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"N'abîme pas les coins de ta barbe" (Kédochim 19,27)

=> La Torah interdit de se raser à la lame, pour ne pas abîmer les poils de la barbe. Bien plus, idéalement, un juif doit porter la barbe. Mais pourquoi cela?

-> Rabbi Nathan de Breslev explique que l'essentiel du judaïsme consiste à apprendre à connaître Hachem. Le juif doit grandir et s'élever dans la connaissance d'Hachem de jour en jour. Hachem est Infini, et on peut toujours Le connaître de plus en plus, jusqu'à l'infini. Ainsi, certaines connaissances peuvent être inaccessibles à une personne, du fait de son niveau spirituel actuel. Mais, il pourra avec le temps, par des efforts de réflexion et en se sanctifiant, accéder plus tard à ces connaissances. Toute sa vie, l'homme intègre des connaissances qui lui étaient encore occultés jusque là.
Les poils de la barbe, qui sont à l'extérieur de son visage, mais pénètrent à l'intérieur de son corps, sont les
canaux qui permettent de faire passer la connaissance d'Hachem de l'extérieur à l'intérieur. C'est par la barbe que la Sagesse Divine jusqu'à présent trop haute pour soi, qui était encore extérieure à soi, pourra pénétrer en lui et lui devenir accessible. Et cela constitue toute la vie du juif.
Quand on détruit le poil par la lame, on déracine ce conduit qui pouvait permettre à la connaissance d'Hachem de pénétrer en soi et par cela, on se prive d'une élévation qui est vital pour le juif. D'où l'importance de cette mitsva.

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"Ne taillez pas les coins (péat - פְּאַת) de votre tête, et ne rase pas les coins de ta barbe" (Kédochim 19,27)

-> Concernant la 2e partie du verset, Rachi explique qu’il s’agit de la barbe et ses côtés, à savoir 5 endroits : deux à chaque joue, en haut près de la tête, là où elle est large et où il y a deux coins aux tempes, et un au bas du menton, à la jonction des deux joues.
[la guémara (Makot 20a) explique que l’on est condamnable uniquement si l’on a rasé la barbe avec une lame, et uniquement s’il s’agit d’un rasage qui provoque une destruction du poil, arraché à la racine, mais s’il s’agit de se raser avec des ciseaux, même si le résultat de ce rasage ressemble à celui du rasage à la lame, il n’y a là aucun interdit selon le Din – Voir Choul’han Aroukh Yoré Déah 181]

-> Au-delà du caractère divin de cette interdiction, les commentateurs rapportent différentes raisons, parmi lesquelles :

1°/ Tout juif doit prendre soin que sa physionomie ne puisse se confondre avec celle des non-juifs, appelés "ceux qui rasent les coins de la barbe" (Yirmiyahou 9,25) [Zohar I, 219b] ; la barbe représente pour le juif l’insigne de sa dignité : הדרת פנים זקן (Hadrat Panim Zakan - la barbe est l’ornement de la face de l’homme) [Shabbath 152a].
Le Rambam écrit : "Il était coutume chez les prêtres idolâtres d’enlever leur barbe. C’est pourquoi la Torah a défendu de retirer la barbe". [Lois sur l’idolâtrie 12,7]

2°/ "Raser la barbe» est considéré comme un signe de deuil en usage chez les populations non-juives. [Ibn Ezra]

3°/ L’emploi du rasoir donne au visage de l’homme une apparence féminine, le dépouillant du caractère distinctif que lui a donné la nature. [Abravanel]

4°/ Hachem a interdit de se raser la barbe, afin de ne pas abolir le signe qu’Il a inscrit dans le genre masculin, pour le séparer du genre féminin, car celui qui fait cela fait le contraire de Sa Volonté, comme celui qui sème des mélanges de plantes interdits.
Il est écrit à propos de tout ce qu’a fait Hachem dans la Création "selon son espèce", alors que ce geste viendrait
mélanger les espèces. [Rabbénou Bé’hayé]

5°/ L’homme est créé à l’image de D. et c’est avant tout sur le visage de l’homme couvert d’une barbe que se reflète cette apparence divine, comme l’explique le Zohar [Idra Zouta Kadicha] : Les "treize Attributs de Miséricorde" se dévoilent à travers la "Barbe du Petit Visage".

Le Tséma’h Tsédek [Dérekh Mitsvotékha] explique que des "13 Attributs de Miséricorde", représentés par les 13 touffes de la barbe, émane une puissante miséricorde qui atténue les sévérités. Il en résulte, que grâce au port de la barbe, les rigueurs sont transformées en situations agréables et adoucies.
C’est le sens profond du verset: "C’est comme la bonne huile qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aharon, qui descend sur le bord de ses vêtements (ou au sens figuré, sur les treize Attributs de Miséricorde qu’elle symbolise)" (Téhilim 133,2).

C’est sur la base de cet enseignement, que les Tsadikim professent le conseil (Ségoula) de laisser pousser la barbe, à ceux dont l’Attribut de rigueur a molesté (à noter que le mot פאה [Péa - coins] a pour valeur numérique 86 comme le Nom divin de la Rigueur [ אלקים Elokim], pour indiquer que le fait de ne pas se raser les «coins» de la barbe, adoucit la Rigueur sur soi).

Ainsi, révèle le Midrache Yalkout Réouvéni, celui qui respecte le précepte "Ne taillez pas (en rond) les coins de votre tête, et ne rase pas les coins de ta barbe» est protégé des Klipot (forces du Mal) par l’intermédiaire des trois anges MikhaEl מיכא־ל , GabriEl גבריא־ל et NouriEl נוריא־ל , dont les initiales des noms forment le mot מגן (Maguen) – Bouclier.

6°/ Les deux Péots, que certains laissent pousser de chaque côté du visage, représentent deux signes et deux témoins de la judaïcité de l’homme. [Ben Ich 'Haï - Ben Ich ‘Haïl – ‘Helek 1 – drouch 3]

C’est pourquoi il existe une coutume qui consiste à laisser les Péots à l’enfant qui rentre au ‘Heder, lors de sa première coupe de cheveux à l’âge de trois ans. En effet, explique le Zéra Kodech, les Péots, qui descendent le long du visage en direction du coeur, permettent de relier la tête (l’esprit) au coeur (les sentiments). Ils symbolisent le principe "le cerveau dirige le coeur" - l’intellect, représenté par les trois Attributs ‘Hokhma (חכמה - Sagesse), Bina (בינה - Intelligence) et Daat (דעת- Connaissance) [correspondant aux 3 premières années de l’enfant] domine le yétser ara qui loge dans le coeur de l’homme.

Juger son prochain favorablement

+++ Juger son prochain favorablement :

+ "Bétsédek tichpot amité'ha" = Juge ton prochain avec droiture (Paracha Kédochim 19,15)

La Guémara Chevouot 30a explique ce passage = Juge ton prochain favorablement.
Rachi = le texte ne parle pas d'un jugement au tribunal mais d'un homme qui verrait son prochain accomplir un acte que l'on peut interpréter positivement ou comme une avéra : 'qu'il l'interprète positivement et ne soupçonne pas la avéra'.

Cette mitsva s'appelle : "Ladoune lékaf zé'hout" = juger son prochain du côté favorable.

Selon le Rambam = c'est une des mitsvot de la Torah les plus difficiles à appliquer car la nature humaine tend souvent à s'y opposer!
Cependant, c'est une faute grave que de juger négativement et le fait de soupçonner une personne cachère est l'un des interdits dont la Téchouva est impossible (car il est dur de se rappeler de tous ses mauvais jugements et de les remettre en cause).

S'agissant d'une mitsva de la Torah (d'après de nombreux décisionnaires), il vaut mieux avoir jugé notre prochain favorablement et découvrir ensuite qu'en fait, il avait fauté.
Ainsi, nous aurons accompli la mitsva et gagné par notre attitude un mérite extraordinaire.

En effet, il est connu que == "Celui qui juge son prochain favorablement [mesure pour mesure], qu'On le Juge ainsi dans le tribunal céleste" et inversement, celui qui est pointilleux sur le comportement de ses semblables, mérite que l'On soit pointilleux avec lui dans le tribunal céleste (que D. nous en préserve!).

+ On apprend cette mitsva (Juger autrui du "côté méritoire") dans la paracha Kédochim, qui débute par : "Soyez kédochim (élevés/saints) car je suis Kadoch (élevé/saint)."

Ceci est étonnant car c'est l'une des parachiyot qui contient le plus de mitsvot entre l'homme et son prochain (ben adam la'havéro), alors qu'on aurait pu penser que l'acquisition de la sainteté devrait plutôt passer par l'observance des lois entre l'homme et D. (ben adam laMakom).

On en apprend que notre élévation spirituelle est étroitement liée à notre comportement avec nos semblables!

La relation avec notre prochain demande peut-être encore plus d'efforts et de travail que notre relation avec D.

En effet, avec D. nous sommes des "receveurs" et avec autrui, il faut faire preuve de beaucoup d'humilité et de bonne volonté car chacun veut imposer sa volonté et s'élever au-dessus de l'autre.
[Il est facile de juger l'autre négativement, le rabaissant pour mieux se valoriser et se dire qu'on est quelqu'un.
Mais, être prêt à renoncer à ce besoin de se sentir meilleur, afin de donner de l'honneur à autrui, c'est nettement plus dur!]

+ Le Rav Dov Yafé = lorsque que l'on cherche un objet précieux/de valeur que l'on a perdu, on va le chercher et le rechercher dans tous les coins pour le retrouver.
A plus forte raison, l'honneur de notre prochain doit être tellement précieux à nos yeux, qu'on cherchera toutes les possibilités/cheminements pour le juger favorablement.

+ Guémara Shabbath 127a = "Juger son prochain favorablement fait partie des mitsvot qui donnent à celui qui les accomplit un salaire sur terre, tout en lui laissant son capital intact pour le monde futur".

+ Quelques conseils = peut-être qu'il est en droit d'agir ainsi, peut-être qu'il ignore que c'est interdit, peut-être qu'il n'est pas conscient de la gravité de son acte, peut-être qu'il nous manque des éléments (circonstances atténuantes, contexte particulier,...)

Tâchons d'appliquer le verset = "Ne juge pas ton prochain avant d'arriver à sa place!" (Avot 20-5)

+ Le 'Hafets 'Haïm a écrit :
Voici que l'homme doit énormément se renforcer dans la mida (qualité) de juger son prochain favorablement, car c'est par cette mida que l'on peut acquérir le titre de tsadik (juste) ou par son absence celui de racha (impie), aux yeux de D., et pour l'éternité.

Qu'est-ce qui permet à un homme de mériter que D. le juge avec indulgence et non avec rigueur?

== l'indulgence que lui-même aura eu en faveur de son prochain.

D. juge une personne de la même manière qu'elle-même juge les bné Israël.

Le 'Hafets 'Haïm conclut en disant : "que l'Homme sache qu'au moment même, où il s'occupe de trouver les points positifs ou les justifications des actes de son prochain (ou le contraire), il prépare son propre jugement."
[Chmirat halachone - Chaar atvouna chap.4]

+ A SAVOIR :
Cette mitsva (juger favorablement) s'applique seulement à une pensée.
A partir du moment où nous exprimons notre jugement verbalement, nous transgressons des interdits bien plus graves, tels que le lachon ara (médisance) ou la ré'hilout (colportage).

La Torah distingue 3 catégories de personnes :
- le talmid 'ha'ham = le vrai érudit possédant beaucoup de crainte de D.
Il devra être jugé favorablement dans tous les cas, même si une situation laisse penser qu'il a commis une faute, il faudra essayer (dans la mesure du possible) d'interpréter son acte comme une chose permise.

D'ailleurs la Guémara béra'hot 19a va jusqu'à dire = "si tu as vu un Talmid 'ha'ham accomplir une vraie faute la nuit, ne le suspecte pas un instant le lendemain, car il a déjà fait téchouva".

[Le Rav Outner dit que ce n'est pas une coïncidence si dans la amida la bénédiction qui suit celle de la Sagesse de la Torah est celle de la Téchouva (où nous disons : "ramène-nous, notre Père, vers ta Torah" car la Torah nous ramèneras de façon certaine vers D.).
En effet, la Torah que le vrai érudit étudie quotidiennement, a la propriété de ramener vers le bien immédiatement.]

- le "bénoni" = l'homme moyen, qui, en règle générale, fait attention à ne pas trop fauter.
Nous avons une obligation de faire pencher notre jugement du côté du mérite seulement si son acte est neutre (= il peut être interprété de manière positive ou de manière négative).

Si son acte penche plutôt vers la faute, il n'y a pas d'obligation de l'interpréter positivement.
Il est tout de même conseillé de lui accorder le bénéfice du doute et de ne pas le considérer comme un impie (racha) en notre for intérieur.

Celui qui veut appliquer cette mitsva avec une mesure de piété supplémentaire, pourra juger l'homme moyen favorablement même dans ce cas.

- le vrai Racha = l'impie notoire = celui qui a l'habitude de "fauter" même en connaissance de l'interdit.
Il devra être jugé défavorablement car il est interdit de juger favorablement un homme qui peut entraîner ou influencer des juifs à fauter.

[Le 'Hazon Ich explique qu'il n'y a plus de "réchaïm" aujourd'hui chez les juifs, même parmi les personnes les moins pratiquantes de notre peuple]

Dans tous les cas, si j'ai le droit de penser qu'il est "coupable" et que je dois me méfier de lui, je n'ai pas le droit de le haïr, de me venger ou de faire de la médisance (lachon ara) sur lui [sauf sous 6 conditions détaillées dans le 'Hafets 'Haïm].

Au contraire, à l'image de D., je dois espérer et prier pour qu'il fasse Téchouva et revienne sur le bon chemin.

Source (b"h) : compilation du livre : "la Mitsva et son histoire" de C. et J.Hagège

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-> "Celui qui ne reconnaît pas les bontés de son prochain en viendra à ne pas reconnaître les bontés de D."

[midrach haGadol - chémot 1,8]

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+ A savoir :
1°/ Lorsque l'on juge quelqu'un favorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes.
Le Baal Chem Tov explique que lorsque l'on veut juger d'en-Haut la faute d'un homme, on le place dans une situation où il verra son ami faire cette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui-ci.
De la même façon qu'il jugera son prochain, on le jugera d'en-Haut sur cette faute : s'il l'a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s'il l'a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.
Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachone) d'écrire :
"Si son habitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d'accuser ses semblables et de parler d'eux négativement, les anges aussi parleront de lui négativement.
Il faut donc que l'homme soit vigilant sur ses pensées parce qu'au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui."
=> Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l'égard des autres nous sont en fait destinées!
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Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.

On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.

Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.

Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

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2°/ La mystique juive nous enseigne que le Satan ne peut accuser quelqu'un sans témoin et lorsque nous jugeons quelqu'un défavorablement, nous nous associons au Satan sans le savoir puisqu'il utilisera notre témoignage.
Le Baal Chem écrit à ce sujet :
"Lorsque le Satan veut accuser un enfant d'Israël devant Hachem, D. le fait taire en demandant qu'il y ait 2 témoins.
Mais lorsqu'un juif interprète les actes de son ami négativement, ne serait-ce que par la pensée, il réjouit le Satan, car il a trouvé un témoin et son accusation sera acceptée.
Par cet acte, il s'associe au Satan pour accuser son ami".
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-> Rabbi Aharon Rokéa'h habitait en plein centre de Tel Aviv et, de son appartement, on entendait le Shabbath les bruits des voitures passer au-dehors.
Il disait : "Mazal Tov! C'est certainement une femme qui doit accoucher qu'on conduit à l'hôpital en voiture!"
Un Shabbath, un bruit retentissant de moteur s'est fait entendre : un camion semi-remorque passait sous ses fenêtres.
Comme à son habitude, Rabbi Aharon a dit : "Mazal Tov!", mais les personnes présentes ont répliqué : "Mais c'est un camion qui passe!"
Le Rabbi leur a répondu : "Et si le chauffeur n'a pas de voiture, il doit laisser sa femme à la maison?"

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-> Lorsque nous jugeons autrui favorablement, cela l'inspire à changer [positivement].
[rabbi Na'hman de Breslev]

"Un homme craindra sa mère et son père, et mes Shabbat vous respecterez (véét shabétotaï tichmorou)" (Kédochim 19,3)

=> Pourquoi la mère précède ici le père? Et pourquoi il est dit : "Mes Shabbat" au pluriel?
Enfin, quel lien entre la crainte des parents et le respect du Shabbat?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique :
Chaque Shabbat, Hachem donne à chaque juif une âme supplémentaire. Cette âme a 2 dimensions, une féminine que l'on reçoit le vendredi soir, et une masculine que l'on reçoit le Shabbat dans la journée.
En effet, la Torah évoque 2 termes par rapport à Shabbat : "Chamor (observe)" et "Zakhor (souviens-toi)".
Chamor correspond à la sainteté du vendredi soir, de dimension féminine. Et Zakhor, au niveau de la journée de Shabbat, de dimension masculine (Zakhar – masculin).
La nuit étant liée au féminin, et le jour au masculin. Ainsi, puisque la sainteté du vendredi soir précède celle de la journée, c'est pourquoi la Torah dit : "L'homme craindra sa mère et son père", la mère (féminin) avant son père (masculin).

Cet ordre correspond à la sainteté de l'âme supplémentaire que l'homme reçoit le Shabbat, la dimension féminine du vendredi soir, avant la dimension masculine du jour.
Ainsi, le verset poursuit : "Et Mes Shabbat vous respecterez", allusion aux deux aspects de la sainteté de Shabbat, la féminine avant la masculine.

Paracha Kedochim

- "Chaque homme, sa mère et son père vous craindrez et vous observez Mes shabbaths, Je suis l'Eternel votre D." (Kedochim 19,3)

1°/ Dans les 10 commandements on à : "Honore ton père et ta mère!"
- Quelle est la différence entre le respect et l'honneur?
Rashi : "Qu'est-ce que la crainte? Il ne s'assoit pas à sa place, ni parler à sa place, ni contredire ses paroles. Qu'est-ce que l'honneur? Il doit leur donner à manger et à boire, les habiller et les chausser, les faire entrer et sortir".
- Pourquoi l'ordre des parents n'est pas le même?
Rashi : "Ici le verset a fait précéder la mère au père parce qu'il est révélé devant D. que le fils craint son père plus que sa mère; tandis que pour l'honneur à donner aux parents, le père est évoqué avant la mère, parce qu'il est révélé à D., que le fils honore sa mère plus que son père parce qu'elle l'encourage avec des paroles agréables".
- Pourquoi y-a-t-il une juxtaposition entre l'observance du sabbath et la crainte des parents?
Rashi : "Le verset juxtapose l'observance du shabbath à la crainte du père pour dire : bien que Je t'ai ordonné la crainte du père, si ton père te dit : "Profane le Shabbath", ne l'écoute pas. Il en est de même pour tous les autres commandements".
La Torah dit :  "un homme doit craindre", afin d'enseigner qu'un homme doit obéir à ses parents en tout temps, tandis qu'une femme, après son mariage, doit respecter la volonté de son mari plutôt que celle de ses parents (cf. Rashi).

2°/ Le Hida dit à propos de ce verset : "tu veux honorer ton père et ta mère? Dis un nouveau commentaire de Torah le Shabath".

-  "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kedochim 19,18)

1°/ Quel est le rapport entre le début et la fin de ce verset?
Rabbi Haïm Vital explique que lorsque 2 personnes s'aiment sincèrement, D. souhaite leur proximité et fait reposer sa présence entre eux.
On en trouve l'allusion dans le mot aava ("amour"), qui a la valeur numérique de 13. Ainsi, lorsqu'il y a un amour réciproque, il y a 2 fois aava (13), soit 26, qui est la valeur numérique du nom de D. : le Tétragramme.
2°/ Rashi, rapport sur ce passage : "Rabbi Akiva dit : "c'est un grand  principe de la Torah" [aimer son prochain comme soi-même].
On peut y rapprocher la réponse de Hillel à une personne lui demandant de lui enseigner toute la Torah le temps qu'elle se tienne "sur un pied" : "Ce que tu n’aimes pas, ne le fais pas à autrui".
3°/ La valeur numérique du mot "comme toi-même" ("kamo'ha") équivaut à 86, même valeur que le mot Elokim, nom divin sous son attribut de justice. A la fin du verset, il y a l'attribut de bonté ("Je suis Hachem").
Le Hida explique que lorsqu'un juif parvint à aimer son prochain de tout son cœur, il transforme l'attribut divin de justice en clémence.
L'annulation de son "Moi" (Kamo'ha = comme toi-même = attribut de rigueur) pour autrui amène la bonté.