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"Voici les comptes du Tabernacle (Michkan) ..." (Pékoudé 38,21)

Au début de la paracha, la Torah nous raconte que les matériaux récoltés pour la construction du Michkan ont été comptés par les Lévi'im sous l’ordre de Moché.

[Moché a alors pu justifier de l'utilisation de chacun des biens donnés pour le Michkan]

Le Rav Moché Feinstein nous enseigne que ce compte vient nous livrer comme message que l’homme se doit de comptabiliser tout ce que D. lui a donné : le temps, l’argent, les capacités, les énergies, ...

L’homme ne doit pas s’imaginer qu’il est libre de faire ce qu’il veut avec ce que D. lui a donné sans en rendre des comptes.

=> Tâchons de ne pas l'oublier ...

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-> Le mot : "mamon" (argent - ממון) est l'abréviation de : "ma ata moné?" (Qu'est-ce que tu comptes? - מה אתה מונה).
Quel est l'objectif de compter l'argent qui n'est qu'éphémère (dépôt temporaire venant de D.)?
Cela vaut uniquement la peine de comptabiliser ce qui est lié à la spiritualité, qui est éternellement [à nous].
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

[la tendance naturelle est inverse, on va être très regardant sur notre matériel (ça vient ça part, et l'on prend rien après notre mort), mais notre spirituel est traité avec beaucoup de légèreté.
Le 'Hafets 'Haïm dit que l'on fait attention si l'on a assez de quoi vivre, mais l'essentiel est de savoir si l'on a assez pour mourir (notre richesse dans le monde à venir, sous peine d'être un éternel pauvre!)]

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-> Le Michkan et tous ses composants étaient imprégnés d'une énorme sainteté.
Il est resté intact et n'a jamais été profané ou détruit, à l'inverse des 2 Temples.
[Sforno]

-> "La bénédiction ne se trouve pas dans un objet que l'on a déjà pesé, mesuré ou compté" (guémara Taanit 8b).
Or, la Torah dit : "Voici les comptes du Michkan" (Pékoudé haMichkan), et rapporte en détails les ustensiles et l'argent collectés.
=> Pourquoi un tel compte pour le Michkan, qui risque d'entraîner aucune bénédiction!

Au sujet de savoir si l'on peut compter ou non les juifs, une réponse que donne la guémara (Yoma 22b) est qu'ils peuvent être comptabilisés par Hachem, et non par des êtres humains. C'est uniquement lorsque des gens les comptent que cela empêche la bénédiction.
Le Zohar rapporte que le Michkan n'avait pas d'existence dans ce monde, c'était comme s'il se tenait dans les mondes Supérieurs.
Ainsi, les comptes du Michkan étaient le fait de comptabiliser des choses appartenant aux mondes supérieurs, et c'est considéré un compte par la main du Ciel, et un tel compte ne peut faire aucun mal.

De plus, nous pouvons répondre que tout ce que disait Moché c'était comme si cela était dit directement par Hachem, car la Présence Divine s'exprimait par gorge de Moché.
Ainsi, lorsque Moché comptait le Michkan, c'était comme si Hachem le faisait.
[Ben Ich 'Haï]

-> "La Torah dit : "Voici les comptes du Michkan" (Pékoudé haMichkan), et rapporte en détails les ustensiles et l'argent collectés. Une telle énumération, qui en des circonstances normales n'apporterait aucune bénédiction, va ici permettre d'amener les très nombreuses bénédictions qui sont descendues sur le Michkan, et qui se sont répandues parmi le peuple juif."
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Bétsalel, fils d'Ouri, fils de 'Hour, de la tribu de Yéhouda, fit tout ce qu'Hachem avait ordonné à Moché" (Pékoudé 38,22)

+ Le rôle de Bétsalel dans la construction du Michkan

-> Rachi commente : "Le point de vue de Bétsalel coïncide avec ce qu'Hachem a dit à Moché sur le mont Sinaï. [Il comprenait] même ce que Moché ne lui avait pas dit.
Moché a d'abord ordonné à Bétsalel de fabriquer les ustensiles avant de construire le Michkan. [Cependant,] Betzalel dit à Moshé : "Il est normal de construire une maison avant de fabriquer les ustensiles...". Moshé répondit : "C'est ce que j'ai entendu de la part d'Hachem".

=> Si Hachem a dit à Moché de faire le Michkan avant de faire les meubles, pourquoi n'a-t-il pas dit à Bétsalel de le faire?
La réponse est que les instructions de Moché reflètent la différence entre leurs rôles respectifs dans la construction du Michkan. La tâche de Moché était de conceptualiser les dimensions du Michkan et de ses ustensiles, tandis que Bétsalel devait construire le Michkan conformément à la conceptualisation de Moché.

Lors de la conceptualisation, les ustensiles venaient en premier. En effet, les ustensiles étaient plus saints que l'édifice du Michkan, comme le montre le fait que les ustensiles étaient portés par les Bné Kéhat, les plus éminents des Lévi'im. En revanche, le Michkan a été porté par les Bné Mérari, moins importants.

En ce qui concerne la construction, la structure du Michkan était prioritaire par rapport à la fabrication des ustensiles, afin qu'il y ait un endroit où poser les ustensiles une fois qu'ils ont été fabriqués.
Parce que Moché était chargé de la conceptualisation, et non de la construction, du Michkan, il oublia l'ordre de construction approprié. Une chose qui est la tâche principale d'une personne est facilement oubliée.

En fait, cela était particulièrement vrai dans ce cas, car l'ordre de construction était l'inverse de la conceptualisation.
Néanmoins, Bétsalel comprit intuitivement que le Michkan, qui abrite les ustensiles, devait être construit avant les ustensiles.
Il supposa donc que Moché avait oublié l'ordre correct de construction. Moché reconnut son erreur en disant à Bétsalel : "Peut-être étais-tu dans l'ombre d'Hachem" lorsqu'Il donna des instructions pour la construction du Michkan.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Le rôle de Moché dans le Michkan était de le conceptualiser. Ainsi, dans son esprit, les ustensiles étaient plus prioritaires que la construction du Michkan en raison de leur plus grande sainteté.
Le rôle de Bétsalel dans le Michkan était de le construire, et il comprenait donc que le Michkan était plus prioritaire que les ustensiles.

+ Paracha Pékoudé : (Dvar Torah prononcé dans le cadre d’un mariage)
A l'approche du mariage, le 'hatan et la kalla sont souvent saisis par l'anxiété, la peur de ne pas réussir à construire la maison juive idéale, remplie de Torah et de mitsvot.

On peut remarquer que ce n'est pas un phénomène nouveau.
Moshé et le Klal Israël avaient préparé, sans ménager leurs efforts, tous les éléments constitutifs du Michkan, et au moment de bâtir cette maison de D., ils ne savaient pas quoi faire.
Moshé dit à D. : " comment le Mishkan peut-il être assemblé par l'Homme?"
D. lui répondit : "Impliquez-vous à assembler le Michkan avec vos mains, et alors se sera comme si c'était vous qui l'aviez installé, mais en réalité, il va s'élever et tenir de lui même".

D. donne ainsi une très belle leçon à Moshé.
Lorsqu'une chose doit être faite, il ne faut pas être désabusé ou effrayé, parce que cela semble difficile/impossible.
Il faut se retrousser les manches et donner le meilleur de soi-même en toute honnêteté.
D. nous bénira avec succès, et ce qui peut paraître impossible deviendra alors possible.
Le midrach dit : "Une personne agit de ses mains, et D. bénira le travail de ses mains" (adam osé béyadav vé'Hakadoch Barou'h ou, mévaré'h maassé yadav).

Ainsi, chers 'hatan et kalla, il ne faut pas être désabusé à l'idée de devoir construire une maison de Torah au sein de la communauté d'Israël.
Vous n'êtes pas les 1ers et pas les derniers à affronter ce challenge.
Souvenez vous du conseil de D. à Moshé : travaillez sincèrement/de bonne foi en donnant le meilleur de vous-même, et au final vos efforts seront couronnés de succès.

En anglais, il existe un jeu de mot exprimant ce que D. attend de nous.
Lorsqu'on agit (GO) et qu'on réalise (DO), D. va nous aider pour que tout soit pour le bien (GOOD).
[GO + DO = GOOD!]

 

Source (b"h) : issu d’une série de divré Torah sur la paracha de la semaine, que le Rabbi Moshé Bogomilsky a prononcé pour des mariages (adaptation et traduction personnelle b"h).
Que le mérite de ces cours puisse permettre, à toute personne du klal Israël, de trouver son conjoint facilement et rapidement, b"h.

"On lamina de fines plaques d'or, et on en coupa des fils pour les entrelacer ..." (Pékoudé 39;3)


Des lingots d'or, on fit de très minces fils, qu'on fila avec la laine bleu ciel et écarlate.

On peut y discerner l'allusion suivante : les gens qui possèdent beaucoup d'or ne doivent pas s'en enorgueillir, mais se mêler aux gens simples et pauvres.

 

Source (b"h) : Siftei Tsaddik rapporté par le Rav Alexander Zoucha Friedman (dans son "mayana chel Torah")

"100 socles pour les 100 talents, un talent par socle (adém)" (Pékoudé 38,27)

De même que le sanctuaire reposait sur 100 socles, chaque juif doit réciter 100 bénédictions par jour.
Comme les socles étaient les fondements du Michkan, les bénédictions sont les fondements de la sainteté de chaque juif.

Le mot édén (un socle - אדן) vient du mot : adnout (autorité, le Seigneur - אדנות).
Par les bénédictions que le juif prononce chaque jour, il témoigne devant le monde entier que Hachem est le Seigneur (adon) de toute la Création, ainsi qu’il est écrit : "La terre et tout ce qu’elle contient appartient à Hachem".
Les 100 bénédictions que le juif fait sortir de sa bouche tous les jours deviennent donc 100 socles pour le sanctuaire intérieur de chacun d’entre eux.
['Hidouché haRim]

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-> A l’origine, ces 100 bénédictions ont été instituées pour protéger les Bné Israël, comme le rapporte le Tour (chapitre 46) au nom de Rav Nétrounaï, le Roch Yéchiva de la ville de Méta Ma’hsia :
"Le Roi David institua 100 bénédictions, comme il est écrit (Chmouël II 23,1) : "oukam al" (הֻקַם עָל), le mot על étant de valeur numérique cent, car chaque jour cent personnes mouraient en Israël sans que l’on en sache la raison. Jusqu’à ce qu’il (David Hamélekh) en recherche la cause, qu’il comprenne par son esprit prophétique, et qu’il institue les cent bénédictions pour tout Israël".

-> Le Zohar (Lé'h Le'ha) enseigne à ce sujet :
"Lorsqu’une âme doit descendre dans ce monde, Hachem lui fait prêter serment qu’elle accomplira les mitsvot de la Torah et qu’elle suivra Sa volonté. Et Il lui transmet cent clés de bénédiction, et ces cent clés sont les cent bénédictions comme la valeur numérique de Lé'h Lé'ha ( לך לך )".

-> Au début de la paracha Ekev, le Zohar revient sur ce thème en disant :
"Celui qui prononce une bénédiction en l’honneur d'Hachem est lui-même béni et reçoit pour lui une part de chacune des bénédictions qu’il a prononcées et devient un récipient apte à les recevoir.
Lorsqu’il descend, il repose sur la tête de celui qui a béni et c’est ce qui est écrit : "En tout endroit où Je rappellerai mon Nom, Je viendrai vers toi et Je te bénirai" (Yitro 20,20).
Et après que la bénédiction repose sur sa tête, elle se répand sur toutes les créatures"
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Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Le Zohar nous apprend donc que, grâce au fait qu’un homme bénit Hachem, l’abondance se déverse du Ciel sur le monde entier et sur lui-même en particulier, et il mérite que les portes de la bénédiction et de la réussite s’ouvrent devant lui.
Dès lors, quel est l’insensé qui jetterait négligemment une bénédiction de sa bouche en perdant ainsi cette précieuse source d’abondance?
[Tandis que la plupart des gens ont l’habitude de rechercher la bénédiction de grands tsadikim pour réussir dans leurs affaires ou pour mériter d’avoir des enfants, il y a ici une occasion formidable de jouir de la bénédiction de la Source même de toutes les bénédictions, et les gens la négligent complétement. ]

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-> Le Yessod vé Chorech haAvoda écrit à ce sujet :
"Mes amis et mes frères si chers à mon cœur, faites attention devant qui vous vous trouvez lorsque vous sortez les mots de votre bouche. Adoptez le principe suivant : à chaque bénédiction que vous prononcerez, lorsque vous direz "Barou'h Ata" (Béni Sois-tu), représentez-vous être réellement en train de parler devant le Créateur et vous tenir en face de Lui. Car c’est véritablement le sens de ces mots. Et c’est un grand devoir pour chacun, à chaque prière et à chaque louange, que les paroles qu’il prononce en l’honneur d’Hachem ne le soient pas à la manière d’une obligation machinale (à D. ne plaise) mais au contraire représentent des mots exprimés face au Créateur qui emplit toute la Terre de Sa gloire".