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"Pour la tribu de Réouven : 46 500 ... pour la tribu Chimon : 59 300 ... pour la tribu de Gad : 45 650 ... pour la tribu de Yéhouda : 74 600 ..." (Bamidbar 1,21-26)

Le recensement de toutes les tribus est un multiple de 100, sauf pour celle de Gad qui est un multiple de 50.
=> Est-il possible que chacune des tribus avait un nombre aussi précis, ou bien la Torah a-t-elle arrondi le total du recensement au 50 ou 100 le plus proche?

-> Le Imré Noam (cité dans le Chaaré Aharon 1,21) est d'avis que la Torah n'est pas précise sur les petits nombres, et il suggère que le recensement de chaque tribu a été arrondi à la centaine la plus proche.
Puisque la tribu de Gad avait précisément 45 650 personnes, ce compte ne pouvait pas être arrondi autrement.

Comme preuve que la Torah arrondi les nombres, il cite le commandement de compter le Omer : "vous compterez 50 jour" (Emor 23,16), alors que nous comptons réellement 49 jours.
De même, il est écrit que le tribunal condamnera une personne ayant transgressée un commandement négatif à : "40 [coups de fouet], il le frappera" (Ki Tétsé 25,3), mais en pratique selon nos Sages on doit en donner 39 coups.

Le Messekh ‘Hokhma (Bamidbar 3,16) est également du même avis.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Déré'h Sichah) rapporte qu'au début il pensait que les nombres du recensement des tribus étaient arrondis, mais lorsqu'il a mentionné cela à son père, le Steïpler, il lui a répondu qu'un nombre écrit dans la Torah se doit d'être exact. Hachem doit avoir une raison au pourquoi Il a miraculeusement causé que chaque tribu était composée d'un tel total de personnes.

"Rangés chacun sous une bannière distincte, d’après leurs tribus paternelles, ainsi camperont les enfants d’Israël" (Bamidbar 2,2)

-> Le rav Aharon Kotler (michnat Rabbi Aharon) en déduit le principe suivant : toute démarche liée au service divin et aux règles de sainteté exige ordre et structuration.
Si l'ordre ne règne pas, les valeurs spirituelles les plus élevées risquent d'être corrompues.
En témoigne la guémara (Arakhin 11b) qui statue : "Un Lévi dont la tâche est de chanter et qui se chargerait de fermer une porte [rôle attribué à d'autres Lévi'im] serait passible de mort".

Le midrach (Bamidbar rabba 5,1) rapporte que tous les enfants de Lévi souhaitaient participer au transport de l'Arche, si bien qu'on assista à des accrochages entre plusieurs membres de cette tribu.
Une grande confusion s'ensuivit, l'atmosphère perdit en gravité, et l'Arche sainte eu égard à sa sainteté causa la mort d'un certain nombre d'entre eux.

Ainsi, par manque d'attribution des rôles, les lévi'im en vinrent à se disputer le privilège de porter l'Arche, entraînant de l'irrespect à la place de la solennité respectueuse.
L'édifice le plus saint au monde, devint aux yeux des hommes, la cause d'une conduite répréhensible.

=> C'est par le mérite de l'harmonie (suivre la partition Divine de la Torah) qui régnait parmi les enfants d'Israël qu'ils furent jugés aptes à recevoir la Torah .

[face au mont Sinaï : "comme un seul homme, animés d'un même cœur" => chaque juif était à sa place, à l'image d'un corps humain où chaque organe est à sa place, jouant son rôle unique et indispensable pour le bon fonctionnement global.]

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-> "L'absence d'ordre conduit à la confusion. Or, une personne confuse dans sa vie et dans son quotidien le sera aussi dans son service divin."
[rav Zoundel de Salant - rapporté dans le Tnouat haMoussar - tome I p.132]

-> "Dans la yéchiva du Saba de Kelm, l'ordre n'était pas considéré comme accessoire : il s'agissait d'une qualité fondamentale, du reflet de l'état moral de chacun.
Si quoique ce soit dans l'aspect extérieur d'une personne est inadéquat, c'est la preuve qu'elle souffre d'un problème intérieur.

Si ses affaires sont désordonnées, ses pensées le sont donc également.
Si quelqu'un ne veille pas à la propreté de sa maison, c'est qu'il néglige aussi la pureté de son âme.

A cet égard, dans la yéchiva de Kelm, le moindre manquement à l'ordre suscitait de véritables tollés.
Si un élève faisait preuve de nonchalance dans sa conduite, ou s'il n'accordait pas d'importance, par exemple, au fait que l'eau avait été renversée sur le sol, on en concluait qu'il était laxiste par nature, et qu'il ne faisait guère cas de la qualité de ses actes et de ses pensées.

Si untel ne rangeait pas convenablement ses chaussures à leur place, c'était la preuve qu'il était aussi brouillon et désordonné dans ses pensées et dans son comportement.

Un jour, le rav Sim'ha Zissel (le Saba de Kelm) alla rendre visite à son fils rav Na'houm Zéev. On raconte qu'en arrivant dans la ville (proche de Vilna), il se rendit directement à l'auberge où était installé son fils, et il vérifia l'état de sa valise.
C'est seulement après qu'il eut constaté que ses affaires étaient correctement rangées, qu'il alla retrouver son fils.

Le Saba de Kelm ne contrôla pas ses connaissances en guémara, il ne prit pas de renseignements sur sa conduite. En effet, la manière dont il prenait soin de ses effets personnels lui suffit pour savoir que tout allait bien pour lui."

[rapporté dans le Tnouat haMoussar]

"Hachem parla à Moché dans le désert du Sinaï" (Bamidbar 1,1)

-> Le midrach (Bamidbar rabba 1,7) cite les paroles de nos Sages :
"Avec 3 choses la Torah a été donnée : avec le feu, avec l'eau et avec le désert ... et pourquoi cela?
De même que ces 3 choses sont gratuites, libres pour tout le monde, de même les mots de la Torah sont libres pour tous."

-> Le midrach (Bamidbar Rabba 1,7) enseigne : La Torah a été donnée par l’intermédiaire de 3 éléments : le feu, l’eau et le désert. Pour quelle raison?
De même que ces trois éléments sont gratuits, de même la Torah est gratuite et appartient à celui qui la désire, comme il est écrit : "vous tous qui avez soif, venez aux eaux" (Yéchayahou 55,1).

Autre explication [du midrach] : La Torah a été donnée dans le désert, pour enseigner : "Celui qui ne s’abaisse pas au point d’être comme un désert [humble et ouvert à tous], est inapte à acquérir la Sagesse et la Torah".
C’est pour cela qu’il est écrit [au début de la paracha] : "Dans le désert du Sinaï" (Bamidbar 1, 1).
Aussi, la guémara (Erouvin 54a) enseigne : "Celui qui se comporte comme le ‘désert’ [sans fierté], qui est piétiné de tous, recevra la Torah en cadeau."

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-> Le Maguid de Doubno fait remarquer que le feu, l'eau et le désert, sont 3 qualités nécessaires pour toute personne souhaitant grandir en Torah :
- le feu = nous devons être enflammés dans notre service divin ;
- l'eau = nous devons être assoiffés de mots de Torah, comme nous pourrions l'être [de l'eau] en plein désert ;
- le désert : nous devons savoir se satisfaire de peu et se libérer du matérialisme, comme le désert (lieu vide et à l'écart de tout).
Chacun en fonction des besoins qui lui sont véritablement nécessaires : "Telle est la voie qui mène à la Torah : de pain et de sel tu te nourriras, de l’eau avec mesure tu boiras, sur le sol tu dormiras, une existence de peine tu vivras, et dans [l’étude de] la Torah tu te dépenseras." (Pirké Avot 6,4)

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-> Le Mahari Assad explique :
Pourquoi par l’eau? L’eau fait allusion à la fraîcheur. Quand l’homme court pour commettre une faute, qu’il soit refroidi et évite de la commettre.
Le feu symbolise la chaleur. Quand l’homme va faire une mitsva, qu’il la fasse chaleureusement.
Le désert (midbar) : quand on se trouve avec des gens qui disent (médabrim) des futilités (il ne s’agit pas de paroles interdites, mais seulement de choses futiles), qu’il reste assis en silence.

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-> Le Sfat Emet nous dit que le feu a pour particularité de tendre vers le haut. Il est allumé en bas et s’élève vers les hauteurs. A l’inverse, l’eau est un élément qui descend du haut vers le bas, du ciel vers la terre, comme la pluie. Enfin le désert, est un élément statique, constitué de sable.
Nous avons donc ici l’enseignement suivant : pour acquérir la Torah, il faut posséder le feu. C’est-à-dire l’enthousiasme et la joie. Cet enthousiasme a son point de départ sur terre, il naît en l’homme et va s’élever très haut, vers le Créateur. Indispensable, cet élan ne suffit pas toujours à s’élever. Il lui faut une aide du Ciel. Cette aide de D. est représentée par l’eau. Elle sera uniquement accordée en réponse à l’enthousiasme de l’homme. L’eau représente l’humilité. C’est seulement vers celui qui a conscience de sa condition et de ses lacunes que l’eau pourra se répandre. Comme on le sait, cette eau ne restera pas au point culminant, mais descendra vers le point le plus bas.
L’homme doit donc être enthousiaste ; mais ce feu intérieur ne doit pas se conjuguer avec l’orgueil. Plus on est humble, plus D. nous enverra son aide, à l’instar de Moché et du Mont Sinaï.
La troisième condition pour recevoir la Torah : prendre de la distance avec la matière. Cette distance, ce décalage, c’est le symbole du désert. Celui-ci représente la capacité de se défaire de tout ce qui fait écran entre nous et D. : c’est se séparer du matériel. Ainsi, c’est uniquement par ces 3 éléments que la Torah fut donnée jadis et c’est par leur intermédiaire que nous pouvons nous préparer au mieux au jour de Shavouot.

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-> Le Maharam (rabbi Shapira de Lublin) enseigne :
Ce qui caractérise le peuple d’Israël est que depuis le jour où il est devenu un peuple, il a toujours manifesté du dévouement pour la Torah et la foi.
Cette force et cette caractéristique du peuple d’Israël se manifestent essentiellement par 3 événements de leur histoire :
1°/ Avraham, l’ancêtre du peuple, a été jeté dans une fournaise ardente à cause de sa foi pure, qu’il répandait parmi les hommes. Il a ainsi implanté la force du dévouement absolu chez sa descendance après lui.
2°/ vient ensuite l'événement de la mer Rouge qui s’est fendue. Alors, un peuple entier a sauté dans la mer déchaînée, selon l’ordre de D., "qu’ils marchent".
3°/ les bnei Israël sont allés dans un désert aride rempli de bêtes nuisibles, de serpents et de scorpions, sans nourriture et sans eau, pendant longtemps, uniquement à cause de leur amour et de leur dévouement à D. et à Ses prophètes, comme le dit le verset : "Je me souviens pour toi de la générosité de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu M’as suivi dans le désert, un pays désolé" (Yirmiyahou 2,2).

=> Grâce à ces 3 épreuves, du "feu" de la fournaise, de l’"eau" de la mer Rouge et du "désert" où les bnei Israël ont marché avec dévouement pour suivre la parole de D., la Torah leur a été donnée comme une acquisition éternelle.
Ces 3 épreuves, sacrifices de soi, sont le gage le plus assuré de l’existence éternelle du peuple d’Israël.

=> Puisque le peuple juif a fait preuve de "messirout néfech" (don de soi) et d’émouna, pour chacune de ces épreuves, il a mérité la Torah comme possession éternelle, garantissant ainsi sa propre éternité.

[ainsi notre vie juive passent par de nombreux moments de joie/fêtes, mais également par des moments de sacrifices, qui sont certes difficiles sur le moment, mais au final de très belles choses en sorte (à l'image du don de la Torah).
Les épreuves nous permettent d'exprimer notre réel degré amour pour Hachem, notre fidélité en actes à son égard, et en les passant avec succès, Hachem nous comble d'infinies bénédictions en récompense. ]

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+ On ne peut recevoir la Torah sans émouna :

-> Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet) enseigne :
La Torah raconte que ce fut dans le désert que D. se dévoila pour la première fois à Moché, ce qui marqua alors le début de la délivrance et de la sortie d'Egypte, comme il est dit : "Et Moché faisait paître le bétail de son beau-père Yitro, prêtre de Midian. Il avait conduit le bétail au fond du désert à la montagne de D., au mont 'Horev [autre nom du mont Sinaï]".
De même, le début de la préparation au don de la Torah eut lieu dans le désert, comme il est dit : "En ce jour-ci, ils (les Bné Israël) vinrent dans le désert du Sinaï ; ils étaient partis de Réfidim et arrivèrent dans le désert du Sinaï, et ils campèrent dans le désert" (Yitro 19,1-2).

Rabbi Leibele Eiger explique : le désert est un lieu impropre à l'ensemencement, au labourage et à la récolte.
Ce lieu évoque l'effacement de toutes les forces humaines et de toutes celles de la nature.
En effet, il est impossible d'y faire pousser le moindre végétal et donc, par conséquent, de s'imaginer que "c'est à la force du poignet que j'ai réussi". Au contraire, on y prend conscience qu'aucune force dans le monde n'existe en dehors
d'Hachem.
C'est à cette fin que le début de la délivrance eut lieu dans cet endroit, afin de suggérer que, lorsque l'homme se rend compte que le monde est à l'image du désert, il mérite alors la délivrance dans tous les domaines le concernant.
Car la émouna pure dans le fait que Hachem dirige le monde est en elle-même une raison d'amener la délivrance dans le monde.

Il en est de même du don de la Torah : lorsqu'ils arrivèrent au mont Sinaï et qu'ils réalisèrent qu'ils ne détenaient aucune force propre, les Bné Israël devinrent prêts à recevoir la Torah. Car recevoir la Torah dépend du niveau de émouna d'un homme.
Hachem, Lui-même, le déclara en effet, avant le don de la Torah (Yitro 19,4) : "Vous avez vu ce que J'ai fait à l'Egypte et comment Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle et amenés jusqu'à Moi" = comme "Vous avez vu" et que le fait que c'est Moi qui ai tout fait ("ce que J'ai fait à l'Egypte et comment Je vous ai portés sur les ailes de l'aigle et amenés jusqu'à Moi") s'est imposé à vous comme une vérité, cela vous rend désormais aptes à recevoir la Torah.

C'est ainsi que l'on doit se préparer à recevoir la Torah, en enracinant en nous la émouna que personne n'est en mesure de faire quoi que ce soit, en bien ou en mal, à son prochain.
Pour reprendre les mots du Or Ha'haïm : "Par quel moyen l'homme doit-il se préparer à cette union (entre lui et la Torah)? En se faisant comme un désert, à savoir, en ayant toujours présent à l'esprit qu'il n'existe aucune autre force dans le monde susceptible de lui venir en aide, en dehors de la Source de toute chose et de tous les mondes".

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
laTorah commence par les deux premiers commandements que nous avons entendus de la bouche même d'Hachem : "Je suis Hachem" et "Tu n'auras pas d'autre D. que moi", car c'est seulement une fois que l'homme possède cette foi, qu'il convient de lui ordonner tous les préceptes et toutes les lois.
C'est aussi pour cette raison qu'Hachem se dévoila à eux en tant que Maître Unique du monde dont l'Unicité n'avait aucun égal, comme il est écrit : "Et il t'a été ainsi montré afin que tu saches qu'Hachem est D., et qu'il n'y en a pas" (Vaét'hanan 4,35).
Et Rachi d'expliquer : "Lorsque Hachem donna la Torah, Il ouvrit les sept cieux, les cieux supérieurs comme les cieux inférieurs, et ils virent alors qu'Il était Unique, c'est pourquoi il est écrit : "Et il t'a été ainsi montré"."
=> Il est certain que Hachem n'ouvrit pas les cieux supérieurs comme les cieux inférieurs pour rien, mais seulement afin de renforcer la émouna et de l'enraciner dans le cœur de tout Israël jusqu'à la fin des temps, afin qu'ils soient aptes à recevoir la Torah.

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-> "Hachem parla à Moché dans le désert de Sinaï" (Bamidbar 1,1)

Le Midrach explique que la Torah a été donnée dans le feu, l'eau et le désert.
=> Comment comprendre cet enseignement? Et pourquoi la Torah ne parle clairement que du désert?

-> Le désert est un lieu rempli de nuisances. Comme le dit le verset : "Il t'a fait marché dans un grand et terrible désert où se trouvent serpents, vipères, scorpions et où sévit la soif où il n'y a pas d'eau pour étancher". Le Zohar explique que cela fait référence à de puissantes forces dans l'impureté et le mal. Toutes ces forces mauvaises, obscures et destructrices remplissent ce désert.
C'est dans un tel lieu qu'Hachem a choisi de donner la Torah. Pour nous enseigner que la Torah est si sainte et si parfaite qu'elle a la force d'agir sur les forces les plus mauvaises qui existent pour les supprimer et même les corriger. Même une personne corrompue et dépravée, remplie de vices et défauts, qui pourrait même être comparée à ce désert envahie de serpents, vipères et scorpions ainsi que toutes sortes de perversion de tout genre, s'il décide de s'investir dans l'étude de la Torah, celle-ci le transformera. Elle lui redonnera sa valeur d'être humain dans toute sa noblesse et sa grandeur. Et s'il cherche vraiment à se corriger, la Torah pourra même le hisser à des niveaux de sainteté inimaginable.

=> La Torah a été donnée dans un désert, car son action s'opère même sur une personne qui est semblable à ce désert. Mais de façon précise, cette action se divise en 2 parties : le feu et l'eau.
Tel le feu, la Thora a la force de brûler et réduire à néant toutes les impuretés et les vices d'un individu : anéantir serpents, vipères et scorpions du désert de l'âme humaine. Et telle l'eau, elle lui redonne vie et fraîcheur, elle étanche cette âme assoiffée de spiritualité dans ce désert aride. Certes, l'action de la Thora porte de façon globale sur le "désert" dans toutes ses facettes. Mais, dans le détail, cette action se subdivise en deux parties : le feu et l'eau.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Hachem parla à Moché en disant : Voici, J'ai pris les Lévi'im de parmi (mito'h) les enfants d'Israël" (Bamidbar 3,11-12)

-> Rachi commente : c’est aux premiers-nés qu’incombait le service, mais ils sont devenus inaptes lorsqu’ils ont péché avec le Veau d’or. Tandis que les Lévi'im, qui n’avaient pas adoré d’idole, ont été choisis à leur place.

-> Les lettres du mots : Israël (יִשְׂרָאֵל) s'écrivent pleinement :
- le youd = יוד ;
- le shin = שין ;
- le réch = ריש ;
- le aléph = אלף ;
- le laméd = למד

=> Les lettres du milieu forment : לויים (Lévi'im).
La tribu de Lévi est bien située parmi (mito'h - מִתּוֹךְ) le milieu d'Israël.

Selon le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld, note 2 choses :
- bien que la tribu de Lévi soit la seule qui n'a pas reçu de territoire attitré en terre d'Israël, elle n'a pas une valeur moindre par rapport aux autre tribus.
Tout le peuple juif doit la considérer comme étant au milieu/parmi d'elle, et non comme une entité à part, car étant la seule à ne pas posséder de terre.

- par ailleurs, la tribu de Lévi est à un niveau spirituel plus élevé que le restant de la nation, et cela ne doit pas la conduire à se considérer comme étant à part du restant du peuple.
Elle est au milieu/parmi les autres, constituant un membre égal de la nation juive (chacun a un rôle unique et nécessaire à remplir pour parvenir à une réussite collective totale).

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-> Le 'Hidouché haRim enseigne :
La tribu de Lévi est devenue sainte après que Hachem a "retiré" la sainteté aux premiers-nés lorsqu'ils ont pris part à la faute du Veau d'or.
Cependant, les membres de la tribu de Lévi n'ont pas été les seuls juifs qui ont refusé d'adorer l’idolâtrie.
Cela est évident par le fait qu'uniquement 3 000 personnes ont été punies [par la mort après le Veau d'or].
Néanmoins, lorsque Moché est arrivé et a déclaré : "Que tous ceux qui sont du côté de Hachem viennent vers moi" (mi laHachem élaï), les Lévi'im ont été les seuls à y répondre.
C'est uniquement les Lévi'im qui ont été prêts à se saisir des épées et à mener la bataille contre l’idolâtrie, tandis que le restant des juifs a refusé de prendre part à cette "controverse".
C'est pour cela que seuls les Lévi'im ont été sanctifiés.

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-> "Prends les Lévi'im à la place de tous les premiers-nés israélites" (Bamidbar 3,40-45)

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-> "Voici que J'ai pris les Levi'im ... à la place des premiers-nés" (Bamidbar 3,12)

=> A l'origine, le service d'Hachem devait être le lot des aînés. Mais suite à la faute du veau d'or, ils ont perdu ce mérite qui revint alors aux Lévi'im. Mais pourquoi avoir puni particulièrement les premiers-nés cette faute, alors que tout le peuple y avait participé?

-> On raconte qu'une fois, le 'Hafets-'Haïm (qui était Cohen) essaya de convaincre un élève de s'engager dans une certaine cause de mitsva. Voyant son refus, le Rav lui dit : "Es-tu Cohen?" L'élève répondit par la négative. Alors le Rav lui demanda : "Pourquoi n'es-tu pas Cohen?" Surpris, l'élève lui dit que ses ancêtres ne sont pas Cohanim. Alors le Rav d'insister : "Et pourquoi ne sont-ils pas Cohanim?". Le disciple n'avait rien a répondre.
Alors le 'Hafets 'Haïm dit : "Quand Moché proclama suite à la faute du veau d'or : ''Qui est avec Hachem? Qu'il vienne vers moi!'' mes ancêtres sont venus mais pas les tiens. Ils ont donc perdu ce mérite éternel"

Les premiers-nés sont les plus influents des familles. S'ils avaient émis leurs désaccords à la faute du veau d'or, ils auraient pu l'empêcher. Mais suite à leur silence, cette faute a été réalisée.
Parfois, ne pas s'engager peut entraîner de fâcheuses conséquences et faire perdre une récompense éternelle

"Par dénombrement des noms" (Bamidbar 1,2)

=> Que signifie le fait que les juifs sont comptés par le nombre "des noms"?

-> De même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Thora.
[Zohar Chir haChirim maamar 2,51]

[d'ailleurs, le rav ‘Haïm de Volozhin (Néfech ha’Haïm 4,11) écrit : "La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
Même le juif qui nous semble le plus simple/le plus bas spirituellement, son service Divin est crucial pour la perfection et la rédemption de l'ensemble du peuple juif.
=> A l’image de chaque lettre de la Torah, tout juif est indispensable et d’une valeur infinie.]

-> Le Maharcha (guémara Béra’hot 21a) enseigne :
"La Torah entière est faite des Noms de Hachem.
Lorsqu’une personne étudie la Torah, c’est comme si elle mentionnait constamment le Nom de D., et Hachem vient alors la bénir."

-> En se basant sur ces enseignements, le 'Hidouché haRim dit que chaque juif, a sa racine dans la Torah, et est ainsi relié aux Noms Divins.
=> C'est pourquoi, pour parler du nombre de juifs, la Torah écrit : "Par dénombrement des noms" = en allusion aux Noms Divins auxquels tout juif est relié.

"La Tente d'Assignation (Ohel Moèd), le camp des Lévi'im, voyagera au centre du camp" (Bamidbar 2,17)

-> Le Ohel Moèd contenait le Aron (avec les Tables de la Loi), et il était au centre du camp.
Cela symbolise le fait que la Torah doit toujours être placée au centre de notre vie.

-> Le 'Hafets 'Haïm compare la Torah au cœur, qui pompe le sang dans tout le corps.
De même, la Torah fournit le sang spirituel, la force vitale, à toute la nation juive.

-> Le rav Yits'hak Hutner enseigne que le plus grand bienfait que l'on peut apporter aux juifs, c'est de s'asseoir et d'apprendre la Torah.
En effet, en étudiant la Torah, nous devenons une partie du cœur du peuple juif, et nous fournissons alors de la vie spirituelle pour tout le monde.

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-> "De même qu’ils campaient, ainsi ils partaient ..." (Bamidbar 2,17)

Nous rencontrons souvent des gens qui observent les 613 mitsvot, étudient la Torah, et font même très attention à tous les détails de leur conduite, mais dans quelles conditions?
Quand ils sont chez eux tranquillement installés, car alors ils peuvent organiser leur vie. Mais ce n’est pas le cas quand ils se trouvent en voyage, loin de chez eux, où ils n’ont pas la tête à tout cela.
Alors, ils risquent même de négliger de nombreuses mitsvot et de délaisser l’étude, car ils se trouvent des permissions à eux-mêmes.

La Torah nous dit ici :
"De même qu’ils campaient, ainsi ils partaient" = cela ne suffit pas d’être un juif intègre "quand on campe", quand on se trouve tranquillement à la maison, il faut aussi être un juif intègre et observer toutes les lois de la Torah au moment où l’on part.
Même dans ses voyages, l’homme doit se conduire de la même façon que chez lui. C’est là-dessus que la Torah (passage repris dans le Shéma) dit : "Tu en parleras quand tu es installé dans ta maison et quand tu marches en chemin" = quand tu marches en chemin tu dois être comme quand tu es installé dans ta maison.

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-> Souvent, les gens maintiennent leurs bonnes conduites et la rigueur dans leurs actions quand ils sont dans leur milieu habituel. Mais, quand ils sont en déplacement, loin de leur entourage, ils se permettent alors d'alléger certaines choses. Il est plus difficile de tenir à toutes ses exigences en voyage que chez soi.
Le verset fait allusion à cela. "Comme ils camperont, ainsi ils voyageront". Le comportement en voyage, quand on n'est pas dans son milieu, doit être le même qu'en campement, quand on est chez soi, sans baisser dans la rigueur de la pratique.
[Ateret Yéhochoua]

[on peut éventuellement commenter : "Comme ils camperont" = lorsque l'on est en public, face aux regards des gens que nous connaissons = nous avons tendance à agir extérieurement avec entrain, car les gens nous observent!
"ainsi ils voyageront" = lorsque nous sommes seul, sans ce regard des gens que nous connaissons, est-ce que nous allons garder ce même entrain dans l'accomplissement des mitsvot.
En effet, dans les 2 cas, Hachem nous observe de la même façon, mais est-ce que nous agissons pour Son honneur, Sa gloire, ou bien pour la nôtre (qu'est-ce qu'on va dire de nous!)?]

"Les enfants d'Israël camperont, chacun dans son camp et chacun sous sa bannière, selon leurs légions" (Bamidbar 1,52)

-> Selon l'Alter de Kelm, les déplacements des juifs dans le désert nous enseigne l'importance de maintenir de l'ordre dans notre vie.

Il compare cela à un collier de perles.
Les perles ont beaucoup plus de valeur que la ficelle, mais sans sa présence elles se détacheraient et seraient perdues.

De même, l'ordre protège des pertes dans l'accomplissement des mitsvot : nous avons un lieu et un moment désignés pour prier, pour étudier la Torah, ...

-> A Pessa'h, moment de liberté suite à la sortie d'Egypte, on a un Séder (un ordre) que nous devons suivre scrupuleusement.

L'ordre, la discipline, représente ce que nous voulons véritablement faire.
Le laisser faire représente ce que nos humeurs, nos envies du moment décident de faire pour nous.

=> Pour être sûr d'être pleinement soi-même, il faut suivre cette ficelle durant notre vie, afin d'y mettre un maximum de perles (nos belles actions).

+ Le mot Bamidbar ...

Le mot "bamidbar" (במדבר) peut se lire en 2 mots : "bam dabeir" (בם דבר - d'eux vous devrez en parler).

La guémara (Yoma 19b) commente les mots : "védibarta bam" par : tu parleras [de Torah] et non pas de paroles vaines, inutiles (dévarim bétélim).

Les lettres du : bam (בם) renvoient à la 1ere lettre :
-> du 1er mot de la Torah écrite (בְּרֵאשִׁית - Béréchit)
-> du 1er mot de la Torah orale (מאימתי - michna Béra'hot).

=> Dans nos discussions, le mot bamidbar vient nous demander de parler de Torah, qui est composée d'une partie écrite et orale, en faisant le vide autour de nous (à l'image d'un désert, vide de toute fioriture).

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"D. parla à Moché dans le désert du Sinaï" (bémidbar Sinaï - Bamidbar 1,1)

Le Sinaï est une partie du désert dans lequel ont résidé les juifs durant leur séjour de 40 ans.
Pourquoi alors la Torah ne dit-elle pas uniquement : "D. parla à Moché à Sinaï"?

Les termes : "bémidbar Sinaï" (dans le désert de Sinaï), ont une valeur numérique de : 378, qui est la même que le mot : "béshalom" (en paix).
Le 'Hida ajoute que la plupart des années, nous lisons cette paracha de Bamidbar le Shabbath précédant Shavouot. Cela est un rappel sur l'importance de chercher à augmenter l'unité et la réalisation de mitsvot envers son prochain, afin de pouvoir mériter de recevoir la Torah.

-> "Israël campa là en face de la montagne" (Yitro 19,2)
Rachi de commenter : "le verbe (camper) est au singulier, à la différence des verbes précédents, pour enseigner que la multitude des enfants d'Israël a campé comme un seul homme, animé d'un seul et même désir".

Selon le Or ha'Haïm = "[les juifs] se sont humblement soumis à la parole de D., car les paroles de la Torah ne demeurent que chez ceux qui se jugent aussi peu importants qu'un désert".

=> Un pré-requis pour recevoir la Torah est le shalom.

"Les enfants d'Israël camperont chacun dans son camp et chacun sous sa bannière selon leurs légions" (Bamidbar 1,52)

La notion de bannière va bien au-delà d'un simple bout de tissu, de chiffon attaché à un morceau de bois.
Nos Sages (Midrach Bamidbar Rabba 2) de nous enseigner :
"Lorsque D. se révéla sur le mont Sinaï, 22 myriades d'anges descendirent en Sa compagnie, et ils étaient disposés en cortèges sous des bannières distinctes.
Quand Israël les vit, rangés sous des étendards distincts, il commença à éprouver l'envie d'avoir des bannières.
Il [Israël] se dit : Ah! comme il serait bon que nous puissions être rangés sous des bannières comme eux ...

D. leur dit : Vous aspirez ardemment à être rangés sous des bannières!
Par votre vie, J'accomplirai votre souhait!

Immédiatement,D. fit preuve de son amour envers Israël et dit à Moché : Va, place-les sous des bannières comme ils le désirent, chaque homme sous sa bannière selon mes signes. "

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-> "Ils dirent à Moché : "Parle-nous, toi, et nous entendrons ; et que D. ne nous parle pas de peur que nous mourrions" (Yitro 20,16)

Les anges sont les intermédiaires entre le monde supérieur et notre monde.
Ils vont par exemple prendre nos prières et les apporter dans les sphères supérieures.

Au-moment du don de la Torah, les juifs ont été dépassés par les 2 premiers Commandements donnés directement par Hachem, et ils ont fait l'erreur de souhaiter un intermédiaire (cf.verset ci-dessus).

Lorsque les juifs ont demandé des bannières, ils ont rectifié leur mauvaise compréhension passée.
En effet, ils ont fait cette demande afin de ressembler aux anges qui communiquent directement avec Hachem.
Par là, le peuple juif veut être connecté au plus proche de D., même s'il n'est pas capable de le supporter.

[le Chem miChmouel]

Bamidbar – La force de l’unité

+ Bamidbar - La force de l'unité :

-> Les cinquante premiers versets de la paracha Bamidbar sont consacrés au recensement des Bné Israel par Moshé et Aharon.
Le Ramban (Bamidbar 1,3) souligne qu'au lieu de se voir dire : "tispor" (comptez), Moché et Aharon se voient ordonner : "tifkédou" (se souvenir, prendre note). Hachem leur a donc demandé de ne pas compter directement la nation, mais plutôt de collecter un demi-shekel auprès de chaque individu, prenant ainsi note de chacun d'entre eux.

Moché et Aharon ont dû utiliser cette méthode car la Torah interdit de compter directement les juifs.
Rabbénou Bé'chayé (Ki Tissa 30,12) explique que cette interdiction protège l'individu.
Lorsque des individus sont comptés et donc distingués, leurs fautes le sont aussi et ils sont susceptibles d'être punis.
En revanche, lorsqu'une personne fait partie d'un groupe, ses défauts sont moins visibles [au Ciel]. Cela est dû au fait que la nouvelle entité formée par les individus est entièrement bonne.
[ce concept est souligné par le fait que le mot "tsibour" partage la même guématria que ""לֹא הִבִּיט אָוֶן בְּיַעֲקֹב" ([Hachem] n'a pas vu d'iniquité dans [les enfants de Yaakov] - Balak 23,21). La communauté (tsibour) dans son ensemble est sans faute. ]

Le Ramban (Bamidbar 1,45) explique que grâce au fait que chaque personne est incluse dans le collectif, alors chacun en partage ainsi ses mérites.

Cette différence entre le fait d'être distingué du tsibour et celui d'être inclus en son sein a également des ramifications halakhiques.
La guémara (Avoda Zara 4b) stipule que pendant les trois premières heures de la journée de Roch Hachana, on ne doit pas faire la prière de Moussaf en l'absence de l'assemblée.
Puisque Hachem juge durant cette période, Il pourrait évaluer les actions d'un individu et rejeter sa prière. Cependant, si une personne prie avec une assemblée, les nombreux mérites de celle-ci la protégeront.
De même, les Tossafot (Roch Hachana 16a) demandent pourquoi nous continuons à prier pour la guérison et d'autres choses semblables tout au long de l'année si tout est décrété à Roch Hachana. Ils répondent que la prière communautaire peut annuler n'importe quel décret.
C'est pourquoi, explique le Zohar, lorsque le prophète Elicha a proposé d'intercéder pour la femme Shounamite le jour de Roch Hachana, celle-ci a répondu : "J'habite parmi ma nation" (Méla'him II 4,13). Elle disait : "Ne me mets pas à part, car le tsibour est encore plus puissant que la prière du prophète d'Hachem."
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch - Si'hot Moussar, 5733:18]

-> également, sur le fait de prier avec la communauté : http://todahm.com/2016/12/27/prier-avec-la-communaute

-> Le mot "vayakél" (et il s'est rassemblé) partage la guématria que "mikvé" (soit 151), le moyen qui permet à quelqu'un de devenir pur (en s'y immergeant).
Ainsi, lorsque des individus s'unissent, une nouvelle entité pure est formée. Cet assemblage sans faute possède des pouvoirs extraordinaires.
[rav David Rosman]

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+ Se préparer pour Shavouot :

-> Le début de la paracha Bamidbar nous enseigne l'importance de l'unité. Il n'est donc pas étonnant que le Tour (Ora'h 'Haïm 428) indique que cette paracha doit être lue avant Shavouot. En fait, elle est presque toujours lue le Shabbath précédant immédiatement ce Yom Tov.
L'unité des Bné Israel est cruciale à Shavouot, lorsque nous célébrons notre acceptation de la Torah.
Avant de recevoir la Torah, "Israël campa au pied de la montagne" (Yitro 19,2). Rachi note que la Torah utilise le singulier "vayi'han" (il a campé), au lieu du pluriel "vaya'hanou" (ils ont campé), parce que les Bné Israël étaient tellement unis au mont Sinaï que c'était comme s'ils ne formaient qu'une seule personne.
Le Tossefot Rabbénou Efraïm ajoute que "bamidbar Sinaï" (dans le désert du Sinaï) a la même guématria (378) que "béshalom" (en paix).

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch ajoute que ce n'est pas une simple coïncidence historique que les Bné Israël aient atteint l'unité à ce moment-là. La Torah nous enseigne plutôt que l'unité est une condition préalable à la réception de la Torah.
Il est tout à fait approprié de lire cette paracha, qui met l'accent sur l'unité, avant Shavouot, lorsque nous recevons notre portion de Torah pour l'année à venir.

-> Le Bein Haftara léParacha met en avant selon l'encyclopédie Talmudis, presque chaque semaine de l'année a de multiples coutumes quant à la haftorah qui doit être lue (ex: tel passage pour les achkénazés, tel pour les séfarades). Pour les parachiyot Kédochim et Massé par exemple, il existe 10 coutumes différentes!
Cependant, il y a un Shabbat où toutes les communautés juives lisent la même haftora = c'est lors de la paracha Bamidbar.
Cette exception est peut-être la façon dont Hachem nous aide à nous unir le Shabbat qui précède Shavouot.

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+ Le kidouch Lévana :

-> L'étude de la Torah ne se limite pas à l'acquisition de connaissances. Il s'agit d'entrer en contact avec Hachem de la manière la plus profonde qui soit. Essentiellement, apprendre la Torah revient à accueillir la Ché'hina.
Par conséquent, l'unité requise pour recevoir la Torah est également une condition préalable à l'accueil de la Ché'hina. En effet, le Zohar affirme que la Ché'hina ne réside parmi les juifs que lorsque nous sommes unifiés.

Puisque la paracha Bamidbar est lue avant Shavouot, qui a lieu au début du mois de Sivan, le kidouch Lévana est récité à peu près au même moment.
La guémara (Sanhédrin 42a) dit qu'il faut se lever pour le Kidouch Lévana afin "d'honorer la Ché'hina qu'on salue".
La Guemara ajoute : "Mareimar et Rav Ashi étaient mikatfi et béniraient la nouvelle lune".
Le Yad Rama explique que ces sages âgés se tenaient debout en s'appuyant sur les katfi (épaules) de leurs assistants.

Un autre avis : selon le Bach (Tour OH 426:2), Mareimar et le Rav Ashi honoraient la Ché'hina en se tenant debout, épaule contre épaule, tout en récitant la bénédiction. Se tenir ensemble signifie l'unité, et lorsqu'une nation salue son Roi dans cet état, c'est un grand honneur pour Lui.

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+ Amener la guéouala :

-> Pour mériter la guéoula, nous avons besoin d'unité.
Le Chla haKadoch (Vayé'hi - Déreh 'Haïm To'hachot moussar 3) explique que c'était l'intention de Yaakov Avinou lorsqu'il a demandé à ses fils de se rassembler afin qu'il puisse leur révéler le moment où tous les exils prendraient fin. (Vayé'hi 49,1 - Rachi)
Il demandait à ses fils de se rassembler, de s'unir, comme condition de la guéoula.

[ Sur la base de cette explication, le Chla haKadoch résout une difficulté soulevée par les Richonim. Après la mort de Yaakov, les frères de Yossef l'informent que leur père lui a ordonné de leur pardonner (Vayé'hi 50,16).
Les Rishonim demandent où ce commandement apparaît-il.
Le Chla haKadoch suggère qu'il est implicite (dans Vayé'hi 49,1). Puisque Yaakov recherchait l'unité, il leur demandait de se pardonner les uns les autres. ]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 1) note que גלה (exil) ne diffère de גאל (rédemption/guéoula) que par une seule lettre. Lorsque les juifs sont unis, cette unité est représentée par la lettre alef, dont la guématria est un, et ils sont dignes de la rédemption.
Cependant, lorsqu'ils perdent leur sens de l'unité, la lettre alef se transforme en hé. Cette lettre, dont la guématria est cinq, représente la dispersion des juifs aux quatre coins du globe et même en son centre. Lorsque nous manquons d'unité, le résultat est l'exil.