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 "Ceux qui s'imaginent que la Torah et les mitsvot sont accessoires et ne comptent pas dans la construction du pays [d'Israël] commettent une grave erreur.

La terre d'Israël étant le palais du Roi, les péchés qui y sont commis sont nuisibles à l'extrême ..."

[le 'Hafets 'Haïm]

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"Afin que le pays ne vous vomisse pas" (A'harei Moth 18,28)

-> Rachi de dire : "la terre d'Israël ne peut conserver les pécheurs".

-> Le 'Hafets 'Haïm de nous enseigner : "Si nous ne prenons pas soin d'observer scrupuleusement la Torah, rien n'y fera, ni un état, ni la langue.
Il en a toujours été ainsi.
Nos ancêtres ont vécu en terre d'Israël, puis ils ont été exilés en raison de leurs péchés.

D. a affirmé [par l'intermédiaire du] prophète (Yé'hezkiel 39,23) : "Les nations sauront que c'est à cause de son iniquité que la maison d'Israël a été exilé, parce qu'ils M'ont été infidèles, Je leur ai caché Ma face, et Je les ai livrés dans les mains de leurs oppresseurs." "

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-> "La terre d'Israël n'est pas comme les autres terres, et ne peut pas tolérer ceux qui transgressent (les mitsvot) ...
C'est pourquoi, toute personne allant en Israël se doit de trembler, et doit doubler et tripler sa crainte du Ciel qu'elle avait en dehors d'Israël, car elle doit savoir qu'elle réside (maintenant) dans le palais du Roi."

[Chela haKadoch - Chaar haOtiot]

Il y écrit également que chaque juif doit désirer aller vivre en Israël : "comme un enfant courant vers les genoux de sa mère", et également le fait qu'à chaque instant on y pratique une mitsva (d'y habiter), ce qui fait que l'on doit constamment s'en réjouir.

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-> "La terre d'Israël est un lieu saint ... et comme le dit la guémara : "Quiconque est plus grand que son ami a un yétser ara plus grand que le sien" (guémara Soucca 52a).

Il en est de même des lieux particuliers.
Comme la sainteté est plus grande en Israël, il existe davantage de barrières et de forces contraires, et un yétser ara plus fort.
Par conséquent, [en terre d'Israël,] les épreuves et les défis y sont plus grands et peuvent conduire à la faute."

[le Sfat Emet]

[Il faut être davantage vigilant lorsque l'on est en Israël, car de même qu'il y a une potentialité accrue d'aller très très haut, il y a un attrait accru de descendre très très bas, et ce afin d'assurer la persistance du libre arbitre. ]

"Il obtiendra pour lui réparation : il prendra du sang du taureau et du sang du bouc" (A'harei Mot 16,18)

Quelle est donc son expiation (kappara)?

Rachi répond à cette question : "Il prendra du sang du taureau et du sang du bouc, mélangés l'un avec l'autre."

Le rav Méir Shapiro de Lublin (lors d'un siyoum de Yoma) fit l'observation suivante :
"La guémara (Yoma 57b) stipule que les sangs des 2 animaux doivent être mélangés avant d'être aspergés sur les cornes de l'autel.

La Torah nous enseigne ainsi que le plus grand [symbolisé par le taureau] a le devoir de se joindre au petit [figuré par le bouc].
Qu'il ne reste pas de côté pour garder ses distances!

En effet, seule la fusion permet d'obtenir la réparation des fautes et le pardon pour Israël."

"Quand l'homme fera, et il vivra par eux." (A'harei Moth 18,5)

Le rav Soloveitchik a dit :
"Celui qui ne fait pas ce qui lui incombe et n'accomplit pas la volonté de D. ne vit pas, il est déjà mort.

Quand est-ce que l'homme est-il véritablement en "vie"?

Quand il mène ses jours selon la volonté de D. et se dirige ainsi vers le but pour lequel il a été créé. "

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-> "Que l’homme fera et par lesquelles il vivra"

Le rav Chakh (Bézot ani Botéa'h) enseigne :
Les gens ont l’habitude d’expliquer que de "se dévouer pour la sanctification du Nom de Hachem" consiste à mourir en martyre. Mais de ce verset, nous entendons que la Torah ne veut pas moins, et peut-être même plus, que l’homme "vive" pour sanctifier le Nom de Hachem.
La Torah accorde une grande valeur à la vie. Elle exige que l’homme vive en pratiquant les mitsvot, en toutes circonstances, même les plus difficiles, et non qu’il meure pour les pratiquer ...
La Torah veut que vous nous donnions pour elle, tous les jours de notre vie.
Voyez combien des gens qui sont prêts même à se faire tuer à la guerre ne peuvent pas résister au plus petit de leurs désirs. Alors que la Torah exige le contraire : que l’homme vive sa vie, mais en se dévouant pour les mitsvot.

Rabbi Akiva, dans ses derniers instants, au moment où on l’a mené à l’exécution et où l’on peignait sa chair avec des peignes de métal, prenait sur lui le joug du royaume des Cieux, en prolongeant le mot "e’had", jusqu’à ce que son âme sorte sur "e’had".
Un dévouement exceptionnel, au milieu des plus grande souffrances et en prenant sur lui le joug du Royaume des Cieux.

Mais le langage de cette guemara (Béra'hot 61b) semble mettre en valeur une idée totalement différente.
Il y est écrit : "Quand on mena Rabbi Akiva à l’exécution, c’était le moment du Shéma, on peignait sa chair avec des peignes de métal, et il prenait sur lui le joug du royaume des Cieux".
Cela veut dire qu’exactement à ce moment-là était arrivé le moment de la mitsva de dire le Shéma, c’est pourquoi il l’a fait.
Cela implique que la grandeur de Rabbi Akiva n’était pas de s’être livré au supplice pour sanctifier le Nom de Hachem, mais que même au moment où on le tuait, il n’a pas laissé passer une mitsva sans l’accomplir.
En effet, le devoir du juif est d’observer la Torah toute sa vie, même pendant des épreuves difficiles, et même à ses derniers instants, tant qu’il est encore vivant il doit accomplir les mitsvot.
Ne disons donc pas que Rabbi Akiva est mort par dévouement, mais qu’il a vécu dans le dévouement et a accompli les mitsvot avec dévouement, car c’est cela qu’ordonne la Torah.

"Hachem parla à Moché, après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

Le Or ha'Haïm (Béer Hétev), cite le Zohar, pour expliquer pourquoi au début de cette paracha on traite de la mort des fils d'Aharon, et juste ensuite du service de Yom Kippour :

"Quiconque s'attriste au sujet de la mort des 2 fils d'Aharon : Nadav et Avihou, et verse des larmes pour eux le jour de Kippour, verra ses fautes pardonnées et il est assuré de ne pas voir mourir ses enfants de son vivant".

[le Zohar ajoute également : "tant que le peuple juif est en exil et ne peut pas amener les 2 boucs expiatoires (sé'irim), les morts des 2 enfants de Aharon viennent en place de ces 2 sé'irim"]

Comment comprendre le fait que l'on doit pleurer pour des personnes que l'on n'a jamais connu, et qui sont mortes il y a des milliers d'années?

Nous allons apporter la réponse à cette question par le Rabbi 'Haïm Chmoulévitech (Si'ha 62), et nous allons voir b"h, qu'il y a beaucoup à en apprendre.

Il faut rappeler que Nadav et Avihou, âgés de 20 ans lorsqu'ils sont morts le 1er Nissan dans le Sanctuaire, avaient acquis un niveau spirituel égal à celui de Moché et Aharon.
S'ils avaient vécu jusqu'à 120 ans comme Moché et Aharon, ils auraient atteint un niveau si élevé qu'ils auraient rayonné et déversé dans le monde un flux puissant de spiritualité, dont il resterait des traces chez chacun de nous jusqu'à aujourd'hui.

Par leur départ prématuré, le monde a donc subi un grand dommage : un abaissement du niveau spirituel général, par rapport à celui dont le monde aurait pu bénéficier s'ils avaient vécu plus longtemps, que nous devrions ressentir même aujourd'hui, après plusieurs milliers d'années.

=> On doit verser des larmes sur Nadav et Avihou, non pas par affection, mais sur le fait que notre élévation sera limitée à cause de leur départ prématuré.
Ces pleurs, le jour de Kippour, réservé à la téchouva, prouveront ainsi notre aspiration à s'élever ; et cela amènera alors au pardon de nos fautes et au salut de nos enfants.

[Dans notre processus personnel de téchouva, il faut en arriver à pleurer sur toutes les occasions manquées qu'on avait d'amener des flux de bénédictions par nos actions.
Hachem, s'il te plaît, plus jamais cette perte de potentialité qui aurait permis de faire grandir le monde entier grâce à moi! Je veux véritablement et pleinement vivre!!]

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-> "Il (Ben Azaï) m'a dit ces mots : "Quel dommage pour ce Ben Azaï de ne pas avoir fréquenté Rabbi Ichmaël" (guémara 'Houlin 71a)

Rachi de commenter : "Il s'agit d'une perte et d'un dommage pour le monde, du fait qu'un étudiant (en Torah) avancé comme moi, Ben Azaï, n'a pas fréquenté Rabbi Ichmaël."

=> Une personne qui a des possibilités et des aptitudes, mais qui ne les utilisent pas au maximum, fait subir un dommage au monde tout entier.
La perte n'est pas seulement pour lui, mais pour toute la communauté.

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-> Rachi (guémara Sanhédrin 68a) explique pourquoi Rabbi Eliézer a prédit à Rabbi Akiva une mort plus pénible que celle de ses collègues :
"car ton cœur est largement ouvert (pour recevoir un grand flux de Torah), comme un vestibule, et si tu m'avais fréquenté, tu aurais pu apprendre davantage de Torah."

Effectivement, les romains ont déchiré la chair de Rabbi Akiva avec des peignes métalliques (cf.guémara Béra'hot 61b) et ont même osé vendre sa chair au marché (cf. guémara Ména'hot 29b).
Rabbi Akiva avait un niveau supérieur à Moché, comme lui même le dira lorsqu'il sera au ciel pour recevoir la Torah : "Maître du monde, tu possède un homme d'un tel niveau, et c'est à moi que tu confies ta Torah?" (guémara Ména'hot 29b).

Rabbi 'Haïm Chmoulévitech (Si'ha 62) affirme que malgré cela, puisqu'il aurait pu s'élever encore plus dans la Torah, en fréquentant Rabbi Eliézer (alors excommunié!), et qu'il ne l'a pas fait, il a occasionné une perte spirituel dans le monde spirituel et il en a été sévèrement sanctionné (Hachem étant très pointilleux avec les tsadikim).

=> Ainsi, la nécessité de s'élever en Torah est si fondamentale qu'il n'y a pas d'excuse valable à une occasion ratée de s'élever.

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-> Quel que soit notre niveau actuel, il y a une obligation de progresser de saisir toute occasion qui s'offre à nous de s'élever.

Il n'y a pratiquement pas de limitation à notre élévation spirituelle, comme l'affirme Rech Lakich (midrach Vayikra rabba 24,9) :
"Un verset proclame : 'Tu seras constamment (rak) au-dessus (de tout)' (Ki Tavo 28,13).
L'on pourrait croire que votre niveau atteindra le Mien, ainsi le verset précise : 'seulement' (rak), ce terme limitatif précise que Ma grandeur (dit Hachem) dépassera (toujours) la vôtre.

Un autre verset proclame : "Soyez saints!" (Kédochim 19,12).
L'on pourrait croire que votre degré de sainteté atteindra le Mien, ainsi le verset précise : "car Je suis saint', Ma sainteté restera (toujours) supérieure à la vôtre."

=> Chacun a la nécessité et l'obligation de s'élever spirituellement, en permanence, au point qu'on aurait pu en arriver à nous "confondre" avec Hachem, tellement on serait élevé, et que D. Lui-même a besoin de nous préciser (par 2 fois!) qu'on ne pourra pas arriver à Sa grandeur.

Notre yétser cherche par tous les moyens à nous faire monter le moins possible, car il sait mieux que personne que nous pouvons aller très très haut.

Hachem nous pousse à ne jamais désespérer de notre apparente petitesse, car Il nous a tous créé dans ce monde de telle façon que nous pouvons arriver à Lui ressembler, par nos actions, pas à pas, jour après jour.

=> A nous d'exprimer en réalité toute cette grandeur qui se cache en nous à l'état de potentiel ...

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-> Quand la justice d'Hachem frappe ceux qui Lui sont consacrés, Il est redoutable, et glorifié (guémara Zeva’him 115a).
[D. est sévère sur l'épaisseur d'un cheveu avec les tsadikim.]
Que feront ceux qui sont remplis de fautes?

Le cœur de l’homme fond devant l’ampleur de ses fautes, qui sont trop nombreuses pour être comptées, sa culpabilité va jusqu’au ciel, et il pleure sur la mort des tsadikim.
Il se joint à la douleur de leur père Aharon, le saint de Hachem, qu’il lui arrive une chose pareille, il fait rentrer la crainte dans son cœur de pierre, il supplie Hachem et se repent, et Hachem a pitié de lui et accepte son repentir, surtout quand c’est par le mérite de ces tsadikim
[Maté Efraïm, 619]

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-> Le Messé'h Hokhma enseigne :
Yom Kippour rachète déjà parce que c’est un moment de miséricorde.
La mort des tsadikim est aussi un moment de miséricorde, D. Se réjouit de ce que vient vers Lui un tsadik pur et Il le rachète (Moed Katan 25b). Mais à la condition que ce soit comme à Yom Kippour, car la crainte de Yom Kippour est une expiation quand on le respecte, mais celui qui méprise Yom Kippour et le tient pour un jour ordinaire, Yom Kippour ne le rachète pas.
De même si l’on respecte le tsadik, sa mort est un rédemption, mais si l’on méprise le tsadik dans son cœur, sa mort ne rachète pas.

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-> "Hachem parla à Moché, après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°571) enseigne :
Pourquoi la Torah parle-t-elle 2 fois de la mort des deux fils d’Aharon, alors que ce fait a déjà été longuement et explicitement raconté dans la parachat Chémini (10,1) ...

La raison ... est pour montrer combien la mort des tsadikim est importante aux yeux d'Hachem.
Les Sages ont dit (guémara Roch Hachana 18b) qu’elle équivaut à l’incendie du Temple, c’est pourquoi elle est sans cesse évoquée devant Hachem, en particulier quand ils disparaissent en tant que sacrifice et expiation pour les juifs, parce que ceux-ci doivent en tirer la leçon pour toutes les générations ...

C’est pour cela qu’on lit aussi ce passage de la mort des fils d’Aharon à Yom Kippour, pour nous montrer que non seulement la mort des tsadikim est un rachat, mais que l’évocation de leur mort est aussi un rachat pour toutes les générations.
En effet, on ne peut pas se fier uniquement au repentir, car qui peut se porter garant que ce repentir vient vraiment du fond du cœur?
En plus de la sainteté du jour, on s’efforce donc que le peuple entende parler de la mort des tsadikim et les pleure, ainsi il leur sera pardonné.
Et sur quiconque se lamente de la mort des tsadikim, Hachem : "Ta faute a été enlevée et ton péché est expié" (Yéchayahou 6,7).

D’après cela, on comprend également pourquoi ils ont apporté un bouc en expiation et non une autre bête.
En effet, le bouc [Azazel] pour Hachem vient apaiser le Créateur pour qu’Il se souvienne de la mort des tsadikim et que par leur mérite Il pardonne les réchaïm d’Israël qui ont commis des fautes. Et aussi qu’Il pardonne à ceux qui sont considérés comme des tsadikim.
En effet, on sait qu’il n’existe pas de tsadik sur terre qui ne fasse que du bien sans jamais fauter (Kohélet 7,20), et qui sait s’il ne s’appelle pas racha aux yeux de D., bien qu’il soit considéré et se considère lui-même comme un tsadik?
Car Hachem se montre extrêmement exigeant (littéralement : jusqu’à l’épaisseur d’un cheveu, ké’hout asséara) avec ceux qui Lui sont le plus proche (guémara Yébamot 121b).
C’est pourquoi le "bouc" (séïr) vient racheter les fautes qui sont considérées comme telles par ce jugement de "l’épaisseur d’un cheveu (séara)".
Maintenant, on comprend pourquoi il fallait justement des boucs et non des moutons ou d’autres animaux.

Si l’on veut demander pourquoi Sa sagesse a accepté que la mort des tsadikim rachète les bnei Israël, il faut dire qu’en fin de compte, le tsadik quitte ce monde le moment venu, ainsi qu’il est dit : "La fin de l’homme est de mourir" (guémara Béra'hot 17a), et pour que sa mort ne soit pas en vain, la sagesse Divine a décrété qu’elle rachète les juifs.
Or quand les juifs se repentent, c’est par amour, les fautes volontaires deviennent pour eux des mérites, et comme c’est la mort du tsadik qui a provoqué leur repentir, il devient associé aux mérites qui sont apparus pour la communauté d’Israël ...
C’est ce qu’ont dit les Sages (guémara ‘Houlin 90b) : "Les tsadikim sont plus grands dans leur mort que dans leur vie". Cela veut dire que par leur mort, ils méritent que les fautes de toute la communauté d’Israël soient rachetées, en conséquence de quoi tout le monde se repent [par amour] et les fautes délibérées deviennent des mérites, donc les tsadikim ont une part dans cette récompense, et ils continuent à s’élever dans le monde à venir [et ce à chaque fois que l'on se rappelle d'eux!]."

"Après la mort des deux enfants de Aharon" (A'haré mot 16,1)

=> Pourquoi le verset dit-il : "Après la mort des deux enfants de Aharon"? On sait bien que seuls deux de ses enfants sont morts. Le verset aurait donc dû dire : "Après la mort des enfants de Aharon"!

-> Le Zohar explique que l'âme de Nadav et Avihou ont obtenu leur réparation au moment où Pin'has a tué Zimri, qui s'adonnait à la débauche avec Kozbi Bat Tsour, une princesse de Midyan (voir fin de Parachat Balak).
Au moment où Pin'has les tua, il fut pris d'effroi, craignant que Zimri ne le mette à mort. Alors, son âme quitta son corps, du fait de cette peur. Et ce sont les âmes de Nadav et Avihou qui s'unirent pour ne former qu'une, qui s'introduisirent dans le corps de Pin'has pour lui redonner vie. C'est à partir de là que Pin'has devint Cohen et devint l'ange de l'alliance, que l'on connaît aussi sous le nom de Eliyahou hanNavi.

C'est ainsi que le verset dit : "Après la mort des deux enfants de Aharon", car ils moururent en tant que deux enfants d'Aharon. Mais par la suite, leurs âmes se réunirent en une seule âme pour devenir l'âme de Pin'has. Ainsi, certes, en tant que deux âmes, ils moururent, mais pas en tant qu'une.
Cela fait allusion au fait que ces deux âmes seront appelées à s'unir. Et alors, elles reviendront dans le corps de Pin'has pour lui donner vie. [Maguid Mécharim]

Pour faire allusion au fait que cette réparation des âmes de Nadav et Avihou en Pin'has se réalisera au moment où Zimri se débauchera avec une femme impie Midyanite, c'est pourquoi, la paracha précédente (Métsora) s'achève par les mots : "Et pour un homme qui s'accouple avec une femme impure".
Puis, la Torah enchaîne avec notre verset : "Après la mort des deux enfants d'Aharon". Allusion au fait que leurs âmes seront réparées lorsque Zimri se débauchera avec une femme impure, Kozbi Bat Tsour. Lorsque alors, Pin'has les mettra à mort, il recevra les âmes de Nadav et Avihou, ce qui sera pour eux une réparation.
[Zer Zahav]

"Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l'homme accomplira et par lesquels il vivra, Je suis Hachem." (A'haré Mot 18,5)

= "Nous devons accomplir les mitsvot, avec "vie", avec enthousiasme, gardons nous d'en faire des commandements "morts", que nous n'exécutons que par la force de l'habitude.

[Rabbi Ména'hem de Kotsk]

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-> Une personne peut facilement en venir à penser que pendant sa vie elle profitera des plaisirs de ce monde et fera ce qui lui plaira et elle reviendra à la Torah et aux mitsvot dans sa vieillesse, quand elle sentira sa mort venir.

Pour contrer ce raisonnement, le verset dit : "Vous observerez Mes décrets ... et vivra par eux".
La Torah demande à l’homme de vivre avec la Torah, c’est-à-dire de l’accomplir de son vivant, en pleine possession de ses moyens et en pleine vitalité, et non avant de mourir, dans sa vieillesse, quand sa vitalité décline.
[Rabbi Ména'hem de Kotsk]

-> On trouve la même idée dans la paracha suivante : "Devant le vieillard tu te lèveras" (Kédochim 19,32), que le Zohar explique : "Avant la vieillesse tu te lèveras" et te repentira.
Le vrai repentir c’est celui que l’on fait quand on est en pleine force de l’âge et en pleine possession de ses moyens.

[devant le vieillard = il s'agit de toi vieux, moment où de nombreuses tentations deviennent également de plus en plus faibles, et où il sera plus difficile de faire une téchouva aussi belle qu'auparavant par amour pour D. (ex: je pourrais regarder les femmes comme le font tous les autres humains, mais je ne le fais pas pour Toi Hachem!), et non par crainte de la mort se rapprochant nettement au vu du grand âge (ex: je ne regarde pas les femmes certes pour faire Ta volonté, mais surtout parce qu'à l'approche de la fin de ma vie je désire aller au Paradis, ce n'est plus de mon âge ...).
De plus, les mauvaises habitudes d'une vie sont toujours plus difficiles à se débarrasser que celles de quelques années, surtout que plus jeune nous avons toutes les forces et la folie pour réaliser une telle transformation positive de notre être.
[Jeune, le yétser ara nous dit : tu as le temps pour changer : profite!
"Vieillard", il nous dit que c'est trop tard : comment changer tellement de mauvaises habitudes en si peu de temps. Perdu pour perdu : profite!]

La téchouva est acceptée à tout âge, mais en la remettant à plus tard qui sait si l'on sera encore en vie, qui sait si le macchia'h ne sera pas déjà arrivé, qui sait si l'on aura encore les forces nécessaires pour réaliser le : "tu te lèveras".
=> A chaque instant, un juif doit être vivant pour Hachem en observant Sa Volonté, car ultérieurement il pourra être bien trop tard. Nos regrets seront alors pour l'éternité bien plus douloureux que nos efforts temporaires nécessaires pour vivre dans ce monde en tant que juif.]

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-> Lorsqu'un homme accomplit une mitsva, il pourrait entrer dans des sentiments d’amour et d’attachement à Hachem tels que son âme risquerait de se séparer de son corps et de mourir.
Ce verset vient dire que même une telle mort ne doit pas être causée par les mitsvot. Hachem souhaite que l'homme reste sur terre et continue encore à accomplir d’autres mitsvot plutôt que de mourir même de par son attachement puissant en Hachem du fait de son amour de la mitsva.
[le Rabbi de Loubavitch]

-> Au sujet des enfants de Aharon (Nadav et Avihou), il est écrit : "Quand ils s’approchèrent devant Hachem, ils moururent".
Quand on monte à des degrés de sainteté très élevés, il faut savoir ensuite redescendre de là et attirer la sainteté même en bas.
Or, les enfants de Aharon entrèrent dans le Saint des Saints, s’approchèrent d’Hachem, et dans leur extase spirituelle, ils moururent. Ils restèrent dans leur sainteté d’en haut et n’ont pas su redescendre.
Mais ce n’est pas cela la Volonté Divine. De l’intérieur, il faut ensuite descendre à l’extérieur pour y attirer la sainteté. Là est le vrai travail et l’élévation particulièrement attendue du juif.

[Nos tsadikim ont la tête dans le Ciel, et les pieds sur terre.
Certes, ils se sont élevés très haut, mais pour autant ils ne négligent pas les préoccupations du quotidien des autres, ni ce que Hachem attend de nous, même dans nos actions les plus triviales.
Ils sont vivants dans les 2 réalités : spirituelle et matérielle, ne mourant/abandonnant pas l'une des 2 pour se consacrer/vivre uniquement à l'autre!]

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[il est grand de mourir en une fois pour Hachem, mais encore bien davantage de vivre pour Hachem, tuant au quotidien notre moi intérieur que le yétser ara a convaincu de faire autrement!]

"Hachem parla à Moché après la mort des 2 fils d'Aharon" (A'haré Mot 16,1)

=> Pourquoi la Torah mentionne-t-elle la mort de Nadav et Avihou à propos de Yom Kippour?

On peut rapporter les explications suivantes :

1°/ Rachi (A'haré Mot 16,1) commente : "Rabbi Eléazar Ben Azaria a comparé cela à un malade au chevet duquel se rend un médecin. Celui-ci lui dit : ‘Ne mange pas d’aliment froid, et ne te couche pas dans un endroit humide!’ Vient un autre médecin qui lui dit : ‘Ne mange pas d’aliment froid, et ne te couche pas dans un endroit humide, afin que tu ne meures pas comme est mort Untel!’ Le second l’a mis plus efficacement en garde que le premier. C’est pourquoi il est écrit: ‘après la mort des deux fils de Aharon’."
Ainsi, fallait-il signifier à Aharon "qu’Il ne peut entrer à toute heure dans le sanctuaire" = dans le "Saint des Saints", un autre jour que Yom Kippour – ... "afin de ne pas mourir", comme sont morts ses deux fils.

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2°/ C’est parce que "la mort des Justes possède un pouvoir expiatoire tout comme le service de Yom Kippour" (Yérouchalmi Yoma 2a - Vayikra Rabba 20).
Ce pouvoir repose sur le fait que la disparition des Justes suscite le recueillement et la Téchouva. [Anaf Yossef]

C’est en ce sens que le Zohar précise : "Quiconque verse des larmes lorsqu’on lit dans la Torah (le matin de Yom Kippour) la mort des enfants d’Aharon, est assuré de ne pas voir mourir ses enfants de son vivant".

=> Comment comprendre cette idée qu’un Juste meurt pour expier les pêchers des autres? N’est-ce-pas une forme de sacrifice humain, rejeté totalement par le judaïsme?
Selon un midrach (Bamidbar Rabba 8,4), à la mort du roi Chaoul, Hachem fut rempli de pitié pour les Bné Israël et mit fin à la sècheresse qui régnait dans le Pays, après avoir vu les grands honneurs rendus au défunt par le Peuple au passage du cercueil dans les différentes villes.
On peut donc en conclure que ce n’est pas la mort du Juste en elle-même qui expie les pêchés, mais les marques de deuil à son égard.

Cependant, la question subsiste : comment cet acte de générosité suffit-il à obtenir le pardon, qui requiert normalement la téchouva?
En fait, explique le Chlah haKadoch, la mort bouleversante d’un Tsadik crée chez le Peuple un choc salutaire. Ainsi, face à la fragilité de l’existence humaine, ils en viennent à réfléchir sur le but de leur présence ici-bas, à améliorer leur conduite et à faire Téchouva.

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3°/ Yom Kippour est un jour où chaque juif "se rapproche de D." au point d’être, ce jour-là, à l’image des anges.
Néanmoins, cette expérience ne doit pas se suffire à elle-même. Il faut, en outre, se concentrer sur ce qui arrive après. La manière dont nous nous sommes rapprochés de D. doit influer sur les jours et les semaines qui suivent.
Les plus profondes aspirations de notre âme et les moments spirituels les plus élevés de notre expérience religieuse doivent être rattachés aux réalités de notre existence matérielle.

En faisant la fusion entre notre réalité matérielle et notre réalité spirituelle, nous raffinons le monde, l’imprégnons de sainteté et le transformons en résidence pour la Présence Divine (dira béta’htonim).
C’est la raison pour laquelle la Torah juxtapose le Service de Yom Kippour au rappel de la mort des enfants d’Aharon, dont la faute, comme l’explique le Ohr Ha’haïm (sur A'haré Mot 16,1), était de s’être "rapproché trop près" d’Hachem, cherchant par amour pour l’Eternel le "Baiser de D.", leur procurant certes, leur mort physique, mais surtout une adhésion parfaite au divin.
Cette expérience des enfants d’Aharon rappelle (sans commune mesure) celle que nous vivons le jour de Kippour dont la finalité est "le Jour d’après" = faire de ce monde physique une Demeure pour Hachem.
[Likouté Si’hot]

"Le bouc portera sur lui tous leurs crimes" ( paracha A'haré Moth 16,22).

Un jour, pendant la sombre période des pogroms et des persécutions sous le régime tsariste, le 'Hafets 'Haïm leva les yeux vers le ciel et dit en pleurant :

"A l'époque du Temple, les péchés d'Israël étaient pardonnés grâce au bouc émissaire.
Depuis la destruction du Temple, nous n'avons plus de bouc émissaire, mais nous sommes en butte à des persécutions et des malheurs qui se renouvellent chaque jour.
Comment être un bon juif, comment pouvons-nous Te servir de tout cœur dans la détresse et dans de telles souffrances?

Non, Maître du monde, les juifs ne sont pas coupables!"

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Il est à noter que le 'Hafets 'Haïm a dit en 1930, au cours d'une entrevue avec un futur rabbin américain (de Baltimore) : "12 millions, c'est un jeu d'enfant. Dans une dizaine d'années, cela sera encore pire!"

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Quand les persécutions des nations recommencèrent après la 1ere guerre mondiale, le 'Hafets 'Haïm adressa cet avertissement :

"Le midrach raconte qu'après le décret de Pharaon : "Vous ne fournirez plus de la paille au peuple" (Chémot 5,7), les Égyptiens chassaient et frappaient les hébreux qui venaient leur demander de la paille.
D. savait pertinemment qu'Il allait finir par noyer les Égyptiens dans la mer, et il était nécessaire que ces mêmes Égyptiens montrent leur véritable visage pour qu'ils ne puissent pas dire : "Nous ne sommes pas coupables! Nous ne sommes pas responsables des meurtres et des persécutions des Hébreux" car, en vérité, ils y ont tous participé.

[Le 'Hafets 'Haïm de conclure : ] Bientôt, nos ennemis devront répondre des mauvais traitements infligés aux juifs.
Pour qu'ils ne puissent pas en rejeter la responsabilité sur les autorités du pays, D. a accordé à chaque peuple un régime autonome et démocratique, où les dirigeants de chaque pays peuvent être choisis et élus en toute liberté.

Dès lors, la responsabilité retombe sur l'ensemble de la nation et personne ne pourra se disculper au jour du jugement."