Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Il dit : "Mon maître Moché, emprisonne-les!". Moché répondit : "Si seulement tout le peuple d'Hachem pouvait être prophète!" (Béahaloté'ha 11,28-29)

-> Les tsadikim sont capables d'annuler les décrets de D. et de les transformer de quelque chose de nuisible en quelque chose de bénéfique. [guémara Moed Katan16b]
La vérité, cependant, est qu'ils ne peuvent annuler un décret qu'avant qu'il n'ait été communiqué sous la forme d'une prophétie écrite, mais une fois que la prophétie a été écrite, elle ne peut pas être annulée, afin de ne pas jeter l'opprobre sur la vérité d'une prophétie écrite.

Dans ce cas, comment les tsadikim peuvent-ils empêcher, par leurs prières, les souffrances qui doivent précéder la venue de machia'h, comme cela est écrit dans les Néviim (Prophètes)?
La réponse est la suivante : le Rambam écrit dans le Michné Torah (Téchouva 8,7) et dans le Michné Torah (Méla'him 12,2) que nous ne savons pas précisément comment se déroulera la guéla. Or, puisqu'il est impossible de déterminer avec précision comment se dérouleront les épreuves de la naissance messianique, il est toujours possible de prier pour que toute souffrance soit annulée, puisqu'elle n'est pas explicite dans les paroles des prophètes.
En effet, quel que soit le point de vue, l'annulation des souffrances imminentes devrait être possible : si ces souffrances ne sont pas prévues dans la Torah, elles peuvent certainement être annulées. Et si elles sont annoncées dans les paroles des prophètes, nous pouvons supposer que nous sommes actuellement incapables de comprendre clairement la prophétie ; ce n'est que lorsque le machia'h viendra qu'il nous éclairera sur la manière d'interpréter les paroles des prophètes.

De plus, même si nous supposons que les tribulations précédant l'arrivée du machia'h sont explicitement annoncées dans la Torah, nous savons qu'après l'arrivée du machia'h, tout le peuple juif deviendra prophète. Comme il est dit : "Vos fils et vos filles prophétiseront" (Yoel 3,1), "ils sauront tous"(Yirmiyahou 31,33).
Il est donc possible d'implorer Hachem d'annuler la prophétie prédisant les souffrances avant l'ère messianique. Puisque tout le peuple juif deviendra prophète, il n'y a aucun risque que nous pensions que ce qui a été écrit par les prophètes précédents était faux.
Puisque tout le peuple juif lui-même sera prophète, il se rendra compte que les prophéties des prophètes antérieurs étaient vraies, mais que les tsadikim de la génération précédant l'arrivée du machia'h ont annulé ce décret.

Or, lorsque Yéhochoua dit à Moché d'emprisonner Eldad et Médad, c'est parce qu'ils avaient prophétisé que Moché mourrait et que Yéhochoua conduirait le peuple juif en terre d'Israël.(guémara Sanhédrin 17a).
Il était impossible d'annuler ce décret car il avait été écrit dans la Torah. C'est pourquoi Moché a répondu : "Si seulement tout le peuple de D. était prophète", c'est-à-dire que si tout le peuple juif devenait prophète, il serait possible d'annuler le décret, même s'il était écrit.
Si le peuple juif était prophète, il comprendrait que les tsadikim sont capables d'annuler un décret même s'il a été communiqué au prophète par D., puisque les justes ont le pouvoir de l'annuler.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béahaloté'ha 11,28-29 ]

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=> Selon le Rambam (Michné Torah - Yessodé haTorah 10,4), une prophétie bénéfique, même conditionnelle, ne peut être annulée, alors qu'une prophétie de mauvais augure peut être annulée par le repentir. (voir Drachot haRan 2)
Il reste cependant à craindre que l'annulation d'une prophétie de mauvais augure n'incite les gens à jeter le discrédit sur la véracité des prophéties en général. C'est pourquoi Moché a dit : "Si seulement tout le peuple de Dieu était prophète" ; il savait qu'ils seraient alors sensibles au fait que les tsadikim peuvent annuler un décret céleste.

"Qui nous donnera de la viande? ... Nous nous souvenons du poisson" (Béahaloté'ha 11,4-5)

=> Quel sens y a-t-il donc à dire : "nous nous souvenons du poisson", alors qu'ils demandaient de la viande?

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) enseigne :
La question peut être résolue comme suit. Le manne pouvait avoir le goût de n'importe quel aliment (Yoma 75a ; Chémot rabba 25,3), pourvu qu'il s'agisse d'une saveur qui leur était familière.
En se souvenant de cette saveur, ils pouvaient communiquer cette même saveur à la manne.
Il est donc évident qu'ils ne pouvaient pas donner à la manne une saveur qu'ils ne connaissaient pas. Or, le goût de la viande cashère, qui a été correctement abattue et salée, est différent de celui de la viande provenant d'un animal qui n'a été ni abattu ni salé correctement.

En Égypte, ils avaient mangé de la viande qui n'avait pas été préparée selon le commandement Divin, sans avoir été abattue et salée. C'est le goût de la viande qui leur était familier.
Mais n'ayant jamais goûté de viande cashère, ils n'en connaissaient pas le goût. Ainsi, après le don de la Torah, ils n'ont pas été en mesure d'imprégner la manne de la saveur de la viande cachère.
En revanche, ils ont pu imprégner la manne de la saveur du poisson, puisque le goût du poisson n'avait pas changé, et qu'il n'y a pas de mitsva après le don de la Torah pour préparer le poisson d'une manière particulière.
[ les poissons n'ont pas besoin d'être abattus rituellement comme le sont la viande et la volaille. ]

Cela explique pourquoi ils ont demandé à être nourris de viande. Ils ont demandé à être nourris de viande cashére, afin de se familiariser avec la saveur de ce type de viande, pour pouvoir ensuite, par leurs pensées, instiller cette saveur dans la manne.
C'est pourquoi ils ont dit : "Nous nous souvenons du poisson", ce qui signifie : "Nous sommes capables de goûter, dans la manne, la saveur du poisson, mais nous ne pouvons pas goûter la saveur de la viande cachère", comme nous l'avons expliqué auparavant.

Cela explique pourquoi, à l'avenir, Hachem offrira un banquet au peuple juif.
Nous serons nourris du Léviathan, du bœuf sauvage, des canards sauvages et du vin qui a été conservé dans ses raisins depuis les 6 jours de la création. [guémara Béra'hot 34b ; Baba Batra 74b]
Puisque, dans le futur, le peuple juif mangera de la manne, comme il l'a fait lorsqu'il a quitté l'Egypte (voir 'Haguiga 12b avec Haggahot haBa'h 4 ; Zohar 3,236a), Hachem devra d'abord donner aux justes (tsadikim) ces types d'aliments à manger, de sorte qu'ensuite, lorsqu'ils mangeront la manne, ils pourront goûter les aliments qu'ils ont mangés lors de ce banquet.
De même, à partir des eaux du puits de Myriam, le peuple juif goûtera la saveur de toutes sortes de boissons, comme il l'a fait lorsqu'il a quitté l'Egypte.

[ dans le monde à Venir, nous connaîtrons la récompense de notre service Divin dans ce monde. Le monde à Venir est donc le prolongement et l'aboutissement de notre service divin dans ce monde. Il est donc important pour nous de cultiver la conscience Divine dans cette vie autant que nous le pouvons, car une conscience Divine accrue sera le délice sublime que nous connaîtrons dans le monde à Venir (en tant que récompense pour notre service divin dans ce monde).
Ainsi, le midrach (Kohélet rabba 9,10) déclare : "Heureux celui qui arrive ici [c'est-à-dire dans le monde à Venir] avec ses études de Torah en main". ]

"Moché, était fort humble, plus qu'aucun homme qui fût sur la terre" (Béaaloté'ha 12,3)

Comment cela est-il possible? N'était-il pas conscient de sa grandeur (parlant par exemple face à face avec D., étant resté 40 jours au ciel, ...)?

Nous allons rapporté un enseignement du rav Yaakov Galinsky.

Le midrach (Kohélet rabba 1,13) nous enseigne que lorsqu'une personne quitte ce monde, elle n'a pas satisfait la moitié de ses désirs : si elle avait 100 [euros], elle en voudrait 200, si elle en avait 200, elle en voudrait 400.

Ainsi, à chaque fois que nous atteignons un montant, on ne se focalise pas sur ce qu'on a, mais sur ce qu'il nous manque (j'avais 100, j'ai 200, mais ce que je veux c'est 400!).
On se concentre sur un objectif réaliste, atteignable à nos yeux, et qui à chaque fois qu'il est obtenu, nous ouvre un nouvel horizon d'espérance encore plus important.

Le monde matériel est en parallèle avec celui spirituel.
"Toute personne qui aime l'argent, ne sera pas rassasiée par l'argent" (Kohélet 5,9).
Nos Sages (guémara Makot 10a) rattachent ces paroles à Moché : "Toute personne qui aime les mitsvot ne sera jamais satisfaite par les mitsvot qu'elle a déjà pu faire".

Personne ne pense qu'il est parfait. Donc, qu'est-ce qui fait qu'il va devenir arrogant?
C'est parce que ses aspirations sont limitées.
Sa connaissance sur ce qu'il peut accomplir est limitée par son imagination.
Il pense qu'il n'est pas parfait, et qu'il n'a plus que très peu de choses à faire afin de le devenir.

Par contre, une meilleure personne a conscience qu'elle a encore tellement à réaliser, combien elle est loin de son potentiel, et elle n'a ainsi aucune raison d'être arrogante.

Nos Sages disent (guémara Kiddouchin 49b) : "Un signe de l'arrogance est la pauvreté dans l'étude de la Torah".
=> Le plus une personne étudie la Torah, le plus elle se rend compte de ce qu'il lui reste à apprendre, d'à quel point elle connait peu de chose, et face à ce constat, elle ne peut être qu'humble.

Moché a mérité 49 niveaux de compréhension (guémara Roch Hachana 21b), sa connaissance se développait de façon exponentielle.
Malgré cela, il réalisait à quel point il était loin d'être parfait.

Plus grand l'on est en Torah, plus on se rend compte de sa valeur infinie, plus on se rend compte du peu que l'on connait et de l'immensité de ce qu'il nous reste à parcourir.

Plus on a conscience des capacités dont D. nous a doté, plus on est responsable de devoir les utiliser pleinement.
Si on se compare avec autrui, il faut parler en terme de pourcentage de réalisation de notre potentialité, et non pas en terme de ce que l'on a accompli.
A l'image du fondateur du moussar, le rav Salanter, qui disait : Je sais que j'ai la capacité de 1 000 personnes, donc j'ai l'obligation d'agir comme 1 000 personnes.

Après notre mort, on nous montrera la personne que nous aurions pu devenir, si nous avions pleinement utiliser nos capacités.
Serons-nous alors toujours orgueilleux de nous même?

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-> Rabbi Na’houm de Tchernobyl (Maré Enayim) écrit :
Les Sages ont dit que celui qui a 100 pièces en veut 200, s’il en a 200 il en veut 400, par conséquent le dernier a plus de besoins que le premier, il a besoin de 200 pièces alors que le premier n’en a besoin que de 100.
Il en va de même dans le domaine de la spiritualité : ce qui manquait à Moché dans le sentiment de sa spiritualité ne manquait à personne d’autre, car il était arrivé aux 49 portes de la sagesse, donc il sentait qu’il lui en manquait encore 49.
C’est pourquoi aucun juif n’avait une impression de manque aussi forte que celle de Moché.

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-> Rabbi Naphtali de Ropschitz explique : Moché, qui était le plus grand des grands, connaissait très bien la grandeur du Créateur, mieux que tout homme, et il voyait qu’il n’était qu’une goutte dans une mer immense.
C’est justement de là que provenait son humilité. Alors que celui qui ne se rend pas compte de la grandeur de Hachem se dit en lui-même : Je suis une créature importante, intelligente, douée, studieuse.

[on peut en venir à oser se comparer à Hachem (ex: en lui conseillant quoi faire dans notre vie : je veux ça, pourquoi j'ai pas ça, ...), alors que notre conscience d'Hachem devrait être tellement énorme que cela ne pourrait pas nous arriver!]

Hachem dit à Moché : "Est-ce que le bras de D. est trop court?" (Bamidbar - Béaaloté'ha 11,23)

-> "Ouvre la bouche [pour demander], et Je comblerai [ta requête]" (Téhilim 81,11)

Rachi d'expliquer que D. souhaite que nous ouvrons notre bouche afin de demander tout ce que notre cœur désire.

Rav 'Haïm Shmoulévitch (Si'hot Moussar) fait remarquer que plus on prend conscience que notre aide ne peut venir que de D., qu'Il peut tout nous donner, en se tournant à chaque fois par la parole, de tout cœur, vers Lui, alors plus notre prière aura de la valeur et sera importante aux yeux de D.

[Plus on dira à D. combien on compte sur Lui, plus Il nous exprimera combien on compte pour Lui en nous couvrant de bénédictions]

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-> "J'ai créé ce peuple, pour Moi, afin qu'il proclame Ma gloire" (Yéchayahou 43,21)

-> "Il y a un décret faisant que D. a de la compassion pour chaque personne qui l'implore"
[le Rambam]

Nos Sages (guémara Béra'hot 63a) enseignent que même un voleur, qui est sur le point de voler, s'il appelle D. à l'aide, il sera répondu.
Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik) dit que puisqu'il témoigne de la confiance en D., en Lui demandant de l'aide pour réussir à voler, il mérite alors l'assistance divine.

-> "C'est testé et prouvé, qu'une prière pour la spiritualité est toujours accomplie"
[rav Yisraël Salanter - citée par le rav Eliyahou Dessler]

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-> Toute chose peut s'accomplir par la prière.
Rav Chimchon Pinkous (Shéarim béTéfila) dit que même si une personne mérite une certaine bénédiction ou délivrance, elle ne l'aura pas tant qu'elle ne l'aura pas demandé.
C'est le système que D. a mis en place, car il veut que nous nous tournons vers Lui par la prière.

[Qu'est-ce qui est plus important : l'objet obtenu par la prière ou bien le fait que nous devenons plus proche, plus lié à D., après avoir mis tous nos espoirs en Lui?]

-> La guémara (Kiddouchin 29b) enseigne que toute chose qui a été obtenue suite à la prière n'est pas considéré comme un miracle.
Ainsi, on n'utilise aucun de nos mérites en demandant une chose à D.

[Ne pas oser demander à D., pour ne pas se sentir endetter/redevable, c'est nier le fait que nous avons déjà une dette infinie à Son égard (nous ne pouvons rien, nous ne sommes rien sans Lui!, ...). ]

"Vers la face de la Ménora, les 7 lampes projetteront la lumière" (Béa'aloté'ha 8,2)

Une ménora est composée de 3 branches de part et d'autre d'une tige centrale.

Elle peut être comparée au visage d'une personne.
Les 2 yeux, les 2 oreilles, les 2 narines représentent les 6 branches (2*3), tandis que la bouche est symbolisée par la tige centrale.

Tout ce qu'un être humain voit (yeux), entend (oreille) ou sent (narines) devient une partie de lui, et est exprimé par le biais de la bouche, qui révèle l'essence intérieure d'une personne.

La notion de dualité sur les organes du visage (yeux, oreilles et narines), qui dépendent de l'influence de l'environnement externe (à la différence de notre bouche qui se doit d'être totalement sous notre contrôle), nous apprend qu'on doit à la fois les utiliser pour réaliser ce qui doit être fait (ex : voir un sage, écouter un cours, sentir une odeur pour faire une bra'ha), mais également les utiliser pour s'empêcher d'accomplir ce qui ne doit pas l'être (ex : ne pas voir/écouter certaines choses, ...).
[les narines (liées à la respiration) renvoient également au fait de s'indigner devant ce que nous demande de faire le yétser ara, et à apprendre à contrôler nos pulsions au moment de la colère].

Ces 6 branches sont liées à une branche centrale : la bouche, et doivent l'impacter positivement.
La maîtrise de notre bouche est entre nos mains, et doit être central dans notre vie.

Tous nos sens, facultés doivent être tournés, utilisés afin de faire le bien, d'illuminer par notre comportement le monde.

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Les 6 branches de la ménora symbolisent les 6 jours de la semaine, et la branche principale : le Shabbath.

Chaque jour de la semaine, nous devons avoir l'esprit tourné vers le Shabbath.
[yom richon depuis Shabbath, yom chéni, ... il y a une mitsva de zakhor, de se souvenir du Shabbath toute la semaine.
Il est intéressant de noter que l'on appelle quelqu'un qui respecte le Shabbath : un shomer Shabbath = un personne qui garde le Shabbath = à l'image d'un trésor, on le garde le jour de Shabbath, mais également tous les autres jours!).

Nos Sages ont dit : "Les 6 jours de la semaine sont divisés en 3 paires" (midrach Béréchit Raba 11,8).
Rabbi Na’hman de compléter : "De même pour le Shabbath, qui va de pair avec les juifs.
Une personne qui respecte le Shabbath, peut se réjouir avec son ami, pour ainsi dire." (Likouté Moharan I,277)

=> Le Shabbath se doit d'être le point culminant, central de nos efforts de la semaine.

La guémara Avoda Zara (9a) nous dit que le monde existe pour une durée de 6 000 ans :
2 000 ans sans la Torah, 2 000 ans avec la Torah mais sans le Machia’h, et les derniers 2 000 ans qui marqueront le début de l’ère du Machia’h.
La période des premiers 2 000 ans s’est arrêtée lorsqu’Avraham a atteint l’âge de 52 ans et a introduit la Torah dans le monde.
La 2e période de 2000 ans s’est terminée 172 ans après la destruction du 2e Temple, et c’est alors que commença l’ère du Machia’h (cf.Rachi).

=> La ménora renvoie aux 3 paires de 2 millénaires d’existence du monde matériel, qui doivent être tournées, reliées en permanence à l'essentiel, au but ultime : le monde à venir (spirituel).

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-> b'h, voir également le passage à ce sujet : https://todahm.com/2018/03/05/shabbath-un-jour-special-pour-letude-de-la-torah

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La lumière de la ménora symbolise le feu de la Torah, qui a la possibilité d'illuminer le monde, d'enflammer notre âme.
Le mot ménora (מנורה) a une guématria de : 301, qui est la même celle du mot : éch (feu - אש).

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La hauteur de la Ménora était dans les 17 téfa’him.
Elle comportait 7 branches, 9 fleurs, 11 boutons, 22 calices (guémara Ména’hot 28b).

Cette structure fait allusion au commencement de chacun des livres de la Torah :
– Dans Béréchit, le 1er verset comporte 7 mots = les 7 branches ;
– Dans Chémot, le 1er verset a 11 mots = les 11 boutons ;
– Dans Vayikra, le 1er verset compte 9 mots = les 9 fleurs ;
– Dans Bamidbar, le 1er verset possède 17 mots = les 17 téfa’him (la hauteur) ;
– Dans Dévarim, le 1er verset contient 22 mots = les 22 calices.

Le Gaon de Vilna disait que c'est la signification du verset : "Le début de Tes paroles éclaireront" (Téhilim 119,130 - péta'h dévaré'ha yahir).
Les premiers mots de chacun des 'hamicha 'houmeché Torah (5 livres de la Torah) correspondent à la Ménora et à ses ornements. C'est notre illumination Divine!

-> La ménora a 7 branches en relation avec les 7 livres que comprend la Torah. (cf. https://todahm.com/2015/06/23/combien-de-livres-comporte-la-torah-ecrite ).
En effet, le 'Hatam Sofer enseigne que les 7 Livres de la Torah correspondent aux 7 branches de la Ménora.

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-> La Ménora était caractérisée par 49 éléments ( 49 = 7 [branches] + 11 [pommeaux] + 9 [fleurs] + 22 [coupes], correspondant aux "49 Portes de la Compréhension (Binah)".
Ainsi, l’allumage de la Ménora était le symbole du dévoilement de la "50e Porte de la Compréhension", celle issue de l’Arche Sainte (Aron (ארון) et Or Noun (אור ן) – Lumière du Noun (50) sont formés des mêmes lettres).
[Ohev Israël]

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-> Les 7 lampes symbolisent 7 de nos ancêtres : Avraham, Its'hak, Yaakov, Moché, Aharon, David et Salomon, et la lampe centrale correspond à Moché.
Hachem ordonna que toutes soient tournées vers la lampe centrale ; ceci nous apprend que la lampe centrale, symbolisant Moché, était le plus important.
Les vertus et la grandeur de nos ancêtres vient du fait qu'ils suivaient la Torah et accomplissaient ses commandements. Il s'ensuit que Moché, par l'intermédiaire duquel la Torah fut donnée, était supérieur à tous.

On pourrait donc penser que Aharon, représenté par la 5e lampe, aurait été gêné d'allumer la ménora et de dévoiler son infériorité, mais il n'en était rien : "Aharon fit ainsi : il alluma les lampes vers la face de la ménora, comme Hachem l'avait ordonné à Moché."
[...]

Les lampes de la ménora étaient au nombre de 7, comme les 7 jours de la Création ...
D'autres associent ce chiffre aux 7 nations que Moché extermina, comme il est écrit : "Il anéantira de nombreuses nations devant vous : les 'hiti, les guirgachi, les émori, les kénaani, les périzi, les 'hivi et les yévoussi ; 7 peuplades plus nombreuses et puissantes que toi" (Vaét'hanan 7,1).

Plus tard, le roi Salomon domina 70 nations, comme il est écrit : "Salomon régna sur tous les royaumes" (Mala'him I 5,1). C'est pourquoi il érigea une ménora à 70 branches dans le Temple ...
En effet, il existe 70 princes en Haut, chacun représentant une nation. Les lumières de la ménora permettent aux juifs d'éteindre les "lumières" de ces princes célestes.
Cela ressemble à un circuit électrique où pour chaque lampe allumée ici-bas [dans le monde matériel], une lumière est éteinte ailleurs [en Haut].
Moché, voulant éteindre les lampes des princes célestes des 7 nations à conquérir, il fit une ménora à 7 branches.
Le roi Salomon, qui devait souffler les lumières de 70 nations, fit fabriquer une ménora à 70 branches.
[Méam Loez - Béaaloté'ha 8,3-4]

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+ "Tu feras une Ménora en or pur" (Térouma 25,31)

Le Arizal écrit que la Ménora en or fait allusion à la Torah et à sa gloire.
En effet :
-> "6 branches sortirons de ses côtés" (v.25,32) = les branches renvoient aux 6 traités de la michna (Torah Orale), qui entourent la branche centrale représentant la Torah Écrite.
[le Sforno (v.25,37) fait remarquer que les flammes des 6 branches de la Ménora doivent être orientées vers sa tige centrale.
Rabbi Guédalia Schorr disait : "Tout comme la lumière émanant de la Ménorah est produite par des mèches, de l'huile et du feu confectionnés par l'homme, ainsi la Torah Orale est la lumière que l'homme fait ressortir de la Torah Écrite."]

-> "Sur la Ménora il y aura 4 coupes" (v.25,34) = cela correspond aux 4 niveaux de compréhension de la Torah du Pardess, qui sont : le pschat (sens littéral), le rémez (allusion), le drach (interprétation figurée) et le sod (secret).

-> "ses pommeaux et ses fleurs" (v.25,34) = il s'agit de l'étude de la Torah par le biais d'une analyse textuelle intense (le pilpoul).
[le pommeaux et les fleurs viennent embellir chacune des branches, de même la Torah est embellie à nos yeux par le pilpoul]

[dvar Torah du Ridvaz - Rabbi Yaakov David Wilovsky]

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-> La ménora est une allusion à la lumière de la Torah, comme il est écrit dans le verset : "Car la mitsva est comparée à la bougie et la Torah est la lumière"
[Michlé 6,23 -> ki nèr mitsva véTorah or].
Sans ce cadeau exceptionnel que nous avons reçu du Maître du monde, nous évoluerions dans l'obscurité.
La sainte Torah nous donne la lumière qui nous aide à voir le bon chemin menant à la vie éternelle.
[le Sia'h Its'hak]

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+ "Tu feras monter la flamme des bougies (nérot) vers la face de la Ménora" (v.8,2)

-> "la mitsva est comparée à la bougie" (nér mitsva - michlé 6,23)
Le Zohar dit que si l'on fait une mitsva sans crainte du Ciel, alors cela n'atteint pas le Ciel.
Comment peut-on être sûr que toutes nos mitsvot parviennent au Ciel?

En suivant ce qui est écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (shiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).
Le Tikouné Zohar appelle la présence Divine : la Ménora de Hachem.

=> Ainsi :
- "Tu feras monter la flamme des bougies" = si tu désires que tes mitsvot, dénommées "bougies" (nérot),
- "vers la face de la Ménora" = monte jusqu'au Ciel, alors pour cela il faut toujours s'imaginer faire face à la présence Divine qui est appelée Ménora.

[nous n'avons pas une pleine crainte du Ciel, car nous sous-estimons cette réalité!]

[le תדרש נועם]

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"Vers la face de la Ménora, les 7 lampes projetteront la lumière" (Béa'aloté'ha 8,2)

Le Midrach relie ce verset de notre paracha avec le Téhilim (119;v.130) : "la révélation de tes paroles projette de la lumière …" (péta’h dévaré’ha ya’ir).

Par ailleurs, la 1ere lettre du 1er mot de chaque livre de la Torah (Béréshit =2, Vé’élé =6, Vayikra =6, Vayédaber =6, Eilé =1 , soit un total de 21) a la même valeur numérique que le nom de D. : "éyé" (Chémot ch.3 ; v.14 : "D. dit à Moché : Je serai comme Je serai" – Onkelos dit que cette expression est un nom de D.).
D’après le Midrach, ce nom de D. traduit l’intemporalité et l’éternité de D.

On peut également noter que le mot " 'hamisha" (désignant les 5 livres de la Torah) possède les mêmes lettres que le mot : "sim’ha" , la joie.
La Torah ne cesse de nous éblouir, dans la vraie joie, par son intense et infinie beauté. Merci D. Véken yirbou !!!

D’ailleurs, on note aussi que la dernière lettre du dernier mot de chacun des livres de la Torah (béMitsrayim =40 ; ma’ashé’em =40 ; Sinaï =10 ; yer’ho =6 ; Yisraël =30 soit un total de 126) a la valeur numérique du mot : "anav", humble.

Dans notre paracha (béa’aloté’ha ch.12 ; v.3), il est écrit : "l’homme Moché était extrêmement humble (=126), plus que tout homme sur la face de la terre!".
Selon la Torah, l’humilité est une dynamique consistant à s’auto-critiquer en permanence afin de prendre conscience du fait que l’on n’a pas exploité pleinement ses capacités et que les dons innés que l’on possède imposent une responsabilité plus grande et que nul ne peut s’enorgueillir d’accomplir simplement son devoir.

Pour finir, la 1ere et dernière lettre de la Torah forme le mot : "lev", cœur.

=> Il faut beaucoup d’humilité, de joie, de cœur (se donner entièrement en toute intégrité) et que dès le début nos actions soient faites car telle est la volonté de notre Père, de D.,qui est Lui Seul peut être qualifié d'éternel, intemporel (éyé).
On pourra alors être de véritables phares dans ce monde obscure. b"h!

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-> Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) donne une explication sur le fait que Hachem a dû montrer spécifiquement la Ménora à Moché, afin qu'il puisse la réaliser :
En fabriquant la Menora, Moché devait concevoir un objet si saint qu’il pourrait faire rayonner la lumière de la volonté au sein de tout Israël. Ainsi, chaque juif, dans toutes les situations de sa vie qu’il traversera, dans tous les ténèbres qu’il vivra, pourra se renforcer par la force de la volonté pour être éclairé et pouvoir surmonter toutes les épreuves.
Il est clair que concevoir un tel ustensile si merveilleux est une affaire très difficile, d'autant que Moché avait déjà vu qu’après tous les miracles que le peuple d’Israël a vécu lors de la sortie d’Egypte et du don de la Torah, ils firent malgré tout la faute du Veau d’or.
Il en conclut combien il est difficile d’aider l’être humain, doté du libre arbitre, à rester toujours fort et stable, dans toutes les situations.
=> Telle était la difficulté de Moché. Il n’arrivait pas à intégrer comment forger cet objet qui éclairera chaque juif dans toutes les situations de sa vie.

Pour faire briller la force de la volonté, la Ménora devait être composée d’éléments qui faisaient allusion à des réparations spirituelles extraordinaires. En effet, elle contenait 7 branches, 11boutons, 9 fleurs et 22 coupes, soient un total de 49 éléments auxquels s’associait le corps même de la Ménora réunissant le tout d’une seule pièce, pour obtenir le nombre de 50.
Or, nos Sages enseignent qu’Hachem a créé 50 portes de compréhension.
De son vivant, Moché en a atteint 49. La 50e lui fut dévoilée à sa mort.
Le Zohar explique que Moché s’éleva de ce monde (à sa mort) dans un niveau appelé : "volonté des volontés". Cette dimension correspond bien à la 50e porte qu’il atteint justement à sa mort.

=> C’est pourquoi, par ses 50 éléments, la Ménora relève de ce 50e niveau, appelé : "volonté des volontés". Elle pourra ainsi introduire la force de la volonté dans le cœur de chaque juif pour l’éclairer dans tous les moments d’obscurité. Et puisque Moché n’a pas atteint cette 50e porte de son vivant, il ne pouvait donc pas concevoir la dimension de la Ménora émanant justement de ce niveau.

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-> A ce même sujet, le rav Aharon Kotler enseigne :
La Ménora, symbolise la Torah, et elle devait être faite d’un seul bloc, même si elle contenait différents éléments (des boutons, des coupes, des fleurs…). Cela vient marquer que même si la Torah contient différentes couches d’explication, elles sont toutes unies. Tous les niveaux d’interprétation de la Torah se correspondent.

Or, une unité si parfaite où tout concorde, ne peut être que le fruit de la perfection Divine. Une telle "merveille" ne peut être produite par l’homme, et même Moché en concevait une réelle difficulté.
=> La conception de la Ménora avec toute la perfection qu’elle incarne ne pouvait venir que d’Hachem, qui a dû la lui montrer pour qu'il puisse la réaliser.

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-> Les 7 lumières de la Ménora symbolise la lumière de la Torah et de la sagesse, comme par exemple :
- "Quiconque souhaite devenir plus sage se tournera [pendant ses prières] vers le sud. Souviens-t'en grâce à cet indice : la Ménora était situé au sud [du michkan]" (guémara Baba Batra 25)
- "Celui qui voit de l'huile d'olive en rêve peut espérer [bénéficier] de la lumière de la Torah" (guémara Béra'hot 57).

Le Léka'h tov (début Béaaloté'ha) enseigne :
Les lumières de la Ménora étaient le point d'origine à partir duquel la sagesse se répandait dans le monde. Or, bien que ce flux spirituel ne fût en vigueur qu'à l'époque du Temple, il en reste des vestiges, puisque les Sages ayant vécu en ces temps ont transmis leurs connaissances aux générations futurs.
Il en résulte que les lumières de la Ménora continuent de nous éclairer jusqu'à ce jour par le biais de ces enseignements.
Cette lumière est donc effectivement éternelle, car Hachem a juré que la Torah ne sera jamais oubliée, et qu'elle se transmettra éternellement au sein du peuple juif.

Voila pourquoi selon le midrach (Bamidbar rabba 15,5), Hachem consola Aharon en lui disant : "Les sacrifies étaient pratiqués uniquement lorsque le Temple existait. Mais les lampes, quant à elles, produiront à jamais leur lumière face à la Ménora".

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-> "Quand tu feras monter les lumières" (Béaaloté'ha 8,2)

=> Pourquoi le passage de la menora est-il juxtaposé à celui des nessiïm?
Selon Rachi : Parce que lorsque Aharon a vu l’inauguration des nessiïm, il a éprouvé une douleur de ne pas avoir participé à cette inauguration, et Hachem lui a dit : "Par ta vie, ta part est plus grande que la leur, car tu vas allumer et arranger les lumières".

=> En quoi le fait d’allumer les lumières est-il plus grand que les sacrifices des nessiïm?

Le midrach Raba dit à ce propos: "Les sacrifices ont eu lieu tant que le Temple a été debout, mais les lumières existent à jamais".
Malgré tout, cela reste difficile à comprendre : quand il n’y a plus de Temple, et plus de sacrifices, il n’y a plus non plus de menora!

Ramban dit qu'ici Hachem a promis à Aharon que par ses descendants les ‘Hachmonaïm, il y aurait des miracles au moment de la 2e inauguration, quand on allumerait la menora pendant 8 jours avec une fiole d’huile qui ne suffisait que pour un seul jour.
L’allumage des lumières resterait une mitsva pour toutes les générations, les lumières de ‘Hanoucca, qui l’on allume même si le Temple n’est plus là.
C’est de ces lumières que parle le Midrach en disant : "Mais les lumières existent à jamais".

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-> "Parle à Aharon et dis-lui : Quand tu feras monter les lampes" (8,2)

Quand Aharon a assisté à l’inauguration par les princes, il s’est affligé de ne pas avoir été avec eux. Hachem a alors déclaré : "Ta part est plus grande que la leur! Car c’est toi qui allumeras et entretiendras les lumières".

=> Quelle est la valeur particulière de l’allumage ?

-> Rabbi David Cohen (roch yéchiva de ‘Hevron) répond selon l’explication du Daat Zékenim MiBaalé HaTossefot (Térouma 25,6) au sujet de l’huile pour le luminaire : il est d’usage d’allumer la lumière aux rois avant qu’ils n’entrent dans leur palais. Même s’ils n’ont pas réellement besoin de cette lumière, c’est là une marque d’honneur envers eux.
Le Daat Zékenim explique que l’allumage de la menora n’est pas une règle entrant dans le cadre du service du Michkan, mais sert essentiellement à le préparer à la résidence de la présence Divine.
S’il en est ainsi, l’allumage correspond vraiment à une inauguration. En effet, on allume chaque jour une bougie avant que le roi n’entre.

C’est dans ce sens que Hachem a consolé Aharon en lui donnant justement la mitsva d’allumer les lumières : l’inauguration par les princes a eu lieu une seule fois, tandis que l’inauguration effectuée par Aharon se renouvellera chaque jour lorsqu’il préparera le Michkan pour que la Présence Divine puisse y résider.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°627) écrit :
"Pourquoi en vérité Aharon a-t-il eu tellement de peine?
Parce qu’il y avait des choses très élevées dans l’intention des sacrifices des nessiïm, ainsi que le dit le Midrach (Bamidbar Raba 13) : "C’était une chose qui a été faite une seule fois pour toutes les générations, et quand il a vu qu’il avait perdu cette mitsva, il en a eu une très grande peine. C’est pourquoi pour le consoler et l’apaiser, D. lui a dit que la mitsva d’allumer les lampes était plus grande que leur mitsva, pour qu’ainsi il puisse s’élever chaque jour de plus en plus".
Donc chez les nessiïm, le sacrifice qu’ils ont offert n’était qu’une seule fois, mais pour lui il s’agissait de quelque chose de permanent et d’éternel, tous les jours."

[pour un juif, l'essentiel n'est pas être le héro d'un jour, mais plutôt le héro de tous les jours!]

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+ La Ménora, symbole de l’unité et de l’amitié (d'après les enseignements de Rabbi David Pinto) :

-> "C’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 7 lampes éclaireront" (Béaaloté'ha 8,2)

Le Chiouré mitsva s’interroge sur ce verset :
- Pourquoi est-il dit : "C’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 7 lampes doivent projeter la lumière"? La Ménora était pourtant composée d’une lampe centrale, à laquelle étaient rattachées 3 branches de chaque côté.
De la sorte, le verset aurait dû dire "c’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 6 lampes doivent projeter la lumière", car la lampe centrale ne fait pas partie du compte.
- On peut également se demander pourquoi la Ménora ne comportait pas 12 branches, parallèlement aux 12 tribus. En effet, elle fait allusion à l’unité du peuple d’Israël, et il n’y a pas de plus grand symbole à cela que les 12 tribus, les tribus de Hachem.

En réalité, on peut répondre aux 2 questions en même temps.
Hormis la lampe centrale, chaque branche de la Ménora correspondait à 2 tribus. En effet, Léa a enfanté 3 "paires" d’enfants, et 3 branches y font référence. Ra’hel a enfanté une "paire" d’enfants, parallèlement à une branche. De même, chacune des servantes a eu 2 enfants, et a donc droit à une branche de la Ménora. Il en ressort que des 4 femmes de Yaakov, sont nées 6 "paires" d’enfants, et à chacune d’entre elles correspond une branche de la Ménora.

Selon ce que nous venons de dire, nous déduisons que la tribu de Lévi possède aussi une part de branche, en tant que fils de Léa, ainsi que la branche centrale, qui équivaut entièrement à la tribu de Lévi. Ainsi, une branche et demie de la Ménora lui appartient, et c’est ce que D. a dit à Aharon : "Ta part est plus grande que la leur."

Il est écrit : "C’est vis-à-vis de la face de la Ménora que les 7 lampes éclaireront", car toutes les tribus s’éclairaient les unes les autres et chacune illuminait l’autre grâce à l’unité qui régnait entre elles. C’est pourquoi même la branche centrale, qui correspond à la tribu de Lévi, recevait la lumière des tribus et les éclairait en retour, de sorte que leur unité atteignait sa plénitude.

Ajoutons, sur le mode de l’allusion :
Si l’on prend la première et la dernière lettre du mot "Ménora" (מְּנוֹרָה), on obtient les lettres "mem-hé", dont la valeur numérique est identique à celle du mot "adam", faisant référence au premier homme.
La lettre qui reste est le "vav" (valeur numérique égale à 6), allusion à Adam, créé le 6e jour.
Quant au mot "ner" (bougie), il fait allusion au verset : "L’âme de l’homme est une lampe (ner) de Hachem" (Michlé 20,27).
Voici donc la signification du terme "Ménora" : Adam, créé le 6e jour, contenait toutes les âmes du peuple d’Israël destinées à naître au fil des générations (cf. Emek haMélekh 5,43).
Ceci vient nous enseigner l’importance de l’unité et des liens d’amitié au sein du peuple juif, car ils constituent l’âme du premier homme.

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-> "Tu feras une Ménora d'or pur" (Térouma 25,31)

-> La Ménora du Temple symbolise la Torah écrite :
- les 7 branches de la Ménora correspondent aux 7 mots du 1er verset de la Torah dans le livre Béréchit ;
- les 11 pommeaux de la Ménora correspondent aux 11 mots du 1er verset de Chémot ;
- les 9 téfa'him de la Ménora correspondent aux 9 mots du 1er verset de Vayikra ;
- la hauteur de 18 téfa'him de la Ménora n'était pas complète mais seulement de 17 téfa'him qui correspondent aux 17 mots du 1er verset de Bamidbar ;
- les 22 coupes de la Ménora correspondent aux 22 mots du 1er verset de Dévarim.
= Ce total de 49 mots fait allusion au don de la Torah aux Bné Israël 49 jours après leur sortie d'Egypte.

-> La Ménora fait également allusion à la Torah orale :
"6 branches sortent de ses côtés" = ceci fait allusion aux 6 ordres de la michna qui sont le fondement de la Torah orale.

=> Pourquoi la Torah orale fut-elle ordonnée en 6 parties?

Le Zohar explique que les 6 ordres de la michna correspondent aux 6 statuts existants dans la Torah : casher/non casher ; permis/interdit ; innocent/coupable.

Ainsi, il est écrit à propos de la fabrication de la Ménora : "Le tout d'une seule pièce d'or pur" (Térouma 25,36), afin de nous enseigner que l'on ne doit pas faire de différence entre la Torah écrite et la Torah orale car elles ne font qu'un.

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-> La Ménora était composée de 6 branches, toutes rattachées à la 7e qui était au centre.
Le 'Hida (Midbar Kedmot) explique que ces branches incarnent les 7 sagesses suivantes :
- la logique = il s'agit de la philosophie, c'est-à-dire comprendre la logique qui est enfouie en chaque chose.
- le calcul = savoir maîtriser tous types de calculs.
- les mesures = pouvoir estimer justement le nombre de briques, la quantité de sable et le temps nécessaire pour la construction d'un bâtiment, par exemple.
- la médecine = la véritable sagesse de la médecine consiste à savoir d'où provient la souffrance du malade et comment la guérir.
- la musique = savoir maîtriser toutes les octaves du chant.
- la sorcellerie = c'est une sagesse qu'il est interdit d'utiliser sauf pour les Sages du Sanhédrin qui la maîtrisaient parfaitement pour pouvoir contrer les sorciers, comme le rapporte le Rambam (Hilkhot Sanhédrin 2,1).
- la sagesse divine = la connaissance des secrets de la création de l'univers ainsi que le Maassé Merkava, la connaissance des mondes supérieurs, le nom et la fonction des anges.

Combien de livres comporte la Torah écrite?

+ Combien de livres comporte la Torah écrite?

Il est écrit au tout début de notre paracha : "c'est vis-à-vis de la face du Candélabre que les 7 lampes doivent projeter la lumière." (Béha'aloté'ha 8,2)

=> Le Candélabre se composait de 7 lampes tout comme la Torah (la sagesse de D.) est composée de 7 livres.

En apparence, la Torah écrite semble être composée de 5 livres (Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar et Dévarim).
Pourtant, en réalité, elle en comprend 7 au total.

En effet, certains signes particuliers employés par D. indiquent que le livre de Bamidbar se subdivise en 3 livres.
C'est dans cette même paracha de Béha'aloté'ha que nous retrouvons cette singularité.
En effet, 2 versets (Bamidbar 10,35-36) ont la particularité d'être entourés de 2 noun (נ) renversés, jouant, en quelque sorte, le rôle de parenthèse.

Selon le Sod (niveau d'explication élevé nommé : secret), nos Sages expliquent que ces versets correspondent à un livre entier : malgré sa quantité infime de mots, son contenu est incommensurable.

=> En créant cette séparation, D. établit donc 7 livres, qui représentent l'entité profonde de la sagesse de la Torah.

-> En correspondance avec ce chiffre 7, nous remarquons que le 1er verset de la Torah, traitant de la Création du monde, contient 7 mots introduisant les 7 jours de la Création.

-> Les 7 jours de la Création donnèrent naissance à l'Histoire humaine qui, selon une tradition de nos Sages, doit s'étaler durant 7 millénaires.

"Sur l'ordre de D., ils camperont, sur l'ordre de D., ils partiront." (Béha'aloté'ha 9,20)

-> Le Chlah haKadoch nous dit que ce verset est porteur d'une règle morale.

Avant d'accomplir une action ou de se déplacer, que l'homme dise toujours : "avec l'aide de D.", ou "si D. le veut".

Par exemple, s'il s'apprête à se mettre en route, qu'il dise : "Je me dispose à voyager, avec l'aide de D., et j'ai l'intention de faire une halte à tel endroit, si D. le veut."

Son Nom se trouvera ainsi constamment sur ses lèvres, au moment où il conçoit son projet et lorsqu'il le met en application, pour chacun de ses actions.

-> Le Chla haKadoch de conclure : "En agissant ainsi, une personne internalisera et fixera dans son cœur les notions de base de la émouna, et cela amènera de la bénédiction dans sa vie."

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-> On doit faire attention à prier avant de faire quoi que ce soit, car plus on s’y prend tôt plus il est facile d’annuler un mauvais décret, comme l’ont dit les Sages : il faut toujours prier avant que le malheur arrive.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin - dans son Ressissé Laïla]

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-> Le Chla haKadoch enseigne également :
Les Sages ont dit que c’est cela la grandeur de Yossef dans la maison de Potiphar, ainsi qu’il est écrit : "Son maître vit que D. était avec lui".
Rachi explique que le Nom de Hachem était sans cesse dans sa bouche, car à chaque occasion il disait "avec l’aide de Hachem", "si Hachem le veut", c’est pourquoi il est dit ensuite "et dans tout ce qu’il fait, Hachem le fait réussir".

On en a une allusion dans le verset que nous disons dans la prière tous les matins : "Rabot Ma'hachavot Bélèv Ich Va'atsat Hachem Hi Takoum" (Nombreux sont les projets de l'homme ; ce que D. veut se réalisera - Michlé 19,21).
Le mot hi (הִיא) dans cette phrase, est formé des initiales de : "Im Yirtsé Hachem" (si Hachem le veut - אם ירצה השם).
Il faut donc s’efforcer d’avoir toujours le nom du Ciel à la bouche pour demander son aide.
Il y a un proverbe qui dit : "Sans Hachem, il est impossible de franchir le seuil de la porte, et avec Hachem, il est possible de traverser l'océan".

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-> b'h, divré Torah similaire : https://todahm.com/2021/11/07/33608

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-> Il est écrit : "Parfois la Nuée (qui planait au dessus du Michkan) ne restait qu’un certain nombre de jours sur le Tabernacle : Sur l’ordre d'Hachem ils (les Bné Israël) faisaient halte (עַל פִּי יְהוָה יַחֲנוּ), et sur l’ordre d'Hachem ils voyageaient(וְעַל פִּי יְהוָה יִסָּעוּ) (lorsque la Nuée s’élevait au dessus de la Tente)" (Béha'aloté'ha 9,20).

-> Du fait de leur attachement avec la Chékhina (al pi Hachem -עַל פִּי יְהוָה), les Bné Israël ressentaient un état de repos (ya'hanou - יַחֲנוּ), même durant leurs déplacements (yissa'ou - יִסָּעוּ). [Sfat Emet]

-> La Sainteté qui accompagnait les Bné Israël dans le désert était celle de la terre d'Israël. [Divré Yoël]

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+ "Sur l'ordre d'Hachem" : se reposer avec confiance en Hachem comme un bébé dans les bras de sa mère :

-> "Sur l'ordre d'Hachem ils campaient et sur l'ordre d'Hachem ils se déplaçaient" (Béha'aloté'ha 9,20)

-> La guémara (Shabbath 31b) déduit de ce verset de notre paracha une loi concernant l'interdit de détruire pendant Shabbath : n'est coupable de cette transgression que celui qui détruit dans le but de reconstruire au même endroit.
=> Dès lors, une question se pose : tous les travaux prohibés pendant le Shabbath sont déduits de ceux qui étaient nécessaire à la confection du Sanctuaire. Cela étant, comment l'interdit de détruire est-il conditionné par l'exigence de reconstruire au même endroit, alors que le sanctuaire était systématiquement démonté pour être reconstruit à un endroit différent (lors du périple des Bné Israël dans le désert)?
La Guémara elle-même répond à cette contradiction apparente en disant : c'est différent (en ce qui concerne le Sanctuaire). Dans la mesure où il est écrit "Sur l'ordre d'Hachem ils campaient et sur l'ordre d'Hachem ils se déplaçaient", cela est considéré comme s'ils le démontaient dans le but de le reconstruire au même endroit.

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 5773) explique la signification profonde de cette réponse de la manière suivante : les Bné Israël ne se déplaçant dans le désert que sur l'ordre d'Hachem et se reposant exclusivement sur Lui pour les protéger de tout danger (serpents, scorpions, ...) avec une confiance totale, ils étaient donc comme placés "dans les mains d'Hachem" tant lors de leurs stationnements que lors de leurs déplacements.
Dès lors, leur périple dans le désert n'était pas considéré comme un changement d'étape systématique (de Ramsès à Souccot, de Souccot à Etam, ...) puisqu'ils se sentaient en permanence au même endroit du début à la fin : à l'ombre du Créateur. De cette manière, toutes les étapes géographiques sont secondaires et il ne reste plus qu'un seul et long périple sous les ailes de la Protection Divine.
Ainsi, la reconstruction et le démontage du Sanctuaire (symbolisant cette Providence) étaient constamment considérés comme effectués au même endroit, car si lors de l'étape précédente, ils étaient sous les ailes du Très-Haut, il en était de même lors de l'étape suivante.

Cette idée trouve son illustration dans la parabole suivante : un homme est en chemin pour un long voyage.
Parfois sur sa route, les gens lui demandent : "Où avez-vous établi votre gîte?", question à laquelle il répond : "Je me trouve actuellement à tel endroit".
Plus tard, il apportera une réponse différente à la même question, puisqu'il aura progressé dans son itinéraire. En revanche, si l'on posait une question semblable à propos du nouveau-né qui se tient dans les bras de sa mère, on y répondrait systématiquement : "Il est dans les bras de sa mère", quel que soit l'endroit où se trouve cette dernière.

Il en est de même de celui qui place sa confiance uniquement en Hachem dans Lequel il trouve refuge et espoir. Où qu’il soit, il se sentira "dans les bras d'Hachem".
Cet enseignement constitue une leçon valable pour toutes les générations : la meilleure façon de servir Hachem est de se placer systématiquement sous Sa Protection sans imaginer le moins du monde que nous sommes aussi dans les mains de celui qui nous aide par exemple à obtenir un prêt, à trouver un bon parti pour notre fils ou fait jouer ses relations en notre faveur.
Au contraire, nous sommes (si l'on peut dire) dans les deux mains d'Hachem, notre Père bienveillant.

-> Le Rambam (Guide des égarés 3ème partie, chap. 51) écrit à ce sujet :
"Lorsque l'homme se libèrera de toute pensée autre que celle concernant le Très-Haut, il ressentira la joie intense que procure une émouna solide et il est impossible qu'il arrive à cette personne le moindre dommage car il réside avec Hachem et Hachem réside avec lui. C'est seulement s'il détourne sa pensée de Lui qu'il se détachera par cela d'Hachem et qu'Hachem se détachera de lui, l'exposant ainsi à l'influence du mal qui pourra alors l'atteindre ...
Tu comprends donc que la raison pour laquelle certaines personnes sont en proie à tous les maux est qu'ils se détachent d'Hachem car celui qui (en revanche) vit constamment avec Hachem ne sera jamais atteint par le mal".

-> Ce sont des paroles pratiquement semblables à celles-ci qui constituent la (célèbre) formule de Rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3, 12) qui suit :
"Il existe un remède extraordinaire pour repousser et annuler tous les décrets rigoureux et afin que les volontés extérieures ne puissent avoir d'influence sur nous ni même nous faire le moindre mal : lorsque l'homme enracinera dans son coeur qu'Hachem est le D. véritable et qu'il n'existe en dehors de Lui aucune autre force dans le monde, que tous les mondes ne sont remplis que de Son Unicité à l'état pur, en annulant entièrement dans son coeur sans plus s'en soucier le moins du monde toute autre force ou volonté existante et en soumettant entièrement et uniquement sa pensée au D. unique, Hachem l'exaucera alors en réduisant à néant toutes les forces et volontés extérieures du monde afin qu'elles n'aient aucune influence sur lui".

"Or Moché était très humble, plus qu'aucun homme se trouvant sur la terre" (Béha'aloté'ha 12,3)

Nous allons voir (b"h) un commentaire du rav Chakh.

Qui a écrit cette phrase dans la Torah?
Moché lui-même!

N'est-ce pas stupéfiant?

Après l'avoir écrite, Moché est pourtant resté le plus humble des hommes.
Si cette phrase l'avait rendu orgueilleux, il n'aurait pas pu l'écrire car il aurait perdu son humilité et cela n'aurait pas figuré dans la Torah pour l'éternité car cela aurait été faux.

Ici, la Torah nous révèle le niveau extraordinaire qu'un homme peut atteindre.

Ce dernier peut accéder à un haut niveau lui permettant de parler de ses propres qualités sans en éprouver le moindre sentiment de supériorité, comme s'il parlait de celles d'un autre homme, et sans que cela ne lui procure le moindre sentiment de supériorité.

Le rav Chakh de conclure : Ces capacités dont D. nous a doté, nous ne les exploitons pas suffisamment ...

"D. dit soudain à Moché et à Aharon" (Béha'aloté'ha 12,4)

Nous allons voir (b"h) un commentaire du 'Hafets 'Haïm à ce sujet.

Selon Rachi, lorsque D. appela soudainement Aharon et Myriam, ils crièrent : "De l'eau, de l'eau pour une immersion", car ils s'étaient rendus impurs par des relations intimes avec leurs conjoints.
D. voulait leur faire comprendre de la sorte que Moché avait eu raison de ne plus cohabiter avec sa femme ; il devait en effet rester en état de pureté rituelle car D. pouvait lui parler à tout moment.

De même, il est dit à propos de la délivrance finale, tant attendue (Mala'hi 3,1) : "Il entrera soudain dans son Sanctuaire, le Maître dont vous souhaitez la venue."

Puisque la délivrance va arriver soudainement, nous devons nous préparer dès maintenant au culte des sacrifices, en étudiant ses lois pendant des années, à l'exemple des Lévites, dont l'apprentissage durait 5 ans (guémara 'Houlin 24a).

Cette obligation incombe tout particulièrement aux Cohanim qui doivent connaître les règles relatives aux choses sacrées et au Temple.
De la sorte, nous devons être prêts à Le servir au moment voulu.

D'après un passage de la guémara (Sanhédrin 22b), aucun Cohen résidant en terre d'Israël n'a le droit de boire du vin, afin d'être apte au service en cas de reconstruction soudaine du Temple.

De même, celui qui dit : "Je serai nazir le jour de la venue du Machia'h", n'a pas le droit de boire du vin les jours non fériés, parce que le Machia'h peut arriver à tout moment (guémara Erouvin 43b).

Puisque les signes avant-coureurs des temps messianiques mentionnés à la fin des traités Sota et Sanhédrin (pages 97 et 98) sont déjà apparus, on peut certainement espérer une délivrance prochaine et il faut donc se préparer rapidement au culte des sacrifices.

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Dans sa yéchiva, à Radin, le 'Hafets 'Haïm fonda un Collel où l'on apprenait les traités talmudiques se rapportant aux sacrifices.
Il avait l'habitude de dire : "Cette étude prépare à la délivrance et a le pouvoir de la précipiter."

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-> "Sortez vous trois" (Béha'aloté'ha 12,4)

-> Suite à la parole négative qu'ont prononcée Miryam et Aharon sur Moché, Hachem les appela tous les trois pour se présenter au Michkan. Rachi explique qu'Hachem les appela tous les trois dans une seule et même parole, chose qui est naturellement impossible.
=> Mais pourquoi avoir ici besoin d'un tel miracle?

Quand juste après, Miryam fut punie de lèpre pour sa médisance, Moché pria pour elle. Le rav Mordé'haï Miller remarque que par cette attitude, Moché se démarqua du comportement de sa soeur. Alors qu'elle venait quelque part de lui manquer de respect, voilà qu'à contrario, lui s'épanche en prière avec tant de bienveillance, pour qu'Hachem la guérisse. Ce décalage risquait d'éveiller une accusation contre elle et d'aggraver sa faute et même sa punition.
Car quand une personne se comporte mal, le fait de mettre en évidence en parallèle le bon comportement d'un homme Juste (tsadik) peut aggraver l'accusation pour la faute du premier.
Pour permettre à Moché de prier pour sa soeur sans que cela n'éveille de désagrément, Hachem les appela tous les trois en même temps, comme s'il s'agissait d'une seule personne. Par cela, Hachem les constitua tous les trois comme trois membres d'un même corps. Dès lors, cela évitera cette accusation. Car dans un même corps, on comprend bien qu'un membre ne peut accuser sur un autre membre, car tous les membres ne forment qu'une seule entité.
L'accusation de l'un serait accusateur aussi pour l'autre. C'est de cette façon qu'Hachem dans Sa Miséricorde a permis à Moché de prier pour Miryam sans que ce lui soit dommageable.
=> Combien un homme doit veiller à ses actions. Même quand il fait du bien, il convient de réfléchir si ce bien ne risque pas de causer un dommage aux autres, par le fait de mettre en évidence ce bien en opposition aux manquements des autres. Et dans ce cas, il est préférable de réaliser ce bienfait plutôt discrètement, pour ne pas éveiller d'accusation. Combien doit-on réfléchir à chacun de nos actes.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Passé l'âge de 50 ans, il se retirera du service actif et ne travaillera plus" (Béha'aloté'ha 8,25)

-> Les Lévi'im servaient dans le Michkan de 30 ans à 50 ans.
Dans les Pirké Avot (5,21) nous apprenons : "50 ans est l’âge où l’on donne des conseils".
Rabbi Ovadia Bartenora explique : car il est dit à propos des Lévi'im : "a partir de 50 ans il reviendra du service, ne travaillera plus dans le Sanctuaire et servira ses frères".
Comment les servira-t-il? En leur donnant des conseils.

-> Le ‘Hafets ‘Haïm enseigne :
Quand l’homme a 50 ans, il a acquis beaucoup de sagesse et d’expérience, et il est capable de donner des conseils aux autres. Par conséquent, à plus forte raison doit-il se donner des conseils à lui-même.
Et quel est le conseil le meilleur et le plus droit ? De se préparer des provisions pour la route vers le monde qui est entièrement bon.

[Le 'Hafets 'Haïm nous dit que ce verset exhorte tous les quinquagénaires à réduire leurs activités profanes et à consacrer plus de temps à l'étude de la Torah et aux bonnes actions, afin de les avoir toutes prêtes pour l'au-delà.]

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-> Le Imré ‘Haïm de Vizhnitz dit que chaque envie a son moment : dans l’enfance, on aime les friandises, les jouets, ... En grandissant, on est attiré par l’argent, mais lorsqu’arrive la vieillesse, toutes les envies disparaissent, si ce n’est celle des honneurs, qui tire sa source dans l’orgueil.

C’est ce qu’indique une lecture originale de notre verset : "mais, passé l’âge de 50 ans [les années de vieillesse], il se retirera du service actif" = il n’a alors plus tellement besoin de travailler durement pour maîtriser son penchant comme dans sa jeunesse.
Mais "il ne travaillera pas encore" (traduction littérale du verset) : pour parvenir à l’humilité, à la conscience de sa nullité (sens de "pas"), il devra "encore" travailler et rester sur ses gardes.