaient des miroirs dans lesquels elles se regardaient lorsqu’elles se faisaient belles. Et même ces miroirs, elles n’ont pas hésité à les offrir pour la construction du tabernacle.
Mochè répugnait à les accepter, car ils ont pour vocation d’encourager le penchant au mal.
Hachem lui a dit : "Accepte-les! Ils me sont plus chers que tout (ki élou 'havivim alaï), car c’est grâce à eux que les femmes ont donné le jour à des armées d’enfants en Egypte!" Quand leurs maris étaient épuisés par leur dur travail, elles allaient leur apporter nourriture et boissons. Elles leur donnaient à manger puis elles prenaient leurs miroirs. Chacune se regardait dans le miroir avec son mari, et elle lui disait tendrement : "Je suis plus belle que toi!" Elles éveillaient ainsi le désir chez leurs maris, elles s’unissaient à eux, devenaient enceintes et accouchaient.
[...]
Ce sont ces miroirs-là qui ont servi à la fabrication de la cuve, dont la fonction est de rétablir la paix entre l’homme et sa femme, car c’est de l’eau qu’elle contient que l’on fait boire celle dont le mari est jaloux parce qu’elle s’est isolée (femme Sotah).

[on voit que les miroirs peuvent être des objets permettant d'amener la paix et l'harmonie entre un homme et sa femme, et en ce sens, ils ont toutes leur place dans le Michkan!]

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-> Le Arizal écrit qu'un autre but de ces miroirs dans le Michkan était : "Avant qu'une personne n'apporte un sacrifice (korban), le Cohen regardait intensément son visage et il était alors capable de retrouver les mauvaises pensées qui ont mené à la faute, ce qui lui permettait de le purifier.
Puisqu'il est interdit de regarder le visage d'une femme, le Cohen utilisait les miroirs pour y regarder [de manière indirecte son visage] et ainsi la purifier de ses pensées [fautives]."

=> N'est-il pas interdit à un homme de regarder une femme avec insistance que ce soit directement ou indirectement?
Ainsi, en quoi le fait de regarder dans le bassin changeait quelque chose?

-> Le rav 'Haïm Elazar Shapiro (Min'hat Elazar) répond que de nombreuses personnes venaient au Michkan dans un but de regarder les Cohanim et leurs jeunes apprentis réaliser leur Service quotidien.
Si un homme simple et inculte devait observer les Cohanim regarder fixement le visage d'une femme (dans un but d'identifier ses pensées à l'origine de sa faute liée au sacrifice), cet homme ne comprendrait pas la véritable raison de cette façon d'agir, et il pourrait en venir à penser que cela est autorisé (en effet, si même les Cohanim le font!), et il risquerait de se relâcher dans la tsniout.
=> On utilisait donc les miroirs pour qu'une personne extérieure n'en vienne pas à penser à tord qu'il est permis de regarder avec insistance une femme, ce qui l'amenerer à fauter par la suite.
[un visiteur occasionnel observant au loin le Cohen regardant par terre dans le bassin, et non directement le visage, n'en viendra pas directement à penser qu'on a le droit de regarder une femme.
De même que les femmes utilisent leurs miroirs pour se faire belle aux yeux de leur mari, les protégeant ainsi des tentations extérieures, de même les miroirs dans le Michkan permettait d'éviter d'inciter à ce type de faute]

-> Les Tossefot (dans leurs commentaires sur la Torah) expliquent que quand une femme venait au Temple apporter un sacrifice, le Cohen ne la regardait pas, pour ne pas éveiller en lui le désir et le mauvais penchant. Mais comme il devait quand même voir qui était là (pour identifier ses pensées fautives), il la plaçait donc près du bassin (kiyor) et la voyait par le biais des miroirs.

Il existe 2 types de mauvais penchant :
-> un provenant de la dimension physique et corporelle. Le corps qui provient de la terre, tend par nature vers la matérialité et est attiré par les plaisirs qui le satisferont.
-> un autre qui est situé à l'extérieur de l'homme : il s’agit d’une force d’impureté créée par Hachem. C’est à ce propos que l’on dit que le mauvais penchant est un ange mauvais. C’est un ange de feu qui tire l’homme vers la faute.

L’une des différences entre ces 2 types de mauvais penchant est que le premier, inhérent à l’état physique de l’homme, peut être maîtrisé. L’homme peut, par son travail sur soi et ses efforts, raffiner son corps et se libérer de son penchant naturel qui tend vers la matérialité. En revanche, l’homme ne peut pas se mesurer à l’ange de feu.
Ainsi, l'homme peut réussir à maîtriser le mauvais penchant naturel qui se trouve en lui, mais l’ange de feu se trouve à l’endroit de la faute, et il ne peut pas vaincre définitivement ce 2e penchant (l'aide Divine étant toujours requise).
C'est pour cela, si l’ange veut faire fauter un homme (même un tsadik) avec une femme, alors il se tiendra près de cette femme et quand l’homme s’approchera d’elle, il l’incitera à la faute.
[c'est ainsi que l'on peut comprendre comment des géants comme Rabbi Akiva et Rabbi Méïr Baal haNess, alors déjà très âgés, ont pu courir vite comme des jeunes jsuqu'au sommet d'un arbre pour l'un, et d'une montagne pour l'autre, ne pouvant s'empêcher de retrouver une femme d'une beauté irréelle, qui n'était autre que le yétser ara déguisé (guémara Kidouchin 81a)]

=> On peut comprendre l’attitude des Cohanim. Ceux-ci, qui devaient être des tsadikim parfaits, étaient sensés avoir neutralisé leur penchant naturel. Ils ne redoutaient donc que l’ange de feu.
C’est pourquoi, ils ne regardaient pas directement la femme venue au Temple, pour ne pas risquer de se "frotter" à l’ange de feu, qui pourrait se trouver près d’elle. Mais, ils la voyaient par les miroirs du bassin (kiyor), car le désir qui s’éveille en voyant une femme par un miroir provient du penchant naturel qui est en lui, et non de l’ange qui se trouve près de la femme elle-même. Et les Cohanim, qui étaient sensés s’en être libérés, n’avaient rien à craindre de cela.

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-> "Il fit le bassin de cuivre et son socle en cuivre en utilisant les miroirs des femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de Communion (ohel moéd)" (Vayakhél 38,8)

-> Rachi décrit le dialogue entre Hachem et Moché concernant le don des femmes pour le Michkan. Moché pensait que l’utilisation de ces miroirs était inappropriée, parce qu’ils furent utilisés pour séduire. Hachem lui dit que ceux-ci étaient non seulement admissibles, mais qu’ils étaient les dons les plus précieux à Ses yeux, parce qu’ils furent l’origine de la naissance de "légions" d’enfants juifs durant l’esclavage d’Égypte.
=> Plusieurs questions peuvent être soulevées sur ce Rachi. Tout d’abord, sur quoi repose exactement le débat entre Hachem et Moché? Deuxièmement, même si l’on peut comprendre qu’Hachem considérait ce don comme acceptable, pourquoi le valorisait-Il plus que toute autre offrande?

Moché Rabbénou avait certainement compris que les femmes avaient de bonnes intentions en s’embellissant grâce aux miroirs. Néanmoins, il estimait que malgré leur motivation, ces objets avaient été utilisés pour une cause très matérielle. Par ailleurs, le Michkan, pour lequel les miroirs étaient censés servir, devait être le lieu de résidence de la Présence Divine. Un lieu tellement saint devait, d’après lui, être construit uniquement avec des matériaux parfaitement purs, sans aucune attache au monde physique.
L’approche de Moché concorde avec son niveau sublime dans la avodat Hachem (service Divin). Son éminence le détachait de la matérialité. La grande fréquence de ses prophéties l’amena, contrairement à tous les autres prophètes, à se séparer de sa femme. Aussi, il passa 40 jours sur le Mont Sinaï, sans manger ni boire.

Toutefois, Hachem lui fit remarquer que pour toute autre personne, le niveau suprême n’est pas atteint par une séparation totale du monde physique. Le but de l’homme est plutôt d’élever sa nature humaine pour la avodat Hachem. Les miroirs que les femmes utilisèrent pour enfanter et faire régner la paix dans leur foyer étaient les objets les plus chers à Hachem, parce qu’ils canalisèrent les désirs les plus physiques et les orientèrent vers un Service Divin honorable et authentique.

Le Soukat David relie cette idée à l’exhortation de la Torah à servir Hachem de tout notre cœur (oul'ovdo békhol lévavékhm ouvé'hol nafché'hem - Ekev 11,13). Le terme "lévavkhem" (לְבַבְכֶם) est employé pour parler du cœur.
Le mot "lev" (cœur), est ici écrit avec deux lettres "beih". Nos Sages affirment que cela fait référence à 2 cœurs, c’est-à-dire aux 2 penchants : le yétser hatov et le yétser hara.

=> Comment servir D. avec son mauvais penchant?
Le rav Yissa'har Frand explique : "Ces femmes en Égypte furent capables de relever ce défi. Elles réussirent à servir D. même avec leur "mauvais penchant". Elles prirent les miroirs et se rendirent séduisantes pour inciter leurs maris à s’unir à elles. Cet acte est généralement considéré comme trivial, mais elles parvinrent à l’élever : elles utilisèrent la beauté de la manière la plus digne".

-> Le rav Yéhonathan Gefen ajoute à cela :
Plusieurs leçons peuvent être tirées de ce développement. Tout d’abord, on nous rappelle que l’objectif d’un juif dans ce monde est d’élever sa nature, son physique à des fins louables. Mais on nous montre également le caractère sacré que peut avoir la relation entre un homme et sa femme. De simples miroirs furent, à ce point, chéris par Hachem parce qu’ils symbolisaient la sainteté que l’on peut atteindre quand les conjoints ont de nobles motivations.

Nos Sages mettent ce point en relief en affirmant que si les époux vivent dans le Chalom (la paix), ils méritent la Présence Divine.
L’histoire suivante, au sujet du géant en Torah le rav Chlomo Zalman Auerbach, nous montre le niveau de Shalom Bayit que l’on peut atteindre, une fois ce précepte intériorisé.
Un disciple raconta qu’il raccompagna un jour le rav chez lui et le vit ajuster son chapeau et son manteau, comme on le fait avant d’entrer chez une personne importante, pour un rendez-vous sérieux. L’élève s’interrogea de la raison de cette attitude, ce à quoi le rav répondit : "Quand on est sur le point de se tenir devant la Présence Divine, il faut être respectable. Je vais entrer chez moi ; or il est écrit : "Si un homme et sa femme sont méritants [vivent dans l’harmonie], la Présence Divine réside parmi eux". Je m’apprête donc à rencontrer la Présence Divine (chékhina)".

Cette histoire nous montre l’aspect élevé du mariage, selon la conception de la Torah, mais aussi combien notre approche du mariage doit être influencée par cette perception. En ennoblissant cette relation physique, nous pouvons émuler les femmes vertueuses qui assurèrent l’avenir du peuple juif.

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 "Il fit le bassin de cuivre et son socle en cuivre en utilisant les miroirs des femmes qui se rassemblaient à l'entrée de la tente de Communion (ohel moéd)."

-> Le Maguid de Mézéritch disait : Chacun doit considérer son prochain comme un miroir.
De même, que le miroir reflète les défauts, ainsi en voyant les défauts de son prochain, on doit les reconnaître chez soi-même et apprendre comment s'en débarrasser.
Tel est le sens de l'enseignement : "Qui est sage? Celui qui apprend de tout homme." (Avot 4;1).
Quand les Cohanim venaient se laver les mains et les pieds avant d'accomplir le service, et qu'ils devaient aussi se laver de toute imperfection spirituelle, de tout défaut et de tout intérêt personnel, le bassin de cuivre composé de miroirs leur rappelait que, pour voir leurs propres défauts, il leur fallait se sentir concernés par leurs prochains.
S'ils ne regardaient qu'eux-mêmes, il leur serait très difficile de découvrir leurs défauts.

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-> Le bassin (kiyor) était utilisé pour préparer les Cohanim à leur service. Le fait d'y nettoyer leurs mains et pieds, leur permettait de s'engager ensuite dans des occupations saintes.
De même, les femmes élèvent leur mari et enfants à un niveau plus élevé en les préparant à leur service Divin et à la kédoucha.
C'est pour cela le kiyor a été fait depuis les miroirs utilisés par les femmes.
[Haémek Davar]

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-> Le Kli Yakar rapporte que l'eau du bassin servait aussi à préparer l'eau que devaient boire les femmes 'sota' (soupçonnées d'adultère) pour révéler si elles avaient commis la faute d'adultère ou étaient innocentes.
Les femmes pieuses offrirent les matériaux pour la fabrication du bassin et montrèrent ainsi leur modestie et leur piété, en ne craignant pas la clarification qu'opérait l'eau du bassin.

[Le Kli Yakar dit également à ce sujet : Pour se maquiller, les femmes juives possédaient des miroirs qu'elles n'ont pas hésité à offrir en tant que matière première pour les besoins de la construction du Michkan (le Tabernacle). Néanmoins, Moché rejeta cette offre, car elle provenait d'un objet qu'on pouvait trouver lié au Yétser haRa.
Mais D. lui commanda : "Accepte-les, car ils me sont très chers : en Egypte, les Bénot Israël les ont utilisés pour séduire leur mari afin de continuer à procréer ... Ces miroirs serviront à fabriquer le Kior, le bassin d'airain, et celui-ci sera ainsi un symbole de la bonne entente entre un mari et sa femme."]

Source (b"h) : rapportés par le Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah)

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-> "Les hommes vinrent avec les femmes, toute personne généreuse de cœur. Ils apportèrent bracelets et anneaux de nez" (Vayakel 35,22)

=> Pour quelle raison furent-elles accompagnés de leurs époux?

-> D'après la loi stricte, une femme n'a pas le droit d'offrir quelque chose de précieux même pour la charité, de peur que l'époux ne soit pas d'accord. Ainsi, elles vinrent avec leur mari pour montrer le consentement de leurs époux.

-> Le Min'ha Béloula explique que les femmes ne crurent pas leurs époux lorsqu'ils commencèrent à se saisir de leurs bijoux. En effet, elles redoutaient qu'ils reproduisent une seconde fois la faute du Veau d'or.
Ainsi, elles les accompagnèrent pour voir de leurs propres yeux que leurs bijoux allaient bien servir à l'édification du Michkan.

-> Le Kli Yakar explique que les femmes refusèrent de donner leurs bijoux en or car l'édification du Michkan avait pour but d'expier la faute du Veau d'or. Les femmes n'ayant pas fauté, elles refusèrent de donner leur or afin qu'on ne dise pas d'elles qu'elles prirent part dans cette faute.

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-> Le Sifté Cohen enseigne que ces miroirs n’étaient pas des miroirs de décoration.
Leur rôle était d’être utilisés comme séparation entre la Tente d’assignation et l’autel. En effet, le bassin qui avait été construit avec les miroirs de cuivre séparait la Tente d’assignation de l’autel, et cachait les femmes qui se tenaient à l’entrée de la Tente d’assignation pour qu’on ne les voie pas.

Moché a usé de sagesse en faisant le bassin avec les miroirs de cuivre, car grâce à eux les femmes pouvaient regarder le bassin et suivre tout ce qui se faisait autour de l’autel et dans la cour du Sanctuaire, tel que c’était reflété dans le bassin.

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"Les hommes sont venus avec (littéralement : sur) les femmes" (Vayakél 35,22)

Rachi explique que "les hommes sont venus" apporter les bijoux et parures, alors qu’ils étaient encore "sur leurs femmes" = elles les portaient encore sur elles.
Pourquoi cela? Ne pouvaient-elles pas les apporter dans un sac ou dans leurs mains?

En portant les bijoux sur elles, les femmes montrèrent qu’elles ne se séparaient pas de ceux-ci parce qu’elles n’en voulaient plus, elles attestaient qu’ils étaient importants pour elles et leur servaient de parure, ce qui compte beaucoup pour une femme. Et malgré cette importance à leurs yeux, elles les offraient au Michkan.
=> Ainsi, elles voulaient proclamer que les bijoux qu'elles donnaient, étaient les plus importants pour elles (ceux qu'elles préféraient!), mais que le service d’Hachem avait encore plus de valeur à leurs yeux.

[Rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

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-> "Les hommes sont venus avec les femmes"
Cela implique que les femmes ont été les premières à donner et que les hommes n'ont fait que suivre leur exemple.
Cela est particulièrement notable car au moment de la faute du Veau d'or, les mêmes objets étaient requis pour le créer, et à ce moment les femmes ont refusé de donner et de participer à la construction de quelque manière que ce soit.
[Plus ou moins inconsciemment,] cela pourrait s'expliquer simplement par le fait que les femmes détestent généralement se séparer de leurs beaux bijoux. [elles n'auraient alors pas participé au Veau d'or non pas par amour d'Hachem, mais par amour pour elles-mêmes!]
Cependant, au moment de la construction du Michkan, elles se sont dépêchées, venant les premières apporter leurs bijoux préférés, et il a alors été évident rétroactivement que la pureté de leur comportement au moment du Veau d'or.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Le Malbim dit de même :
Quand les hommes sont venus, ils ont déjà trouvé là les femmes, qui s’étaient dépêché d’apporter leur offrande pour le Michkan. C’était caractéristique des femmes de cette génération : elles n’avaient pas pris part à l’épisode du Veau d’Or, et avaient absolument refusé de donner leurs anneaux dans ce but, alors que maintenant, pour le Michkan, elles s’étaient dépêché d’apporter en premier et de donner avec joie leurs plus belles possessions.

-> Ainsi, on a vu que le comportement des femmes nous indique rétroactivement quelle fut la véritable raison de leur opposition avant la faute du Veau d’Or. Ce n’était pas par affection pour l’or ou l’argent, étant donné que ce n’est pas ce qui les retint de s’en défaire en l’honneur du Michkan. Leur refus émanait de motivations pures, elles ne voulaient pas prendre part à ce grave sacrilège.
=> Le rav Avraham Pam en tire l'enseignement suivant : cela signifie que les actes accomplis dans un domaine peuvent être révélateurs de ceux effectués dans un autre domaine. En l’occurrence, l’empressement des femmes de se défaire de leurs bijoux pour le Michkan prouva leur sincérité quand elles refusèrent de le faire pour le Veau d’Or.

Cette idée est rapportée par le Beit haLévy, sur la paracha de Vayigach. Lorsque Yossef révéla son identité à ses frères, il leur posa la question : "Mon père est-il encore vivant?" (v.45,3). En entendant ceci, les frères restèrent sans voix et complètement décontenancés.
Le midrach (Béréchit rabba 93,10) compare la révélation de Yossef au Jour du Jugement. Il souligne que les frères ne purent répondre à Yossef qui était plus jeune qu’eux, alors quand Hachem viendra, pour ainsi dire, nous réprimander, nous resterons d’autant plus muets.

Le Beit haLévy développe davantage ce lien (dévoilement de Yossef & Jour du Jugement), en expliquant tout d’abord la question de Yossef sur l’état de son père, au vu des événements et des déclarations faites précédemment, Yaakov était évidemment encore en vie !? ("Mon père est-il encore vivant?")
Il explique que Yossef était en réalité en train d’exprimer indirectement un reproche. Yéhouda venait de finir un long discours pour convaincre Yossef de ne pas garder Binyamin comme esclave, car cela briserait le cœur de Yaakov. En évoquant le bien-être de ce dernier, Yossef laissait sous-entendre que leur prétendu souci pour leur père ne semblait pas cohérent avec la vente de leur frère qu’ils conclurent plusieurs années auparavant. Ils n’avaient alors manifesté aucune préoccupation pour le deuil que leur père vivrait par la perte de son fils bien-aimé. Ainsi, les frères, à travers leur action passée, venaient de démentir cet argument.

Le Beit haLévy explique ensuite la similitude entre la "réprimande" de Yossef et celle du Jour du Jugement. En ce jour redoutable, chacun sera questionné sur ses diverses actions, y compris les fautes commises et les mitsvot qu’il faillit à accomplir correctement. On présentera sûrement des excuses, mais celles-ci seront scrutées minutieusement et évaluées selon les autres actions effectuées dans le même domaine.

Par exemple, un homme peut justifier le fait de ne pas avoir donné suffisamment d’argent à la tsedaka, sous prétexte qu’il n’en avait pas suffisamment pour vivre. Mais toutes ses dépenses seront alors examinées, si l’on découvre que pour d’autres causes, il était tout à fait disposé et suffisamment aisé pour débourser de grandes sommes, alors sa justification sera infondée et mensongère. Les dépenses effectuées pour ses besoins personnels donneront donc une mauvaise image de celles faites pour la tsedaka.

=> Nous apprenons de cela et du comportement des femmes avec le Michkan, une leçon importante : il est essentiel d’analyser la cohérence de nos actions.
Par exemple, une personne qui prétend ne pas avoir assez de temps pour étudier devra justifier ce manquement, au Jour du Jugement. S’il eut en réalité suffisamment de temps pour d’autres activités, alors son argument sera sérieusement compromis. Ses actions dans d’autres domaines montrent qu’en vérité, le problème n’était pas le manque de temps, mais la place occupée par l’étude dans la liste de ses priorités. Mieux vaut entreprendre une introspection sérieuse et corriger ce genre d’incohérences avant le Jour du Jugement.

==> Puissions-nous prendre exemple sur les femmes vertueuses de cette génération, comme le rapporte le Malbim : "elles n’avaient pas pris part à l’épisode du Veau d’Or, et avaient absolument refusé de donner leurs anneaux dans ce but, alors que maintenant, pour le Michkan, elles s’étaient dépêché d’apporter en premier et de donner avec joie leurs plus belles possessions".
De même que b'h, nous puissions nous retenir d'investir nos capacités (matérielles, spirituelles, émotives, ...) à de mauvais buts (sour méra), et au contraire courir dans la joie les donner dans de bons objectifs (assé tov). Amen!

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-> "Les hommes vinrent en plus des femmes" (vayavo'ou aanachim al anachim - v.35,22)

Le 'Hidouché haRim enseigne :
L’offrande pour le Temple représentait comme un repentir pour la faute du Veau d’Or.
Or les Sages ont dit: "Là où se tiennent les baalé techouva, les justes parfaits ne peuvent pas se tenir."
Il s’ensuit donc que les hommes qui avaient péché par le Veau d’Or étaient maintenant devenus des baalé téchouva, et se trouvaient à un niveau plus élevé que les femmes qui n’avaient pas participé à cette faute.
C’est pourquoi il est dit : "Les hommes vinrent en plus des femmes", ils étaient au-dessus (al - עַל) d’elles.

-> "Toute la communauté des enfants d’Israël se retira de devant Moché" (Vayakel 35,20)
Le Or ha’haïm haKadoch explique l’insistance du verset sur le fait que les enfants d’Israël se retirèrent "de devant Moché" (milifné Moché).
Connaissant l’aspiration profonde de ce dernier d’accomplir les mitsvot ainsi que sa grande richesse, ils craignaient qu’il n’apporte lui-même tout le nécessaire au tabernacle. Ainsi, s’empressèrent-ils de chercher leurs donations, afin de parvenir à le précéder, ce que laisse entendre le terme "milifné" (devant [Moché]), pouvant aussi être compris dans le sens de "lifné", avant.

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-> Etant donné la faute du Veau d’or que les hommes avaient commise, il leur incombait de se dépêcher de construire le Michkan afin de retrouver le niveau qu’ils avaient perdu.
Les femmes, quant à elles, ont offert leur contribution par simple amour de la mitsva ...

"Quiconque agit pour respecter un ordre est plus grand que celui qui agit sans en avoir l’obligation" (guémara Kidouchin 31a). En effet, le mauvais penchant s’attache à celui qui est soumis à une obligation pour l’empêcher de respecter la volonté de D. Pour vaincre son yétser hara et réaliser le commandement de Hachem comme il se doit, l’homme a besoin d’investir plus d’énergie et de faire preuve d’un zèle supplémentaire.
Ainsi les hommes, à qui revenait l’obligation d’apporter une contribution pour l’édification du Michkan, ont dû montrer un empressement particulier pour accomplir leur devoir. C’est pourquoi il est dit "les hommes en plus des femmes" : le terme ‘en plus’ fait allusion à une ascension et à une élévation.
Il signifie que pour pouvoir s’élever, les hommes avaient besoin d’un élan supérieur à celui des femmes.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°719]

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-> Le Daat Zékénim écrit que par le mérite des femmes d'avoir données avec joie et enthousiasme leurs bijoux pour le Michkan, à l'opposé total de leur refus de les donner pour le Veau d'or (Ki Tissa 32,2-3), elles ont mérité un jour de fête qui leur est dédié : chaque Roch 'Hodech.

=> Pourquoi ce jour est-il particulièrement approprié en récompense de leurs pieuses actions?

-> Le Chémen haTov explique les femmes ont excellé à de nombreuses reprises dans une confiance absolue en Hachem, en ne perdant jamais totalement espoir même dans les moments les plus obscurs.
Par exemple : en Egypte, alors que les hommes succombaient sous les travaux éreintants et les décrets diaboliques de Pharaon (ex: tuer tous les bébés garçons, rendre leur esclavage encore plus difficile), contrairement aux hommes, les femmes n'ont jamais perdu espoir dans le futur.
Après une journée harassante, elles remontaient le moral de leur mari, le cajolaient, se faisaient belles avec leurs miroirs (qui vont être utilisés pour confectionner le Bassin du Michkan), et ce afin de maintenir une vie conjugale normale, permettant de mettre au monde des légions d'enfants.
Malgré la douleur et l'incertitude ambiante, elles ont toujours gardé espoir en une délivrance prochaine de Hachem, à l'image de Myriam (sœur de Moché) qui a poussé ses parents à se remarier, ce qui a permis la naissance du sauveur : Moché rabbénou.

De même dans le désert lorsque les hommes ont mal calculé la date de retour de Moché du mont Sinaï avec les 1eres Lou'hot, et cela a entraîné qu'ils sont tombés dans le piège du Satan (leur montrant que Moché était mort). De leur côté, les femmes ont gardé espoir, refusant de prendre part au Veau d'or (puisque persuadées que Moché reviendrait!).

Le Michkan représente le fait que même après une tragédie nationale comme le Veau d'or, même après qu'une personne a pu tomber au plus bas, il est toujours possible d'aller de l'avant, de retrouver une proximité avec Hachem.
[le Michkan symbolise la réparation du Veau d'or - v.28,21].
Dès le moment où les femmes ont eu connaissance de cette opportunité énorme d'injecter de la nouvelle vie dans la nation abattue par la faute du Veau, elles ont saisi l'opportunité, courant pleines d'enthousiasme et de joie.

[Imaginons la situation : le peuple réuni apprend la volonté de D. qu'ils doivent construire le Michkan, et que cela servira d'expiation au Veau d'or. Les hommes, contents de pouvoir obtenir le pardon pour leur terrible faute, et de pouvoir retrouver une proximité avec Hachem se sont dépêchés d'apporter leurs contributions.
Mais ils se sont faits largement doublés par les femmes, qui avaient encore davantage d'envie et d'impatience de pouvoir participer à l'élévation du peuple juif (alors qu'elles n'en avaient pas besoin pour être pardonnées, puisque n'ayant pas fauté!)

=> Roch 'Hodech symbolise le concept que lorsque tout semble triste/désespéré, il est nécessaire de toujours s'accrocher et de croire en un avenir brillant.
De même qu'à Roch 'Hodech, la lune semble totalement absente, que la nuit est quasi totalement noire/obscure (sans lueur d'espoir), en réalité c'est précisément à ce moment que le processus de renaissance va s'enclencher : la lune va revenir et ne faire que s'agrandir.
Cela rappelle une leçon que les femmes juives ont toujours su et vécu.

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-> "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d’alors, et il en sera de même pour la rédemption future." (Guémara Sota 2b)

-> "D. a mis plus de Bita’hon (confiance en D.) dans la femme que dans l’homme" [guémara Béra’hot 17a]
La suite b'h : https://todahm.com/2016/04/25/4498

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+ "Il [Bétsalel] fit le Bassin (kiyor) en cuivre et son socle en cuivre, avec les miroirs des femmes qui s'étaient massées à l'entrée de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (Vayakél 38,8)

-> Rachi : les femmes s'étaient massées près de la tente de Moché pour apporter leurs miroirs.

-> Les femmes s'assemblaient toujours près de la tente de Moché pour prier et écouter les enseignements de D., et s'éloigner des tentations et des bas plaisirs de ce monde.
[Onkelos ; Ibn Ezra]

=> Nous voyons également ici le haut niveau des femmes juives!!

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+ "Toute femme sage de cœur fila de ses mains ; et elles apportèrent, tout filés, la laine azur, pourpre et écarlate et le lin" (Vayakel 35,25)

-> Quelle différence cela fait-il si les femmes ont filé elles-mêmes ou non?

Certains l’ont expliqué en citant les paroles du rav "Tséda laDére'h" qui peuvent se rapporter à ce sujet :
"Il y a des gens qui achètent un vêtement tout prêt au marché et le donnent à la tsédaka, et d’autres qui connaissent la grandeur de la récompense de la mitsva, et s’efforcent de faire le vêtement de leurs propres mains.
En cela, ils recevront une grande récompense."

C’est ce que dit le verset "toute femme sage de cœur fila de ses main" = une femme de sagesse, qui connaît la récompense des mitsvot et la grande valeur du travail pour les accomplir, filait de ses propres mains et apportait le fil au Sanctuaire, sans l’acheter tout prêt pour le donner.

-> Le rav Mikaël Mouyal commente ce verset :
Apparemment, les termes ''avec ses mains'' semblent en trop, car il est évident que c'est seulement avec ses mains que l'on peut filer?
En fait, nos Sages disent que les Justes (tsadikim) ont une maîtrise sur leurs désirs et leur penchant. Si leur cœur leur dit de faire un acte qui ne convient pas, ils savent se retenir et se maîtriser et ne commettront pas cet acte.
Dans ce sens, on peut lire notre verset de la façon suivante : "Toute femme Sage, dont le cœur est dans ses mains, elle fila" = pour faire le travail du Michkan, il fallait employer des personnes dont le cœur et les envies sont dans leurs mains, entre leurs mains. C'est à dire, qui domine son cœur.

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-> " Ils firent le bassin en cuivre... avec les miroirs" (Vayakél 38,8)

-> Le Toldot Yaakov Yossef commente :
Ce bassin dans lequel le Cohen se lavait mains et pieds au début de son service devait être réalisé avec des miroirs. Ainsi, avant même son service de la journée, le Cohen pouvait se voir dans le miroir et de la sorte, il prenait conscience que le travail qu'il allait effectuer le concerne également.
Certes, il apportera des sacrifices pour que le peuple soit pardonné. Mais il devait également penser que lui aussi soit inclut dans ce pardon. Ainsi, il atteindra l'humilité. Le Cohen ne doit pas agir que pour les autres, comme si lui n'avait pas besoin de tout cela. Il devait aussi se sentir concerné et savoir qu'il a aussi besoin de l'expiation.

"Les épices, l'huile pour la lumière, l'huile pour l'onction et les encens" (Vayakel 35,28)

-> La racine du mot kétoret (encens) est kotor, ou "attachement".
Le rav Eliyahou Eliezer Dessler (Mikhtav méEliyahou V) explique que son étymologie fait allusion à la capacité de l'encens à créer un attachement (dvékout) avec Hachem.
L'offrande d'un parfum odorant fait allusion à l'idée que nous nous attachons à notre Créateur sans motifs indignes. Cette offrande dit : "Nous voulons faire Ta volonté et Te donner le plaisir et la satisfaction de nos actes".

"N'allumez pas de feu le Shabbath dans tous vos lieux de résidence." (Vayakel 35,3)

-> Le Chlah haKadoch enseigne :
Shabbath est un jour de repos où l'on peut avoir d'avantage de temps pour s'occuper d'affaires personnelles, communautaires, ... (et donc davantage d'occasions de se "prendre la tête" avec autrui).
Le verset nous met donc en garde : "N'allumez pas de feu le Shabbath dans tous vos lieux de résidence" = n'allumez pas le feu de la querelle ce jour-là!!
Ce n'est pas dans ce but que le Shabbath a été donné!
Le Shabbath est certes "un jour de repos", mais aussi un jour "de sainteté".

[On dit Shabbath Shalom et Shavoua tov, car Shabbath est un jour où la colère peut être facile, il est donc besoin de se souhaiter spécifiquement du shalom, contrairement aux autres jours de la semaine.]

-> Le Shémen Afarsimon commente également qu'à Shabbath nous avons plus de temps pour discuter et en venir à dire du lachon ara, qui tourne en disputes.
Les disputes sont du "feu" qui entraînent une séparation des cœurs et une distanciation entre des personnes.
C'est ce feu qui détruit l'harmonie parmi les gens.
Pour cette raison, avant de déclarer cette interdiction : "Moché rassembla toute l'assemblée des enfants d'Israël" (Vayakél Moché ét kol afat bné Israël) = cela nous enseigne que les juifs doivent être ensemble, unis, et éviter tout feu qui les séparerait.

-> En ce sens le 'Hatam Sofer apporte l'explication suivante :
"Moché craignait que puisque la faute du Veau d'or était maintenant pardonnée, le peuple juif allait s'accuser l'un l'autre d'en être à l'origine.
C'est pourquoi Moché les a averti de ne pas allumer le "feu" de la colère et de la controverse le Shabbath.

Mais pourquoi tout particulièrement le Shabbath?
Toute la semaine, les juifs étaient occupés par la construction du Michkan, et ils n'avaient donc pas le temps de se quereller.
A Shabbath, [n'étant pas pris par ce travail], ils avaient du temps supplémentaires, et ils avaient donc beaucoup d'opportunités pour se disputer.
Moché les a donc avertis d'être conscients de cette réalité, et de faire le nécessaire pour que cela n'arrive pas."

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-> Le Réchit ‘Hokhma (chap. sur l’humilité) écrit : Celui qui se met en colère le Shabbat, c’est comme s’il allumait le feu de l’enfer. En effet, il est écrit "N’allumez pas de feu dans toutes vos demeures le jour du Chabbat."

-> Le Saba de Kelem mettait beaucoup en garde contre la colère, disant qu’il l’avait examinée sous tous les angles et n’y avait rien trouvé de bon. Il fallait l’éliminer totalement, comme le ‘hamets à Pessa’h.

-> Le rabbi Naftali Amsterdam raconte : "Un jour, j’ai demandé au Admor (son maître : le rabbi Israël Salanter) quel était le remède à la colère. Il m’a répondu : Si on travaille à se montrer bienfaisant et à ne faire que du bien au prochain, la colère se trouvera éliminée automatiquement."

Rabbi Israël Salanter se montrait très sévère vis-à-vis de la rancune envers autrui, disant qu’il fallait absolument l’extirper totalement, car elle était la cause de nombreuses fautes. Il disait que presque toutes les fautes envers autrui avaient leur cause dans la rancune.

Il a également dit que l’homme doit réfléchir au fait que toutes les affaires de ce monde-ci sont des vanités, et que l’homme ne connaît pas le moment où il devra quitter ce monde. Par conséquent, de quoi peut-on tenir rigueur? D’un monde qui de toutes façons n’est pas à moi?

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-> Explication du Alchikh haKadoch :
Une faute commise le Shabbath est beaucoup plus grave qu'une faute commise les autres jours de la semaine.
Ainsi, la Torah nous met en garde : le Shabbath n'allumez pas, par vos fautes le feu du Guéhinom!
Soyez particulièrement vigilants à ne pas commettre de faute le jour du Shabbath.

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-> "J'affirme que tout foyer qui a une dispute le vendredi après-midi ou bien le vendredi soir, il est certain, de façon prouvée et véridique, que quelque chose de mauvais leur arrivera durant la semaine.
Vérifiez-le et vous verrez que c'est ainsi."
[rabbi 'Haïm Palaggi - Kaf ha'Haïm 27,35]

-> Le Ben Ich 'Haï ajoute que si quelqu'un dans notre maison fait quelque chose de mal le vendredi au sujet des préparatifs du Shabbath ou autre chose semblable, il ne faut pas se même en colère car ce n'est pas de sa faute.
Le Satan les a amené à faire l'erreur, afin de provoquer une dispute le vendredi.

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Il y a 39 travaux créatifs (méla'hot) qu'une personne n'a pas le droit de faire pendant Shabbath.
Pourquoi la Torah cite particulièrement celle d'allumer un feu?

-> Rabbi Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan) note que le midrach enseigne que le feu n'a pas existé pendant les 6 jours de la Création.

En effet, le midrach (Béréchit rabba 11,2) rapporte :
Lorsque Adam fut créé, il y avait la lumière du jour pendant 36 heures de suite : 12 heures le vendredi (depuis l’heure de sa création en ce jour), 12 heures pour la nuit du vendredi soir, et 12 heures pour le Shabbath.
Lorsque le soleil s’est couché à la sortie de Shabbath, Adam en a été terrifié.
Banni du Gan Eden, il pensait qu’il faisait face à des dangers mortels invisibles à ses yeux (puisqu’il faisait nuit noire!).
Mais Hachem a fourni à Adam un instinct de survie, et il a frotté des pierres ensembles qui ont alors créé un feu, lui apportant de la lumière et de la chaleur.
A ce moment, Adam a récité une bénédiction sur le feu : "Boré méoré a'éch" (Qui créé les lumières du feu).

Le concept du Shabbath est de suivre l'attitude de Hachem qui s'est reposé de ses travaux créatifs à la fin de la semaine.
=> Pour éviter qu'une personne n'en vienne à penser à tord qu'il est permis d'allumer le feu Shabbath, puisqu'étant une activité qui n'est apparue qu'à la sortie du 1er Shabbath, alors pour cette raison la Torah va particulièrement insister sur cette interdiction parmi les 39 méla'hot.

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-> D'après le sens simple et littéral, Rabbénou Bé'hayé explique que la Torah a choisi le travail d'allumer le feu comme exemple pour parler de tous les travaux, car le feu, qui représente l'énergie, est présent dans la majorité des travaux.
Travailler c'est d'abord mettre en marche de l'énergie. Et dans la majorité des travaux on retrouve que le feu est présent et y trouve sa place.

-> D'un point de vue moral, le Zohar explique que le feu ici question est une allusion à la colère qui dévaste et ravage sur son passage à l'image du feu.
Le Shabbat est un jour de repos et de quiétude, et la colère s'oppose frontalement à cette sérénité du Shabbat. De plus, comme toute la famille se trouve réunie le Shabbat, et que tout le monde dans le foyer est ensemble, le risque de se contrarier et se disputer est encore plus grand.
D'où la nécessité de préciser que l'on ne doit pas allumer le feu de la colère en ce jour.
Bien que la colère soit interdite tous les jours de l'année, malgré tout il y a des occasions où la colère ''de surface'' est souhaitée. Il s'agit de certaines occasions, comme par exemple dans le but d'éduquer ses enfants ou de montrer une désapprobation claire à un certain mauvais comportement, où il convient de jouer la colère et de montrer un visage irrité en vue de pouvoir passer son message, tout en gardant intérieurement tout son calme et en n'étant nullement affecté par la colère.
Malgré tout, le jour de Shabbat il convient d'être tellement serein et apaisé au point de ne même pas avoir recours à cette colère superficielle.

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan) explique que le Shabbat est dotée d'une lumière qui éclaire les yeux de l'homme pour percevoir la Présence Divine dans le monde et dans les événements de la vie.
C'est justement cette lumière de Shabbat qui resplendit et éclaire dans le Michkan et plus tard dans le Temple. C'est la sainteté de Shabbat qui permet à la Présence Divine de résider dans ces lieux saints. Cela permet de mieux comprendre le lien entre l'injonction du Chabbat et la construction du Michkan, qui sont juxtaposées dans notre paracha.
Mais si le peuple en vient à transgresser le Shabbat, la Lumière Divine qui éclaire et illumine dans le Temple en viendrait à se retirer et le Temple en sera détruit. Or, le Temple à été détruit par le feu, les ennemis d'Israël ont brûlé les 2 Temples. Ainsi, la Torah met en garde de respecter attentivement le Shabbat et de n'y effectuer aucun travail. De la sorte, la Présence Divine pourra résider dans le Temple.
En respectant Chabbat, on préserve le Temple pour qu'il ne soit pas brûlé. D'où la raison pour laquelle la Torah explicite le travail d'allumer le feu. Car la profanation du Shabbat a pour conséquence que l'on allume le feu pour brûler le Temple. Aussi, la délivrance et la reconstruction du Temple pourront se réaliser également grâce au respect du Chabbat.

-> Le 'Hatam Sofer rapporte que chaque homme se doit d'éveiller en lui l'amour d'Hachem et l'enthousiasme pour l'accomplissement des mitsvot. Cet élan du coeur est comparé au feu qui brûle et enflamme l'homme, allusion au feu de l'amour d'Hachem et de Son Service avec empressement et ardeur.
Néanmoins, ce feu dévorant pour le Service Divin, il faut commencer à l'éveiller et à l'allumer dès le début de la semaine. Dès lors, il ira en grandissant et quand arrivera le Shabbat, ce feu sera intense, comme il doit être eut égard à la sainteté du Chabbat.
Mais la Torah vient mettre l'homme en garde de ne pas sombrer toute la semaine dans la matérialité et les occupations profanes, et commencer à éveiller le feu intérieur quand Chabbat entre.
"N'allumez pas le feu (intérieur) le jour du Shabbat", sous entendu : commencez à l'allumer déjà dès le début des jours profanes.

[il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d’amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s’y préparant matériellement et dans notre cœur.]

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-> Hachem dit : "Mon feu (au Guéhinam) n'est pas allumé durant le Shabbath grâce à votre observance du Shabbath, et de même votre feu ne doit pas être allumé."
[Baal haTourim]

[lorsque nous pratiquons le Shabbath, nous accomplissons un 'hesséd énorme : tous nos frères juifs (et parmi eux sûrement des ancêtres directs à nous!) qui souffrent pour réparer leurs fautes au guéhinam, bénéficient d'une journée "agréable" sans feu le Shabbath!
Ainsi de même que nous n'allumons pas, Hachem n'allume pas!]

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-> Le Michkan était le témoignage que Hachem avait pardonné au peuple juif pour la faute terrible du Veau d'or (idolâtrie).
Grâce à quoi ont-ils pu recevoir une telle expiation?
C'est par le mérite du Shabbath, comme la guémara (Shabbath 118b) l'enseigne : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l’idolâtrie figure au nombre de ses fautes."
[Af Péri Tévoua]

["N'allumez pas de feu le Shabbath" => de même que vous respectez comme il le faut le Shabbath, de même après votre mort vous n'aurez pas besoin de passer sur un feu allumé pour vous (au guéhinam) afin de réparer vos fautes. L'observance du Shabbath ayant permis de tout pardonner! ]

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-> A ce sujet, le Tiféret Yonathan ajoute une autre explication sur le fait que c'est particulièrement l'interdiction d'allumer le feu Shabbath qui est explicité dans ce verset, et pas un autre des 39 méla'hot.

La Torah évoque ici le respect du Shabbat, car ce passage vient juste après que le pardon pour la faute du Veau d’or ait été obtenu. Or, on vient de voir que le respect du Shabbat contribue à réparer la faute d’idolâtrie.
Dans ce sens, la Torah interdit d’allumer le feu le Shabbat, car pour la fabrication du Veau d’or, tous les bijoux furent jetés au feu, et alors apparut l’idole. Et selon la règle que "l’accusateur ne peut devenir défenseur", le feu qui a servi à la faute du Veau d’or, ne pourra être allumé le Shabbat, jour de réparation pour cette faute.
=> Le fait d’utiliser le feu qui a causé la faute, éveille celle-ci et empêche sa réparation.

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+ Respecter le Shabbath = réparer la faute du Veau d'or : [or la colère = nier D., vouer un culte à son "moi je"]

-> Le Chla haKadoch (Ki Tissa) explique que Moché rassembla le peuple d'Israël et lui ordonna de respecter le Shabbath dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
Ce raisonnement s'appuie sur l'enseignement (guémara Shabbath 118a) : "Rabbi Yo'hanan a enseigné que tout celui qui observe le Shabbath selon la loi, même s'il pratique l'idolâtrie, comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné."

Ainsi, Hachem dans Son infinie miséricorde, souhaite donner la possibilité aux juifs d'expier la faute du Veau d'or (idolâtrie), même après la destruction du Temple et l'annulation de la mitsva du demi-Shékel, par la mitsva du Shabbath qui perdurera jusqu'à la fin des temps.

-> Nos Sages (guémara Yérouchalmi Shékalim 9b) enseignent que Hachem ordonna de donner un demi-Shékel dans le but d'expier la faute du Veau d'or.
-> Selon la guémara (Sanhédrin 102a) : aucune punition ne vient sur Israël sans qu'il y ait une part de châtiment relative à la faute du Veau d'or.

Nous pouvons observer que les premières lettres des 3 mots : "Shabaton kodech l'Hachem" (jour du repos consacré à Hachem - שַׁבָּתוֹן קֹדֶשׁ לַיהוָה - Ki Tissa 31,15) forment le mot : Shékel (שקל).
Le 'Hidouché haRim explique que le Shabbath est à moitié pour l'homme et à moitié pour Hachem.
Hachem se délecte de cette moitié et c'est le sens du demi-Shékel.
Ainsi, le demi-Shékel fait clairement allusion à la sainteté du Shabbath, et de la même façon que le demi-Shekel expie la faute du Veau d'or, celui qui respect le Shabbath expie également cette faute.

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-> Le jour du Shabbath est le secret sur lequel repose toute la foi.
[rabbi Chimon bar Yo'haï - Zohar - Yitro 92a]

- "Tout celui qui respecte le Shabbath d'après la loi, même s'il a pratiqué l'idolâtrie comme durant la génération d'Enoch, sera pardonné" (guémara Shabbath 118b)

-> Le Yaarot Dvach explique que la raison est puisque l'idolâtrie est une négation de la foie en Hachem et le respect du Shabbath étant le fondement de la foi (émouna) en D., celui-ci vient en fait réparer cette négation.
[la faute du Veau d'or étant considérée comme de l'idolâtrie]

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-> En évoquant l'interdiction de faire du feu plutôt que tout autre forme de travail interdit le travail, la Torah sous-entend que, contrairement aux fêtes où certains travaux nécessaires pour la préparation de nourriture sont autorisés (Bo 12,16), ce genre de travail est également interdit le Shabbath.
[cela pour éviter une mauvaise interprétation en pensant que cela nous est permis, en se basant à tord sur le Yom Tov].

Or, comme le feu est indispensable pour cuire, la Torah le cite comme prototype de travail nécessaire à la préparation d'aliments.
En précisant ici qu'on ne peut pas allumer de feu le Shabbath, la Torah souligne que s'il est interdit, le Shabbath, de faire ces travaux, a fortiori tout autre labeur sera-t-il interdit.
[Ibn Ezra ; Rachbam ; Ramban]

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"Vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (Vayakel 35,3)

En hébreu ce verset est : לֹא-תְבַעֲרוּ אֵשׁ, בְּכֹל מֹשְׁבֹתֵיכֶם, בְּיוֹם, הַשַּׁבָּת (lo tévaarou éch bé'hol mochvoté'hem béyom aShabbath).
Le rav David Hoffman fait remarquer que les dernières lettres des mots de ce verset peuvent se réarranger pour former : אמת שלום (la vérité ; la paix - émét shalom).
Le mot : un feu (אש - éch) est l'acronyme de ces 2 mots.

[Un feu peut être très positif, comme destructeur, tout dépend de l'utilisation que l'on en fait.
L'interdiction de l'allumer pendant Shabbath, nous sensibilise au fait de devoir maîtriser son utilisation (parfois c'est permis et parfois c'est interdit!).
On en vient ainsi à comprendre que nous devons dompter notre feu intérieur, et savoir l'utiliser sous contrôle de la vérité et de la paix (émet shalom) selon la Torah, et non pas pour allumer des feux de disputes et de mensonges autour de nous.]

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-> Le Méchiv Devarim enseigne
Les dernières lettres de "Teva’arou éch békhol mochvoteikhem" forment le mot "shalom" (paix), or nous nous saluons le Chabbat en disant "Shabbat Shalom".
Le sujet de cet ordre est que comme le jour du Shabbat les gens sont libres de tout travail, ils se rencontrent et se mettent à parler de toutes sortes de choses, si bien qu’ils risquent d’en venir à la médisance et au lachon ara, en "allumant" le feu de la dissension, ce qui est une interdiction absolue un jour de semaine et à plus forte raison le Shabbat.
C’est pourquoi on nous met en garde "vous n’allumerez pas de feu dans vos demeures le jour du Chabbat". Au contraire, si un feu s’est allumé un jour de semaine, le Shabbat on fera la paix, on pardonnera et on reviendra à Hachem.
[à Shabbath c'est Shalom, avant tout!]

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-> "Deux personnes se querellaient chaque veille de Shabbath, excitées par le Satan.
Rabbi Méïr s'est invité chez eux 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à rétablir la paix.
Rabbi Méïr entendit alors le Satan qui disait : 'Malheur à moi, car Méïr m'a chassé de ma maison!' "
[guémara Guittin 52a]

-> "Vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures le jour de Shabbath" (Vayakel 35,3)
Le Zohar commente qu'il nous est également interdit d'attiser le feu de la dispute, car le Shabbath est un jour incompatible avec les discordes (on dit pas : Shabbath Shalom, pour rien!).

C'est pourquoi le yétser ara utilise tous les moyens pour troubler notre sérénité la veille et le jour du Sabbath (ex: on relâche la pression/fatigue de la semaine, l'arrivée précipitée du Shabbath, plus de temps pour parler et dire du lachon ara, ...).

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/13061-2

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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
Nos Sages (guémara Shabbath 119b) disent : "2 anges de service accompagnent l'homme à son retour de la synagogue jusqu'à son domicile. Un bon et un mauvais. Lorsqu'il arrive à son domicile et trouve les lumières allumées, la table dressée et le lit fait, l'ange bon dit : "Qu'il soit de Sa volonté qu'il en soit ainsi Shabbath prochain", et le mauvais ange répond contraint : "Amen".
Dans le cas contraire, le mauvais ange dit : "Qu'il soit de Sa volonté qu'il en soit ainsi Shabbath prochain", et l'ange bon de répondre contraint : "Amen"."

Lorsque les anges arrivent, la maison doit être entièrement prête, afin que les membres du foyer bénéficient de la bénédiction de l'ange bon, et non à D. ne plaise, de la malédiction du mauvais ange.

Mais, par les actes du Satan, particulièrement à ce moment si élevé, le mauvais penchant sème de nombreux pièges, et engendre des raisons pour se disputer ...
[lorsque que par colère le mari/femme crie, pleure ... ] le mauvais penchant se frotte les mains : "D. merci, j'ai de la bonne marchandise aujourd'hui".
Après tous ces cris, l'ange mauvais dit : "Souhaitons que ça soit ainsi chaque Shabbath", et l'ange bon est contraint de répondre Amen.

Nous devons le savoir et l'inculquer au plus profond de nous-mêmes : le vendredi n'est pas un moment pour se chamailler ou se mettre en colère.
[ce n'est pas vraiment de la faute de mon conjoint, mais c'est le yétser ara qui a davantage de puissance pour générer parmi nous de la colère en ce jour.
S'il y a un problème il vaut mieux en discuter plus tard, car en cas de colère on permettra au mauvais ange de nous maudire, et on s'empêchera de recevoir la bénédiction du bon ange de nous bénir. Quel dommage!]
[...]

Le soir du Shabbath est le moment où on ressent le plus les tentatives du mauvais penchant, qui tente de toutes ses forces de faire surgir notre colère dans toute sa violence. Nous connaissons tous ce genre de situation, lorsque l'évier se bouche, le petit tombe, le manger brûle ou le mari est en retard, ...

Le Satan s'acharne à allumer le feu dans tous les coins, mais cela est sûr et certain, si une fois ou deux nous prenons le dessus et disons : "Monsieur le mauvais penchant, cela ne sert à rien ... je ne m'énerverai pas, je ne provoquerai aucune dispute à aucun prix" ; il comprendra alors qu'il n'a plus d'emprise et abandonnera ...

Par exemple si la table n'a pas été mise, le mari dira à sa femme : "Tu es réellement fatiguée, dépêchons-nous de dresser la tache ensemble" ; tout s'arrange en quelques instants et le mari commence à chanter : "Heureux qui a rencontré une femme vaillante! Elle est infiniment plus précieuse que les perles", et j'en ai une ...
Les sourires et la joie font résider la bénédictions dans ce foyer.

"Vous ne ferez point de feu" (Vayakel 35,3) = le feu de la dispute et de la colère sont interdits ;
"dans aucune de vos demeures" = dans aucune circonstance ;
"en ce jour du Shabbath" = le jour où le Satan attise particulièrement la dispute et le conflit.

Bien que le feu de la dispute soit également interdit les autres jours de la semaine, quoi qu'il en soit la Torah précise "en ce jour du Shabbath", car d'habitude, durant 6 jours de la semaine, les réchaïm sont punis dans le feu du guéhinam, et le Shabbath, ils bénéficient d'une accalmie, et seulement à la sortie du Shabbath, le feu de cette dernière se rallume. Mais dans le cas d'une dispute, le feu se rallume même le Shabbath.

Hachem nous met en garde : "Laissez le feu éteint, ne l'allumez point! Soyez très vigilants, de toutes vos forces, évitez la plus petite colère à la moindre sévérité!"

L’avis du ‘Hafets ‘Hayim sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath …

+ L'avis du 'Hafets 'Hayim (1838-1933) sur les juifs ne pratiquant pas Shabbath ...

"Comment peut-on rejeter un juif?
Comment peut-on affirmer de celui qui n'observe pas le Shabbath qu'il n'est pas un vrai juif?
Regardez ceux de Moscou! [il fait allusion à l'expulsion des 30 000 juifs de Moscou en 1891]
Pendant des dizaines d'années, ils ont foulé aux pieds les prescriptions sur le respect du Shabbath, acharnés comme ils l'étaient à amonceler des fortunes, et persuadés que le travail effectué le samedi contribuerait à les rendre plus riches encore.
Et pourtant, ces mêmes juifs ont courageusement sanctifié le nom divin lorsqu'on a voulu remettre en cause leur appartenance à notre peuple!
[refusant le baptême, ils ont préféré renoncer à toute la richesse qu'ils avaient acquis pendant des dizaines d'années et alors subir les privations de l'exil, afin de rester juif!].

Quand le Talmud ('Houlin 5a) affirme que celui qui profane le Shabbath ressemble à un idolâtre, il ne désigne certainement pas les gens comme ceux-là, qui refusent de renier leur foi quand on les met à l'épreuve.
Non, la valeur d'une âme juive est incommensurable!
Les enfants d'Israël sont tous saints!
C'est le fait de vivre parmi les non-juifs qui les incite à de telles infractions!"

+ Un proche du 'Hafets 'Hayim lui demanda un jour si une yéchiva pouvait accepter des dons de juifs qui profanent le Shabbath.
"Oui, répondit-il, dès lors qu'ils n'agissent pas ainsi pour se rebeller contre D."

+ En revanche, quand le 'Hafets 'Hayim parlait de l'importance de l'observance du Shabbath, il était très sévère et d'une grande intransigeance.
Il disait souvent : "si le Rambam (lois sur le Shabbath 30;15) a jugé que celui qui profane publiquement le Shabbath ressemble à un idolâtre "à tous égards", cela signifie certainement aussi qu'un tel juif ne sera pas ramené à la vie lors de la résurrection des morts."

Source (b"h) : compilation de dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot")

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-> "Pendant 6 jours tu feras ton travail, et le 7e jour ... est un Shabbat pour Hachem" (35,2)

Le ‘Hafets ‘Haïm a expliqué un jour au nom des Sages dans la guémara (Shabbat 10b) que Hachem a dit à Moché : "J’ai un beau cadeau dans mon Trésor, qui s’appelle Shabbat, et Je veux le donner à Israël, va le lui annoncer!"
Et maintenant, réfléchissons : Si la fiancée renvoie au fiancé les cadeaux qu’il lui a donnés, cela prouve certainement qu’elle ne veut plus de lui, et que l’union proposée est rompue.
Le ‘Hafets ‘Haïm dit que c’est la même chose en ce qui concerne l’observance du Chabat. Si les bnei Israël n’observent pas le Shabbat comme ils en ont reçu l’ordre du Créateur du monde, ils semblent rendre à Celui qui a donné la Torah le cadeau le plus précieux qu’il ait donné à Son peuple, et par là c’est comme s’ils proclamaient qu’ils ne veulent pas du lien sacré qui existe depuis toutes les générations entre Israël et Hachem.

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-> "Entre Moi et les enfants d’Israël, c’est un signe éternel (ot hi léolam)" (Ki Tissa 31,17)

Selon le ‘Hafets ‘Haïm, le Shabbath est le signe caractéristique du Juif.
De même qu’une plaque fixée à une porte indique le nom de l’occupant, le Shabbath indique l’adresse du Juif.

Ainsi, un magasin fermé le Shabbath porte l’enseigne d’un commerce juif ; s’il est ouvert le Shabbath, l’enseigne indique le contraire.
Source (b'h) : Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son ''mayana chel Torah'')

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-> Rabbi 'Haïm Kanievsky (Taama Dékra) écrit que : "Celui profane [volontairement] en public le Shabbath est considéré par la loi juive comme un non-juif, et c'est comme s'il proclamait publiquement que Hachem n'a pas créé le monde.
A l'inverse, lorsque nous nous rassemblons ensemble en communauté pour étudier les lois de Shabbath, c'est comme si l'on proclamait publiquement que Hachem a créé le monde."

"Pendant 6 jours sera fait le travail, et le 7e jour sera pour vous sainteté ..." (Vayakhél 35,2)

-> "Microcosme de l'univers, le Michkane a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l'émergence du monde lui-même.
C'est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l'univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
(Rav Yits'hak Eiziq 'Havèr)

-> Le Mélo haOmèr fait aussi observer que le Michkane représentait un microcosme de l'univers.
Nos Sages nous apprennent que le concept de créationdu monde a pris forme en Tichri, mais que la création elle-même n'a eu lieu qu'en Nissan, 6 mois plus tard.
Il en est de même pour le Michkane : l'ordre de contruire a été donné le lendemain de Yom Kippour (donc en Tichri), mais il a été effectivement érigé en Nissan seulement.

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+ On peut noter l'emploi dans notre verset de la forme passive : "sera fait le travail", et non "vous ferez le travail".
Rav Chlomo Ganzfried explique que celui qui ne croit pas que sa nourriture lui est fournie par D. a beaucoup de mal à observer le Shabbath.
Persuadé que plus, il travaille, plus il gagnera de l'argent, il s'imagine qu'il essuiera des pertes financières en se reposant.

Mais une personne convaincue que toutes ses ressources sont fixées par décision divine à Roch Hachana, et que ses bénéfices ne dépendent pas de l'effort qu'elle investit, n'aura aucune difficulté à observer le Shabbath.

C'est pourquoi, la Torah commence par nous dire que "pendant 6 jours "sera fait" le travail", par lui-même, comme décidé/ordonné par le Ciel.

+ L'emploi de cette forme passive peut s'expliquer au travers de la guémara (Béra'hot 35) = "Lorsque le peuple juif respecte la volonté divine, leur travail est accompli par d'autres".

Source (b"h) : dvar Torah du Rav Yissa’har Dov Rubin (dans son livre : "Talélei Orot") + Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

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+ "Celui qui s’affaire aux préparatifs érev Shabbath en bénéficiera le Shabbath" (guémara Avoda Zara 3a)

-> Le Béer Mayim 'Haïm donne l'explication suivante :
"Celui qui se prépare pendant les 6 jours de la semaine, et qui est vigilant à ne pas profaner la volonté de Hachem ; alors lorsque Shabbath arrive, il va recevoir "l'éclat délicieux" (ziv ataanoug) de la lumière Divine.
Mais si quelqu'un se salit par les fautes durant la semaine, il est alors certain que pendant Shabbath, il lui sera incapable de percevoir la lumière de Hachem ou d'expérimenter l'âme supplémentaire (néchama yétéra) de ce jour. En raison du fait qu'il vient de l'obscurité des 6 jours de la semaine, alors il va également marcher dans l'obscurité pendant le saint jour du Shabbath."

[le fait d'être vigilant à respecter la volonté de Hachem pendant les 6 jours de la semaine, est une préparation indispensable pour pouvoir ressentir au maximum les trésors de proximité avec D., que le Shabbath peut nous offrir!
=> "Pendant 6 jours sera fait le travail" = tu agiras selon ce que D. attend de toi, "et le 7e jour sera pour vous sainteté" = par conséquent, tu pourras profiter pleinement de l'énorme sainteté propre à ce jour.]

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-> "Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte"

Le "Sandlar" (Rabbi Moché Yaakov) explique ce verset par la comparaison suivante.
Lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il est Roch Yéchiva, on veut dire qu’il est à la tête (roch) de tous les Rabbanim de la Yéchiva. Lorsqu’on qualifie un homme de Av beit din (président du tribunal rabbinique), cela signifie qu’il est le plus grand de tous les juges. Toutes proportions gardées, si l’on désigne un individu par l’appellation de chef (roch) des voleurs, cela veut dire qu’il est plus dévergondé que tous les autres voleurs.

Dans la prière du Shabbat matin, nous disons "Tu l’as appelé le délice des jours". Le Shabbat est le meilleur de tous les jours de la semaine. Toutefois, afin de savoir si c’est un titre d’honneur ou non, il faut vérifier la manière dont l’homme se comporte durant la semaine. S’il vit à l’aune de la Torah et du respect des mitsvot, l’appellation "délice des jours" donnée au Shabbat est honorifique. Par contre, si, durant la semaine, il gaspille son temps dans l’accomplissement de mauvais actes et s’enfonce dans ses vices, cette appellation est dépréciatrice.

Cette idée peut se lire en filigrane dans les versets "Voici les choses que Hachem a ordonné d’observer. Pendant 6 jours on travaillera, mais au 7e, vous aurez une solennité sainte" = si, durant tous les jours de la semaine, on se comporte convenablement, on sera à même de s’élever encore davantage grâce à la sainteté du Shabbat.

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-> Le rabbi Avraham Twerski fait remarquer qu'en rassemblant tout le peuple juif, Moché donne une grande leçon : le peuple plein d'enthousiasme aurait pu penser que ce que voulait Hachem plus que tout était que l'on construise le Michkan (pour la bonne cause, c'est pas si grave si l'on profane le Shabbath!). Du coup Moché leur a affirmé clairement : la volonté de D. est que le Shabbath vous cessez tout travail créatif.

=> Servir Hachem consiste à faire Sa volonté, et non pas ce que l'on pense personnellement qu'Il aurait besoin, car ceci est en réalité se servir soi-même, c'est de l’idolâtrie.

On a beau avoir les meilleures intentions du monde (comme vouloir bâtir le Michkan, lieu de résidence de D. sur terre), profaner le Shabbath c'est forcément une mauvaise chose, c'est aller à l'encontre de la volonté de Hachem.
Servir Hachem, c'est faire Sa volonté!

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-> Le rav David Povarsky enseigne que si la Torah aurait commencé par décrire directement les lois relatives à la construction du Michkan, et uniquement ensuite elle aurait mentionné l'interdiction de le bâtir pendant Shabbath, alors un juif entendant/lisant cette paracha pourrait brièvement penser que c'est permis de le faire, jusqu'à ce qu'il arrive au verset l'interdisant.
Puisque chaque pensée laisse un impact sur une personne, il en résulterait une impression temporaire de manque de sévérité du fait de travailler à Shabbath (pour la bonne cause, cela pourrait être permis de l'enfreindre!), et cette impression psychologique pourrait avoir des conséquences sur notre observance future du Shabbath.
=> Moché rassembla tout le peuple, et avant d'aborder le Michkan (lieu de résidence de D.), il parle tout d'abord de l'importance de respecter le jour du Shabbath. Par là il empêche que dans le futur, un juif n'en vienne éventuellement à le déprécier, même inconsciemment.
En effet, la moindre baisse d'estime du Shabbath à nos yeux est à éviter!

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+ "Les enfants d’Israël observeront le Shabbath (véchamérou bné Israël), pour faire du Shabbath (laassot ét aShabbath) une alliance éternelle pour leurs générations" (Ki Tissa 31,16)
Le rabbi de Klausenbourg explique que dans le passé l'épreuve du peuple juif consistait à : pouvoir observer le Shabbath (chmirat Shabbath), mais de nos jours l'épreuve principale réside dans le fait de : faire du Shabbath un jour spécial (laassot ét aShabbath).
En effet, nous devons en faire un jour unique : plein de joie, d'unité, de sainteté, ...
Le principal du Shabbath est le : "brit olam" (l'alliance éternelle) avec Hachem, ce lien unique de proximité avec notre Papa,  le Créateur et Maître unique du monde.

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-> L'empereur Hadrien a demandé à Rabbi Yéhochoua ben 'Hanina : "Pourquoi est-ce que la nourriture préparée pour Shabbath sent-elle si bon?"
Rabbi Yéhochoua lui a répondu : "Nous avons une épice spéciale que nous y mettons, et dont son nom est : Shabbath"

L’empereur lui a demandé : "Donne-m’en!"
Rabbi Yéhochoua lui a rétorqué : "Cela fonctionne pour une personne qui observe le Shabbath, mais pour ceux qui ne l’observent pas, cela n’a aucun effet."
[guémara Shabbath 119a]

-> Dans le texte de la guémara : "une épice spéciale" se dit : "tavlin é'had yéch lanou" (תבלין אחד יש לנו).
Le Ben Ich 'Haï écrit que le mot : תבלין (épice - tavlin) a les mêmes lettres que : יתן לב (il doit donner/mettre le cœur - yitèv lev).
=> Nous devons donner notre cœur en faisant des efforts pour se préparer matériellement et spirituellement au Shabbath, afin de ressentir la sainteté et recevoir les bénédictions propres à ce jour.

-> Le 'Hatam Sofer commente le verset suivant : "vous n'allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Shabbath" (v.35,3), comme signifiant qu'il ne faut pas attendre le Shabbath, pour allumer de zéro un feu d'amour passionné pour ce jour.
Dès le dimanche, nous devons attendre impatiemment le prochain Shabbath, en alimentant toujours davantage notre feu intérieur pour ce jour : en s'y préparant matériellement et dans notre cœur.

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-> "6 jours durant, le travail sera effectué" (Vayakél 35,2)
Le verset nous enseigne que le fait de traiter le Shabbath comme il le faut, aura pour conséquence de nous rendre les 6 autres jours de la semaine plus faciles.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> "[Shabbath] est la source de toutes les bénédictions" (ki y mékor abéra'ha - chant du Lé'ha Dodi)
Selon le Zohar, le Ciel et la terre sont dépendants du Shabbath, car : "c'est la source de toutes les bénédictions".

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-> "6 jours tu t'affaireras à ton travail, et le 7e jour sera saint ... Vous ne ferez pas de feu dans vos demeures en ce jour de repos" (Vayakél 35,2-3)

Le 'Hatam Sofer explique :
- "6 jours tu travailleras" = pendant 6 jours, tu feras ta hichtadlout, mais rappelle-toi que la parnassa ne vient pas par cette hichtadlout, mais du Ciel, grâce à la sainteté du Shabbath.
- C'est ce que dit la suite du verset : "le 7e jour sera saint".
- C'est pourquoi, faites particulièrement attention à ne pas "allumer le feu" des conflits "le jour de Shabbath", car cela risquerait d'affaiblir la sainteté du jour et de causer la perte de la parnassa.