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Les 12 jours de Nissan et les 12 mois de l’année

+ Les 12 jours de Nissan et les 12 mois de l'année :

"Le premier jour du premier mois, tu établiras le Michkan de l'Ohel Moed" (Pékoudé 40,2)

-> Le séfer Agra déKala demande pourquoi n'est-il pas simplement écrit "béé'had la'hodech harichon" (le premier du premier mois [Nissan]), la Torah employant : "bayom 'hodech arichon béé'had la'hodech".
Pourquoi le verset semble-t-il contenir des mots superflus?

-> Il répond en citant le rav Ména'hem Mendel de Rimanov qui affirme que les 12 premiers jours du mois de Nissan, jours où les Nessi'im apportaient leurs korbanot (sacrifices), contiennent en eux la puissance des 12 mois (de l'année).
Chaque jour représente un mois entier, et ceux qui ont une "vision pure" peuvent voir chaque jour ce qui se passera pendant le mois qu’il représente.

Il ajoute que, pour chacun de ces jours, le 'Hozé de Lublin écrivait ce qui se passerait pendant le mois correspondant. L’année où il est mort au mois d’Av (le 9 Av), il n'a écrit que ce qui se passerait jusqu’au début d'Av.

D’après cela, le premier jour de Nissan correspond à la totalité du premier mois. Ainsi, le verset dit que "bé'yom 'hodech harichon", le jour du premier mois = ce jour qui correspond à la totalité du premier mois, est "béé'had la'hodech" (le premier du mois).

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+ Un renouveau de la Kédoucha :

-> Le séfer Torat Emet écrit que durant le mois de Nissan, un niveau de sainteté renouvelé s'éveille dans chaque partie de l'âme juive.
Tout comme le monde a été créé en Nissan, la sainteté de chaque juive est renouvelée en ce mois. C'est donc le moment où nous pouvons sortir de la klipa d'Égypte et retrouver notre sainteté innée.

C'est pourquoi le Shabbat précédant Roch 'Hodech Nissan est appelé 'paracha ha'Hodech".
Ce Shabbat marque le début du renouveau de nos âmes (car il est connu que toute chose sainte trouve son origine dans le Shabbat précédent).

La grandeur d’être baalé téchouva

+ La grandeur d'être baalé téchouva :

"Et Moché ne put entrer dans le Ohel Moed, car la nuée reposait dessus" (Pékoudé 40,35)

-> Le séfer Akh Pri Tévoua explique ce verset en citant la guémara (Baba Batra 75a) qui dit qu’à l’avenir, Hachem fabriquera 7 'houppa pour chaque tsadik et que "chacun sera brûlé (de honte) par la 'houppa de son ami".
[ pour chaque tsadik, Hachem façonnera une 'houppa sept fois plus grande, conformément à son honneur, c'est-à-dire que les individus plus grands recevront des 'houppot plus grandes. ]

Il en fut ainsi pour Moché et le peuple juif. Moché était l'égal de tout le peuple juifs. Ils commirent alors la faute du Veau d'or et firent téchouva en construisant le Michkan.
Moché, cependant, n'avait jamais fauté, il n'eut donc jamais besoin de faire téchouva. Il était un tsadik complet.
Or, selon la guémara (Béra'hot 34b), un tsadik complet ne peut se tenir à la place d'un baal téchouva .
Pour cette raison, Moché ne put se tenir avec la nation dans le Ohel Moed, car la nation juive était désormais à un niveau supérieur à lui.

Il est également rapporté que lorsque le Temple fut construit, les Cohanim ne purent s'y tenir, car la Nuée de gloire d'Hachem l'envahissait (I Mala'him 8,11-12). Les Cohanim étaient vraisemblablement des tsadikim complets, tandis que la nation était baalé téchouva. Puisqu'ils étaient supérieurs aux Cohanim, les Cohanim ne pouvaient pas les être avec eux.

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=> Il est humain de fauter (on doit tout faire pour l'éviter), mais après la faute notre yétser ara cherche à nous faire déprimer, à nous dévaloriser (ex: comment as-tu pu tomber si bas?, ton avodat Hachem est vraiment faible aux yeux d'Hachem, alors kiff ta vie, pas besoin d'en faire trop spirituellement!).
Cependant, cela est faux. La téchouva efface les dégâts, donne des mérites (surtout si faite par amour), et nous élève aux yeux d'Hachem à un niveau supérieur aux tasdikim parfaits!

Diminuer nos inquiétudes

+ Diminuer nos inquiétudes :

"Ils martelèrent les feuilles d'or et en coupa les fils pour les entrelacer dans la laine bleue" (Pékoudé 39,3)

-> Le séfer Divré Israël explique le symbolisme du martelage des feuilles d'or pour les rendre minces comme suit : les "feuilles d'or" (pa'hé azahav) représentent les inquiétudes d'une personne au sujet de l'argent. De tels soucis peuvent faire perdre à une personne son bon état d'esprit et l'empêcher de servir correctement Hachem.

La solution à ce problème est énoncée : "S'il y a un souci dans le cœur d'un homme, qu'il l'écrase" (déagua bélev ich, yach'héna - Michlé 12,25).
Le Métsoudot expliquent que lorsqu'une personne est submergée par des soucis, elle doit les repousser et les minimiser autant qu'elle le peut.

Cela est symbolisé par le martelage des feuilles d'or pour les rendre plus fines. Cela représente le fait de rendre ses soucis d'argent plus petits et moins importants.
Cela a pour but de nous apprendre à nous fier à Hachem et à ne pas nous inquiéter. Le fait que le mot "vayérak'ou" (ils martelèrent), est similaire au mot "rakia" (le Ciel). Cela signifie que nous devons faire confiance à notre Père au Ciel et ne pas nous inquiéter.

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[l'idée est que nos problèmes prennent les proportions qu'on veut leur donner.
Evidemment que chacun se connaissant doit parler, affronter ses soucis, mais il faut éviter de leur donner une importance plus que nécessaire.
On fait notre part au mieux, et on met le restant du fardeau sur Hachem. ]

+ Hachem aime qu'on est toujours davantage envie de faire Sa volonté, de Le Louer ...

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du Témoignage, qui furent établis sur l'ordre de Moché" (Pékoudé 38,21)

-> Le midrach raconte que Moché est allé voir Bétsalel et vit que le Michkan avait été achevé et qu'il restait quelques matériaux. Il dit : "Hachem, nous avons fait le Michkan et il nous reste des restes. Que devons-nous faire de ces matériaux?"
Hachem lui dit : "Va et fais-en un Michkan Ha'édout" (un Michkan du Témoignage).

-> Le rav Bounim de Peshischa explique qu'il y a des gens qui donnent tout ce qu'ils peuvent, mais ils ont toujours un désir ardent de donner plus. Cependant, il ne leur reste plus rien à donner, tout comme le Michkan, dont la construction avait été achevée, mais il restait encore des matériaux donner.

Le désir de donner davantage est très cher à Hachem, même plus apprécié que ce que l'on a réellement donné. C'est pourquoi Hachem a dit de faire "pour eux" un Michkan Ha'édout = ce qui signifie que les personnes ayant un désir deviennent elles-mêmes semblables à un Michkan.

C'est la signification des mots "habo'her béchiré zimra" = Hachem aime ceux qui restent avec des chants et des louanges qu'ils désirent prononcer, même après L'avoir loué autant qu'ils le pouvaient.

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=> On fait les mitsvot, la prière, par habitude, parce qu'on nous a appris qu'on doit le faire. Mais le désir, l'aspiration à davantage (ex: mais je n'ai pas les moyens, le temps) témoigne que notre cœur vivre, aime Hachem.
[de même, lorsque nous faisons Sa volonté avec de la joie, de l'enthousiasme, ... cela témoigne qu'on L'aime vraiment, et Hachem apprécie beaucoup cela. ]

+ Michkan - Le pouvoir de la volonté humaine :

"Tout le travail du Michkan du Ohel Moed était achevé ; les Bné Israël l'avaient fait selon tout ce qu'Hachem avait ordonné à Moché, et ainsi l'avaient-ils fait" (Pékoudé 39,42)

-> Le séfer Agra déKalla demande ce que tout ce verset vient nous dire.
Il explique qu'il nous enseigne le pouvoir de la volonté humaine et le désir de s'améliorer et de faire le bien.
Nos Sages (guémara Shabbath 104a) disent que celui qui fait le premier pas pour se purifier et s'améliorer reçoit l'aide d'Hachem.
Plus une personne est désireuse d'accomplir les mitsvot, plus Hachem l'aide à les accomplir. Même si quelque chose semble presque impossible, si une personne a un véritable désir de le faire, Hachem lui donnera la capacité de le faire.

Cette leçon est évoquée dans ce verset. La construction du Michkan aurait été presque impossible à réaliser par les gens eux-mêmes. Comme le disent nos Sages, de nombreuses parties n'ont pu être accomplies que par des miracles (comme la poutre centrale qui n'a pu être réalisée que par un miracle).
La seule façon dont le peuple juif a pu construire le Michkan a été leur désir intense d'accomplir la volonté d'Hachem. Leur désir les a poussés à faire tout ce qu'ils pouvaient, et ils ont fait confiance à Hachem pour faire le reste. Et c'est Lui qui les a aidés à achever le Michkan.

C'est ce que laisse entendre le verset lorsqu'il dit que le Michkan a été "achevé". Le mot "vaté'hel" (il a été achevé - וַתֵּכֶל), est lié aux mots "kalta nafchi", mon cœur désire.
Cela indique que le travail sur le Michkan a été effectué avec beaucoup de volonté et de désir, et grâce à cela, le peuple a reçu la capacité de faire "tout ce qu'Hachem avait ordonné à Moché".

"Les 1 775 [shekels], il en fit des crochets" (Pékoudé 38,28)

-> Le midrach (Tan'houma 66) dit que Moché a montré une comptabilité de chaque matériau : l'or, l'argent et le cuivre, comme cela est détaillé dans les versets.
Alors qu'il explique comment chaque don a été utilisé dans le Michkan, il oublie les 1 775 shékalim qui ont été utilisés pour fabriquer les crochets des piliers. Sous le choc, il dit : "Maintenant (qu'il n'a pas pu rendre compte de ces shekalim), Israël portera plainte contre moi. Ils diront que j'ai pris cet argent pour moi!"

Il retourna en arrière et examina comment tout avait été utilisé et Hachem l'éclaira et il vit les crochets sur les piliers. Il annonça alors haut et fort que ces shékalim avaient été utilisés à cette fin. A ce moment-là, Israël s'est calmé. Quelle en est la cause? Le fait qu'il se soit assis et qu'il ait fait ses comptes.

Le Chla Hakadoch ajoute : "Chaque personne devrait apprendre de cette expérience à ne pas être soupçonnée. Il ne faut pas croire que tout le monde lui fait confiance. Même Moché Rabénou s'est assuré de prouver au peuple qu'il était pur et exempt de tout soupçon. Il est certain que nous devrions faire de même, comme il est dit : "Et vous serez purs pour Hachem et pour Israël" (Matot 32,22).
Il ne faut pas se contenter de dire : "Pourquoi dois-je faire mes preuves?"."

+ La bénédiction de Moché pour compenser pour que la Chékhina soit avec eux dans le Michkan, même en absence de kavana dans sa construction :

"Moché vit tout le travail, et voici qu'ils l'avaient fait comme Hachem l'avait ordonné, et ainsi avaient-ils fait. Et Moché les bénit" (Pékoudé 39,43)

-> Rachi déclare : "Moché les bénit : il leur dit : 'Que Sa volonté soit que la Chékhina repose dans l'œuvre de vos mains. Et que l'agrément d'Hachem notre D. soit sur nous" (Téhilim 90,17).

-> Le 'Hida (séfer Pné David) explique que chaque mitsva doit être accomplie sur 3 points : la pensée, la parole et l'action. C'est ainsi qu'elle est accomplie pleinement dans tous les sens du terme.

Moché Rabbénou, avec sa grande vision, a vu que certaines personnes n'avaient pas les intentions au mieux qu'ils auraient pu.
C'est pourquoi il est dit qu'il a vu que le travail avait été "fait". Il a vu que le Michkan avait été fait avec des actions, mais que certaines personnes ne l'avaient pas fait correctement avec leur pensée. C'est pourquoi il leur a donné la bénédiction que la Chékhina devait reposer dans le travail de leurs mains.

Moché leur a donné une bénédiction selon laquelle, même si le travail a été fait sans avoir les bonnes kavanot (intentions), Hachem devrait quand même le considérer comme ayant été fait parfaitement et Il devrait y placer Sa Chékhina.

Les 100 bénédictions quotidiennes

+ Les 100 bénédictions quotidiennes :

"100 socles pour les 100 talents, un talent par socle (adém)" (Pékoudé 38,27)

-> Le 'Hidouché haRim explique que les 100 adanim du Mishkan correspondent aux 100 bénédictions qu'une personne est tenue de réciter chaque jour (guémara Ména'hot 43b).

Quel est le lien entre les 100 bénédictions et les 100 adanim?
La réponse est que, tout comme les adanim soutiennent le Michkan et lui permettent de rester debout, les bénédictions sont le fondement de la sainteté du peuple juif et de la sainteté de chaque juif, et elles nous permettent de rester forts dans notre judaïsme.
Ceci est suggéré par le fait que le mot "adanim" est lié au mot "adon", maître, et que lorsque nous prononçons des bénédictions, nous témoignons que Hachem est le maître du monde.

Ainsi, les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour constituent les "adanim" qui soutiennent chacun de nos Michkan personnels (Hachem résidant à l'intérieur de tout juif - béto'ham).

-> De même que le sanctuaire (Michkan) reposait sur 100 socles, chaque juif doit réciter 100 bénédictions par jour. Comme les socles étaient les fondements du Michkan, les bénédictions sont les fondements de la sainteté de chaque juif.
Le mot adém (un socle – אדן) vient du mot adnout (autorité – אדנות).
Grâce aux bénédictions, l’homme témoigne que D. est maître de toute la création.
=> Les 100 bénédictions quotidiennes représentent 100 socles pour le sanctuaire de chaque juif.

-> Le 'Hidouché haRim explique que le mot : "adanim" (socles) vient du mot "adon" (Maître), puisqu'à chaque bénédiction que nous récitons, nous couronnons Hachem comme notre Roi et Maître. De même que les 100 socles (adanim) sont la fondation du Michkan, de même les 100 bénédictions que nous récitons chaque jour sont la fondation du michkan personnel qui se trouve en chaque juif.

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+ 100 bénédictions à la place des Korbanot :

-> Le Rokéa'h (dans son introduction) écrit :
"Béni soit Hachem, D. d'Israël, car Sa bonté et Sa vérité ne quittent jamais Israël. Il nous a sanctifiés pour toujours et nous a créés pour L'honorer et Le louer en tout temps. Tout ce qui a été créé avec Son nom a été créé pour L'honorer. Et Il désire nous rendre justes ... Puisque nous avons fauté, le Temple a été détruit, et nous n'avons plus de Mizbéa'h (Autel) ni de Korbanot.
Hachem veut que nous soyons protégés ; c'est pourquoi Il nous a ordonné de réciter 100 bénédictions (par jour)."

-> Le Rokéa'h déclare plus loin (dans son Séder haTéfila) au nom du midrach qu'Hachem a réconforté Avraham Avinou lors de la brit ben habétarim en lui annonçant que les100 bénédictions qui seront accomplies chaque jour.

Hachem a dit à Avraham que ses descendants seraient réduits en esclavage et souffriraient énormément.
Avraham demanda comment ils parviendraient à survivre, et Hachem répondit qu'ils bénéficieraient du mérite des korbanot. Avraham dit : "Cela ne s'applique qu'à l'époque des Temple. Qu'en sera-t-il lorsqu'ils seront en exil?"

Hachem répondit : "Lorsqu'ils me réciteront 100 bénédictions chaque jour, Je considérerai cela comme s'ils apportaient des korbanot!"

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+ Mettre Hachem dans notre vie :

-> Le rav Shimshon Pinkous (Néfech Shimshon - chaar Emouna) dit que nous récitons les 100 bénédictions chaque jour pour nous rappeler constamment la présence de Hachem dans nos vies.
Si nous nous y prenons bien, nous sommes protégés des tragédies, car nous n'avons besoin d'aucun autre rappel.

[il rapport au nom du rav Zalman Auerbach que Hachem nous envoie des tragédies, comme une secousse pour nous réveiller et nous rappeler qu'il y a un Créateur. Le rav Auerbach dit que les tragédies sont comme une voix d'Hachem qui sonne et déclare : "Je suis là. Je suis en charge du monde".
Si nous prenons à coeur les 100 bénédictions, comme rappels de la présence d'Hachem, alors nous n'avons pas besoin d'une alarme douloureuse comme des tragédies. ]

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+ Le pouvoir guérisseur des 100 bénédictions :

-> Le séfer Ahavat Eitan relate l'histoire suivante : Un talmid 'hakham tomba un jour gravement malade. Il alla voir rav Shlomo Zalman Auerbach et lui demanda comment il pouvait susciter la miséricorde divine pour être guéri.
Le rav Shlomo Zalman répondit : "Je vais vous dire ce que je ferais si j'étais dans votre situation. Je renforcerais mon engagement à réciter 100 bénédictions chaque jour et je veillerais à me concentrer sur chaque mot. Je veillerais à prononcer correctement le mot "barou'h", le mot "atah", et certainement le nom de Hachem. Si vous y parvenez, c'est une grande réussite."

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+ Celui qui fait une bénédiction crée une bénédiction pour le monde entier :

-> La Ritva écrit (dans son introduction à Hilkhot Béra'hot) ce qui suit :
"Tout ce que Hachem a créé et placé dans ce monde a été fait pour être utilisé par l'homme, créé à Son image pour se tenir devant Hachem, Le servir et bénir Son nom ...
Par conséquent, tout juif qui désire tirer du plaisir de ce monde est tenu de bénir le Roi du Monde. S'il ne fait pas de bénédiction, il commet une mé'ila békodchim ... et il se libère du joug du Royaume des Cieux.
Et celui qui fait une bénédiction sera béni et fera descendre grâce et bonté sur le monde entier ...
Par conséquent, la première chose à faire est d'apprendre et d'enseigner à ses enfants et à ses élèves comment faire des bénédictions afin qu'ils ne commettent pas de mé'ila et ne causent pas de destruction, car ce serait très grave."

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+ Plus grande que toutes les mitsvot :

-> Le séfer Mitsvot Zémaniot (écrit par un Richon, le rav Israël, fils du rav Yossef Israël) précise :
"Mon fils, sache que la plus grande de toutes les mitsvot et la plus puissante de toutes les avodot est la bénédiction. Chaque croyant doit bénir Hachem pour tout ce qu’Il ​​a créé en ce monde. Sur chaque chose, il doit prononcer la bénédiction spéciale qui lui est due, au moment opportun. Car tout ce qu’Hachem a créé était destiné à l’homme."

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+ Bénédictions avec kavana :

-> Le séfer Séder Hayom écrit que les bénédictions doivent être "dignes d'être comptées", ce qui signifie qu'elles doivent être récitées avec la kavana appropriée. Si l'on ne se concentre pas sur la bénédiction, elle n'est pas considérée comme suffisamment digne d'être comptée pour les 100 (à faire quotidiennement). Au contraire, c'est une faute.
Si l'on parvient à compter toutes les bénédictions et qu'elles ont toutes été récitées avec kavana, on est véritablement chanceux. Cela fait une grande impression au Ciel, et les mondes d'en-Haut comme d'en bas sont bénis en conséquence, car la signification secrète des 100 bénédictions est très, très élevée.
Nos Sages disent que c'est ce que Hachem nous demande. Si c'est la seule chose qu'Il nous demande, elle doit être extrêmement grande.

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+ Celui qui fait 100 bénédictions sera béni de 100 fois:

-> Il est dit dans le midrash Talpiot (Anaf Béra'hot) :
"Celui qui fait 100 bénédictions chaque jour sera béni 100 fois, comme il est dit à propos d'Its'hak : "Isaac planta cette année-là et trouva 100 portes (méa chéarim), et Hachem le bénit" (Toldot26:12).

[celui qui bénit est béni. En bénissant Hachem pour ce qu'il nous donne, cela permet à Hachem de nous bénir en retour.
D'une certaine façon, plus nous mettrons du coeur (kavana) dans une bénédiction, plus nous donnons de la force à Hachem pour nous bénir fortement en retour. ]

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-> Le Hida (séfer Dévach Léfi) cite le Rokéa'h (Siman 320) selon lequel celui qui accomplit 100 bénédictions (par jour) sera sauvé de 100 malédictions.

Il ajoute : "C'est un reproche pour quiconque ne prend pas ses bénédictions au sérieux et ne se concentre pas lorsqu'il les accomplit pour s'assurer de les accomplir correctement. Outre la punition qu'il recevra pour ne pas avoir accompli la bénédiction correcte, il perd la possibilité d'être sauvé de 100 malédictions."

"Voici les comptes (élé pékoudé) du Michkan, le Michkan du Témoignage, qui furent établis sur l'ordre de Moché" (Pékoudé 38,21)

1°/ Celui qui change de voie est comme un Michkan :

-> Il existe une règle générale selon laquelle chaque fois que le mot "élé" (voici - אֵלֶּה) est utilisé, il est "possel ét harichonim", ce qui signifie qu'il annule ce qui a été dit précédemment.
Le rav Yaakov Its'hak de Blondov (séfer Emet léYaakov) explique que le mot "élé est utilisé dans ce verset pour dire que lorsqu'une personne annule ses actions pécheresses antérieures, fait une véritable téchouva et accepte dorénavant de se sanctifier et de se purifier, elle mérite de devenir une demeure pour la Chékhina, tout comme le Mishkan.

Le verset dit que lorsqu'une personne accepte d'être un "élé" = ce qui signifie qu'elle travaille à annuler ses actions antérieures par une téchouva complète, alors elle devient "pékoudé haMichkan" = ce qui signifie qu'elle devient une demeure pour la Chékhina d'Hachem.

Le verset continue en disant "Michkan Ha'édout" = ce qui signifie que le Michkan lui-même est un témoignage du fait que même lorsque peuple juif a fauté avec le Veau d'or, après qu'ils aient fait téchouva, Hachem est revenu résider parmi eux.
C'est ainsi que nous pouvons apprendre le pouvoir de la téchouva.

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2°/ Celui qui s'humilie est comme un Michkan :

-> Le rav Yéra'hmiel d'Ostrovtz (séfer Imré Shefer) explique que ce verset nous enseigne le pouvoir de l'humilité.
Le Ramban (dans Iguéret haRamban) dit que l'humilité est la plus grande de toutes les midot et le premier outil que l'on doit utiliser pour servir Hachem correctement.
De plus, la Chékhina ne réside que dans un lieu d'humilité.

Le mot "pékoudé" connete "un manque", comme dans "vélo nifkad méménou ich" (aucun homme parmi vous ne manquera). Cela symbolise ainsi la mida de l'humilité, où une personne se considère comme manquante et insignifiante [en rapport à l'infinie grandeur d'Hachem].

Le verset dit : "élé pékoudé ich" : "élé pékoudé" = ces gens qui sont humbles. "haMichkan" = ils sont comme le Michkan dans le sens où Hachem réside parmi eux tout comme Il réside dans le Michkan.

Le verset poursuit : "Michkan Ha'édout" = le Michkan lui-même en témoigne. Hachem a ordonné que des récipients brisés soient utilisés pour le Michkan afin de montrer qu'Il se trouve parmi "ceux qui sont brisés et humbles".
"Acher pakad Hachem ét Moché" (qui furent établis sur l'ordre de Moché) = un autre témoignage du pouvoir de l'humilité est qu'Hachem a choisi Moché pour être Son messager en raison de son humilité.

Pékoudé = l’achèvement de la paracha Vayakel

+ Pékoudé = l'achèvement de la paracha Vayakel :

-> Le rabbi d'Izhbitz (séfer Mé haChiloa'h) écrit que la paracha Pékoudé est la suite de la paracha Vayakel, car elle détaille l'utilisation des ustensiles du Temple qui ne sont pas mentionnés dans Vayakel, mais dans Pékoudé.

Il les passe en revue et montre comment la Torah procède :
Vayakel explique comment fabriquer un Aron, mais sans préciser son utilisation. Pékoudé indique de placer les Lou'hot dans l'Aron.
Vayakel explique comment fabriquer la Choul'han. Pékoudé indique de placer le lé'hem hapanim sur la Choul'han.
Vayakel explique comment fabriquer la Ménorah. Pékoudé indique comment allumer les nérot (bougies [de la Ménora]).
Vayakel indique de fabriquer le Mizbéa'h Hazahav. Pékoudé indique d'y offrir les Kétoret.
Vayakel indique de fabriquer le Mizbéa'h dans la Azarah. Pékoudé indique d'y placer la Olah.
Vayakel indique de fabriquer le Kiyor. Dans Pékoudé, il est dit d'y verser de l'eau pour se laver.

Le Mé haChiloa'h explique que c'est la raison pour laquelle cette paracha est appelée "Pékoudé", car le mot "nifkad" peut signifier "compléter", et la paracha Pékoudé complète les détails manquants dans la paracha Vayakel.