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"Bétsalel exécutera avec Aholiav et tout homme sage de cœur que Hachem a doté (baéma) de sagesse et d'intelligence pour savoir et pour exécuter tout le travail de l'ouvrage du Sanctuaire." (Vayakél 36,1)

Le terme : "doté" (baéma - בָּהֵמָּה) possède les mêmes lettres que le mot : "un animal (bééma - בְּהֵמָה).
Le midrach (Chémot rabba 48,3) commente que nous voyons d'ici que même les animaux des personnes qui ont construit le Michkan étaient dotés de sagesse.

Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) dit que cela était un message de Hachem à ces artisans du Michkan : "Ne devenaient pas arrogants, car toute la sagesse que vous avez pour faire le Michkan provient de Moi. Et au moment où Je le désire, Je peux même la donner à un animal!"

"Hachem dit à Moché : Prends pour toi des aromates (ka'h lé'ha samim) : du baume (nataf), de l'ongle aromatique (ch'hélét samim) et du galbanum ('helbéna) ... Tu en feras une composition d'encens" (Ki Tissa 30,24-25)

A la fin de la prière du matin, nous récitons les kétorét, un passage décrivant la confection de l'encens du Temple, et qui commence par ces versets de la paracha Ki Tissa (20,34-36).

Ce passage est précédé par une proclamation de foi en l'Unité de Hachem, le : én ké'loénou (il n'y a rien comme notre D.), én kadonénou, ...
=> Pourquoi une telle introduction est-elle nécessaire?

-> La guémara (Yoma 26a) rapporte qu'aucun Cohen n'avait le droit d'apporter les kétorét (encens) plus d'une fois dans sa vie. En effet, ce service Divin possède le pouvoir spécial d'engendrer des richesses à tous ceux qui ont le mérite de l'accomplir.
=> C'est pourquoi on ne pouvait le faire qu'une seule fois durant sa vie, afin de permettre au maximum de Cohanim de pouvoir partager cette opportunité unique.

-> En se basant sur cette guémara, le Noda biYéhouda (Ora'h 'Haïm 1,10) affirme que puisqu'une personne qui récite les passages traitants des sacrifices est considérée comme si elle les avait réellement offerts (guémara Méguila 31b), alors de la même façon lorsque nous disons le service des encens (kétorét) cela est une opportunité unique d'amener sur nous de la richesse.

D'ailleurs c'est tellement une réalité, que nos Sages avaient peur qu'une personne récitant les kétorét en vienne à s'attribuer personnellement sa bonne fortune (c'est grâce à mon travail, à mon intelligence, ... - ko'hi véotsém yadi).
=> Pour éviter cela, ils ont imposé qu'avant ce passage, nous devons déclarer à nous-même et au monde entier l'Unicité de Hachem. Il devient alors évident à nos yeux que La Source de la richesse que va nous faire mériter la lecture des kétorét est uniquement : Hachem!.

-> Rabbi Aharon de Lublin (dans son Or'hot 'Haïm) écrit : "l'offrande de la kétoret enrichit tous ceux qui l'étudient, et il se peut que de l'évoquer enrichisse également".

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-> Rabbi Chimon bar Yo'haï dit : "Si les gens connaissaient la valeur de la paracha traitant des encens, ils en prendraient chaque mot et en feraient une couronne d’or.
Quiconque s’y intéresse devra méditer à l’acte d’apporter des herbes odoriférantes. S’il le fait chaque jour, il recevra une part dans ce monde-ci et dans le monde à venir, la mort se détournera de lui et du monde entier, il sera sauvé de tous les mauvais jugements de ce monde-ci, des mauvais esprits, du Guéhinom et du jugement d’une autre royauté.
Lorsque les encens montaient en une colonne de fumée, le Cohen voyait les lettres du nom de Hachem fleurir dans l’air et se joindre à cette colonne. Puis quelques chars saints l’entouraient de tous côtés et elle montait dans la joie."
[Zohar - Vayakel 218b]

-> Le Mabit (dans son Beit Elokim) explique que nous récitons le passage de la Torah relatif à la confection et à la composition de l'encens, car celui-ci détient le pouvoir particulier de faire cesser les épidémies et maladies.

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-> Si on omet la lecture des sacrifices qui précède la prière du matin, en commençant par Barou'h Chéamar, on perd beaucoup.
La lecture des sacrifices est composé du passage de la Torah relatif au sacrifice quotidien (Tamid), d'un texte décrivant la manière de composer et d'offrir l'encens (Pitoum haKétorét) et d'une michna présentant les sacrifices en général (ézéou mékoman).
Quiconque les récite en tire un grand bénéfice, et est purifié des souillures des péchés accidentels commis chaque jour.
A moins d'un cas d'urgence, on ne doit pas oublier de lire ce texte. L'omettre sans raison, c'est se priver d'un profit immense.
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 15,8]

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-> "Celui qui récite les Korbanot à la synagogue et dans la maison d’étude avec concentration est assuré par une alliance contractée avec le Ciel que tous les anges rappelant ses fautes (mauvaises actions) n’auront aucun droit de lui causer le moindre mal, mais seulement de lui prodiguer du bien.".
[rav Krouspédaï - Zohar (Vayéra 100b)]

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-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach a déclaré un jour que la lecture des Korbanot avant la prière de Min’ha possède la propriété miraculeuse d’épargner à celui qui s’y adonne d’avoir recours aux médecins.
On comprendra aisément d’après cela l’inanité de l’argument de ceux qui se dérobent à cette Mitsva en prétendant qu’ils n’en ont pas le temps. Car il en faut moins pour la lire que pour attendre son tour à une consultation médicale.

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-> L'Autel d'encens est présenté après le Michkan et tous ses objets pour nous enseigner que parmi toutes les offrandes, nulle n'était aussi précieuse que l'encens. [Sifté Cohen]
[...]

Le mot "kétorét" (encens - קְטֹרֶת‎) forme les initiales des mots :
- kédoucha = sainteté ;
- tahara = pureté ;
- ra'hamin = miséricorde ;
- tikva = espoir.

=> Telle est précisément la fonction de l'encens : ajouter de la sainteté aux juifs et les purifier de leurs fautes. Alors Hachem éprouvait pour eux de la miséricorde, ce qui leur donnait espoir.
[Méam Loez - Tétsavé 30,6]

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-> L'encens (kétorét) était plus important que les autres sacrifices, parce que tous les sacrifices étaient offerts en expiation d'une faute.
Quant à lui, l'encens n'était pas apporté à cause d'une transgression mais pour exprimer la joie.
Il est écrit : "L'huile et l'encens réjouissent le cœur" (Michlé 27,9).
Ce verset nous enseigne que l'huile de la Ménora et l'encens (kétorét) avaient principalement pour but de réjouir le cœur, de procurer de la joie.

L'encens apportait un autre bénéfice non négligeable : c'était un remède pour purifier les hommes de la faute.
Quiconque respirait le parfum de l'encens brûlé sur l'autel était porté au repentir. Son cœur était purifié de toutes les mauvaises pensées et de l'impureté du penchant au mal.

En cela, l'encens ressemblait à la plaque frontale du Cohen Gadol portant le nom Divin. Quiconque la regardait éprouvait une grande crainte sacrée et se repentait totalement. Le même effet se produisait pour quiconque respirait l'encens lors de sa combustion. Cela brisait le pouvoir de l'Autre Côté et l'empêchait d'accuser Israël.

C'est la raison pour laquelle l'endroit où on le brûlait était appelé un Autel (mizbéa'h).
[le mot "mizbéa'h" provient du mot hébreu "zéva'h", qui signifie abattre, pourtant] on n'y égorgeait pas de sacrifice.
L'encens avait la faculté de briser et d'abattre le pouvoir de l'Autre Côté.
Ce mizbéa'h d'encens était donc un lieu où l'Autre Côté était abattu. [Ramban]

L'encens est si important qu'il faut veiller à lire ce chapitre chaque jour, matin et soir, sans considérer cette lecture comme difficile.
Certes, elle prend un moment, mais procure une grande joie à Hachem.

L'encens est supérieur à la prière.
Comme on le sait, les prières remplacent les sacrifices, mais l'encens était plus important que toutes les offrandes. Donc l'encens était supérieur à toutes les prières.
De plus, c'était un grand remède pour purifier l'homme de la faute. [Tour - Ora'h 'Haïm - citant le Rama et Roch]

[Le Zohar (Vayakél p.218) dit que : Les Kétorét brisent le yéster ara de tous les côtés ... Il n'y a rien de plus aimé devant Hachem que les Kétorét.]

Rabbi Chimon bar Yo'haï dit dans le Zohar (Vayakél p.218) : si les gens savaient quelle importance revêt la lecture du passage Pitoum haKétorét devant Hachem, ils prendraient chaque mot de ce passage et le poseraient sur leur tête comme une couronne d'or.
Quiconque dit le Pitoum haKétorét quotidiennement, matin et soir, lentement, sans en omettre le moindre mot, et en comprenant ce qu'il récite, est protégé de tout accident, des mauvaises pensées et d'une mort violente.
Il peut être sûr de ne connaître aucun mal de toute la journée. Il sera également protégé de la punition du purgatoire et aura une part au monde futur.

En période d'épidémie, il n'y a pas de meilleur remède que la Kétorét, ce présent que l'ange de la mort a donné à Moché lorsqu'il est monté recevoir la Torah.
L'ange de la mort devint son ami et lui révéla le mystère de l'encens et la façon de l'utiliser pour faire cesser une épidémie. [guémara Shabbath 89a]
Réciter simplement le passage concernant l'encens est également susceptible d'enrayer une épidémie.
[...]

On ajoutait à l'encens une herbe appelé "maalé achane".
Cette herbe avait la propriété de faire monter la fumée comme une colonne sans qu'elle ne se disperse ni à droite ni à gauche.
Personne ne connaissait cette herbe à part les membres de la famille d'Avtinos.
Eux seuls étaient capables de fabriquer l'encens selon la tradition transmise par leurs ancêtres et qu'ils ne révélaient à personne. [guémara Yoma 38a]
[...]

On relit ce passage de Pitoum haKétorét, à la fin de la prière du matin bien qu'on l'ait récité plus tôt.
En effet, pour qu'une prière soit acceptée, elle doit être dite avec une grande concentration sans autres pensées car nous ne voulons pas que les forces extérieures aient le pouvoir de s'y attacher.
Si l'on a des pensées étrangères, ces forces peuvent s'attacher à elles, et au lieu d'être bénéfique, la prière risque d'être nuisible car elle ajoute des forces à l'Autre Côté.
Le fait de réciter le Pitoum haKétorét à la fin de la prière constitue un antidote à cela et permet d'annuler toutes les forces susceptibles d'accuser la prière d'un homme.
Il est donc important de le dire de nouveau bien que cela suppose de passer un peu plus de temps à la synagogue.
Cela peut rectifier l'office tout entier.

De nombreuses personnes ont coutume de dire le Pitoum haKétorét à l'issue du Shabbath, après la Havdala.
Cela est également efficace pour briser les klipot néfastes et faire connaître à l'homme le succès dans toutes ses entreprises de la semaine à venir.
[...]

Il faut lire les Pitoum haKétorét dans un Siddour. Cette lecture revient à faire brûler de l'encens dans le Temple.
Si on le récite de tête, on risque d'omettre l'un des ingrédients ce qui reviendrait à faire brûler de l'encens incomplet, faute passible de mort.
Pour la même raison, il est bon de compter les onze parfums sur ses doigts en les lisant afin de n'en omettre aucun.
[Méam Loez - Ki Tissa 30,34&36]

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-> Hachem considère qu'un homme étudiant les sections relatives aux sacrifices se trouve, pour ainsi dire, au Temple et apporte le sacrifice.
Lorsqu'une personne prononce les sections décrivant les sacrifices, son haleine est considérée comme le feu que le Cohen gadol plaçait sur l'autel pour brûler l'offrande.
Ce souffle monte en Haut et rejoint le Feu surnaturel semblable à celui qui descendit du ciel pour s'assembler au feu que le Cohen Gadol plaçait sur l'autel.

[Méam Loez - Vayikra 1,1]

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-> Celui qui dit la Kétorét à la fin de la prière éloigne la mort de sa maison.
[Zohar - Pin'has 224a]

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-> Le Zohar (vol.I,100) enseigne :
Rabbi Pin'has dit : Une fois pendant que je voyageais, j'ai rencontré Eliyhaou haNavi, et je lui ai demandé : "Dis-moi quelque chose qui aide les gens".
Eliyahou haNavi m'a répondu : "Dans le Ciel, il y a des anges qui ont pour mission de rapporter les fautes de la nation juive devant le Trône de Hachem. Lorsque les juifs récitent les Korbanot (dont les Kétorét) ... avec kavana, ces anges doivent alors dire de bonnes choses sur les juifs."

Le Zohar rapporte également que Hachem a fait un pact (brit) que si les juifs rentrent dans les lieux d'études, synagogues, et y lisent les Kétorét avec kavana, alors la plaie va cesser.

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-> Il est écrit dans le Zohar (Vayakél p.218) [que le Méam Loez rapporte en partie ci-dessus] :
Rabbi Chimon bar Yo’haï a dit : si les hommes savaient combien la récitation de la kétoret a d’importance aux yeux d'Hachem, ils la réciteraient avec attention, en séparant distinctement tous les mots comme les ornements d’une couronne en or. Et quiconque veut y prêter toute son attention doit réfléchir à ce que c’est que l’offrande de la kétoret ; s’il y met toute sa concentration chaque jour, il aura une part dans ce monde-ci et dans le monde à venir, la mort le fuira et fuira le monde, et il sera sauvé de tous les mauvais décrets qu’il y a en ce monde-ci, des mauvaises choses, du Guéhénom, et des décrets des puissances étrangères."

-> A un autre endroit (Zohar ‘Hadach, 67), Rabbi Chimon bar Yo’haï témoigne qu’il y a un décret devant Hachem qui stipule que quiconque examine et lit chaque jour le passage sur la kétoret sera préservé de tout acte de sorcellerie, et de tout accident, des mauvaises pensées, des mauvais décrets et de la mort, ne subira aucun dommage pendant toute cette journée-là, et que les forces de l’impureté ne pourront rien contre lui.

Il est toutefois important de mentionner la remarque qui se trouve à la fin des propos du Zohar : "Il y faut beaucoup de concentration".

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-> Le Méam Loez (Pin'has 28,8) écrit :
Nous trouvons [une relation entre l'offrande des sacrifices et leur récitation] dans le passage de l'alliance entre les morceaux (Béréchit 15).
Avraham demanda à D. : "Si Mes enfants fautent, quel mérite les attachera en ce monde?"
D. répondit : "Le mérite des sacrifices"
"Tant que le Temple existe, certes. Mais que feront-ils lorsqu'il n'y aura plus de Temple?
"S'ils étudient les chapitres relatifs aux sacrifices, Je considérerai qu'ils ont réellement offert les sacrifices et Je pardonnerai toutes leurs fautes".

Ceci démontre clairement l'importance de la lecture des passages de la Torah concernant le sacrifice quotidien (tamid), le pitoum hakétorét et le chapitre "ézéhou mékoman" de la guémara, ainsi que les passages des Maamadot que nous récitons chaque jour.
Ils sont une source de vie et constituent un remède efficace pour nos fautes à condition de les réciter posément, en comprenant, chaque mot.

Il faut prendre cela à cœur, en particulier ceux qui sont souvent négligents et omettent ces parties de l'office, en partie ou en totalité, afin de gagner du temps pour vaquer plus tôt à leurs occupations quotidiennes.
En commençant la prière par le "Baroukh Chéamar", ils renoncent à un remède prodigieux qui ne coûte rien et qui permet d'obtenir le pardon.
Il est insensé de croire qu'en prenant son temps pour réciter ses prières, l'homme subira une perte financière.
Serait-il possible que D. diminue les revenus d'un homme parce que ce dernier prie, et qu'Il récompense par la réussite matérielle l'omission d'une partie de l'office?

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-> Depuis la destruction du Temple de Jérusalem, les Sages ont institué la lecture du passage de la Torah concernant l'offrande journalière : "vaydaber Hachem el Moché lémor : tsav et béné Israël ..." jusqu'à "iché réa'h ni'hoa'h l'Hachem", car la prière du matin est en parallèle au korban tamid du matin.

Le Rama de Pano enseigne que même après la destruction du Temple, chaque jour Pin'has, qui est lui-même Eliyahou haNavi, effectue l'offrande de ce Korban sur le lieu du Temple, car même s'il est détruit, la kédoucha de cet endroit ne l'a pas quitté.

-> Le rav Aharon de Karlin recommande de ne pas sauter le passage des korbanot et la kétorét, car cette lecture purifie l'homme de pensées étrangères et lui ouvre les portes de la prière.

-> Rabbi Moché Makhir (auteur du Séder Hayom - au 15e siècle) écrit qu'il est bon de lire la Kétoret dans un parchemin et avec ferveur 2 fois par jour, le matin et à min'ha. Ceci offre une véritable protection et la bénédiction, et il affirme : "J'en suis garant" (Kaf ha'Haïm 132,23 - au nom du 'Hida).

Rabbi Moché Makhir (que le 'Hida qualifie de "saint Rav") écrit : "celui qui se soucie de sa vie a intérêt à s’efforcer au maximum de le faire, d’écrire tout cela sur un parchemin casher, dans une écriture carrée, et de le lire une fois le matin et le soir, avec toute l’intention qui convient, et je suis garant que cela entraînera pour celui qui le fait avec attention la bénédiction et la réussite dans tout ce qu’il entreprendra.
Il s’enrichira, il n’en arrivera jamais à la pauvreté, comme on l’a constaté chez les Cohanim : tout Cohen qui méritait d’offrir la kétoret une fois n’avait plus besoin de l’offrir une 2e fois. Il en va de même pour celui qui lit ce passage avec précision et attention tous les jours comme il convient, le matin et le soir ; il méritera d’avoir une subsistance abondante sans aucun doute."

-> L'auteur du Téchouvot Vé'anhagot indique une segoula dont il a entendu parler par les anciens de Jérusalem : "qu’on écrive sur un parchemin le passage sur la kétoret avec toute la baraïta, qu’on le dise 2 fois par jour, qu’on lise le passage qui se trouve dans la Torah avec la cantillation, et qu’on dise toute la baraïta calmement, sans se presser." Avec l’aide de D., on méritera d’être délivré et de voir ses vœux exaucés.
D'ailleurs, il y est rapporté l'exemple d'un couple qui n'avait pas eu d'enfants, et dont le jeune homme a mérité d'avoir une grande famille grâce à cette ségoula.

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-> Une réparation du lachon ara : la récitation du passage sur les Kétorét.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - lachon ara]

-> La guémara (Zéva'him 88b) eneigne :
D'où sait-on que l'encens (kétoret) exerce une expiation?
Car il est écrit : "Il posa les kétoret et il fit expiation sur le peuple" (Kora'h 17,11).
Il a été enseigné dans le beit hamidrach de Rabbi Ichmaël : quelle faute est-elle expiée par les kétoret?
Que vienne une chose secrète pour expier un comportement secret.

-> La confection de l'encens était tenue secrète et seuls quelques initiés la connaissaient.
La guémara (Yoma 38a) nous rapporte :
la famille d'Avtinas détenait le secret de la confection des kétoret que l'on faisait au Temple. Ils refusèrent catégoriquement d'enseigner leur savoir-faire de qualité. En effet, lorsqu'ils préparaient l'encens, la fumée qui s'élevait dans le ciel était aussi droite qu'une colonne de marbre.
A chaque fois qu'une femme entrait dans cette famille de renom, elle devait accepter de ne plus jamais se parfumer afin que les gens du peuple ne pensent pas que cette odeur agréable provienne de l'encens du Temple.

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-> La guémara (Shabbath 89a) enseigne :
lorsque Moché monta dans les hauteurs, tous les anges l'affectionnèrent et lui offrirent des cadeaux. Même l'ange de la mort lui offrit un cadeau, comme il est écrit : "Il posa les kétoret et il fit expiation sur le peuple" qui est suivi immédiatement dans la Tora par le verset : "Il s'interposa entre les morts et les vivants et l'épidémie s'arrêta". Si l'ange de la mort ne lui avait pas révélé ce secret, comment l'aurait-il su?"

-> Rabbi Tsadok haCohen explique cet enseignement :
l'ange de la mort transmit à Moché un secret capital. En effet, l'ange de la mort fait périr les êtres humains principalement à cause de la faute de la médisance. L'ange lui confia que les kétoret représentaient le remède métaphysique contre les épidémies qui provenaient de la médisance.

-> Le roi David s'exprime ainsi à propos de notre sujet : "Quel est l'homme qui souhaite la vie, qui aime la longévité des jours pour goûter le bonheur? Préserve ta langue du mal et tes lèvres des discours perfides ; éloigne-toi du mal et fais le bien, recherche la paix et poursuis-la" (Téhilim 34,13).

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-> Le Zohar (Vayéra 100b) rapporte qu'Eliyahou haNavi transmit à Rabbi Pin'has une annonce faite parmi les légions célestes et entendue par les anges de destructions : "Lorsqu'une épidémie frappe le monde, et que les Bné Israël entrent dans les synagogues et les maisons d'études, qu'ils prononcent le passage des kétoret avec une intention sincère et le décret de mort sera annulé".

-> Le Tsror ha'Haïm (Ki Tissa) ajoute qu'il est néanmoins impératif de saisir un point essentiel : la lecture des kétoret n'est efficace que si l'homme préserve sa bouche des paroles de médisance et s'abstient d'en écouter.
Si l'homme n'est pas attentif et ne se repentit pas, la lecture des kétoret n'aura aucun effet.
Cela ressemble à un homme qui désire se purifier et s'immerge dans un mikvé en tenant un animal impur dans sa main (guémara Taanit 16a).
Les kétoret n'apporteront pas l'expiation nécessaire à l'arrêt de l'épidémie si nous ne rectifions pas nos comportements.

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-> Le Zohar explique que l'un des ingrédients qui constituent l'encens (kétoret) est le 'helbéna. Son odeur est désagréable et il représente le mauvais penchant.
Le terme : 'helbéna (חלבנה) a la même valeur numérique que le nom de Haman (המן) soit 95, qui est le symbole absolu du mal.
Hachem dit à Moché : prends le 'helbena et mélange-le avec les 10 autres ingrédients des kétoret afin de camoufler sa mauvaise odeur. L'odeur ainsi dissimulée annule les forces de l'nage de la mort et endigue l'épidémie.

Il est rapporté également dans le Zohar (Béréchit 170a) une histoire au sujet du Rav A'ha qui se rendit dans une petite bourgade en Israël où une épidémie décimait les habitants. Ayant pris connaissance de sa présence en ville, les dirigeants lui rendirent visite en lui expliquant la situation.
Rav A'ha leur dit : choisissez parmi vous 40 tsadikim. Divisez-les en 4 groupes de 10 et positionnez-les aux 4 points cardinaux du village. Ils firent selon ses paroles et l'épidémie s'arrêta aussitôt.

"Prends pour toi des aromates : du nataf, du ché'hélét et du 'helbéna ... ils seront tous égaux en poids" (Ki Tissa 30,34)

-> Nos Sages déduisent que 11 ingrédients entraient dans la fabrication de l'encens, qui était offert 2 fois par jour (le matin et l'après-midi) sur l'Autel, à l’intérieur du Michkan.
Le parfum de l'encens symbolise le devoir et le désir d'Israël de servir D. de la façon qu'Il agrée.

-> Alors que toutes les senteurs des encens dégageaient une bonne odeur, la 'helbéna était la seule qui avait une mauvaise odeur.
Rachi (citant la guémara Kéritot 6b) commente : la Torah l’a inclus dans la composition de l’encens afin de nous apprendre à ne pas tenir pour indigne de nous, dans nos réunions de jeûnes et de prières, la présence de pécheurs d’Israël, lesquels doivent au contraire être comptés comme étant des nôtres.

Mais pourquoi cela?

-> Une des explications est que lorsque les réchaïm s’associent aux prières des autres personnes, alors la prière de ces derniers s'en trouve renforcée.
En effet, même si ces personnes ne sont pas assez méritantes, cependant comparées aux réchaïm, leurs défauts deviennent insignifiants, et en comparaison elles sont considérées comme très méritantes.
=> C'est ainsi que lorsque les réchaïm s’associent aux prières, cela renforce le mérite des autres et leurs prières ont plus d’impact.

[Beit Shmouël Aharon]

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-> "Rabbi 'Hana dit au nom de Rabbi Chimon ‘Hassida : Tout jeûne auxquels ne participent pas des pécheurs d’Israël n’est pas un (véritable) jeûne, car le 'helbéna a une mauvaise odeur et pourtant elle est comptée parmis les (onze) composants de l’encens."
[guémara Kéritout 6b]

L’ensemble des personnes présent à une prière s’appelle le : tsibour, dont les initiales renvoient à : tsadikim, bénonim et réchaïm.
=> Prier n’est pas une réunion d’élites, mais c'est une union de tout le peuple ensemble vers un but unique.

[à l'image de la joie d'un père qui voit tous ses enfants qui se retrouvent ensemble malgré leurs différences, Hachem prend tellement plaisir à nous voir unis, qu'Il en déverse largement Ses meilleurs bénédictions sur nous!]

-> Rabbeinou Bé'hayé commente :
"L’encens vient nous enseigner que nous ne devons pas négliger les réchaïm et les fauteurs en les excluant de nos jeûnes et de nos prières.
Nos Maîtres ont d’ailleurs dit que toute assemblée exempte de fauteurs n’est pas une assemblée. En effet, le Nom de D. est exalté et sanctifié lorsque les réchaïm se repentent et viennent s’ajouter au nombre des tsadikim.
Si cela ne se produit pas, les tsadikim en sont incriminés au nom de la responsabilité qui incombe à chaque juif vis-à-vis de son prochain."

-> Lorsque Hachem voit que les réchaïm font téchouva grâce à l'influence des personnes justes, alors Il nous traite avec davantage de miséricorde.
[Sifté 'hakhamim]

-> Le Nom Divin est grandement sanctifié lorsque les réchaïm font téchouva et désire s'élever vers le niveau des personnes justes.
[Prishah]

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Il est intéressant de constater que les réchaïm, les fauteurs sont :
-> à la fois exclus du compte du minyan, puisqu'il y a déjà 10 juifs justes (la 'helbéna venant comme la 11e épice).
Cela représente la nécessité de maintenir une séparation, une zone de sécurité, pour qu'ils ne nous influencent pas négativement.

-> mais également ils sont indispensables, car sans eux nous n'arrivons pas aux 11 épices nécessaires pour confectionner l'encens du Service Divin.
Cela signifie qu'à nos yeux ils ne sont jamais rejetés : ce sont nos frères dans le besoin spirituel, et nous aspirons de tout notre cœur à ce que la mauvaise odeur du 'helbéna se transforme en une épice de bonne odeur.

=> Il y a cette dualité à maintenir pour les impacter positivement, sans risquer de s'affaiblir soi-même à leur contact.

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-> Le Kli Yakar apporte l'explication suivante.
Une personne n'a pas le droit de s'affliger elle-même inutilement. C'est pourquoi, une personne juste ne devrait pas selon la loi se permettre de jeûner en réponse à une tragédie, car sa droiture l'empêche d'être tenu responsable pour tout malheur.
Ainsi, la seule justification pour les justes est d'incorporer des personnes moins justes qu'elles, afin de pouvoir jeûner pour elles (le peuple d'Israël étant lié), ce qui rend leur alors autorisé le fait de s'affliger.

[d'une certaine façon, quelque soit notre niveau spirituel, nous jeûnons en espérant que tout juif situé à un niveau inférieur au nôtre pourra évoluer vers davantage de spiritualité.
Un jour de jeûne est certes une remise en question personnelle, mais également l'expression de notre désir intense que tout autre juif, même le plus grand racha, puisse se débarrasser de sa partie mauvaise pour mettre au grand jour toute sa beauté interne latente.]

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-> En se basant sur la guémara (Shabbath 89a), le Mabit (dans son Beit Elohim) enseigne qu'après que Moché ait reçu la Torah au Ciel, tous les anges lui ont offert des cadeaux. Même l'ange de la mort lui a donné quelque chose : la 'helbéna, indispensable à la réalisation des encens.
Celle-ci est la seule des 11 épices entrant dans la composition de l'encens à dégager une mauvaise odeur, mais en se joignant aux autres la senteur se transforme en une aussi douce et agréable que les autres.

Dans une communauté dont les membres sont bons et droits en leurs cœurs, et qu'ils accomplissent un retour sincère et complet vers Hachem (minyan d'épices de bonne odeur), alors l'ange de la mort ne peut exercer sur eux aucune emprise (aucune accusation, mauvais décret).
Bien au contraire, ce sont eux qui le dominent et le soumettent au point que lui-même répond : "Amen", exactement comme la 'helbéna, individuellement malodorante, mais qui non seulement ne sent pas mauvais avec les 10 autres épices, mais va contribuer à la diffusion d'une bonne odeur globale.

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+ Si on a le choix entre soit prier dans un minyan composé que de personnes vertueuses, ou bien prier dans un minyan qui comprend des réchaïm, lequel doit-on choisir?

-> Le rav Aharon Leib Steinman n'est pas certain, mais il écrit qu'il est quand même préférable de prier dans un minyan de personnes uniquement vertueuses, à l'image des encens qui sentaient encore mieux sans la 'helbéna.

-> Le Séfer 'Hassidim enseigne que nous devons faire attention à ne pas prier à côté d'un racha, car cela va entraîner d'avoir de mauvaises pensées durant notre prière et la présence Divine s'éloignera de nous.

"Personne ne convoitera ta terre quand tu monteras pour paraître devant Hachem, ton D., 3 fois par an" (Ki Tissa 34,24)

Ceci est l'un des plus grands miracles cachés promis explicitement par la Torah.
b'h, regardons cela plus en détail.

-> La guémara (Pessa'him 8b) affirme que cela s'applique également aux animaux sauvages qui ne convoiteront pas nos possessions pendant notre absence au Temple : "Ta vache va brouter dans le pâturage et aucun animal sauvage ne l'attaquera. Tes poulets seront libres dans leur poulailler et aucune fouine/belette ne leur fera de mal."

-> A ce sujet, le midrach rabba (Chir haChirim 7,1) rapporte les histoires suivantes :

1°/ Une fois un juif est parti à Jérusalem pour Yom Tov, et par inattention il avait oublié de fermer sa maison à clé.
A son retour, il a trouvé un serpent enroulé autour de la poignée de sa porte, décourageant toute personne à essayer d'y entrer.

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2°/ Une fois un juif est parti pour les Yom Tov, et il avait oublié par mégarde sa récolte de blé empilée dans le champ.
C'est ainsi que tout le fruit de son difficile travail, toute sa fortune à venir pouvait être prise par chacun des passants à proximité.
A son retour de Jérusalem, il a été accueilli par une patrouille de lions qui avaient surveillé sa récolte en son absence.

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3°/ Une fois, un juif qui était parti pour les Yom Tov, avait oublié de rassembler ses poulets dans le poulailler, les laissant libres et sans aucune protection.
A son retour de Jérusalem, il a retrouvé des carcasses de chats sauvages à proximité, sans aucune explication si ce n'est que Hachem surveille ceux que Le servent.

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4°/ Il y avait 2 frères juifs vivants à Ashkelon, qui avaient des voisins non-juifs qui attendaient l'occasion de se remplir les poches en prenant la richesse de leurs voisins juifs.
Ils ont ainsi comploté entre eux : "Lorsque les juifs iront à Jérusalem pour prier, nous viderons leurs maisons de tous les objets de valeur".

A leur retour du pèlerinage pour la fête, les 2 frères ont rendu visite à leurs voisins non-juifs afin de leur donner des cadeaux qu'ils avaient ramener pour eux de Jérusalem.
Leurs voisins semblaient alors confus : "D'où viennent ces cadeaux? Vous êtes partis quelque part?"
Les juifs de répondre : "Bien sûr! Nous nous rendons toujours à Jérusalem pour la fête".

Les non-juifs leur ont demandés : "A quelle date êtes-vous partis? Quand êtes-vous revenus? "
Suite à leur réponse, ils étaient perplexes, et ils ont dit : "Mais alors pourquoi durant toute cette période nous vous avons vu entrer et sortir de chez vous comme à l'accoutumée?"

La vérité devient claire : Hachem avait envoyé des anges qui ressemblaient et qui agissaient comme ces 2 frères juifs, faisant paraître qu'ils étaient toujours présents chez eux, protégeant leurs biens de leurs voisins jaloux.

Les non-juifs se sont alors exclamés : "Béni est le D. des juifs. Vous ne L'abandonnez pas et Il ne vous abandonne pas. Vous avez mis votre confiance en Lui, et Il a envoyé Ses anges pour vous protéger."

=> Avec la perte du Temple, nous avons perdu de tels miracles aussi évidents aux yeux de tous : juifs et non-juifs.

"D. réside au milieu du peuple d'Israël pour écouter ses prières et agréer son service, Il veille à sa destinée sans aucun intermédiaire.
Israël n'a donc rien à redouter des forces de la nature et c'est ce qui confère au peuple juif son éternité."

[Sforno -
sur : "Je ferai résider Ma présence parmi les enfants d'Israël" - Tétsavé 29,45]

"Tu confectionneras des vêtements de sainteté" (Tétsavé 28,2)

-> Dans ce verset, les "vêtements de sainteté" (bigdé kodéch) font référence aux paroles de Torah qui habillent une personne, comme il est écrit : "Elle [la Torah] l'habille d’humilité, de crainte [du Ciel]" (Rabbi Méïr - Pirké Avot 6,1).
[le ‘Hida – חומת אנך]

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-> De même qu'une personne recouvre son corps d'habits physiques, son âme désire être recouverte par des habits spirituels.
Chaque bonne action qu'une personne réalise dans ce monde va "habiller" son âme.

Une personne pourrait penser qu'elle ne doit se préoccuper de fournir des habits uniquement à son corps, et que Hachem va se charger d'habiller son âme, mais cependant nos Sages nous enseignent que cette attitude n'est pas correcte : "Tout est dans les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b).

Cela signifie que :
- en réalité une personne n'a pas de maîtrise sur comment elle habillera son corps, de telles préoccupations sont décidées au Ciel.
- par contre, une personne a le contrôle sur les "vêtements" de son âme : les mitsvot et les bonnes actions.

=> Il est essentiel de travailler à ce que notre âme soit habillée convenablement.

[Ben ch 'Haï - Od Yossef 'Haï - Tétsavé 28,8]

"Une fois par an, il expiera pour lui" (Tétsavé 30,10)

-> Il s’agit de l’expiation des fautes, le jour de Kippour.
Mais en réalité, la Torah vient, au passage, faire allusion que ce qui expie aussi beaucoup les fautes que l’on a commises, c’est : l’étude de la Torah.

C’est ainsi que ce verset, qui se dit en hébreu : "a'hat bachana yé'hapér alav"" (אַחַת בַּשָּׁנָה יְכַפֵּר עָלָיו), a pour lettres finales les mêmes lettres que le mot : "Torah" (תורה).

=> On n’estime pas assez la force réparatrice de la Torah, qui permet d’obtenir le pardon même pour des fautes dont l’expiation est très difficile à avoir.

[Tsél aéda]

"Un dirigeant du peuple juif ne doit pas se considérer comme étant au-dessus des autres (dans ce cas : plus il est distant, plus cela signifie qu'il est un grand dirigeant, car étant très au-dessus des autres!), mais plutôt comme étant plus proche d'eux (à l'image de Moché, dont le bien-être du peuple passait avant le sien!)."

[le Bné Yissa'har - rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov]

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Par exemple :
-> D'une façon exceptionnelle le nom de Moché n’apparaît pas dans la paracha Tétsavé, car suite à la faute du Veau d'or, il déclara à Hachem : "Si tu ne pardonnes pas leur péché, efface mon nom, je t’en supplie, de Ton Livre que Tu as écrit!" (Ki Tissa 32,32).
=> Plutôt disparaître qu'il n'arrive du mal au peuple juif!
[A ce sujet : https://todahm.com/2011/02/12/paracha-tetsave ]

-> "Aharon était le "cœur" du peuple juif : il ressentait si profondément leurs douleurs et leurs souffrances, qu'il priait constamment, avec empathie et miséricorde, pour que chaque juif soit soulagé de ses peines."
[le Béer Mayim 'Haïm -
sur : "Aharon portera le destin des enfants d'Israël sur sa poitrine, devant Hachem, constamment" - Tétsavé 28,30]

-> Le Sforno commente qu'Aharon avait en permanence sur lui les noms des juifs "afin qu'il prie pour qu'ils soient acquittés lors du jugement".

-> Les Cohanim sont les représentants spirituels du peuple juif.
"Lorsque Aharon allumera les lampes vers le soir" (Tétsavé 30,8)
Au nom du Arizal, le ‘Hida (dans son Na’hal Kédoumim) écrit qu’il y a dans ce verset une allusion à la qualité particulière du Cohen, dont la source est l’amour du ‘hessed, en accord avec les initiales des mots : "ét anérot ben ha'arbaïm" (les lampes vers le soir - אֶת הַנֵּרֹת בֵּין הָעַרְבַּיִם), qui forment le mot "ahava" (amour - אהבה).
[d'une certaine façon on peut comprendre que Aharon, le Cohen Gadol, le responsable spirituel du peuple, a pour caractéristique première d'avoir en lui de l'amour, et il allume les lampes (les néchamot) vers le soir (l'obscurité représente les moments difficiles d'un juif, ses phases de tristesse), en lui exprimant tout son amour, sa bienveillance, sa générosité, ...
Un responsable juif se remarque dans sa capacité à donner à l'autre, à lui permettre de s'illuminer le plus fortement dans vie.]

"Lorsque les juifs observent fidèlement la Torah et les mitsvot, au point qu'ils sont prêts à sauter dans la mer [agitée], alors non seulement la mer s'ouvre, mais elle se transforme en une barrière protectrice qui les protège."

[le rabbi de Loubavitch - rabbi Ména'hem Mendel Schneerson]

La 1ere plaie : le sang

+ La 1e plaie : le sang

Préalable aux plaies :

-> Chaque plaie a duré un mois, mais certains commentateurs pensent que la durée de la mise en garde était de 7 jours et ensuite la plaie durant 3 semaines, ou bien pour d'autres c'était l'inverse : 3 semaines de mise en garde et une semaine de plaie. [midrach Chémot rabba 9,12]
Toute les opinions s'accordent à dire que la période totale couverte par les plaies a été de 12 mois, prenant fin le 14 Nissan.
[l'esclavage a pris fin 1 an avant la sortie d'Egypte]
[Selon les Avot de Rabbi Nathan, les plaies d'Egypte se poursuivirent durant 12 mois, car les plaies ressemblaient au jugement des réchaïm dans le guéhinam, qui dure 12 mois.]

-> Le Séfer Péninim Yékarim (Ekev 7,15) cite l'enseignement de nos Sages selon lequel à chaque fois qu'une plaie s'abattait sur les égyptiens, il y en avait un petit peu chez les juifs pendant un moment, pour qu'ils sachent ce que souffraient les égyptiens.

-> Le 'Hida (Pné David) enseigne également en ce sens :
Toutes les plaies ont également affecté les juifs pendant un court laps de temps, afin qu'ils puissent connaître la puissance des plaies qui étaient infligées aux égyptiens.
Cela se voit dans le verset : "mais tous les Bné Israël jouissaient de la lumière dans leurs demeures" (Bo 10,23) = cela implique que les juifs ont ressenti la joie d'avoir de la lumière après avoir été exposés à l'obscurité pendant un petit moment.
Ce phénomène de d'abord ressentir la plaie a également eu lieu pour les autres plaies.

-> Selon le Saba de Kelm, en Egypte chaque plaie durait une semaine, et entre 2 plaies, il y avait une pause de 3 semaines.
Que faisaient les juifs pendant ces 3 semaines?

Ils étudiaient la plaie qui venait de passer, afin de se rendre compte à quel point Hachem était précis avec chaque égyptien en fonction de ce qu'il avait pu faire durant l'esclavage des juifs.
Il était alors clair dans la tête de chaque juif, que pour Hachem chaque acte (même le plus petit/anodin) positif ou négatif donne droit à une conséquence.
Rien n'est caché, ni oublié de D.

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-> Chacune des plaies avait toute seule la puissance de complétement détruire l'Egypte, si on lui avait laissé durer plus longtemps que le nombre fixé de jours.
La raison pour laquelle Hachem a amené 10 plaies était afin de démontrer Sa maîtrise totale sur toute la nature.
[Steïpler - 'Hayé Olam 15]

-> Le Maharal (Guévourot Hachem 57) explique qu'avec chaque plaie, Hachem a démontré un aspect différent de Son pouvoir, montrant comment chaque tissu de l'existence du monde repose uniquement entre Ses mains. [rien ne peut exister ou se produire sans un décret de Sa part. ]
Chaque plaie témoigne qu'Hachem manipule les fondements de la création du monde, révélant à tous que c'est Lui, et Lui seul, qui apporte les plaies parce que Lui seul, en tant que Créateur du monde, a le pouvoir de le faire.

Le Maharal écrit que les plaies ne démontrent pas seulement la souveraineté d'Hachem sur l'Égypte, mais aussi sa domination sur le monde entier, car chacune des 10 plaies correspond aux 10 Paroles qui ont été utilisées pour créer le monde, établissant ainsi son contrôle total sur la création.

C'est pourquoi nous lions la sortie d'Egypte avec le Shabbath en déclarant zé'her l'Yetsiat Mitsrayim et zikaron lémaassé Béréchit dans le Kidouch, par exemple.
En effet, bien qu'aucun être humain n'ait été présent au moment de la Création pour témoigner qu'Hachem a créé le monde (ex: comme la notion du temps!), la nation juive était présente en Égypte.
On a été témoin des miracles, on ont vu les "signes et les prodiges" (Vaéra 7,3) qu'Hachem a fait subir à l'Égypte. Par conséquent, on peuvent témoigner de la Création du monde, car seul Celui qui a créé la nature peut totalement la manipuler. [voir Ramban - Dévarim 5,15]

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-> Pourquoi les appelons-nous : "les 10 Plaies (makot)" et non "les 10 Prodiges"?
Le rav Mattitiahou Salomon donne la réponse suivante.
C'est parce que le prodige n'est pas le principal, ni le but recherché par Hachem, mais seulement le moyen pour Le craindre, d'où l'utilisation du mot : "maka" (un coup/plaie).

Le Ramban écrit : "Si un homme fait une mitsva, il gagnera son salaire et s'il faute il recevra la punition d'Hachem. Tout le but des actions d'Hachem en Egypte était d'apprendre au monde entier qu'Il se conduit dans Son monde avec la conduite de la Justice".

Malheureusement, beaucoup de gens pensent que Hachem met tout le monde au Gan Eden, et qu'Il est tellement bon qu'Il pardonnera tout, peu importe les bêtises que la personne en question a fait.
Ceci est une grande erreur, Hachem est certes d'une bonté infinie, mais ce qu'Il attend de nous est qu'on Le craigne dans Son monde.
Il est prêt à tout pardonner si l'homme en question fait téchouva (n'importe quelle faute sans exception!), mais il faut qu'il sache qu'Hachem a aussi l'Attribut de Justice, et que pour toute chose qu'un homme fait, il devra rendre des comptes à 120 ans.

[à Pessa'h, en développant largement les  détails concernant les plaies, nous en venons à prendre conscience que rien n'a été fait par hasard, mais selon le principe de : mesure pour mesure (mida kénégéd mida). Les égyptiens ont été punis pour chacune des fautes qu'ils ont pu faire subir aux juifs (même en cachette!).
[par exemple, à la mer Rouge, on voit que chaque égyptien a reçu une punition personnelle, en fonction de ce qu'il avait pu imposer aux juifs. ]
En développant concrètement cette notion en nous, nous en venons à craindre Hachem, et se dire que : certes Il est d'une miséricorde infinie, mais nous devrons également rendre des comptes sur toutes nos actions (sa Justice est parfaite).

=> Cela doit éveiller en nous un sentiment de crainte, qui vient s'ajouter au sentiment d'amour (vu tous les miracles que D. a réalisé pour nous!). Or, la crainte et l'amour sont les 2 jambes indispensables au bon déplacement spirituel de tout juif!]

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+ Les 10 plaies = Hachem laisse plusieurs occasions de faire téchouva, même aux égyptiens :

-> Il existe une autre facette à la fonction des 10 plaies. Une seule grande plaie n'aurait pas été aussi efficace pour convaincre les Egyptiens de l'existence de D. que plusieurs petites. Si l'Égypte avait été effacée dès l'instant de son premier refus, cela lui aurait supprimé toute possibilité de téchouva.
Bien que les égyptiens fussent punis de leur conduite cruelle, ils bénéficièrent de l'opportunité de s'arrêter un instant pour réfléchir à leurs erreurs et se repentir. À la suite de chacune des plaies, ayant assisté à l'intervention miraculeuse de D. au sein de leur existence, ils auraient pu revenir sur leur opposition vis-à-vis du peuple juif et accepter sur eux le joug de la royauté d'Hachem. Ainsi, ils auraient été pardonnés.
Malheureusement, ils n'en firent rien, tout comme les autres nations du monde n'en feront rien jusqu'aux Temps Futurs. Toutefois, durant les plaies, D. laissa aux Égyptiens la porte ouverte vers la téchouva.
[Chem miChmouël - Vaéra 5678]

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-> Lorsque Moché et Aharon sont venus pour la 1ere fois rendre visite à Pharaon afin de lui demander de libérer le peuple juif, il a répondu en augmentant la difficulté de leur esclavage.
Pharaon dit : "Qu'il y ait donc surcharge de travail pour eux et qu'ils y soient astreints; et qu'on n'ait pas égard à des propos mensongers" (Chémot 5,9).
Ce verset contient 10 mots (dans la Torah), indiquant que Pharaon a augmenter la charge de travail des Bné Israël d'une proportion 10 fois plus importante qu'auparavant.
En conséquence de cela, Hachem a puni Pharaon avec 10 plaies.
Ainsi : un travail * 10 a entraîné que Pharaon et sa nation se sont amenés sur eux les 10 plaies.
[Na'hal Kédoumim (Chémot 5,9) ; Shévet Sofer]

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-> La façon de parvenir [à la crainte du Ciel (yirat Chamayim) ] consiste à créer des images vivantes des événements de la sortie d'Egypte. Il ne suffit pas de simplement penser au concept de Délivrance ; il faut plutôt visualiser la situation du peuple juif pendant tout son séjour en Égypte." (d'où l'importance de la vivre dans ses détails)
[rav Yé'hezkel Levenstein - Ohr Yé'hezkel]

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-> En quoi le récit des détails des 10 plaies est-il pertinent dans nos vies, dans notre quotidien?
L’objectif principal des 10 Plaies était d’enseigner la émouna aux égyptiens et au reste du monde. Elles furent également là pour punir les égyptiens, de la façon la plus précise qui soit, du traitement abominable qu’ils firent subir au peuple juif.
Nous savons qu’Hachem récompense le bien de manière bien plus marquée qu’Il ne punit le mal. Donc s’Il fit en sorte que chaque détail de la plaie vienne sanctionner les mauvaises actions des tortionnaires, on imagine combien de bontés sont réservées à Son peuple qui accomplit Sa volonté.
[rav Yehonathan Gefen]

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-> "Nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte" (Béaaloté'ha 11,5)

-> Rachi rapporte le Sifri : "Se peut-il que les égyptiens leur aient donné du poisson gratuitement? Il est pourtant écrit : "Et la paille ne vous sera pas donnée" (Chémot 5,18). S’ils ne leur donnaient pas gratuitement la paille, leur auraient-ils donné du poisson pour rien?"

-> Rabbi Zlig Bengis (cité dans Peninim miChoul'han Gavoa sur ce verset) explique cela ainsi :
Après avoir souffert de la plaie des poux, Pharaon a libéré totalement les juifs de leur esclavage, 6 mois avant la sortie d'Egypte. Pharaon a alors conçu un plan pour encourager les juifs à rester en Egypte, en distribuant les meilleurs produits à ses anciens esclaves.
Hachem a orchestré ces événements pour permettre aux juifs de prouver leur loyauté à Hachem en résistant aux tentations de rester en Egypte et de vivre une vie de luxe, plutôt que de suivre Moché dans un désert aride (où il n'y a rien (à boire, manger), si ce n'est des scorpions).
C'est au sujet de cette période de 6 mois que les juifs font allusion lorsqu'ils se plaignent de la manne et se lamentèrent : "nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte".

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+ Les 10 plaies d'Egypte inscrites sur les égyptiens :

-> En Egypte, lors que les plaies se produisaient, les égyptiens avaient un rappel remarquable des plaies sur leur corps, les noms des plaies étaient écrits entièrement sur leur corps.

Il y a différents avis sur lesquelles plaies y étaient inscrites :
Selon Rabbénou Efraïm (Bo) et Tossefot Hachalem (Bo) : les plaies des poux, des bêtes sauvages, la grêle, l'obscurité et la mort des premiers-nés ;
Selon le Rokéa'h (Chémot) : celles des grenouilles, des poux, des bêtes sauvages, de la grêle et la mort des premiers-nés ;
Selon le midrach (Dévarim rabba 7,9) : celles du sang, des grenouilles et des poux ;
Selon un autre avis du Tossefot Hachalem (Bo) : celles du sang et des grenouilles ;
Selon le Shocher Tov (78,105) : l'ensemble des dix plaies étaient écrites sur leur corps.

Il existe même une opinion (le Vayaged Yaakov), selon laquelle seules les premières lettres des plaies (Détsa'h Adach Béa'hav) ont été écrites sur le front des égyptiens au début des dix plaies, et à la fin de chaque plaie, cette lettre a été effacée de leur front.

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+ La 1e plaie = le sang :

 

-> Pourquoi l’eau a-t-elle été frappée la première, et par le sang?

Parce que Pharaon et les égyptiens idolâtraient le Nil, D. dit : "Je vais frapper leur D. en premier et ensuite son peuple" (Chémot Rabba 9,8).

D'ailleurs, les eaux du Nil avaient une odeur de charogne, ce qui humilia grandement les égyptiens et Pharaon qui virent leur dieu ainsi frappé (Midrach Hagadol 7,17).

-> Le midrach haGadol (Vaéra 7,21) explique que le "sang" ne ressemblait pas seulement à du sang, c'était du vrai sang, et qu'il sentait aussi le sang. Par conséquent, malgré la puanteur rance des poissons morts du Nil, l'odeur du sang était encore plus forte.

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-> "Il y aura du sang dans tout le pays d’Egypte, et dans les bois et dans les pierres" (chémot 7,19).
Comment comprendre : "dans les arbres et dans les pierres"?

Le sang perçait depuis l’intérieur des arbres et des pierres et coulait au dehors.
Lorsqu’une femme pétrissait la pâte et l’enfournait, le sang sortait du bois et éteignait le feu. Il mouraient ainsi de faim.

Le sang coulait même de leurs idoles en bois et en pierre. Même les fruits des arbres contenaient du sang et lorsque, assoiffés, ils essayaient de presser des fruits, du sang en coulait (Midrach Hagadol Vaéra 7,21).

Même leur salive fut transformée en sang (Midrach Tanhouma Vaéra 11).
D'autres sources ajoutent que c'était tous les liquides du corps qui se sont transformés en sang : les larmes, la salive, la transpiration.

-> Le fléau du sang était si grave qu'il était presque impossible de manger, car chaque goutte de liquide, même dans la nourriture, se transformait en sang. Par conséquent, de nombreux égyptiens sont morts de soif ou de faim pendant cette épidémie (midrach haGadol - Vaéra 7,19).

-> Pour humilier les égyptiens et symboliser clairement l'impuissance de leurs dieux, même les idoles et les divinités allaient produire du sang (midrach Yalkout Chimoni - Chémot 7:182)

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-> Ceux qui se risquaient à boire du sang voyaient leur estomac gonfler et éclater. (Zohar haKadoch 22)
Les animaux mourraient, déshydratés. (Abravanel - Vaéra)

-> S’ils buvaient avec un juif du même verre, l’eau se transformait en sang dans leurs bouches.
Lorsqu'ils s’asseyaient sur leur lits ou sur un rocher, ils abîmaient leurs habits (coûteux) qui s’imprégnaient de sang (midrach chémot Rabba 9,11).

-> Les eaux amères et salées sont restées disponibles, et les égyptiens se forçaient à en boire parce qu'ils n'avaient pas le choix.
Ils préféraient acheter de l'eau potable aux juifs, plutôt que de consommer de l'eau amère.
[Rabbénou Bé'hayé ; Malbim]

Les juifs se sont considérablement enrichis en vendant de l'eau aux égyptiens.

Le Messekh 'Hokhma cite le midrach enseignant qu'un des objectifs de cette plaie était d'enrichir les juifs, par la vente d'eau potable.
De son côté Pharaon, puisqu'il avait déjà "payé" aux juifs par toutes les bontés qu'il avait pu octroyer à Moché en l'élevant dans son palais, il a été totalement exempté de cette plaie.

Dans le verset, il est écrit : "Pharaon s’en retourna, alla vers sa maison et ne se préoccupa pas de cela aussi" (Chémot 7,23). On observe que Pharaon, n’étant pas personnellement concerné, il ne partagea pas la souffrance de son peuple ("ne se préoccupa pas de cela").

[En épargnant à Pharaon cette 1ere plaie, Hachem l'élevait aux yeux de tous pour mieux le faire tomber de haut, et également Il lui laissait du temps pour faire téchouva.
Nos Sages enseignent que Pharaon n'a pas été touché par la 1ere plaie en gratitude et en "paiement" pour avoir élevé, nourri, hébergé, ... Moché dans son palais pendant 10 années (de 2 à 12 ans).]

-> Le Michnat Rav Eliézer (19) affirme que Pharaon n'a pas été affecté par la plaie du sang.
[de même que Pharaon a élevé Moché dans sa maison, lui donnant ainsi la vie, de même en retour Pharaon a été récompensé par de l'eau, qui est un élément vital/essentiel à la vie. ]

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-> "Pharaon s'en retourna et rentra dans sa demeure, sans se préoccuper non plus de ce prodige" (Vaéra 7,23)

-> Selon le Séchel Tov, Pharaon était content de boire du vin, et ce n'est que la population égyptienne en générale qui souffrait du manque d'eau buvable.

-> "Il y aura du sang sur tout le pays d'Egypte et dans les [récipients de] bois et [de] pierre" (Vaéra 7,19)

Rabbénou Ephraïm tire de ce verset que l'eau qui était contenue dans des récipients en métal n'a pas été changée en sang. C'est pourquoi pour cette plaie, Pharaon n'a pas demandé à Moché d'y mettre un terme, car il buvait uniquement de l'eau entreposée dans du métal, le laissant non affecté par cette plaie.

[A cette époque "ancienne", le métal était une matière nouvelle rare et très chère (surtout pour y entreposer un bien peu précieux comme de l'eau!), faisant que seul Pharaon était vraiment concerné, puisqu'étant un signe extérieur de richesse pour lui.]

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-> Jusqu'aux frontières de l'Egypte, l'eau était parfaitement pure et claire. Mais dès que l'eau traversait la frontière, elle se transformait en sang.
De même, dès que l'eau quittait l'Egypte pour se jeter dans la mer méditerranée, elle redevenait pure.

Durant la plaie, les égyptiens apprirent que l'on pouvait obtenir de l'eau fraîche à la source du Nil et y envoyèrent des expéditions pour rapporter de l'eau potable. Mais dès que les tonneaux d'eau passaient les frontières égyptiennes, cette eau-là aussi se transformait en sang.
Ainsi les égyptiens ne purent-ils pas boire la moindre goutte d'eau du Nil.
[Méam Loez - Vaéra 7,16-18]

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Nos Sages disent que les Juifs se sont enrichis grâce à la plaie du sang, car pour que les égyptiens puissent boire de l'eau, ils devaient payer cette eau aux juifs.
=> Pourquoi les juifs avaient-ils besoin d'une telle richesse, alors qu'au moment de la sortie d'Egypte, ils emporteront avec eux de grandes richesses ?

La guémara (Baba Batra 116a) enseigne que la pauvreté dans la maison d'un homme est pire que 50 coups.
De plus, dans la Haggada, Rabbi Akiva dit que chacune des 10 plaies étaient composées de 5 plaies, ce qui qu'en tout l'Egypte fut donc frappée de 50 plaies.
Ainsi, avant d'envoyer les plaies, Hachem souhaita enrichir les juifs, dès la 1ere plaie, car s'ils étaient pauvres, cela reviendraient comme s'ils étaient frappés de 50 plaies.
=> Alors, on n'aurait pas vu la différence entre les égyptiens qui allaient recevoir 50 plaies, et les juifs qui, du fait de la pauvreté, seraient eux-aussi considérés comme étant frappés de 50 coups.
[le Zéra Chimchon]

-> Le Séfer Peniné Kedem explique pourquoi c’est justement la Plaie du Sang qui a enrichi Israël, et non une autre Plaie. Nos Sages (guémara Baba Batra 116a) enseignent : "La pauvreté dans la maison d’un homme est plus difficile à supporter que 50 Plaies" [la Guemara apprend cela du verset : "Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins, mes amis, car la Main de D. m’a frappé" (Iyov 19,21) : Si les 10 Plaies d’Egypte sont appelées le "Doigt de D." ( אֶצְבַּע אֱלֹהִים – Etsba Elokim) (voir Vaéra 8,15), la "Main de D." fait allusion à 5 fois plus de Plaies – voir Rachi]. Ainsi, fallait-il, dès la première Plaie, enrichir les Bné Israël, car sinon la vengeance divine n’aurait pas été appréciée à sa juste valeur du fait que leur situation misérable aurait continué à être plus douloureuse que 50 Plaies subies par les égyptiens.

=> Pourquoi les Egyptiens n’ont-ils pas obligé les Bné Israël à vendre de l’eau pour une somme modique?
En réalité, ni les juifs n’abusèrent des Egyptiens, ni ces derniers ne s’étaient fait escroquer par les juifs. Hachem a puni Pharaon et les Egyptiens "mesure pour mesure". Ainsi, chaque égyptien recevait sa punition personnelle, tous ne se ressemblaient pas et certains avaient été beaucoup plus cruels que d’autres. Lorsque l’égyptien venait voir le juif et lui demandait de lui vendre de l’eau, celle-ci ne demeurait pour lui de l’eau que lorsqu’il avait payé le prix correspondant à son châtiment. Tant qu’il ne lui donnait pas la somme adéquate, l’eau se transformait en sang. Ainsi, même si les juifs avaient voulu vendre leur eau à un prix dérisoire, ils n’en avaient pas le pouvoir et celle-ci se transformait en sang jusqu’à ce que le prix juste et proportionnel aux actions de chaque Egyptien soit atteint.
Cela répond à présent à notre interrogation. Les égyptiens n’avaient donc pas la possibilité de forcer les juifs à leur vendre de l’eau à un prix dérisoire. Les juifs non plus ne pouvaient faire des réductions à leurs bourreaux. Par ailleurs, les Bné Israël n’abusèrent pas des égyptiens. [Lev Chalom]

-> Le rav Ibn Ezra demande pourquoi ce prodige surnaturel (décrit dans le midrach), qui réalisa une séparation remarquable entre les Egyptiens et les Bné Israël, n’est pas mentionné dans la Thora. Il en conclut que celui-ci n’est pas exact et que les Béné Israël comme les égyptiens ont subi la Plaie du Sang (tout comme les Plaies suivantes : les grenouilles et les poux). Ainsi, le verset : "Tous les égyptiens creusèrent dans le voisinage du fleuve, pour trouver de l’eau à boire; car ils ne pouvaient boire de l’eau du fleuve" (Vaéra 7,24) s’applique-t-il non seulement aux Egyptiens mais également aux Béné Israël.

-> Nous pouvons cependant concilier le point de vue du Ibn Ezra avec le midrach avec l’explication suivante du Divré Yoël : Hachem a frappé le Nil car celui-ci était considéré comme un dieu d’Egypte, aussi l’a-t-Il frappé avant les Egyptiens. Ceux parmi les juifs qui se comportaient comme des Egyptiens, idolâtres et adorateurs du Nil, ont donc subi également la Plaie du Sang afin de leur faire prendre conscience du véritable Maître de la Nature.
C’est à cette frange du Peuple juif à laquelle fait référence le rav Ibn Ezra, lorsqu’il affirme que les Béné Israël ont aussi subi la Plaie du Sang. Quant à ceux qui sont restés fidèle à un D. unique, il n’y avait pas de raison de leur faire subir une telle Plaie. Bien au contraire, ils ont mérité de bénéficier d’un prodige extraordinaire (précisément décrit dans le midrach) qui les distingua des égyptiens et leur permit de s’enrichir.

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-> "Il y eut du sang (vayéhi adam) dans toute la terre d’Egypte" (v.7,21)

De ce verset vient l’usage du mot damim pour désigner l’argent.
En effet, les Sages ont dit que par la plaie du sang, les juifs se sont enrichis, parce que les égyptiens n’avaient pas de quoi boire, et ils étaient obligés d’acheter de l’eau aux juifs au prix fort.
Contre l’argent (damim) que les égyptiens donnaient aux juifs, ils pouvaient se débarrasser du sang (damim) qui remplissait l’Egypte.

Rabbi Itzélé de Volozhine avait l’habitude de dire sur ce verset qu’il n’est pas étonnant que les mages égyptiens aient réussi par leur propre force à transformer des fleuves d’eau en sang. C’est l’art des non-juifs depuis toujours!

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-> Il est à noter que lorsqu'un égyptien venait voir un juif et lui demandait de lui vendre de l’eau, tant qu’il ne donnait pas la somme adéquate, l’eau se transformait en sang.

C'est ainsi que chaque égyptien recevait une punition personnalisée (le prix d’achat étant unique) en fonction de l’importance de la cruauté qu’il avait eu envers les esclaves juifs.

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+ "Toute l'eau qui était dans le fleuve se changea en sang" (Vaéra 7,20)

-> Le Sforno écrit que l'eau s'est littéralement transformée en sang, et en conséquence les poissons sont morts puisque ne pouvant survivre dans du sang.

Le Ibn Ezra précise que le sang étant plus chaud, c'est cette différence de température qui tué les créatures aquatiques du fleuve.

-> Le Daat Zékénim est d'avis que le fleuve a pris l'apparence du sang, mais il est resté en réalité avec le goût de l'eau. Pour éviter les égyptiens de le boire, Hachem a également entraîné que les poissons meurt, et c'est ce qui a rendu l'eau imbuvable.
[v.21 : "le poisson qui était dans le fleuve périt ... et l'Egypte ne put boire l'eau du fleuve"]

Le rav Aharon Leib Steinman dit que selon cette explication, pour toutes les autres sources d'eaux non reliées au Nil et ne contenant pas de poissons, l'eau s'est réellement transformée en sang, empêchant de la boire.

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+ "Les magiciens d'Egypte en firent de même avec leurs sortilège" (Vaéra 7,22)

=> D'où provenait l'eau qu'ils ont utilisé pour la transformer en sang?

-> Le Targoum Yonatan ben Ouziel écrit que les magiciens ont pris de l'eau de Gochèn, où les juifs vivaient, car elle n'était pas affectée par la plaie.

Le Targoum Yonatan (Vaéra 7,22) explique que le sang à Gochen ne s'est jamais transformé en sang.
En fait, explique le Targoum Yonatan, lorsque les nécromanciens "changeaient le sang en eau", ils ne pouvaient le faire qu'avec de l'eau qu'ils avaient transformée en sang par illusion. Ils n'ont pas été en mesure de changer le sang qu'Hachem avait transformé en eau. Si tel est le cas, où ont-ils puisé l'eau nécessaire à la réalisation de leur tour?
De Gochen, où l'eau est restée de l'eau.

-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch se base sur le midrach (Chémot tabba 9:10), qui dit que l'eau pouvait être achetée aux juifs et que, par conséquent, en achetant ce bien précieux, les magiciens avaient de l'eau à "transformer" en sang.

-> Rabbénou Bé'hayé répond qu'ils creusaient des trous dans le sol pour trouver des sources d'eaux souterraines, puisque la plaie affectait uniquement l'eau exposée.

Il dit également que lorsque les magiciens ont entendu que la plaie allait commencé, ils ont voyagé jusqu'à des endroits où l'eau n'avait pas encore été transformée, en affirmant qu'elle allait se transformer en sang. Quelques instants plus tard, cela se produisit, mais pas grâce à eux, mais des effets de la plaie.

-> Le Panéa'h Raza explique que l'eau s'est transformé en sang l'espace d'un instant pour tuer les poissons, devenant nauséabonde et imbuvable à cause des poissons morts, et immédiatement ensuite elle a été changée de sang en eau.

-> Le rav Israël Reisman (commentaire v.7,24 - mimémé) affirme que seule l'eau potable a été transformée en sang, permettant aux magiciens d'utiliser l'eau non potable pour la transformer en sang.

-> Les sorciers ne parvenaient à transformer en sang que le contenu de petites bouteilles d'eau.
Le fait qu'ils y parvinrent convainquit Pharaon que Moché et Aharon n'avaient rien accompli de plus qu'un habile tour de magie.
Selon certains, la seule eau utilisable était l'eau salée de la mer méditerranée.
[Méam Loez - Vaéra 7,21 & 22]

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-> C'est uniquement l'eau buvable qui était transformée en sang, et non pas les eaux salées ou amères.
[rav Saadya Gaon - cité par le Malbim 7,22]

Les eaux souterraines et les eaux qui étaient collectées dans des ustensiles, des puits, des citernes, avant que la plaie ne commence, ne se sont pas transformées en sang.
[selon rav Yéhouda - midrach Chémot rabba 9,11 ; Ets Yoessef, ibid.]

Le rav Levin dit qu'il se peut que la 1ere plaie soit venue avec des possibilités de ne pas trop en être impacté afin de servir d'un premier avertissement pour que les égyptiens libèrent les juifs. Cependant les plaies se sont ensuite intensifiées en raison du refus de Pharaon de laisser le peuple juif partir.

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-> Le Ohr ha'Haïm (Vaéra 7,21) explique que les poissons morts et l'odeur nauséabonde émanant de l'eau étaient un signe pour tous qu'il s'agissait d'un véritable fléau et non d'une illusion.
En effet, bien que les égyptiens soient passés maîtres dans l'art des ténèbres, leur magie n'affectait pas la réalité. Ils étaient capables de changer l'apparence des choses, mais pas leur essence. Par conséquent, lorsque le poisson mourut, il était clair pour tous que l'eau s'était véritablement transformée en sang, un signe certain que seule la main d'Hachem pouvait être responsable de cet acte.
Et bien que les sorciers aient réussi à reproduire quelque peu le fléau, le plus qu'ils aient pu faire avec leur sorcellerie a été de changer l'image de l'eau, mais pas sa composition chimique.

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-> En réalité, le fait que l'eau se soit transformée en sang n'a pas dérangé beaucoup les égyptiens, puisqu'il était habituel parmi les anciennes nations de boire du sang.
D'une certaine façon c'est comme si Moché avait transformé notre eau en coca cola!

Par contre ce qui a fait la dureté de cette plaie a été la mort des poissons suite à la transformation de l'eau en sang.
Il est écrit : "Les poissons du fleuve moururent, le fleuve devint infect, et les égyptiens ne purent boire de ses eaux" (Vaéra 7,21) = c'est les poissons morts qui ont fait que les égyptiens ne pouvaient plus boire de l'eau. [car en absolu boire du sang ne leur été pas répugnant]
C'est pour cela que cette plaie aurait dû plutôt être appelée : "makat bi'ouch" (la plaie des eaux nauséabondes).
La raison qui a fait que cette plaie a été dénommée : "makat dam" (la plaie du sang), est parce que les odeurs nauséabondes ne sont pas visibles à l'œil humain. C'est pourquoi elle s'appelle "dam" (sang), car de façon visible l'eau s'est transformée en sang.
[Daat Zékénim]

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-> On peut s'interroger : à l'époque du Déluge, bien que toute vie sur terre fut anéantie, les poissons ne furent pas décimés. Ici pourtant, les poissons moururent.
La raison est qu'avant le Déluge, les mœurs sur terre étaient dépravées. Les animaux et les oiseaux s'accouplaient eux aussi contre nature, souvent avec d'autres espèces. Telle était la raison pour laquelle même les animaux et les oiseaux furent anéantis par le Déluge. Seuls les poissons qui ne s'étaient pas accouplés à d'autres espèces, furent épargnés.

Cependant en Egypte, les poissons avaient participé au crime : lorsque les nourrissons juifs étaient noyés dans le Nil, les poissons les avalaient. C'est la raison pour laquelle les poissons également méritaient la mort.
De plus, les poissons moururent pour prouver que l'eau s'était réellement transformée en sang et qu'il ne s'agissait pas d'une simple illusion semblable à celle que les magiciens égyptiens furent capables de produire ...
[Méam Loez - Vaéra 7,21]

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+ Mesure pour mesure :

-> Les égyptiens ont été punis par le sang, car ils ont versé le sang des enfants juifs lorsqu'ils les ont jetés dans le Nil.
[midrah haGadol]

-> Ils n'ont pas permis aux femmes juifs de s'immerger rituellement dans l'eau de leur impureté par le sang.
[midrach Tan'houma ; Chémot rabba 9:9]

-> La 1ere source de sécurité des égyptiens était le Nil, et ils forçaient les juifs à aller y tirer de l'eau pour eux.
C'est pour cela qu'ils ont été frappés par le Nil.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Une partie de la plaie a été la mort des poissons du Nil, et cela parce que les égyptiens souhaitaient annuler la bénédictions de Yaakov : "qu'ils se multiplient abondamment comme des poissons, au sein de la terre" (Vayé'hi 48,16).
[Kli Yakar]

-> Les poissons morts dans le fleuve pendant la plaie du sang, représentent les enfants juifs morts qui étaient noyés dans le Nil.
[Abarbanel 7,14]

-> Le sang qui s'écoulait des arbres et des pierres pendant cette plaie correspondait au sang versait par les enfants juifs, qui été placés à la place des briques dans les constructions égyptiennes.
[Oznaïm laTorah]

-> Pharaon avait assassiné tous les jours 300 nourrissons juifs afin de se tremper dans leur sang.
[Sifté Cohen]

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-> Hachem attaque dès le début le dieu égyptien : le Nil. (le Malbim)

[c'est leur confiance dans leur divinité qui leur a laissé croire qu'ils pouvaient tourmenter les juifs, et ce sans craindre aucune conséquence.
Chaque fois qu'ils voyaient le Nil, cela renforçait en eux leur toute puissance, oubliant Hachem, et faisant encore davantage souffrir les juifs.]

-> [l'Egypte était la capitale de la magie noire, et ayant les sorciers/magiciens les plus puissants (même un enfant égyptien était très compétent en sorcellerie), elle se pensait au-dessus de tout (on est comme des dieux pouvant tout faire par nos fabuleux pouvoirs!)]
En ce sens, le Zohar (rapporté dans le Méam Loez (Vaéra 7,20)), nous enseigne :
L’approvisionnement en eau d'une nation peut avoir un effet profond sur son peuple.
C'est ainsi qu'en raison de la composition chimique de l'eau, ainsi que des créatures qui y vivent, une certaine sorte d'eau peut être thérapeutique ou une autre développer l'intelligence.
Les eaux du Nil étaient particulièrement efficaces pour donner à ceux qui en buvaient des pouvoirs mystiques et occultes.
Mais après sa transformation en sang et la mort de toute vie aquatique, le fleuve cessa de posséder ces propriétés.

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-> Le verset dit : "Les poissons qui se trouvaient dans le fleuve moururent et le fleuve devint impur" (Vaéra 7,21).
Le Zohar (2:30b) explique que la raison pour laquelle les poissons devaient périr de cette manière était d'empêcher les égyptiens de boire l'eau du Nil. Pourquoi cela était-il nécessaire?
Parce que chaque masse d'eau a un effet différent sur une personne. Par exemple, le Zohar dit que certaines masses d'eau rendent une personne sage alors que d'autres nuisent à son intelligence. Les eaux de l'Egypte, explique le Zohar, possédaient le secret de la compréhension profonde de la magie noire par les égyptiens, car elles leur donnaient spécifiquement de la clarté dans ce domaine.
Par conséquent, pour les empêcher d'accroître leur connaissance de la magie noire, Hachem a rendu l'eau et tout ce qu'elle contient totalement inconsommables.

Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik Chémot 11) pousse cette idée plus loin en expliquant que le message de la transformation de l'eau en sang n'était pas seulement destiné aux égyptiens, mais qu'il fournissait le message suivant pour le peuple juif. Alors que l'eau des égyptiens se transformait en sang, signifiant que leur source de sagesse, qu'ils célébraient et dont ils s'enorgueillissaient, était putride et sans valeur, pour le peuple juif, en revanche, l'eau restait de l'eau.
Cela symbolisait le fait que la Torah, la source de sagesse du peuple juif, restait constante et pure, démontrant ainsi que la Torah est une source de sagesse vivante et éternelle, dont il faut vraiment être fier et qu'il faut célébrer.