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Paracha Tétsavé

Le nom de Moché n'est pas mentionné une seule fois dans cette paracha.

Le Baal haTourim note que de la naissance de Moché dans la paracha Chémot, jusqu'à sa mort dans la dernière paracha de la Torah (véZot haBéra'ha), la paracha Tétsavé est la seule où le nom de Moché n'y apparaît pas.

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1°/ Après le veau d'or, Moché avait dit à D. : "Si tu ne pardonnes pas leur péché, efface mon nom, je t'en supplie, de Ton Livre que Tu as écrit!" (Ki Tissa 32,32).
La faute fut pardonnée mais la parole d'un tsaddik reste une parole et elle se doit d'être concrétisée (guémara Makot 11a).
Par conséquent, D. effaça le nom de Moché de cette paracha.

Cette absence du nom de Moché est d'autant plus étonnante que sa date de naissance et sa date de mort sont le 7 Adar (cf. guémara Kiddouchin 38a), une date qui correspond toujours à la semaine où est lue cette paracha.
Le Gaon de Vilna dit que c'est un moment propice pour faire coïncider sa disparition dans cette paracha et sa disparition physique.

L'attitude de Moché montre son degré d'amour pour le peuple juif.
Ne sachant pas qu'il n'allait être effacé  uniquement dans cette paracha, il a dit à Hachem que s'Il ne pardonnait pas à Son peuple, il n'avait aucune envie d'être mentionné dans toute la Torah.

2°/ Le Gaon de Vilna fait remarquer que le nom de Moché apparaît de façon allusive, cachée.
Le nombre total de versets de la parasha est de 101.
Ce nombre correspond à la valeur numérique « cachée », c’est-à-dire non prononcée, des lettres de son nom :
La lettre מ s’appelle מם, la valeur de la « lettre cachée » étant de 40.
La lettre ש s’appelle שין, la valeur de la « lettre cachée » étant de 60.
La lettre ה s’appelle הא, la valeur de la « lettre cachée » étant de 1, soit au total 101.

Cette valeur de 101 correspond également au nom de l'ange Mikhaël, qui est l'ange protecteur d'Israël, et qui représente le Cohen Gadol à l'intérieur du Temple Céleste.
Le Gaon de Vilna enseigne que la paracha Tétsavé est lue chaque année durant la semaine où tombe le 7 du mois d'Adar, qui est le jour du départ de l'âme de Moché dans les mondes supérieurs. Ainsi, son nom n'est pas mentionné ici afin que puisse s'accomplir le verset : "Il n'est point de pouvoir contre le jour de la mort" (Kohélet 8,8).

La paracha Tétsavé (תצוה) a 101 versets, et peut être découpée en : ת צוה : la lettre tav (ת) symbolise le Talmud, l'étude qui doit être répétée 101 fois, qui est la valeur numérique des 3 dernières lettres צוה.
En effet, le Arizal nous enseigne que celui qui répète 101 fois ce qu'il a appris, soumet par son effort l'ange de l'oubli.
[le fait de réviser 101 fois son étude de Torah va un peu contre notre nature où l'on aime bien la nouveauté, on l'on pense tout savoir, et en ce sens c'est une bonne illustration de l'idée que l'on doit être prêt à se tuer pour acquérir la Torah (ce qui est symbolisé par l'absence de Moché, qui est celui qui nous a transmis cette Torah d'Hachem).]

3°/ Pourquoi avoir choisi cette paracha?
- Le Ben Ish Haï apporte une belle réponse à cette question
Dans les paroles de Moché à D. (cf. 1°/), les mots "de Ton Livre" se disent en hébeu "missifré'ha".
Ce mot peut se séparer en 2 et se lire : "missefer ka", qui se traduit par "du 20eme livre".    -     מספר ך
La paracha Tétsavé est la 20eme de la Torah ...

- Le Rokéa'h explique que le nom de Moché a été omis de cette paracha traitant des vêtements de la fonction de Cohen, car à l'origine, Moché était destiné à devenir un Cohen (son refus de se rendre en Egypte pour devenir le chef des Bnei Israël, fît qu'il resta un Lévi et son frère Aaron devint Cohen).
[le Panéa'h Raza dit que puisque c'est la paracha de l'investiture de Aharon comme Cohen, c'est pourquoi Moché n'y apparaît pas, et cela est une allusion au fait que la Kéhouna, qui devait lui revenir, lui a été ôtée et retirée.]

- Après le veau d'or, Moché avait dit à Hachem : "Si tu ne pardonnes pas leur péché, efface mon nom, je t'en supplie, de Ton Livre que Tu as écrit!" (Ki Tissa 32,32).
Les mots : "que Tu as écrit" (achèr katavta - אֲשֶׁר כָּתָבְתָּ) semblent superflus!
Le verset aurait pu employer plus simplement : "que tu as écrit" (chékatavta - שכתבת).
Cependant, le mot : achèr (que - אֲשֶׁר) a une guématria de 501, qui est la même que : "Tétsavé" (תְּצַוֶּה).
Ainsi, Moché ajoute ce mot supplémentaire afin d'indiquer dans quelle paracha il souhaite ne pas apparaître, puisqu'elle aborde les habits du Cohen Gadol, et peut directement s'adresser à son frère Aharon.
[rav Ovadia Yossef]

- Le rabbi Mordé'haï Kamenetzky enseigne que Moché ne voulait en aucune façon diminuer la gloire de Aharon en apparaissant dans cette paracha qui parle du Cohen Gadol, souhaitant que les projecteurs ne mettent en avant que son frère Aharon et son grand Service pour l'ensemble du peuple juif.

- Selon le rav Schechter, à l'image du Cohen Gadol (cette paracha abordant essentiellement ses habits) qui faisait son Service (avoda) au nom et pour le bénéfice spirituel et matériel de chacun des juifs, de même Moché s'est dévoué totalement pour le bien être du peuple d'Israël au point de s'en effacer lui-même totalement.

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4°/ Dans la paracha Tétsavé, il y a 101 versets, qui est la même guématria que l'ange : "Michaël".
Quel est le lien entre notre paracha et cet ange?

Le 'Hanouccat haTorah donne l'explication suivante :
La Torah rapporte qu'après la faute du Veau d'or, Hachem voulait envoyer un ange afin d'accompagner les juifs dans le désert (plutôt que de continuer à le faire Lui-même).
Selon le midrach, l'identité de cet ange était : Michaël.
Cependant, Moché voulait que ce soit uniquement Hachem qui accompagne le peuple : "si ce n'est que Tu nous accompagnes" (Ki Tissa 33,16), et Hachem s'est soumis à cela.
Par la suite, lorsque Moché est mort, cet ange est apparu à Yéhochoua afin de mener le peuple.

Selon le 'Hanouccat haTorah, on voit d'ici que lorsque Moché est présent, l'ange Michaël n'est pas présent, et inversement.
Puisque Moché est manquant dans cette paracha, "Michaël" a la possibilité d'apparaître au travers les 101 versets qui la composent.

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5°/ Le Méam Loez (Ki Tissa 32,33-34) enseigne :
Avant sa 2e prière, Moché désirait écarter toutes les forces destructives accusant Israël.
Son stratagème fut le suivant :
Il commença par amplifier leur faute : "Ce peuple a commis un grand péché" (v.32,31).
Voyant Moché lui-même avouer la faute du peuple, les forces d'accusation dirent : "Nous n'avons plus besoin d'accuser Israël".
Par cet expédient, Moché se débarrassa de ces forces et put dire : "Maintenant, si Tu pardonnes leur faute, bien ; sinon, efface-moi du livre que Tu as écrit" (v.32,32).

Les forces accusatrices ne pensaient pas que Moché dénoncerait les juifs. Ceci leur parut inconcevable!
Elles avaient déjà vu Moché prier pour Israël en ces termes : "Ô Hachem! Pourquoi T'emportes-Tu contre Ton peuple?" (v.32,11).

Cependant, lorsque Moché supplia : "Ce peuple a commis un grand péché", elle pensèrent que vu la gravité de la faute, Moché demandait à Hachem de leur pardonner pour le moment et de les punir peu à peu.
Les forces accusatrices se rétractèrent : "Puisque Moché lui-même considère cette faute comme un grave péché, ceci constitue en soi, une accusation. Si Moché prie pour eux plus tard, Hachem n'acceptera pas sa prière car Moché a admis qu'ils ne méritent pas le pardon."

Ces forces ignoraient que Moché avait principalement pour intention de les écarter. Il ne voulait pas réellement avouer que le peuple avait commis un grave péché.
Une fois ces forces écartées, Moché demanda à Hachem d'avoir pitié et de pardonner aux juifs.

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6°/ Selon nos Sages, le tsadik meurt afin de faire expiation pour sa génération. Sa mort annule le décret néfaste sur le point d'être scellé.
Avant que la calamité ne s'abatte sur le monde, Hachem enlève le tsadik pour lui éviter d'en souffrir.
Certains rapportent les paroles de Moché : "Que Tu leur pardonnes ou pas, Tu dois m'effacer du livre que Tu as écrit. Si Tu pardonnes leur faute, prends ma vie comme expiation pour cette génération. Si tu ne leur pardonnes pas et envisages de les anéantir, tue-moi d'abord afin que je n'assiste pas aux souffrances de mon peuple".

[d'une certaine façon, Moché demande à disparaître, à mourir de la Torah, comme expiation pour sauver la génération (dor déa).]

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-> Le Maguid de Doubno explique que Moché a dit : "efface-moi, je Te prie" = enlève-moi toute importance devant Toi, alors les bné Israël ne compteront plus sur moi et s’arrêteront de fauter.

[sachant qu'il n'y a pas de plan B, qu'il n'y a plus Moché pour rattraper le coup, alors ils seront obligés d'être très prudents à ne pas fauter, à ne pas baisser la garde.]

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-> Nos Sages enseignent que l'un des arguments que Moché présenta devant Hachem pour obtenir le pardon de la faute, c'est que le peuple avait tellement d'or et d'argent en sortant d'Egypte, puisque Hachem leur avait demandé de vider l'Egypte de ses richesses. Ils étaient tellement chargés d'or, qu'il était "normal" qu'ils en fassent un Veau d'or.
Moché plaida que c'est Hachem Lui-Même, qui les poussa à prendre toutes ces richesses, qui entraîna cette faute, si on peut ainsi dire. En effet, au moment de la sortie d'Egypte, Hachem dit à Moché : "Parle de grâce (נא) aux oreilles du peuple", le terme "נא (naa - de grâce)" exprime qu'Hachem les implora de tout prendre. Et cela entraîna le Veau d'or.
A présent dans sa défense, Moché dit à Hachem que s'Il ne pardonne pas la faute, alors "efface-moi de grâce (נא) de Ton livre", c'est à dire : efface pour moi ce terme "נא (de grâce)", qui était à l'origine de cette faute.
[Habeer]

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Certes le nom de Moché n’apparaît pas, mais Hachem s’adresse à Moché en disant : "toi". En effet, justement parce qu’il s’est donné complètement pour obtenir le pardon du peuple, il a été récompensé et a obtenu qu’Hachem ne l’appelle pas par son nom, mais s’adresse à lui en disant : "toi", ce qui est une marque d’affection et de proximité encore plus grande.
[Rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

 

-> Le Rabbi de Loubavitch explique que l'effacement du nom de Moché de notre paracha ne doit pas être interprété comme une punition, mais comme une louange pour Moché. Car le nom d'une personne reflète la dimension superficielle de son être. Il ne sert qu'à le reconnaître par rapport aux autres. Mais fondamentalement, un homme peut vivre et exister en soi, même s'il n'a pas de nom.
De même, Moché porte 2 caractéristiques. D'une part il incarne la Torah et d'autre part il représente le peuple d'Israël.
Quand Israël a fauté et a transgressé la Torah, Moché s'est sacrifié pour sauver le peuple juif. Il fut prêt à être effacé de la Torah. Cela signifie que le lien de Moché avec Israël est bien plus profond que son lien avec la Torah. Même si le peuple renie la Torah de Moché, le lien de ce dernier avec Israël continue à rester intact.

Ainsi, certes le nom de Moché est effacé de Tétsavé, mais son être intérieur et essentiel y reste bien présent.
C'est ainsi que Moché est présenté dans cette paracha par le terme ''tu'' ('' tu ordonneras'', ''tu rapprocheras''...) évoquant son ''moi'' essentiel. Car même si le lien de Moché avec la Thora a été remis en cause par la faute du peuple, malgré tout ce lien reste relativement superficiel, de l'ordre du nom, qui est donc effacé.
Mais néanmoins, son lien avec Israël reste toujours vif, car il relève de son intériorité, de son ''moi'' profond.
Moché apparaît donc sous l'appellation : ''tu'', qui est encore plus élevé et profond que son nom. Son nom disparaît pour laisser place à son essence.
Cela est donc bien une élévation pour Moché.

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-> Le rav Guédalia Schorr (Or Guédaliahou - Tetsavé) propose l'explication suivante :
Il estime que l’omission du nom de Moché n’est pas du tout une conséquence négative, mais indique un haut niveau d’amour entre Hachem et Moché. Il rapporte les propos de nos Sages, affirmant que la paracha commence par un vav : véata tétsavé.
Cette lettre montre un lien, et, dans ce contexte, elle indique qu’Hachem dit à Moché : "Toi et Moi sommes ensemble". Il ajoute que le nom donne une identité à la personne, mais Moché atteignit un tel niveau d’annulation de soi, qu’il n’était pas du tout séparé d’Hachem.

Dans le même ordre d’idées, le Birkat Avraham (Tétsavé) souligne que le nom indique quelque chose de physique ; un ange n’a pas de véritable identification, comme c’est le cas pour celui qui dit à Moché : "Pourquoi demandes-tu mon nom?"
Ici aussi, Moché atteignit un niveau spirituel très élevé, au point qu’il n’avait pas de nom, pas d’entité physique, tout du moins dans cette paracha.
[certains anges ont des noms, mais ceux-ci identifient uniquement leur mission (par exemple Réphaël qui guérit les gens et qui est donc identifié par un mot qui évoque la guérison).]

-> Le rav Yissakhar Frand souligne un point intéressant. La Torah donne à 2 reprises des marques d’approbation sur Moché : dans la paracha Béaalotékha, Hachem exhibe la grande humilité de Moché. Et dans paracha Vézot haBérakha, la Torah relate les accomplissements de ce dernier. Cependant, le Baal haTourim nous enseigne qu’il existe un 3e passage qui évoque les qualités de Moché : la paracha Tétsavé. L’éloge consiste à retirer le nom de Moché de toute la paracha. C’est un hommage rendu à la grande messirout néfech (don de soi) de Moché.

Moché était prêt à renoncer à tout en faveur du peuple juif. Bien évidemment, son niveau est inatteignable pour le commun des mortels, mais chacun, à son niveau, peut essayer de trouver une façon de consacrer un peu de son temps, d’efforts ou d’argent pour aider les autres. Moché nous apprend que, finalement, l’individu ne peut que gagner par cette conduite, avec comme ultime récompense, une plus grande proximité avec Hachem.

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-> Nous savons que chaque lettre de la Torah est précieuse (ce n'est pas que de simples lettres!). Rabbi Akiva a expliqué des montagnes de halakhot à partir des couronnes situées au sommet des lettres.
Et ici, Moché était prêt à sacrifier plus de 600 fois son nom dans la Torah, à sacrifier son éternité, au nom du peuple juif. Ne devrait-il pas être récompensé en voyant son nom mentionné encore plus souvent?

Selon le rav David Ashear, nous pourrions peut-être dire que la suppression de son nom dans cette seule paracha est en fait une récompense.
Nous savons que chaque fois qu'une personne apprend la Torah, elle en est récompensée. Si quelqu'un apprend une leçon d'une autre personne, cette dernière est récompensée pour avoir enseigné cette leçon. Chaque fois que nous parlons de Moché et des leçons qu'il nous a enseignées, il est récompensé dans le Ciel.
Étant donné que le nom de Moché a été supprimé uniquement dans cette paracha, nous nous attardons beaucoup sur lui ici. Nous parlons davantage de lui ici, où son nom n'est pas mentionné, que nous ne l'aurions fait si son nom avait été mentionné.
Nous parlons de sa grandeur, à quel point il a été prêt à se sacrifier au bénéfice d'autrui, et nous apprenons de son exemple.
[ainsi, en parlant davantage de Lui et en conduisant à nous améliorer par son exemple, cette disparition de son nom lui apporte un énorme bénéfice (mesure pour mesure). ]

-> Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - Chap.19) écrit : "Lorsque l'on fait des efforts pour aider les autres, Hachem nous donne encore plus. Plus on fait (pour les autres), plus on reçoit [d'Hachem]."

Le Séfer Maalos HaMiddos (p.16) explique qu'Hachem nous voit aider les autres et qu'Il dit : "Regardez Mon peuple. Ils sont eux-mêmes dans le besoin, mais ils mettent leurs besoins de côté et vont aider les autres. Moi qui ne suis pas dans le besoin, je viendrai certainement les aider".
Lorsque nous sacrifions notre temps, notre argent ou notre énergie, il semble que nous soyons perdants. Mais nous avons la chance qu'Hachem s'assure que non seulement nous ne perdons pas, mais que nous gagnons encore plus.

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+ Ne pas se maudire!

Le Baal haTourim affirme que, du fait que Moché dit à D. "efface-moi", son nom a été omis de la paracha (Tétsavé).

Nous en déduisons qu’il est interdit de se maudire. En effet, Moché demanda à Hachem d’effacer son nom de la Torah et, bien qu’il prononçât cette requête dans un esprit de dévouement pour le peuple juif, elle eut de l’effet puisque son nom fut omis de la section de Tétsavé. Combien plus nous incombe-t-il de veiller à ne pas se maudire sans raison valable, uniquement par colère.

Le Sifté Cohen explique dans ce sens les premiers mots de la paracha : "Tu ordonneras aux enfants d’Israël" : tu leur raconteras ce qui est arrivé suite à tes paroles "efface-moi" et les mettras en garde contre le fait de se maudire.

[l'interdit de lachon ara s'applique également à nous-même.
De plus, nos paroles ont un réel pouvoir, et si elles sont négatives elles peuvent amener sur nous des choses négatives! (ex: combien nous devons être vigilant dans nos moments de colère, de fatigue, ...)]

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-> L'homme doit faire très attention à ne pas se maudire lui-même, même sous condition, car il y a un ange qui se tient aux côtés de l'homme en espérant entendre une malédiction sortir de sa bouche, qu'il saisirait immédiatement pour l'accomplir.
[Yichma'h Moché]

-> Le Zohar (Pin'has 246a) est d'avis qu'une malédiction d'un Sage, même sous condition, se réalise.

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-> "Et maintenant si tu supportes leur faute ... et sinon efface moi de Ton livre que Tu as écris" (Ki Tissa 32,32)

-> Moché était prêt à mourir pour épargner le peuple juif et supplia Hachem de pardonner à Ses enfants sinon "efface-moi de Ton livre". C'est ainsi qu'il répara le dommage de Noa'h qui n'avait pas prié pour sa génération.

Le Arizal (Likouté Torah) ajoute que dans le mot : mé'héni (מחני) nous retrouvons les mêmes lettres qui composent les mots : mé Noa'h (מי נח).

Il en ressort des paroles du Arizal que lorsque Moché dit à Hachem : mé'héni (efface-moi - מחני), il insinuait qu'il avait réparé : mé Noa'h (les eaux de Noa'h - מי נח), en priant de toutes ses forces pour sauver sa génération et ainsi rectifier le dommage qui avait été causé par Noa'h.

[Nous pouvons également remarquer que l'expression : mé'héni na (efface-moi je t'en prie - מחני נא), on peut y retrouver les mêmes lettres que : méNoa'h ani (je viens de Noa'h - מנח אני).]

Lorsque Hachem déclara : "A présent laisse-Moi, que Ma colère s'enflamme contre eux et que Je les extermine tandis que Je ferai de toi un grand peuple" (Ki Tissa 32,10).
Il voulut mettre Moché à l'épreuve : acceptera-t-il que le peuple juif soit anéanti, comme ce fut le cas à l'époque de Noa'h, ou sera-t-il prêt à risquer sa vie pour sauver les Bné Isarël et les préserver de l'extermination causée par la faute du Veau d'or?

Moché supplia Hachem d'éveiller Sa miséricorde sur Ses enfants comme il est écrit : "Moché implora la face d'Hachem" (Ki Tissa 32,11), "Je t'en prie, pardonne la faute de ce peuple" (Chéla'h Lé'ha 14,19).
Hachem fut alors apaisé par la prière de Moché et lui répondit : "J'ai pardonné selon tes paroles" (Chéla'h Lé'ha 14,20).
C'est ainsi que Moché répara l'âme de Noa'h qui avait été détériorée pour ne pas avoir prié pour l'humanité.

[lorsque la colombe apporta une branche d'olivier à Noa'h pour lui signifier que sa mission dans l'Arche touchait à sa fin. Moché reprit la réparation du monde là où Noa'h l'avait laissée en allumant la Ménora avec de l'huile d'olive pure afin de faire monter la lumière perpétuellement.]
[rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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-> "Efface-moi de ton livre » (Ki Tissa 32,32)

-> La guémara rapporte que le nom de Moché est évoqué dans le passage qui traite de la génération du déluge. Face à la perversité de cette génération, quand Hachem a décidé de détruire le monde par le déluge, Il a dit : "Car il n'est que chair (בשגם - béchagam), aussi ses jours ne seront plus que de 120 ans".
Le terme בשגם a la même valeur numérique que le nom משה (Moché), qui vécut aussi 120 ans. C'est que la génération du déluge avait un très haut potentiel spirituel qui s'est manifesté dans le Mal, au travers de la débauche. Si cette génération s'était repentie et avait réorienté toutes ses forces dans la Sainteté, elle aurait mérité de recevoir la Torah.
Les 40 jours et les 40 nuits de déluge auraient été transformés en don de la Torah. La même durée de temps pendant laquelle Moché resta sur la montagne pour recevoir la Torah, comparée à l'eau. Mais du fait qu'ils ont persévéré dans la voie du Mal, cette génération a perdu cette opportunité, et fut détruite justement par l'eau.
Noa'h en portait une certaine responsabilité dans la venue de cette punition. Celle de s'être désolidarisé de sa génération par peur de se mettre en contact avec le Mal. Il n'a ni prié pour elle, ni a essayé de la ramener à la téchouva. Du fait de cette responsabilité, le déluge est appelé : eaux de Noa'h (מי נח - Mé Noa'h).
Celui qui devait réparer cette faute de Noa'h, c'était Moché. Il porte ce nom car : "Je l'ai sorti des eaux", Moché est extrait des eaux du déluge. C'est là que se trouve son origine. Et il est venu réparer la faute de Noa'h, dont la conséquence fut que la Torah n'a pas été donnée à son époque. Moché fut sauvé dans une תבה (Téva - boite – berceau), qui fut placée sur le Nil. A l'instar de Noa'h qui fut sauvé par sa תבה (arche).
Au moment où le peuple juif a commis la faute du Veau d'or et que Hachem a décidé de les anéantir, Moché s'est dressé et a prié pour eux, prêt, s'il le fallait, même à être effacé de la Torah : "Efface-moi de ton livre ( מחני - Mé'héni)". De cette façon, il répara la faute de Noa'h.
Les lettres de מחני (Mé'héni) sont les mêmes que מי נח (les eaux de Noa'h), car c'est en se sacrifiant pour son peuple, que Moché répara l'erreur de Noa'h.
[Mékoubalim]

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-> Le Zohar (Béréchit 67b) lue le comportement de Moché qui risqua sa vie pour sauver son peuple, alors que Noa'h n'avait pas prié pour sa génération.
Et c'est la raison pour laquelle le Déluge fut appelé par son nom, comme il est écrit : "Je ferai en cela comme les eaux de Noa'h : de même que J'ai juré que le Déluge de Noa'h ne déshonorerait plus la terre, ainsi Je jure de ne plus M'irriter" (Yéchayahou 54,9).
Moché n'agit pas comme Noa'h mais supplia pour sa génération en risquant sa vie pour eux.

A ce propos, le Arizal (Likouté Torah - Ki Tissa) explique que Noa'h se réincarna en Moché afin de réparer le fait de n'avoir pas prié pour sa génération. Ainsi, durant la faute du Veau d'or, Moché risqua sa vie pour sauver le peuple d'Israël et déclara : "efface-moi" (mé'héni - מחני) qui sont les mêmes lettres que : "les eaux de Noa'h" (מי נח), dans le but de réparer le dommage causé par son prédécesseur durant le Déluge, qui portait son nom.

-> Il faut comprendre que l'absence du nom de Moché vient montrer au peuple d'Israël que la prière de Moché n'était pas vaine et que Hachem réalisa son souhait de ne pas être mentionné.
Au contraire, dans cette paracha, Hachem nous rappelle la grandeur de la sainteté de Moché, berger fidèle, qui risqua sa vie pour le peuple juif en priant pour eux.
Afin d'exprimer la considération qu'Il avait pour les paroles de Moché, le Créateur accepta de ne pas mentionner le nom de Moché dans la paracha Tétsavé.

Au-delà de donner sa vie pour autrui, qui est le niveau d'altruisme le plus sincère et élevé qu'un homme puisse atteindre, Moché, dans son authentique humilité, était prêt à abandonner tous les honneurs liés à cet acte de bravoure exceptionnel en effaçant son nom du Livre Saint jusqu'à la fin des temps, dans le seul but de préserver le peuple juif. Nul homme n'a jamais autant aimé Israël que Moché.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

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b'h, par exemple au sujet du lien entre Noa'h et Moché :
- http://todahm.com/2018/12/08/7572-2
- http://todahm.com/2021/11/07/noah

-> voir aussi : une différence entre Noa'h et Moché : http://todahm.com/2018/10/10/7424-2

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