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Lachon ara

+ Lachon ara :

-> En réfléchissant, on s’aperçoit que la pratique des mitsvot de juger autrui favorablement et de garder sa langue dépend de la pratique de la mitsva positive : "Aime ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
En effet, si l’on aime véritablement le prochain, on ne dira certainement pas du lachon ara sur lui, et on cherchera de toutes ses forces à le justifier.
On se représentera que si l’on avait fait soi-même quelque chose de mal, que des gens aillent le raconter, et qu’on se connaisse une excuse, ce n’était pas exprès ou toute autre raison, combien on désirerait qu’il se trouve quelqu’un qui nous justifie, pour ne pas être tellement humilié!
C’est tout à fait de cette façon qu’il faut se comporter avec autrui.
['Hafets 'Haïm - Chmirat haLachon - Chaar haTévouna chap.5]

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-> Dans le Pirké de Rabbi Eliezer, nous trouvons ces mots du testament qu’il adressa à son fils Horkenos : "Mon fils! Ne prends pas place parmi les gens qui médisent de leur prochain, car lorsque leurs paroles arrivent en haut, elles sont écrites dans le Livre et tous ceux qui se trouvent présents y sont inscrits sous le nom de membres d’un clan de méchants (racha) et de médisants."

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-> "Tu n’iras pas colporter le mal dans ton peuple" (Kédochim 19,16)

Le Zohar (Nasso 121b) enseigne :
Rabbi Abba a dit : lorsque les gens dorment, goûtent à la mort [le sommeil étant 1/60e de la mort] et que l’âme s’élève au ciel, elle se tient là où elle se tient, on l’examine sur ses actions de la journée et on les écrit dans un registre.
Pourquoi les écrit-on dans un registre ?
Parce que l’âme monte et témoigne des actions de l’homme et de chaque parole qui sort de sa bouche.
Lorsque la parole qui est sortie de sa bouche est correcte, comme des paroles de sainteté, d’étude de la Torah ou de prière, elle monte et se tient là où elle se tient jusqu’à ce qu’arrive la nuit, alors l’âme monte, saisit cette parole et l’introduit devant le Roi [Hachem].
Mais quand elle n’est pas correcte et fait partie des paroles interdites, comme le lachon ara, elle monte là où elle monte, et alors elle est inscrite comme une accusation pour l’homme.

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-> Le ‘Hafets ‘Haïm a dit : "On s’adresse à moi avec des questions dans tous les domaines de la Torah, même des choses qu’il est très simple de permettre, ou des sujets dans lesquels il y a diverses raisons de se montrer sévère, et c’est seulement dans le domaine du lachon ara qu’on ne vient pas encore me poser de questions.
Je ne comprends pas pourquoi on ne vient pas me demander s’il est permis ou interdit de dire telle chose, et j’écrirais une longue réponse avec des sources tirées des versets jusqu’à ce qu’il soit clair si la chose est permise ou non".

[notre yétser ara fait tout pour que l'on minimise cette faute si grave (ça va, c'est que des paroles!)]

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-> "Ainsi vous bénirez les enfants d'Israël" (Nasso 7,23)

Rachi explique que la bénédiction (des Cohanim) doit se faire "en langue sainte", c'est à dire en Hébreu.

Mais d'après le Tiferet Chelomo cela suggère aussi que pour qu'une bénédiction ait de l'effet, il faut sanctifier sa langue. Une bénédiction qui sort d'une bouche qui prononce des paroles interdites (médisance, mensonge, moqueries, ...), n'aura pas tant d'effet. Mais celui qui sanctifie sa langue pour ne prononcer que des paroles permises ou même sacrées (étude de Torah, prière, bienveillance...), alors Hachem valorisera sa parole, et ses bénédictions auront une grande force.
Pour avoir le plus d'effet, la bénédiction doit donc provenir d'une "langue sainte".

[ainsi plus nous utilisons notre bouche pour dire du lachon ara, plus nous réduisons notre force de prière!]

"Juge ton semblable équitablement" (Kédochim 19,15)

-> Nos Sages ont dit : "Juge ton prochain favorablement" (Chevouot 30b).

Rabbi Yéhochoua Leib Diskin enseigne :
Apparemment, comment pouvons-nous nous mentir intérieurement en jugeant les gens favorablement dans tous les cas, même si nos yeux voient qu’ils ont fait le contraire? Quel est donc le sens de cette mitsva?

C’est que les Sages ont dit (au début de la guémara Taanit) : "Celui qui est insolent finit par tomber dans la faute" = Cela signifie que la honte sert de frein et d’obstacle à la faute. Une fois qu’on a franchi les barrières de la pudeur et de la honte, il n’y a plus rien qui nous empêche de transgresser, ainsi qu’il est dit : "C’est un bon signe pour l’homme d’être réservé, il ne fautera pas rapidement".
Il en va de même de l’influence sur les autres. Le premier qui faute brise totalement la barrière de la honte.
Celui qui vient ensuite n’a déjà plus besoin de beaucoup d’insolence comme lui pour fauter, et le troisième encore moins, une fois que la barrière a été brisée devant eux.

C’est la raison de la gravité de la faute de la profanation du Nom de Hachem. Celui qui faute en public affaiblit l’intensité de la crainte et de la honte qui ont été gravées en l’homme en ce qui concerne les fautes, et il pousse donc les autres à les commettre.
=> A présent, on comprend que le conseil que nous ont donné les Sages de juger favorablement a nous-mêmes pour but, afin qu’il n’y ait pas dans notre cœur de possibilité de briser la barrière de la honte. En effet, une fois que nous serons certains que tout le monde est tsadik, comment oserions-nous nous lever les premiers pour fauter?
Alors que si l’homme essaie de trouver des reproches à faire à chacun, alors quand viendra un moment de faiblesse, il risque davantage de trébucher.

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-> "Juge tout homme selon le bénéfice du doute" (Pirké Avot 1,6)

Le Sfat Emet commente :
Littéralement, il est écrit "tout l’homme" = on en déduit notre obligation de considérer le tableau complet d’une personne avant de la juger. Il s’agit de remonter jusqu’aux racines de son enfance, de se pencher en profondeur sur les replis cachés de son âme, d’enquêter sur ses problèmes personnels, ses compétences et sa situation pécuniaire, de se renseigner s’il a la vie facile ou non.
Seulement après avoir trouvé la réponse à toutes ces questions, on sera en droit de le juger. Car, comment savoir de manière instantanée ce qu’il est en train de vivre?

Le jugement d’autrui est une affaire si complexe qu’il est préférable d’entraîner notre esprit à juger positivement, serait-ce d’une manière tirée par les cheveux. Même si, a priori, il n’y a aucune logique de justifier sa conduite, nous sommes tenus de réfléchir de manière tordue, d’orienter nos pensées vers les probabilités les plus irréelles, de trouver des justifications même absurdes à sa conduite, expliquant qu’il ait pu agir comme il l’a fait.

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

=> Apparemment, quel rapport y a-t-il entre la fin du verset, "Je suis Hachem", et le début?

-> Rabbi ‘Haïm Vital, élève du Arizal, explique :
"Quand 2 personnes s’aiment sincèrement, Hachem souhaite leur proximité et fait reposer Sa Présence Divine entre eux.
On en trouve une allusion dans le mot ahava (amour), qui a la valeur numérique de 13 ; lorsqu’il y a un amour réciproque, cela fait 2 fois ahava, ce qui a la valeur numérique de 26, qui est également la valeur numérique du Tétragramme (יהוה).

C’est ce qui est dit ici : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = quand tu arriveras à un niveau d’amour du prochain dénué de toute arrière-pensée, tu éveilleras également chez lui un amour intègre envers toi, et le résultat de ce double amour est "Je suis Hachem", D. fera reposer Sa Présence Divine (chékhina) entre vous".

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-> Le Arizal enseigne que chaque matin, avant la prière, on doit dire : "Je suis prêt à réaliser la mitsva d'aimer mon prochain". Cet engagement contribue à éveiller la Miséricorde Divine pour que la prière soit acceptée.
=> Mais pourquoi faut-il le dire verbalement. Puisque cette parole ne fait pas partie de la prière à proprement parler, mais n'est qu'une préparation, il aurait pu suffire de se préparer mentalement à aimer son prochain.

-> Le Rabbi de Loubavitch explique qu'en fait, au niveau des âmes, tous les juifs sont liés. En effet, toutes les âmes n'en forment en fait qu'une seule. C'est seulement au niveau des corps que s'effectue la division.
Ainsi, du côté de l'âme réside un amour total entre l'un et l'autre, car on ne forme qu'une seul entité. C'est le corps qui crée le manque d'amour, du fait de ses désirs et attraits physiques. C'est quand un homme veut satisfaire une volonté physique et que l'autre le freine qu'il peut en venir à le détester.
C'est pourquoi, il n'est pas suffisant de se préparer uniquement mentalement à aimer tous les juifs, car la pensée émane de l'âme, et à ce niveau, l'amour est déjà présent.
C'est pourquoi, il est nécessaire de formuler verbalement cet engagement, pour que le corps aussi exprime cette décision d'aimer les autres. Car c'est au niveau du corps uniquement que le manque d'amour peut s'installer. C'est donc le corps qui doit s'engager à aimer les autres. Il est donc nécessaire de s'y engager tout d'abord par la parole, pour faire participer le corps.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

L’Admour de Rozhin souligne que la fraternité et l’amour d’autrui sont des valeurs si fondamentales que, lorsque 2 juifs s’aiment sincèrement et sont prêts à tout faire l’un pour l’autre, D. dit "Je suis Hachem", autrement dit Il exprime Sa volonté de s’associer à leur amitié.

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-> "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem"

-> Les 'hassidim du Baal haTanya lui demandèrent si c'était l'amour d'Hachem qui était plus grande, ou bien l'amour d'Israël. Il répondit que le verset atteste : "Je vous aime, dit Hachem".
Ainsi, l'amour d'un juif est encore plus grand, car quand on aime son prochain, on aime ce qu'aime celui qu'on aime. Cela atteste donc de la puissance de son amour d'Hachem au point d'aimer ceux qu'Hachem aime, c'est-à-dire chaque juif, même si on pourrait éprouver de la rancoeur personnelle envers lui.

Cela nous permet de comprendre comment on peut aimer chaque juif, même un impie et un méchant. Car en fait, quand on aime Hachem, et que l'on sait qu'Hachem aime chaque Juif, on en vient soi-même aussi à aimer chacun. Or, Hachem aime effectivement chaque Juif, même les impies.
Comme le disait rabbi Shlomo de Karlin : "Je me souhaite d'arriver à aimer le plus grand Juste (tsadik), comme Hachem aime le pire des impies (réchaïm)".
C'est cela que dit le verset : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" = c'est-à-dire, puisque Moi Hachem J'aime chacun, et même les impies (réchaïm), toi aussi Je te demande d'aimer chacun, même le pire des juifs, et même celui pour qui tu pourrais avoir de l'animosité, par amour pour Moi.

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+ "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Le ‘Hazon Ich écrit dans ses commentaires sur le Rambam (Hilkhot Déot) : La mitsva d’aimer son prochain comme soi-même s’applique aussi envers les juifs qui commettent des fautes, car eux aussi font partie du concept de "ton prochain".
En effet, les Sages nous ont enseigné dans la guémara (Sanhédrin 52b) que même un méchant (racha) qui est passible de mort par le tribunal, on lui choisit une mort douce et sans douleur, à cause de la mitsva "tu aimeras ton prochain comme toi-même".
L’enseignement selon lequel c’est une mitsva de haïr le pécheur (guémara Pessa’him 100b) concerne uniquement celui à qui l’on a fait des remontrances comme il convient. Or la guémara (Arakhin 16b) dit au nom de Rabbi Eliezer ben Azaria : "Cela m’étonnerait qu’il y ait quelqu’un dans cette génération qui soit capable de faire des remontrances correctement".
Par conséquent, quiconque commet une faute rentre dans la catégorie de celui à qui l’on n’a pas fait de remontrances, c’est pour quoi il est considéré comme contraint, et c’est une mitsva de l’aimer.
C’est ainsi qu’a statué le Rambam (Hilkhot Déot 6,3) : c’est une mitsva pour tout le monde d’aimer chaque juif comme son propre corps, et il faut par conséquent respecter son honneur et veiller à son argent, de la même façon qu’on veille à son propre argent et à son propre honneur. Quiconque se réjouit de l’humiliation d’autrui n’a pas de part au monde à venir!

"Vous observerez Mes statuts et Mes lois que l’homme accomplit et par lesquels il vit" (Kédochim 18,5)

-> Rabbi ‘Haïm de Volozhin enseigne :
"par lesquels (bahem) il vit" est à lire textuellement : "dans lesquels", à l’intérieur desquels.
En effet, dès qu’il vient à l’esprit de quelqu’un de faire une mitsva, cela fait tout de suite une impression au Ciel, d’où descend pour lui une émanation de lumière et de sainteté, qui l’entoure et l’aide à accomplir effectivement la mitsva.
C’est ce qu’ont voulu dire les Sages par l’enseignement selon lequel "Celui qui veut se purifier, on l’aide".

De même, une fois qu’il a fini la mitsva, la même lumière de sainteté augmente et se renforce de nouveau, le poussant à accomplir d’autres mitsvot.
Comme le disent nos Sages : "une mitsva en entraîne une autre".
En effet, comme il est entouré de sainteté d’en haut, il s’abrite à l’ombre de la Présence Divine qui le protège du mauvais penchant, lequel n’a plus aucun pouvoir sur lui.
Et celui qui prend à cœur d’y réfléchir au moment où il accomplit la mitsva sentira dans son âme comment il est entouré et revêtu de cette sainteté, et le désir d’accomplir la volonté de son Créateur se renouvellera en lui.

"Que l’homme fait et dans lesquels il vit" = car étant donné qu’à ce moment-là il est entouré de la sainteté de la mitsva elle-même, il vit vraiment à l’intérieur de la mitsva, et c’est une atmosphère de gan Eden dans laquelle il mérite de se trouver dès ce monde-ci.

"Chacun craindra son père et sa mère, et vous observerez Mes Shabbat" (Kédochim 19,3)

-> Le ‘Hida enseigne que nom du Arizal :
Il y a 2 sujets juxtaposés dans le verset : "Chacun craindra son père et sa mère – et vous observerez Mes Shabbat", la mitsva de respecter ses parents et l’observance du Shabbat.
Cela vient nous enseigner que celui qui mérite d’observer le Shabbat comme il convient et de donner des explications de la Torah le jour du Shabbat, fait un grand honneur à son père dans le monde à venir.

C’est le sens direct de la juxtaposition des 2 mitsvot du respect des parents et de l’observance du Shabbat : dire en allusion que celui qui étudie et donne des explications le jour du Shabbat, c’est un respect envers son père dans le monde à Venir [éternel] qui est entièrement bon.

"Lorsque 2 juifs se rapprochent dans un amour et une attention réciproques, alors la Présence Divine descend sur eux.
Lorsque "Tu aimeras ton prochain comme toi-même ..." alors "... Je suis Hachem [Je me joins à eux]" (Kédochim 19,18)"
[rabbi Ména’hem Mendel de Kossov]

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-> Si un juif aime l’autre, alors Hachem dit : "Je suis le 3e!"
[rabbi Avraham de Slonim - Kédochim 19,18]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."

-> Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.

Le Chémen Roch (Vayéchev) explique que chaque juif a le devoir d’aimer son prochain comme lui-même.
Chaque juif ayant sa lettre dans le Séfer Torah, si malheureusement, un juif n’aime pas son prochain, il se trouve qu’il efface une lettre de la Torah et rend tout le Séfer Torah inapte.

[d’une certaine façon notre Torah (personnelle) ne peut être cashère tant que nous n’aimons pas notre prochain!]

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-> "La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
[Rav ‘Haïm de Volozhine – Néfech ha’Haïm 4,11]

-> Il existe 600 000 sources d’âmes pour les juifs. Or la racine des âmes juives est la Torah. Par conséquent, il existe 600 000 interprétations pour chaque verset.
Dans le futur, chaque juif lira la Torah en la comprenant selon l’interprétation par laquelle son âme a été créée.
[Méam Loez – Yitro 20,1]

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-> b'h, également : http://todahm.com/2020/09/21/15116

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-> Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."

=> Pourquoi Rabbi Akiva a-t-il ajouté "dans la Torah"?

Rabbi Na'hman de Breslev explique que Rabbi Akiva vient nous enseigner que l’homme a le devoir d’aimer son prochain non seulement dans le domaine matériel, mais que l’essentiel de l’amour est "dans la Torah", lui enseigner la Torah, le moussar et la pure crainte du Ciel.

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-> Le Ben Ich ’Haï affirme que malgré la place prépondérante qu’elle occupe dans la Torah, une grande partie de cette mitsva (’aimer son prochain comme soi-même) est négligée par plusieurs personnes. Selon lui, bien que beaucoup de gens aient conscience qu’elle exige une sollicitude vis-à-vis du bien-être physique du prochain, ils réalisent moins l’obligation qu’elle impose sur le plan spirituel.
Il ajoute que lorsque l’on aide son ami dans la spiritualité, on accomplit la mitsva de façon bien plus parfaite que quand on lui prodigue un bienfait dans la matérialité.

Le Ben Ich ’Haï explique (Péniné Ben Ich ’Haï - Parachat Kédochim) :
"Lorsque l’on soutient l’autre physiquement, on exprime notre préoccupation pour son corps. Mais l’essence de la personne provient du côté divin qui est en elle, de son âme, qui ne tire aucun profit de la matérialité.
Par contre, si l’on réprimande son ami et qu’on l’empêche par là de transgresser les mitsvot d’Hachem, on manifeste un souci pour son âme et l’on montre que notre amour pour son bien-être spirituel est bien plus grand que celui porté sur son aise matérielle."
=> Le Ben Ich ‘Haï nous enseigne donc que pour accomplir au mieux la mitsva d’aimer son prochain, on ne peut pas limiter sa gentillesse à la matérialité, mais il faut s’efforcer de l’aider encore plus dans la spiritualité.

-> Dans le même ordre d’idées, le Or’hot Tsadikim (Chaar Nédivout) nous précise qu’il y a 3 sortes de dons : l’apport d’argent, l’assistance physique (don de soi) et la transmission du savoir.
Il détaille ces 3 formes, puis termine le chapitre en se focalisant sur le fait d’enseigner la Torah aux autres.
Il écrit : "Il faut être particulièrement généreux en ce qui concerne les connaissances en Torah ; instruire autrui et rapprocher son cœur du Ciel. C’est le meilleur don : lui permettre l’accès au Monde Futur."

-> Il existe plusieurs façons d’aider les autres dans ce domaine. Le Ben Ich ’Haï évoque la réprimande, mais dans la génération présente, il est très difficile de faire un reproche correctement, sans causer de tort.
On peut, en prenant moins de risques, partager sa Torah avec les autres. D’ailleurs, nos Sages affirment à diverses reprises que l’enseignement de la Torah est un objectif prioritaire ; la guémara (Roch Hachana 23b) fait savoir que celui qui apprend et qui n’enseigne pas ressemble à un myrte dans le désert.
Le Maharal (Hidouché Haggadot 23b) explique que le myrte est l’arbre le plus parfumé ; il fut créé pour que les gens profitent de son odeur agréable. Un myrte dans le désert ne réalise pas son objectif puisque personne ne jouit de lui. De même, la Torah est là pour être transmise et celui qui y renonce ne réalise pas son but sur terre.

La michna dans Pirké Avot (2,9) déclare : "Si tu as appris beaucoup de Torah, ne t’enorgueillis pas (Al Ta’hzik Tova Léastmékha), parce que c’est pour cela que tu as été créé."
D’après son sens simple, on comprend de cette michna qu’il ne faut pas se sentir fier de ses réalisations dans l’étude de la Torah parce que c’est le but de la vie.
Cependant, plusieurs commentateurs proposent une interprétation différente et comprennent les mots de la michna au sens littéral. Ils pensent que si quelqu’un a appris beaucoup de Torah, il ne doit pas garder ce bien pour lui-même, mais en faire profiter les autres et l’enseigner. Pourquoi?
Parce que son objectif sur terre est d’apprendre et d’enseigner.
[Rav Yehonathan Gefen]

[issu du divré Torah : http://todahm.com/2020/03/23/12808-2 ]

"Le niveau de proximité d'une personne avec Hachem dans le monde à Venir est déterminé par la quantité de kédoucha (sainteté) que son âme a pu absorber en réalisant les mitsvot dans ce monde."

['Hafets 'Haïm - Torah Ohr - chap.7]

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-> Le Méam Loez (Kédochim 19,2 - "Soyez saints") enseigne :
Bien que notre corps soit fait de chair et de sang, chaque fois que qu'il accomplit un commandement, il atteint un degré de sainteté plus élevé.

Dans la 3e partie du Shéma nous disons : "afin que vous vous souveniez de tous Mes commandements, que vous les accomplissiez et que vous soyez saints pour votre D." (Bamidbar 15,40) = l'observance des mitsvot permet d'atteindre la sainteté.

C'est la raison pour laquelle notre corps renferme 248 membres qui correspondent aux 248 commandements positifs de la Torah.
Les commandements permettent à chaque membre de gagner en sainteté.

Avant d'accomplir certains préceptes, nous récitons une bénédiction qui commence par : "qui nous a sanctifiés par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Nous louons Hachem de rendre notre corps saint grâce à Ses commandements (mitsvot).

Chaque commandement créé un vêtement de lumière dont l'âme se revêtira au monde futur.

[...]

Lorsqu'un homme faute, un esprit impur s'attache à lui. Une marque spirituelle apparaît sur son visage.
Voyant cette marque, les anges le maudissent et s'exclament : "Écartez-vous de cet homme qui a enfreint les commandements de la Torah! Malheur à lui et malheur à son âme! Il n'a pas de part en le D. d'Israël ni de part au monde futur s'il ne se repent pas".
En effet, tant que l'homme ne s'amende pas, ce signe spirituel ne quitte pas son visage.

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-> Quiconque commet une faute ajoute un œil au Satan.
La Torah recommande de ne pas pécher pour ne pas accroître le nombre de yeux du Satan.
En réalité, le Satan est aveugle. C'est pourquoi il est appelé Samael (סמאל), nom dont les lettres forment le mot : "lassouma", qui veut dire "à l'aveugle".

Le Satan a aussi le rôle d'ange de la mort. A la mort d'un homme, cet ange aux multiples yeux apparaît et dit à l'agonisant : "Souviens-toi de telle faute que tu as commise! Tu crois peut-être qu'aucun œil ne l'a vue, mais voici l’œil créé par ta faute!"
Ensuite, il couvre les yeux de sa victime et prend son âme.
[Méam Loez - Kédochim 19,26]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

b'h, Nous allons voir 3 explications rapportées par le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou).

-> 1°/ Bannir la jalousie :

Le Ramban (Vayikra 19,17) explique que l'expression : "comme toi-même" n'est pas à prendre au pied de la lettre.
En effet, la nature humaine est incapable de suivre une telle ligne de conduite.
De plus, la règle veut que "ta vie passe" avant celle de ton prochain".
Il est donc impensable que la Torah exige d'accorder à autrui la même importance qu'à soi-même.

=> Selon le Ramban, "aimer autrui comme soi-même" signifie : effacer de son cœur tout soupçon de jalousie, au point de vouloir pour autrui tout le bien que l'on aimerait avoir soi-même.

En effet : "il arrive parfois qu'un homme aime son prochain dans certains domaines bien spécifiques, par exemple s'il lui souhaite la richesse mais non la sagesse ...
Il souhaitera posséder toujours davantage que son prochain dans chaque domaine spécifique

C'est pourquoi la Torah nous ordonne de ne pas laisser cette jalousie malsaine résider dans nos cœurs.
Au contraire, on souhaitera à l'autre tout le bien que l'on aimerait avoir soi-même, sans restriction.
C'est pourquoi, il est dit au sujet de Yonathan qu'il "aimait David comme lui-même", c'est-à-dire qu'il avait effacé de son cœur toute trace de jalousie, au point de lui annoncer qu'il "régnerait sur Israël". "

=> Cette mitsva traite d'une réalité bien humaine, selon laquelle chaque individu se considère comme unique, et aspire à se découvrir une qualité, une valeur ou même une toute petite disposition par laquelle il se distinguera des autres.

La Torah nous signifie que ce sentiment n'est que basse jalousie, car à l'origine de cette attitude, il y a seulement l'illusion de pouvoir se targuer d'être supérieur à autrui.
C'est pourquoi la Torah, nous impose de souhaiter à l'autre tout ce qu'on se souhaite à soi-même, en ayant conscience que cela n'ôtera rien à notre valeur propre.

[quoi que puisse avoir mon prochain, cela ne viendra jamais réduire ce que j'aurai pu avoir, car Hachem n'a pas de limitation]

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-> Le Rambam, sur cette jalousie qui vient limiter l'amour que l'on porte à autrui, n’entend pas qu’il faut aimer le corps de l’autre vraiment comme le sien, ce qui est impossible du fait que l’on ne ressent pas la douleur ou la jouissance physique d’autrui comme la sienne, individuelle. Le but est en fait de ne pas envier le bien dont l’autre jouit, et de ne pas vouloir qu’il soit limité ou ne dépasse pas le nôtre, de même que l’on ne fixe pas de limite au bien que l’on voudrait recevoir à titre personnel ...

Du fait de son aspect matériel, l’homme a tendance à penser que le monde entier lui appartient et, de ce fait, lorsqu’il voit ce que l’autre a, il a l’impression qu’il lui a pris quelque chose et en éprouve dépit et jalousie.
[d'après le rav David Pinto - La voie à Suivre n°1020]

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-> 2°/ "Comme toi-même" véritablement :

Le rav Eliyaou Dessler enseigne :
Une personne qui prodigue le bien de toute son âme s'unit à son prochain au point de ne faire plus qu'un avec lui, et de ne plus pouvoir éprouver la moindre rancœur envers quiconque.

Lorsqu'on comprend que les membres du peuple juif sont comme les différents organes d'un même corps (*), les torts infligés par autrui ne sont plus le fait d'une autre personne, mais de soi-même.
Or, peut-on concevoir de se venger soi-même?
=> A cet égard, aimer autrui "comme soi-même" doit se prendre au sens premier!

(*) : "Si, en découpant de la viande avec une main, on se blesse l'autre main, en viendrait-on pour autant à se venger de la 1ere main?"
[Le peuple juif forme une seule entité, et se venger d'autrui revient à se venger de soi-même.]
[guémara Yérouchalmi Nédarim 9,4 ]

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-> 3°/ De l'amour de D. à l'amour des hommes :

- "Lorsqu'un homme aime son prochain, qui est créé à l'image de Hachem, c'est en fait D. Lui-même qu'il aime et honore"
[Rekanati - Kédochim]

A l'inverse, en agissant contre son prochain, "sache que tu offenses : l'image divine par laquelle l'homme fut façonné". (midrach Béréchit rabba 24).

=> Cet amour du prochain émane ainsi de l'attachement au Créateur, quand un homme se soumet entièrement à Hachem, il ressent également une soumission envers son prochain.
Plus notre soumission à D. s'intensifie, plus nous avons envie d'augmenter nos signes d'amour envers notre prochain, car celui-ci renferme en lui l'image de Hachem.

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-> "Rabbi Akiva disait : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18) : ceci est un grand principe de la Torah."
[midrach Béréchit rabba 24,8]

-> Dans l’ouvrage Yessod Tsadik, il est rapporté qu’une fois, Rabbi Chlomké de Zwil s’adressa à son bedeau, Rabbi Eliahou Roté, pour l’interroger sur le sens des paroles de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même : c’est un grand principe de la Torah". Si ce Sage le décrit comme "un grand principe", il sous-entend qu’il existe aussi un "petit principe" ; quel est-il?

Rabbi Eliahou resta silencieux, dans l’attente de la réponse de son maître.
Celui-ci poursuivit alors : "Par exemple, si tu entends qu’un vendeur d’étroguim a gagné un immense bénéfice, le petit principe t’enjoint de ne pas être jaloux de sa réussite, car “ce que tu n’aimes pas qu’on te fasse, ne le fais pas à autrui” (Chabbat 31), tandis que le grand principe te demande non seulement de ne pas en éprouver de la peine, mais en plus de te réjouir comme si tu avais toi-même gagné cet argent. C’est ce que signifie aimer son prochain comme soi-même."

"Lorsque vous viendrez dans le pays et que vous planterez tout arbre comestible, vous considérez ses fruits comme interdits ; 3 ans ils vous seront interdits, ce ne sera pas mangé. Et la 4e année, tous ses fruits seront consacrés à la louange de Hachem. Et la 5e année, vous mangerez ses fruits" (Kédochim 19,23-25)

-> Durant les 3 premières années suivant la plantation d'un arbre, ses fruits sont interdits à tout usage.
La 4e année, ces fruits sont saints et doivent être consommés à Jérusalem.

-> Le Ramban donne une raison à cette interdiction.
Les 1ers fruits d'un arbre devraient être destinés à louer D. et à Le remercier.
Or, pendant les 3 premières années un nouvel arbre n'est pas suffisamment développé pour produire des fruits sains et ayant un goût d'une qualité supérieure.
La Torah nous ordonne donc d'attendre la 4e année pour pouvoir manger à Jérusalem des fruits ayant le meilleur goût, succulent et d'une belle apparence.
[meilleurs ils sont, mieux nous pouvons en venir à remercier D.]

-> Le midrach (Bamidbar rabba 10,1) fait remarquer que le verset qui suit cette mitsva de la Orla, est : "Vous ne mangerez pas sur le sang" (Kédochim 19,26), dont Rachi commente : c'est l'interdiction de consommer de la chair des offrandes avant aspersion du sang.

Le midrach explique que la mitsva de Orla a pour objectif de nous enseigner que la patience est une qualité très précieuse.

La nature humaine est telle que nous recherchons à avoir des résultats rapidement, voir immédiatement. Ainsi, après avoir abattu un animal, de nombreuses personnes désirent manger la viande tout de suite.
Pour nous aider à surmonter cette tendance naturelle, Hachem nous ordonne d'attendre jusqu'à ce que tout le sang en soit vidé.

La Torah renforce cette leçon en juxtaposant la mitsva de la Orla, qui nécessite d'attendre 3 années entières avant de pouvoir consommer les fruits d'un nouvelle arbre, avec l'interdiction de manger "sur le sang".

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-> Hachem nous a ordonné de ne pas manger les fruits d'un arbre au cours des 3 années suivant sa plantation parce qu'un esprit impur repose sur l'arbre.
Quiconque mange de son fruit se nourrit de cet esprit.

Après 3 ans, un esprit repose sur l'arbre. En effet, la Torah dit : "La 4e année, tous ses fruits seront saint, destinés à susciter la louange à Hachem" = la 4e année, lorsque l'esprit saint repose sur l'arbre, tous les fruits qui poussent sont considérés comme saints.
[Méam Loez - Kédochim 19,24-25]

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-> "De tout arbre du jardin, tu pourras manger ; mais de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras pas" (Béréchit 2,16-17)

Rabbi Yissa'har Frand fait remarquer qu'il y a une apparente contradiction : d'un côté Adam a le droit de manger de tout arbre, mais cependant un arbre lui est interdit. Comment comprendre cela?

Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,26) explique que Adam avait en réalité l'autorisation de manger de l'Arbre de la Connaissance, mais il y avait une condition : il devait attendre jusqu'à Shabbath.
En réalité, si Adam avait attendu, il aurait fait le Kiddouch sur le vin provenant des raisins de l'Arbre de la Connaissance.

=> Ainsi, la faute d'Adam n'est pas d'avoir mangé d'un fruit par nature interdit, mais plutôt de ne pas avoir attendu le bon moment avant de pouvoir le consommer.
Les conséquences d'une telle erreur d'impatience furent énorme, et nous en payons le prix même de nos jours!!

Selon la guémara (Sanhédrin 38b), Adam a reçu l'interdiction de manger de l'Arbre de la Connaissance le 6e jour de la Création (vendredi) à la 9e heure, et à la 10e heure il a fauté.

Un des élèves du Arizal enseigne que si une fois reçu l'ordre il aurait attendu pendant 3 heures, il aurait alors eu la permission pour manger le fruit, mais à la place il n'a pas attendu et l'a mangé au bout de 1 heure.

Pour corriger la faute d'Adam d'avoir échoué à attendre 3 heures, la Torah nous donne la mitsva de la Orla, qui nous demande d'attendre 3 années pleines avant de pouvoir consommer un fruit d'un nouvel arbre.

=> Dans notre génération du zapping, du jetable, de l'instantané, la Orla nous transmet le message que nous ne devons pas nous jeter sur ce qui est nouvellement disponible, mais plutôt : est-ce que c'est le bon moment? est-ce que cela me sera spirituellement profitable?

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-> La récompense pour l'observance de ce commande est très grande car il n'est pas facile à accomplir.
L'homme doit travailler très dur pour cultiver un arbre et il ne le fait que pour goûter de ses fruits.
Malgré cela, il doit se retenir de toucher ses fruits pendant 3 ans.

Lorsqu'un homme observe ce commandement, il atteint un niveau de perfection supérieur à celui d'Adam. En effet, lorsque Hachem ordonna à Adam de ne pas manger de l'Arbre de la Connaissance, il se montre impatient et enfreignit l'ordre de Hachem.
Et pourtant, nous qui avons peiné pour planter un arbre et désirons manger de ses fruits, nous savons nous dominer pendant 3 ans par respect pour le commandement de Hachem.
[Méam Loez - Kédochim 19,24-25]

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-> "L’arbre du champ c’est l’homme même" (Choftim 20,19)

Il existe une coutume répandue de ne pas couper les cheveux d'un garçon avant son 3e anniversaire.

=> Ainsi, de même que nous n'avons pas le droit de consommer des fruits d'un nouvel arbre pendant les 3 premières années, de même nous attendons que 3 années pleines de vie soit passées avant de couper les cheveux d'un garçon.

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-> Dans notre verset, la Torah fait allusion à la façon dont il faut éduquer un enfant à l'observance de la Torah :
- "Pendant 3 ans, il sera orla".
Le mot "orla" signifie obturer. La bouche d'un enfant est obturée jusqu'à l'âge de 3 ans. Ne sachant pas encore s'exprimer convenablement, l'enfant ne peut prononcer de paroles de Torah.

- La Torah poursuit : "La 4e année, tous ses fruits seront saints, destinés à susciter la louange à Hachem" = lorsqu'un enfant entre dans sa 4e année, il faut lui apprendre à consacrer tous ses "fruits", toutes ses paroles, à Hachem.
Il doit prononcer la bénédiction sur tous les aliments qu'il consomme et se laver les mains le matin au réveil et avant chaque repas à base de pain.
Ainsi, même à l'âge adulte, il ne perdra pas ces habitudes.

- La Torah termine le verset ainsi : "La 5e année, vous mangerez de son fruit et accroîtrez sa récolte" = lorsqu'un enfant a 5 ans, on lui enseignera la Torah et il accroîtra ses connaissances chaque jour jusqu'à ce qu'il puisse étudier la michna et la guémara.
L'enfant ne doit pas perdre de temps et sera alors aidé d'en Haut.
[Méam Loez - Kédochim 19,24-25]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Kédochim 19,23-24) fait un commentaire similaire :
C'est aussi à cela que fait allusion l'ordre de planter des arbres fruitiers qui symbolisent "les Bné Torah" (les érudits en Torah). Ils sont comparés à des arbres fruitiers car ils nourrissent l'âme du peuple juif par la Torah qu'ils répandent, ce sont leurs fruits.
D. nous enseigne que la raison principale de notre venue en terre d'Israël doit être de planter ces "arbres fruitiers" qui sont les "Bné Torah". Ce qui prouve bien que notre venue en terre d'Israël a un but moral et spirituel et non pas matériel.

De la même manière que les fruits des 3 premières années sont appelés "orla" (prépuce) et sont donc interdits à la consommation, pendant les 3 premières années aucun son de Torah ne sort de la bouche d'un enfant, il ne donne pas encore de fruits. Il ne sait pas encore parler.
Mais, dès qu'il atteint la 4e année et qu'il commence à parler, son père lui apprend le verset "Torah tsiva lanou ..." et "Shéma Israël". Ce sont ses premiers fruits, en parallèle avec ceux des arbres fruitiers que l'on consomme à Jérusalem en signe de réjouissance.
Et, la 5e année ces fruits seront permis à la consommation. De même, lorsqu'un enfant atteint l'âge de 5 ans, il commence à étudier le Houmach et devient alors un arbre fruitier.

-> Il est à noter que le Ohr ha'Haïm haKadoch dit également sur ce passage :
Le verset fait allusion à l'intention qu'un homme doit avoir en y trouve montant s'installer en terre d'Israël. En effet c'est une terre Sainte et Il ne faut pas y aller pour y chercher des plaisirs matériels ou des profits corporels.
La seule intention que l'homme doit avoir est de profiter de la présence Divine qui s'y trouve car c'est le lieu choisi par D. afin de résider parmi nous.
C'est cela qui doit éveiller en l'homme l'engouement et la passion pour cette terre. Grâce à elle l'homme s'élève spirituellement.

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+ "Avraham était âgé de 3 ans lorsqu'il reconnut (pour la 1ere fois) son Créateur"
[rabbi Ami bar Abba - guémara Nédarim 32a]

-> "Lorsque vous viendrez dans le pays et que vous planterez tout arbre comestible, vous considérez ses fruits comme interdits ; 3 ans ils vous seront interdits, ce ne sera pas mangé. Et la 4e année, tous ses fruits seront consacrés à la louange de Hachem. (Kédochim 19,23-24)

Ainsi, durant 3 années depuis la plantation de l'arbre, les fruits sont entourés d'une écorce (klipa) d'impureté, comme l'excroissance qu'on retire à la circoncision ; c'est pourquoi on ne profite pas de ces fruits de qualité inférieure, durant 3 ans.
A la 4e année, l'écorce disparaît, la qualité des fruits s'améliore et ils sont consacrés, c'est-à-dire qu'ils pourront être consommés à Jérusalem, en hommage à Hachem, avec des louanges.
De même, dès qu'Avraham eut atteint l'âge de 3 ans, l'écorce d'impureté se retira de lui et il devint consacré, ce qui lui permit de commencer à reconnaître Hachem et à lui rendre hommage.

De plus, les fruits de l'arbre ont une potentialité durant les 3 ans où ils sont interdits de profit ; ensuite ces fruits passent au niveau de réalisation concrète et deviennent consommable.
De même, l'homme (à l'exemple d'Avraham) est dans un état de potentialité spirituelle au début de sa naissance et il n'atteint le niveau de réaliser la présence d'Hachem qu'à partir de l'âge de 3 ans ; alors il peut commencer à Le reconnaître.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]