Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Et tu viendras ... chez le juge en fonction à ton époque" (Choftim 17,9)

-> Rachi d'expliquer : "Même s'il n'est pas à la hauteur de ses prédécesseurs, tu dois l'écouter!
Tu ne dois pas considérer que le juge qui t'est contemporain"

-> "Bien qu'une 'génération s'en aille et qu'une génération lui succède' (Kohélet 1,4), ne dis pas : 'Si Rabbi Akiva était vivant, je me serais assis pour étudier avec lui' "
[midrach Kohélet rabba 1,4]

A chaque génération, il n'y a pas mieux, pour chacun de nous, que l'influence des rabbanim de notre génération.
Nous allons b"h développer cette notion importante.

-> "Pourquoi les noms des 70 anciens [d'Israël - qui composaient le grand Sanhédrin à l'époque de Moché] n'ont-ils pas été révélés?
Pour ne pas susciter chez les gens des réflexions [à propos des membres du beit din de leur époque) telles que : 'Untel ressemble t-il à Moché ou Aharon [pour que je l'écoute]?
Untel ressemble t-il à Nadav et Avihou?' "
[guémara Roch Hachana 25a]

-> "Après avoir été nommé chef de communauté, même le plus insignifiant doit être respecté et écouté comme s'il était le plus éminent"
[guémara Roch Hachana 25a]

-> Au sujet du verset ci-dessus (Choftim 17,9), il est également écrit :
"Peut-il venir à ton esprit qu'un homme puisse aller auprès d'un juge qui ne vit pas à son époque?
Donc (c'est pour te dire) qu'il n'y a pas mieux pour toi que les juges de ta génération."
[guémara Roch Hachana 25b]

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-> "Et Yéoyada était le supérieur d'Aharon" (Divré haYamim I 12,27)

Le midrach (Kohélet rabba 1,4) de commenter :
"Est-ce que Yéoyada était le supérieur d'Aharon?
C'est en fait, pour nous dire que si Aharon était demeuré vivant à l'époque de Yéoyada, ce dernier aurait été plus grand qu'Aharon à cet instant.
[...]
Si Aharon et ses fils vivaient à la même époque que Tsadok, ce dernier aurait été supérieur à eux, à son époque."

=> Ainsi, Aharon, qui a un niveau très supérieur à celui de Yéoyada, s'il venait à vivre à cette génération, il ne lui aurait pas été supérieur car ce n'est pas la sienne.

Des propos du type : "J'aurai été prêt à étudier avec les rabanim des générations antérieurs, mais avec ceux de ma génération, de niveau plus bas, je ne suis pas prêt!", proviennent du yétser ara.
Au contraire, à chaque génération, on doit apprécier et s’imprégner de nos Sages, car il n'y a pas mieux qu'eux pour nous.

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+ L'impact du rav :

-> Quand Rabbi Eliézer est tombé malade, ses plus éminents élèves sont venus lui rendre visite, et se sont exprimés de la façon suivante :
"Rabbi Tarfon lui dit : Tu es plus précieux pour Israël que les gouttes de pluie ...
Rabbi Yéhochoua lui dit : Tu es plus précieux pour Israël que le disque solaire ...
Rabbi El'azar ben Azaria lui dit : Tu es plus précieux pour Israël que père et mère ..."
[guémara Sanhédrin 10a]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 82) de commenter le fait qu'il est comparé :
-> à la pluie : les graines et les noyaux enfouis dans la terre ont besoin de l'influence de la pluie pour se développer et donner des fruits mûrs ; de même, notre âme enfouis dans notre corps a besoin de l'influence du rav pour se développer et révéler ses qualités supérieurs.

-> au soleil : il assure par son rayonnement la croissance des végétaux ; de même le rav, permet par son rayonnement de Torah le développement de ses élèves.
Le rav illumine aussi le chemin de ses élèves, leur épargnant tout écueil, leur retirant leurs doutes et les éclairant dans la loi (halakha) et la voie à suivre.

-> à un père et à une mère : sans la protection des parents et les sacrifices consentis pour leurs enfants, ces derniers auraient été malheureux, désorientés et sans force. De même, le rav doit se sacrifier pour ses élèves, doit être attentionné et faire preuve de patience avec ses élèves, qu'il se doit de supporter comme une maman avec son nourrisson.

[ A ce sujet, la guémara (Sanhédrin 8a) rapporte en effet :
"Il s'agit d'un avertissement aux juges (et au rav) afin qu'ils supportent la (charge de la) communauté. Jusqu'à quel point?
'Comme le nourricier porte le nourrisson' (Bamidbar 11, 12 - à propos de Moché). " ]

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+ L'attachement à son rav :

1°/ Par la vision :

-> "Rabbi dit : Si j'ai l'esprit plus pénétrant que mes compagnons d'étude, c'est que j'ai (souvent) vu Rabbi Méïr (mon maître) de dos ...
Et s'il m'avait été donné de voir Rabbi Méïr de face, mon esprit aurait été encore plus pénétrant!"
[guémara Erouvin 13b]

-> "Rabbi Yo'hanan et Rech Lakich disaient : Nous, nous n'avons bénéficié d'une bonne compréhension de la Torah que parce que nous observions le doigt (l'index) de Rabbi."
[Bétsa 5 - Halakha 2]

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) rapporte que par sa vision, l'âme de l'élève s'attache à celle de son maître et ce lien profond confère à ce dernier le pouvoir de mieux rayonner sur son élève et de lui transmettre le flux de spiritualité qu'il reçoit lui-même du Ciel.

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2°/ Par l'annulation, le respect et la crainte :

-> "Lorsque Moché (seul) parlait (aux peuple d'Israël), Aharon tendait son oreille pour écouter avec crainte, ... comme s'il avait entendu (le message) de D. lui-même"
[Yalkout Chimoni - 191]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) commente que plus l'élève s'annule devant son rav, plus il pourra progresser et se rapprocher du niveau de Torah de son maître.

-> Rava déclare : "Qu’ils sont stupides ces hommes qui se lèvent devant un rouleau de la Torah, et non devant le disciple d’un Sage qui est un rouleau de la Torah vivant."
[guémara Makot 22b]

-> "Lorsque Rava quittait (son maître) Rav Yossef, il sortait à reculons, si bien que ses pieds heurtaient le seuil et du sang coulait.
On raconta à Rav Yossef (aveugle) comment se comportait son élève à son égard, et il le bénit : 'Plaise à D. que ta tête domine toute la ville' "
[guémara Yoma 53a et 53b]

-> "Même dans le monde à venir, D. rendra honneur à ses sages"
[midrach Vayikra rabba 11,8]
=> Si même D. rendra honneur aux sages dans le monde de vérité, alors pourquoi pas nous dès maintenant, dans le monde du libre arbitre?

-> "Que la crainte (ou la vénération) vis-à-vis de ton maître soit aussi grande que la crainte (ou la vénération) envers D." (Pirké Avot 4,12)
=> Plus un élève respectera son maître, plus il donnera du "poids" à ses paroles et donc à Hachem.

-> "Réchauffe-toi au feu des sages, mais fais attention à leur charbon ardent pour ne pas te brûler, car leur morsure est celle d'un renard, leur piqûre est celle d'un scorpion et leur sifflement est celui d'un dragon" (Pirké Avot 2,10)

De même qu'il est dangereux de s'approcher trop près d'un feu, au risque de se brûler, n'approche pas de trop près les sages au risque de leur manquer de respecter.
En effet, lorsque l'on a trop de proximité et de familiarité, on en vient à considérer notre maître comme un "pote", un bon ami, ce qui fait qu'on en oublie la crainte qu'on doit avoir avec lui.

A l'image de D., qui est à la fois : "avinou" (notre père) mais également "malkénou" (notre Roi).

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3°/ Par la fidélité à ses paroles :

-> Rabbi Eliézer témoigne : "Je n'ai jamais prononcé une parole (de Torah) que je n'ai pas entendue de la bouche de mon maître."
[guémara Soucca 28a]

-> Il est pourtant écrit : "Rabbi Eliézer étudiait et commentait des paroles de Torah qu'aucune oreille n'avait jamais entendues" (Avot déRabbi Nathan 6,3)

=> Comment comprendre cette contradiction apparente?

Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) de répondre qu'il ne faisait aucun commentaire, ni ne tranchait aucune nouvelle loi, sans être convaincu après réflexion que son maître en aurait été d'accord.
Mais s'il avait le moindre doute, il se retenait de transmettre son nouvel enseignement.

Ainsi, un élève doit réfléchir et se demander : "Qu'aurait dit mon maître? Comment aurait-il agit? Comment l'aurait-il expliqué?"
Il faut se conformer à son maître dans sa réflexion et ses actions.

=> Le maître enseigne essentiellement à ses élèves un regard de vérité sur les paroles de nos sages et une conception juste du monde qui nous entoure, conforme à l'esprit de la Torah, transmise de maître à élève depuis Moché, sans interruption, ni déformation.

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4°/ Par la fréquentation :

-> "La fréquentation (du rav) est supérieure à l'étude de la Torah (qu'on reçoit de lui)"
[guémara Béra'hot 7b]

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 26) de dire magnifiquement :
"La seule voie qui mène au véritable développement spirituel de l'élève, c'est sa communication avec son rav et sa fréquentation qui produiront plus d'effets que les paroles de Torah entendues de la bouche de son maître.
Un élève doit être très attaché à son rav pour recevoir le rayonnement de Torah depuis le Ciel, par le canal du rav et pour intégrer et comprendre la façon d'étudier de son maître."

-> "Yéhochoua bin Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l'intérieur de sa tente (de Moché, son maître)" (Ki Tissa 33,11).

On rapporte également (Michpatim 24,13) qu'il a campé, tout seul, pendant 40 jours au pied de la montagne, à la limite qu'on ne pouvait franchir, afin de pouvoir accueillir son maître Moché au plus tôt, dès sa descente, et ne pas perdre une seconde en sa compagnie, lui permettant d'absorber le flux de Torah que lui déverser sa proximité avec son rav (Moché).

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-> "Même si un homme a lu la Torah et étudié la michna, mais n'a pas côtoyé les sages, c'est (néanmoins) un ignorant (am aarets)"
[guémara Béra'hot 47b - les élèves de Rabbi Méïr]

+ Bonus (b"h) :
Pour information, cette guémara pose la question : Comment définir un ignorant (am aarets)?

Voici les 6 réponses qui y sont rapportées :
-> celui qui ne lit pas chaque jour le Shéma Israël (selon Rabbi Eliézer) ;
-> celui qui ne met pas ses téfilin tous les jours (selon Rabbi Yéhochoua) ;
-> celui qui ne porte pas de franges (tsitsit) à son habit (selon Ben Azaï) ;
-> celui qui ne place pas de mézouza à ses portes (selon Rabbi Nathan) ;
-> celui qui ne fait pas étudier la Torah à ses enfants (selon Rabbi Nathan ben Yossef) ;
-> celui qui étudie seul, sans fréquenter les sages (selon les élèves de Rabbi Meïr).

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-> "La vie des sages et de ceux qui recherchent la sagesse, sans étude de la Torah, est considérée comme la mort."
[Rambam - Rotséa'h 7,1]

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+ Tsadikim & renouvellement du monde tous les 70 ans :

-> "Le secret du caroubier, le monde qui est détruit" ("sod ilan 'harouvin alma dé'harouva" - rabbi 'Haïm de Volozhin - Roua'h 'Haïm sur Pirké Avot 3,1)

Qu'est-ce que cela signifie?
b'h, Nous allons voir une réponse enrichissante du rav Israël Reisman.

Tous les 70 ans, qui est la durée de vie moyenne d'un caroubier (guémara Taanit 23a), Hachem fait changer fondamentalement le monde.
Cela est en allusion dans l'enseignement de la guémara (Ména'hot 44a) rapportant que le 'hilazon, une créature aquatique dont le sang était utilisé pour créer la couleur bleue du té'hélét (fils) des tsitsit, émergeait de la mer une fois tous les 70 ans.
La guémara (Ména'hot 43b) dit que le té'hélet de couleur bleue, a pour but de nous renvoyer à l'eau de la mer et au Ciel (bleus également), et cela a pour objectif de nous rappeler le Trône de Gloire de Hachem (kissé hakavod).
Par ailleurs, le rav Reisman enseigne que l'apparition du 'hilazon tous les 70 ans, a pour but de nous signifier que la perception et le service Divin sont modifiés fondamentalement toutes les 70 années.

La guémara (Taanit 23a) nous rapporte que 'Honi haMéagel a dormi pendant 70 années. A son réveil, il s'est rendu dans une maison d'étude (beit midrach), où il a entendu des Sages disant : "Ces halakhot sont aussi claires que celles pendant les années de 'Honi haMéagél, car lorsque ce dernier entrait dans un beit midrach, il résolvait aux Sages toutes les difficultés qu'ils pouvaient avoir."
'Honi leur a dit : "C'est moi 'Honi!", mais ils ne l'ont pas cru, et ils ne lui ont pas témoigné le respect dû, comme c'était le cas auparavant. 'Honi en a été bouleversé, et il en est mort.

Comment comprendre qu'il ne leur a pas prouvé son identité en partageant ses connaissances hors norme? Comment comprendre qu'il en soit mort?

En se basant sur l'enseignement du rav 'Haïm de Volozhin, le rav Reisman, dit que chaque génération à une approche et un lien unique avec la Torah, puisqu'adoptant le style qui correspond le mieux à la personnalité et aux forces du moment (D. modifiant fondamentalement le monde tous les 70 ans).
C'est pourquoi, lorsque 'Honi est revenu dans un bét midrach 70 années plus tard pour parler de Torah avec les rabbanim, il s'est rendu compte que le monde avait changé, et il était alors si bouleversé de constater à quel point il ne faisait pas partie de ce nouveau monde, qu'il en est finalement mort.

=> Ce divré Torah du rav Reisman vient bien illustrer l'idée que chaque génération ("La durée de notre vie est de 70 ans" - Téhilim 90,10) a une approche unique de la Torah, puisque Hachem fait changer fondamentalement le monde tous les 70 ans.
Il en découle que les maîtres de nos générations sont véritablement les plus appropriés, qu'il n'y a pas mieux pour nous.
[à l'image du géant en Torah : 'Honi haMéagel qui 70 ans plus tard, n'était plus en adéquation, ne se sentait plus pouvoir répondre aux besoins de la nouvelle réalité du moment que D. a pu mettre en place.]

"[Telle est] la parole de celui qui entend les paroles de D. et qui connaît l'esprit du Très-Haut" (Balak 24,16)

-> "S'il ne savait même pas ce que pensait son ânesse, comment pouvait-il savoir ce que D. pensait?
L'expression ("connait l'esprit du Très-Haut") enseigne qu'il savait déterminer le moment précis où D. se met en colère."
[guémara Béra'hot 7a]

La personnalité de Bil'am est pleine de contradictions ...

-> Nos Sages disent : "Le verset : 'Il ne s'est pas levé en Israël de prophète semblable à Moché' (Dévarim 34,10) veut dire que, dans le peuple juif, il ne s'est pas levé d'égal à Moché mais que, parmi les autres nations, un tel prophète s'est levé ... : il s'agit de Bil'am".
[midrach Bamidbar rabba 14,20]

-> D'autre part, Bil'am était un homme si mauvais que la michna le compte parmi les 4 personnes qui, à cause de leurs méfaits, ont perdu leur part au monde futur.
[guémara Sanhédrin 10,1 (90a)]

-> "[Celui qui possède] un oeil mauvais, un esprit arrogant et une personnalité grossière fait partie des disciples du méchant Bil'am" [Pirké Avot 5,19]
Le Maharal explique que Bil'am était plongé dans les vices et les passions ; il a tant livré son âme à son corps qu'elle ne désirait rien d'autre que de satisfaire les désirs de son enveloppe corporelle.

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-> Bil'am avait une haine dévorante contre Israël.

On peut citer par exemple :
1°/ c'est Bil'am qui avait conseillé à Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le Nil (guémara Sanhédrin 106a) ;

2°/ Quand le peuple juif a quitté l'Egypte, c'est sur le conseil de Bil'am qu'Amalek a délaré la guerre à Israël (cf. Targoum Yonatan - Balak 31,8) ;

3°/ Après que Bil'am se soit rendu compte qu'il ne pouvait convaincre D. de le laisser maudire Israël, il s'est rendu chez Balak et lui a conseillé de faire fauter les enfants d'Israël par des relations adultères et idolâtres avec les femmes moabites (cf. fin paracha Balak et début de Pin'has) ;

4°/ Même après sa mort, dans sa résidence éternelle en enfer, Bil'am reste ferme dans sa haine féroce contre Israël, comme le raconte la guémara (Guittin 57a) : avant qu'Onkelos ne se convertisse au judaïsme, il a pratiqué la nécromancie et a invoqué Bil'am pour lui demander s'il serait bon qu'il s'attache au peuple juif et à sa religion.
Bil'am lui a répondu : "Ne recherche jamais leur paix ou leur bonté!"

=> Pouquoi un tel comportement?

-> La source de cette haine se trouve dans le fait que Bil'am n'agissait pas en accord avec le haut niveau de prophétie qu'il avait atteint ; il poursuivait les passions les plus grossières.
Il n'était qu'un instrument de transmission des messages de D. aux nations, mais il n'a nullement intériorisé ses expériences prophétiques afin de progresser.

Bil'am ne pouvait accepter le fait que les juifs, malgré une perception de la prophétie inférieure à la sienne (seul Moché étant un prophète hors du commun), aient atteint des échelons de sainteté et de spiritualité supérieurs au sien.

Nos Sages décrivent : "Avant que le peuple juif ait quitté l'Egypte, toutes les nations venaient demander conseil à Bil'am.
Mais une fois qu'Israël a quitté l'Egypte, même une servante juive était considérée comme plus avisée que Bil'am.
C'est alors qu'il est devenu affligé"
[Avot déRabbi Nathan 45]

Mais, au lieu de faire des efforts pour progresser et sortir de son naufrage spirituel, Bil'am a essayé de compenser ses défauts en laissant chuter Israël jusqu'à son niveau, d'abord en essayant de les maudire puis en leur faisant commettre une faute que D. déteste (pécher avec les femmes).
Pour lui, la grandeur de ce peuple dans ce monde soulignait sa propre bassesse.
Ainsi, il décida purement et simplement de l'exterminer.

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-> Bil'am a dit : "Puisse mon âme mourir de la mort des justes et puisse ma fin ressembler à la leur" (Balak 23,10)

Bil'am a prié pour que sa mort soit semblable à celle des justes d'Israël et qu'au terme de sa vie, il soit admis comme eux dans le monde à venir.
Cela met bien en avant que d'un côté il avait une haine sans limite envers eux, mais aussi un désir intense de leur ressembler à sa mort, au moment de vérité (mais sans faire les efforts nécessaires pour y parvenir).

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-> La fin de cette paracha Balak, nous parle de Zimri, chef de la tribu de Chimon, l'un des plus grands hommes du peuple, qui s'est laissé entraîner à commettre 2 fautes capitales : l'adultère avec une princesse midianite et l'idolâtrie en rendant un culte à Baal Péor.

Comment a-t-il pu tomber en si peu de temps?

Au début, l'une des femmes moabites l'a séduit secrètement. Mais lorsque Zimri a pris conscience de son acte, il n'en a pas éprouvé de remords.
Au lieu de cela, il s'est tourné contre les hommes simples, qui bien que spirituellement inférieurs à lui, avaient résisté aux avances des femmes étrangères.
Comme il ne pouvait pas supporter le fait qu'ils avaient réussi là où lui-même avait échoué, il a renversé toutes les barrières et a passé la frontière bien gardée qui avait toujours séparé Israël des autres nations : il a été jusqu'à amener une princesse midianite à l'intérieur du camp sacré d'Israël pour chercher à entraîner les membres de sa tribu sur le chemin de ses voies perverties.

C'est un autre exemple du défaut qui entraîne l'homme à commettre de graves fautes même quand le seul bénéfice qu'il ait à en tirer soit la satisfaction malsaine de voir son prochain sombrer avec lui dans la faute.

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-> Durant toute l'histoire juive, nos pires ennemis ont souvent été des juifs qui ne pouvaient pas accepter le contraste entre leur échec personnel et la loyauté des juifs intègres envers D. et Sa Torah.
Ils ne parvenaient pas à trouver la paix tant que le reste du peuple n'était pas tombé comme eux dans le piège de l'impiété.

Ainsi, parfois, une personne dotée d'un grand potentiel, peut trébucher et, en tombant cherche à entraîner les autres dans sa chute, qui ne se rendent pas toujours compte de son état d'esprit.

-> Chez un enfant ou un adolescent en perte de vitesse, qui est plutôt démoralisé de voir les autres atteindre un niveau spirituel plus élevé que le sien, il a seulement besoin qu'on lui fasse retrouver l'estime de soi, et qu'on l'encourage à croire en sa capacité à remonter la pente.
Il a besoin qu'on lui rappelle ses qualités et qu'on le complimente.

On doit tous savoir que notre papa Hachem a toujours confiance en nous, et qu'avec une téchouva sincère, on peut redémarrer sur une nouvelle page blanche, plein d'envies positives.

Tomber c'est normal, mais justifier notre chute ou le fait de ne pas se relever, en amenant d'autres dans notre situation, c'est inaceptable.
La force d'un juste c'est de se relever, en faisant téchouva et en cherchant à s'améliorer de ses échecs, et non une personne qui cherche à nier, justifier cette chute en s'en dédouanant.

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-> "Parole de ... celui qui connait l’Esprit Supérieur" (Balak 24,16)

Nos Sages enseignent que chaque jour, Hachem éveille Sa Colère pour la durée d’un instant. Ce court moment de courroux est nécessaire pour le bon équilibre et la bonne marche du monde. Il s’agit de tempérer l’abondance de bonté par un peu de rigueur, instaurant une mesure de crainte nécessaire pour l’équilibre du monde.
Mais Bilaam connaissait cet instant de colère et il voulait maudire le peuple Juif à ce moment précis. Seulement, ces malédictions prononcées à ce moment critique auraient eu une grande force et auraient pu causer de grands dégâts pour le peuple juif, D. Préserve. Ainsi, Hachem réalisa un miracle extraordinaire et n’éveilla pas cette Colère pendant toute cette période.
=> Mais on peut s’interroger. Pourquoi avoir eu besoin de modifier la structure même du fonctionnement du monde en n’éveillant pas cette colère? Il aurait été plus simple d’empêcher Bilaam de maudire le peuple Juif à ce moment-là. Hachem aurait pu par exemple le faire plonger dans un sommeil profond à cet instant de colère, ce qui aurait été apparemment plus simple.

-> Le Sabba de Kelm explique qu’Hachem voulait montrer Son Amour pour Israël. S’Il avait empêché Bilaam de maudire à cet instant, cela aurait signifié comme s’il était possible de nuire à Israël et que pour préserver le peuple juif, Hachem a dû empêcher le racha de faire ce mal. Comme s’il y avait quelque chose à craindre et qu’il fallait empêcher.
Mais Hachem voulait montrer à Son peuple qu’il n’y a rien à craindre. Aucune créature ne peut porter atteinte à Israël. Pour bien montrer cela, Hachem laissa Bilaam en possession de toutes ses forces et le laissa réaliser sa volonté jusqu’au bout. Ce dernier se prépara à maudire Israël et prit la parole pour proférer ses malédictions précisément au moment critique de cet instant de colère. Et en fin de compte, non seulement Hachem changea la constitution du monde en n’éveillant pas Sa Colère, mais en plus Il transforma ses malédictions en bénédictions.

Par-là, Hachem voulait montrer définitivement que le peuple Juif n’a rien à craindre. Même si les réchaïm tentent de nuire à Israël et que toutes les conditions sont réunies pour qu’ils réussissent, Hachem fera échouer leurs plans. Il n’y aura même pas d’utilité de les empêcher d’agir, car en fait, il n’y a rien à redouter.
Au contraire, Hachem veut montrer qu’on peut même les laisser aller au bout de leurs projets. En fin de compte, ils se rendront compte que toutes leurs tentatives ont été vaines et que personne ne peut atteindre Israël du fait même de la constitution des choses.

Le veau d’or

+ Le veau d'or :

-> Pendant presque une année entière, le peuple juif a joui de la protection que lui assurait Moché.
A présent, à l'issue des 40 jours que Moché a passé au Ciel auprès de Hachem, les juifs attendent son retour.
Ne le voyant toujours pas revenir, ils ont l'impression d'avoir perdu tout contact avec lui et de se retrouver seuls dans un désert sans fin.

Aharon (son frère) et 'Hour (son neveu) servent de guides intérimaires pendant son absence.
Moché a prévenu qu'il reviendra dans 40 jours au cours des 6 premières heures du 41e jour.
Or la question qui se pose est de savoir quand exactement ces 40 jours ont commencé.
Les enfants d'Israël ont commis une erreur en démarrant leur calcul le 7 Sivan (jour de sa montée du Sinaï), alors qu'il fallait commencer le 8 Sivan, qui est son 1er jour en entier au Ciel.

Le peuple attendait Moché dans la matinée du 16 tamouz, au lieu du 17 tamouz (la bonne date).

Ce malentendu aura des conséquences désastreuses.

-> L'heure limite dépassée et Moché n'arrivant pas, le peuple commence à s'inquiéter.
Le Satan profite de la situation et crée une impression de ténèbres et de confusion, puis fait apparaître une image sombre ressemblant à Moché dans un cercueil porté à travers les cieux.
Il attire l'attention du peuple sur cette illusion.
[Ben Yéhoyada sur la guémara Shabbath 89a]

Un sentiment de panique se développe alors ...

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-> La Torah dit : "Et le peuple vit que Moché tardait (vochéch - בֹשֵׁשׁ)" (Ki Tissa 32,1)
Le mot "vochéch" peut se lire : "ba chéch", ce qui signifie : "La 6e [heure] est arrivée".
Le peuple pensait que Moché était mort puisqu'il n'était pas revenu la 6e heure passée.
[Yeffé Toar]

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-> "Le peuple vit que Moché tardait à descendre de la montagne, le peuple se rassembla" (Ki Tissa 32,1)

=> Pourquoi Hachem n'a-t-il pas fait redescendre Moché plus tôt afin d'éviter au peuple d'Israël de commettre la redoutable faute du Veau d'or?

-> Le Ohr 'Haïm haKadoch répond :
Moché partit durant 40 jours, soit 4 périodes de 10 jours : 10 jours pour étudier le sens littéral de la Torah (le pchat), 10 jours pour étudier toutes ses allusions (le rémez), 10 jours pour étudier le drach, et encore 10 jours pour étudier les secrets de la Torah (le sod).
Si Hachem avait fait redescendre Moché plus tôt, il aurait manqué plusieurs heures d'études de la Torah cachée et Hachem ne voulait pas transmettre une Torah tronquée. Elle devait être intégralement transmise à Moché.

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-> "Le peuple vit que Moché tarda (בושש - bochech)" (Ki Tissa 32,1)

-> Nos Sages enseignent que Moché tarda de 6 heures (באו שש – Baou Chech – six heures étaient passées). Ne le voyant pas redescendre, ils pensèrent qu'il était mort et firent le veau d'or. Ainsi, ce sont ces 6 heures de "retard" qui mena à la faute du veau d'or.
Nos Sages enseignent que le respect des 3 fêtes de pèlerinage est une expiation pour cette faute. Aussi, le sujet des 3 fêtes suit immédiatement le passage de la faute du veau d'or, dans notre paracha.
La faute fut exprimée par l'exclamation des mots "Voici (אלה) tes dieux, Israël". Les fêtes qui en sont une réparation sont exprimées par les mots : "Voici ( אלה ) les convocations de Hachem".
Il est un principe dans la Halakha selon lequel un interdit s'annule dans un volume de 60 fois plus de permis. Pour annuler et expier la faute du veau d'or commise du fait des 6 heures de retard, il faut annuler ces 6 heures "d'interdit" dans 60 fois plus, à savoir dans 360 heures (60x6 = 360).
Il s'agit des 360 heures qui constituent les 3 fêtes de pèlerinage.
Selon la Thora, Pessa'h dure 7 jours, Shavouot dure 1 jour et Souccot dure 7 jours (en ne comptant pas Chemini Atseret qui est une fête à part entière). Soit un total de 15 jours de fête qui constituent 360 heures (15 (jours) x 24 (heures) = 360 (heures)).
C'est ainsi que les fêtes de pèlerinage comptent un total de 360 heures de Sainteté, en mesure d'annuler et d'apporter réparation au 6 heures de "retard", à l'origine de la faute du veau d'or.
[Chaar hé'hatser]

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+ Le érev rav :

-> En sortant d'Egypte, les juifs étaient accompagnés de 40 000 personnes nouvellement converties au judaïsme (le érev rav), dont des anciens sorciers égyptiens, comme Ianous et Iambrous, fils de Bilam.
[midrach hagadol - Chémot 32,1]

Le érev rav était constitué de personnes qui, voyant la futilité de la sorcellerie (face aux miracles de D. en Egypte), ont jugé plus prudent de se joindre au peuple juif.

D. n'a jamais dit à Moché de les accepter, le laissant libre de décider.
Moché les a accepté, mais, vu la façon dont ils se sont convertis (la présence de D. étant alors évidente), ils restent exclus de certains privilèges.
Par exemple, ils ne sont pas installés à l'intérieur des nuées, mais campent en périphérie du camp avec leurs troupeaux.

Malgré cette situation, le érev rav a toujours senti un certain attachement vis-à-vis de Moché qui les a accueillis et les a traité avec compassion.
Maintenant qu'il n'est plus là, la panique règne chez eux : Continuera-t-on à les admettre au sein du peuple juif ou va-t-on les renvoyer dans leur pays d'origine?

Ils profitent de l'occasion en se joignant aux contestataires du peuple, ce qui forme une immense foule qui se dirige vers Aharon et les anciens.

-> Selon le Alchikh, en discutant avec Aharon, ils en viennent à dire :
"Nous t'aimons beaucoup, Aharon, mais nous ne croyons pas que tu puisses sérieusement endosser le rôle de dirigeant, ni toi ni n'importe quel autre être humain, d'ailleurs.
Nous avons besoin d'une force surnaturelle pour nous conduire et nous protéger ...
Il faudrait fabriquer l'image d'un bélier rappelant les mérites d'Avraham, prêt à immoler son fils pour se soumettre à la volonté de D. ...
Un veau d'or pu, voilà qui conviendrait à merveille!"

Le bœuf est également un des 4 animaux du char divin (Tan'houma 26).

-> Leur discussion va encore dériver, et ils expriment clairement :
"Mettons cette entité à notre tête, faisons-en un dieu, servons-là et exaltons-la tous ensemble comme nous le faisions en Egypte."
[midrach Chémot rabba 42,1]

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-> Le Méam Loez (Ki Tissa 32,4) écrit :
Le érev rav étaient les initiateurs du Veau d'or, qui connaissaient de nombreux tours de sorcellerie, ainsi que les moments de la journée où la magie est particulièrement efficace.

Il existe 2 moments appelées "soirées" (aravim) : l'un commence à la 7e du jour et se termine au début de la 9e heure. On l'appelle la "grande soirée" (érev rav), parce qu'il fait encore grand jour.
La 2e soirée commence à la 9e heure de la journée et s'achève à minuit. C'est à ce moment-là que les forces de destruction agissent.

Ainsi, ces hommes sont appelés "érev rav" (grande soirée) parce que leurs sortilège avaient de l'effet au cours de la grande soirée, c'est-à-dire en début d'après-midi.
Lorsque les sorciers virent que la 7e heure était arrivée (Moché devant revenir à la 6e heure!), ils se rendirent compte que le moment était propice.
Les 2 sorciers (Ianous et Iambrous), fils de Bilam, donnèrent de l'or à Aharon sur lequel ils avaient jeté un sort (cf. 5°/ ci-dessous), et qui fit émerger des flammes un Veau doué de parole.

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Aharon leur demande d'attendre le retour de Moché un jour de plus avant d'en rediscuter, mais la foule refuse, souhaitant une solution immédiate.

Après que les Anciens tentèrent également de faire patienter davantage le peuple, 'Hour (fils de Myriam), le neveu de Moché, va s'exprimer durement, en leur disant par exemple :
"Moché est un Juste, un géant parmi les hommes, mais c'est un homme.
D. ne peut-Il pas accomplir des miracles sans Moché?
Hachem, Lui seul est notre guide! Mais vous, vous Le repoussez en proférant d'infâmes ineptie! Vous osez blasphémer! Honte à vous! Vous ne méritez pas tous les bienfaits que D. vous accorde ... Vous allez attirer sur vous le malheur!"

La foule réagit avec indignation.
Certains des manifestants étaient des conseillers et des officiers hauts gradés à la cour de Pharaon, sont vexés qu'un jeune leur parle de la sorte.
Une avalanche de pierres s'abat alors sur 'Hour le tuant, et également sur plusieurs Anciens, les blessant (certains opinions disent qu'eux aussi ont été tués).
[le Méam Loez écrit qu'ils tuèrent tous les 70 anciens, et ensuite 'Hour, comprenant qu'il ne les laisserait pas agir à leur guise.]

Aharon est alors face à la foule, la mort, en face de lui ...
Il cède à leurs exigences, cherchant à gagner du temps dans l'attente du retour de Moché, et à capitaliser sur le fait que la majorité de la foule ne cherche pas à fabriquer un dieu, mais seulement à se doter d'un intermédiaire chargé de les représenter auprès de D., ce qui facilitera une future téchouva.

Il va demander une quantité très importante d'or, le métal le plus précieux, ce qui demandera du temps, surtout que n'ayant pas souffert de l'esclavage, le érev rav n'a reçu aucune compensation matérielle à la sortie d'Egypte.

Aharon va également imposer que cet or provienne uniquement de bijoux.
Les égyptiens (érev rav) ayant gardés leur coutume de porter des boucles d'oreille en or, souvent frappées à l'effigie de dieux égyptiens, comme symbole de beauté, il leur sera plus difficile de s'en séparer.
Il pense également en profiter pour faire disparaître ces symboles idolâtres.

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+ Les femmes juives :

-> Les épouses horrifiées à l'idée de fabriquer une idole, n'ont aucune intention de céder leurs bijoux et protestent fortement.
Elles montreront leur foi et leur sincérité, en donnant avec joie et empressement leurs bijoux pour construire le michkan et embellir le lieu de résidence de la présence divine parmi le peuple juif.

-> En récompense, le jour de Roch 'Hodech, leur est dédié, et elles auront le privilège de ne pas y effectuer de travaux, coutume observée dans de nombreuses communauté jusqu'à ce jour.
[Pirké déRabbi Eliézer 45]

-> Le Méam Loez (Ki Tissa 32,3) écrit :
Hachem récompensa les femmes en leur donnant une fête à laquelle les hommes n'ont pas de part.
Il s'agit de Roch 'Hodéch, que seules les femmes observent.
De plus, une grande récompense leur est réservée au monde futur.

Hachem fit don de cette fête aux femmes car les 3 fêtes de pèlerinage font référence aux Patriarches.
Pessa'h correspond à Avraham, Shavouot à Its'hak et Souccot à Yaakov.
Les 12 fêtes annuelles de la nouvelle lune correspondent aux 12 tribus. Cependant, après la faute des hommes, les 12 fêtes de la nouvelle lune leur furent enlevées et données aux femmes.

Il est écrit : "J'ai trouvé un homme sur mille, et de tous ceux-ci, je n'ai trouvé une femme" (Kohélét 7,28).
Le mot "ceux-ci" (élé) fait allusion au Veau d'or, car le peuple dit : "Ceux-ci (élé) sont tes dieux, Israël".
Parmi ceux-ci, on ne trouva pas une seule femme.
Pas une femme ne fauta en disant : "Ceux-ci sont tes dieux, Israël" [rabbénou Bé'hayé - Vayakél]

Si les juifs ont commis cette faute, c'est qu'ils désiraient rester sous l'influence des signes du zodiaque comme les nations.
Ils firent la forme d'un veau car ils voulaient dépendre du signe du Taureau (chor), la constellation la plus importante.
Les 12 fêtes de la nouvelle lune correspondent aux 12 signes du zodiaque.
Le refus des femmes montrait qu'elles désiraient être dirigées par Hachem seul.
Les 12 fêtes de la nouvelle lune (Roch 'Hodech) furent donc retirées aux hommes et offertes aux femmes.

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-> S'il n'y avait pas eu la faute du Veau d'or, le jour de Roch 'Hodech aurait été un Yom Tov, comme tous les autres.
Cependant, c'est uniquement dans ce monde que Roch 'Hodech est diminué.
Au Ciel, Roch 'Hodech a la même sainteté que les autres Yamim Tovim
, et lorsque que l'on dit : "mékoudach ha'hodéch" dans ce monde, le mois reçoit toute sa sainteté au Ciel.
[Tour, Pirké déRabbi Eliézer]

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-> Comme autre récompense, après la faute des explorateurs, le décret de D. frappant les hommes et leur imposant de mourir dans le désert, ne les touchera pas, et elles ont eu le privilège d'enter en terre d'Israël.
[midrach hagadol - Chémot 32,3]

-> On peut ajouter que : "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d’alors, et il en sera de même pour la rédemption future." (Guémara Sota 2b)

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-> Selon le Zohar, certains hommes ont arraché de force les boucles à leur femme, et d'autres ont donné leurs bijoux personnels à la place.

Le zèle et l'enthousiasme permet à ces hommes d'accomplir cette tâche en un temps record, obligeant Aharon a arrêter la collecte.
Nos Sages enseignent qu'il y en avait pour environ 3,2 tonnes d'or!

Selon le Léka'h Tov (Chémot 32,3), presque toutes les tribus, à part la tribu et les princes des tribus, ont participé à la collecte.
Même celles qui n'y ont pas participé sont coupables de ne pas avoir essayer de dissuader ses amis, famille et voisin.

Le Maharal Diskin enseigne que personne n'a protesté parce chacun pensait qu'il était seul à rejeter le veau d'or et ne se sentait donc pas capable de faire front à tous les autres.
=> Leur erreur a été de ne pas juger autrui favorablement (pensant être le seul à s'opposer), car sinon ils se seraient unis contre les 3000 personnes qui faisaient le Veau (que les Lévi'im vont tuer ensuite), évitant ainsi cette catastrophe.

En récompense de leur comportement :
- la tribu de Lévi aura le service du michkan et plus tard du Temple ;
- les princes bénéficieront d'une certaine mesure d'inspiration divine.
[Pirké déRabbi Eliézer 45]

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Une fois tout l'or marqué et enveloppé, Aharon s'apprête à le faire fondre en le jetant au feu.

-> Quelques autres intentions d'Aharon à ce sujet :

1°/ En réalité, Aharon pensait fabriquer un chérubin en or, semblable au chérubin gravé sur le Trône de Gloire et à celui qui sera, par la suite, placé au-dessus de l'Arche sainte dans le michkan (Tabernacle).
Il souhaitait que cette image en or, s'il se trouvait obligé de la fabriquer, traduise au moins le lien d'Israël avec D.
Malheureusement, les sorciers ont eu le dessus et en ont fait un veau.
[Malbim - Chémot 32,4]

2°/ Après avoir pris tout l'or apporté par le peuple, Aharon l'a entassé en une masse difforme puis, lentement, en a formé un veau qu'il a ensuite jeté au feu pour lui donner une forme permanente
Selon le Radlag, l'or a d'abord été fondu et a ensuite reçu une forme.
Essayant au maximum de gagner du temps, il espérait qu'ils finissent par regretter ce qu'ils faisaient, et changent alors d'avis.
[en ce sens, il y grava de nombreuses décorations.
De plus, il ne voulait pas que les gens puissent prétendre que sa simplicité était la cause de son inefficacité. C'est pour cela qu'il le fit le plus élaboré possible. [Abarbanel]]

3°/ Cette idole est sortie du feu par la faute d'un racha nommé : Mikha.
Ce dernier, avait eu la vie sauve grâce à l'intervention de Moché.
Celui-ci, aux pires jours de l'esclavage, voyant comment les égyptiens se servaient de nouveaux-nés hébreux à la place des briques manquantes et les recouvraient de ciment, avait plaidé pour eux auprès de Hachem et avait eu gain de cause.
L'un de ces enfants était ce Mikha.
[Le nom Mikha signifie : "celui qui était écrasé" (mémoua'h). On lui donna ce nom parce qu'on l'avait trouvé écrasé dans le mur.
Moché va prendre ce bébé pas encore mort (qui était utilisé comme du ciment dans le mur), le raviva et le soigna jusqu'à le rétablir.]

Mais les événements vont montrer à Moché qu'il n'a peut-être pas eu raison d'intervenir.
En effet, des années plus tard lorsque le peuple s'est préparé à quitter l'Egypte, Moché a accompli la promesse faite à Yossef d'emporter ses ossements afin de les enterrer en terre d'Israël.
Moché s'est donc apprêté à prendre le cercueil de Yossef resté immergé dans les profondeurs du Nil pendant toutes les année d'esclavage afin de le transporter.
Mais où se trouvait exactement le cercueil et comment allait-on le faire remonter à la surface?

Dans les bénédictions que Yaakov avait accordées à ses enfants, il avait comparé Yossef à un taureau (chor).
Moché, à ce moment, s'est servi de la métaphore.
Après avoir inscrit, sur une plaque d'or, le Nom de D. et les mots : "monte taureau" (alé chor), il a tendu cette plaque au-dessus du Nil et, miraculeusement, le cercueil est apparu.

Or Mikha, qui observait cette scène, a attendu l'occasion et dès qu'elle s'est présentée, a volé la plaque.
A présent, au moment où l'or des boucles d'oreille est jeté dans la fournaise, Mikha lance dans le feu la fameuse plaque portant l'inscription : 'alé chor', et effectivement, c'est un veau d'or qui apparaît au milieu des flammes.
[midrach hagadol - Chémot 32,4]

Le Yalkout Réouvéni enseigne que cette plaque portait le Nom Divin explicite (Chém haméforach), et c'est pour cette raison que le veau qui apparut dans le feu était doué de parole.
Le veau annonça : "Je suis l'Eternel (Hachem) votre D.", et le peuple crut à son pouvoir.

[Le Sifté Cohen dit que le Satan s'introduisit dans le veau. Lorsque l'idole émergea du feu, elle cria pour induire en erreur les juifs.
"Aharon vit [cela] et construisit un autel devant lui" (Ki Tissa 32,5) = selon le Zohar, Aharon vit l'influence du Satan (l'Autre Côté), et édifiant un autel saint (le peuple pensait offrir au veau, et Aharon à D.), il lui fît perdre ainsi une grande partie de ses pouvoirs.
Ainsi, en construisant l'autel dans la sainteté (mizbéa'h) avant que ne se prosterne le peuple et qu'il ne sacrifie le veau, Aharon sauva le monde d'une destruction certaine car les forces du mal étaient sur le point de dominer irrémédiablement.]

4°/ Selon une version légèrement différente, ce sont 4 plaques d'or que Moché a préparé pour faire émerger le cercueil de Yossef du Nil.
Sur chacune d'elles, il a gravé l'une des représentations ornant le Trône de Gloire : un lion, un homme, un aigle et un bœuf.
Moché a utilisé :
-> la 1ere plaque : le lion : pour retrousser les eaux du fleuve et les faire rugir comme un lion ;
-> la 2e : l'homme : pour rassembler les ossements épars et reformer le corps de Yossef ;
-> la 3e : l'aigle : pour soulever le cercueil au-dessus du fleuve.

Quant à la 4e plaque (le taureau), dont il n'avait pas besoin, Moché l'a mise dans le cercueil de Yossef.
C'est de là que Mikha l'a volée puis l'a utilisée pour fabriquer le eau d'or.
[midrach Chir haChirim 13a-13b]

5°/ La fabrication d'un veau, plutôt que n'importe quelle autre image, a surtout été le fait de 2 anciens sorciers égyptiens (Ianous et Iambrous), qui ont rejoint le peuple d'Israël avec le érev rav
Au moment le plus propice pour leurs tours de sorcellerie, ils se sont mis à l'oeuvre et ont prononcé des incantations (lui jetant un sort) puis, prenant l'or avec précaution, ils l'ont mis entre les mains d'Aharon qui, ne se doutant de rien, l'a lancé dans le feu, et un veau d'or est apparu.

Selon une autre version, ce sont 13 veaux d'or qui ont fait leur apparition : un pour chaque tribu et le 13e, en l'honneur d'Aharon, représentant l'ensemble du peuple.
[guémara Yérouchalmi Sanhédrin 10,2]
Les Tossafot font remarquer que symboliquement les mots : "yaasou éguel massé'ha" (il en fit un veau de métal - Chémot 32,4), ont 13 lettres.

Selon une autre version encore, la créature apparue à ce moment était en partie bœuf et en partie âne, l'âne symbolisant les racines non juives du érev rav.
[Yalkout Réouvéni Ki Tissa]

6°/ L'idée de faire un veau a trouvé son origine à l'époque d'un Pharaon appelé : "Apis".
Cet Apis, sorcier accompli, avait déclaré être une divinité.
Après avoir fabriqué un veau d'or, il avait pris l'habitude, tous les matins à 10 heures, de le faire émerger du fleuve puis de le faire voler dans les airs tandis que les égyptiens chantaient ses louanges.
(selon d'autres opinion, il ne faisait ce tour qu'une fois par an, lors d'une fête appelé : "Jour d'Apis")

Ces manifestations, faisant partie intégrante de la tradition égyptienne, ont profondément marqué le érev rav.
Ainsi, dès que l'occasion s'est présentée, ils ont décidé de reproduire le veau représentant cette légende.
[Yalkout Réouvéni Ki Tissa]

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=> Le résultat est qu'une statue en or d'un veau de 3 ans va apparaître dans les flammes.
Les sorciers ont eu le dessus sur les efforts d'Aharon, et sont parvenus à leurs fins.

-> Immédiatement, le Satan s'introduit dans le corps du veau en métal.
Il fait bouger ses pattes comme un bœuf en colère : le veau d'or semble doué de vie, faisant croire que le nouveau guide du peuple est né.
[midrach Vayikra rabba 7,1]

-> Le érev rav jubile alors :
"Voici tes dieux, Israël. Ce sont eux qui t'ont fait sortir d'Egypte.
Ce sont les dieux auxquels il faut dorénavant adresser vos prières si vous voulez qu'elles soient exaucées.
A l'avenir, ces dieux seront les partenaires d'Aharon pour diriger le peuple"
[Sforno - Chémot 32,4]

Ils transgressent ainsi le 1e et 2e commandements, et contredisent le : "Je suis Hachem votre D. qui vous a fait sortir d'Egypte".

-> Les Bné Israël ont eux des circonstances atténuantes, car la plupart d'entre eux savent parfaitement que c'est D. qui a réalisé tous les miracles de la sortie d'Egypte, et ils n'ont aucunement l'intention de nier Son unicité.
Ce qu'ils s'imaginent, c'est que de la même manière qu D. a accordé à Moché des pouvoirs le rendant apte à conduire le peuple dans le désert, Il a donné des pouvoirs au veau d'or.
Au fond de leur cœur, ils croient toujours en D., mais on profanait le 2e commandement (celui de ne pas servir d'autres dieux).
['Hizkouni - Chémot 32,4]

Le érev rav a totalement rejeté D. et s'est livré à l'idolâtrie (à l'image de ce qu'ils pratiquaient par le passé en Egypte), mais n'ont pas réussi à entraîner le peuple à les imiter jusqu'au bout.

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+ Pourquoi le choix d'un veau est-il si séduisant aux yeux du peuple.

1°/ Pendant la révélation du Sinaï, le peuple a perçu une vision fugitive du Trône de Gloire.
Or, les pieds du trône ressemblent vaguement aux pattes du bœuf.
L'image du bœuf va donc s'associer, dans leur esprit, à une représentation de la présence divine.
[Léka'h Tov - Chémot 32,4]

[Le Sifté Cohen enseigne que lorsque Hachem s'est révélé au mont Sinaï pour donner la Torah à Israël, ils aperçurent le Trône de Gloire et 4 'hayot (anges).
Ces anges avaient le visage : d'un homme, d'un bœuf, d'un lion et d'un aigle (Yé'hezkiel 1,10).
Le peuple voulait un veau, c'est-à-dire la forme ressemblant aux 'hayot (puisque la 1ere : un homme n'est plus (Moché étant probablement mort), alors ils souhaitaient passer à la 2e : un bœuf). La seule différence entre un bœuf et un veau est leur différence d'âge.

Le Sifté Cohen écrit également que l'idole prit la forme d'un jeune animal et non celle d'un bœuf pour mettre en évidence l'infériorité de ses instigateurs.
Ils voulaient pour dirigeant une créature, qui pour grandir devait se nourrir d'herbe.
Il est écrit : "Ils se révoltèrent contre la Gloire et firent la forme d'un bœuf mangeur d'herbe" (Téhilim 106,20).
Ils voulurent échanger la Gloire de D. contre un bœuf. Cependant, ils étaient si méprisables que la représentation qu'ils substituèrent n'était pas même celle d'un bœuf adulte mais celle d'une créature qui devait encore grandir.]

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2°/ Il n'en est pas de même pour le érev rav, qui n'a pas perçu la révélation aussi clairement (étant exclu à l'extérieur du campement).
Après la traversée de la mer rouge, le érev rav a vu, sur le sable, des empreintes semblant avoir été faites par un boeuf, ce qui les a conduit à penser que la présence divine ressemble à un boeuf.
En réalité, ce sont les anges escortant Israël qui ont laissé ces traces.
[le 'Hizkouni]

[le Sifté Cohen enseigne que lors de la traversée de la mer Rouge, tous les juifs aperçurent la Présence Divine. Par contre, le érev rav n'ont pas eu ce mérite, mais ils virent uniquement les pieds des anges, à la forme de pieds de veau, dont il est dit : "Leurs pieds ressemblent au bas d'un pieds de veau" (Yé'hezkiel 1,7). Ils pensaient que c'étaient là les pieds de Hachem.

Le Yalkout Réouvéni écrit qu'avant que les juifs n'aient fait le veau d'or, les 'hayot (anges) avaient 4 ailes. Après la faute, les 'hayot reçurent 2 ailes supplémentaires pour couvrir leurs pieds semblables à ceux des veaux, et ce afin qu'ils ne rappellent en rien la faute du veau d'or.]

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3°/ Puisque les déplacements couronnées de succès dans le désert ont été entrepris au cours du mois d'Iyar, placé sous le signe du Taureau, ils ont décidé d'en fabriquer un pour les guider en permanence.

4°/ Le nom du désert : "midbar chour" (désert du Taureau) a fait supposer au érev rav que le signe du taureau y régnait en permanence, et il leur a semblé de bon augure que leur 'guide' prenne cette forme.
[Rabbi Avraham ben haRambam - Chémot 32,4]

5°/ La plaque que Mikha avait jeté dans le feu portait les mots : "Monte, bœuf ; monte, bœuf!" (alé chor, alé chor!).
Ils dirent plus tard (au moment du veau d'or) : "Voici tes dieux, Israël, qui t'ont fait sortir d'Egypte" (Ki Tissa 32,4).
Le Kli Yakar explique : "C'est la forme d'un bœuf qui, en réalité, t'a fait sortir d'Egypte car sans cette plaque, le cercueil de Yossef n'aurait pu être tiré du Nil où les égyptiens l'avaient plongé. Et sans les ossements de Yossef, les juifs ne seraient pas sortis d'Egypte. Selon eux, la sortie d'Egypte se produisit grâce au pouvoir du bœuf."

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-> 6°/ Le veau sortit du feu à cause d'une chose que les juifs avaient apprise des égyptiens.
Autrefois, un maître-sorcier du nom d'Apich était roi en Egypte. Grâce à ses pouvoirs occultes, il faisait sortir un veau du Nil une fois par an à 10 heures du matin. Ce veau s'envolait ensuite dans les airs.
Ce jour-là, les égyptiens célébraient une grande fête appelée "le jour d'Apich" ; ils chantaient et dansaient devant le veau.

En Egypte, les juifs avaient entendu parler de cette cérémonie.
Ils avaient retenu cette idée et y croyaient. Ils voulaient donc à présent produire la forme d'un veau.
[Yalkout Réouvéni]

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-> Selon certains commentateurs, dans une dernière tentative afin de gagner du temps, Aharon propose de construire un autel afin d'y offrir des sacrifices à ce maître et l'adorer (le construire très lentement et espérant que le peuple priera pour que la ché'hina y réside), puis argumentant qu'il n'est pas convenable de faire un sacrifice la nuit tombant, il va le repousser au lendemain matin (le 17 tamouz).

-> Le Satan va réveiller à l'aube les dirigeants du érev rav, qui plein de joie vont sauter sur leurs pieds et réveiller tous les dormeurs, à l'exception d'Aharon et de la tribu de Lévi.
Le Abarbanel (Chémot 32,5) rapporte leurs paroles :
"Vite! Dêpechons-nous d'apporter des sacrifices. N'attendons pas Aharon. Nous voulons honorer immédiatement notre guide, le dieu que nous avons façonné. Nous voulons lui témoigner tout de suite notre respect et notre zèle".

-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer que la faute principale est que le jour du don de la Torah, ils ont dormi trop longtemps, alors qu'ils se sont levés de très bonne heure pour faire le veau d'or.

-> Ce sont les 1ers nés qui sont choisis pour diriger les rites sacrificiels parce que c'est à eux qu'incombe le service sacerdotal.
Ainsi, les 1ers nés apportent des holocaustes et des sacrifices de paix sur le nouvel autel.
[midrach Bamidbar rabba 4,6]

En punition d'avoir rejetés la souveraineté de D., toutes les charges liées à la prêtrise et au service sacerdotal seront transferées à la tribu de Lévi qui n'a pas pris part aux événements.

-> Un grand nombre de ceux qui offrent des sacrifices le font en toute bonne foi, pensant rendre hommage à D. dont ils reconnaissent la toute puissance.
En revanche, le érev rav et ceux qui les ont rejoints rendent un culte idolâtre à l'image qu'ils ont façonnée.
[Sifté Cohen - Chémot 32,6]

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-> Ils se sont prosternés devant le veau d'or, ont célébré l'instauration de ce nouveau dieu et se sont assis pour festoyer en son honneur.
Ils mangent, boivent et vont jusqu'à servir de la manne au veau d'or.
[midrach Chémot rabba 41,1&7]

-> La fête va dégénérer en un banquet bruyant accompagné d'excès de la table et de boisson, suivi de chants et de danses.
On apporte des instruments de musique, et bientôt, les cornes, les tambourins, les tambours, les cymbales et les flûtes donnent un concert au veau d'or.
[Rabbénou Bé'hayé - Chémot 32,18]

-> La gaîté de la fête tourne à la débauche.
Il ne leur faut pas longtemps pour retrouver les pratiques immorales auxquelles ils s'adonnaient en Egypte.
[Malbim - Chémot 32,6]

-> Ils se sont à présent rendus capable des 3 péchés capitaux : le meurtre, l'idolâtrie et l'adultère.
Ils ont assassiné 'Hour, adoré l'idole et maintenant, ils se laissent aller à la débauche.
[Kli Yakar - Chémot 32,6]

-> En acceptant la Torah, les enfants d'Israël ont doté d'un rayonnement semblable à celui des anges mais ils l'ont perdu à présent. Leur visage s'est à jamais assombri.
[Yalkout Réouvéni - Ki Tissa]

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+ Aharon a agi en toute bonne foi en s'efforçant de tempérer le érev rav dans l'espoir d'empêcher toute faute significative avant le retour de Moché, mais néanmoins, il a commis 2 erreurs :

1°/ il aurait dû se méfier de 2 anciens sorciers (Ianous et Iambrous), et ne pas lancer directement au feu l'or qu'ils lui ont remis (car ils ont pu le transformer en veau) ;

2°/ en enveloppant si soigneusement l'or, il l'a rendu insensible au mauvais oeil, permettant ainsi aux incantations des sorciers de produire leur effet.
[Zohar ; Or ha'Haïm - Chémot 32,4]

Selon le midrach (Vayikra rabba 10,4), ces 2 erreurs infimes seront prises en compte lorsqu'Aharon perdra 2 de ses fils.

-> Le Zohar rapporte que la preuve évidente de l'innocence d'Aharon est qu'il survivra à cet épisode, alors que tous les pécheurs seront mis à mort.
De plus, même lorsque le veau d'or sera détruit, l'autel qu'il a construit restera intact.
Aharon a fait de son mieux et est entièrement innocent dans la façon dont il a agi.

-> D'ailleurs, selon le midrach (Chémot rabba 37,2), D. a vu les bonnes intentions d'Aharon et ses efforts en Son honneur, et le récompensa par la fonction de grand prêtre dans le michkan qui sera bientôt construit.
Hachem le récompensera aussi, lui et ses descendants, en lui accordant les 24 présents donnés aux prêtres par le peuple.

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+ Comment est-il possible que les enfants d'Israël aient commis une telle faute? Pourquoi Hachem les a-t-Il laissés aller si loin?

-> Une des réponses est que afin de montrer aux générations futures que, quelle que soit la gravité d'une faute, il existe toujours une possibilité de repentir, afin de les encourager à chercher sans se lasser le chemin de la téchouva.
Si le peuple d'Israël a obtenu le pardon pour la faute du veau d'or, alors aucune faute ne peut être au-delà du repentir.
[guémara Avoda Zara 4b - Rachi]

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-> Le Beit haLévi explique que l'intention des juifs était de construire un Michkan par lequel ils pourraient servir Hachem, Qui résiderait alors parmi eux, comme cela sera le cas après la faute du Veau d'or. En l'absence de Moché, qui les menait et les inspirait, ils s'imaginaient qu'un Michkan serait la solution parfaite.
Cependant, leur erreur a été de croire qu'ils pourraient édifier un tel lieu sans en recevoir l'ordre de D. Lui-même. Ils n'ont pas compris que le fait d'avoir uniquement de bonnes intentions ne transforme pas ce désir en une mitsva. En effet, sans un ordre spécifique de Hachem, la meilleure des intentions peut entraîner des conséquences tragiques.
C'est ainsi que bien qu'inspirés par de nobles aspirations, le Veau d'or s'est transformé en pire incident de l'histoire du peuple juif, pour lequel nous payons encore actuellement un important prix, comme nos Sages enseignent : il n'existe pas de châtiment dans ce monde qui ne contient pas une fraction de punition pour la faute du Veau d'or (guémara Sanhédrin 102a).

[le yétser ara nous pousse parfois à faire des actions qui nous paraissent comme des mitsvot de 1er choix, mais qui sont en réalité les pires choses à faire!
La faute du Veau d'or réside dans l'absence d'avoir comme priorité dans sa tête : qu'est-ce que Hachem attend de moi dans cette situation?
D'ailleurs, la définition du bien et du mal, n'est pas selon nos impressions subjectives du moment, mais plutôt selon ce que la Torah nous enseigne dans toute sa véracité et son éternité.]

[Rabbénou Bé'hayé dit que certes Hachem se souvient du veau d'or dans chaque génération, mais cependant dans le futur, Hachem oubliera totalement cette faute.
En effet, D. dit à Son prophète : "Ceux-là (élé) aussi seront oubliés" (Yéchayahou 49,15) = dans le futur, Hachem oubliera à jamais la faute du veau d'or où ils dirent : "Voici (élé) tes dieux, Israël" (v.32,4)]

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+ Le Veau d'or :

-> Le veau d'or fabriqué après la montée de Moché sur le mont Sinaï n'apparaissait pas seulement comme une espèce de vache. La moitié avant était comme un bœuf, mais la moitié arrière était comme un âne. [Yalkout Réouvéni - Ki Tissa]
Certains disent qu'il avait deux visages, celui du bœuf et celui de l'âne. [Matok midvach Tikouné Zohar 142a ]

-> Le veau d'or prit la parole et dit : " Je suis le Seigneur ton D." [Yalkout Réouvéni - Ki Tissa]
Il dit aussi : "le Erev Rav m'a fait". [Tossefot Hachalem - Ki Tissa ; Ohr Ha'Haïm haKadoch - Ki Tissa 32,19]

"Kora'h, fils de Yitshar, fils de Kéhat, fils de Lévi, prit ..." (Kora'h 16,1)

-> "Kora'h était un très grand Sage et faisait partie de ceux qui portaient l'Arche"
[midrach Bamidbar rabba 18,3]

-> "[Kora'h] était le plus grand homme de sa tribu [Lévi], ses frères sont considérés comme secondaires à lui"
[midrach Bamidbar rabba 18,9]

-> "Aharon et Kora'h étaient égaux [en grandeur]"
[midrach Bamidbar rabba 18,17]

=> Comment est-ce possible qu'il soit tombé si bas au point de se rebeller contre D. et Ses Cohanim et de nier les principes de la foi?
D'ailleurs, la guémara (Yérouchalmi Sanhédrin 10,1) qualifie Kora'h de renégat et rapporte : "A ce moment là, Kora'h dit : La Torah n'est pas d'origine divine, Moché n'est pas prophète et Aharon n'est pas Cohen".

=> Dans quel domaine a-t-il échoué pour tout perdre?

Kora'h était égal à Aharon, mais il n'a pas admis le fait qu'il n'ait pas été choisi pour la prêtrise (Cohen Gadol).
Dès que Kora'h s'est senti en position d'infériorité par rapport à Aharon, il ne pouvait plus trouver de satisfaction dans quoi que ce soit.
Cela l'a poussé à réhausser son honneur et sa fonction au-dessus de ceux d'Aharon à tout prix, désir qui l'a finalement conduit à l'hérésie et à la rébellion contre D.

=> Tout ce qui lui manquait, c'était une mesure d'humilité.

Quant à Aharon, il avait atteint la perfection dans l'attribut de l'humilité.
Il s'est par exemple réjoui intérieurement lorsque son jeune frère (Moché) est venu diriger le peuple juif.

Par ailleurs, après avoir écouté les paroles de Kora'h, il est écrit : "Moché entendit et tomba sur sa face" (Bamidbar 16,4).
Le Ramban de commenter : "il n'est pas dit 'ils tombèrent' car Aharon dans son raffinement et sa sainteté, ne réagit absolument pas pendant toute cette querelle. Il a gardé le silence, comme s'il reconnait que Kora'h était plus grand que lui, mais qu'il avait simplement suivi l'ordre de Moché et accompli le décret du roi".

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-> "Si une personne s'abaisse, D. l'élève ; et si une personne s'élève, D. l'abaisse. Si un homme poursuit les honneurs, les honneurs le fuient, mais si un homme fuit les honneurs, les honneurs le poursuivront."
[guémara Erouvin 13b]

-> "Dans Sa colère, Hachem abaisse les arrogants et selon Sa volonté, Il élève ceux qui sont abaissés.
Ainsi, abaisse-toi et D. t'élèvera"
[Iguéret haRamban]

-> Lorsque Kayin a vu que D. avait accepté l'offrande de Hével, il n'a pas pu supporter d'admettre la supériorité de son frère, car elle faisait ressortir son échec.
Il a tué son jeune frère uniquement parce qu'il ne pouvait pas admettre qu'il était inférieur à lui.

Le Ramban commente les paroles de D. à Kayin (Béréchit 4,7) en disant que s'il s'était amélioré et avait dominé sa jalousie envers son frère, D. l'aurait élevé à un niveau où il aurait eu plus d'honneurs que Hével.

=> Le meilleur moyen de se priver d'honneurs, c'est d'y porter son attention ...
[en cherchant à en avoir, ou en cherchant à ne pas en avoir!]

N'oublions pas que chaque honneur dans ce monde ne vient qu'après un décret de D.
Pourquoi alors s'en préoccuper : si D. pense que c'est bien pour moi j'en aurai, sinon j'ai beau faire tous les efforts du monde, je n'en aurai pas.

Tâchons plutôt (b"h) d'investir notre temps et nos forces à apprécier la chance que l'on a d'être en vie, toutes les bonnes choses dont D. nous comble.

"Moché, était fort humble, plus qu'aucun homme qui fût sur la terre" (Béaaloté'ha 12,3)

Comment cela est-il possible? N'était-il pas conscient de sa grandeur (parlant par exemple face à face avec D., étant resté 40 jours au ciel, ...)?

Nous allons rapporté un enseignement du rav Yaakov Galinsky.

Le midrach (Kohélet rabba 1,13) nous enseigne que lorsqu'une personne quitte ce monde, elle n'a pas satisfait la moitié de ses désirs : si elle avait 100 [euros], elle en voudrait 200, si elle en avait 200, elle en voudrait 400.

Ainsi, à chaque fois que nous atteignons un montant, on ne se focalise pas sur ce qu'on a, mais sur ce qu'il nous manque (j'avais 100, j'ai 200, mais ce que je veux c'est 400!).
On se concentre sur un objectif réaliste, atteignable à nos yeux, et qui à chaque fois qu'il est obtenu, nous ouvre un nouvel horizon d'espérance encore plus important.

Le monde matériel est en parallèle avec celui spirituel.
"Toute personne qui aime l'argent, ne sera pas rassasiée par l'argent" (Kohélet 5,9).
Nos Sages (guémara Makot 10a) rattachent ces paroles à Moché : "Toute personne qui aime les mitsvot ne sera jamais satisfaite par les mitsvot qu'elle a déjà pu faire".

Personne ne pense qu'il est parfait. Donc, qu'est-ce qui fait qu'il va devenir arrogant?
C'est parce que ses aspirations sont limitées.
Sa connaissance sur ce qu'il peut accomplir est limitée par son imagination.
Il pense qu'il n'est pas parfait, et qu'il n'a plus que très peu de choses à faire afin de le devenir.

Par contre, une meilleure personne a conscience qu'elle a encore tellement à réaliser, combien elle est loin de son potentiel, et elle n'a ainsi aucune raison d'être arrogante.

Nos Sages disent (guémara Kiddouchin 49b) : "Un signe de l'arrogance est la pauvreté dans l'étude de la Torah".
=> Le plus une personne étudie la Torah, le plus elle se rend compte de ce qu'il lui reste à apprendre, d'à quel point elle connait peu de chose, et face à ce constat, elle ne peut être qu'humble.

Moché a mérité 49 niveaux de compréhension (guémara Roch Hachana 21b), sa connaissance se développait de façon exponentielle.
Malgré cela, il réalisait à quel point il était loin d'être parfait.

Plus grand l'on est en Torah, plus on se rend compte de sa valeur infinie, plus on se rend compte du peu que l'on connait et de l'immensité de ce qu'il nous reste à parcourir.

Plus on a conscience des capacités dont D. nous a doté, plus on est responsable de devoir les utiliser pleinement.
Si on se compare avec autrui, il faut parler en terme de pourcentage de réalisation de notre potentialité, et non pas en terme de ce que l'on a accompli.
A l'image du fondateur du moussar, le rav Salanter, qui disait : Je sais que j'ai la capacité de 1 000 personnes, donc j'ai l'obligation d'agir comme 1 000 personnes.

Après notre mort, on nous montrera la personne que nous aurions pu devenir, si nous avions pleinement utiliser nos capacités.
Serons-nous alors toujours orgueilleux de nous même?

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-> Rabbi Na’houm de Tchernobyl (Maré Enayim) écrit :
Les Sages ont dit que celui qui a 100 pièces en veut 200, s’il en a 200 il en veut 400, par conséquent le dernier a plus de besoins que le premier, il a besoin de 200 pièces alors que le premier n’en a besoin que de 100.
Il en va de même dans le domaine de la spiritualité : ce qui manquait à Moché dans le sentiment de sa spiritualité ne manquait à personne d’autre, car il était arrivé aux 49 portes de la sagesse, donc il sentait qu’il lui en manquait encore 49.
C’est pourquoi aucun juif n’avait une impression de manque aussi forte que celle de Moché.

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-> Rabbi Naphtali de Ropschitz explique : Moché, qui était le plus grand des grands, connaissait très bien la grandeur du Créateur, mieux que tout homme, et il voyait qu’il n’était qu’une goutte dans une mer immense.
C’est justement de là que provenait son humilité. Alors que celui qui ne se rend pas compte de la grandeur de Hachem se dit en lui-même : Je suis une créature importante, intelligente, douée, studieuse.

[on peut en venir à oser se comparer à Hachem (ex: en lui conseillant quoi faire dans notre vie : je veux ça, pourquoi j'ai pas ça, ...), alors que notre conscience d'Hachem devrait être tellement énorme que cela ne pourrait pas nous arriver!]

Quelle est l’origine première des convertis?

+ Quelle est l'origine première des convertis?

-> Le tsadik Guer Tsédek (né comte Valentin Pototski), qui a vécu à l'époque du Gaon de Vilna, et qui est mort sur le bûcher pour avoir renoncé à la religion chrétienne pour la religion juive, a répondu :
"Lorsque Hachem s'est approché de chacune des nations pour leur demander si elles acceptaient la Torah, elles l'ont toutes refusé.
Cependant parmi elles, il se trouvait de rares personnes d’exception, qui voulaient accepter la Torah.
Ces personnes sont les ancêtres de tous les convertis dont les âmes étaient aussi présentes lors du don de la Torah."

-> Le Méam Loez (Nitsavim 29,10) écrit également en ce sens :
"Les convertis qui se joignent à Israël proviennent des étincelles de sainteté dispersées parmi les peuples. Lorsque avant de donner la Torah à Israël, D. l'a proposée aux nations, une minorité de non-juifs parmi elles désiraient l'accepter mais la majorité l'a emporté.
C'est de cette minorité d'âmes que proviennent ceux qui se convertissent au fil des générations."

-> Le rav Akiva Eiger rapporte également cette réponse, et ajoute qu'en même temps parmi le peuple juif, certaines personnes ne voulaient pas accepter la Torah, mais par honte ou crainte, elles se sont jointes à la masse et ont dit : "Nous ferons et nous comprendrons".
Cependant, des années plus tard, ces âmes vont s'écarter de leur foi et vont tragiquement se convertir ou s'assimiler.

-> Selon la guémara (Shabbath 146a), bien que les futurs convertis n'étaient pas eux-mêmes présents au mont Sinaï, leurs anges gardiens y étaient présents. (אף על גב דאינהו לא הוו מזלייהו הוו).
La guémara affirme que le verset suivant inclut les convertis : "Ce n'est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance et ce serment, mais avec celui qui est ici, présent avec nous aujourd'hui devant Hachem notre D., et avec celui qui n'est pas ici avec nous aujourd'hui" (Nitsavim 29,13-14)
[Le rav Avraham Feuer commente que cette expérience au Sinaï a grandi et purifié tous les futurs convertis, et ce pour l'éternité.]

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-> Les âmes des convertis que l'on trouve à chaque génération sont des étincelles et des réincarnations des âmes des convertis qui ont été faits par Avraham.
[Divré Yoel - Lé'h Lé'ha]

-> Le midrach (Béréchit rabba 53,9) raconte que lorsque Sarah allaitait Its'hak, il coulait de Sarah du lait au point que les femmes nobles faisaient allaiter leurs enfants par elle.
La Pessikta Rabbati (44) commente que ceux qui se convertissent au judaïsme descendent des enfants qui ont mérité de goûter au lait de Sarah.

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Nos Sage (guémara Nidda 30b) enseignent que lorsqu'un enfant juif est dans le ventre de sa mère, un ange lui apprend toute la Torah, et avant de naître un ange lui tape sur la bouche lui faisant oublier tout ce qu'il a appris. Quel en est l'intérêt alors?

Il est plus facile d'étudier, de se rappeler de ce qu'on a déjà appris une 1ere fois dans le passé. De plus, cela fait qu'on a moins de honte de ne pas connaître des paroles de la Torah, car on peut se dire inconsciemment : "Je le savais (dans le ventre de ma mère), mais je l'ai oublié (c'est pas ma faute, c'est à cause de la faculté naturelle de l'homme à oublier)".

Qu'en est-il des convertis qui n'ont pas eu la chance d'avoir un ange leur enseignant toute la Torah dans le ventre de leur mère? Comment peuvent-ils l'apprendre durant leur vie?

Le Rav 'Haïm Kanievsky de répondre : Hachem donne une aide divine spéciale aux convertis les aidant dans leur étude de la Torah, qui va leur permettre de surmonter le désavantage de ne pas avoir eu un ange leur enseignant toute la Torah.

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-> b'h, également au sujet des convertis : https://todahm.com/2019/07/07/9455
Il y a entre autre des divré Torah sur la personnalité de Yitro.

Moché a dit : "Je redescendis de la montagne, tenant les deux tables d'alliance de mes deux mains" (Ekev 9,15)

Moché est descendu avec les 2e Tables de la Loi à Yom Kippour.
Comment a-t-il pu porter un objet (les lou'hot) d'un domaine privé (la montagne) à un domaine publique (le campement du peuple juif) durant un tel jour?

Selon le Or ha'Haïm, les Tables n'étaient pas DANS les mains de Moché, mais SUR ses mains.
Elles étaient suspendues dans les airs, Moché ne les portant pas réellement.

"Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs" (Michpatim 22,21-22)

Le rav Pinkous de commenter :
En général, une personne a recours à la prière comme l'une des nombreuses façons utilisées pour alléger ses souffrances.
La veuve et l'orphelin, cependant, savent qu'ils n'ont personne d'autre vers qui se tourner.
C'est pourquoi ils implorent Hachem maintes et maintes fois, jusqu'à ce qu'ils soient exaucés.

D'ailleurs le roi David enseigne que, dans la prière, nous sommes tous comme des orphelins : "Car mon père et ma mère m'ont délaissé, mais Hachem me recueille" (Téhilim 27,10).

=> Il faut vraiment voir notre prière comme une question de vie ou de mort, ce n'est pas simplement remuer les lèvres, car c'est en fonction de cela que notre vie va se jouer!!

-> "La grandeur d'une prière ne dépend pas de la quantité de mots prononcés pour invoquer Hachem, mais plutôt de la qualité du 'cri du cœur' lancé vers Hachem"
[Rav Yé'hezkel Levenstein]

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-> "Il faut prier de manière suppliante, comme un pauvre homme qui mendie à l'entrée d'une synagogue.
La prière ne doit pas lui paraître comme une charge, de laquelle il cherche à se débarrasser"
[Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 98,3]

-> Le roi David disait ainsi : "Hachem, incline Ton oreille, réponds-moi, car je suis pauvre et indigent" (Téhilim 86,1)

-> Selon le Zohar, la prière d'un homme pauvre est la plus précieuse de toutes (Paracha Balak 195a).
Nos Sages affirment que la prière de quelqu'un dont l'attitude est humble n'est pas méprisée par D., comme il est écrit : un cœur brisé et abattu, Ô D., Tu ne mépriseras pas (Téhilim 51,19).
[guémara Sotah 5b et Sanhédrin 43b]

-> D'ailleurs, nos Sages (guémara Béra'hot 34b) rapporte le fait que plus une personne occupe un poste important, plus elle doit s'abaisser devant D. pendant la prière.
Ainsi, le Cohen gadol se prosternait à la fin de chacune des bénédictions de la amida.
Concernant le roi, il y a 2 opinions : il se prosternait au début et à la fin de chaque des bénédictions, ou bien, il restait courbé durant toute la prière.
[le principe de se prosterner est de se courber pour ne se relever qu'au moment où l'on prononce le Nom divin.]

-> Le rav Eliashiv de nous enseigner :
"L'une des façons de 'prier de manière suppliante' est de prononcer les mots de la prière avec une voix suppliante, 'comme un pauvre homme qui supplie à l'entrée' pour recevoir l'aumône ...
En agissant de la sorte, on montre à Hachem notre totale dépendance à Son égard et que l'on ne compte que sur Lui.
Il y a alors bien plus de chances pour que ses prières soient exaucées"

=> Pour la plupart des personnes, cette situation de pauvreté à ressentir ne correspond pas à leur situation dans la vie, et même si l'on manque de rien, il faut se mettre dans un tel état d'esprit, car notre prière sera alors pleine d'humilité et témoignera de notre conscience sincère que tout provient de Hachem.

[Je suis conscient que je n'ai qu'une seule adresse vers laquelle demander de quoi vivre, que sans cela je n'ai aucun moyen de pouvoir survivre (ma vie en dépend!), que c'est mon papa Hachem et qu'il ne me renverra jamais les mains vides, mais que si je ne demande pas, je ne peux pas avoir, ...]

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+ "Ne fais pas souffrir la veuve et l'orphelin. Si tu oses le faire souffrir ... car s'il s'adresse à Moi en pleurant, J'écouterai certainement ses pleurs"

-> Le verset dit : "toute veuve et orphelin" (kol almana véyatom), pour nous enseigner que même un orphelin (ou une veuve) qui a besoin d'être réprimandé (pour son développement personnel), cela doit être fait avec soin et beaucoup de douceur, pour ne lui causer aucune souffrance.
[haEmek Davar]

-> Celui qui est témoin d'un mauvais traitement d'une veuve ou d'un orphelin, et qui ne proteste pas, est également coupable de ce crime.
[Ibn Ezra]

-> Une veuve se dit en hébreu : "almana" (אלמנה), mot pouvant se décomposer en : אל מנה (la partie manquante).
Un homme et une femme sont 2 parties d'un tout. Lorsqu'un des 2 conjoints décède, il manque une partie qui le rend alors incomplet.
[haktav véaKabbala]

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"N'humiliez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu l'humiliais, sache que, quand sa plainte s'élèvera vers moi, assurément j'entendrai cette plainte, et mon courroux s'enflammera et je vous tuerai par l'épée et alors vos femmes aussi deviendront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,22-24)

-> Hachem précise : "Je vous tuerai par l'épée (ba'hérev)".
Le mot 'hérev (חָרֶב), signifiant : épée, peut également être une abréviation des mots : 'hassadim (bons), ra'hmanim (compatissants) et baïchanim (humbles).
Ainsi, une personne ne possédant pas ces traits de caractère n'est pas un descendant d'Avraham, elle est issue du érev rav qui sortit d'Egypte avec les juifs.
Hachem dit à présent qu'Il punira cette personne parce que ces traits de caractère lui font défaut.
[La guémara (Yébamot 79a) enseigne : "Ce peuple [Israël] se distingue par 3 caractéristiques : la modestie, la compassion et le fait de prodiguer des bontés (le ‘hessed).
Celui qui ne les possède pas ne mérite pas d’être rattaché à ce peuple".]

Hachem établit une alliance : chaque fois que des veuves ou des orphelins crieront vers Lui, Il leur répondra.
S'ils crient Hachem leur répondra plus rapidement, mais même s'ils ne crient pas, ceux qui les maltraitent seront punis.
[...]

Hachem est appelé "le père des orphelins et le défenseur des veuves" (Téhilim 68,6).
Bien entendu, Hachem est le père et le défenseur de toute l'humanité.
Mais la Torah nous enseigne que l'orphelin et la veuve n'auront à dépendre de personne d'autre que D. Lui-même. Il défendra Lui-même leur cause.

Le mot hébreu signifiant veuve (almana) provient de la racine : "alam", signifiant être muet, comme dans le verset : "Je suis muet (néélamti)" (Téhilim 39,10). Une veuve est si accablée qu'elle ressemble à un muet qui ne peut ouvrir la bouche.

Le mot signifiant orphelin est "yatom", de la racine "tom" voulant dire : être épuisé, comme dans le verset : "l'argent était épuisé (vayitom)" (Béréchit 47,15).
Personne n'est "épuisé", c'est-à-dire privé de ses ressources mentales et physiques, autant qu'un orphelin.

Par conséquent, voler un orphelin revient à voler Hachem Lui-même.
Quiconque s'approprie ses biens est pratiquement un athée. Lorsqu'il maltraite un orphelin ou lui prend son argent, il montre qu'il ne croit pas que l'orphelin a un Père au ciel qui le défendra.
Par conséquent, cette faute courrouce Hachem plus qu'aucune autre.

La Torah dit à ce sujet : "Si tu le maltraites, dès qu'il criera, J'entendrai certainement sa plainte" = Hachem le fera de façon surnaturelle afin que veuves et orphelins n'aient pas à demander d'aide aux humains lorsqu'on les maltraite.
Dès qu'ils crieront, Hachem entendra leur voix. Ils n'auront pas à crier une 2e fois car D. Lui-même les vengera.

Il ressort donc de ceci que les veuves et les orphelins sont en meilleure position que quiconque et bénéficient d'une aide Divine plus grande.
Quiconque les vole vole D. et nie Son existence en pensant que personne ne s'occupe d'eux.

La Torah dit littéralement : "Si maltraiter, tu le maltraites (ané taané)".
Cette double expression nous enseigne que si un homme voit une personne maltraiter un orphelin ou une veuve et ne l'arrête pas ou ne s'en soucie pas, Hachem considère qu'il les a, lui aussi, maltraités et Il le punira.
[la répétition indique donc que les 2 personnes peuvent être tenues coupables.]

[on apprend également de cette double répétition que la punition vient si on maltraite un orphelin afin de lui nuire, mais si on le fait pour l'améliorer, dans un but 100% désintéressé, alors Hachem nous en récompensera.]

[Méam Loez - Michpatim 22,22-24]

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+ "Tu ne tourmenteras pas la veuve et l’orphelin, si tu le tourmentes (ané téané - עַנֵּה תְעַנֶּה) et qu’il crie (tsaok its'ak - צָעֹק יִצְעַק) vers Moi, J’entendrai (chamoa échma - שָׁמֹעַ אֶשְׁמַע) certainement son cri"

=> Pourquoi tous les termes sont-ils répétés 2 fois?

Le gaon Rabbi Morde'hai Man a dit que lorsqu’on afflige une femme, elle projette, quand elle rentrera à la maison, de le raconter à son mari ... De même en ce qui concerne un enfant qu’on tourmente, il se dit : Attendez un peu que je rentre à la maison, et je le raconterai à mon père ...
Mais un orphelin et une veuve n’ont pas avec qui partager leur peine quand on les tourmente.

C’est pourquoi leur chagrin est double : une fois le tourment lui-même, et une fois de ne pas avoir à qui le raconter.
"Si tu le tourmentes" = tu lui causes une peine mais il souffre 2 fois, c’est pourquoi "il criera certainement", une fois sur ce qu’on lui a fait, et une 2e fois sur ce que Moi, Hachem, Je lui ai fait en lui prenant son père ou son mari.
Moi aussi, "J’entendrai certainement" ce cri, et aussi le 2e cri.

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+ Rabbi Lévi Its’hak de Berditchev butait toujours à la lecture du verset : "Ne lésez ni veuve ni orphelin" (Michpatim – 22,21)

En effet, il pleurait même en disant :
"Maître du monde! Tu nous ordonnes si sévèrement de ne pas offenser la veuve et l’orphelin. Ne sommes-nous pas orphelins, nous?
N’est-il pas écrit que nous sommes des orphelins sans père ("yétomim ayinou vé’èn av" – livre d’Eikha 5;3)? ...
Où est Ta pitié?
Pourquoi nous laisses-Tu si longtemps en exil?"

"Et Essav alla vers Ichmaël et prit pour femme Ma'halat, fille d'Ichmaël" (Toldot 28,9)

A propos de ce verset, la guémara Yérouchalmi (Bikourim 3,3) justifie le fait que toutes les fautes d'un nouveau marié ('Hatan) enseigne :
"Est-ce que Ma'halat est son nom? N'est-ce pas que son nom est Bosmat?
C'est pour nous apprendre que toutes les fautes d'Essav lui ont été pardonnées.
De là, les fautes d'un nouveau marié lui sont pardonnées."

-> En effet, le verset a modifié le vrai nom de son épouse Bosmat en Ma'halat (dérivé de Ma'hal, qui signifie : pardonner), pour nous apprendre qu'un 'hatan, même mécréant comme Essav, voit ses fautes antérieures pardonnées le jour de son mariage.

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'ha 22) explique à ce sujet :
Alors que le jour de Kippour, nos fautes ne sont pardonnées qu'après téchouva, le jour du mariage a un pouvoir supérieur puisqu'il pardonne les fautes du 'hatan, même sans téchouva, puisque l'on sait que ni Essav, ni Ma'halat ne se sont repentis.

D'où vient donc le mérite du 'Hatan de voir toutes ses fautes effacées sans même faire téchouva?

Le mérite du 'hatan est qu'il accepte, ce jour-là, la responsabilité de ses devoirs envers son épouse.
Prendre sur lui le joug de cette responsabilité, pendant toute la durée de sa vie matrimoniale, le grandit et D. lui accorde alors les moyens d'assumer les devoirs auxquels il s'est engagé et lui efface alors toutes ses fautes.

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-> Il est enseigné dans la guémara (Shvouot 13a) que le jour de la 'houpa est appelé "Yom Kippour katane" pour le marié et la mariée. La force du jour de Yom Kippour provient de la puissance et de l'essence du jour même, qui expie les fautes.

Le rabbi Pin'has Friedman ajoute :
C'est-à-dire que l'essence de la sainteté de Yom Kippour lui-même, l'essence de la lumière qui éclaire ce jour-là, purifie et nettoie l'homme de toutes ses fautes ...

En nous apprenant cela du mariage d'Essav, la Torah transmet un fondement très important : tout juif, tel qu'il est, où qu'il soit, même s'il a commis les plus grandes fautes comme Essav le racha, dans l'intériorité de son âme, reste juif. Et lorsqu'arrivera le jour où il s'éveillera, comme par exemple, le jour de sa 'houpa où s'éveille son âme, Hachem dans Sa grande bonté lui pardonnera toutes ses fautes.
[en effet la guémara (Baba Batra 16b) rapporte : "Essav commit ce jour-là 5 fautes : il viola une jeune fiancée, il tua, il nia la résurrection des morts, il renia Hachem, et il méprisa le droit d'aînesse".
Donc si malgré cela Essav a pu obtenir un pardon de ses fautes, à plus forte raison cela est valable pour nous!]

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Essav choisit ses femmes parmi les filles de Canaan ; Ada, fille d’Elon le Hethéen et Olibama, fille d’Ana, fille de Tsivon, le Hévéen ; et Basmat, fille d’Ichmaël, sœur de Névayot. (Vayichla'h 36,2-3)

-> Rachi (v.26,3) commente : On trouve dans le midrach sur le livre de Chmouel (chapitre 17) qu’il existe 3 catégories de personnes dont les péchés sont pardonnés : celui qui se convertit, celui qui est jugé digne d’accéder à une position élevée et celui qui se marie.
Et c’est d’ici que l’on déduit le 3e cas : elle a été appelée Ma‘halat parce que, lorsqu’elle s’est mariée [avec Essav], ses péchés lui ont été pardonnés (nim‘halou).

=> À 2 reprises, la Thora parle des mariages d’Essav (dans Toldot et dans Vayichla'h).
Comment comprendre que les fautes d'une personne sont comblées le jour de son mariage, sans même qu’elle fasse techouva? [cf. rav Chmoulévitch ci-dessus]

-> Le rav Steinman (Ayéleth Hacha’har - Vayichla'h 36,2) note que le mariage est un moment propice au changement et au repentir. Ainsi, nos Sages nous enseignent que les fautes du ‘hatan sont expiées parce qu’il est très probable qu’il fasse techouva, auquel cas il est pardonné.

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2017/07/25/le-jour-du-mariage-jour-des-expiations

"Le prodige n'est pas qu'Avraham n'ait pas brûlé dans la fournaise de Our Kassdim, mais que la fournaise n'ait pas été enflammée par l'amour [ardent] d'Avraham pour D."

[Rabbi Moché de Kobrin]