Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Le don de la Torah

+ Le don de la Torah :

-> Pour Hachem, ce jour du don de la Torah est plus grand et plus glorieux que celui où il a créé le monde, l'objectif ayant été atteint.
[guémara Pessa'him 68b ; Zohar 92b]

-> Juste avant de dire les 10 Commandements, D. a fait réciter le Shéma aux enfants d'Israël.
Hachem a dit : Shéma Israël!
Le peuple a répondu : Hachem Elokénou, Hachem é'had!
Moché a conclut : Barou'h chem kévod mal'houto léolam vaèd.
[midrach Dévarim Rabba 2,31]

-> La voix de D. était si puissante que la terre entière va l'entendre, provenant du Sinaï.
[Zohar]

-> Le monde entier, le souffle coupé, reste en suspens pour écouter la présence divine.
Le soleil interrompt sa course, les eaux suspendent leurs cours, les oiseaux cessent de gazouiller, les vaches de meugler, ...
Dans les cieux, les anges se taisent et s’immobilisent.

Au moment où la présence divine se fait entendre, le silence est absolu empêchant quiconque de penser qu'une autre divinité se soit exprimée au même moment.
[Pirké déRabbi Eliézer 41]

-> Selon certaines opinions, toutes les idoles et icônes se rassemblent au mont Sinaï pour se prosterner devant Hachem.
A leur retour dans le temples et les lieux de culte, elles feront sortir des liquides et vomiront, comme pour proclamer : "Comment peut-on abandonner Hachem et servir des statues sans valeur, incapables de parler et de rester propres?"
[le Yalkout Téhilim 714]

-> Avant de dire le 1er commandement, D. énonce les 10 commandements d'une seule traite, sans qu'il soit possible au peuple juif de les saisir, entendant alors une combinaison indéchiffrable de sons.
Le message sous-jacent est que la Torah représente une entité totale, indivisible, directement prononcée par la bouche de D., et que la transgression d'un seul commandement est d'une grande gravité, autant que s'ils transgressaient toute la Torah.
[le Gour Arié]

-> En fin de compte, D. ne répétera ensuite que les 2 premiers commandements, Moché transmettant les autres.
Il est écrit : "Moché a reçu la Torah du Sinaï et l'a transmise à Israël" (Pirké Avot 1,1).
La valeur numérique du mot : Torah (תּוֹרָה) est de 611, allusion au 611 mitsvot transmises par Moché, les 2 autres des 613 mitsvot ayant été entendues directement de D.

-> Selon les Tossefot, la guématria de : Torah, et la même que celle du mot : yirat (la crainte - יראת).
Le prérequis des autres mitsvot, est le fait d'entendre directement de D. les 2 premiers commandements, qui portent sur la souveraineté et la domination de Hachem sur l'univers tout entier.

-> Lorsque Hachem va prononcer le 1er commandement, 7 sons seront émis, adaptés au niveau de chacun : Moché, les Anciens, les hommes, les femmes, les adolescents, les enfants et les nourrissons.
Les embryons eux-mêmes, encore dans la matrice, reçoivent la Torah d'une façon qui leur permet de l'assimiler.
[midrach Tan'houma 11,25]

Selon le Abarvanel, pour les jeunes enfants, le son prenait la forme d'une berceuse, et chacun entendait les sons selon son âge et son degré de compréhension.
De la même façon, les sons se faisaient supportables pour que les femmes enceintes n'en soient pas affectées.

Le Zohar dit que chaque personne du peuple a vu les mots et les a perçu selon son niveau.
Selon Rav Saadia Gaon, lorsque la présence divine parlait, les enfants d'Israël pouvaient voir les lettres et les mots apparaître à la manière de la buée sortant de la bouche lorsqu'il fait très froid.

Chacun des sons émis est traduit en 70 langues afin que la Torah soit révélée dans toutes les langues.
Elle sera ainsi accessible à tous les juifs, quel que soit leur lieu de résidence et leur langue usuelle.
[guémara Shabbath 88b]

-> En ce jour extraordinaire, toutes les âmes juives, présentes et futures, sont rassemblées au Sinaï.
L'âme de ceux qui ont déjà quitté ce monde comme celle de ceux qui n'ont pas encore vu le jour vient se joindre l'assemblée debout au pied du mont Sinaï de sorte que tous les enfants d'Israël, jusqu'à la fin des temps, se trouvent personnellement liés à la Torah.
[Zohar 82a]

-> Selon la Mekhilta, le peuple voit ce qu'aucun mortel n'a jamais vu et ne verra jamais, à tel point qu'ils voient également les sons.
C'est ainsi, qu'ils ont vu le tonnerre et entendu les éclairs.
[Léka'h Tov - Chémot 20,15]

-> Le 1er mot : Ano'hi (אָנֹכִי), jaillit sous une forme perceptible pour les sens de tous ceux qui se tiennent au pied de la montagne.
Les lettres aléf, noun, kaf, et youd, brillent d'un feu ardent dans toutes les directions.
Le peuple tend les bras comme pour les saisir mais les lettres leur échappent : D. leur fait comprendre qu'Il ne se trouve pas au-dessus d'eux, mais absolument partout.
[Zohar - 81a et 82a]

-> Chacun des commandements, sous la forme d'un ange, vient demander individuellement à chaque personne présente, si elle accepte, selon son niveau, toutes les mitsvot, et tous, l'un après l'autre, répondent affirmativement : "Oui, nous les acceptons!"
[Zohar 146a]

Selon le Chela haKadoch, les embryons eux-mêmes, percevant la Révélation comme à travers une fenêtre de cristal, sont interrogés, et donnent la même réponse.

Après avoir sondé le peuple, ces anges, qui ne sont autres que les lettres elles-mêmes, déposent un baiser sur chacun des enfants d'Israël et remontent au Ciel pour se fondre dans les Tables et en former les différentes paroles.
[Zohar 146]

-> Selon le Tour (Chémot 20,15), c'est à cause des tremblements qui ont secoué le mont Sinaï qu'on a coutume de se balancer en priant et en étudiant.

-> Les flammes dévorantes, la sonnerie du Shofar et le bruit terrifiant de la voix de D. sont trop bouleversants pour qu'ils puissent les supporter.
Un grand nombre d'entre eux regrette d'avoir émis le souhait de voir directement la présence divine.
Incapable de supporter cela, les plus faibles rendent l'âme (par crainte ou par amour ardent de s'unir à D.), les plus forts battent en retraite, en espérant pouvoir mieux supporter la présence divine de loin.

Deux anges de service, Michaël et Gavriel, viennent ranimer ceux qui ont expiré ou se sont évanouis, les soutenant et les aidant à rester debout, leur prodiguant des caresses, ...

Puis, ils se dirigent vers ceux qui ont pris la fuite et leur murmurent doucement des paroles de réconfort, à la manière d'une mère prononçant des douces paroles pour rassurer un enfant apeuré : "Heureux êtes vous, peuple d'Israël! Vos souffrances et vos chagrins sont derrière vous. A présent, le bien et la grandeur vous attendent", ou bien : "Vous n'avez rien à craindre, vous êtes les enfants de D."

Sentant la bonté, la miséricorde et l'amour que D. leur témoigne, ils reviennent à la vie.
[Chir haChirim rabba 6,3]

Les anges les ramènent en un instant là où ils se trouvaient.
La même scène va se reproduire après le 2e commandement.

-> Comme le peuple l'a demandé, la voix de D. cesse de lui être directement adressée, et Moché promulgue la suite des commandements.
Michael et Gavriel, les anges de service, prennent Moché par les bras et le conduisent à travers les airs jusqu'au sommet de la montagne, à l'intérieur du arafél, ce brouillard très dense qui entoure la présence divine et où les anges eux-même n'ont pas accès (Pirké déRabbi Eliézer 41).

D. va augmenter l'intensité de la voix de Moché.
Après chaque commandement, D. fait entendre une puissante sonnerie de Shofar afin de convaincre le peuple que c'est en Son nom que Moché leur parle, et non en son nom propre.

Après être redescendu du mont Sinaï, pour "répéter" les 10 Commandements que D. lui a transmis, Moché remonte une fois de plus, pour demeurer pendant 40 jours, au terme desquels il redescendra avec les Tables de la Loi.

Le grand jour de Shavouot

+ Le grand jour de Shavouot :

-> Depuis la création du monde, 26 générations se sont succédées jusqu'au don de la Torah, le monde ne pouvant se maintenir jusque là que grâce à la miséricorde de D.
En effet, le Néfech ha'Haïm dit que si l'espace d'une seconde, la Torah n'était pas étudiée, alors le monde ne pourrait continuer à exister.

D'après certaines opinions, la Torah a été créée 2 000 ans avant la création du monde.

-> Le Tiférét Israël note que le don de la Torah, aboutissement spirituel de ce monde, nous a été donné pendant un Shabbath, jour où le monde atteint son achèvement matériel.

-> Selon nos Sages, de même que celui qui s'approche trop près du feu risque de se brûler et que celui qui s'en éloigne trop aura froid, on doit s'approcher suffisamment de la Torah pour se réchauffer à sa flamme mais ne pas sonder sa profondeur au-delà des capacités qu'on possède, de peur d'y brûler.

-> Le peuple d'Israël, la plus humble des nations, reçoit la Torah des mains de Moché, le plus humble des hommes, sur la plus humble des montagnes, le mont Sinaï.

Le Rabbi de Kotzk explique que la Torah n'a pas été donnée dans une vallée basse (totalement plate à l'inverse d'une montagne, même petite), car il n'y a pas de grand mérite, pour une vallée, à se sentir humble en comparaison des montagnes, qui sont beaucoup plus élevées qu'elle.
Un bel exemple est Moché qui d'un côté est l'être humain ayant atteint le plus haut niveau de toute l'histoire de l'univers, mais par ailleurs, il est également celui qui en est le plus humble.

La montagne représente également la petite partie d'orgueil parfois nécessaire pour répondre au yétser ara (ex : je suis quelqu'un de grand : un juif, descendant d'Avraham, Its'hak et Yaakov, je ne peux pas me permettre de faire un acte aussi mauvais, contraire à Hachem!!).

-> Selon le Aboudraham, à Roch Hachana, lorsque nous entendons le son du Shofar, nous devons avoir en mémoire les sons du Shofar entendus au Sinaï.

<----------------->

+ Shavouot : le jour de notre mariage

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée."
[Kédouchat Lévi]

-> Lors du don de la Torah, les nuages représentaient la 'houpa, et les Tables de la loi : la kétouba.
[rav Ephraïm al haTorah]

Selon le Radal (commentaire au Pirké déRabbi Eliézer 41), toutes les coutumes observées pour la cérémonie de mariage ont leur origine au don de la Torah.

Rabbi Baroukh Cohen dit que le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieux" symbolise la déclaration de D. à la communauté d'Israël : 'Je t'ai épousé et tu n'auras donc pas d'autres époux' (mékoudéchét).

<----------------->

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, le mont Sinaï symbolisait le Temple.
Le dessus de la montagne couvert d'épais nuages était la partie la plus sacrée et représentait le Kodéch haKodachim (le saint des Saints). Le reste de la partie couverte par les nuages ressemblait au Heikhal.
Le sommet du Sinaï, d'un degré de sainteté moins grand, représentait la Azara (la cour du Temple), et le bas de la montagne évoquait les portes du Parvis.
Comme le Cohen gadol, Moché était autorisé à pénétrer dans la partie couverte de l'épais brouillard.

Selon le Pirké déRabbi Eliézer, les femmes étaient complètement séparées des hommes.
La guémara (Soucca 51b, 52a) rappelle qu'à l'occasion des fêtes de Souccot, les hommes et les femmes étaient séparés dans le Temple.

<----------------->

-> C'est seulement lorsque D. a vu l'amour du peuple juif et son profond désir de s'unir à Lui, qu'Il a commencé à leur donné la Torah.
[Pessikta Rabba 21]

<-------------------->

-> Avant le don de la Torah, et après plusieurs jours de préparation, le peuple juif est allé dormir afin d'être frais et bien disposé.
Lorsque le jour se lève, le peuple dort à poings fermés.
Selon Rabbénou Bé'hayé, D. va alors ralentir la course du soleil afin que cette journée dure 72 heures, 3 fois plus qu'une journée normale.

-> Le grand moment arrivant, la terre se met à trembler, le Shofar sonne, les tonnerres et les éclairs sont de toutes parts, ...

On peut aussi citer l'immense colonne de feu qui a jailli au pied de la montagne, se dressant jusqu'aux cieux.
Le Panim Yafot dit qu'elle était si brillante qu'il était impossible de savoir si c'était son feu qui illuminait la nuit ou bien si c'était le jour qui s'était levé.
Une nuée rafraîchissante surnaturelle permettait au peuple de s'approcher malgré les flammes.
Le Zohar (Yitro 84) dit que la senteur de la fumée provenait des parfums et aromates du Gan Eden.

Moché parcourt tout le campement en s'écriant :
"Mes frères, il n'y a rien à craindre! Allez tous au Sinaï, sans exception! Immédiatement! Notre Fiancé attend Sa fiancée. Notre Maître attend Ses disciples. Ne perdez pas de temps! Venez tout de suite!"
[Zohar - Chémot]

-> Les cieux et la terre se rapprochent l'un de l'autre, puis s'étreignent, et c'est dans cette étreinte que la présence divine fait sa demeure. [Mekhilta Chémot 19,20]
C'est un peu comme si les cieux se désolaient de ce que la Torah quitte les sphères célestes pour les sphères terrestres, et comme si la terre manifestait son plaisir de l'accueillir en son sein.
Les 7 cieux s'ouvrent pour révéler la gloire de la présence divine dans toute sa majesté. [Pessikta Rabba 20]

Selon le midrach Tan'houma (Vayichla'h), les juifs contemplent alors les 22 000 chariots d'anges de feu se tenant d'un côté de la présence divine, qui vont placer des couronnes sur la tête des lévi'im lors du don de la Torah.
Les anges chantent des hymnes de louanges à D.

Certains ajoutent que 60 myriades d'anges (soit 603 550 anges!), se tenaient d'un autre côté, correspondant au nombre d'enfants d'Israël présents.
A l'image des juifs au Temple, malgré l'espace restreint, il ne manquait de place pour personne (anges compris!).

-> Personne n'a pu être empêché d'être témoin de la révélation au Sinaï.
Tous les enfants d'Israël seront en parfaite santé et en pleine possession de leurs moyens, parfaitement aptes à voir, entendre et comprendre ce qui s'y passera.
[la Mekhilta]

De plus, ils seront lavés de toutes fautes et deviennent alors aussi purs que les anges.
Lorsque le serpent a convaincu 'Hava de manger de l'arbre de la Connaissance et qu'elle l'a écouté, il a fait pénétrer en elle une impureté, qu'elle a ensuite communiquée à toute l'humanité, de génération en génération.
A présent, ils sont débarrassés de cette impureté, revenant à un niveau d'avant cette faute.
Malheureusement, cette impureté reviendra suite à la faute du veau d'or.

[Le Hadar Zékénim dit qu'après la faute d'Adam, D. s'est éloigné de ce monde d'une distance de 7 firmaments, et en acceptant unanimement la Torah, le peuple d'Israël a mérité Son retour au plus proche (et ce jusqu'au veau d'or). ]

<-------------------->

-> Tandis que le peuple s'assemble autour du Sinaï, la montagne, soudain, se déracine et s'élève dans les airs pour aller se placer au-dessus de la foule qui la voit à présent comme un disque de verre étincelant suspendu au-dessus de leur tête (guémara Nédarim 20a).
Après avoir acceptés la Torah (sous cette contrainte), ils doivent donner une caution/garantie à Hachem, qui n'acceptera que lorsqu'ils Lui diront : "Nos enfants seront nos garants." (Midrach Rabba 1:3,1).

Au temps de Mordé'haï et Esther, les juifs vont, accepter de se soumettre de plein gré (sans contrainte) et de façon pleinement intériorisée, à la Torah Orale et Écrite.

Certains (comme le Maharal) expliquent qu'au Sinaï le peuple était parfaitement consentant et aurait pu accepter sans aucune contrainte la Torah, mais Hachem désirait cependant sceller ce contrat de "mariage" de façon durable à tout jamais.
En effet, tout comme un homme ayant fait violence à une femme a l'obligation de la garder à jamais pour épouse, D. a 'fait violence' au peuple d'Israël en le forçant à accepter la Torah afin qu'il Lui reste uni pour toujours et que le contrat établi ne puisse jamais être abrogé.

Selon le Gour Arié, l'acception de la Torah a déjà été faite par la déclaration : "Nous ferons et nous comprendrons". Ainsi, le but de cette manœuvre est de faire comprendre au peuple que sans la Torah, il est impossible de vivre.
[c'est soit la Torah, soit la mort enseveli sous la montagne!]

<-------------------->

-> Hachem demande à Moché de prévenir les enfants d'Israël de ne pas dépasser une limite tout autour du Sinaï (Chémot 19,21), et ce malgré l'empressement et le zèle de l'événement.
Comme le rapporte Rachi, D. transmet le message que même si une seule personne venait à mourir, Il verrait en cela une tragédie aussi grande que si plusieurs étaient tombés car chacun des juifs est précieux à Ses yeux.
[La Mékhilta conclut ces paroles de D. à Moché : "Chaque juif est aussi important pour Moi que la Création toute entière".]

Les Tossefot prennent les 3 derniers mots de ce verset et le suivant : "vénéfal miménou rav végam", et font remarquer que les lettres finales forment le mot : "maboul", ce qui sous-entend que si une seule personne tombait, cela serait comme si tous les juifs avaient été effacés par le Déluge.

=> Quelle leçon pour notre vie : nous avons chacun individuellement une valeur immense aux yeux de Hachem.

On ne peut pas se dire que ce n'est pas grave de dépasser les limites fixées par D., parce qu'après tout qui sommes nous et plein d'autres personnes font de même.
Car, même s'il y a des millions de juifs, Hachem s'attriste de notre comportement à chaque fois que nous ne sommes pas à la hauteur (encore plus qu'un papa avec Son fils unique!).

Le Séfer 'Hassidim affirme que si une seule personne du peuple juif n'aurait pas accepté toute la Torah du fond du cœur, alors Hachem ne l'aurait pas donné.

Nous ferons et nous comprendrons

+ Nous ferons et nous comprendrons :

-> Avant de conclure l'alliance avec Israël, D. va proposer la Torah aux autres peuples de la terre, afin d'écarter toute protestation de leur part lorsqu'ils se plaindront qu'on ne leur a pas laissé le choix de la refuser ou de l'accepter.
[Rachi - Dévarim 2,26]

-> Selon la Mékhilta (Yitro), Hachem dira aux nations :
"Comment vouliez-vous que Je vous confie les 613 mitsvot alors que vous ne vous êtes pas montrées prêtes à observer les 7 mitsvot noa'hqiues qui s'appliquent à tous les êtres humains?"

-> Selon le Zohar, à peine les nations du monde ont-elles respiré une bouffée de Torah, qu'elles ont dit :
"Le peuple d'Israël n'a qu'à recevoir la Torah, elle n'est pas pour nous!
Toutes ses interdictions sont une source de déboires qui les mènera rapidement à leur perte ; nous nous emparerons alors des trésors qu'ils laisseront après eux".

-> La guémara (Avoda Zara 3a) enseigne qu'un jour viendra où :
"Les ennemis jurés des juifs s'avanceront tous et témoigneront de la force d'âme et de la loyauté du peuple d'Israël. Ils témoigneront qu'en dépit de toutes les difficulté qu'ils ont endurées, les juifs ont fidèlement observé la Torah".

<--------------->

-> En contraste total avec l'insolence des autres peuples, les juifs se préparent à recevoir la Torah.
Un vendredi matin, veille du jour du don de la Torah, tout le peuple qui compte 3 000 000 d'hommes, de femmes et d'enfants, se rassemble et déclare d'une seule voix : "Naassé véNichma" (Nous ferons et nous comprendrons).

-> Selon le Malbim (Chémot 24,7), cela implique :
Nous ferons tout ce que D. nous dit de faire même si nous n'en comprenons pas la logique, et nous écouterons attentivement afin de comprendre l'essence des commandements et de les accomplir convenablement, comme un esclave sert son maître.

-> Le Kéli 'Hemda (Béchala'h) enseigne que, de même que les non-juifs devaient, pour accepter la Torah, aller à l'encontre de leur tendance au meurtre, à l'immoralité, et au vol, de même, le peuple juif devait s'opposer à ses inclinations naturelles et s'abstenir de s'approcher de la montagne, malgré leur amour pour D. et la Torah.

Les nations ont refusé toute limitation, et Israël les a toutes acceptées, au point qu'une condition préalable au don de la Torah, était l'interdiction de s'approcher de la montagne!!

-> "Nous ferons et nous écouterons" : Comment faire une action si on n’a pas écouté au préalable ce qu’il faut faire?
Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk donne la réponse suivante :
En général, les savants connaissent la sagesse de par leur réflexion, entraînant qu'au final chacun ne peut atteindre qu’une compréhension limitée à son niveau et ses capacités intellectuelles.
Cependant, Hachem a accordé aux juifs un moyen d’atteindre une compréhension des choses qui dépasse même leurs facultés intellectuelles. Ce secret, c’est la pratique des mitsvot.

Quand on accomplit une mitsva, on reçoit du Ciel un éclairage spirituel qui permet à l’homme d’atteindre des dimensions de compréhension qui dépassent ses capacités habituelles.
=> "Nous ferons et nous écouterons" = quand on agit, par le fait même de l’action et de l’accomplissement des mitsvot, on arrive à une écoute des choses et une compréhension encore plus grande que celle qu’on avait avant d’avoir fait.
=> Le secret du peuple Juif, c’est l’action.

<--->

-> Dans la paracha Béchala’h, pendant l’attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c’était l’inverse.
Selon rabbi Akiva Tatz, une des explications est que lorsque les mains (naaché, l’action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (le yétser ara qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte.

Le Ohr Guédaliyahou enseigne que nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n’a pas donné au préalable son accord.

<--------------------->

+ Quelques conséquences de la déclaration : "Naassé véNichma" :

-> Elle a causé une grande agitation dans le Ciel, et "une senteur s'est élevée jusqu'aux sphères supérieures pour s'offrir à D."
[midrach Chir hachirim rabba 1,12]

-> Soudain, une voix céleste retentit : "Qui a révélé à Mes enfants ce secret connu uniquement des anges de services?" [guémara Shabbath 88a]

Rachi commente ce passage en disant que les juifs se sont avérés d'exceptionnels serviteurs de D., semblables aux anges de service, déclarant à leur Maître : "Vos désirs sont des ordres".

Ils se sont même élevés plus haut que les anges qui, d'essence purement spirituelle, n'ont pas de mauvais penchant.

-> Au même moment, tandis que la voix céleste fait la louange d'Israël, 600 000 anges de service descendent sur le mont Sinaï, chacun tenant 2 couronnes, qui sont chacune formées par l'éclat de la présence divine.
Les anges les déposent sur la tête de chacun des membres du peuple juif, l'une venant les récompenser d'avoir dit : "nous ferons" et l'autre d'avoir dit : "nous écouterons".

Le Maharcha dit qu'une était pour les commandements positifs et l'autre pour les commandements négatifs qu'ils ont accepté de respecter.
La couronne placé sur le côté droit représente également la prêtrise, et celle du côté gauche : la royauté.

-> Le midrach Tan'houma (Tétsavé) dit qu'un 2e groupe de 600 000 anges de service est descendu du ciel pour revêtir les enfants d'Israël d'une armure spirituelle destinée à les protéger contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort.

Les anges ont effleuré également le visage des enfants d'Israël pour le faire resplendir d'un éclat sublime.

Lorsque peuple commettra la faute du veau d'or, 1 200 000 descendront leur reprendre les couronnes et les armures, qu'ils ne mériteront, hélas, plus.
Mais, ces présents seront rendus lorsque le macchia'h viendra.
[guémara Shabbath 88a ; Pessikta déRav Kahana]

Les Tossefot font remarquer que les anges ont pu mettre 2 couronnes sur la tête des juifs, mais ils n'ont pu en retirer qu'une seule à la fois.
Cela nous apprend que, b"h, les anges de destruction ont moins de force que les anges de service.

-> Dès que le peuple a déclaré : "Nous ferons et nous comprendrons", D. lui a accordé 3 récompenses : le pays d'Israël, le machia'h et le monde futur.
[Rokéa'h - Chémot 24,7]

-> Hachem lui accorde aussi officiellement le titre de : "Mon peuple premier-né", confirmant ainsi le droit d'aînesse de Yaakov.
Les enfants d'Israël deviennent ainsi le peuple bien aimé de D. et l'aînée des nations du monde.
[guémara Shabbath 89b]

-> Suite à cette déclaration, Israël a mérité l'assurance que la paix régnerait parmi eux.
[midrach Bamidbar rabba 14,10]

-> En récompense immédiate, D. guérit tout le peuple de toutes les maladies et de tous les handicaps et infirmités.
Les aveugles deviennent clairvoyants, les sourds entendent et les boiteux marchent normalement.
Les handicapés mentaux se trouvent soudain en pleine possession de toutes leurs facultés.
[midrach Vayikra rabba 18,4]

Selon le Komèts haMin'ha, le peuple juif qui s'est purifié et élevé au plan spirituel en s'engageant inconditionnellement à respecter la Torah, vient de mériter, à l'instant même, la perfection physique.

-> Hachem retire à l'ange de la mort toute autorité sur Son peuple et lui dit : "Ce sont Mes enfants. Ne leur fais aucun mal!" [midrach Vayikra rabba 18,3]

D. lui dit également : "Tu as toujours le même pouvoir sur les nations du monde.
Seul le peuple d'Israël est soustrait à ta juridiction [...] Je les ai fait pénétrer à l'intérieur du rayonnement de Ma présence, dans lequel tu n'es pas autorisé à l'introduire. Tu auras suffisamment à faire avec les autres nations."

Malheureusement ce fait ne durera pas longtemps, dès que la faute du veau d'or sera commise, D. leur retirera le rayonnement qui les protège, et l'ange de la mort se remettra à l'ouvrage.

-> C'est ce même jour (veille du don de la Torah), grâce à leur mérite acquis, que chacun va pouvoir percevoir selon son niveau la présence divine.

"Moché monta ainsi que Aharon, Nadav et Avihou, et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël et sous Ses pieds, il y avait quelque chose de semblables à une brique de saphir, et pure comme la substance du Ciel" (Michpatim 24,9-10)

-> Rachi commente : Elle (la brique) était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques. Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie.

-> Ils vont également tous voir un aperçu du Ciel et du Trône de Gloire, avec sous ce Trône, quelque chose de semblable à une brique de spahir.
Elle symbolise la pitié de Hachem pour les souffrances de Ses enfants forcés de fabriquer des briques sous le fouet des égyptiens. En effet, lorsque l'asservissement avait atteint son paroxysme, les égyptiens arrachaient des enfants juifs à leur mère et les utilisaient comme brique, afin d'arriver aux quotas irréalisables qu'ils avaient imposé. Ils couvraient ainsi l'enfant de chaux et de ciment, dans l'indifférence totale des cris déchirants de la mère et de l'enfant.

L'ange Michaël était descendu prendre une brique, symbole de la souffrance du peuple d'Israël et l'avait déposée sous le Trône de Gloire.
['Hizkouni ; Hadar Zékénim - Chémot 24,10]

-> D'après le Zohar, la brique est restée sous le Trône de Gloire jusqu'à la destruction du Temple, moment où D. l'a jetée en symbole de la "colère" et de l'absence de compassion qu'Il entretenait vis-à-vis de Ses enfants.

-> D'après la guémara (Yérouchalmi Soucca 4,3), la brique est restée jusqu'à ce que Son peuple soit délivré.
Cela témoigne bien de la notion que lorsque nous souffrons, D. souffre aussi en parallèle (un papa ne peut pas être bien si Son fils ne va pas bien!).

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que cette pierre avait aussi une signification spéciale pour les Anciens du peuple.
En Egypte, ils étaient contremaître sur leurs frères, et ils ont préféré se taire plutôt que que de dénoncer ceux qui n'avaient pas achevé leur quota de briques, quitte à recevoir les coups à leur place.
Leur compassion pour leurs frères leur a fait mériter d'être élevés, de faire faire partie des gardiens de la loi, au sein du peuple juif et d'avoir une vision moins confuse de la présence divine.

-> "Aux yeux d'Hachem, chaque brique faite de boue et d'argile était précieuse comme du saphir.
Le travail très difficile a transformé les juifs en une nation méritante de recevoir la Torah, capable d'atteindre des sommets de proximité avec Hachem.
Dans notre vie individuelle, quelques soient nos souffrances, nous pouvons révéler notre grandeur en prenant des "briques de boue" et en les transformant en pierres précieuses d'une rare beauté [aux yeux d'Hachem]."
[Rabbi 'Haïm Israël Belsky - Enei Israël]

<--->

-> Le rav Yérouh'am Lébovitz (Daat Torah) enseigne que pour "porter" réellement la douleur de son prochain, cela suppose que l'on s'imprègne de sa situation de manière sensible, en la matérialisant sous nos yeux, car il n'y a de souffrance partagée que celle qu'on éprouve physiquement.
Au sujet de Moché, Rachi écrit : "Il fut témoin de leurs souffrances = il concentra sur eux son regard et ses pensées pour ressentir leurs souffrances". Le midrach (Chémot rabba chap.1) ajoute qu'après avoir été témoin des souffrances de ses frères : "il courbait l'échine et aidait chacun d'eux".
=> S'il agit ainsi, ce n'était pas pour leur prêter main-forte, mais pour ressentir leur servitude de manière concrète et sensible.

De même que pour partager la douleur d'autrui, une implication active s'impose, de même doit-on s'associer physiquement aux réjouissance de notre prochain.

=> On voit cela dans la brique :
- association aux souffrances : "Elle était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de Lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques" ;
- association à leur joie : "Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie".

[lorsque l'on rencontre quelqu'un qui a pu subir d'importantes souffrances même longtemps après (comme les rescapés de la Shoa), nous devons garder clairement en face de nous ce rappel, et agir avec tout le respect et la considération que cela implique.]

<---------------->

"Moché monta avec Aharon, Nadav Avihou et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël ... [Hachem] n'envoya pas la main contre les dirigeant d'Israël. Ils eurent une vision de D. et mangèrent et burent"(Michpatim 24,11)

-> Selon le Targoum : ils perçurent une vision de l'éclat Divin et se réjouirent que leurs sacrifices eussent été agréés par Hachem.
Cette joie était aussi satisfaisante que de la nourriture et de la boisson.

-> A ce moment-là, ils éprouvèrent un grand plaisir à atteindre le niveau de la prophétie et à découvrir cette vision. Il en furent satisfaits et réconfortés comme s'ils avaient mangé.
Le contentement physique ne dure que l'instant où le palais goûte l'aliment, alors que la nourriture du monde futur consiste en la vision du Divin, un goût éternel.
[le Sifté Cohen]

-> Comment imaginer que les anciens mangèrent et burent en percevant la Présence Divine?
En fait, ces anciens n'étaient pas arrivés au niveau de Moché de "se nourrir" de la Présence Divine au point de ne plus avoir besoin de manger. Eux, bien qu'ils perçurent la Présence Divine, malgré tout, ils avaient quand même besoin de manger et boire.
[Yad David]

<---------------->

-> Rabbi Méïr de Lublin enseigne que : "Notre maître Moché était bègue. Pourquoi?
Afin que les gens ne puissent pas prétendre que c'est parce qu'ils furent séduits par ses discours que les juifs s'exclamèrent : 'Nous ferons et nous entendrons'."

Les 10 Commandements

+ Les 10 Commandements :

-> Ils recèlent des allusions à la Torah toute entière.
Les 620 lettres qui les composent font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 jours de la Création.
D'après certains commentateurs, elles font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 lois noa'hiques incombant à toute l'humanité.

Ces 620 lettres font également allusion aux 248 membres plus les 365 nerfs du corps.
Selon le midrach (haHéfets), les 248 mitsvot positives sont symbolisées par les 248 lettres des 3 commandements positifs : Ano'hi ; za'hor et kabéd.

Selon Rabbénou B'hayé, les 10 Commandements correspondent aux 10 organes principaux du corps : le cœur, le cerveau, la bouche, les yeux, les oreilles, les mains, les pieds, le foie, les reins et la mila.

Le mot "kéter" (couronne - כתר) a une valeur numérique de 620.
Si l'on respect la Torah, elle forme une couronne, sinon, elle se transforme en "karét" (כרת), retranché du monde.

Le Léka'h Tov (Vaét'hanan) dit que les 10 Commandements correspondent aux 10 paroles par lesquelles D. a créé le monde, ainsi qu'aux 10 plaies d'Egypte.

<--->

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit que les 10 commandements contiennent 620 lettres qui correspondent aux 613 commandements de la Torah ainsi qu'à 7 commandements des Sages ce qui fait en tout 620.

Le 'Hatam Sofer ajoute que les 7 dernières lettres des 10 commandements "acher léréékha" (אשר לרעך) correspondent aux 7 commandements des Sages.
Nous en trouvons une allusion à travers les 7 dernières lettres [des 10 commandements] qui sont les acronymes :
- le א = avélout = le deuil = correspond aux 7 jours de deuil ;
- le ש = sim'ha = la joie = correspond à la joie des nouveaux mariés durant les 7 jours de fête ;
- le ר = ré'hitsa = l'ablution des mains = représente la mitsva de nétilat yadaïm ;
- le ל = lé'hem = le pain = la consommation d'un pain cuit par un non-juif est prohibée par les Sages ;
- le ר = rachouyot (רשויות) = les domaines = représente toutes les lois concernant le érouv ;
- le ע = Amalek = il s'agit de la lecture de la méguilat Esther qui fut instituée par les Sages en souvenir de la disparition d'Haman et de ses conseillers, descendants d'Amalek, qui furent tués le 13 du mois d'Adar ;
- le ך = Cohanim = représente le miracle de 'Hanoucca qui fut institué par les Cohanim.

<------------------->

+ 1er Commandement : Je suis Hachem

-> Au départ, nos Sages ont pensé instituer la récitation des 10 Commandements tous les jours, de la même façon que nous récitons quotidiennement le Shéma.
Ils ne l'ont pas fait de crainte que les hérétiques ne soutiennent que cette seule lecture suffit, et ne rejettent alors toute la Torah.

-> La Torah commence par la lettre bét (ב), représentant le chiffre 2, en symbole aux 2 premiers commandements qui proclament la souveraineté et la Toute Puissance de D. sur tout l'univers [Tikouné Zohar 32 - 76a].

La lettre bét (ב) par laquelle débute la Torah vient mettre en relief que, de la même façon que rien ne la précède excepté le aléph (א), rien n'a précédé la Création, excepté l'Unique, Hachem.
[michna Rabbi Eliézer sur Yitro]

--> Les 10 Commandements commencent par le mot : Ano'hi (Je - אנכי), dont les lettres renvoient :
-> pour le א : le chiffre 1 représente l'Unité de D. ;
-> pour נכ : soit 50 (noun) + 20 (kaf), faisant un total de : 70, en allusion aux 70 nations de la terre que D. domine ;
-> pour le י : il représente les 10 Commandements.

Selon la guémara (Shabbath 105a), le mot : Ano'hi, est aussi un acronyme de l'affirmation araméenne : "Ana nafchi katavit yaavit" (Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah]).
=> Tâchons de regarder la Torah comme elle l'est réellement : l'âme de D.!!
L'étudier et la vivre, c'est faire un avec l'âme de D. (concept totalement infini, au-delà de notre compréhension), c'est à chaque fois Lui être plus lié et plus proche.
Son origine prestigieuse et sa véracité totale ne peuvent pas être remise en question (puisque qu'étant l'âme de D.).

-> En proclamant : "Je suis votre D.", aux enfants d'Israël, Hachem leur disait que même si un seul juif Le rejetait, c'est comme si toute la nation Le rejetait.
[midrach haGadol]

<------------------->

+ 2e Commandement : Tu n'auras pas d'autres dieux

-> La Mekhilta rapporte que le général romain Aggripas demanda à Rabban Gamliel : "Pourquoi D., toujours plein de miséricorde, affirme-t-il être jaloux des idoles et promet-Il de détruire sans pitié ceux qui les servent? Comment peut-Il être jaloux d'idoles de pierre et de métal, de gravats insignifiants qui ne représentent pour Lui aucune menace et ne peuvent Lui faire concurrence?"

Rabban Gamliel répond que cela ressemble à une femme qui apprend que son mari a pris une autre épouse qui a moins de qualités qu'elle, attristée de voir son mari perdre son temps avec une femme tout à fait quelconque.

=> Rabban Gamliel de conclure : "D. est en colère contre les idolâtres, car au lieu de Lui consacrer leur temps, ils se perdent à servir de vulgaires morceaux de bois et de pierre".

-> Il est intéressant de noter que D. punit ceux qui ont pratiqué l’idolâtrie pendant 4 générations, tandis que la récompense pour le respect de ce 2e Commandements (Tu n'auras pas d'autres dieux) s'étend sur 2 000 générations, soit 500 fois plus longtemps!!

-> Le Yalkout Réouvéni dit au nom du Zohar que lorsqu'un homme n'éduque pas son fils, c'est comme s'il fabriquait une idole. L'enfant finira par devenir un fils rebelle.

-> La guémara (Sanhédrin 102a) rapporte que Rav Achi a demandé au roi Ménaché : "Tu es un grand érudit! Comment as-tu pu adorer des idoles?"
Le roi Ménaché lui a répondu : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d'idoles".

A plus forte raison, nous-même si l'on avait vécu à cette époque ...

-> La guémara (Yoma 69b) rapporte que les Sages de la grande Assemblée ont prié pour l'élimination de la force de l’idolâtrie, qui était très puissante à l'époque.
Après 3 jours et 3 nuits, un jeune lion fougueux sortit du Saint des Saints.
Le prophète Zé'haria a alors dit : "C'est le yétser ara de l’idolâtrie".
Suivant les instructions du prophète, nos Sages l'ont mis dans un pot de plomb et l'ont scellé avec du plomb, ce qui limita énormément la passion pour ce type de yétser ara.

Bien que nous n'avons plus conscience de ce que représente ce yétser ara, nous devons faire attention à l’idolâtrie moderne, qui fait que l'on donne davantage d'importance à quelque chose d'autre plutôt qu'à Hachem (comme le culte de l'argent).

<------------------->

+ 3e Commandement : Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain

-> Selon le Tiféret Israël, il est plus grave d'enfreindre ce commandement que le précédant (avoir d'autres dieux), car en adorant les idoles, on se détourne de D. et on cherche d'autres voies d'accès à la divinité, mais en proférant un serment futile au nom de D., on continue à voir en Lui le Maître du monde tout en Le déshonorant et en Le rabaissant.

-> Prononcer le nom de D. inutilement amoindrit notre crainte et notre respect envers D.

-> La guémara (Shavouot 39a) enseigne que la terre a tremblé en entendant Moché transmettre ce commandement et dire : "Car D. ne laissera pas impuni celui qui invoque Son Nom en vain".

Le Zohar (Yitro 91b) rapporte que si la terre a tremblé, c'est parce qu'elle s'est sentie en danger.
En effet, le ventre de la terre contient d'immenses réservoirs capables d'inonder le monde entier.
Ils sont scellés par une pierre sur laquelle est gravé le Nom de D.
Lorsqu'un homme prononce ce Nom en vain, ces lettres se détachent peu à peu, et le sceau se desserre, menaçant de céder sous la pression des eaux souterraines.
Dans Sa miséricordes, Hachem envoie un ange graver à nouveau le Nom sur la pierre et empêcher les eaux de s'échapper.
On comprend ainsi facilement que la terre ait tremblé.

-> Comme punition pour la transgression de ce commandement, le pécheur peut soit : perdre sa part au monde futur (Eliyahou rabba 26), perdre ses enfants et sa famille toute entière (guémara Shavouot 39a), être attaqué par des bêtes sauvages ou des envahisseurs, perdre son bétail ou sa fortune (guémara Shabbath 33a).

Le roi Yanaï qui avait souvent prononcé le nom de D. en vain, bien que ce fût pour attester de choses vraies, vit détruire 2 000 villes et villages lui appartenant (midach tan'houma Vayikra 7).

La guémara (Guittin 35a) raconte l'histoire d'un homme qui avait confié la garde d'une pièce d'or à une veuve.
Après l'avoir mise dans la poche de son tablier, la femme se mit à pétrir du pain, et la pièce tomba dans la pâte.
Un peu plus tard, un mendiant se présenta à la porte et, la veuve, ignorant que la pièce d'or se trouvait dans l'une de ses miches, lui donna un morceau du pain fraîchement cuit.
Lorsque le propriétaire de la pièce vint la réclamer, la femme, qui avait complètement oublié son existence, n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouver, mais elle était certaine de ne l'avoir pas utilisée pour son propre compte.
Elle lui répondit ainsi : "Je ne la trouve pas pour l'instant, mais sachez que je ne l'ai pas volée. Que la mort emporte mon fils si j'ai utilisé cette pièce!"

Or, quelque temps plus tard, son fils mourut car elle avait utilisée la pièce, à son insu, et avait alors invoqué en vain le Nom de D. (Rachi et commentaires sur cette guémara).

<--->

-> "Tu ne prendras pas le Nom de Hachem ton Dieu en vain, car Hachem ne pardonnera pas à celui qui aura pris son Nom en vain"

=> Pourquoi cette faute est-elle si grave que s’en repentir ne sert à rien?

Rabbi Meïr de Prémichlan enseigne :
Si par exemple quelqu’un mange un aliment interdit, et qu’il est écrit dans le livre d’en haut qu’il a mangé un aliment interdit, quand il se repent, toute cette phrase est effacée du livre et on ne voit plus rien.
Mais quand il est écrit dans le livre qu’il a juré en vain par le Nom de Hachem, le Nom de Hachem est écrit
dans le livre, et par conséquent même s’il se repent, il est impossible d’effacer la phrase, car il est interdit d’effacer le Nom de Dieu.
Il reste donc des traces de la faute.
C’est ce que veut dire le verset "Hachem ne pardonnera pas".

<--->

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique le 3e commandement : "Tu n'invoqueras pas le nom d'Hachem ton D. à l'appui d'un mensonge" = "Cela signifie qu'il ne faut pas chercher à se montrer aux autres plus pieux qu'on l'est en vérité".

<------------------->

+ 4e Commandement : Souviens-toi du jour du Shabbat

-> "La sainteté du Shabbath est si grande que, de la même façon qu'un roi s'installe sur son trône, la présence divine réside sur celui qui respecte le Shabbath"
[Yalkout Réouvéni]

-> Par respect pour la sainteté du Shabbath, les châtiments imposés aux âmes, dans l'autre monde, sont suspendus ce jour-là et, à peine le Shabbath commence, tous ceux qui se trouvent en enfer sont relâchés et n'y reviennent qu'après la fin du Shabbath (midrach Asséret haAdibrot).

Un grand rabbin (le 'Hafets 'Haïm?) donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Le rabbin a dit : qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?
La règle est que l'on remet souffrir en enfer les personnes, que lorsque le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath.
Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?

-> Bien que D. nous a interdit de faire des images et autres représentations permettant de le représenter, Il nous a donné une façon symbolique de le faire : en vivant le Shabbath, nous gardons Sa présence en mémoire.
=> En pensant au Shabbath toute la semaine et en nous y préparant, nous gardons à l'esprit l'image de D., si l'on peut s'exprimer ainsi, et Son rôle en tant que Créateur du monde.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> L'étude des lois de Shabbath est si importante qu'elle est comparable à l'étude de toute la Torah.
[guémara 'Houlin 5a, Zohar 88]

-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Chémot 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

-> Pour d'autres réflexions sur le Shabbath : https://todahm.com/category/fetes-2/shabbath

<------------------->

+ 5e Commandement : Honore ton père et ta mère

-> En honorant ses parents qui l'ont mis au monde, l'ont entretenu et élevé, l'homme apprend à éprouver de la reconnaissance à l'égard de D. pour Ses multiples bienfaits.
[Ramban]

-> 3 partenaires participent à la formation d'un être humain : un père, sa mère et Hachem.
Le père fournit les os, les nerfs, le cerveau, les ongles et le blanc des yeux de l'enfant.
La mère lui fournit la peau, la chair, le sang, les cheveux et la pupille de l’œil.
Quant à Hachem, Il lui fournit l'esprit, l'âme, la vue, l'ouïe, le toucher, la parole, la marche, l'intuition, la compréhension et la raison.
[Zohar 93a]

-> D. désire que ces 3 partenaires soient honorés.
Cependant, si un parent dit à son fils de commettre une faute, il doit ignorer cet ordre, et obéir à Hachem.

-> La récompense promise est la longévité (Mékhilta), d'éviter de commettre la moindre faute, et en particulier la profanation du Shabbath, ainsi que l'honneur et la richesse dans ce monde et une part plus importante dans le monde futur (Eliyahou rabba 26).

-> La longévité est la conséquence naturelle de la mitsva de respect ses parents.
Hachem n'a pas besoin d'y interférer, les jours [de sa vie] s'allongeant d'eux-mêmes.
[le Or ha'Haïm]

-> Rachel voulait anéantir tout objet d’idolâtrie de la maison de son père, en volant ses idoles (térafim).
Le Zohar (1,8) rapporte qu'elle a, quand même, été puni pour avoir porté atteinte à son père (même si l'intention est bonne), en mourant durant sa grossesse, sans pouvoir profiter d'un moment avec son bébé Binyamin.

[Certes, au regard de sa grandeur, D. l'a jugé très sévèrement, mais cela nous apprend à quel point il faut être vigilant à l'honneur et au respect de nos parents]

-> La guémara (Kiddouchin 31a) nous rapporte l'épisode du remplacement d'une des pierres du pectoral du Cohen Gadol, appelée le "Yachfé", et qui lui empêchait de réaliser son service sacrificiel dans le Temple.
Nos Sages sont allés voir un non-juif s'appelant : Dama Ben Nétina, qui possédait une telle pierre très précieuse.
Il était prêt à la leur céder, en échange de 60 bourses remplies de dinars d’or.

Dama alla chercher la pierre quand il vit que son père était allongé, ses jambes étendues et ses pieds posés sur le coffre dans laquelle elle se trouvait. Il retourna auprès des Sages et les informa que, pour l’instant, il ne pouvait la leur donner.
Ils pensèrent que peut-être il en voulait davantage et doublèrent la somme proposée ! Cependant, Dama s’en tint à son refus. Les Sages essayèrent d’augmenter leur offre encore et encore ! Mais il campa sur sa position. Quand ils se rendirent compte qu’il resterait inflexible, ils s’en allèrent.

Quand son père se réveilla, Dama rappela les Sages et leur dit : "Voici, je suis prêt maintenant à vous vendre la pierre".
Les Sages voulurent lui payer la dernière somme proposée. Dama leur dit : "Vais-je vous vendre l’honneur que j’ai rendu à mon père pour de l’argent ? Je n’en tirerai aucun profit !"

Quelle récompense Hachem lui réserva-t-il ?
L’année suivante naquit dans son troupeau une vache rousse et le peuple d’Israël la lui acheta pour l’équivalent de son poids en or !

Nos Sages enseignent que cela met en avant le comportement des juifs, qui n'agissent pas uniquement en suivant la logique (comme Dama et les non-juifs), mais parce que : "comme t'a ordonné Hachem, ton D." (ils sont prêts à dépenser un somme énorme pour acheter une vache rousse, l'exemple type des mitsvot ['hok] dont nous ne comprenons pas le sens).

Le Meshech Chochma demande, pourquoi est-ce qu'il s'agit particulièrement de la pierre précieuse appelée : "Yachfé", et qui est liée à la tribu de Binyamin.
La raison est que c'est le seul qui n'a pas été lié à la vente de Yossef, qui a causé à leur père Yaakov une peine infinie.
Puisqu'il a honoré son père à la perfection, il a mérité que se soit sa pierre qui soit liée à l'exemplarité du respect des parents.

-> Le Séder haDorot (10) rapporte que Rabbi Yéhochoua ben Elem va partager le même Gan Eden que le boucher de sa ville : Nanas, ce-dernier accomplissant tous les jours la mitsva de respect de ses parents âgés, de son mieux.
Rabbi Yéhochoua s'est même exclamé : "Quelle chance j'ai d'être ton voisin dans le monde à venir!"
[nous voyons ici que le fait d'honorer ses parents peut nous faire gagner une récompense équivalente à celle d'un saint Tana. La récompense est énorme!]

-> Pour d'autres réflexions sur le respect des parents : https://todahm.com/category/moussarpensee-juive/respect-des-parents

<------------------->

+ 6e Commandement : Tu ne tueras point

-> Ce commandement vient immédiatement après l'honneur des parents car il implique que quiconque néglige de soutenir ses parents est considéré comme un meurtrier.
[Eliyahou rabba 26]

Il enseigne aussi qu'il y a des limites à l'honneur des parents et qu'il est interdit de donner la mort à un homme sous prétexte de défendre l'honneur des parents.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> Le 6e commandements, en tête des commandements figurant sur la 2 Table, fait face au 1er commandement qui demande de reconnaître la puissance de Hachem.
L'homme a été créé à l'image de D.
Ainsi, quiconque fait couler le sang d'un homme est, en un certain sens, considéré comme ayant porté atteinte à l'image de D.

-> Lorsqu'une personne commet un crime, l'âme de la victime crie vers D. :
"Maître du monde, regarde ce qui est arrivé.
Tu m'as créé, Tu as veillé sur moi depuis la matrice de ma mère pour que la naissance se passe sans incident.
Dans Ta grande miséricorde, Tu m'as guidé et soutenu toute ma vie. Tu m'as édifié et maintenant, ce meurtrier est venu et a détruit Ton oeuvre.
Tu as créé le monde pour qu'il soit peuplé et celui-là le dépeuple?
Ô, mon D.! Exerce sur lui Ta vengeance!"

A ce moment, la colère de Hachem se réveille. Il condamne le meurtrier aux flammes de l'enfer, et la victime trouve l'apaisement.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> De plus, le meurtrier nie l'existence de D., car il se dissimule de ses semblables pour qu'on ne le voie pas commettre son crime.
Il ne se soucie pas du fait que D. l'observe.
Là aussi, nous voyons un lien entre le 1er et le 6e commandement.

-> L'interdiction du meurtre inclut le suicide.
Celui qui prend sa propre vie ou se met en danger sans se soucier de préserver son existence est coupable de meurtre et perd sa place au monde futur (Pessikta rabba 23).

Nos Sages emploient la notion de : "suicide personnel", dans le cas où l'on perd notre temps pour des choses futiles.
Chaque seconde qui passe est une part de notre vie que l'on ne peut plus récupérer.
Le fait de l'utiliser pour rien, le fait de tuer le temps, c'est comme tuer sa vie ...

-> Il existe de nombreuse façon de 'faire périr' une personne, comme : embarrasser ou humilier quelqu'un et le faire pâlir ou rougir (guémara Baba métsia 58b), tout ce qui peut potentiellement entraîner la mort (ex: porter de faux témoignage, répandre des calomnies, donner un mauvais conseil), ...

-> Le meurtre est si grave que la seule façon de faire justice est la mort du meurtrier.
[Pessikta Rabba 23]

-> Selon le Targoum Yonathan, Hachem a prévenu le peuple juif : le mépris de la vie humaine entraîne l'arrivée d'envahisseurs assoiffés de sang.

-> Selon la guémara (Shabbath 33), c'est à cause du sang versé que le 1er Temple a été détruit et que la présence divine a quitté le peuple juif.

<------------------->

+ 7e Commandement : Tu ne commettras pas d’adultère

-> Ce commandement vient en 2e position sur la 2e Table, et est placé en face du 2e commandement (ne pas avoir d'autres dieux).
La Mekhilta nous enseigne : Se détourner de son ou sa conjoint(e) pour en rechercher d'autres équivaut à se détourner de D. pour rechercher des dieux étrangers.

<------------------->

+ 8e Commandement : Tu ne voleras pas

-> On transgresse ce commandement même si la victime est si riche que qu'elle ne sent pas la perte subie [rav Saadia Gaon].

-> Le Kad haKéma'h précise que voler ce qui appartient à un non juif, est d'une certaine façon pire que voler un autre juif, car cela entraîne une profanation du nom de D. ('hilloul Hachem).

-> L'interdiction du vol, 3e commandement de la 2e Table, est placé en face de l'interdiction d'invoquer le nom de D. en vain, parce que le voleur sera facilement porté à prêter un faux serment pour faire croire à son innocence.

-> Celui qui vole en cachette est arrogant parce que sa dissimulation montre qu'il n'a peur que des hommes mais n'éprouve aucune crainte de D.

-> "Viens et vois comment est grande la force du vol. La génération du déluge a transgressé toutes les prescriptions qui lui avaient été faites, mais finalement, elle n’a été détruite qu’à cause du vol."
[guémara Sanhédrin 108a]

<--->

-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre [et personne n'est en mesure ]" (guémara Beitsa 16a)
-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)

Le rav de Kozheglov (Séfer Erets Tsvi) enseigne :
Dès lors, lorsque le yétser ara incite une personne à poursuivre une hichtadlout superflue au détriment de l'étude de la Torah ou de la prière ou encore en transgressant un quelconque interdit, elle devra se souvenir que la jouissance qu'elle espère en retirer lui a déjà été octroyé à Roch Hachana.
Le choix de quand et comment obtenir cette jouissance réside dans ses mains.
S'il se retient de la prendre de manière interdite, elle lui parviendra exactement dans la même mesure de manière permise.
La pensée suivante pourra l'aider à se renforcer au moment de l'épreuve : si on lui a donné la possibilité de l'obtenir en transgressant un interdit, c'est qu'il est certain qu'elle lui revient. Ainsi, ne vaut-il pas mieux s'en abstenir?
Hachem lui sera alors (si on peut dire) "redevable" de cette jouissance qu'il lui accordera avec un "supplément" en récompense de sa retenue.

Il en est de même de la subsistance d'un homme qui est fixée d'un Roch Hachana à l'autre.
Même le voleur qui a l'impression d'avoir "gagné" l'argent de son forfait doit savoir qu'en réalité il ne lui a été donné l'opportunité de pouvoir voler que parce que cette somme devait lui revenir. S'il n'avait pas été stupide, il l'aurait obtenue proprement.

<------------------->

+ 9e Commandement : Tu ne feras pas de faux témoignage

-> Cet interdit, 4e sur la 2e des Tables de la Loi, se trouve en face du commandement ordonnant d'observer le Shabbath, parce que porter un faux témoignage équivaut à nier le témoignage du jour du Shabbath selon lequel D. a créé le monde en 6 jours et S'est reposé le 7e.

[le vendredi soir, lors de la récitation du Kidouch, nous attestons de ce fait là : "ot hi léolam" (c'est un signe éternel). Comment peut-on alors faire de faux témoignages, reniant l'origine divine de toute chose, alors que nous vivons le témoignage évident du Shabbath chaque semaine? ]

-> De même qu'il est interdit de porter un faux témoignage, il est défendu de s'abstenir de porter un témoignage véridique.
Se taire lorsqu'il faudrait parler est une autre forme de mensonge qui équivaut à un faux témoignage.
[Yeffé Toar 6,1]

<------------------->

+ 10e Commandement : Tu ne convoiteras pas

-> L'interdiction de convoiter, 5e commandement de la 2e colonne sur les Tables est placée en face de l'obligation de respecter ses parents.
Selon certaines opinions, cela sous entend que celui qui convoite finira par donner naissance à un enfant qui le méprisera et honorera un homme qui n'est pas son père.

D'après d'autres opinions, les parents qui convoitent donnent un mauvais exemple, ce qui conduira leurs enfants à leur manquer de respect.

-> L'interdit de convoiter, dernier des 10 commandements représente l'opposé absolu du 1er commandement qui nous ordonne d'avoir foi en D.
En effet, celui qui croit sincèrement en D. ne convoitera jamais ce que Hachem a donné à un autre.
Le 1er commandement s'adresse au côté positif du cœur de l'homme et le 2e, à son côté négatif.
[Kad haKéma'h]

-> Selon le Rambam (Hilkhot Guézéla), l'interdiction de convoiter peut affecter toutes les lois de la Torah.
Lorsqu'on se laisse dominer par le désir, il n'y a pas de fin à ce qu'on se permet de faire et aucun des interdits de la Torah ne peut empêcher un individu de commettre une transgression pour assouvir ce dont son cœur à soif.

Le Ramban fait remarquer qu'à l'inverse, celui qui ne se laisse pas aller à la convoitise sera toujours bienveillant à l'égard de ses prochains, car les sujets habituels de désaccord seront inexistants.

[combien la vie nous est-elle plus agréable lorsque ce que possède autrui n'est pas à mes yeux, source de jalousie, mais au contraire une source de joie.
Personne ne peut rien me prendre, ni rien recevoir, sans qu'un décret divin n'en a pas décidé ainsi.
Il n'y a pas de concurrence de bonheur (comme un enfant jaloux de ce qu'a son frère/sœur), car D. n'a pas de limite dans ce qu'il peut nous donner.
Ce que je n'ai pas, c'est parce que Hachem, dans son infinie sagesse, sait que cela ne me serait pas profitable! ]

-> Pour celui qui a foi en D. et est convaincu que Hachem donne à chacun ce qui lui revient, toute chose appartenant à autrui sera exclue du domaine des possibilités et il ne les convoitera pas.
[Ibn Ezra]

-> Nous disons dans le Shéma : "Tu aimeras D. de tout ton cœur".
Pour celui qui aime Hachem de tout son cœur, il n'y a pas de place pour la convoitise en son cœur.
[haKétav véhaKabala]

-> Il est permis d'être 'jaloux' des érudits et d'envier leur vaste connaissance de la Torah car cela stimule et inspire à étudier davantage.
[Zohar ; guémara Baba Batra 21a]

-> Selon le Targoum Yonathan, de même qu'un individu aura convoité ce qui ne lui appartient pas, le gouvernement lui prendra ce qui ne lui appartient pas.

<-------------------------->

+ 5 vs. 5 :

-> Les 5 premiers commandements reflètent les principes fondamentaux de la foi selon la Torah.
Si on veille scrupuleusement à l'observance des 5 premiers commandements, on n'envisagera jamais de transgresser les 5 derniers parce qu'on sera sincèrement convaincu que le Maître de l'univers observe chacun de nos gestes.
[Tossefta Chévou'ot]

-> Le serpent du Gan Eden a enfreint les 5 derniers commandements.
Il a porté un faux témoignage en disant à 'Hava que D. leur avait interdit la consommation de tous les arbres du Jardin.
Il l'a induite en erreur, a tenté de la souiller puis a amené la mort sur toute l'humanité à tout jamais, devenant lui-même un meurtrier.
Tout cela, parce qu'il convoité 'Hava.
[Yalkout Réouvéni]

-> Celui qui convoite, non seulement n'obtiendra pas l'objet de son désir mais finira par perdre ce qu'il a déjà.
On a tout à perdre à un tel comportement.
Ainsi, lorsque le serpent a convoité 'Hava, non seulement il n'a pas réussi à satisfaire son désir mais il a perdu son statut de roi des animaux et a été privé des pieds qui le plaçaient au-dessus de tous, le laissant diminué et rampant sur la terre (guémara Sotah 9b).

-> On peut noter également que le nom de D. ne figure pas sur le côté gauche des Tables (commandement 6 à 10), car Hachem ne désirait pas que Son nom soit associé aux meurtriers, voleurs, ...
Cela aurait été comparable à placer l'effigie ou le nom du Roi dans un lieu impur, ce qui causerait un déshonneur au Roi.
['Hizkouni - Dévarim 2,12]

"Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram ... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> L'auteur du "Adéret Eliyahou" rapporte au nom du Arizal une explication sur le verset suivant : "Si Cain doit être vengé 7 fois" (ki chiv'atayim youkam (יֻקַּם) Caïn - Béréchit 4,24).
Sache que les lettres du mot יֻקַּם (youkam - vengé) forment les acronymes de : Yitro (יתרו), Kora'h (קרח) et Egyptien (מצרי).
En effet, ces 3 personnages proviennent de la racine de Cain et sont une réincarnation de son âme. Ces 3 réincarnations vont achever leur réparation par l'intermédiaire de Moché qui était la réincarnation d'Hével.

=> Comment est-il possible qu'une âme se réincarne dans trois personnes différentes durant la même génération?

-> L'âme de Cain se divisait en 3 parties : le néfech, le roua'h et la néchama, et chacune d'entre elles s'est réincarnée dans les 3 personnages cités ci-dessus.

Le néfech, qui est la partie la moins élevée de l'âme du fait de son emprise plus importante de la souillure du serpent originel, s'est réincarnée dans l'Égyptien qui était un non juif malveillant où le mal dominait le bien au niveau du néfech.
Moché en tant que réincarnation d'Hével voulut réparer le néfech de Caïn son frère et libérer le bien qui était mélangé au mal de cet Égyptien. Ainsi, il ne le tua pas par l'épée mais en prononçant le Nom divin de 42 lettres afin d'élever les étincelles de sainteté qu'il contenait.

Le roua'h de Caïn se réincarna dans Kora'h, qui était le chef de la tribu de Lévi, et il se rebella malgré tout et suscita la dispute contre Moché.

Enfin, la néchama de Cain se réincarna dans Yitro le beau-père de Moché.
C'est la raison pour laquelle Moché épousa Tsipora sa fille afin de compléter la réparation de Cain, comme cela est expliqué dans le Zohar (tikouné Zohar 69).

Ainsi, une âme peut se réincarner dans plusieurs individus vivant à une même époque, qui devront chacun réparer une partie différente de cette dernière.

<--------------------->

+ "Il prit Kora'h, fils de Ytsar, fils de Kéhat, fils de Levi et Datan et Aviram ... Ils se rassemblèrent contre Moché et Aharon" (Kora'h 16,1-3)

-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 109b) demandent ce que signifie l'expression : "Il prit"?
Rech Lakich enseigne qu'il "fit une mauvaise prise".

=> Quel est le secret de cet enseignement?

-> Rabbi 'Haïm Vital (chaar hapessoukim Kora'h) écrit au nom de son maître le Arizal :
Tu dois savoir que Moché contenait en lui la partie pure du néfech d'Hével, comme nous l'avons déjà expliqué.
Toute la génération du désert est comparable aux branches issues du tronc qu'incarnait Moché d'après le secret du verset : "Ce peuple parmi lequel je suis" (Béaaloté'ha 11,21) = tu dois également savoir que c'est la partie impure du roua'h de Caïn qui se réincarna dans Kora'h.

À présent, nous allons expliquer la dispute de Korah avec Moché sous un nouvel angle.
Sache que le néfech d'Hével incluait une multitude d'étincelles d'âme bonnes et mauvaises qui se sont mélangées. Les étincelles impures étaient au nombre de 308, tandis que les étincelles pures d'Hével étaient au nombre de 37, comme la valeur numérique de son nom.
En effet, il fut nommé Hével (הבל) au nom des étincelles d'âmes pures qu'il contenait.
Hével (הבל) ne répara que 37 étincelles de son âme sur les 345 qu'elle contenait car il contempla la Présence divine et sa vie fut écourtée.

Ainsi, lorsque tu soustrais la valeur numérique du nom de Hével (הבל) soit 37 à celle de Moché (משה) soit 345, tu obtiens le nom de Kora'h (קרח) soit 308.
Les 308 étincelles d'âme impures d'Hével se sont retrouvées essentiellement réincarnées dans le néfech de Kora'h, dont la valeur numérique de son nom est de 308.
Par contre Moché, qui était la réincarnation d'Hével, était parfaitement bon et sa réparation était complète, comme il est écrit : "La femme conçut et donna naissance à un fils. Elle le vit, il était bon" (Chémot 2,2). Ainsi, Moché avait la capacité de réparer les étincelles de l'âme de Kora'h.

Cependant, après s'être rebellé contre Moché, même la partie impure du roua'h de Caïn s'est attaché au roua'h de Kora'h. Il ajouta du mal au mal qu'il avait déjà en lui et ne put y faire face. Et c'est la raison pour laquelle il fut intégralement effacé du monde, corps et âme.

C'est le secret du début de notre verset : "Il fit une mauvaise prise". Qu'a-t-il pris?
Il prit le mauvais côté du roua'h de Caïn.

Ainsi, lorsque Kora'h vit que la partie négative du roua'h de Cain s'attacha à lui, il ne put se soumettre à Moché et s'insurgea contre lui.
Ainsi cette dispute (ma'hloket) prit racine de la toute première ma'hloket de l'humanité qui amena
le meurtre dans le monde.

-> Nous pouvons également ajouter un autre enseignement :
le nom de Kora'h (קרח) a la même valeur numérique que les termes צד רוח (tsad roua'h - le côté du roua'h) car il hérita seulement d'un seul côté de cette partie de l'âme qui est la partie impure de Cain, tandis que la partie pure se réincarna dans le prophète Chmouel, comme le rapporte le Ari Zal. (chaar haguilgoulim - hakdama 8).
[Tsor ha'Haïm - Kora'h]

"Ils sortirent des propos diffamatoires de la Terre" (Chéla'h Lé'ha 14,32)

-> Le Maguid Mécharim explique que les explorateurs avaient compris que Moché n'entrerait pas en personne en Terre Sainte, comme l’avaient prophétisé Eldad et Medad à la fin de la paracha précédente (Béaaloté'ha). Ils ont dit : Moché va mourir et ce sera Yéhochoua qui mènera le peuple en Terre Sainte.
Pour prolonger la vie de Moché, les explorateurs ont préféré médire sur la Terre Sainte et retarder ainsi leur entrée.

=> Selon cet avis, les explorateurs étaient mus par de bonnes intentions, mais si c’est ainsi, pourquoi ont-ils été punis si sévèrement?

-> En fait, un homme est tenu de suivre les commandements de Hachem, même si cela est en première analyse à son désavantage. L'homme placera sa confiance en Hachem qui saura « s’arranger » même de façon à défier la logique pour "arranger les choses".
Lorsque Hachem voit que l’on place toute sa confiance en Lui et que l’on suit ses commandements, sans tenir compte de notre désavantage pour favoriser Ses mitsvot, Il saura intervenir pour ne pas qu'on en sorte perdant. Calev et Yéhochoua , les deux explorateurs qui se sont distingués des autres explorateurs en ne dénigrant pas la Terre Sainte, ont finalement vécu 40 ans de plus avec Moché. Si les explorateurs avaient eu la même attitude que Calev et de Yéhochoua, Hachem aurait su trouver une autre solution pour laisser vivre Moché auprès d’eux.

L’homme doit savoir que Hachem est Tout-Puissant. Il dépasse les contradictions et les incompréhensions. L’homme doit suivre Ses commandements et accomplir les mitsvot, avec la confiance intègre que Hachem lui fera du Bien et qu'il ne pourra pas sortir perdant d'une mitsva. Alors Hachem lui montrera Sa Grandeur et Ses Merveilles et il verra de façon tout à fait inattendue, comment Il a fait tourner les événements à son avantage.
Cela aura pour effet final d’augmenter la émouna de l’homme envers Hachem.
Rappelons-nous qu'un homme ne perd jamais en restant fidèle à Hachem. Il lui faut renforcer sa confiance en Lui et se conformer à Sa Volonté. Hachem saura faire le reste.
[Mé haChiloa'h]

"Une femme qui s'écarte" (ki tichté ichto - Nasso 5,12)

La Torah utilise ici le terme "tichté" (תִשְׂטֶה - qui s'écarte), évoquant la folie (שטות - chetout), pour enseigner qu'un homme ne peut commettre de faute, que si un esprit de folie s'est emparé de lui.
["Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) ]
Un homme pleinement conscient de l'impact de ses actes, ne pourrait commettre la moindre faute.

=> Mais pourquoi la Torah a t-elle choisi la situation de la femme "sota" qui se dévie de son mari afin de donner cette leçon, commune à toutes les fautes?

En fait, la Torah veut nous apprendre que la relation entre Hachem et son peuple est similaire à celle d'un homme et son épouse. Hachem a pris le peuple juif pour épouse, si on peut ainsi dire. Il lui a donné Sa Torah et les mitsvot, qui sont les moyens pour Israël de Lui rester fidèle.
Par chaque faute commise, il trahit Hachem, à l'image d'une femme qui trahit son mari en se rapprochant d'un autre homme. Tous les plaisirs interdits par la Torah sont en fait assimilés au plaisir que cette femme adultère pense trouver chez un autre homme.
Bien entendu, ce plaisir ne peut être vraiment épanouissant. Au contraire, il finit par causer de l'amertume et des conséquences dommageables.

[Likouté Si'hot]

<------->

-> La guémara (Sota 3a) déclare : "Une personne ne commet une transgression que si l’esprit de folie (roua'h chetout - רוח שטות) s’empare d’elle», et le texte cité pour l’appuyer est une phrase de notre paracha : "Si une épouse se détourne (Tisté - תשטה) de son mari et lui devient infidèle" (Nasso 5,12). [Chetout et Tisté dérivent de la même racine]
Ainsi, Rachi rapportant cet enseignement talmudique, cite le verset du roi Salomon : "Commettre un adultère, c’est être insensé, qui veut se perdre agit ainsi" (Michlé 6,32).

=> Quel rapport y a-t-il entre la faute en général et la femme Sota (l’épouse soupçonnée d’adultère)? Pourquoi l’adultère est-il de toutes les transgressions, celle qui montre que le péché est toujours irrationnel et absurde.

La réponse est que l’adultère est le prototype même de toute transgression.
En effet, le péché d’adultère dans la loi juive s’applique, bien entendu, seulement si la femme en question est mariée, d’où la phrase : "Si une épouse se détourne de son mari».
Or, le peuple juif dans son ensemble est considéré comme l’épouse de D. En effet, le lien forgé entre eux au Mont Sinaï était semblable à celui d’un mariage.
Plus précisément, le Kli Yakar, au début de la Paracha de Bamidbar, nous explique que les fiançailles entre Hachem et Israël (et donc chaque juif individuellement) eurent lieu lors de au don de la Torah, tandis que le Mariage proprement dit a été célébré lors de l’édification du Michkan.

Ainsi, chaque fois qu’un juif commet une faute, si légère soit-elle, il trahit l’Alliance, "le contrat matrimonial", entre lui-même et Hachem. Il est coupable d’adultère spirituel, d’infidélité envers son partenaire Divin.
Tel est donc le rapport entre notre verset sur la femme Sota et l’enseignement de la guémara sur la folie de la faute.

=> Pourquoi un péché, même insignifiant, est-il "folie"?
Parce qu’il provoque une rupture du lien entre l’homme et D., inacceptable du point de vue de la raison.

=> Et pourquoi la faute provoque-t-elle une telle rupture?
Car lorsqu’un juif commet une transgression même légère, c’est un geste d’infidélité et une trahison envers le Mariage contracté au mont Sinaï.
Aucun juif ne désire cette infidélité qui crée une "rupture" avec son Créateur. Si un tel fait insensé est possible, c’est parce que l’homme succombe malheureusement aux aspirations de son yétser ara dont le nom שטן (Satan) s’apparente à celui de שטות (chtout - folie).

La phrase "Si une épouse se détourne de son mari" ne s’applique pas à la femme convaincue d’adultère, mais seulement à celle soupçonnée d’adultère. Ainsi, cette accusation est-elle de courte durée.
En effet, si, après que le nécessaire a été fait pour déterminer si le soupçon est fondé, l’épouse est déclarée innocente, non seulement elle est lavée de toute souillure, mais aussi retourne à son mari et connait la bénédiction.
Cet espoir concerne aussi l’homme qui a fauté. Il ne doit pas tomber dans le désespoir mais au contraire, il doit se souvenir qu’il peut toujours se rapprocher à nouveau du Créateur. Quand il fera téchouva et retrouvera la pureté de l’innocence, il s’efforcera de se rapprocher véritablement de Lui (Hachem), jusqu’à ce que "mari et femme soient unis", et que la présence du Divin soit révélée en son âme. [et à l'image de la femme Sota, il bénéficiera de la bénédiction Divine (d'une certaine façon, c'est la joie de papa Hachem de nous voir revenir près de Lui, de renouer nos liens d'amour/proximité par la téchouva)]
Telle est la délivrance personnelle, prélude à la Délivrance collective.
[Collel de Sarcelles - feuillet de la communauté 5783]

"Après la mort des deux enfants de Aharon" (A'haré mot 16,1)

=> Pourquoi le verset dit-il : "Après la mort des deux enfants de Aharon"? On sait bien que seuls deux de ses enfants sont morts. Le verset aurait donc dû dire : "Après la mort des enfants de Aharon"!

-> Le Zohar explique que l'âme de Nadav et Avihou ont obtenu leur réparation au moment où Pin'has a tué Zimri, qui s'adonnait à la débauche avec Kozbi Bat Tsour, une princesse de Midyan (voir fin de Parachat Balak).
Au moment où Pin'has les tua, il fut pris d'effroi, craignant que Zimri ne le mette à mort. Alors, son âme quitta son corps, du fait de cette peur. Et ce sont les âmes de Nadav et Avihou qui s'unirent pour ne former qu'une, qui s'introduisirent dans le corps de Pin'has pour lui redonner vie. C'est à partir de là que Pin'has devint Cohen et devint l'ange de l'alliance, que l'on connaît aussi sous le nom de Eliyahou hanNavi.

C'est ainsi que le verset dit : "Après la mort des deux enfants de Aharon", car ils moururent en tant que deux enfants d'Aharon. Mais par la suite, leurs âmes se réunirent en une seule âme pour devenir l'âme de Pin'has. Ainsi, certes, en tant que deux âmes, ils moururent, mais pas en tant qu'une.
Cela fait allusion au fait que ces deux âmes seront appelées à s'unir. Et alors, elles reviendront dans le corps de Pin'has pour lui donner vie. [Maguid Mécharim]

Pour faire allusion au fait que cette réparation des âmes de Nadav et Avihou en Pin'has se réalisera au moment où Zimri se débauchera avec une femme impie Midyanite, c'est pourquoi, la paracha précédente (Métsora) s'achève par les mots : "Et pour un homme qui s'accouple avec une femme impure".
Puis, la Torah enchaîne avec notre verset : "Après la mort des deux enfants d'Aharon". Allusion au fait que leurs âmes seront réparées lorsque Zimri se débauchera avec une femme impure, Kozbi Bat Tsour. Lorsque alors, Pin'has les mettra à mort, il recevra les âmes de Nadav et Avihou, ce qui sera pour eux une réparation.
[Zer Zahav]

"Maintenant donc, de grâce, que la puissance de Hachem se déploie, comme Tu l’as déclaré en disant … Oh! Pardonne le crime de ce peuple selon Ta clémence infinie … Hachem répondit : Je pardonne, selon ta demande" (Chéla'h Lé'ha 14,17-20)

-> Le Ohr ha’haïm enseigne :
Lorsqu’un verset s’ouvre par le terme véata (maintenant donc), cela se réfère au repentir des réchaïm, qui entraîne une sanctification du Nom divin dans le monde. En effet, quand les ¨réchaïm se rebellent contre Hachem, puis se repentent et améliorent leur conduite, le pouvoir du mal se trouve annihilé et, simultanément, celui de la sainteté se renforce dans le monde.

C’est pourquoi nos Sages (guémara Béra'hot 34b) affirment : "Là où les repentis se tiennent, les justes parfaits ne peuvent se tenir". Car, les repentis ont le mérite de sanctifier le Nom divin à un niveau supérieur à tous.

Dans notre verset, en employant le terme véata, Moché demande à Hachem d’accepter le repentir des enfants d’Israël et de leur pardonner leur péché, car, par ce biais, Sa puissance se trouvera amplifiée et Son Nom glorifié, comme le souligne la suite des versets précités : "Mais aussi vrai que Je suis vivant et que la majesté de Hachem remplit toute la terre".

<--->

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) de dire :
"Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva!
Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine."

-> Le Rambam de nous dire aussi (Hilkhot Téchouva 7,4) :
"Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".

=> Quelque soit les fautes que nous avons pu faire, la téchouva nous permet non seulement de sanctifier le Nom Divin, mais également d'être aimé et adoré par Hachem.
[c'est renforcer la sainteté et la présence Divine dans le monde]

L’impact de penser à Hachem pendant notre travail, nos affaires

+ L'impact de penser à Hachem pendant notre travail, nos affaires :

"Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Le séfer Divré Israël explique le verset en citant le midrach (Yalkout Téhilim - remez 649) sur le verset : "Mon cœur est rempli de bonnes choses" (ra'hach libi davar tov - Téhilim 45,2).
Le midrash explique que lorsque le sol s'est ouvert pour engloutir les enfants de Kora'h, ils n'ont pas eu le temps de prononcer ces mots avec leurs lèvres, alors ils ont dit dans leur cœur : "Mon cœur est rempli de bonnes choses".

Le Divré Israël dit que quiconque est engagé dans les affaires ou travaille pour gagner sa vie peut en tirer une leçon importante. Même si elle est occupée et n'a pas le temps d'étudier ou de prier avec ses lèvres, elle doit donner son cœur à Hachem et penser à Le servir.

C'est ce que suggère le verset "Prends pour Moi une offrande (prélèvement)", que Rachi explique comme signifiant que l'on doit prendre une offrande de son argent.
Cela peut être compris comme signifiant que l'on doit donner son travail en offrande à Hachem. Quelle partie du travail d'une personne peut-elle donner à Hachem?
Le verset poursuit : "de chaque homme qui a la générosité du cœur" = il peut donner son cœur à Hachem. Même lorsqu'il est occupé à travailler, il peut se connecter à Hachem avec son cœur.

Le Divré Israël ajoute que cela explique pourquoi ce type de service d'Hachem est appelé "térouma". En ce qui concerne la mitsva de la térouma, la règle est que l'on peut s'en séparer uniquement par la pensée, sans dire un mot (guémara Guittin 31a).
De même, on peut servir Hachem par la pensée. Même lorsqu'on est au milieu de son travail et qu'on ne peut prononcer aucun mot, on peut faire une "offrande à Hachem" par les pensées de son cœur.

... Si, même pendant le travail, les pensées et les considérations d'une personne sont orientées vers le service d'Hachem, le travail sera considéré comme une offrande à Hachem.
[notre travail peut facilement renforcer notre "égo" (ex: c'est grâce à MOI, mes qualités, que j'ai la parnassa), mais on doit plutôt utiliser cette obligation d'hichtadlout comme une occasion de renforcer notre lien avec Hachem. ]

Lorsqu'une personne mène ses affaires de cette manière, tout son travail sera béni avec succès. C'est ce qui ressort également du verset : "Et voici l'offrande (térouma) que vous prendrez de vous-mêmes : de l'argent, de l'or et du cuivre" (Térouma 25,3).
Cela peut être expliqué comme signifiant que lorsque quelqu'un pense à Hachem pendant son travail et, de cette façon, Lui fait une offrande, il recevra "de l'or, de l'argent et du cuivre", ce qui signifie qu'il verra beaucoup de succès dans ses affaires parce qu'Hachem sera avec lui.

De cette manière, nous pouvons également expliquer le verset : "Les choses cachées sont pour Hachem, notre D., et les choses révélées sont pour toi et tes fils, à jamais" (Nitsavim 29,28).
Les "choses cachées" (anistarot l'Hachem) font référence au cœur et à l'esprit, qui sont les organes du corps que l'on ne peut pas voir avec les yeux.
Les "choses révélées" (aniglot) font référence aux parties du corps qui peuvent être vues.
Ainsi, le verset dit que le cœur et l'esprit sont "à Hachem", ce qui signifie qu'ils doivent être consacrés à Hachem, même lorsque les parties "révélées" du corps sont "à vous et à vos enfants", c'est-à-dire même lorsqu'ils sont occupés à travailler pour subvenir aux besoins de la famille.
Cela créera des bénédictions qui dureront éternellement.

<-->

=> "qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" = simplement en offrant des pensées à Hachem, on peut obtenir de la réussite, et pleins de belles choses.

<--------------------->

+ Lorsque l'on reconnaît Hachem dans nos actions quotidiennes, on lui fait un don :

"Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils prennent pour Moi un prélèvement" (Térouma 25,2)

-> Rachi commente : "Pour moi, à mon intention. Qu’ils la prélèvent pour moi sur leurs biens à titre d’hommage spontané."

-> Le séfer Tiféret Shmouel explique au nom du rabbi d'Amshinover (le fils du rabbi de Vork) que si une personne est engagée dans les affaires et travaille pour gagner sa vie, et au milieu de sa journée de travail, s'arrête pour passer du temps à servir Hachem, on considère qu'elle a donné de l'argent comme un don à Hachem.

Le Tiféret Shmouel ajoute que si un travailleur attribue tout son succès à Hachem et reconnaît qu'Il est la source de sa subsistance, il est considéré comme s'il Lui faisait un don.