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"Tu oindras également Aharon et ses fils et tu les sanctifieras comme prêtres pour Moi" (Ki Tissa 30,30)

-> Aharon n'a pas été oint de la tête aux pieds avec l'huile d'onction.
Moché a placé un peu d'huile sur sa tête et au-dessus de ses sourcils, qu'il avait ensuite rejoint du doigt pour former la lettre "kaf" en tant que signe de prêtrise.
En effet, la 1ere lettre du mot hébreu signifiant prêtre (כהן) est kaf (כ).

Tous les ustensiles utilisés dans le Michkan et l'Arche furent oints de la même manière. On déposait de l'huile sur chaque ustensile et l'on formait la lettre kaf ...

Il en était de même pour l'onction des Cohanim : les seuls à être oints de cette manière furent les fils d'Aharon, les 1ers prêtres.
Plus tard, les Cohanim ordinaires ne l'ont plus été. La sainteté des pères fut héritée par leurs fils.

Cette loi ne s'applique qu'aux Cohanim ordinaires. Quant au Cohan Gadol, il devait nécessairement être oint de cette huile spéciale à chaque génération pour pouvoir entrer en fonction.
Dans ce cas, le statut de Cohen Gadol n'était pas hérité par son fils [puisque dépendant des qualités personnelles du Cohen].
[Méam Loez]

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+ Tu parleras aux bné Israël et tu leur diras : "Ceci sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (Ki Tissa 30,31)

-> L'homme choisi par le peuple [juif] pour régner sur lui n'occupait pas le trône avant d'avoir été formellement oint.
Le roi n'était pas oint avec la forme de la lettre "kaf" comme un Cohen. L'huile était déposée tout autour de sa tête comme une couronne.
[...]

Cette huile d'onction ne fut préparée qu'une seule fois, par Moché ...
Seul Moché était autorisé à la fabriquer, et personne ne pourra plus jamais le faire par la suite.

C'est un grand miracle que l'huile d'onction faite par Moché suffit pour un nombre considérable d'usages.

Tout d'abord, elle ne représentait que 12 loguim (4 litres environ).
Une bonne partie de cette huile s'évapora lors de la cuisson et une partie fut absorbée par les herbes.
Après cela, on l'utilisa pour oindre Aharon et ses fils chaque jour pendant les 7 jours d'installation.
Elle servit également à oindre tout le Michkan et ses objets, la Table et ses ustensiles, la Ménora et ses ustensiles, le bassin et son socle.

On l'employa aussi pour oindre chaque Cohen Gadol après Aharon jusqu'à la destruction du 1er Temple [Abarbanel], pendant 7 jours consécutifs [Alchikh haKadoch].
De plus, cette huile servit à oindre tous les rois.

"Ce sera l'huile d'onction sacrée pour Moi pour toutes les générations" (v.30,31) = cette huile, et nulle autre, devra être utilisée pour toutes les générations.

Le mot hébreu voulant dire "ce" est : "zé" (זֶה), a la valeur numérique de 12. Ceci indique que les 12 librot d'huile restèrent intactes.
=> Quelque soit la quantité que l'on utilisait, sa quantité ne diminuait jamais.

Cependant, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'existait plus.
A cette période, les Cohanim Gédolim étaient installés en faisant passer sur la personne choisie les 8 vêtements du Cohen Gadol.
Chaque jour, pendant 7 jours consécutifs, il revêtait ces vêtements et les enlevait. Cette procédure remplaçait l'onction.
La Torah dit : "Le Cohen Gadol parmi ses frères, sur la tête duquel on a versé l'huile d'onction et qui fut installé pour porter les vêtements" (Emor 21,10).
Cette juxtaposition nous enseigne qu'un Cohen Gadol peut installé par l'onction ou par le port des vêtements de prêtrise.

Selon le Sifté Cohen, la bouteille d'huile d'onction se trouve dans un lieu secret et y restera jusqu'à la venue du machia'h.
Elle sera retrouvée avec tous les autres objets cachés et servira à oindre les Cohanim Guédolim à l'époque du machia'h.
[...]

C'est parce que les Cohanim Guédolim du 1er Temple étaient oints de cette huile qu'ils craignaient Hachem et vivaient longtemps.

Au cours des 410 ans du 1er Temple, seuls 18 Cohanim Guédolim officièrent.
Par contre, dans le 2e Temple, l'huile d'onction n'était plus disponible. A cette époque, les Cohanim Guédolim ne craignaient pas Hachem et n'exerçaient pas longtemps la prêtrise.
Ainsi, au cours des 420 ans du 2e Temple, plus de 300 prêtres se succédèrent. La plupart d'entre eux ne vécurent pas le temps qui leur avait été alloué.

=> Quiconque était oint de l'huile préparé par Moché en profitait grandement. (longue vie, crainte de D., ...)
Hachem opéra le miracle que cette huile dura longtemps afin que tous les rois et les Cohanim Guédolim en fussent oints.
[malgré sa faite quantité, et quelque pouvait en être son utilisation elle gardait toujours la même quantité que Moché avait pu préparer à l'origine!]

Par ailleurs, lorsqu'un Cohen était sur le point d'être oint, d'autres Cohanim s'asseyaient près de lui et la bouteille d'huile était déposée au milieu d'eux.
L'huile "'s'élançait" et s'écoulait, selon la quantité exacte nécessaire pour l'onction, sur la tête du Cohen Gadol choisi.

Un phénomène semblable se produisit lors de l'onction du roi David.
Hachem dit au prophète Chmouël d'aller oindre l'un des fils de Yichaï, sans mentionner lequel.
Lorsque Chmouël arriva chez Yichaï, il lui demanda de lui présenter tous ses fils. Yichaï fit venir son fils Eliav
Chmouël vit qu'il était grand et beau, et dit : "C'est certainement celui-ci, que D. désire nommer roi".
Cependant, lorsqu'il voulut l'oindre, l'huile s'enfuit.
Chmouël pensa : "Hachem désire certainement un autre de ses fils pour roi".
Yichaï présenta successivement ses autres fils, mais l'huile réagit exactement de la même façon.
Cependant, lorsqu'on amena David, le benjamin, l'huile se précipita à sa rencontre et s'écoula d'elle-même sur sa tête.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,31]

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-> Le Chémen haMichka rapporte : lorsque l'huile était versée sur un Cohen de petite taille, elle le faisait miraculeusement grandir. [midrach Tan'houma - Emor 4]

"Hachem parla à Moché en disant : "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre (lifkoudéhém), chacun sera compté en donnant une offrande d'expiation à Hachem pour sa vie. Ainsi, ils ne seront pas frappés par l'épidémie lors du recensement." (Ki Tissa 30,11-12)

-> Pourquoi la Torah ajoute-t-elle le mot : "lifkoudéhém" (littéralement : pour leurs comptes)? ...

Hachem dit à Moché : "Ne pense pas que Je t'ordonne de compter les juifs pour connaître leur nombre.
Il faut les dénombrer, en réalité, "pour leurs comptes" = pour que les personnes comptées sachent combien Je les aime".
[Alchikh haKadoch]

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-> Hachem désirait montrer que bien qu'ils eussent fauté, Hachem ne les rejetait pas.
Après leur repentir, Il les considérait comme aussi importants qu'auparavant.

Nous le voyons du fait que Hachem ordonna qu'ils soient comptés. Lorsqu'une personne se donne la peine de compter quelque chose, cela montre que celle-ci lui est précieuse.

Cette idée est évoquée par le mot choisi pour dire : "recenser".
En effet, le verset peut se traduire littéralement ainsi : "Lorsque tu élèveras la tête des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch bné Israël).
La Torah ne dit pas : "ki tispor" (lorsque tu compteras), mais "ki tissa" (lorsque tu élèveras), expression qui dénote la grandeur et l'importance, comme si Hachem disait : "Lorsque tu élèveras les juifs en les comptant".
En effet, ils ont été dénombrés pour montrer combien ils sont importants pour D.
[Kli Yakar]

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-> La Torah dit que lors du recensement, chaque homme devrait donner une expiation pour son âme.

Hachem a ordonné qu'ils ne soient pas comptés individuellement.
En effet, toute chose dénombrée risque d'être affectée par le mauvais œil (ayin hara). Par conséquent, si les juifs avaient été comptés individuellement, ils auraient couru le risque d'être frappés d'épidémie.
Après que le roi David ait compté les juifs par tête, ils furent victimes d'une épidémie au cours de laquelle 70 000 personnes moururent (Chmouël II 24) ...
[...]

["La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil" (guémara Ta'anit 8b)]
[En ordonnant de ne pas compter les juifs individuellement,] Hachem ne voulait pas que le mauvais œil ait la moindre prise sur eux, et Il désirait qu'ils soient bénis.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> En employant : "Tu élèveras la tête des juifs", Hachem dit à Moché : "Si tu désires connaître le nombre des juifs, prends le début (littéralement : la tête) du nom des tribus".

En voici le calcul :
-> le réch de Réouven (ראובן) [a une valeur numérique de 200] désigne 200 000 juifs.
-> le chin de Shimon (שמעון) [a une valeur numérique de 300] désigne 300 000 juifs.
-> le youd de Yéhouda (יהודה) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le youd de Issa'har (יששכר) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le zayin de Zévouloun (זבולון) [a une valeur numérique de 700] désigne 7 000 juifs.
-> le bét de Binyamin (בנימין) [a une valeur numérique de 2] désigne 2 000 juifs.
-> le dalét de Dan (דן) [a une valeur numérique de 4] désigne 4 000 juifs.
-> le noun de Naftali (נפתלי) [a une valeur numérique de 50] désigne 50 000 juifs.
-> le guimel de Gad (גד) [a une valeur numérique de 3] désigne 3 000 juifs.
-> le youd de Yossef (יוסף) [a une valeur numérique de 10] désigne 10 000 juifs.
-> le aléph d'Acher (אשר) [a une valeur numérique de 1] désigne 1 000 juifs.

=> La somme totale est de 597 000.

Tel est le nombre de juifs avant le Veau d'or. Hachem dit à Moché qu'en les comptant après la faute, il pourrait en déduire le nombre de morts.
A leur sortie d'Egypte, les juifs étaient au nombre de 600 000, la Torah disant explicitement : "600 000 hommes à pied" (Bo 12,37).
Selon ce calcul, il manque 3 000 hommes.

A la suite du Veau d'or : "il périt dans le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes" (Ki Tissa 32,28) de la main des Lévi'im.
Etant déjà considérées comme mortes, elles ne sont pas décomptées parmi les tribus.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,11-12]

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-> "Lorsque tu feras le recensement des juifs pour déterminer leur nombre" (ki tissa ét roch Bné Israël lifkoudéhém - Ki Tissa 30,12)
[כי תשא את ראש בני ישראל לפקדיהם car]

-> Le Rabbi de Moditz explique "tissa" (תשא) signifie aussi élever. On doit élever ses pensées pour se focaliser sur les ordres divins (pékoudé Hachem - פקודי ה), et ne pas se noyer tête baissée dans la parnassa (פרנסה).
Cela fait écho aux mots d’un Téhilim (128,2) qui parle de "yégui'a kapé'ha ki to'hél" = le labeur de tes mains (יגיע כפיך כי תאכל) et non d’effort mental. [Divré Israël - Chémot 30,12]
[Celui qui travaille avec ses mains en gardant sa tête pour le service divin est supérieur au craignant D. ]
Suivant cette voie, on se conforme alors au dicton (guémara Erouvin 41a) selon lequel le corps suit la tête (בתר רישא גופא אזיל).

Nos Sages (guémara Kidouchin 29a) enseignent que l’on doit apprendre un métier (אומנות) à son fils, et d’autres ajoutent qu’il faut aussi lui apprendre à nager.
Le Avné Nézer (qui a vécu entre 1838-1910) explique que tout comme dans la natation, le corps est immergé mais la tête reste hors de l’eau, il doit en être de même pour la parnassa. Nous devons avoir la foi parfaite (émouna chéléma), que toutes nos affaires professionnelles dépendent de la providence Divine de façon très précise.
[rav Yéhochoua Alt]

"Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami, et il revint dans le camp" (Ki Tissa 33, 11)

La guémara rapporte que les anges ne voulaient pas que Moché reçoive la Torah, ils voulaient la garder pour eux.
Alors, Moché argumenta que la Torah parle essentiellement de sujets qui ne concernent que les humains et pas les anges, comme l'interdit du vol, du meurtre, de l'adultère ...
Puisque les anges ne sont pas concernés par ces sujets, alors la Torah doit être donnée aux hommes.

Cela est en allusion dans ce verset : "Hachem parla à Moché face à face comme un homme parle à son ami" = c'est-à-dire qu'Hachem parla à Moché de sujets qui concernent les hommes, de sujets dont un homme parle à son ami, à savoir
de choses terrestres et humaines, qui ne concernent pas les anges.
Dès lors, "Il revint dans le camp" = Moché a pu revenir dans le camp avec la Torah, c'est-à-dire qu'il a pu ramener la Torah dans le camp aux enfants d'Israël.
=> Si la Thora a pu être rapportée au peuple, dans le camp, c'est parce qu'elle ne concerne que les hommes, qu'elle traite de sujets qu'un homme peut parler à son ami.

[le Ari zal]

"Tu feras un basin en cuivre et son socle en cuivre pour les ablutions ... Aharon et ses fils y laveront leurs mains et leurs pieds lorsqu'ils viendront dans la Tente d'Assignation (Ohel Moed) ... ou quand ils approcheront de l'Autel pour officier ... et ne mourront pas. Ce sera pour eux un décret éternel, pour lui et sa postérité, pour leur génération" (Ki Tissa 30,18-21)

-> Le Sforno enseigne que le bassin (kiyor) n'est pas évoqué en même temps que les autres ustensiles dans les chapitres précédents, car il n'avait pas pour but de faire résider la Présence Divine, mais de permettre aux Cohanim de se préparer à accomplir leur service.

-> Selon le Ramban, cette ablution visait plus la sainteté que l'hygiène.
En sanctifiant les mains et les pieds qui représentent les extrémités supérieures et inférieures du corps humain, les serviteurs de D. expriment leur dévouement absolu au service qu'ils s'apprêtent à accomplir.

Rachi (30,19) rapporte qu'on lavait les mains et les pieds en même temps : "On plaçait sa main droite sur son pied droit, et sa main gauche sur son pied gauche, et on les lavait".

Rabbi Nathan Scherman commente que cela sous-entend que pour servir D., toutes les facultés de l'homme doivent tendre vers le même but : des pieds (membres les plus bas) aux mains (parties les plus élevées lorsqu'on les lève).

-> Le rabbi Mordé'haï Yossef Leiner rapporte qu'en arrivant au Michkan le Cohen devait se laver les mains et les pieds.
En effet, les mains représentent la faculté de l'homme d'accomplir, et les pieds sa capacité à monter à des niveaux toujours plus élevés. Ensemble, les mains et les pieds font allusion à la force et à la capacité d'impacter ce monde (en bien ou en mal).

Le Cohen, responsable spirituel du peuple, était le conduit entre les 2 mondes (spirituel et matériel), et il était en charge de servir le Michkan et d'inspirer/influencer le peuple.

Il devait se laver les mains et les pieds, car ainsi il se nettoyait/retirait toute motivation personnelle, comme des pensées de s'enorgueillir de sa position, ou d'utiliser son Service à des fins égoïstes.
Il pouvait alors pleinement s'engager afin de les utiliser pour le bien de la nation et de Hachem.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/04/01/1219

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-> "En venant dans la tente d'assignation, ils se laveront avec de l'eau ... pour faire brûler l'encens" (Ki Tissa 30,20)

On peut s'interroger : Pour servir dans la cour du Michkan et offrir des sacrifices sur l'autel extérieur, il faut déjà se laver les mains et les pieds avec l'eau du Kior. Ainsi, il semble encore plus évident que pour offrir l'encens à l'intérieur du Michkan, où la sainteté est plus grande, qu'il faille encore plus se laver.
=> Pourquoi le verset a-t-il donc besoin de le préciser clairement, alors que c'est évident!

En fait c'est justement parce que l'endroit où l'encens est offerte est bien plus saint, celui qui va y entrer sera plus sensibilisé et se préparera davantage en sanctifiant ses pensées. De ce fait, il risquerait de croire qu'il n'a pas besoin de se laver avec l'eau du Kior, car il se sentira déjà pur intérieurement du fait de sa préparation pour pénétrer ce lieu si sacré.

La Torah vient ici nous apprendre que les pensées et les bonnes intentions, si elles sont nécessaires, elles ne suffisent pas. Il faut aussi y joindre la pureté de l'action. Le Cohen doit aussi se laver physiquement.
La Torah exige que les bonnes intentions se concrétisent par des actes conformes.
[Rabbi Moché Feinstein – Darach Moché]

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-> Pourquoi est-ce que les instructions concernant les ablutions dans le bassin suivent les instructions de donner un demi-Shékel au Michkan?

-> Le Shach (rabbi Shabtaï haCohen Katz) répond que les 2 avaient le même objectif : "obtenir le pardon pour vos âmes" (30,16), venir réparer la faute du Veau d'or.

En effet :
- concernant le demi-Shékel : "chaque homme donnera pour le pardon de son âme"(v.12) = puisque le Veau d 'or provenait d'une mauvaise utilisation des richesses, les hommes devaient en donner à une bonne cause : "pour l'ouvrage de la Tente d'Assignation (Ohel Moed)" (v.16) ;

- de même, le bassin a été fabriqué à partir des miroirs que les femmes ont refusé de donner, refusant de participer à cette faute.
Ils étaient alors utilisés pour laver les mains des Cohanim, dont le responsable était Aharon, qui avait mené les juifs dans la conception du Veau d'or.
=> Tout cela permettait d'expier cette faute terrible, et aidait à purifier pour mieux effectuer le Service Divin.

-> Le Baal haTourim explique cette juxtaposition en allusion avec ce qui est écrit dans la guémara (Taanit 8) : les eaux de pluie sont retenues par Hachem lorsque ceux qui avaient promis de faire une "tsédaka" ne passent pas à l'acte.

[le demi-Shékel était en cuivre, comme le bassin. L'eau coulant du bassin représente le flux d'eau se déversant dans le monde, qui est dépendant de ceux qui ne tiennent pas leur promesse de tsédaka!]

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-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°564) enseigne :
Les chekalim n’étaient là que pour racheter la faute du Veau d’or, ainsi qu’il est écrit (Chemot 30, 16) : "Tu prendras l’argent des rachats". Dans ce cas, il est difficile de comprendre pourquoi la Torah a mis le passage sur les chekalim avant le passage sur le Veau d’Or, et même si : "il n’y a pas d’ordre chronologique dans la Torah" (Pessa’him 6,2), le fait qu’un passage soit avant un autre doit tout de même avoir une raison.

Il est peut-être possible de dire selon la guémara (Avoda Zara 4b) : les bné Israël n’ont fait le Veau d’Or que pour donner un prétexte aux futurs baalei techouva (ceux qui font téchouva) ...
Comme D. savait que les bné Israël allaient faire un Veau, pour donner un prétexte aux ba’alei techouva, Il a envoyé la guérison avant le mal, comme à Son habitude (cf. guémara Méguila 13b). Et Il a placé le passage sur l’argent du rachat avant celui sur le Veau, afin que lorsque les accusateurs se présenteraient devant Lui pour éveiller la stricte justice contre les bné Israël, Il puisse leur dire : Sachez qu’Il m’était connu que les bné Israël feraient un Veau, et ils ne l’ont fait que pour donner un prétexte aux baalei téchouva afin qu’ils se repentent.

Le Michkan : Hachem nous aime!

+ Le Michkan : Hachem nous aime!

-> Nous allons voir, b'h, au travers des exemples de la Ménora et des clochettes de la robe du Cohen Gadol, à quel point Hachem nous témoigne de Son amour.

1°/ La Ménora :

+ "Dans le Ohel Moed, à l'extérieur de la cloison de tissu qui dissimule [l'Arche du] Témoignagne (édout), Aharon et ses fils allumeront la [Ménora] du soir au matin devant Hachem. C'est une loi éternelle pour leurs générations de la part des enfants d'Israël" (Tétsavé 27,21)

-> Hachem a ordonné que la Ménora soit placé hors du Saint des saints pour montrer que Hachem, source de la lumière pour le monde entier, n'a pas besoin de notre lumière ...

Lors de la fabrication du Michkan, Hachem dit aux juifs : "Je désire que vous Me dédommagiez pour que vous ne vous sentiez pas redevables de la faveur que Je vous ai accordée".
[à l'image d'un voyant qui accompagne un aveugle pour le guider le long de son trajet, et qui à la fin lui demande d'allumer une lumière pour lui permettre de diminuer son sentiment de redevabilité.]

En observant ce commandement, nous ne remboursons D. en aucune façon car Il n'a pas besoin de la lumière d'aucune de Ses créatures.
C'est plutôt un moyen d'élever Israël, [de rendre importants les juifs] aux yeux des nations qui diront : "Voyez à quel point D. aime Israël! Après avoir tant fait pour eux, Il ne veut pas leur laisser de dette envers Lui".

=> Cela faisait paraître les juifs égaux à D., pour ainsi dire, en Le faisant profiter de leur lumière. Mais la réelle raison du commandement de la Ménora était de montrer le grand amour qu'Il leur portait.

De plus, Hachem ordonna aux juifs de faire a Ménora car la lumière que nous allumons dans le Temple nous permet de mériter celle du monde futur.
Les nations seront dans l'obscurité alors qu'Israël profitera d'une lumière intense.
Ainsi, D. dit au prophète : "Les ténèbres couvriront la terre et le brouillard, les nations mais D. brillera sur toi et Sa gloire se dévoilera sur toi" (Yéchayahou 60,2).

[Méam Loez]

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2°/ Les clochettes de la robe du Cohen Gadol :

+ "Aharon la portera pour accomplir le service Divin et son tintement sera entendu lorsqu'il entre dans le Sanctuaire devant Hachem et lorsqu'il en sort afin qu'il ne meure pas" (Tétsavé 28,35)

Selon le Ramban, Hachem ordonna de placer des clochettes sur la robe bien qu'il soit inhabituel de suspendre des clochettes à des vêtements.
Grâce à elles, les anges allaient percevoir leur tintement lorsque le Cohen Gadol se préparerait à entrer dans le Saint des saints et quitteraient le sanctuaire intérieur.

Lorsque le Cohen Gadol entrait dans le Saint des saints [à Yom Kippour] pour implorer le pardon en faveur des juifs, ni hommes ni ange n'était autorisé à s'y trouver.
Il est écrit : "Aucun homme (adam) ne se trouvera dans le Ohel Moéd (Tente d'assignation) lorsque'il viendra expier dans le sanctuaire" (A'haré Mot 16,17).
Le mot "homme" (adam) désigne également les anges qui ont un visage humain (Yé'hezkel 1,10).
Ces anges ne sont pas même autorisés à rester dans le sanctuaire extérieur lorsque le Cohen Gadol pénètre dans le Saint des saints.

Il est vrai que même sans le son des clochettes, les anges auraient perçu l'entrée du Cohen Gadol. Cependant, leur tintement servait de signal afin que les anges quittent les lieux.
Cela ressemble au cas d'un proche ami du roi venu parler au souverain en privé. Dès ce moment-là, tous les serviteurs qui entourent le roi le quittent pour laisser son ami converser à sa guise avec lui.

Les clochettes tintaient également lorsque le Cohen Gadol quittait le Saint des saints. C'était le signal que la conversation était terminée et que les anges pouvaient revenir.
[le Cohen Gadol venait en tant que représentant de chaque juif!
Les clochettes témoignent du fait que nous sommes les enfants chéris de papa Hachem, au point qu'Il demande à tous les anges de sortir pour se retrouver en tête à tête avec nous! Rien ne lui ai plus cher/aimé que nous!!]

Les clochettes nous enseignent qu'un homme désirant entrer chez un ami ne doit pas pénétrer dans sa maison subitement sans prévenir, à plus forte raison dans un palais royal.

Lorsque le Cohen Gadol pénétrait dans le Saint des saints, les clochettes avaient la même fonction que des coups frappés à une porte, fût-elle ouverte.
[selon Rabbénou Bé'hayé, les clochettes signalaient que le Cohen Gadol demandait la permission d'entrer, et ainsi les anges ne chercheraient pas à lui faire de mal, comme le mettre à mort.]

[cela nous arrive également à chacun d'entre nous, le vendredi soir.
En effet, le rav Pinkous enseigne que nous terminons le chant de : "Shalom Alé’hem", par : "bétsété’hem léShalom (allez en paix!)" = nous demandons aux 2 anges qui nous ont raccompagné de la synagogue, de nous laisser seul en tête à tête avec notre papa Hachem!
En effet, le Zohar écrit : "La Présence Divine ne quitte jamais un juif pendant Shabbath, [et] un Yom Tov" = quoiqu'on ai pu faire (en bien ou mal), notre papa Hachem nous aimera toujours infiniment, et ainsi Il désire nous voir personnellement autant que possible.
En ce sens, chaque semaine nous avons Shabbath, ce moment incroyable de proximité avec Lui, où même les anges sont mis à la porte!]

Les clochettes permettaient également aux juifs de savoir si le Cohen Gadol était, ou n'était plus, en vie.
Si le Cohen Gadol était un hérétique qui ne croyait pas en les enseignements des sages, il mourait en pénétrant dans le Saint des saints.
Par conséquent, si les juifs n'entendaient plus le son des clochettes, ils savaient que l'hérésie du Cohen avait causé sa mort ...
Tant qu'on entendait le tintement, on savait que le Cohen était en vie.

Questions/Réponses – paracha Tétsavé

+ Questions/Réponses - paracha Tétsavé :

1°/ La guémara (Yoma 9b) enseigne que le 1er Temple a été détruit à cause des fautes de l’idolâtrie, du meurtre et des relations interdites.

=> Puisque la guémara (Zéva'him 88b) enseigne que l'Ephod (אפד) expie la faute de l’idolâtrie, comment le Temple a-t-il pu être détruit pour une faute dont l'Ephod permettait un pardon total?

-> Le Maharcha (Zéva'him 88b) affirme que les vêtements des Cohanim ne pardonnaient que les fautes qui étaient réalisées accidentellement.
Le Temple a été détruit par des actes intentionnels d'idolâtrie, qui ne sont pas expiés par le Ephod.

-> Le rav Arié Leib Tzintz (Mélo haOmer) répond que l'idolâtrie est différente de toutes les autres fautes, dans le sens où la guémara (Kiddouchin 40a) enseigne que Hachem ne punit pas une personne pour avoir pensée à une faute tant qu'elle ne l'a pas effectivement réalisée, à l'exception de l'idolâtrie pour laquelle Hachem punit une personne déjà pour le simple fait d'avoir pensée à adorer une idole.
L'Ephod pardonnait uniquement les mauvaises pensées d'idolâtrie, mais pas l'acte en lui même, et c'est pour cela que le Temple a été détruit.

[ainsi le rav Tzintz enseigne que l’Ephod des Cohanim faisait pardonner uniquement l’intention de l’idolâtrie. Une fois les pensées traduites en actes, cependant, l’expiation n’était plus procurée par cet habit. C’est ainsi que l’idolâtrie non pardonnée a finalement causé la destruction du premier Temple.
De son côté le Kli Yakar explique : en règle générale, l’intention d’accomplir une mauvaise action n’est pas prise en compte par le Ciel tant qu’elle ne s’est pas réalisée. Mais dans le domaine de l’idolâtrie, la pensée (ma'hchava) est assimilée à un acte (maassé), car en l’occurrence, l’essentiel de la faute réside dans la pensée, dans le manque de foi en D. qui se traduit, accessoirement, par des actes.]

-> Le Mérafsin Igri cite l'avis des Tossafot (Sanhedrin 37b), selon lequel l'Ephod ne pardonnait les fautes que pour ceux qui se repentaient de leurs fautes.
Cependant, avant la destruction du Temple, de nombreux juifs s'engageaient fréquemment dans l'idolâtrie sans faire téchouva sur leurs fautes.
C'est pourquoi l'Ephod ne pouvait faire expiation.

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2°/ Rachi (v.28,30) nous explique le Cohen Gadol avait la capacité de poser des questions à Hachem par le biais des Ourim véToumim qui se trouvait dans le Pectoral ('Hochen).
Certaines lettres du nom des tribus gravées sur le Pectoral s'illuminaient formant ainsi la réponse à la question posée.

=> Est-ce que les lettres brillaient en même temps ou bien successivement?

-> Le Ramban écrit que cela se passait en même temps, nécessitant l'inspiration Divine pour assembler correctement les lettres et pour comprendre la réponse.

-> Le rav Saadia Gaon n'est pas d'accord et affirme que les lettres apparaissaient l'une après l'autre afin qu'il n'y ait aucune place au doute ou à une mauvaise interprétation.

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=> Est-ce que les Ourim véToumim pouvait servir à répondre aux questions juridiques difficiles, qui nécessitaient une solution?

-> Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Tétsavé 28,15) écrit qu'il était [techniquement] possible de recevoir les solutions des disputes juridiques complexes par le biais des Ourim véToumim.

Rachi (guémara Erouvin 45a) écrit que le Cohen n'avait pas la capacité d'agir ainsi, puisqu'une fois que la Torah a été donnée aux hommes, ce n'est plus au Ciel de décider ses lois (cf. guémara Baba Métsia 59b), et ce même si les hommes peuvent arriver à se tromper.

-> Le rav Aharon Leib Steinman (Ayélét haCha'har 28,15) est d'avis que les Ourim véToumim ne rendaient pas des décisions judiciaires, mais ils pouvaient clarifier les faits d'un cas, comme par exemple révéler qui était en train de mentir.

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-> "Aharon portera ainsi le destin des enfants d’Israël" (28,30)
Comment le pectoral jugeait-il ?

Lorsque l’une des tribus fautait, la pierre sur laquelle son nom était gravé prenait un aspect de cuivre.
Le cohen la voyait et apprenait ainsi que la transgression provenait de cette tribu. On organisait alors des tirages au sort pour identifier le fauteur et on le jugeait.
[Midrach haGadol]

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-> L’auteur du Haktav Véhakabala fait remarquer que les lettres du mot ‘hochen (pectoral - חֹשֶׁן) sont les mêmes que celles du mot na’hach (divination - נחש), placées dans un autre ordre.
Tandis que la divination consiste à révéler des choses cachées à l’aide de forces impures, par le biais du ‘hochen on les révélait en s’appuyant sur les forces de sainteté.
En consultant les ourim vétoumim, le Cohen obtenait un éclairage du Ciel.

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-> Le Ramban (28,30) note que les Ourim véToumim étaient si saints que les détails concernant leur conception ne sont pas mentionnés dans la Torah, ils sont restés secrets et connus uniquement de Moché.
Ils ont été produits à la fois par Hachem ou par Moché.

-> Ourim [d'après le mot "or", signifiant : lumière], parce qu'il éclaircissait et expliquait à Israël les choses cachées.
Toumim [d'après le mot "tam", signifiant : parfait] parce que son message était parfait : toute chose prédite par les Ourim et Toumim se réalisait.
[Méam Loez - Tétsavé 28,30 (rapportant la guémara Yoma 73)]

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-> Comment consulte-t-on (les Ourim véToumim)?
Le consultant tourne son visage vers le Cohen consulté et ce dernier tourne son visage vers la Présence Divine ...
On ne doit pas énoncer sa demande ni à voix haute ni par la simple pensée, mais à voix basse ...
Bien que les décrets transmis par les Prophètes peuvent être annulés, ceux transmis par les Ourim et Toumim sont irrévocables ...
Selon rabbi Yo'hanan, les lettres de la réponse se mettaient en relief.
Selon Réch Lakich, elles se rapprochaient (pour former des mots) ...
On ne consulte les Ourim et Toumim que par l'intermédiaire du Cohen animé d'un esprit de sainteté (roua'h hakodech) et sur qui la Présence Divine repose ...
Le Cohen aidait (par son mérite) les Ourim et Toumim à répondre à la question.
[selon Rachi, s'il n'est pas digne les lettres ne délivrent aucune réponse à la question posée.]
[guémara Yoma 73a-b]

[La révélation à travers les Ourim et Toumim est d'un niveau inférieur à la prophétie (névoua), mais d'un niveau supérieur à la Voix Céleste (bat kol), qui elle a perduré durant la période du 2e Temple.
En revanche, le verdict prononcé par les Ourim et Toumim est irrévocable, alors que les paroles prophétiques prononcées par un prophète peuvent être révoquées.
(rav Lumbroso)]

-> Défaut de lecture du message : l'exemple de 'Hanna qui consulte Eli :
[ "Hanna parlait en son cœur et remuait ses lèvres" (Chmouel I 1,13) ]
'Hanna, dans sa détresse de femme privée d'enfant, vint consulter Eli le Cohen Gadol pour qu'il interroge les Ourim véToumim afin de savoir si elle pourra enfanter.
Lorsque les 4 lettres : ה כ ר ש de son pectoral s'illuminèrent, Eli lui a donné la réponse erronée : tu es "chikora" (saoule - שכרה), car il la croyait ivre.
'Hanna déçue par l'interprétation du Cohen Gadol Eli, lui dit : "Non, Monsieur, je ne suis qu'une femme affligée ; je n'ai bu ni vin ni liqueur" (Chmouel I 1,15).

C'est parce qu'Eli n'a pas ressenti l'amertume et la souffrance profonde de 'Hanna, qu'il n'a pas su lire la véritable réponse des Ourim véToumim qui était en fait : "kéchéra" (apte - כשרה) ou "kéSarah" (comme Sarah - כשרה), c'est-à-dire qu'elle était apte à enfanter et elle sera exaucée comme son ancêtre Sarah l'avait été.
Si le Cohen Gadol Eli avait mieux ressenti l'affliction de 'Hanna et s'était associée à sa peine intense, il n'aurait pas confondu l'émotion de 'Hanna dans sa prière et l'ivresse, et il aurait su lire le véritable message délivré par les Ourim et Toumim.
[rabbi 'Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (si’ha 51)]

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-> "Tu ajouteras au Pectoral du jugement (‘Hochen Michpat) les Ourim et les Toumim, pour qu’ils soient sur la poitrine d’Aaron lorsqu’il se présentera devant Hachem" (Tétsavé 28,30).

Rachi précise [au nom de la guemara] : "Les Ourim et les Toumim étaient constitués par le Nom divin écrit en toutes lettres, qu’il [le Cohen Gadol] portait dans les replis du Pectoral, grâce à quoi il rendait claires (Méir – qui s’apparente à Ourim de la racine אור – Or Lumière) et vraies (Métamem – qui s’apparente à Toumim de la racine תמים – Tamim Intègre) ses paroles".
Les noms des Tribus étaient gravés sur les pierres du Pectoral. Lorsque le Cohen Gadol posait une question aux Ourim et Toumim, certaines lettres de ces noms s’éclairaient.
La Michna (Yoma 7,5) enseigne : "Le Cohen Gadol officie revêtu de 8 vêtements, alors qu’un simple Cohen officie revêtu des 4 vêtements suivants : la tunique, le caleçon, la tiare et la ceinture. Le Cohen Gadol porte en plus : le pectoral, l’Efod, le manteau et la plaque frontale. On consulte les Ourim et Toumim quand il est revêtu des 8 vêtements. On ne les consulte que pour un Roi, pour le Beth Din ou pour une personne dont dépend la communauté".
Les Ourim et Toumim correspondaient à deux groupes de noms divins. En se concentrant sur les noms des Ourim, s’éclairaient aux yeux du Cohen Gadol les lettres correspondant à la réponse à la question posée. Mais pour mettre les lettres en bon ordre et connaître la vraie réponse, il lui fallait avoir l’inspiration divine et se concentrer sur les noms des Toumim. Car en effet, sans les Toumim, il n’était pas possible de connaître la signification des lettres éclairées car on pouvait se tromper et assembler les lettres dans un ordre inexact.   [Ramban]

-> Rachi rapporte : "qu’à l’époque du deuxième Temple, le Pectoral était présent, car il ne se pouvait pas que le Cohen Gadol pût officier sans porter l’ensemble des vêtements sacerdotaux, mais il ne contenait pas le Nom divin".

Ainsi, les Ourim et Toumim vont-ils désigner le temps de la venue du Machia’h comme l’indique le Rambam à la fin de son Michné Thora [Hilkhot Méla'him 12,3] : "A l’époque du Roi machia’h, lorsque sera installé Son Royaume et que tout Israël se sera rassemblé autour de lui, tous seront classés par lui selon leur généalogie, par l’esprit saint qui reposera sur lui ... C’est par la famille de Lévi qu’il commencera et dira “celui-ci se rattache à la famille des Cohen, celui-ci à Lévi” et il renverra ceux qui n’en ont pas l’origine, en tant que simples Israélites. N’est-il pas dit : “le gouverneur leur dit ... jusqu’à ce que s’élève un Cohen à la fonction des Ourim et des Toumim” (Ezra 2,63)
[En réponse à des Cohanim cherchant à être admis à la prêtrise, Né’hamiya déclare qu’ils ne seront pas réhabilités avant le rétablissement des Ourim et Toumim à l’époque du machia’h]."

A noter que le mot חשֶֹׁן ‘Hochen (Pectoral) a la même valeur numérique que משיח Machia’h [358].

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3°/ "Voici les vêtements qu'ils feront : un pectoral ('hochen) et un Ephod, une robe (mé'il) et une tunique (kétonét) à mailles, un turban (mitsnéfét) et une ceinture (avnét).
Il feront des vêtements de sainteté pour Aharon ton frère et pour ses fils, pour qu'ils officient pour Moi" (Tétsavé 28,4)

Pour arriver au total des 8 vêtements que portait le Cohen Gadol, on doit y ajouter : la plaque frontale (tsits - 28,36) et les caleçons de lin (v.28,42).

=> Quels impacts avaient-ils sur l'ensemble du peuple juif?

Selon la guémara (Zéva'him 88b ; ainsi que Arakhin 16a), ces 8 habits servaient chacun à apporter l'expiation pour des fautes des juifs.

C'est ainsi que :
-> la tunique = elle expie pour le meurtre.
C'est en allusion dans les actions des frères de Yossef qui ont trempé sa tunique dans le sang et prétendu qu'il avait été tué.

-> les caleçons de lin = ils expient pour l'immoralité sexuelle.
Ils couvraient la "nudité de la chair" (v.28,42) du corps du Cohen.

-> le turban = il expie l'orgueil.
Il se met sur la partie la plus haute du corps du Cohen, et représente ainsi l'arrogance/l'orgueil.

-> la ceinture = elle expie pour les pensées immorales.
Elle était attachée juste sous le cœur, lieu de dépôt des pensées.

-> le Pectoral = il expie pour les décisions inexactes rendues par les tribunaux rabbiniques.
Dans la Torah, il est appelé : "un Pectoral de jugement" ('hochen michpat - v.28,15).
[Le Tsél haEda note que la guématria de : 'hochen michpat (חֹשֶׁן מִשְׁפָּט), est de : 787, qui est la même que les mots : "cela expie les déformations de la justice" (zé mé'haper al killoul haDin).]

-> l'Ephod = il expie pour le culte de l'idolâtrie.
Le mot "Ephod" en araméen est : "dou af" (double colère), renvoyant au fait que ce fait est unique car non seulement l'acte est puni mais également la pensée.

-> la robe = elle expie le lachon ara.
Elle avait des clochettes à sa bordure inférieure qui faisaient du bruit, à l'image du bruit du lachon ara.

-> la plaque frontale = elle expie l'effronterie.

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-> Rachi (guémara Arakhin 16) enseigne que la section concernant les vêtement est liée à celle des sacrifices apportés durant les jours d'installation des Cohanim.
[En effet, on a "Telle est la loi de l'holocauste, de l'offrande de farine ..." (Vayikra 7,37), et immédiatement après Hachem dit à Moché : "Prends Aharon et ses fils avec lui et les vêtements" (Vayikra 8,2).]

=> Ceci nous apprend que comme les sacrifices, les vêtements des Cohanim font expiation.

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-> La mort des tsadikim, tout autant que les vêtements sacrés, procure l'expiation des fautes d'Israël.
[Rabbi El'azar - guémara Moed Katan 28a]

[Le Troumat haDéchen commente : le départ d'une femme tsadéket procure également le pardon de la génération.]

-> Le Rif (dans Ein Yaakov) commente :
Il ne faut pas croire que le simple port de ces vêtements sacrés par le Cohen Gadol pourrait effacer les fautes (citées ci-dessus) commises par tout fauteur ; il n'en est rien.
Cependant, ces vêtements sacrés ont le pouvoir d'empêcher une accusation du Ciel, à cause de ces fautes, dans le cas où une de ces fautes ferait pencher la "balance" du Jugement du côté de la culpabilité.
La mort d'un tsadik a ce même effet sur les fauteurs de la génération.

-> "Tu feras des vêtements sacrés pour Aharon ton frère, pour l’honneur et la majesté" (Tétsavé 28,2)
La ségoula des vêtements sacrés des Cohanim était de racheter les fautes des juifs, comme le dit la guémara (Yoma 72b) : "si ce n'était les vêtements des Cohanim, il ne resterait aucun Sarid (survivant/personne restante) dans le peuple Israël".
Le Maharcha explique : les vêtements des Cohanim procure un grand sauvetage au Klal Israël grâce à la kappara qu'ils leur apportent.

Apparemment, cela semble vouloir dire qu’à l’époque du Temple, les vêtements rachetaient les fautes des Bné Israël qui avaient été commises par inadvertance ou ignorance, mais le livre "Otsar Hayédiyot" mentionne que Rabbi Eliakim de Mayence, qui vivait à l’époque de Rachi, a écrit explicitement que sans les vêtements sacerdotaux qui étaient restés, et se trouvaient encore à Rome, il ne serait rien resté d’Israël, c’est-à-dire que les vêtements sacerdotaux continuent à racheter les fautes des juifs jusqu’à aujourd’hui.

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-> "Et voici les vêtements qu’ils feront : un ‘hoshen et un ephod (Tétsavé 28,4)

Rachi commente sur le "Ephod" : Je n’ai pas entendu et je n’ai pas trouvé dans la Braïta à quoi il ressemblait.
Et mon cœur me dit qu’il est attaché par derrière, qu’il a largeur du dos d’un homme, comme une espèce de chasuble que portent les femmes nobles quand elles vont à cheval."

=> Que signifie "Mon cœur me dit", et pourquoi la comparaison est-elle "que portent les femmes nobles quand elles vont à cheval"?

On raconte que Rachi sortit un jour du beit hamidrach et rencontra une femme noble qui venait en face de lui, montant un cheval. Il était difficile à Rachi de comprendre comment il était possible que ses yeux saints et si attentifs rencontrent un spectacle aussi scandaleux.
Ensuite, quand il travailla à expliquer la forme du ephod, et ne trouva rien à ce sujet dans la Braïta, cet incident lui revint en mémoire, et il dit : "Mon cœur me dit" que ce n’est pas pour rien que Hachem m’a donné cette épreuve de voir des femmes à cheval. C’est pour m’enseigner la nature du ephod, et me montrer sa forme.
[Torat haParacha]

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-> Le Cohen Gadol avait des habits uniques : le éphod (אֵפוֹד), le manteau (mé'il - מְעִיל), le Pectoral ('hochen - חֹשֶׁן) et le tsits (ציץ).
Les acronymes de ces termes forment le mot : אמחץ (em'hats) qui signifie "écraser", car c'est par le mérite des vêtements du Cohen Gadol qu'Israël écrase ses ennemis.
[rapporté dans le Tsror ha'Haïm]

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4°/ A l'image d'un tsitsit sur un tricot de corps, il y avait :
- la tunique (kétonét) portée directement sur la peau ;
- et dessus la robe (Mé'il), qui était ouverte sur les côtés (cf. guémara Zéva'him 88b et le commentaire de Rachi) et qui était sans manche (cf. Rambam Hilkhot haMikdach 9,3).

=> Ainsi, pourquoi le Cohen Gadol ne portait-il pas de tsitsit aux coins de son Mé'il?

-> Le Min'hat 'Hinoukh (99,4), cite la guémara ('Houlin 136a) qui établit qu'on est obligé de mettre un tsitsit sur un vêtement qui nous appartient, et qu'on est exempté d'en mettre sur un qu'on a pu emprunter.
Puisque les habits du Cohen Gadol étaient saints et ne lui appartenaient pas, le Mé'il en était donc dispensé.

-> Le Dovév Mécharim répond que la Torah qualifie les habits du Cohen Gadol de : "des vêtements de sainteté" (bigdé kodéch - Tétsavé 28,2). Puisque de tels habits n'étaient portés que dans un but de lui donner de l'honneur et de la gloire, ils n'étaient pas considérés comme des vêtements habituels, et ils étaient donc exemptés de tsitsit.

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+ "Ce sera sur Aharon pour servir" (Tétsavé 28,35)

La Torah dit que les vêtements des Cohanim venaient : "Pour l’honneur et la beauté/splendeur" "lé'havod oultiférét - v.28,2 ; v.28,40 ...).
Il pourrait alors exister le risque que le Cohen qui les porte en ressente un certain plaisir personnel d’être honoré par ces habits.
C’est pour éviter cette déviation que la Torah précise que ces vêtements seront : "sur Aharon pour servir" = il ne les portera que pour réaliser le Service d’Hachem, pour la Gloire du Créateur. Mais il ne devra surtout pas en ressentir la moindre intention intéressée, pour son profit personnel.
[Noam Elimélé'h]

[Toute capacité/ressource que nous avons, ne provient que de Hachem, et ce afin d'être utilisée pour faire Sa volonté.]

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-> "Tu feras des vêtements sacrés à ton frère Aharon pour l’honneur et la majesté" (28,2)

C’est seulement pour celui qui est comme ton frère Aharon que ces vêtements seront un honneur et une majesté.
Ils ne vont pas à n’importe qui, et ne sont pas glorieux pour n’importe qui.
Il arrive qu’on porte des vêtements sacrés en s’efforçant qu’ils soient d’un beau tissu, bien taillés et bien cousus dans toute la mesure du possible, car celui qui les porte n’a à se glorifier de rien d’autre qu’eux.
On trouve déjà cette idée dans la guémara (Shabbat 145a): "Pourquoi les talmidei ‘hakhamim de Babylone sont-ils distingués? Parce qu’ils ne sont pas des bnei Torah".
Rachi explique: parce qu’ils ne sont pas des bnei Torah, on ne les respecte pas à cause de la Torah, on leur fait de beaux vêtements pour qu’on les respecte à cause des beaux vêtements.

Il est également dit dans le Zohar (Béaaloté'ha 152b) : les sots, quand ils voient quelqu’un qui porte un vêtement qui leur paraît beau, ne regardent plus pour voir ce qui se trouve en-dessous.

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-> b'h, également : https://todahm.com/2019/04/16/8766-2

"Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël, et ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure, pressée (katit) pour l’éclairage, afin d’allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

-> Le 1er Temple a duré 410 ans, et le 2e : 420 ans.
Ainsi, la Ménora a été allumée tous les jours pendant 830 ans.

Il y a une allusion à cela dans le verset.
Le mot : "katit" (pressée - כָּתִית) est composé des lettres kaf et taf (כת = valeur de 420) et des lettres youd et kaf (ית = qui valent 410).
Ainsi, l’huile doit être "katit" (pressée), pendant les 830 ans de l’existence des 2 Temples (420+410).

La suite du verset est : "afin d’allumer la lampe perpétuellement" (léaalot nér tamid) = cela concerne le 3e Temple, où les bougies vont y être allumées pour toujours/perpétuellement.

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=> Quel est le message que Moché veut transmettre aux générations futures via ce verset?

-> "Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure" = l’huile d’olive ne se mélange pas avec d’autres liquides, elle a une tendance naturelle à se séparer et à monter vers le haut.
=> Ceci doit nous rappeler que les juifs sont spécifiques/différents et qu'ils ne doivent pas se mélanger et s’assimiler aux autres.
Ils doivent aspirer à s’élever spirituellement vers D. (vers haut) et non vers la superficialité, la matérialité (vers le bas).

En ce sens, le Sfat Emet écrit :
"Le Midrach enseigne que le peuple juif est comparé à l'huile d'olive. En effet, de même que l'huile d'olive ne se mélange pas avec les autres liquides et reste toujours en hauteur, ainsi le peuple juif ne se mélange pas avec les autres nations, et garde une certaine hauteur par rapport à eux.
Mais on peut ajouter que même quand on essaie de remuer et de mélanger l'huile avec un liquide, elle reprendra sa particularité et se séparera de nouveau de ce liquide.
Il en est de même pour les juifs, même quand ils essaient de se mélanger et souhaitent se fondre parmi les nations, ils n'y arriveront pas. Tôt ou tard, on leur rappellera, ou même ils se rappelleront de leur différence avec les autres autres. Le peuple Juif a en lui ce potentiel intérieur de ne pas pouvoir se mélanger."

-> "pressée (katit) pour l’éclairage (lamaor)" = le maor représente la lumière de la Torah (comme il est écrit : "car une mitsva est une bougie, et la Torah est la lumière (or)" - Michlé 6,23).
=> Si l’on veut réussir dans l’étude de la Torah, il faut s’écraser (se "presser"), s’y investir au maximum de nos possibilités, comme l’on dit nos Sages (guémara Meguila 6b) : "Si quelque’un dit : "j’ai peiné, et j’ai réussi", crois-le!" (yagati oumatzati ta’amin - יגעתי ומצאתי תאמן).

-> Le 'Hatam Sofer fait un commentaire similaire :
"Si un homme te dit : "j'ai fait des efforts et je n'ai pas obtenu de résultats [dans mon étude]", ne le crois pas." (guémara Méguila 6b)
= Pour la subsistance matérielle, on ne doit que prier à Hachem, et faire les efforts minimum nécessaires.
Cependant, dans notre lien avec la Torah, on doit "presser l'olive", travailler aussi durement que nous le pouvons, de toutes nos forces pour acquérir la sainte Torah.
(malheureusement on a tendance à faire l'inverse!)]

-> "afin d’allumer la bougie (nér) perpétuellement" = la bougie (nér) représente l’âme du juif ("l’âme de l’homme est une bougie (nér) de D." - Michlé 20:27)
=> Le but du juif dans ce monde est d'élever sans cesse son âme ( = maintenir "allumer la bougie (nér) [de son âme] perpétuellement", malgré le fait que le yétser ara fait souffler un vent pour l’éteindre …).

-> Rabbi Yaakov Yossef Guinez (Haré baChamayim) fait le même développement et conclut :
Le mot katit (concassé) évoque le fait de se donner beaucoup de mal et de fatiguer son corps par des mortifications.
Mais c’est seulement si c’est fait "lamaor", pour le luminaire, que cela sert à quelque chose, c’est-à-dire qu’on méritera la grande lumière de la Torah.
Si l’on se "concasse" pour autre chose, par exemple pour gagner sa vie, cela est inutile, rien ne sert de se donner beaucoup de mal, car cela dépend uniquement de Hachem.

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-> "Afin d’allumer la lampe perpétuellement"

Rachi commente : On allumait jusqu'à ce que la flamme monte d’elle-même.

Nos Sages expliquent que cela symbolise l'obligation des parents et des rabbanim dans l'éducation des enfants en terme de Torah.
Leur objectif doit être de suffisamment les inspirer, pour que cela entraîne la flamme dans l'âme de leurs enfants/élèves, de brûler par elle-même.
Il ne suffit pas de chauffer pour se donner bonne conscience, mais il faut plutôt s'adapter à l'unicité de la personne et s'assurer qu'un feu interne éternel y brûle.

[le feu a la particularité d'allumer d'autres feux sans rien perdre de sa superbe, de même lorsque l'on a un feu de Torah en nous, qui nous permet d'en faire de même autour de nous ...]

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+ "Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël, et ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure, pressée pour l’éclairage, afin d’allumer la lampe perpétuellement" (Tétsavé 27,20)

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch :
- "l'huile d’olive" (chémen zayit) = symbolise l'étude de la Torah ;
- "pure" (za'h) = cette étude doit être pure, lichma (désintéressée)
- "pressée pour l’éclairage" (katit lamaor) = représente notre empressement à se sacrifier par amour pour l'étude de la Torah (ex: j'ai envie de me laisser aller, mais en l'honneur de la Torah je vais étudier!).

-> Seule l'huile d'allumage devait être pressée plutôt que pilée, car elle devait être parfaitement pure, sans résidus ni sédiments d'olive.
Et même si de telles impuretés auraient pu être filtrées ensuite, le verset indique que cette huile devait être d'emblée parfaitement pure.
On l'obtenait en pressant légèrement chaque olive, juste assez pour en extraire une seule goutte d'huile. On pouvait alors broyer les olives dans la meule et employer le reste de l'huile pour les sacrifices (seule la 1ere goutte pouvant servir comme l'huile pour la Ménora).
[basé sur le Rachi]

-> "Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure, pressée pour l’éclairage"
= Lorsque quelqu'un dit des mots sévères de réprimande, cela doit être dans l'unique objectif d'illuminer et d'élever son prochain juif, et jamais pour lui causer la moindre humiliation ou le casser, que D. préserve."
[Rabbi Ména'hem Mendel de Vorka]

[cela est en allusion dans le fait que l'huile d'olive devait être pressée que légèrement, uniquement pour en extraire une seule goutte, sans générer de résidus.
De même, notre réprimande doit se concentrer sur un point important (une goutte à la fois!) et être exprimée avec beaucoup de douceur (pressée que légèrement), sans nullement le blesser émotionnellement (pas de résidu).]

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-> Yirmiyahou (11,16) compare le peuple juif à un olivier : "Hachem t'avait dénommé : "olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit""

Le midrach (rabba 36,1) explique l'image du processus pour extraire l'huile des olives : les juifs doivent être attaqués à de nombreuses reprises par les nations du monde, avant qu'ils en viennent à faire téchouva, et à ce moment Hachem leur répond.

Le Chem miChmouël (sur Tétsavé 27,20) développe cette idée :
Il est vrai que les juifs font téchouva lorsqu'ils sont menacés par les autres nations.
Cependant, l'huile se trouve cachée dans l'olive, et les pierres utilisées pour le broyage ne vont que mettre à jour ce qui a toujours été présent à l'intérieur.

De même, le peuple juif est réellement pur et méritant.
Le fait que les juifs se laissent aller à ressembler aux nations parmi lesquelles ils vivent, va entraîner que leur splendeur va être cacher.
L'oppression des autres nations va mettre à jour la réelle beauté du peuple juif, ce qu'ils ont toujours été [dissimulé au fond d'eux-même].

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-> Le midrach (rabba 36,61) commente que l'huile par nature ne se mélange avec aucun autre liquide mais flotte à la surface. De même les juifs ne se mélangent pas aux nations du monde.

Certains commentateurs voient en cela une allusion au repentir, possible pour chaque juif où qu'il se trouve, se fût-il éloigné à l'extrême et eût-il l'impression d'être tombé très bas.
Dès l'instant où il le décide, il est en mesure de remonter à la surface, car l'âme juive ne se mélange pas à l'impureté ce qui lui permet en permanence de revenir entièrement à Hachem.

L'allusion va plus loin : même s'il est "concassé", s'il est abattu par le poids de ses fautes et de ses échecs, il doit être convaincu qu'en un instant, il peut se repentir au point d'être un "luminaire" et d'éclairer l'ensemble du monde.

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-> "Ils prendront vers toi de l'huile d'olive pure" (Tétsavé 27,20)

-> Le midrach explique que la Torah enjoint d'allumer la Ménorah avec de l'huile d'olive. Parce que le peuple juif est comparé à l'olive. Tout comme l'olive livre son huile après avoir été pressée, compressée, écrasée, les enfants d'Israël aussi reviennent vers Hachem quand ils subissent des difficultés dans la vie.
Mais on peut s'interroger. Apparemment, ce n'est pas une gloire pour Israël, que de dire qu'ils reviennent vers Hachem après des souffrances?

-> Le Tiféret Chmouel explique qu'en fait, il s'agit bien d'une éloge faite au peuple juif d'être comparé à l'olive.
L'homme n'aime ni être contrarié ni rencontrer des difficultés. Lorsqu'une épreuve se présente à lui, sa réaction première est de se plaindre ou de s'énerver. Il peut aussi s'attrister et perdre le goût à la vie, D. Préserve.
Ces sentiments de colère ou de tristesse viennent du fait que l'homme désire que les choses fonctionnent comme il le souhaite. Chaque difficulté, chaque occasion où les choses ne fonctionnent pas comme il le veut, l'homme est atteint dans son désir de maîtriser le cours de sa vie.
D'où les réactions négatives qui pourraient s'expliquer par son ego qui a été contrarié. Dans les situations d'épreuve, l'homme ressent que sa volonté n'est pas respectée, et qu'il n'est plus maître de la situation. Ce qui déclenche en lui une réaction de révolte. "Pourquoi les choses ne vont pas comme je le veux?"

Mais le peuple juif a une capacité qui fait son éloge. Du fait de son attachement intrinsèque à Hachem, le juif a le désir de servir Hachem et de se plier devant Lui, d'accepter Sa Volonté même si elle va à l'encontre de la sienne. Cette capacité est le propre du peuple juif.
Et c'est de là qu'il puise la force de se repentir profondément et de revenir vers Hachem quand il traverse des difficultés. Au-delà de la tendance naturelle à se révolter et se plaindre, il pourra chercher au plus profond de lui, s'il en fait la démarche, la force d'accepter la Volonté Divine. Il saura tirer profit de ces épreuves pour "briser" son coeur devant Son Créateur et revenir vers Lui, conscient dans son for intérieur, qu'Il est Juste.
Cet attachement intrinsèque à Hachem fait tout l'éloge du peuple d'Israël, car il témoigne de son lien particulier avec Hachem. Il révèle ainsi que son amour pour Hachem est plus fort que son ego et son amour de soi.

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-> "Et toi, tu ordonneras aux enfants d’Israël de prendre pour toi une huile pure d’olives concassées, pour le luminaire, afin d’alimenter les lampes en permanence." (Chémot 27, 20)

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1126) écrit :
"Lorsque les juifs étudient la Michna, qui est une partie de la Torah, toutes leurs âmes s’unissent les unes aux autres. En effet, le mot néchama, lui aussi assimilable au mot chémen du verset (ci-dessus), peut également être rapproché du mot michna.
Quant au terme tétsavé, il fait allusion au terme tsavta (compagnie), connotant alors l’idée selon laquelle, lorsque le peuple juif étudie la Torah de manière solidaire, il crée un lien entre toutes les âmes qui le constituent et permet ainsi Hachem de faire résider Sa présence en son sein."

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1022) enseigne :
"Il est intéressant de remarquer que si l’on décompose le mot zayit (olive - זית), on obtient d’une part les lettres zayin-youd et d’autre part la lettre tav.
Ces premières lettres ont la même valeur numérique que le mot tov (bien), qui se réfère toujours à la Torah.
Quant à la lettre tav, de valeur numérique 400, elle correspond aux 400 puissances impures se trouvant dans le monde, qui perdent leur pouvoir et leur influence lorsque nous nous regroupons (tsavta) pour étudier la Michna et la Torah. Cette étude possède en effet le pouvoir de lier les âmes du peuple juif, tout en "pilant" les forces de l’impureté."

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=> Pourquoi est-ce que la Torah nous ordonne d'allumer la Ménorah spécifiquement avec de l'huile d'olive?

La Ménorah est une allusion à la Torah (guémara Ména'hot 89a).
Le Zohar dit que l'olivier est unique parmi les arbres fruitier, dans le fait d'avoir des olives pendant toute l'année.

De même qu'il a des olives durant toutes les saisons de l'année, de même la lumière de la Torah doit être allumée à toute saison (qu'il fasse très chaud ou bien très froid, qu'il y a un vent fort, de la neige, ... [qu'on ai envie ou pas, que nous traversons une période difficile ou pas de notre vie, ...]).

La guémara dit qu'il n'y a qu'une seul avoda qu'il est permis de faire pendant la nuit dans le Temple, et c'est l'allumage de la Ménorah.
De même, la nuit n'a été créée qu'afin qu'on y étudie la Torah.

=> La Torah se doit d'être d'être étudier de jour comme de nuit, et ce quel que soit le temps.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Ména'hot 89a]

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-> Nos Sages (guémara Horayot 13b) nous enseignent que le fait de manger régulièrement des olives entraîne l'oubli de notre étude de la Torah.

Rabbi Yo'hanan y affirme que de même que manger une olive fait oublier notre étude de la Torah, de même consommer de l'huile d'olive restaure notre étude de la Torah.

[c'est pourquoi le rav Yossef 'Haïm Zonenfeld recommande de manger une olive avec de l'huile d'olive, pour empêcher ses effets négatifs]

- "Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël" = puisque toi Moché, tu es en train d'enseigner au peuple, ils risquent d'oublier leur Torah ;
- du coup : "et ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure" = qu'ils prennent de l'huile d'olive pure afin de combattre l'oubli.
[Yalkout Haourim - ילקוט האורים]

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-> "Ils prendront pour toi de l’huile d’olive pure".

Dans le traité Horayot (13), Rabbi Yo’hanan dit: "De même que l’olive fait oublier l’étude de 70 ans, l’huile d’olive donne le souvenir de l’étude de 70 ans."

Le mot zayit (olive 6 זית) a la valeur numérique de 417.
Le mot chemen (huile - שמן) a la valeur numérique de 390.
Si l’on soustrait l’huile de l’olive, il reste 27, ce qui est la valeur numérique du mot zakh (pur - זך).
C’est une allusion à la Torah qui est écrite avec 27 lettres.
En enlevant l’huile de l’olive et en la buvant, on aura l’esprit "pur" pour comprendre la Torah qui est écrite avec 27 lettres.
[Yichma’h Moché]

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-> On peut affirmer de ce verset que l'allumage des bougies de Shabbath vient de la Torah.
En effet, la guématria de : "tétsavé" (תְּצַוֶּה) est la même que : "nachim tsiva" (נשים צוה - les femmes ont été ordonnées).
[Rabbénou Yoël]

"[Il y aura] 6 de leurs noms [de fils de Yaakov] sur une pierre et les 6 noms restants sur la 2e pierre, dans l'ordre de leur naissance ... Tu placeras les 2 pierres sur les épaulettes de l'Ephod en tant que pierres de rappel pour les fils d'Israël. Aharon portera leurs noms devant Hachem sur ses 2 épaules comme rappel" (Tétsavé 28,10-12)

-> Les 2 pierres serties dans 2 montures d'or devaient être placées sur chacun des 2 épaulettes de l'Ephod. Aharon devait porter les noms des 12 tribus comme rappel.
Ainsi, lorsque Aharon accomplissait le service à Yom Kippour, Hachem "regardait" ces noms et se souvenait du mérite des fils de Yaakov, et alors Il prenait en pitié leurs descendants. [Sifté Cohen]

Peu avant sa mort, Yaakov appela ses fils pour s'assurer qu'ils étaient unis dans la voie de D. et que leur foi était parfaite.
A sa question, ils répondirent : "Ecoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un" (Shéma Israël ..; - Dévarim 6,4).

Ils s'adressèrent à leur père par son nom : Israël, et lui dirent :
"Ecoute Israël, de même qu'il n'y a aucune pensée répréhensible dans ton cœur, ainsi notre cœur n'a aucun doute vis-à-vis de Hachem. Nous croyons de tout cœur que Hachem est notre D. et Maître, qu'Il est Un et que Son Nom est Un."

Yaakov répondit alors : "Béni soit le nom de la gloire de Son royaume à jamais" (barou'h chém kévod mal'houto ...).
[...]

Lorsque le Cohen Gadol accomplit le service revêtu des vêtements sacerdotaux, le mérite des fils de Yaakov joue en faveur des juifs. [Yéffé Toar]

Les initiales des mots du verset : "6 de leurs noms sur" (chicha michémotam al - שִׁשָּׁה מִשְּׁמֹתָם עַל), forment en hébreu : "Shéma" (שמע). [Baal haTourim]
Les noms [des fils de Yaakov] se trouvaient sur les pierres, pour rappeler le verset : "Shéma Israël", mots par lesquels ils avaient accepté le joug, l'Unicité de Hachem.

Sur chacune des pierres figuraient 6 noms [des tribus] de 25 lettres en tout, allusion aux 2 versets suivants :
-> "Shéma Israël Hachem Elokénou Hachem é'had" ("Ecoute Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un" - שְׁמַע יִשְׂרָאֵל יְהוָה אֱלֹהֵינוּ יְהוָה אֶחָד) ;
-> "Barou'h Chem kévod mal'houto léolam vaéd" (וְאָהַבְתָּ אֵת יְהוָה אֱלֹהֶיךָ בְּכָל לְבָבְךָ - "Béni soit le nom de la gloire de Son royaume à jamais").

=> En considérant ces versets, nous voyons que chacun est composé de 6 mots et de 25 lettres [comme les 6 noms des fils de Yaakov gravés sur les pierres].
Ces 2 versets constituent le fondement de notre foi en Hachem.
[le verset "barou'h chém ..." ne contient que 24 lettres, mais le verset représente l'unité ajouté à la somme totale faisant un total de 25 - selon le Alshich haKadoch & le Sifté Cohen]

-> "Tu prendras deux pierres de choham, sur lesquelles tu graveras les noms des fils d'Israël" (v.28,9)

Ces "2 pierres" (appelées : pierres de chohan = avné chohan) font allusion aux 2 Tables sur lesquelles étaient gravés les 10 Commandements.
Les lettres du mot "choham" (שֹׁהַם) forment dans un ordre différent : "Moché".
Il s'agissait donc des pierres de Moché, c'est-à-dire des 2 Tables de la Loi (lou'hot).

"Sur ces pierres tu graveras (littéralement : "tu ouvriras" - pita'hta - פִתַּחְתָּ) les noms des enfants d'Israël = Ceci fait allusion aux mérites des juifs qui ouvrent les livres de la Torah et les étudient.
Si les livres ne sont pas ouverts et se couvrent de poussière sur leurs étagères, leur mérite est inexistant.
=> Le privilège du Cohen Gadol d'entrer dans le Michkan et d'accomplir le service Divin est donc dû au dévouement des juifs à l'étude de la Torah. [Alshich haKadoch]

[compilation issue du Méam Loez - Tétsavé 28,12]

"Tu feras une plaque frontale (tsits - צִּיץ) en or pur et tu y graveras, gravé comme un sceau : "Saint pour Hachem (קֹדֶשׁ לַיהוָה)"." (Tétsavé 28,36)

-> Le Ohr ha'Haïm explique sur la plaque frontale il y avait gravé ces 2 mots :
- "Saint" (kodéch - קֹדֶשׁ) = allusion au peuple d'Israël qui est appelé saint par Yirmiyahou (2,3 - "kodéch Israël l'Hachem" - קֹדֶשׁ יִשְׂרָאֵל לַיהוָה) ;
- "pour Hachem" (לַיהוָה) = sous-entend que ce peuple est entièrement dévoué à D. et à Son service.
C'est une raison suffisante pour que D. accepte des offrandes qui, normalement, ne seraient pas aptes à être apportées sur l'Autel.
[ainsi, la plaque frontale permettait d'agréer les offrandes offertes en état d'impureté]

-> Les juifs sont appelés : "saints".
En effet, bien qu'ils puissent fauter, et qu'ils puissent être effrontés, leur véritable volonté est de suivre la volonté de Hachem.
C'est pourquoi le mot : "kodéch" (saint - קֹדֶשׁ) était inscrit sur le tsits en référence au peuple d'Israël, et cela indiquait que les juifs auraient toujours l'opportunité d'être acceptés par Hachem (לַיהוָה).
[Béer Moché]

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-> Selon la guémara (Arakhin 16a), la plaques frontale (le tsits) expie les actions de ceux qui sont effrontés.

-> Tous ceux qui sont effrontés et qui n'ont pas honte, n'ont pas de part à la fois dans ce monde et dans celui à venir.

Si un juif qui avait été effronté regardait la plaque frontale du Cohen Gadol (tsits), alors son cœur se cassait et il en venait à examiner ses actions passées afin de corriger ses fautes.

D'une façon miraculeuse, le nom de Hachem (יהוָה) inscrit sur le tsits était fortement illuminé.
La crainte de D. entrait chez celui qui regardait le tsits, et il s'humiliait devant Hachem.
Cela lui permettait d'expier ses fautes.
[Zohar 2,218]

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-> Une personne qui est effronté n'a pas de crainte du Ciel.

Il est écrit : "Le principe de la sagesse, c’est la crainte de Hachem" (réchit 'hokhma yir'at Hachem - Téhilim 111,10), et également : "sans crainte [de Dieu], point de sagesse" (Pirké Avot 3,17).
Ainsi, avoir de la crainte de Hachem et le fait d'être humble correspondent au trait de caractère le plus important qu'une personne doit posséder.

Le mot : "tsits" (צִּיץ) a la même guématria (190) que : "kéts" (la fin - קץ).
Le tsits (sur lequel il était inscrit : קֹדֶשׁ לַיהוָה), qui nous rappelle la présence de Hachem, est "la fin" de tous les traits de caractère (midot), puisque sans cette mida les autres sont sans valeur.
[Sifté Cohen]

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-> Le tsits était sur : "un cordon de laine bleu azur (té'hélet)" (v.37), en allusion au fait que : le bleu azur est similaire à l'océan, qui est lui-même similaire au Ciel, et ce dernier est similaire au Trône Divin de Gloire (guémara Sotah 17b).

Il est écrit : "Sous Ses pieds [à Hachem], il y avait quelque chose de semblable à une brique de saphir" (Michpatim 24,10)
C'est une référence à l'humilité, nous enseignant qu'une personne doit se faire petite, être pour ainsi dire sous les pieds d'Hachem, pour pouvoir être proche de Lui.
[le Noda biYéhouda]

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-> "Et eux prendront l'or et l'azur" (Tétsavé 28,5)

-> Il est écrit dans le Zohar que le té'hélét (l'azur) a la capacité d'annuler la force des accusateurs et c'est une des raisons pour lesquelles le ciel est de couleur azur.
Le Zohar explique que lorsque l'on observe du feu, les flammes sont constituées de plusieurs couleurs : certaines flammes sont rouges, d'autres sont blanches, d'autres encore ont la couleur de l'or tandis qu'au plus près de la source de la flamme, le feu est de couleur azur.
Lorsque nous voulons faire fondre du métal, il faut atteindre une haute température élevée, au point où il devient azur.
De même, c'est par la force de la couleur azur que nous anéantissons toutes les forces accusatrices.
C'est le secret de la couleur azur des habits du Cohen Gadol qui avaient la capacité de détruire les accusateurs d'Israël.
[Dorech Tsion]

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-> L'effronterie peut être parfois un bon trait de caractère.
En effet, c'est l'effronterie des juifs qui leur donne les forces de surmonter les pressions qui les éloignent de la Torah.
[Ainsi, on ne devra pas avoir honte ni être gêné de faire les mitsvot, même si l'entourage nous est hostile ou se moque de nous. Nous s'armerons d'audace et s'entêterons dans le Service d'Hachem.]

Cependant, l'effronterie qui est mal dirigée peut être hautement destructrice, comme il est écrit : "L’effronté [qui n'accomplit pas la volonté de D.] est voué au Guehinam" (Pirké Avot 5,20).

En inscrivant sur le tsits : קֹדֶשׁ לַיהוָה, nous proclamons que notre effronterie sera utilisée pour sanctifier le Nom de Hachem, et pas pour notre profit.
['Hatam Sofer]

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-> "Tu y graveras [sur le tsits], gravé comme un sceau (pitou'hé 'hotam) : "Consacré à Hachem (קֹדֶשׁ לַיהוָה)"." (Tétsavé 28,36)

Le mot : "sceau" se dit : 'hotam (חֹתָם), et ses lettres sont l'acronyme de : 'hayé (la vie - חיה), té'hiya (la résurrection [des morts] - תחיה), matar (la pluie - מטר).

Or, nos Sages (guémara Taanit 2a) affirment : "Il y a 3 clés que D. n’a donné à personne d’autre que Lui-même, et il s'agit : de la clé de la vie (donner naissance à un enfant), de la clé de la pluie, et de la clé de la résurrection.
=> Ces 3 choses sont : קֹדֶשׁ לַיהוָה (sacré/consacré à Hachem - kodéch l'Hachem)!

[le Gaon de Vilna]

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+ "[La plaque frontale] sera sur son front en permanence" (Tétsavé 28,38)

-> Selon Rachi :
Il est impossible de comprendre que Aharon ait littéralement eu l'obligation de le porter en permanence, puisqu'il n'avait pas le droit de porter son costume quand il n'accomplissait pas le service.

-> Les opinions (guémara Yoma 7b) sont partagées sur le sens de cette expression :

- selon un avis, la plaque frontale obtenait toujours l'expiation, même quand elle ne se trouvait pas sur le front du Cohen Gadol.
- selon un autre, elle ne pouvait apporter l'expiation que lorsque le Cohen Gadol la portait et celui-ci se devait alors d'être en permanence conscient de la porter, il devait donc la palper fréquemment de sa main.

=> Selon le rav Nathan Scherman, ces 2 opinions nous enseignent qu'on ne doit jamais considérer la sainteté comme acquise, et qu'il faut continuellement en avoir conscience.
D'autre part, lorsque nous assumons nos responsabilités, ses effets subsistent même quand nous nous adonnons à nos activités profanes.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2018/08/08/6913

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-> "Tu feras une plaque d’or pur, sur laquelle tu graveras, comme sur un sceau : "Consacré à Hashem" " (Tétsavé 28,36)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Il y a une allusion dans ce Tsits (la plaque d’or) que portait le Cohen Gadol, à toutes les âmes d’Israel qui étaient dans Adam Harishon avant la faute. Il y avait 1000 âmes principales.

[voir Sha’ar Haguilgoulim Hakdamah 38,10 partsoufim, Zou’n débriah, Aba véIma et Zou’n déyétsirah et dé’assiah, chacun composé de 10 séfirot klaliot, elles-mêmes composées de 10 séfirot pratiot]

Au moment de la faute, se sont détachées 90 âmes d’Adam pour ne pas fauter du tout et sont remontées, 90 c’est la guématria de Tsadik, la première lettre de Tsits. 10 âmes sont restées en Adam, même après la faute, 10 c’est la guématria de Youd, le deuxième lettre de Tsits. Pour finir il reste les 900 âmes qui sont tombées sous l’emprise des forces du mal, 900 c’est la guématria de Tsadik Sofit, la dernière lettre de Tsits.
On voit ici comment dans ce Tsits étaient rassemblées toutes les âmes du klal Israel. Le Cohen Gadol devait le porter sur le front pour nous montrer que l’idée première, la pensée originelle de la création du monde entier était justement pour ces âmes là, celles d’Israel. Et la dernière lettre, le Tsadik Sofit était plus grande que les autres, pour nous enseigner que la Guéoula (la grandeur) dépend de la réparation de ces 900 âmes que nous réparons et faisons remonter grâce à nos mitsvot et nos prières.

Une autre allusion que l’on voit dans ce Tsits, est dans le fait qu’il faut qu’il aille d’une oreille à l’autre. Car, comme on a dit le Tsits représente la guéoula par la perfection et la réparation des âmes d’Israel, et cette réparation passe par l’étude de la loi orale, qui est représenté par l’oreille, car elle s’enseigne de bouche à oreille.
Une autre indication sur la manière d’amener la guéoula, se trouve dans l’endroit où il fallait positionner ce Tsits, sur le front. Car le front en hébreu se dit Métsa’h, et s’écrit Mèm, Tsadik et ‘Heth. Si on prend les lettres de l’alphabet qui se trouvent après elles, on obtient Noun, Kouf et Tèth, qui forment le mot Katan.
C’est pour nous enseigner que la guéoula viendra grâce aux gens qui se font petits et humbles, et on voit aussi qu’il faut mettre le Tsits en dessous de la Mitsnéfet
(le couvre-chef du Cohen) car si on prend les lettres qui sont dans l’alphabet avant celles de Misnéfeth on obtient Am Shafal, un peuple bas et humble.

"Fais lui un pantalon en lin pour recouvrir la chair de sa nudité" (Tétsavé 29,42)

Le Cohen devait aussi porter une tunique. Or, celle-ci descendait jusqu’au bas de ses pieds, et recouvrait donc toute sa nudité.
=> Quelle était donc la raison d’être du pantalon que la Torah considère venir couvrir la nudité, si la tunique jouait déjà pleinement ce rôle?

Cela nous apprend que la pudeur ne vient pas uniquement pour couvrir la nudité vis-à-vis de l’extérieur.
Selon la Torah, la pudeur c’est aussi pour soi, même quand on est seul et que personne nous voit.
D'ailleurs, c'est cela l’essentiel même de la pudeur, car elle est alors intrinsèque, indépendante du regard des autres. C’est la pudeur pour elle-même.

C’est pourquoi, même si la tunique recouvrait la nudité vis à vis de l’extérieur, la Torah demande de porter ce pantalon pour se recouvrir pour soi-même.
Cela constitue la pudeur pour elle-même, et ce même si personne ne peut voir cette nudité, qui est déjà couverte.

[Rabbi Moché Sternbuch - Taam Vadaat]