Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Moché se leva et partit voir Datan et Aviram" (Kora'h 16,25)

=> Pourquoi la Torah dit-elle : "Moché se leva"? Si c'était pour nous dire qu'il était assis préalablement, en quoi cette information nous est-elle utile?

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch répond :
Il est écrit : "Avant la défaite, le racha est élevé" (Michlé 16,18) ; "Avant les honneurs, se trouve la modestie" (Michlé 18,12), et nos Sages (midrach Chémot rabba 45) ont enseigné : "Mon humiliation m'a valu l'élévation".
C'est ce que dit donc notre verset : "Moché se leva" = c'est une élévation pour lui que d'aller lui-même parler à Datan et Aviram, des hommes mauvais qui lui ont fait honte et refusaient de se présenter devant lui. Il s'est rabaissé en les visitant lui-même.
- "Avant la défaite, le racha est élevé" se rapporte donc à Datan et Aviram qui sont honorés de la visite de Moché en personne, juste avant la punition.
- Et "avant les honneurs se trouve la modestie" se rapporte à Moché qui se rabaisse en se déplaçant chez eux, juste qu'Hachem ne prenne sa défense.

=> La Torah atteste donc que ce qui semblait être, à première vue, une humiliation pour Moché (ils lui ont fait honte verbalement en public), était en fait une ascension pour lui, une grandeur : "Moché se leva".

<---------->

-> b'h, par exemple également sur le fait de ne pas répondre aux disputes : http://todahm.com/2018/12/25/limportance-de-ne-pas-repondre-aux-disputes

"Dit à Elazar fils d’Aharon le Cohen de ramasser les encensoirs" (Kora'h 17,1)

=> Pourquoi Hachem ne demande-t-Il pas que ce soit plutôt Aharon, le Cohen Gadol, qui ramasse les encensoirs de l’assemblée de Kora’h, qui ont apporté de l’encens et en sont morts? Pourquoi demande-t-Il plutôt que ce soit Elazar, son fils?

Puisque Kora’h s’est opposé à Aharon et voulait être Cohen Gadol à sa place, quelque part sa punition lui a été causé de par Aharon. Et Hachem ne trouva pas cela vraiment correct que ce soit Aharon qui ramasse les encensoirs de ceux qui ont été punis en s’opposant à lui.

=> Même quand Hachem punit des réchaïm, Il prend en compte leur sensibilité et leur honneur, et même s’ils sont morts.
En effet, cela aurait été trop méprisant pour eux (alors morts) qu’Aharon lui-même vienne ramasser leurs encensoirs.

[Méiri ; le Ohr ha'Haïm commente également en ce sens]

=> Combien à plus forte raison nous devons faire attention à ne pas blesser autrui (qui est vivant).
Par exemple, si nous sommes obligés d'en venir à réprimander autrui, il faut que cela soit 100% pour son bien, en prenant le plus grand soin de sa sensibilité, de lui garder tout son honneur, avec beaucoup d'amour, ...

<----------------------------------------------->

-> Rachi explique ainsi le mot ma’hatot (encensoirs - מַּחְתֹּת) : "Des instruments dans lesquels on met des braises, et qui ont des poignées".

Rabbénou Ovadia Bartenora objecte : Pourquoi Rachi veut-il expliquer ici ce que c’est qu’un encensoir, étant donné qu’il l’a déjà expliqué dans la parachat Terouma? Et pourquoi souligne-t-il qu’il y a une poignée? Il est évident qu’il faut bien les tenir!
Il explique que Kora’h était conscient du danger de l’encens, il savait qu’un feu risquait de descendre du Ciel pour brûler et détruire. Mais les poignées l’ont aveuglé, il a cru qu’avec une poignée assez longue, le feu n’arriverait pas jusqu’à lui.

<----------------------------------------------->

-> Moché reçut l'ordre que le Cohen El'azar enlève les pelles de l'endroit de leur combustion.
Si Aharon avait accompli cette tâche, le peuple aurait pensé que tous ces hommes avaient trouvé la mort pour avoir manqué de respect à Aharon mais qu'après le décès d'Aharon, il n'y aurait aucun inconvénient à ce qu'un non Cohen accomplisse ce service.
D. demanda donc qu'El'azar reçoive la tâche de retirer les pelles, montrant ainsi que quiconque tenterait d'accomplir un service sacré réservé aux descendants d'Aharon serait puni de la même façon que Korah' et son clan.
[...]
Il ne convenait pas qu'Aharon accomplisse cette tâche car cela lui aurait rappelé que l'offrande d'encens de ses fils Nadav et Avihou n'avait pas trouvé grâce devant D.
Pour éviter de causer de la peine à Aharon, D. ordonna qu'El'azar se charge de la fabrication du revêtement pour l'autel.
[Méam Loez - Kora'h 17,1-3]

<--->

-> "Le Cohen El'azar prit les pelles de cuivre que les victimes du feu avaient présentées et les lamina pour couvrir l'autel. Cela serait un rappel pour les Bné Israël afin que personne, hormis les descendants d'Aharon, n'apporte de feu non autorisé, ne brûle d'encens devant D. et ne subisse le sort de Kora'h et de son assemblée.
[El'azar fit] ainsi que D. le lui avait dit par l'intermédiaire de Moché (béyad Moché lo)" (Kora'h 17,5)

-> Le Méam Loez commente :
"Selon certains commentateurs, les derniers mots du verset : "le lui avait dit" font référence à Moché lui-même.
D. disait à Moché qu'il n'était pas non plus autorisé à présenter l'offrande d'encens, bien qu'il fût le frère d'Aharon et le plus grand homme de sa génération. Pour ce service, Moché était considéré comme un étranger.
Si Moché n'était pas apte à présenter l'offrande d'encens, il s'ensuit évidemment que personne d'autre ne pouvait être considéré comme "un descendant d'Aharon" à cet égard.

Certains commentateurs remarquent que, dans ce verset, le mot "main" (yad) : "ainsi que D. le lui avait dit, par la main de Moché" fait allusion à la forme de punition qui frappe quiconque tente d'offrir de l'encens alors qu'il ne fait pas partie des descendants d'Aharon.
Cette expression fait référence à la main de Moché qui se couvrit de tsaraat.
Il est écrit dans la paracha Chémot : "Lorsque [Moché] mit la main sous sa tunique et la retira de sa poitrine, elle était atteinte de tsaraat, [blanche] comme la neige".
Voilà le châtiment destiné à tout homme qui apporte une offrande d'encens sans être un descendant d'Aharon : il sera frappé par une maladie de tsaraat comme le roi Azaria lorsqu'il vint offrir de l'encens dans la sanctuaire de D. (Méla'him II 15)."

"Aharon prit comme le lui avait dit Moché, et se précipita au milieu de l'assemblée, et voici que le fléau avait commencé parmi le peuple. Il disposa l'encens et obtint réparation pour le peuple" (Kora'h 17,12)

-> Hachem parla à Moché en disant : "Retirez-vous du sein de cette assemblée et Je vais l'anéantir en un instant!" Il tombèrent sur leur face." (Kora'h 17,10)

Le Maharal Diskin donne l'explication suivante :
Le mot "éromou" (retirez-vous - הֵרֹמּוּ) est dérivé du mot : térouma, qui est la dîmes offertes aux Cohen.
Il y a 3 niveaux pour donner la térouma : on peut décider de donner 1/60e de notre production ; ou bien choisir de donner 1/50e ; et les plus généreux donnaient 1/40e.

Après l'incident de Kora'h et ses partisans, et leur mort miraculeuse, Hachem était furieux sur le fait que la nation juive continuait toujours à se plaindre.
Hachem a décidé de prendre une "térouma", un portion généreuse de gens, pour les tuer comme punition pour les fautes de tous.

Dans la paracha Bamidbar, le recensement a compté 603 550 membres du peuple juif.
1/40e de ce nombre fait : 15 088 personnes qui étaient prévus de mourir dans la plaie.
Cependant, le verset (17,14) rapporte que 14 700 sont morts dans cette plaie.
Si l'on y ajoute 253 qui sont morts avec Kora'h (250 hommes de la tribu de Réouven, plus Kora'h, Dathan et Aviram), il reste toujours une différence de 135.

Le Maharal Diskin fait remarquer que dans toute la paracha le camp d'Israël est décrit par : "éda", sauf dans le verset ci-dessus (v.12) où il est décrit par : "kahal".
Le mot "kahal" (communauté - קָּהָל) a une valeur numérique de 135.

=> "[Aharon] se précipita au milieu de l'assemblée" = Aharon a réussi à sauver 135 personnes en agitant l'encens.

[Rachi (v.11) rapporte que lorsque Moché était monté au Ciel pour y recevoir la Torah, comme cadeau, l'Ange de la mort lui avait révélé que l'encens peut arrêter une plaie.]

<--------------->

-> "250 des enfants d’Israël" (Kora’h 16,2)

=> Comment parvient-on au nombre de ces 250 partisans de Kora’h?

Le ‘Hizkouni explique que Kora’h prit 23 hommes de chaque tribu, à l’exclusion de celle de Lévi, soit le nombre d’hommes composant un petit Sanhédrin.
Ainsi, 11 fois 23 font 253 ; si on ne compte pas Kora’h, Datan et Aviram, on obtient un total de 250.

<--->

-> "Ils s'opposèrent à Moché avec 250 Bné Israël, des hommes de haut rang dans la communauté, des représentants à l'assemblée, des hommes célèbres" (Kora'h 16,2)

-> Le Méam Loez (v.16,2) commente :
D'importantes personnalités figuraient parmi les hommes qui se rebellèrent contre Moché et Aharon. Ceux qui se laissèrent entraîner dans la querelle furent, notamment, les hommes appelés à participer aux débats d'intérêt communautaire, des hommes célèbres tels que les 12 chefs de tribu ayant apporté les offrandes d'inauguration pour l'autel, et les chefs du Sanhédrin.

Certains commentateurs interprètent le mot "célèbres" (anché chem) comme désignant de grands sages (anché) qui possédaient la connaissance du Nom (chem) Explicite de D.

Selon certaines autorités, les 250 hommes avaient pour intention de former, selon le désir de Kora'h, un Sanhédrin mineur (de 23 hommes) dans chacune des tribus.
Ceci explique le total de 253 hommes représentant les 11 tribus (23*11 = 253) : 250 plus Datan, Aviram et Onn ben Pélet.

<--->

-> Le Méam Loez (v.16,5-7) écrit :
En fait, il existait 3 insurrections différentes contre Moché :
1°/ L'une provenait de Kora'h réclamant la prêtrise, qui selon lui lui revenait.

2°/ La 2e était celle des 250 hommes. Tous étaient des premiers-nés qui autrefois avaient été désignés pour accomplir le service sacré dans le Michkan. Ils pensaient que Moché leur avait retiré ce rôle de sa propre initiative et l'avait transféré à la tribu de Lévi pour rehausser le prestige de sa propre tribu et déprécier la leur.

3°/ La 3e dispute éclata parmi la tribu de Réouven. Ses membres se sentirent lésés par Moché qui avait enlevé le droit d'aînesse (c'est-à-dire l'obtention d'une double part en terre d'Israël) à la tribu de Réouven, le fils aîné de Yaakov.
Il avait transmis ce droit en partie à la tribu de Yéhouda et en partie à celle de Yossef.
Outre ses autres marques d'éminence, la tribu de Yéhouda devint la principale bannière.
Les membres de la tribu de Réouven prétendaient que Moché avait agi de sa propre initiative pour accorder pouvoir et honneurs à son disciple Yéhochoua, issu de la tribu de Yossef.

Dans la Torah, ces 3 controverses sont indiquées par les 3 expressions suivantes : "Kora'h, le fils de Yitz'har (petit-fils de Kéhat et arrière petit-fils de Lévi), commença une révolte ... Ils s'opposèrent à Moché ... Ils s'attroupèrent".
- "Kora'h ... commença une révolte" = désigne la rébellion de Kora'h du fait qu'il était "fils de Yitshar, petit-fils de Kéhat et arrière petit-fils de Lévi". C'est parce qu'il descendait de Lévi qu'il exigea la grande prêtrise à la place d'Aharon.
- "Il s'opposèrent à Moché" = fait référence à la tribu de Réouven qui réclamait son droit d'aînesse ancestral.
- "Il s'attroupèrent autour de Moché et Aharon" = concerne les 250 premiers-nés se plaignant que Moché leur avait enlevé le service Divin pour le transférer à la tribu de Lévi.

Moché répondit à chaque groupe selon sa revendication.
En effet, la Torah dit : "Demain matin, D. fera savoir qui est à Lui et qui est saint, et Il l'approchera de Lui. Il choisira qui [sera autorisé à] Lui présenter des offrandes" (Kora'h 16,5).
- A ceux qui demandaient la prêtrise, Moché répondit : "Demain matin, D. fera savoir qui est à Lui". Le lendemain, D. annoncerait s'Il désire Aharon ou Kora'h comme Cohen Gadol.
- Aux premiers-nés qui exigeaient de reprendre le service Divin, Moché dit : "et qui est saint et Il l'approchera de Lui". Le lendemain, D. désignerait les hommes consacrés : les Lévi'im ou les premiers-nés.
- Enfin, aux descendants de Réouven qui réclamaient le droit d'aînesse, Moché répliqua : "Il choisira celui qui [sera autorisé à] Lui présenter des offrandes".
D. fera savoir qui Il avait choisi : la tribu de Réouven ou celles de Yéhouda et Yossef.

<------------------------------------->

-> "Moché dit à Aharon : Prends la pelle et mets-y du feu de l'autel. Offre de l'encens et cours vers la communauté pour effacer sa faute. Car la colère Divine a éclaté de devant D. L'épidémie a déjà commencé!" (Kora'h 17,11)

-> Le Méam Loez écrit :
Moché pressa Aharon. Le camp entier allait bientôt être exterminé par les plus violentes forces de destruction formées lorsque les Bné Israël adorèrent le veau d'or, [et qui sont] : kétsef, Af, 'Hema, Mach'hit et 'Harone.
Moché s'écria : "Je vois déjà la colère Divine (kétsef) venir de D." = Il discernait l'ange appelé Kétsef venant de D. pour anéantir le camp.
Par manque de temps, au lieu de prier, Moché ordonna à Aharon de déposer du feu de l'autel sur la pelle, de courir vers le camp et d'y offrir l'encens. L'épidémie s'était déjà déclarée et il n'y avait pas de meilleure protection contre elle que l'encens.

<--->

-> "Les victimes de cette épidémie furent au nombre de 14 700, outre ceux qui étaient morts à cause de la révolte de Kora'h. Quant l'épidémie eut cessé, Aharon retourna vers Moché à l'entrée du Ohel Moed" (Kora’h 17,14-15)

-> Le Méam Loez rapporte :
Comme l'encens avait causé la mort de Nadav et Avihou et celle des 250 hommes, le peuple risquait d'attribuer ces décès à une propriété de l'encens. Pour prévenir cette erreur, D. fit en sorte que l'encens contribue à arrêter l'épidémie. Ainsi, les Bné Israël apprendraient que c'est la faute de l'homme qui cause sa mort.
Ceci explique aussi que cette tâche fut confiée à Aharon et non à Moché. Bien qu'Aharon faisait partie des 250 hommes qui apportèrent l'encens, il ne mourut pas ; de plus, c'est grâce à l'encens qu'il parvint à arrêter l'épidémie.

-> b'h, voir également la paracha Ki Tissa, où l'encens (Kétoret) est un remède efficace contre l'épidémie : http://todahm.com/2019/04/16/8787-2

+ Kora'h :

-> Le nom de קרח (Kora'h) fait allusion au fait que par sa rébellion contre Moché et Aharon, il a causé une קרחה (kor'ha : calvitie) dans Israël, c'est-à-dire qu'il a provoqué un vide dans la population des Bné Israël, puisque plus de 250 hommes éminents ont péri ainsi que plus de 14 000 hommes morts dans une épidémie (maguéfa).
[Talmud Sanhédrin 109b]

-> Kora'h s'est révolté contre Moché qui a amené sur terre les 5 Livres de Tora, en lui reprochant d'énoncer des Lois de sa propre initiative et non ordonnées par Hachem.
Ainsi, Kora'h a nié l'origine Divine de la Torah. C'est l'affaiblissement du pouvoir des 5 livres de la Torah qui est désigné קרחה (kor'ha) qui peut être lue רחק ה (ra'hak hé) : il a éloigné d'Israël les 5 Livres de la Torah qui exerçaient une influence positive sur eux.
En réarrangeant les lettres des mots רחק (ra'hak), on obtient le nom קרח (Kora'h) désigné ainsi pour avoir éloigné Israël de la Torah, donc de son Créateur.
[Ben Ich 'Haï]

"Mais si Hachem créé un prodige et si le sol ouvre et les engloutit avec tout ce qui est à eux" (Kora'h 16,30)

-> Rachi citant la guémara (Sanhedrin 110a) rapporte les paroles de Moché : "S’il a été créé, lors des 6 jours de la création, une ouverture de la terre, c’est bien. Sinon, que "Hachem la crée" maintenant."

-> "10 choses furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule. Ce sont : l’ouverture de la terre [qui engloutit Kora’h] ..." (Pirké Avot 5,6)

=> Le 'Hatam Sofer demande : Comment se peut-il que Moché avait un doute sur le fait que l'ouverture de la terre a été créée la veille du 1er Shabbath, alors que cela l'est clairement écrit?

Dans ce même Pirké Avot, il est écrit : "certains mentionnent également : le tombeau de Moché notre Maître"

Le tombeau de Moché, qui nous est inconnu, est une des choses créées la veille du 1er Shabbath.
Ainsi, selon le 'Hatam Sofer, Hachem a fait oublier ces 10 choses à Moché pour qu'il n'entende rien sur sa propre mort.

<----------->

=> Est-ce que Moché avait donc un doute que la terre ouvrirait une bouche?
Or, c’est une michna explicite que "la bouche de la terre a été créée au crépuscule des six jours de la création".

Rabbi Avraham haCohen (Avraham Yaguel) explique qu’il avait déjà été dit pour Caïn quand il a tué son frère Hevel que "la terre avait ouvert la bouche pour prendre le sang de son frère".
Ceci étant, Moché a demandé que soit tout de même créée à cette instant une nouvelle créature : "Que la terre ouvre sa bouche et les avale avec tout ce qui est à eux et qu’ils descendent vivants au Cheol".

<--->

-> Kora’h et ses hommes n’ont pas été avalés immédiatement, mais la terre les a attirés de force et les a aspirés en son sein exactement comme un aspirateur (d’après le Alcheikh haKadoch).
Même les biens personnels de Kora’h et ses affaires personnelles qui étaient dispersées dans tout le camp, la terre les attirait, et si ses voisins lui avaient emprunté une aiguille, elle était attirée et avalée par la terre.
Nos Sages ont dit que même le nom de Kora’h qui était écrit dans les papiers des autres a été effacé et a disparu (Yérouchalmi Pérek ‘Helek).

-> "Ils descendirent, eux et tous les leurs, vivants dans la tombe" (Kora’h 16,33)
Comment sont-ils descendus ?
La terre s’est d’abord fendue selon l’épaisseur de chacun, puis selon la taille de leurs pieds, puis selon celle de leurs jambes, de leurs cuisses, de leur ventre et enfin de leurs épaules.
Ils descendaient petit à petit, la terre les ‘étranglait’ et eux s’écriaient : "Moché est vérité et sa Torah est vérité!"
[Léka’h Tov]

-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°682) enseigne :
"Nos Sages ont dit que même un objet appartenant à Kora’h qui se trouvait dans la poche de quelqu’un d’autre, même si ce dernier ne faisait pas partie de la bande de Kora’h, devait être avalé par la terre. La terre a alors ouvert sa bouche à côté de cet homme, qui ne comprenait pas ce qu’on lui voulait, puisqu’il ne faisait pas partie de la bande de Kora’h, et une peur terrible l’a envahi, jusqu’à ce qu’il se souvienne qu’il avait dans sa poche un souvenir qu’il avait reçu de Kora’h (car pour rassembler la communauté contre Moché et Aharon, Kora’h avait distribué toutes sortes d’objets en vue de faire des élections).
Immédiatement, il l’a sorti de sa poche et la terre l’a avalé. Si bien qu’il ne resta aucun souvenir de Kora’h ni de ses biens."

<--->

-> Les fils de Kora'h furent épargnés car pendant la révolte, ils finirent par prendre le parti de Moché ...
C'est ainsi qu'au moment où la terre s'ouvrit pour les avaler, une colonne de feu se forma autour des fils en enfer et les protégea.
En les voyant ainsi les Bné Israël s'écrièrent : "Qu'ils soient sauvés!"
Ils furent épargnés et restèrent en vie. Ils entrèrent plus tard en terre d'Israël et établirent une grande famille de laquelle furent issus le prophète Shmouël et ses fils.

Lorsqu'ils furent épargnés, les fils de Kora'h chantèrent le Téhilim 48, qui commence par les mots : "Cantique, psaume, pour les fils de Kora'h. Grand est D. et [il convient de] Le louer profusément dans la ville de notre D."
Le chant qu'ils entonnèrent concernant leur père est le Téhilim 49, dont les premiers mots sont : "Pour le chef des choristes, pour les fils de Kora'h, psaume. Ecoutez ceci, tous les peuples! Prêtez l'oreille, tous les habitants de la terre!"
[Méam Loez - Kora'h 16,35]

<--->

-> b'h, voir également : "Les fils de Kora'h ne moururent pas" : http://todahm.com/2019/07/08/9849-2

"Si c'est une création d'Hachem, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

-> Lorsque la Torah mentionne que Kora'h descendit vivant avec son assemblée, il faut comprendre qu'ils descendirent corps et âmes au fin fond du guéhinam, comme cela est rapporté : "Tous les 30 jours, Kora'h et son assemblée sont retournés au guéhinam comme on retourne un morceau de viande dans une poêle et durant leurs souffrances, ils déclarent : "Moché et sa Torah sont vérité tandis que nous, nous sommes des menteurs!" (guémara Baba Batra 74a ; Sanhédrin 110a).

-> Rabbénou Bé'hayé explique notre verset ainsi :
"Ils sont descendus dans le dernier compartiment du guéhinam, le Chéol, parmi les 7 compartiments existants, comme il est écrit : "Que les réchaïm retournent dans le Chéol ainsi que tous les peuples qui ont oublié D." (Téhilim 9,18).
Ceci fait allusion à l'extrémité des souffrances qui n'a pas de limite, car après avoir été consumés par le feu du guéhinam, ils se renouvellent pour être consumés de nouveau par le feu et ceci à jamais, de génération en génération et c'est le sens du verset : "Que les réchaïm retournent dans le Chéol".

[ il est rapporté dans le Zohar (Térouma 150b) :
"Le guéhinam a 7 compartiments (qui correspondent aux 7 séfirot de sainteté qui furent endommagées par les fautes). Il y a 7 sortes de réchaïm : raa, beliyaal, 'hoté, racha, mach'hit, lets, yahir, et chacun d'entre eux correspond à un compartiment du guéhinam.
En fonction des fautes commises par l'homme, le compartiment correspondant lui sera attribué. Chaque compartiment est sous la direction d'un ange qui lui est préposé. Tous sont sous la direction de l'ange דומה qui dirige la totalité du guéhinam accompagné de plusieurs milliers de myriades d'anges de destruction qui jugent chacun en fonction de ce qu'il doit recevoir dans le compartiment qui lui a été attribué. ]

-> Rabbénou Bé'hayé poursuit son analyse en rapportant la guémara (Sanhédrin 108a) :
"Rabbi Akiva a enseigné que la terre les a recouverts = ceci s'applique dans ce monde ici-bas, tandis qu'ils furent perdus du sein de l'assemblée = ceci s'applique dans le monde futur"
Ils perdirent leur corps dans ce monde-ci mais aussi leur néfech dans le monde à venir. Et bien qu'ils n'aient pas mérité de part dans le monde futur, malgré tout, ils ressusciteront au moment de la résurrection des morts, comme l'ont interprété nos Sages (Sanhédrin 108a) à partir de ce qui est écrit : "Hachem fait mourir et fait vivre, il le descend dans le Chéol et l'en fait remonter" (Chmouël I 2,6).

<----->

-> Le rav Pin'has Fridman enseigne :
Le Arizal (Taamé hamitsvot - Vayéhi) nous enseigne le secret de l'enterrement d'un mort. Les personnes qui enterrent le défunt doivent avoir la kavana que la souillure qu'Adam Harichon reçut après la faute originelle et qui se trouve dans chaque être vivant, soit désintégrée et digérée par la terre pour la nettoyer.

En effet, comme nous l'ont expliqué les Sages (guémara Shabbath 146a), au moment de la faute commise avec l'arbre de la connaissance, le serpent souilla 'Hava et avec elle, toutes les âmes qui seront issues d'elle.
Ainsi. le Arizal nous explique que le décret de mort et la nécessité de l'ensevelissement du corps dans la terre a pour but de désintégrer la souillure du corps par la terre.
La source de cet enseignement se trouve dans le Zohar (Vayéra 116a) :
"Hachem nous enjoint de placer le corps sous la terre jusqu'à ce qu'il se désintègre et que sorte de lui toute souillure. Il subsistera une petite partie qui ne se désintègrera pas car le corps sera reconstruit par son intermédiaire."
Ainsi, le décret divin : "Car poussière tu es et à la poussière tu retourneras" (Béréchit 3,19) est uniquement pour le bien de l'homme, pour qu'il s'assainisse complètement. (

À présent, nous saisissons l'intention profonde de Moché qui choisit précisément pour Kora'h et son assemblée une punition très sévère "de descendre vivants dans la tombe".
La jalousie de Kora'h était si grande qu'il désira rassembler le peuple et organiser une rébellion contre Moché, Aharon et les dirigeants d'Israël, mettant en péril toute la Torah et ses commandements.
Le dommage était si grand que le nefech et le corps sont descendus ensemble dans le dernier compartiment du guéhinam.
C'est pourquoi ils ne connurent pas une mort ordinaire dont le but est : "La poussière retourne à la terre, redevenant ce qu'elle était, et l'esprit retourne auprès de D. qui l'a donné" (Téhilim 12,7).
Ils descendirent vivants dans la tombe, l'âme et le corps unis, car l'âme divine ne pouvait plus se séparer du corps pour s'élever dans les hauteurs tant le dommage était lourd et le corps ne pouvait se purifier de la souillure du serpent autrement que par la terre!

C'est pourquoi ils descendirent ensemble et ils furent jugés ensemble. Ils furent punis mesure pour mesure car en voulant se rebeller contre les dirigeants d'Israël, qui sont comparés à l'âme d'Israël, et en organisant une rébellion avec le peuple, qui est comparé au corps d'Israël, Kora'h voulut opérer à une séparation qui mettait en danger la création du monde.
En déclarant : "Car toute l'assemblée est sainte et Hachem est parmi eux. Pourquoi vous êtes-vous élevés au-dessus de l'assemblée de Hachem?" (Kora'h 16,3), ils souhaitèrent confondre le corps et l'âme.
Mesure pour mesure, c'est leur corps et leur âme confondus qui descendirent ensemble dans le feu du guéhinam.

"Kora'h, fils de Yichtar, fils de Kéhat, fils de Lévi, prit [parti] avec Datan et Avrim" (Kora'h 16,1)

-> Kora'h prit = Reich Lakich enseigne : "Il a pris une mauvaise affaire pour lui-même".
[guémara Sanhédrin 110a]

=> Comment comprendre que Kora'h qui était quelqu'un d'extrêmement riche et intelligent, a pu en arriver à faire une mauvaise affaire?

-> Selon le ‘Hovot haLévavot (Chaar haKnia – chap.7), les mitsvot accomplies par une personne qui dit du lachon ara sont portées au crédit de sa victime, et les péchés de sa victime lui sont attribués.
Puisque cette personne avait pour objectif de se donner de l’importance en rabaissant sa victime, alors sa punition est infligée mesure pour mesure : le niveau spirituel de sa victime est rehaussé par les mérites du médisant, et le niveau spirituel du médisant est abaissé par les méfaits de sa victime.

-> "Il est permis de dire du lachon ara à propos d'un baal ma'hlokét (une personne qui amène des disputes)"
[Dérékh Erets Zouta]

=> Il en découle que normalement toute personne peut bénéficier du lachon ara dit sur elle afin de se débarrasser de toutes ses fautes (tout en obtenant les mitsvot de l'autre!).
Cependant, Kora'h "a pris une mauvaise affaire pour lui-même" = puisqu'en choisissant le chemin de la controverse, il a décidé de devenir un baal ma'hlokét, et par là il s'empêche toute possibilité de pouvoir retirer ses fautes.
[puisque lorsqu'on dira du lachon ara sur lui, cela sera considéré comme permis!]

[déjà qu'il est difficile de ne jamais dire de lachon ara, alors évitons en plus d'être un causeur de disputes, car sinon cela risque de nous coûter vraiment très cher.
En effet car dans ce cas, durant toute notre vie, on ne fera que prendre les fautes des autres, et donner nos mérites, sans occasion que ne se produise l'inverse!]

<--->

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 109b) ont dit que Kora’h a pris pour lui-même une mauvaise part, c’est-à-dire que le mal s’est attaché à son nom.
Or quand on ajoute à "Kora’h" (קֹרַח) les lettres ra (mauvais - רע), on obtient la valeur numérique de : ma'hloket" (la dissension).
[Barou'h Avraham]

<------------->

-> Rachi (16,7) enseigne : Comment Kora'h, qui était pourtant un homme intelligent, a-t-il pu commettre pareille absurdité?

Et de répondre : C'est son œil qui l'a trompé. Il a vu [par prophétie] qu'une illustre descendance serait issue de lui : Chmouël, qui était l'égal de Moché et Aharon.
Il s'est dit : "Par le mérite [de Chmouël] je serai sauvé ..."

-> Le Béer Yossef (rav Yossef Salant) rapporte les propos d'un des grands maîtres de Jérusalem :
Pourquoi le mérite des descendants de Kora'h n'est-il pas intervenu effectivement en sa faveur, pour lui épargner tous ces tourments?

En réalité, Kora'h a eu droit à cette prestigieuse lignée précisément "grâce" à la faute qu'il a commise.
En effet, bien que son initiative de s'opposer à Moché et de mettre en doute l'authenticité de ses prophéties fût extrêmement grave, ces mêmes faits entraînèrent pourtant une conséquence hautement bénéfique : après que la terre eut englouti Kora'h, le pouvoir prophétique de Moché s'en est trouvé confirmé et renforcé aux yeux du peuple juif.

Or, Hachem ne prive jamais personne d'une récompense qui lui revient. C'est pourquoi Kora'h, du fait des conséquences suscitées par sa démarche, a mérité que Chmouël soit issu de lui.

=> Certes, Kora'h a tiré indirectement avantage de sa rébellion, puisqu'une prestigieuse descendance est née de lui, mais cela n'en reste pas moins une : "mauvaise affaire pour lui-même", parce qu'elle lui a causé des maux indicibles : il subit le châtiment de l'Enfer (guéhinam) pour l'éternité (cf.guémara Baba Batra 74b).

[b'h, voir également : https://todahm.com/2017/03/10/5513 ]

<---------------------->

-> "Lorsqu'une personne est happée par ses désirs, son intelligence ne lui est d'aucun secours, : au contraire, elle utilise sa sagesse pour mieux se fourvoyer et tromper son entourage."
[Léka'h Tov (du rav Yaakov Beifuss)]

<---------------------->

-> Kora'h prit = Reich Lakich enseigne : "Il a pris une mauvaise affaire pour lui-même"

-> Nos Sages nous mettent notamment en garde contre ce vice : "La jalousie, le désir et la recherche des honneurs expulsent l’homme de ce monde" (Avot 4, 21).
Ils affirment par ailleurs (guémara Sanhédrin 119a) : "Le verset “La richesse amassée pour le malheur de celui qui la possède” se rapporte, d’après Rabbi Chimon ben Lakich, à celle de Kora’h, qui n’eut pas l’intelligence de s’inspirer du mode de vie de Yossef, d’apprendre de lui l’humilité et de s’éloigner de l’orgueil et de la jalousie.

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1091) écrit :
"Tel est le sens du commentaire de nos Sages selon lequel Kora’h prit une mauvaise marchandise : il s’appropria un bien qui ne lui revenait pas. Car Hachem lui avait accordé l’un des trésors de Yossef afin de susciter sa réflexion sur les vertus de ce juste. S’il avait eu de telles pensées, il aurait mérité cette richesse. Mais, en concevant de la jalousie pour Moché et Aharon, faute d’avoir travaillé sa jalousie innée, il se rendit indigne de ces biens et ce fut comme s’il les avait volés."

<------------------------------------------>

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°269) enseigne :
"Nos Sages (Sanhédrin 109b) disent : "Kora’h prit", il a pris une mauvaise part pour lui-même.
Cela signifie que l’essentiel de la faute était d’avoir brisé la force de l’unité du peuple d’Israël. Il a pris avec lui 250 hommes, des chefs de communautés, et il est allé avec eux contester Moché notre maître. Il a brisé la force de l’unité du peuple d’Israël, et ainsi a pris une mauvaise part pour lui-même.
Il voulait être pour lui-même, seul, ne pas être en unité avec Moché le tsadik de la génération, et c’est pourquoi il est arrivé à la perte et à la destruction.
[...]
Nous pouvons souvent entendre de diverses personnes qui nous entourent comment elles ouvrent grand la bouche sans aucune espèce de honte et sans aucune crainte, pour parler et se moquer des tsadikim de la génération. Il ne s’agit pas spécialement d’adultes, cela s’étend même à la jeune génération, aux enfants, qui sont capables de se dire l’un à l’autre : "le mien est plus grand que le tien ... le mien est plus tsadik que le tien ..." : où ont-ils pris la permission et l’audace de parler comme cela?
La réponse est extrêmement simple : les petits enfants entendent comment les adultes parlent entre eux. Comment Untel est capable de parler contre tel tsadik, comment l’un ou l’autre fait sortir de sa bouche de véritables insultes contre les grands de la génération, contre nos rabbanim, dayanim ou talmidei ‘hakhamim. Et alors, personne ne répond?
Personne ne va leur dire de s’arrêter? Personne ne va les interpeller pour crier : Et l’honneur de la Torah, et
l’insulte aux anges de D.? Et pourquoi? Comment les gens en arrivent-ils là?
A notre grand regret et à notre grande honte, il s’est créé aujourd’hui une situation selon laquelle "rien n’a d’importance que moi-même". Chacun ne pense qu’à soi-même, chacun prend une mauvaise part pour lui-même, et décide : "Qui peut me dire ce que je dois faire et comment je dois me conduire? Ce que je dois dire et comment je dois parler?"
C’est pourquoi, tristement, chacun peut parler et faire entendre ce qu’il veut. Aujourd’hui on appelle cela "la liberté d’expression". L’homme est libre de dire tout ce qui lui passe par la tête, mais qui peut en prévoir les résultats catastrophiques?

Qui peut nous garantir que nous puissions élever ainsi une génération de jeunes droits et craignant le Ciel, si nous parlons de façon telle contre les tsadikim et les rabbanim?
Ce n’est pas pour rien que cela s’appelle "la liberté d’expression", car des façons de s’exprimer aussi nocives deviennent ensuite totalement libres, et mènent à rejeter totalement le joug de la Torah et des mitsvot.
Or les Sages disent: : Réchauffe-toi au foyer des Sages [en Torah] et prends garde à leurs braises, de peur de te brûler, car leur morsure est celle du renard, leur piqûre est celle du scorpion, leur murmure est celui du serpent et toutes leurs paroles sont comme des charbons ardents" (Pirké Avot 2,10).
[De même qu'il est dangereux de s'approcher trop près d'un feu, au risque de se brûler, n'approche pas de trop près les sages au risque de leur manquer de respecter.
En effet, lorsque l'on a trop de proximité et de familiarité, on en vient à considérer notre maître comme un "pote", un bon ami, ce qui fait qu'on en oublie la crainte qu'on doit avoir avec lui.
(à combien plus forte raison, si on ose dise quelque chose de négatif à leur sujet!)]
Ces choses terribles ne font-elles pas peur? L’homme s’imagine-t-il qu’il ne rendra pas de comptes après 120 ans sur ce genre de discours? Et aussi sur le fait qu’il a entendu dénigrer des talmidei ‘hakhamim sans protester?

Mes amis, nous devons tirer une leçon de la femme d’On ben Pelet. Les Sages (guémara Sanhédrin 109b) ont dit sur elle : la femme d’On ben Pelet l’a sauvé, car elle lui a dit : "Quel avantage as-tu à suivre Kora’h et sa clique? Si Moché est le véritable chef, tu es son disciple, et si Kora’h est le véritable chef tu es son disciple. Pourquoi viens-tu te fourrer dans une pareille discussion, alors que de toutes façons cela ne te servira à rien? Tu resteras toujours un disciple et c’est tout".
Nous devons nous dire ce genre de choses à chaque instant. Quand il y a une discussion entre les tsadikim de la génération, nous n’avons pas à fourrer la tête entre ces grandes montagnes. Nous n’avons pas le droit de nous en mêler, car de toutes façons notre opinion personnelle ne sera pas entendue. Nous ne pouvons pas avoir la moindre influence en la matière.
Par conséquent, pourquoi nous mêler? Pourquoi ouvrir la bouche pour parler contre quelqu’un de précieux et de saint du peuple d’Israël? Parler contre des tsadikim, des rabbanim ou des talmidei ‘hakhamim?

Nous devons adopter une attitude de foi. Croire en Hachem que toutes Ses voies sont justes et droites.
Mais ... il est impossible de croire en Hachem si nous ne croyons pas dans les tsadikim de la génération, de qui qu’il s’agisse. En effet, il est dit : "Ils crurent en Hachem et en Son serviteur Moché" (Béchala'h 14,31). Si l’on croit dans le tsadik, on en vient à la foi en Hachem."
[nos Sages nous demandent de tant respecter nos parents et nos Sages, car alors le message de Torah qu'ils vont nous exprimer aura par conséquent beaucoup de valeur à nos yeux. A l'inverse, en diminuant leur importance, nous diminuons, refroidissons, l'importance de la Torah à nos yeux!]

<--->

-> Ailleurs, le rav David Pinto (la voie à suivre n°527) écrit :
"Selon nos Sages : "Que la crainte de ton Rav soit comme la crainte du Ciel" (Pirké Avot 4,12), ce qui nous enseigne qu’il est interdit à l’homme de manifester de la légèreté devant son Rav.
Il ne doit pas plaisanter avec lui comme avec n’importe qui, mais se tenir devant lui avec crainte et respect. Comme on doit respecter D., on doit aussi respecter son Rav. Et comme on se trouve souvent chez son Rav, les Sages ont enseigné : même si l’on se trouve souvent chez lui, il faut réfléchir au fait que le Rav vous conduit à la vie éternelle, et se garder de porter atteinte à son honneur.

Ils nous ont mis en garde par l’enseignement suivant : "Quiconque contredit son Rav, c’est comme s’il contredisait la Présence Divine, quiconque suscite une dispute avec son Rav, c’est comme s’il se disputait avec la Présence Divine, quiconque émet des doutes sur son Rav, c’est comme s’il en émettait contre la Présence Divine". (guémara Sanhédrin 110a).
[...]
C’est pourquoi Kora’h et sa bande se sont trompés sur Moché et Aharon, se sont habitués à eux, ne les ont pas traités avec le même respect que Hachem et n’ont pas accompli l’enseignement : "Que la crainte de ton maître soit comme la crainte du Ciel", à cause de sa trop grande humilité.
On trouve donc dans Rachi : "Kora’h prit = il s’est pris lui-même d’un côté pour se séparer de la communauté et contester la kehouna" (Kora’h 16,1)
Il faut comprendre ce que signifie : "un côté". Y avait-il donc 2 côtés pour qu’il en prenne un?
Mais il s’est comparé à Moché et Aharon, comme si Moché et Aharon avaient été d’un côté et lui de l’autre, qu’il y ait eu égalité entre eux, et que Moché et Aharon ne soient pas plus grands que lui ni lui plus grand qu’eux.
Comme c’est cela qu’il avait dans l’esprit, il a renié la Torah et Hachem, ainsi que l’ont dit nos Sages (Yérouchalmi Sanhédrin 10a) : Kora’h était un incroyant, qui disait : "La Torah ne vient pas du Ciel".
Pourquoi cela?
Parce que quiconque renie son maître finit par renier D., et quiconque méprise son maître finit par mépriser Hachem."

<--->

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1191) enseigne également :
"Selon Kora’h, tous les membres du peuple juif étaient saints et se tenaient à un niveau élevé. C’est pourquoi il rejeta l’autorité de Moché, duquel il pensait ne rien avoir à apprendre. Telle fut son erreur, qui l’entraîna vers les plus profonds précipices ...

Le nom "Kora’h" peut être rapproché du terme kéra’h (la glace), allusion à sa tentative de refroidir le cœur de ses coreligionnaires pour entraver leur lien avec leurs dirigeants.
Il se leurra en pensant avoir atteint un niveau suffisamment élevé et pouvoir se passer des enseignements de Moché et d’Aharon.
Considérant tous les membres du peuple comme saints, il croyait que ces derniers n’avaient pas lieu de rester à leur tête et que le moment était arrivé où ils devaient laisser la place à leurs successeurs.
Lui et sa faction furent punis d’une sanction sans précédent, afin que les enfants d’Israël en tirent leçon quant à l’interdiction formelle de mépriser les érudits, déduite du verset : "Tu craindras Hachem ton D."
Un érudit doit, lui aussi, honorer ses dirigeants, comme il est écrit : "Des vieillards, je m’assagis" (Téhilim 119,100).
[...]

D. ne tint pas rigueur à Kora’h pour ses questions, la question, légitime, ayant une place importante dans le judaïsme. Mais, Il lui reprocha la manière dont il les posa, l’esprit railleur qui y présidait et son intention, à travers elles, de mépriser des hommes saints et justes.
En outre, le fait qu’il s’appuya sur des paroles de Torah pour servir ses intérêts personnels fut réprimandable, puisqu’il se moqua ainsi de celle-ci et profana publiquement le Nom divin."

<------>

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°782) écrit aussi :
Le nom "Kora’h" et le mot "ra’hok" (loin) sont composés des même lettres, et aussi étonnant que cela puisse paraître, la valeur numérique de "Kora’h" est identique à celle du terme "karov" (proche).
[...]
C’est pourquoi Kora’h a prétendu que chaque membre du peuple méritait d’être proche de D., et dans ce cas, "pourquoi donc vous érigez-vous en chefs de l’assemblée de Hachem?"
Mais il s’est fourvoyé car son intention n’était pas pure. Alors il a provoqué exactement le contraire de ce qu’il revendiquait, c’est-à-dire qu’il a causé un éloignement de la présence divine en se prenant lui-même pour passer de l’autre côté et s’opposer. Par sa controverse, il a éloigné D. du sein du peuple d’Israël.

<------------------------------------------>

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°319) enseigne également :
"Qu’est-ce que la Torah? L’étude de la Torah en se donnant du mal, pour arriver à connaître son intériorité. En effet, l’extériorité n’a absolument aucune valeur. Quand un homme désire connaître la Torah uniquement de la façon dont n’importe quel non-juif peut l’étudier, seulement parce qu’elle est intéressante, elle ne subsistera pas en lui.

De là nous tirons une façon de vivre et une leçon. Quand un juif rentre au Beit HaMidrach pour étudier, mais sans prêter attention à l’intériorité de la Torah, sans penser à l’essence de l’étude, et qu’il étudie la Torah comme n’importe quelle sagesse des non-juifs, en fin de compte il y perdra des 2 côtés.
C’est pourquoi il est arrivé à Kora’h ce qui lui est arrivé : toute son ambition était de saisir la
Torah comme une simple sagesse et non dans son intériorité.
Kora’h faisait partie de ceux qui portait l’Arche, mais il la portait de l’extérieur ... seule l’extériorité était chez lui parfaite, mais pas l’intériorité.
Or on ne peut pas acquérir la Torah uniquement par l’extériorité, car il est dit d’elle : "Ta Torah est à l’intérieur de mes entrailles" (Téhilim 40,9). La Torah doit être absorbée dans les membres de l’homme. Tout à l’intérieur de lui ...

Si Kora’h avait vu l’intériorité de la Torah, il aurait vu aussi l’intériorité de Moché et ne se serait pas opposé à lui. C’est pourquoi il a pris pour lui une mauvaise affaire, en s’attachant uniquement à l’extériorité ...

Il n’en va pas de même des fils de Kora’h. Après avoir vu que leur père avait pris pour lui-même une mauvaise affaire, et que toute la contestation contre Moché n’était pas pour l’amour du Ciel, ils ont parfaitement compris que l’extériorité sans intériorité ne vaut absolument rien, c’est pourquoi ils se sont tout de suite mis à dire : "Moché est vérité et sa Torah est vérité!"= c’est-à-dire que seule la Torah de Moché, seule l’intériorité de Moché, est vérité. Et elle seule peut nous rapprocher du Créateur.
En effet, celui qui est attiré par l’extériorité finit par être avalé par la terre (la matérialité, les tentations éphémères propres à ce monde), la terre finit par le recouvrir, lui et toutes ses bonnes actions, et rien ne reste de lui.
C’est pourquoi immédiatement, les fils de Kora’h ont commencé à se repentir, parce qu’ils ne comprenaient tout simplement pas : comment est-il possible de faire partie de ceux qui portent l’Arche, comment est-il possible de vouloir être le chef du peuple, et en même temps se moquer du chef qui a reçu la vérité d'Hachem?"

[comment peut-on vouloir être proche d'Hachem tout en ne respectant pas Sa volonté, la parole de nos Sages. Il en découle qu'on a une approche extérieure, que l'on ne voit que sa boudine (le moi je!), que l'on ne voit pas plus loin que son nez (ex: on oublie le monde à venir, l'infinie profondeur d'Hachem)!]

<------------->

-> La lettre hé (ה) est employé pour désigner Hachem dans ce monde.
On peut remarquer que le nom : Kora’h (קֹרַח), est composé de la lettre ה avec de petites variations.
Le kouf (ק) et un hé avec un peu plus de longueur vers le bas.
Le réch (ר) est un hé avec un petit bout en moins.
Le 'hét (ח) est un hé avec un petit bout en plus vers le haut.
=> Cela est une allusion au fait que Kora'h se permettait d'arranger légèrement la Torah pour la faire correspondre à sa volonté.
C'est pas si grave car extérieurement cela ne change pas grand chose, Hachem est forcènement d'accord avec moi. (pareil si j'ai mes petits arrangements avec la loi juive, c'est pas si grave, il n'y a pas mort d'homme!).

Le nom Kora’h (קֹרַח) est formé des initiales de : Kina (la jalousie), Romemout (la grandeur), ‘Hemda (la convoitise).
Un être humain est limité (et faussé par sa jalousie, son désir d'honneurs, ...), et ce surtout en comparaison de la sagesse infinie d'Hachem (le Créateur de tout). Toute la force de nos Patriarches est d'avoir été : "tamim in Hachem" (intègre avec Hachem) = fidèle au message de D., car c'est forcément ce qu'il y a de mieux.
Nos désirs personnels, la notion de modernité, ... ne changent rien car la Vérité est intemporelle!
[ne soyons pas des Kora'h, qui venont aider Hachem en corrigeant et en améliorant Ses propositions (mitsvot).]

"Moché dit à Kora'h : ... N'est-ce pas assez pour vous que le D. d'Israël vous ait distingués ... pour vous rapprocher de Lui" (Kora'h 16,9)

La même affirmation s'applique à chaque juif évoluant dans la Torah (ben Torah) : Pourquoi as-tu besoin de rechercher de l'honneur et du respect dans ta vie? N'est-il pas suffisant que tu passes tes journées dans la Maison de Hachem, à la recherche de Sa Torah?

[rav Yé'hezkel Abramsky]

+ Quelle était la "mesure pour mesure" (mida kénégéd mida) de la punition de Kora'h et de sa cohorte?

Puisque Kora'h et son assemblée ne pouvait pas attendre patiemment d'être couronnés comme des futurs responsables de personnes, de même, le sol n'a pas attendu patiemment qu'arrive le temps naturel où les gens sont étendus dans ses entrailles, après 120 années de vie.
Ainsi, ils se sont enfoncés : "vivants dans le précipice" (Kora'h 16,33).

[Rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa]

"Le pouvoir de la prière est tellement puissant, que même les prières provenant d'un racha, qui devrait normalement n'avoir aucun crédit au Ciel, sont néanmoins acceptées et répondues.
C'est pourquoi, Moché a été forcé de demander à Hachem de ne pas écouter les prières, ni d'accepter les sacrifices de Kora'h et de ses acolytes."

[rav Shimon Moché Diskin]

<--->

-> "Moché, fort contristé, dit à Hachem : N’accueille point leur hommage!" (Kora’h 16,15)

Le Saba de Slobodka déduit de ce verset la redoutable force de la prière.
Bien que les hommes ayant apporté l’encens à D. fussent en tort, Moché dut demander à D. de ne pas l’accepter, c’est-à-dire de repousser leur prière, à laquelle l’encens est équivalent.
Il craignait que Hachem l’agrée et donne ainsi Son aval à leur conception hérétique, ce qui aurait remis en question l’ensemble de la Torah.