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"Ordonne à Aharon et à ses fils en disant : "Voici la règle de l'offrande d'élévation (holocauste)" (Tsav 6,2)

-> "En disant" = selon le midrach, c'est une allusion au fait que la lecture orale du passage relatif à ce sacrifice revêt elle-même un grande importance.
Le 'Hafets 'Haïm commente que de la même façon que l'effet néfaste des fautes peut être corrigé par le biais des sacrifices, la Torah elle-même peut amener leur réparation par le biais de son étude.

-> "Lorsqu'un homme, dans une synagogue ou une maison d'étude, évoque verbalement les passages des sacrifices (korbanot) et du service sacerdotal, et qu'il les prononce avec attention, une alliance est scellée à son sujet, stipulant que les anges chargés de mentionner ses démérites pour le tourmenter ne pourront lui faire que du bien."
[Rabbi Krouspédaï - Zohar - Vayéra 100a]

-> Le passage de la prière du matin : "ézéou mékomane" contient l'essentiel des lois relatives aux sacrifices.
Or, la guémara (Ména'hot 110a) rapporte que toute personne qui étudie les lois relatives aux sacrifices ['hatat (péché), acham (faute), ...], est considérée comme avoir fait un tel sacrifice.

-> Dans la guémara (Méguila 31b), Avraham demande à Hachem qu'est-ce qui permettra d'expier les fautes des juifs, lorsque le Temple et ses sacrifices n'existeront plus?

Hachem lui répondit : "J'ai déjà prévu un texte traitant des sacrifices. Que mes enfants le lisent et Je leur compterai comme s'ils avaient fait des sacrifices quotidiens et leur pardonnerai toutes leurs fautes."

"Un feu permanent (éch tamid) sera entretenu sur l’autel, il ne devra pas s’éteindre" (Tsav 6,6)

-> On a : "un feu permanent ... sera entretenu ... ne devra pas s'éteindre."
Selon nos Sages cela met en avant l'importance de traduire une inspiration en une action, et de tout faire pour garder en nous ce feu qu'elle a allumé, le temps passant.

-> Le Rabbi de Loubavitch, rabbi Ména'hem Mendel Schneerson explique ce verset :
"Dans chaque homme existe un autel : le cœur.
C’est en lui que brûle le feu de l’amour de D.

Souvent ce feu ne brûle pas au grand jour, mais couve sous les braises, invisible, et pourtant existant.
C’est à l’homme qu’il incombe de ranimer cette étincelle, de raviver la foi enfouie dans son cœur et de la nourrir de "matières inflammables" : la Torah et les commandements.

L’homme se doit donc de préserver ce feu pour qu’une flamme claire illumine sa vie quotidienne."

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-> "Un feu permanent (tamid) sera entretenu sur l'Autel"

Le livre Likutei basar likutei écrit qu'il faut observer les paroles :
-> " Je fixe en permanence (tamid) mes regards sur Hachem" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) ;
-> "qui a le cœur content est en permanence (tamid) en fête (vétov lev michté tamid - Michlé 15,15).

=> Tout juif doit s'assurer que brûle toujours en lui un feu : de émouna et de joie.

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+ "Un feu permanent sera entretenu sur l’autel, il ne devra pas s’éteindre"

-> Le Chla haKadoch dit que de nos jours, notre table à manger est comparé à l'Autel (mizbéa'h), qui est le lieu où toute la famille se retrouve pour célébrer Shabbath, les Yamim Tovim, ...
A quel type de feu fait-on référence?

A chaque repas, il doit y brûler le feu de la Torah.
Rabbi Guttman commente que l'idée est que nous ne devons pas nous abaisser aux préoccupations des non-juifs (ex: la politique, le commérage), mais nous devons plutôt élever notre vie quotidienne en y mettant notre Torah de vie!
C'est grâce à ce feu d'amour pour Hachem et Sa Torah, que nous pourrons transmettre le flambeau à la génération suivante. En effet, plus nos enfants remarquent à quel point cela est important à nos yeux, à quel point cela apporte de la joie, du sens (et non un fardeau), plus ils ont envie de suivre ce chemin.

=> Le verset prend alors tout son sens : si tu entretiens toujours ce feu sur l'Autel (à table), alors il ne s'éteindra jamais, puisque tes enfants suivront ton exemple!

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+ "Voici la loi (litt. Torah) de l'offrande de l'élévation (aola - litt. qui monte) : c'est l'offrande d'élévation sur le feu de l'Autel" (Tsav 6,2)

-> De façon plus littérale, ce verset peut être traduit ainsi : "Ceci est la Torah qui monte, elle monte sur le feu de l’autel".
En effet, la Torah que l'on étudie, pour pouvoir monter dans les Cieux et parvenir auprès d’Hachem, devra être étudiée avec amour, enthousiasme et ardeur.
Cela est en allusion dans ce verset : "Ceci est la Torah qui monte", pour que la Torah puisse monter, il faut qu’elle soit étudiée "sur le feu de l’autel", avec le feu sacré de l’amour et de l’enthousiasme.
[Toré Zahav]

-> "Ordonne à Aaron et à ses fils ce qui suit : Voici la loi de l'offrande de l'élévation : c'est l'offrande d'élévation sur le feu de l'Autel"
Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°567) enseigne :
"La Torah a utilisé le mot "tsav" (ordonne) parce que nous avons appris dans la guémara Kidouchin (29a) : "Le mot "tsav" est une façon d’inciter à l’empressement, maintenant et pour toutes les générations".
Mais quand est-ce que l’homme devient empressé?
Uniquement dans quelque chose qu’il aime, et certainement pas dans une chose à laquelle il est habitué. Toute
la puissance du sacrifice de l’holocauste est que les Cohanim soient empressés quand ils accomplissent les mitsvot, et que tous les juifs les regardent, et imitent ensuite les Cohanim qui servent D.
L’essentiel de la base de la Torah est que les grands de la génération l’accomplissent et que tout le peuple les voie et ensuite les imite, ainsi la sainte Torah sera naturelle dans la bouche de tout juif ...
Les grands de chaque génération sont pour cette génération comme Moché, ainsi que le dit le Zohar : "Il y a un peu de l’âme de Moché dans chaque génération et dans chaque tsadik"."
[on peut apprendre davantage des actions (même celles les plus banales) de notre rav que de ses enseignements]

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-> "Un feu continuel sera entretenu sur l’autel, il ne devra pas s’éteindre" (Tsav 6,6)

"Dix miracles se produisaient pour nos pères dans le Temple : ... les pluies n’éteignaient pas le feu des bois de l’autel" (Pirké Avot 5,5).

=> C’est étonnant : Y a-t-il quelque chose d’extraordinaire pour Hachem? Il aurait pu faire en sorte que les pluies ne tombent pas du tout sur l’autel, et Il n’aurait alors pas eu besoin d’un si grand miracle!

Rabbi ‘Haïm de Volozhin expliqu que ceci nous guide vers le comportement souhaitable à adopter : nous ne devons en aucun cas abandonner notre place dans le service sacré. Tout comme le feu était entretenu en permanence sur l’autel et ne s’éteignait pas malgré la pluie qui s’abattait sur lui, nous devons rester sur nos positions et ne pas nous écarter de notre service de D. malgré toutes les raisons qui perturbent notre quotidien.
La plupart des gens cherchent à justifier leur manque d’étude par le prétexte du souci de la subsistance. Mais en réalité, chacun doit savoir faire confiance à Hachem pour lui donner ce dont il a besoin et veiller à ce que les "pluies", soit tout ce qui concerne la matérialité et la subsistance, n’éteignent pas le feu, qui représente la Torah au sujet de laquelle il est dit : "Est-ce que Ma parole ne ressemble pas au feu?"

-> Le secret pour nager est de ne jamais laisser sa tête totalement sous l'eau (ou très brièvement).
Nous vivons dans un monde [matériel] qui nous attire vers lui, et nous devons toujours être vigilant à avoir notre tête au-dessus de l'eau, c'est-à-dire à ne pas se permettre d'être totalement submergé par les préoccupations du quotidien.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

-> Notre cœur est l'Autel (mizbéa'h). Dans tout ce que vous entreprenez [ex: dans le train-train de notre vie matérielle], laissez une étincelle de feu sacré brûler en vous, afin de la transformer en flamme.
[Baal Chem Tov - Tsav 6,6]

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+ "Voici la loi (litt. Torah) de l'offrande de l'élévation (aola - litt. qui monte) : c'est l'offrande d'élévation sur le feu de l'Autel" (Tsav 6,2)

-> Le Ben Ich ‘Haï explique ce verset en rapport avec l’histoire d’un grand sage qui est entré au beit hamidrach et y a vu beaucoup d’élèves en train d’étudier par le "pilpoul" de façon acérée, mais il a compris que tous étudiaient la Torah avec un but ultérieur.
Il leur a dit : Je vois le beit hamidrach rempli de Torah jusqu’à ras bord, et les élèves se réjouirent de ces paroles, car ils pensaient qu’il parlait pour leur faire un compliment.
Quand le sage vit qu’ils n’avaient pas compris ses paroles, il leur dit : Sachez que le souffle de l’étude monte devant Hachem, car la Torah s’appelle "feu" et la nature du feu est de monter. Mais si l’étude a des raisons intéressées, le souffle de la Torah n’a pas la force de monter, car d’en haut on le repousse, et il reste dans le beit hamidrach.
C’est pourquoi j’ai dit que je vois le beit hamidrach rempli de Torah ...

=> Ceci se trouve en allusion dans le verset "voici la loi (Torah) sur l’offrande de l'élévation" (Torat aOla - תּוֹרַת הָעֹלָה - litt. qui monte), c’est-à-dire que la Torah de la meilleure qualité "c'est l'offrande d'élévation" qui monte (olé) immédiatement en haut et n’est pas repoussée vers le bas. A une condition, qu’elle soit "sur le feu de l'Autel" = que l’étude se fasse avec enthousiasme et pour l’amour du Ciel uniquement.

-> Cela est également applicable avec l'enseignement du Tikouné Zohar : "La Torah qui n’est pas étudiée avec crainte et amour ne s’envole pas vers le haut".

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-> "Ordonne à Aaron et à ses fils pour dire : Voici la loi de l'offrande de l'élévation : c'est l'offrande d'élévation sur le feu de l'Autel" (Tsav 6,2)

Ramban dit : l’essentiel du sacrifice est que le pécheur voit comment on égorge le sacrifice, on jette son sang et on brûle ses membres, et qu’il pense en son cœur qu’en réalité, c’est lui-même à qui il conviendrait de faire tout cela. Mais Hachem dans Sa bonté accepte le corps de la bête à la place de son propre corps ; cela éveille en l’homme des pensées de repentir et de regret de ses mauvaises actions.

C’est ce que dit Hachem : "Ordonne à Aharon et à ses fils - pour dire" : qu’ils disent à tout homme d’Israël qui apporte un sacrifice : "ceci est la loi (torat - תּוֹרַת) de l’holocauste", l’essentiel de la Torah et de la leçon à apprendre du sacrifice est qu’il doit être un "holocauste", lui-même, celui qui offre le sacrifice.
Qu’il soit l’holocauste, qu’il mette son cœur à réfléchir que tous les actes exécutés sur la bête, c’est à lui qu’il aurait fallu les faire.
"sur le feu de l'Autel" : en réalité, le feu de l’autel devrait consumer le corps de celui qui offre. Mais Hachem a eu pitié de l’homme et Il accepte le sacrifice à sa place.
Si l’homme comprend cela et améliore ses actes, alors son sacrifice sera accepté par Hachem.
[haDrach véHaIyoun]

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-> Le midrach (Chir haChirim rabba) nous rapporte l'histoire de 'Hananya, Michaël et Azarya allant dans la fournaise car ils avaient refusé d'accorder le moindre crédit à l’idolâtrie.

Névou'hadnétsar a ordonné qu'ils soient jetés dans la fournaise ardente, mais au final ils en sont sortis sains et saufs, n'ayant même pas l'odeur de la fumée!
Une importante foule a pu être témoin de cet énorme miracle.

De façon étonnante le midrach demande : Quel est l'élément de kidouch Hachem dans cet épisode?

=> Comment comprendre cette question du midrach alors que 3 tsadikim juifs ont miraculeusement survécu au feu d'une fournaise ardente?

Le rav Eliyahou Dessler nous donne une explication à ce sujet.
Le kiddouch Hachem n'est pas dans l'événement initial, mais dans ce qui va en suivre.
En effet, si un énorme miracle ne produit pas d'effets par la suite, il n'y a pas de kiddouch Hachem.
A l'inverse, une petite action qui produit des effets positifs (Quelle honnêteté, quelle droiture!), est un kiddouch Hachem.

Le rav Dessler dit que la foule a pu voir l'énorme miracle de la fournaise, mais ils ont cependant continué à vivre comme avant, rentrant ensuite chez eux faire de l'idolâtrie.

=> Ressentir une belle inspiration, voir un miracle, cela n'a que peu d'importance, si nous ne transformons pas cela en quelque chose de concret.
Le feu brûle en moi sur le moment, mais après qu'en reste-t-il?

[Tâchons au maximum d'éviter une déperdition entre le : "j'aimerai faire, je devrais faire", et ce qu'on va finalement faire.
Travaillons à conserver l'enthousiasme initial en alimentant dans le temps ce feu interne d'amour pour Hachem.]

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-> Sur ce sujet voir aussi : https://todahm.com/2018/01/02/5950

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+ "Toute l'assemblée des enfants d'Israël se retira de devant Moché. Puis vinrent tous les hommes (kol ich) portés par leur cœur" (Vayakél 35,20-21)

Il y a un passage de "toute l'assemblée" (impliquant l'ensemble des juifs) à "tout homme" (kol ich : le terme ich est un singulier), impliquant que la taille de la foule a fondu.
Pourquoi cela?

Le 'Hida répond que cela fait référence à une réalité de la vie commune.
Au départ tout le monde a été excité en entendant de Moché ce qu'il fallait faire, mais quand est venu le moment de sortir le chéquier pour contribuer au michkan, beaucoup de personnes se sont refroidis.

L'inspiration initiale ressentie par "toute l'assemblée" sur la construction du michkan s'est dissipée au moment de mettre la main à la pâte.
La construction du Sanctuaire repose alors sur "kol ich", ces quelques personnes restants qui ont réussi à passer du potentiel à la réalité, de leur aspiration à l'action.

[nous sommes souvent plein de bonne volonté dans nos actions, mais à partir du moment où il faut commencer à agir, beaucoup de ces aspirations s'évaporent!]

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-> Selon la loi juive (par exemple : Choul'han Arou'h 180,5 ; Michna Broura 180,11), nous avons l'habitude de recouvrir les couteaux à notre table au moment de réciter le birkat hamazon.

Il y a 2 raisons principales à cela :

1°/ Le métal étant souvent utilisé pour raccourcir la vie, tandis que la table est comparée à Autel du Temple (cf. 'Haguiga 27a), qui allongeait la vie.
La vision du couteau est incompatible avec l'émotion de notre remerciement à Hachem pour notre repas.

2°/ Nous couvrons les couteaux car une fois une personne disant : "ou'vné Yérouchalayim" (que Hachem reconstruise Jérusalem) s'est alors poignardée, submergée par la tristesse que cela ne soit pas encore arrivé.

[c'est une réaction normale à avoir (au point d'être pris en compte dans la halakha!), c'est nous qui sommes trop apathiques dans notre douleur liée à la perte du Temple]

Concernant la 2e raison, le rav Chatzkel Levenstein demande : en quoi le fait de couvrir les couteaux à table peut-il aider?
Si quelqu'un a beaucoup de peine sur la destruction de Jérusalem au point de se poignarder, en quoi un petit bout de papier/tissu, va-t-il l'en dissuader?

Rav Levenstein répond que la majorité des gens sont paresseux, au point qu'une fois que le couteau est recouvert nous n'avons pas a craindre qu'ils fassent l'effort de le découvrir dans le but de s'en saisir pour se poignarder.

=> Nous avons tous de très belles aspirations, mais leur conversion dans la pratique va malheureusement en éliminer la majorité.
Par exemple, une douleur immense sur la perte de notre Jérusalem, va être réduite à néant par un petit bout de serviette trop fatiguant à nos yeux à retirer.

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-> Les kabbalistes ont donné une raison supplémentaire pour enlever le couteau : quand on mange, il y a sur la table : sakin (couteau), mela'h (sel), okhél (nourriture) et lé’hem (pain), dont les initiales forment ensemble le mot Samaël, qui est le nom de l’ange du mal.
C’est pourquoi à la fin du repas on enlève le couteau et on laisse sur la table mela’h (sel), okhél (nourriture), le’hem (pain) et kos (le "verre" du Birkat HaMazone), dont les initiales forment ensemble le nom de l’ange Michaël, qui est un ange de miséricorde.

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+ "Un feu continuel brûlera sur l'autel, il ne devra pas s'éteindre" (Tsav 6,6)

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 132) enseigne :
"Il est bien connu dans notre tradition que les grands miracles que D. dans Sa grande bonté, opère en faveur des hommes sont toujours réalisés de manière voilée.
En effet, lorsqu'on les observe, ils semblent véritablement relever des lois de la nature, ou de s'en approcher tout au moins.

Ainsi, même au sujet de l'ouverture de la mer Rouge, qui fut un miracle évident, le verset précise pourtant : "Hachem fit reculer la mer toute la nuit par un vent d'est impétueux, Il mit la mer à sec et les eaux furent divisées" (Chémot 14). [il était possible de justifier ce miracle Divin, et de la banaliser : c'est normal, il y a eut un coup de vent d'une force rare!]
Toute personne intelligente comprendra que ce voile [placé devant tout miracle] atteste de la grandeur du Créateur, et de la petitesse des créatures.

En vertu de ce principe, la Torah nous ordonne d'allumer un feu sur le mizbéa'h. Or, bien qu'un feu descendit du Ciel à cet endroit, nous y étions cependant tenus afin de dissimuler le miracle. En effet, le feu qui descendait du Ciel n'était pas perceptibles à l’œil humain [car D. réalise pour nous de grands miracles d'une manière voilée]."

=> Si cela est vrai pour les miracles exceptionnels, combien encore davantage pour ceux qui sont fréquents, dissimulés dans la normalité de la vie!!
Ainsi, si nous n'avons pas "un feu continuel" de émouna qui brûle en nous, alors nous sommes dans l'obscurité et n'avons pas la possibilité de distinguer l'évidence : Hachem fait en permanence pour chacun d'entre nous des miracles!
[ex: si l'ensemble de nos facultés humaines fonctionne correctement, ce n'est pas une normalité des lois de la nature, mais plutôt grâce à la bonté de D. qui à chaque instant recrée le monde!]

[lorsque l'on sait remercier Hachem au maximum pour Sa bonté à notre égard, alors on entretient en nous un feu d'amour pour Lui.
La résultante est : s'il est si bon, alors c'est la moindre des choses que de faire Sa volonté au mieux avec enthousiasme, avec joie! (on est alors capable de sacrifier ses envies, pour celles de D., et ce avec le sourire!)]

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"Il lèvera la cendre que le feu aura consumé" (6,3)

-> On peut voir dans ce verset une allusion dans le Service d’Hachem.
Quand une personne lève la cendre et s’inspire d’elle, en se remplissant d’humilité, à l’image de Avraham qui dit : "Je suis poussière et cendre", alors il méritera d’être "consumé" par le feu sacré.
=> Ainsi, pour mériter d’être enflammé et enthousiasmé dans le Service d’Hachem, pour être empli du feu sacré, il faut commencer par s’emplir d’humilité et de modestie, au point de se voir "comme terre et cendre".
[Déguel Ma'hané Efraïm]

-> Chaque matin, la 1ere tâche que devait faire le Cohen en entrant dans le Michkan était de retirer les cendres qui se sont accumulées par tous les sacrifices de la veille.
Le 'Hovot haLévavot explique que la Torah ne voulait pas que la position élevée du Cohen lui monte à la tête, qu'il en vienne à se voir comme meilleur que les autres.
C'est pourquoi sa 1ere mission était de retirer les cendres (regarde la fin de toute animalité!).

-> Rabbénou Yona demande pourquoi est-ce que la Torah juxtapose la mitsva de nettoyer les cendres de l'Autel (téroumat hadéchen), avec celle du Korban Ola (l'offrande de l’élévation).
Il explique qu'une personne doit réaliser que ce qui peut paraître aux yeux humains comme une tâche indigne (ex: faire le ménage sur l'Autel!) est en réalité de la plus haute importance aux yeux de Hachem.
La mitsva de nettoyer l'Autel est introduite par le terme : "tsav" (un commandement Divin) = ainsi même l'acte le plus insignifiant de notre vie de tous les jours, lorsqu'il est réalisé selon la volonté de D. contient une énorme sainteté.
L'offrande d'élévation et le nettoyage, sont des moyens de nous élever spirituellement, de nous attacher davantage avec D., et nous ne devons pas mépriser ce qui semble indigne à nos yeux (l'essentiel n'est pas notre égo, mais de faire ce que Hachem désire!).

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-> "Il (le Cohen) sortira la cendre à l'extérieur du camp, dans un endroit pur" (Tsav 6,4)

Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaat) enseigne :
La cendre fait allusion aux personnes qui ne sont pas douées de grandes capacités pour l'étude de la Torah et sa compréhension. Ils ont un esprit plus opaque qui ne leur permet pas d'exceller dans l'étude. Parfois, leurs parents constatant leur échec, préfèrent les destiner dans le monde du travail, dans un milieu profane et extérieur, relativement loin de l'esprit du judaïsme. Ils pensent qu'ainsi, ils réussiront mieux.
Mais la Torah dit que même la cendre, allusion à ces gens-là, même si on la sort à l'extérieur du camp et qu'ils ne peuvent s'investir comme il se doit sur les bancs des maisons d'étude, malgré tout, on doit les placer "dans un endroit pur". On doit les faire évoluer dans un monde certes extérieur à l'étude, mais qui reste pur, où l'esprit de la Torah et ses valeurs sont respectés, et on ne doit pas désespérer de ces personnes et les abandonner dans des lieux complètement profanes, D. Préserve.

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"Un feu continuel sera allumé sur l’autel" (Tsav 6,6)

-> Rachi explique que ce verset nous apprend que le feu des bougies de la Ménora (chandelier), qui est appelé "bougie continuelle" sera allumé à partir du feu de l’autel des sacrifices.
Que vient nous enseigner cela ?

-> Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) de répondre :
Les bougies de la Ménora représentent la lumière de la Thora. Cette étude doit se faire avec amour, joie et enthousiasme.
Seulement, tous ces sentiments doivent imprégner l’homme surtout avant d’étudier, quand on prend conscience de la grande mitsva qu'on va accomplir. Mais l’étude à proprement dite doit se faire avec beaucoup de calme et de sérénité, et pas avec des sentiments d’ardeur, qui risqueraient de mener l’homme à des erreurs de raisonnement.
Ainsi, le feu de la Ménora, qui symbolise le feu de l’étude, doit être allumé à partir de l’autel des sacrifices, qui se situe à l’extérieur du Michkan et plus tard, du Temple. Car cette ardeur doit surtout exister avant de pénétrer à même l’étude, quand on est encore un peu à l’extérieur.

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-> "Un feu permanent brûlera sur l'autel, il ne s'éteindra pas" (Tsav 6,6)

-> Le Divré 'Haïm commente :
un feu permanent doit brûler sur l'autel que représente le cœur de l'homme.
"Il ne s'éteindra pas" vient ajouter que même après avoir trébuché, il ne laissera pas la faute éteindre la ferveur qui l'anime, mais il poursuivra son Service d'Hachem. C'est toute la Torah!

"S'il offre comme offrande de remerciement (תּוֹדָה)" (Tsav 7,12)

-> Le mot en hébreu pour "remerciement" (hodaa), signifie également : "reconnaissance".

Le rav Yits'hak Hutner explique qu'une expression de remerciement est le fait de reconnaître que nous ne pouvons pas tout faire soi-même, que nous avons besoin de l'aide d'autrui.

-> A ce sujet, le rav Chlomo Wolbe fait une observation intéressante.
Nous n'avons pas de difficulté à lire un journal, un roman ou une autre littérature, et ce pendant une longue période.
Cependant, lorsqu'il s'agit de la prière, dès que le Sidour est ouvert, notre esprit se disperse : toutes sortes de plans et de pensées viennent nous distraire, et rendent quasiment impossible de se concentrer.

Pourquoi cela?

Le rav Wolbe explique que la prière nous fait réaliser à quel point nous sommes dépendants de Hachem, et nous ne sommes pas confortables avec cela.
Notre esprit joue alors toutes sortes d'astuces, et créé des distractions pour nous éviter une telle reconnaissance.

Il peut également en être de même avec autrui, car il n'est pas "agréable" et évident de reconnaître notre dépendance à l'autre [cela va à l'encontre de mon "moi je n'ai besoin de personne", de mon égo dominateur].

"Telle est la loi de l'offrande d'élévation" (Tsav 7,37)

-> La guémara (Ména'hot 110a) tire de ce verset que : "quelqu'un qui étudie les lois d'un sacrifice, c'est comme s'il l'apportait en pratique."

-> Rav Yonathan Eibeshitz explique que selon certains commentateurs (comme le Ramban), le fait d'apporter un sacrifice est une expérience nécessitant de l'humilité, et c'est cela qui expie la faute.

De même, lorsque nous étudions la Torah, il nous arrive de poser des questions utiles pour comprendre, où l'on se sent un peu "bête" (du fait de ne pas savoir).
Nécessitant des moments d'humilité, la Torah expie également nos fautes.

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+ "Tel est le loi relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale" (Tsav 7,37)

-> Rabbi Yo’hanan dit (Zohar - Vayéra 100,1) : "Lorsque Hachem détailla les sacrifices, Moché dit : “Maître du monde, ceci est bien tant que le peuple juif est sur sa terre, mais qu’adviendra-t-il lorsqu’il en sera exilé?”
Il lui répondit : “Ils étudieront la Torah et ceci leur apportera le pardon plus encore que tous les sacrifices du monde, comme il est dit : ‘Tel est le loi [litt. : la Torah] relatif à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif, à l’offrande inaugurale.’”"

=> Autrement dit la Torah équivaut à tous ces sacrifices.

-> "Quiconque s’efforce d’étudier la Torah, c’est comme s’il avait offert tous les sacrifices du monde devant Hachem".
[Zohar III 159a]

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-> "Telle est la loi de l'offrande d'élévation (l'holocauste), de l'oblation, à l'expiation et au délictif ..." (Tsav 7,37)

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk explique que certaines personnes atteignent, par la Torah, le niveau "d’holocauste et d’oblation" (la'Ola vélaMin'ha), c’est-à-dire le sommet de la perfection. Ceci, en étudiant la Torah de manière désintéressée et en sanctifiant D. par leurs actions et leur comportement agréable.
D’autres en revanche, n’acquièrent par leur Torah qu’un statut "d’expiatoire et de délictif" (la'hatat vélaacham), car en ne se conduisant pas comme il convient, ils lui font outrage.
[en effet, ils sont liés à un acte négatif : "Korban 'Hatat" = suite à une faute ; "Korban Acham" = suite à un délit]

Nos Sages (guémara Shabbath 88b) disent que la Torah est "un élixir de vie pour ceux qui se tiennent à sa droite et un poison pour ceux qui se tiennent à sa gauche".
Il est fait allusion à cette idée dans cette expression. Ceux qui se tiennent à sa droite sont les personnes concernées par l’holocauste et l’oblation, mentionnées à droite du verset.
Ceux qui se tiennent à sa gauche sont au contraire concernés par l’expiatoire et le délictif, cités à la gauche du verset.

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-> "Telle est la loi de l'offrande d'élévation (l'holocauste), de l'oblation, à l'expiation et au délictif ..." (Tsav 7,37)

Le Ben Ich ‘Haï interprète ainsi ce verset :
"Nous trouvons ici une allusion à un principe de base du service Divin.
Le terme zot (tel est - זֹאת) équivaut numériquement aux mots : tsom (jeûne), kol (voix) et mamon (argent), trois éléments qui sont utiles pour remplacer les sacrifices.
En effet :
- lorsqu’un homme jeûne, il sacrifie sa graisse et son sang.
- par sa voix, c’est-à-dire quand il étudie la Torah, c’est comme s’il apportait un sacrifice, ainsi que Rabba l’a expliqué (Mena’hot 110a).
De même, il est écrit : “nous voulons remplacer ces taureaux par cette promesse de nos lèvres”, et : “fais grâce entière à la faute, agrée la réparation (tov)” : le mot tov se référant toujours à la Torah.
- celui qui donne la tsédaka accomplit un acte supérieur à tous les sacrifices, comme il est dit : “Pratiquer la charité et la justice est plus agréable à D. que le sacrifice”.
De même, Daniel dit à Nabuchodonosor : “Rachète tes péchés par la charité” (Daniel 4,24).

Tel est le sens des mots zot haTorah (tel est la loi - זֹאת הַתּוֹרָה) = tsom, kol et mamon, qui ont la même valeur numérique que le terme zot, à savoir 408.
Ces 3 éléments permettent le maintien de la Torah et sont considérés comme l’apport d’un sacrifice, ainsi que l’indique la suite du verset : “à l’holocauste, à l’oblation, à l’expiatoire et au délictif”. Par l’effet de la grâce divine, ils nous permettent d’expier nos péchés, dans une génération où le Temple n’est plus là.

Grâce à ces 3 éléments, le Machia’h descendant de Yossef et celui descendant de David viendront, comme l’indique la valeur numérique de : méchi’him (le pluriel de machia'h pour celui de Yossef et celui de David - משיחים), s’élevant elle aussi à 408.
Si on perfectionne ces 3 domaines, la délivrance surviendra, et le dommage causé par le péché d’Adam sera réparé. Simultanément, les lettres hé, vav et aleph qui manquent au Nom et au trône divin – comme il est écrit : “puisque sa main s’attaque au trône (kess) de Hachem”, au lieu de kissé – seront restituées.
[voir à ce sujet : https://todahm.com/2019/10/03/10901-2 ]."

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°997) ajoute :
"Au sujet des sacrifices de Kippour, il est écrit : "Voici comment (bézot) Aaron entrera dans le sanctuaire : avec un jeune taureau comme expiatoire" (A'haré mot 16,3). Le mot bézot (בְּזֹאת) équivaut en valeur au mot kadoch (410).
Or, comme nous le souligne le Ben Ich ‘Haï, le mot zot équivaut à : kol, tsom et mamon.
De ces 2 parallèles, nous pouvons déduire qu’il convient de se sanctifier dans ces 3 domaines, en s’élevant par paliers, obligation d’autant plus importante que nous vivons dans une génération dépravée."

"Et le feu sur l'Autel y brûlera et ne s'éteindra pas, le Cohen y allumera du bois chaque matin ... Un feu continuel brûlera sur l'Autel, il ne s'éteindra pas." (Tsav 6,5-6)

Bien qu'un feu descendu du Ciel brûlait continuellement sur l'Autel, la Torah ordonne aux Cohanin aussi d'allumer un feu.
Pour quelle raison?

Le Séfer ha'Hinou'h (mitsva 132) dit que c'était pour cacher le miracles, et de dire aussi :
"Tout sage sait, que même les grands miracles que D. a opérés dans Sa grande bonté, ont toujours été un peu masqués par un côté naturel.
Par exemple, pour la mer Rouge, il est écrit : "D. fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d'est impétueux et Il mit la mer à sec et les eaux se sont fendues" (Béchala'h 14,21). "

=> D. n'a donc pas fendu la mer brusquement, mais Il a d'abord fait souffler un vent violent toute la nuit pour donner l'impression d'un phénomène naturel, dans le but de cacher la grandeur du miracle.

De même pour le feu de l'Autel, dont le but était de montrer une révélation spectaculaire de D. à la nouvelle génération, de prouver très clairement Sa présence.

Hachem a ensuite caché le miracle du feu, car un miracle caché rapproche davantage l'homme de la confiance en D. (émouna).
Par exemple, c'est pourquoi les juifs ont mieux accepté la Torah pendant Pourim (où les miracles étaient cachés) qu'au mont Sinaï (miracles révélés et extraordinaires).

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-> Nous pouvons citer quelques exemples de la guémara montrant que nos Sages enseignent qu'il faut réduire au maximum les manifestations surnaturelles.

1°/ Guémara Shabbath (53a) :
On raconte qu'un homme qui venait de perdre sa femme et qui n'avait pas de quoi payer une nourrice pour son 1er né se vit pousser des seins pour nourrir son enfant.
La guémara conclut : "Quel dommage pour cet homme qu'on ait dû transformer la nature."

Le fait que D. ne lui ait pas fait parvenir d'argent pour une nourrice mais lui ait fait un miracle surnaturel n'était pas bon signe pour lui.

2°/ Guémara Ta'anit (24b) :
Elle rapporte l'épisode de Rabbi Yossi demin Yokrat.

Son fils avait demandé à D. de faire mûrir miraculeusement des figues pour satisfaire ses ouvriers impatients de manger.
Son père fut alors très contrarié qu'il ait sollicité une intervention surnaturelle de D.

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-> Le Ramban (fin de la paracha Bo) a écrit :
"On ne peut avoir une part dans la Torah de Moché Rabbénou tant que l'on ne croit pas que tout ce qui nous arrive est miracle et qu'il n'y a rien de naturel dans la marche du monde, du point de vue collectif comme du point de vue personnel."

=> Le Ramban nous enseigne qu'il n'y a pas de différence entre un grand miracle spectaculaire et un miracle caché qu'est la nature.
C'est une seule et même chose. Le "grand miracle" est celui auquel nous ne sommes pas habitués, tandis que le "miracle caché" est celui auquel nous sommes habitués.

C'est un des principes de base de la émouna, et nous devons donc remercier D. pour cela, comme lorsque nous disons dans le modim de la Amida : "Nous te remercions et racontons Ta louange ... pour les miracles quotidiens que Tu nous fait, pour Tes merveilles et Tes bontés de chaque instant, soir, matin et midi."

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-> "Léa conçut et enfanta un fils. Elle dit : "cette fois, je remercie D.", c'est pourquoi elle lui donna pour nom Yéhouda" (Béréchit 29,35)

La guémara (Béra'hot 7,2) de commenter :
"Rabbi Yo'hanan dit au nom de Rabbi Chimon bar Yo'haï : "Depuis le jour où D. a créé le monde personne n'a remercié D. jusqu'à ce que vienne Léa et Le remercie en disant : "Cette fois, je remercie D." "

Comment est-il possible que Léa Iménou ait été la 1ere à remercier D.?
Noa'h ne l'a-t-il pas précédée par des sacrifices de reconnaissance et bien d'autres encore?

Rabbi 'Haïm Sonnenfeld répond à cette question, au nom de son maître, le Ktav Sofer ('Hokhmat 'Haïm 187) :
"Toutes les louanges qui ont précédé étaient à la suite d'événement extraordinaires, tels que le sauvetage de Noa'h des eaux du déluge. Il est normal que l'émerveillement et l'émotion suscitent un grand élan de gratitude.

Chez Léa Iménou ce n'était pas le cas,
Quoi de plus naturel que de mettre au monde un 4e enfant?
Et pourtant, elle a remercié D. comme si c'était le plus grand miracle.
Par cela, elle a été la 1ere à louer D. pour un miracle caché, pour un phénomène apparemment ordinaire.

Elle nous a enseigné que la nature est Miracle, et que les bontés de D. ne se manifestent pas moins à travers les événements naturels "ordinaires" qu'à travers les miracles spectaculaires."

==> Dans le service des sacrifices du Temples, l'homme devait alimenter sur l'Autel le feu descendu du ciel pour masquer le miracle, et ce afin de nous habituer à nous émerveiller des miracles cachés plus que des prodiges surnaturels.

Il ne faut pas attendre de voir de grands miracles avant de remercier Hachem, mais au contraire, il faut savoir faire une pause dans le tourbillon de notre vie, et apprécier tous les miracles dont D. nous comblent (et encore, ce n'est que ce qu'on arrive à voir parmi les très nombreuses bontés dont Il nous comble en permanence!).

On a peut rapporter les paroles du ‘Hafets ‘Haïm (Nid’hé Israël): "Vivrions-nous 1000 ans que nous ne parviendrons pas à louer D. pour Ses bontés d’un jour."

=> Ainsi, n'attendons pas l'exceptionnel/l'inhabituel, avant de dire à D. et à autrui : Merci !!

[D'ailleurs, en remerciant nous prenons conscience des bontés dont nous bénéficions, et nous apprécions alors davantage la vie : quelle chance j'ai !!
Ne pas faire cela, c'est vivre une vie plus triste, et avoir plus de mal à faire face aux difficultés car il n'y a alors pas de bontés pour contrebalancer, pour faire passer la situation. ]

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+ "Un feu continuel sera entretenu sur l'Autel, il ne devra point s'éteindre" (Tsav 6,6)

-> Le Baal Chem Tov commente :
Notre cœur est l'Autel (mizbéa'h).
Dans tout ce que vous entreprenez, laissez une étincelle de feu sacré brûler en vous, afin de la transformer en flamme.

"Le Cohen portera sa tunique de lin et son pantalon de lin sur son corps. Il soulèvera (וְהֵרִים) les cendres dans lesquelles le feu a consumé l'holocauste sur l'autel et les déposera à côté de l'autel." (Tsav 6,3)

-> Rachi commente : "Le [Cohen] prélèvera une pleine poêle sur les cendres intérieures et les déposera à l'est de la rampe [de l'Autel]".
La Torah utilise le terme "véhérim", soulever, en référence à l'enlèvement des cendres, et non "véhétir", qui signifie enlever. En effet, "vihérim" implique que le Cohen soulève les cendres en les retirant.
Le fait d'enlever les cendres de l'autel symbolise le fait qu'Hachem élève le fauteur après qu'il se soit humilié en apportant son sacrifice.
La plupart des fautes sont la conséquence de l'orgueil du fauteur, et il faut s'humilier pour obtenir l'expiation. Apporter un sacrifice est une expression d'humilité, car en l'apportant, on considère qu'on devrait soi-même être amené en sacrifice sur l'Autel pour expier sa faute, mais qu'on se rachète au contraire avec l'animal.

Bien que l'humilité excessive doive être évitée (la voie du milieu est la voie correcte pour les traits de caractère d'une personne), une personne dont l'arrogance/orgueil l'a poussée à fauter doit agir à l'extrême opposé pour briser sa tendance à l'orgueil.
Cependant, une fois qu'il a réussi à briser cette tendance, elle doit abandonner la voie extrême en faveur de la voie moyenne de l'humilité modérée.
Ainsi, une fois qu'un fauteur s'est humilié en apportant son sacrifice, il doit trouver le moyen de faire preuve d'une humilité plus modérée. Les cendres d'un sacrifice symbolisent l'extrême humilité d'un fauteur repentant. Lorsque le Cohen soulève les cendres de l'autel, il symbolise le fait qu'Hachem a relevé le fauteur de son état d'humilité excessive, lui permettant de suivre la voie plus idéale de l'humilité modérée.

Il est impossible d'atteindre le juste milieu sans l'aide divine, comme nous le dit le roi David : "Hachem donne de la force aux humbles" (Téhilim 147,6).
Le mot "véhérim" (וְהֵרִים) est donc particulièrement approprié, car il contient les 3 lettres du nom d'Hachem (vav, hé et youd), ce qui implique qu'Hachem soulève une personne humble et la rapproche de Lui.
Lorsque le Cohen place les cendres à côté de l'Autel, cela symbolise le fait que la personne est désormais proche d'Hachem.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Une faute est un sous-produit du manque d'humilité du fauteur, et l'expiation exige de s'humilier en apportant un sacrifice de Chatas.
Les cendres du sacrifice symbolisent l'humilité du fauteur.
Lorsque le Cohen soulève les cendres de l'Autel, il symbolise le fait que Hachem soulève le fauteur après qu'il ait atteint l'expiation, l'aidant à trouver son chemin vers la voie moyenne de l'humilité modérée.

"Elle (l'offrande de farine) sera mangée non levée dans un endroit sacré" = matsot téa'hél bémakom kadoch (Tsav 6,9)

Rabbi 'Haïm Meïr de Vizhnitz voit dans ce verset une allusion aux matsot que l'on mange à Pessa'h.
On doit être certain de les manger dans un lieu sacré (kadoch).
Mais où se trouve ce lieu?

Dans une bouche qui ne contient pas de paroles interdites et qui ne se laisse pas aller à la gloutonnerie.
"Un feu perpétuel sera entretenu sur l'autel, il ne devra pas s'éteindre"  (Tsav 6,6)

-> Le Rabbi de Loubavitch, rabbi Ména'hem Mendel Schneerson d'expliquer :
"Dans chaque homme existe un autel : le cœur.
C'est en lui que brûle le feu de l'amour de D.
Souvent ce feu ne brûle pas au grand jour, mais couve sous les braises, invisible, et pourtant existant.

C'est à l'homme qu'il incombe de ranimer cette étincelle, de raviver la foi enfouie dans son cœur et de la nourrir de "matières inflammables" : la Torah et les commandements.
L'homme se doit donc de préserver ce feu pour qu'une flamme claire illumine sa vie quotidienne. "

"Voici la loi de l'offrande d'élévation" (Tsav 6,2)

Le midrach (Vayikra Rabba 7,2) enseigne que lorsque l'on se repent, c'est comme si on était monté à Jérusalem, qu'on avait reconstruit le Temple et l'Autel, et qu'on y avait apporté tous les sacrifices mentionnés dans la Torah.

Par ailleurs, il est écrit dans la guémara (Yérouchalmi Yoma 1,5) : "Toute génération dans laquelle le Temple n'a pas été reconstruit est considérée comme si elle l'avait détruit."

=> Ainsi, chaque juif doit lui-même être un temple : s'il se sanctifie, le temple qu'il incarne reste saint ; s'il faute, il le souille.
En se repentant, il se reconstruit donc et recrée un temple en lui-même.

"Et assemble toute la communauté à l'entrée de la Tente d'assignation" (Tsav 8,3)

Rachi nous explique que c'est l'un des événements : "où un espace réduit a accueilli un grand nombre."

Le Panim Yafot fait remarquer que le parvis du Tabernacle faisait 50 coudées de côté, et donc 2500 coudées de surface (50*50).
Or, selon le recensement effectué par Moché dans le désert, les Israélites étaient au nombre de 604 550 (cf.Bamidbar 3,32), et 22 000 lévi'im (Bamidbar 3,39), ce qui fait au total plus de 625 000.

La Michna (Avot 5,5) rapporte que lorsqu'il se trouvaient dans la cour, les enfants d'Israël se tenaient serrés, et étaient au large quand ils se prosternaient.

Or, pour se prosterner, une personne a besoin d'un espace de 4 coudées sur 1.
Cela signifie que quand Moché a ordonné au peuple de se rassembler "à l'entrée de la Tente d'assignation", il fallait une aire de plus de 2 000 000 de coudées carrées (625 000 * 4), soit 1 000 fois la surface réelle du parvis.

Il est à noter que selon l'opinion de Rabbi Méir, rapportée par le Midrach (Torat Cohanim - Chémini), lors de l'inauguration du Tabernacle, Moché a béni le peuple par les termes (Dévarim 1,11) : "Qu'Il ajoute à votre nombre 1 000 fois ce que vous êtes!"

Source (b"h) : issu du "talelei Oroth" du rav Yissa'har Dov Rubin

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-> Le Méam Loez (v.8,3) enseigne :
Lorsque Hachem ordonna à Moché de rassembler le peuple à l'entrée de la Tente d'assignation (Ohel Moéd), Moché lui répondit : "Maître de l'univers! Cet endroit ne mesure que 50 coudées sur 50! Comment une si petite surface pourrait-elle contenir tout le peuple?
Nous sommes 600 000 adultes et au moins autant de femmes et d'enfants!"
En effet, la Torah dit : "La longueur du parvis sera de 100 coudées et sa largeur de 50 sur 50" (Chémot 27,18).

Hachem répondit : "Ne t'en étonne pas, Je peux prendre le firmament semblable à la membrane d'un œil et l'étendre d'une extrémité de la terre à l'autre. Je dirai à Mon prophète : "Il étend le ciel comme un rideau et l'étire comme une tente d'habitation" (Yéchayahou 40,22).
Sache que des millions d'anges étaient présents au mont Sinaï. Ici aussi, par Ma parole, cet endroit s'étirera pour accueillir tout le peuple."

Avec l'aide de Hachem, le même miracle se produira à la résurrection [des morts].
Tous les humains, depuis la création d'Adam jusqu'à la fin des temps, reviendront à la vie et se retrouveront à Jérusalem.
La superficie de la ville sainte s'étendra sur l'ordre de D., comme il est écrit : "Étends l'endroit de ta tente et le rideau de ton Michkan. Étends, ne t'arrête pas" (Yéchayahou 54,2).

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+ "Assemble toute la communauté à l'entrée de la Tente d'assignation" (Tsav 8,3)

-> Moché devait réunir tout le peuple à la porte du Michkan, lieu qui était relativement étroit. Cela nous indique qu'Hachem a réalisé un miracle et un lieu plutôt étroit a pu contenir un grand nombre de personnes.
Mais pourquoi Hachem a-t-Il fait un tel miracle?

Hachem ne cherchait pas par cela à montrer Sa Force et Son Omnipotence. Il voulait en fait enseigner une leçon : l'homme doit se satisfaire de ce qu'il a. Même s'il n'a pas tout ce qu'il veut et qu'il ne dispose pas de l'aisance et la largesse dont il désire, il doit quand même se réjouir.
C'est pourquoi, la suite du verset dit : "C'est cette chose-là qu'Hachem a ordonnée de faire" = Cette chose-là, à savoir ce message d'apprendre à se contenter de peu, Hachem a ordonné de le faire, c'est à dire d'appliquer et de réaliser dans tous les domaines de la vie cet enseignement, et pas uniquement par rapport à ce rassemblement précis ici question.
['Hatam Sofer]