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Les repas de Shabbath = une ségoula pour une guérison

+ Les repas de Shabbath = une ségoula pour une guérison :

-> Il est écrit : "On peut manger n'importe quel aliment pour une réfoua le Shabbath" (michna Shabbath 14,3).
Le Tiféret Shmouël (Michpatim 21,19) explique que la source de la réfoua (guérison) est créée le Shabbath, grâce aux "yi'houdé ha'olamot" (l'Unification des mondes) qui sont réalisés lorsque l'on mange des aliments le Shabbath avec les intentions appropriées.
C'est pour cette raison que nos Sages (Shabbath 12b) disent : "C'est Shabbath, lorsque nous nous abstenons de pleurer (à Hachem), mais que la réfoua est sur le point d'arriver".

Le Tiféret Shmouël ajoute que cela est suggéré par les mots "rak shivto yitén vé'rapo yérapé" (Il [Hachem] pourvoira à la guérison - Michpatim 21,19) = par la sainteté de manger le Shabbath, on est guéri.

Le mérite du public sauve l’individu

+ Le mérite du public sauve l'individu :

"Voici les lois que tu placeras devant eux" (élé hamichpatim acher tassim lifnéhem - Michpatim 21,1)

-> Le séfer Yisma'h Israël explique ce verset en citant l'explication de son père (le rav Yé'hiel d'Alexandre) sur la michna qui dit : "Ne sois pas seul à juger, car il n’est de seul juge que l’Unique" (Pirké Avot 4,8).
Il explique cela, au nom du Ohr Haméir, comme signifiant que si quelqu'un juge son ami de manière défavorable et, par conséquent, se venge contre lui et lui fait du tort, il devrait réaliser qu'il ne juge pas seulement son prochain, car il ne peut pas savoir quel type de progéniture son ami aura.
Peut-être aura-t-il de bons enfants et en lui faisant du tort, vous faites du tort à ses enfants également.
Par conséquent, le seul à pouvoir juger les gens est Hachem, car Il peut voir dans l'avenir et savoir à quoi ressembleront les générations futures.

Par conséquent, avant de décider que son prochain mérite d'être blessé, on doit prendre en compte le fait qu'on blessera également les membres de la famille de cet homme.
Ceci est en accord avec l'explication du rav Bounim de Peshischa du verset : "Les jugements d'Hachem sont la vérité et la justice" (Téhilim 19,10). Cela signifie qu'Hachem ne juge pas une personne avant d'avoir déterminé que la punition sera juste et équitable pour les membres de la famille de cette personne également.
Le rav Yé'hiel utilise ce concept pour expliquer le verset qui dit : "La nation a racheté Yonathan et il n'est pas mort" (I Shmouel 14,45). Cela signifie que la nation ne méritait pas la douleur de voir Yonathan mourir. Par conséquent, en leur honneur, il a été racheté et autorisé à vivre.
Cela explique également le verset : "Il a racheté mon âme par la paix de la bataille qui m'a frappé, à cause du grand nombre de personnes qui étaient avec moi" (Téhilim 55,19).
Le mérite du public, qui ne méritait pas d'être puni, permet à l'âme d'être rachetée.

De même, le verset qui commence la paracha de cette semaine avertit le juge qu'il doit garder à l'esprit que son jugement affectera le public.
Il dit que les jugements sont placés "devant eux" (lifnéhem), c'est-à-dire "devant le public", car ils doivent être pris en considération.

Nous pouvons apprendre de ses paroles qu'il est très bénéfique d'avoir beaucoup d'amis et de proches. Si quelqu'un a beaucoup de gens qui se soucient de lui, il peut être sauvé de la punition, car ils seront blessés s'il est puni et ils ne méritent pas d'être punis.

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-> Le Yisma'h Yisraël poursuit en disant qu'après avoir accepté la Torah dans la paracha Yitro, Hachem nous donne des conseils sur la façon de garder et d'observer correctement la Torah.

Le principal conseil pour aider quelqu'un à observer correctement la Torah et les mitsvot est d'aimer ses concitoyens juifs autant qu'on s'aime soi-même, comme le dit si bien rav Akiva (Yérouchalmi Nédarim 9,4) : "vé'ahavta léréa'ha kamo'ha" (tu aimeras ton prochain comme toi-même - Kédochim 19,18) est la règle principale de la Torah", et comme le dit Hillel (Shabbath 31b) : "Ce que tu n'aimes pas, ne le fais pas à ton prochain ... Le reste n'est que commentaire, va l'apprendre".
Cela signifie que toutes les mitsvot dépendent de ce concept fondamental. C'est le fondement du judaïsme.

Avant d'accomplir une mitsva, nous récitons les mots suivants : "léchem yi'houd koudcha béri'h hou béchem kol Israël".
Nous nous associons à tout le peuple juif, et de cette manière, nous sommes en mesure d'accomplir les mitsvot correctement.

Nos séfarim hakédochim disent qu'en acceptant d'aimer tous nos concitoyens juifs avant de prier, nous sommes sauvés des pensées impures qui ruinent les prières.

La Chékhina réside dans le cœur

+ La Chékhina réside dans le cœur :

"Votre frère unique sera enfermé dans votre prison, et vous, allez apporter la nourriture pour la famine de vos maisons" (Mikets 42,19)

-> Selon le Tiféret Shlomo (Béchala'h 13,19), lorsqu'une personne doit sortir pour travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille, Hachem est toujours avec elle. Il est toujours caché en elle.
Par conséquent, lorsque le verset dit que "votre frère unique est enfermé dans votre prison", il fait référence à Hachem, qui est appelé le frère du peuple juif (lémaan a'haï véréaï - Tehillim 122:8).
Hachem est, pour ainsi dire, enfermé dans la prison de nos cœurs, même lorsque nous sommes occupés à travailler et à obtenir notre subsistance.

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-> Le Tiféret Shlomo (Béchala'h 13,19), dit que Hachem reste proche de tout juif, même lorsqu'il tombe au plus bas. En effet, Il donne un "pikadon", un cadeau à conserver, car Hachem place Sa Chékhina dans nos cœurs (quoique nous puissions faire nous avons une partie d'Hachem en nous, qui reste pure et inchangée).

"Moshé fit sortir le peuple du camp vers Hachem, et ils sont restés debout au pied de la montagne" (Yitro 19,17)

-> La guémara (Shabbath 88a) dit qu'alors que la nation se tenait près de la montagne, Hachem souleva la montagne (de Sinaï) au-dessus de leurs têtes comme un tonneau et dit : "Si vous acceptez la Torah, c'est très bien, mais si vous ne l'acceptez pas, vous serez enterrés ici".

-> Le 'Hida (Na'hal Kédoumim) dit que puisque Hachem nous a forcés à accepter la Torah, Il ne peut jamais nous renvoyer (se séparer de nous, quoique nous puissions faire).
[ il compare cela à la halakha qui dit que si un homme s'impose à une femme, il doit l'épouser et ne peut jamais la renvoyer. ]
Il dit que le verset peut être lu comme disant qu' "ils sont restés debout", ce qui signifie que le peuple juif restera debout pour toujours, parce que nous étions "au pied de la montagne", parce que la montagne a été placée au-dessus de nous et que nous avons été forcés d'accepter la Torah.

Selon cette explication, le fait qu'Hachem ait placé la montagne au-dessus de nos têtes a été une grande faveur pour nous.

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+ Servir Hachem même dans des moments désespérés :

-> Le séfer Tiféret Shmouel (ot 13) demande pourquoi Hachem a dû tenir la montagne au-dessus de nos têtes et nous forcer à accepter la Torah.
Nous étions prêts à faire tout ce qu'Il nous disait. Nous avons couru pour obtenir la Torah. Pourquoi avait-il besoin de nous menacer?

Il répond qu'une personne doit servir Hachem dans toutes les situations. Même si la situation semble mauvaise, il ne faut jamais tomber dans le désespoir. Il ne faut jamais remettre en question la valeur de sa Torah et de ses mitsvot et se demander pourquoi elles ne l'aident pas.
Au contraire, on doit servir Hachem avec encore plus d'enthousiasme et de force et reconnaître que notre Torah et nos prières sont très puissants. Si l'on fait cela, on est vraiment en vie.

Mais si l'on perd espoir et que l'on cesse d'essayer, c'est comme si l'on avait cessé de vivre. Lors de la réception de la Torah, Moché a dit au peuple qu'il serait "un royaume de Cohanim et une nation sainte".
Il leur a dit qu'ils s'élèveraient sur les ailes des aigles et qu'ils seraient la nation élue.
Lorsque le peuple juif a entendu cela, il a dit : "Nous ferons et nous écouterons". Ils étaient tout à fait disposés à servir Hachem dans des circonstances aussi étonnantes.
Moché le comprit, il les plaça sous la montagne et leur montra qu'il y aura aussi des moments où ils seront dans des situations très difficile, désespérées, à la fois en termes de spirituel et en termes de matériel.
Il y aura des moments où les juifs se sentiront sous pression et mis à l'épreuve. Mais même dans ces moments-là, ils devront accepter la Torah et s'engager à la respecter.
Cette déclaration a conduit le peuple à regretter d'avoir accepté la Torah, car il ne pouvait pas s'imaginer la garder dans des circonstances aussi difficiles. C'est pourquoi Hachem a élevé la montagne au-dessus de leurs têtes afin qu'ils l'acceptent même dans les moments difficiles, et Il leur a expliqué que s'ils ne l'acceptaient pas et tombaient dans le désespoir, ce serait comme s'ils ne vivaient plus.

Il leur dit que s'ils n'acceptent pas la Torah, même dans de telles circonstances, "vous serez enterrés ici". Ce sera comme si vous étiez déjà morts, car une personne qui abandonne tout espoir est considérée comme déjà morte et enterrée.

Dans cette optique, il répond également à une question du Ramban.
Hachem a dit à peuple juif : "Je suis Hachem, votre D., qui vous a fait sortir du pays d'Egypte".
Le Ramban demande pourquoi Hachem dit cela dans les 10 Commandements (Asseret Hadibrot). Pourquoi n'a-t-il pas dit : "Je suis Hachem, votre D., qui vous a créés".

Le 'Hida répond qu'Hachem a spécifiquement mentionné l'Egypte pour faire allusion à ce concept, que l'on doit servir Hachem même dans les situations les plus difficiles, comme celle dans laquelle le peuple juif se trouvait lorsque nous étions en Egypte, parce qu'Hachem désire être proche de nous à tout moment si nous acceptons de suivre Ses paroles et d'essayer d'éviter les fautes.

-> Le Noam Elimelech écrit une chose similaire pour expliquer le verset qui dit (Yitro 19,5) : "Et maintenant, si vous m'écoutez (chamoa)".
Il dit que le mot "chamoa" a une connotation de "dissimulation". En conséquence, le verset dit que même dans les moments où Hachem nous est caché et où nous avons l'impression que notre avodat Hachem ne vaut rien et ne nous aide pas du tout, nous devrions quand même "l'écouter" et suivre Ses voies.

Shabbath : moteur du monde …

++ Shabbath : moteur du monde ...

"car 6 jours, D. a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et Il s'est reposé le 7e jour." (Yitro 20,11)

L'expression : ki chéchét yamim = car 6 jours (au lieu de béchéchét yamim : en 6 jours), sous-entend que D. a créé le monde pour durer 6 jours seulement plus le Shabbath.

Le Shabbat a ensuite donné à l'univers l'énergie spirituelle nécessaire pour une semaine supplémentaire, et ce cycle se poursuit ainsi indéfiniment.

[le Or ha'Haïm ]

La jalousie

"Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, son esclave, sa servante, son bœuf et son âme et tout ce qui appartient à ton prochain." (Yitro 20,14)

La Torah mentionne dans le détail tout ce que l'homme ne peut pas convoiter.
Pourquoi conclut-elle de façon générale par : "tout ce qui est à ton prochain"?

D'un autre côté, s'il est interdit de convoiter tout ce que son prochain possède, pourquoi énumérer : "son bœuf, son âme ..." ?

A cette question, un des Admourim répondit :
"Si tu convoites quelque chose qui appartient à ton prochain, sa belle voiture par exemple, et que tes yeux sortent de leur orbite, songe que tu dois prendre aussi, en même temps, tout son "paquet" : ses malheurs, ses difficultés, ses épreuves, "tout ce qui est à ton prochain!"
Es-tu prêt à cela? "

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-> Le Ibn Ezra enseigne :
"Il incombe à tout homme doué de bon sens de savoir que l'argent n'est le fruit ni de sa sagesse ni de ses capacités, mais seulement de ce qu'Hachem lui a octroyé.
Le Roi Salomon a dit à ce sujet : "Et c'est à celui qui n'a pas peiné pour elle qu’Hachem donnera sa part" (Kohélet 2,21), et nos Sages ont enseigné (guémara Moed Katan 28a) : "Les enfants, la vie et la subsistance ne dépendent pas du mérite mais du Mazal (du signe sous lequel le Ciel a décidé qu'il naisse)".
Ainsi, l'homme intelligent ne convoitera ni n'enviera son prochain ... et se réjouira de sa propre part.
Il ne se laissera pas aller à convoiter ou envier ce qui ne lui appartient pas, sachant qu’il ne pourra jamais s’emparer ni de force, ni par son intelligence, ni par ses ruses de ce qu'Hachem n'a pas voulu lui octroyer. C'est pourquoi il sera pleinement confiant que son Créateur subvient à ses besoins selon ce qu'Il en a décidé."

-> Selon le Ibn Ezra apporte la parabole suivante :
De même qu’un paysan ne convoite pas une fille de roi, sachant qu’il n’existe aucune possibilité au monde d’être uni à elle, de même celui qui possède la émouna que le Créateur dirige toutes Ses créatures ne convoitera pas ce qui ne lui appartient pas car il sait que cela n’est pas à sa portée. Personne ne peut s’approprier ce qui n’a pas été décrété pour lui.
De même, il ne convoiterait pas les ailes d’un oiseau sachant très bien combien il serait utopique de penser en acquérir.

-> Si un homme a un bita'hon ferme, il sait que tout ce qu'il a (ex: sa maison, sa famille, sa santé, son travail ou son commerce) est fait sur mesure pour lui. Il sait qu'Hachem lui a donné les meilleures conditions pour atteindre son potentiel dans la vie. Eprouver de l'envie pour les conditions de quelqu'un d'autre, c'est comme désirer un beau costume qui n'est pas à sa taille.

Le Ibn Ezra demande comment la Torah peut interdire la réaction naturelle qu'est l'envie/jalousie. Si une personne aime ce que possède quelqu'un d'autre, comment la Torah peut-elle lui ordonner de ne pas le vouloir?
Le Ibn Ezra répond qu'un homme ne désire pas une chose totalement hors de sa portée et c'est ainsi que nous devons considérer les biens d'autrui. Il faut les considérer comme totalement "interdits d'accès", hors du domaine de nos possibilités. Les bénédictions dont jouissent nos semblables n'ont rien à voir avec nous, parce que chaque personne est différente et reçoit exactement ce qu'Hachem sait qu'elle doit avoir.
[Hachem peut tout, Il a à l'infini en stock, il n'y a donc pas de manque (si autrui a quelque chose, cela n'est pas à mes dépends, mais parce que Hachem n'a, pour le moment, pas jugé que cela m'est nécessaire dans le cadre de ma mission sur terre). ]

Si nous vivons avec cette foi (émouna) et cette clairvoyance, nous serons protégés des effets destructifs de la jalousie. Nous vivrons dans la joie, tirerons le meilleur parti de notre potentiel et deviendrons les personnes que nous devons être.
[rav David Sutton]

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-> Le Bné Yissa'har écrit :
"On sait que toute la Torah est contenue dans les 10 Commandements et que les 10 Commandements sont eux-mêmes contenus dans le dernier d'entre eux : "Ne convoite pas".
Cela consiste pour une personne à accepter d'Hachem qu'il lui refuse un bienfait alors qu'Il l'accorde à un autre.
Celle-ci devra penser que D. Seul sait ce qui est bon et correspond à chacun et elle se gardera de la jalouser ...
De même, lorsqu'Hachem lui prodiguera un bienfait, elle veillera à ne pas s'en servir pour assouvir ses plaisirs ni s'en enorgueillir.
Au contraire, elle sera soumise à son Créateur et pensera que cela est uniquement le fruit de la Bonté Divine."

[grâce à la émouna, nous devons admettre que les bienfaits dont jouit notre prochain ne sont en rien à notre détriment (Hachem peut donner l'infini à une infinité de personnes, et il lui restera toujours l'infini!)
En effet, nos Sages (guémara Yoma 38b) affirment par exemple que : "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu"]

Le Bné Yissa'har développe cela dans un autre livre (Déré'h Pikoudé'ha) :
"Car s'il avait foi dans la Providence Divine et dans Son omniscience, il n'aurait aucune raison de convoiter, à l'image un homme qui ne convoite pas de posséder 4 pattes comme un animal pour la bonne raison que cela ne correspond pas à sa nature ...
De la même manière, celui qui convoite ce que possède son prochain témoigne d'un manque de émouna.
Il montre par là qu'il ne croit pas réellement que Hachem l'a créé avec sagesse et ne lui apporte que ce qui est le meilleur pour lui et que tout ce qu'il n'obtient pas n'est pas bon pour lui."

[convoiter c'est comme dire à Hachem qu'Il a fait des erreurs, qu'il y a de l'injustice (pourquoi lui il a et pas moi!), ...
C'est se croire supérieur à D., puisque venant lui dire ce qui ne va pas!

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-> Seule la jalousie qui nous pousse à s'améliorer spirituellement est positive. Elle s'oppose d'une jalousie qui est purement extérieure à nous.
[ex: selon la guémara : kinat sofrim tarbé 'hokhma = la jalousie des érudits accroit la sagesse]

A ce sujet le rav Elimélé'h Biderman dit :
Un taureau observait un jour le vol d'un aigle. L'envie le saisit de vouloir lui aussi voler dans les airs. Dans sa stupidité, il grimpa sur un toit et attendit le moment propice où un vent puissant soufflerait.
Il pourrait ainsi, pensa-t-il, se jeter dans le vide et continuer à planer grâce au vent (puis, il poursuivrait son vol ensuite par ses moyens. Car en quoi était-il différent de cet aigle?)
Inutile de préciser que dès qu'il entreprit son "vol", il se fracassa les os dans une chute fatale.
Que fait le taureau intelligent?
Il prend exemple de l'aigle en pensant : "Si l'aigle exploite la force de ses ailes, moi aussi je suis capable de mettre à profit la corne que m'a donnée le Créateur pour combattre mes agresseurs".

Il en est de même en ce qui nous concerne. Si quelqu'un envie les capacités de son prochain, il ne pourra que chuter comme ce taureau stupide qui perdit de tous les côtés.
Si au contraire, il apprend à réveiller en lui ses propres capacités en observant la réussite de ceux qui l'entourent, il parviendra ainsi aux sommets de ce dont il est capable.

"Il est préférable de rendre l'âme plutôt que de proférer un seul mensonge."

[Rabbi Pin'has de Koritz]

+ "Reste à distance du mensonge." (Chémot - Michpatim 23 ;7)

Rabbi Zoussia note que bien que toutes les autres interdictions soient exprimées sous la forme "ne fais pas ceci", seulement en qui concerne le mensonge, la Torah nous ordonne de rester à distance.

La vérité est la base fondatrice du mode de vie de la Torah.
Sans elle, tout le reste est vide de sens.

Il ne suffit pas de s’abstenir de mentir.
Nous devons faire extrêmement attention à éviter tout ce qui pourrait, d’une manière ou d’une autre, contribuer au mensonge.

La bonne ligne de conduite à adopter est de se poser la question suivante : "Existe-t-il une éventualité qui me pousserait à nier avoir fait ce que je suis sur le point de faire ? "
Si la réponse est "Oui", alors ne le faites pas.

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-> La Torah nous met en garde : "Tu t’écarteras de toute parole mensongère".

Le ‘Hafets ‘Haïm (dans son Sfat Tamim - chap.7) écrit :
"Combien est grande la vertu de la vérité, qui est l’un des piliers sur lesquels repose le monde, comme le disent nos Sages. Quiconque se renforce dans ce domaine est considéré comme faisant subsister le monde, auquel il apporte une bénédiction, comme l’indique le midrach (Yalkout Téhilim, chap.5) sur le verset “la vérité germera de la terre” : "lorsqu’il y a la vérité sur terre, Hachem dispense Ses bienfaits aux créatures et leur permet d’échapper aux châtiments."

Et cette vertu amènera l’homme à faire tout ce qui est bien et à s’écarter de tout mal."

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+ Suppléments :

-> "Le sceau de D., c'est la vérité."
[guémara Shabbath 55a - Rabbi 'Hanina]

-> "Rabbi Zeira recommande de ne pas manquer à la promesse de faire un cadeau à un enfant pour ne pas lui apprendre à mentir, comme il est dit : "Ils ont appris à leur langue à parler faussement" (Yirmiyahou 9,4). "
[guémara Soucca 46b]

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-> Concernant l'interdition du mensonge, le Pélé Yoets écrit :
"Il est dit : "Celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant Mes yeux" (Téhilim 101,7), car le menteur fait partie des 4 catégories d'hommes qui n'accueilleront jamais la présence divine.
Nos Sages disent à cet égard : "Celui qui ment est semblable à celui qui s'adonne à l'idolâtrie" ...
La vérité constitue d'ailleurs l'une des vertus principales du peuple juif, comme il est écrit : "Les survivants d'Israël ne commettent pas d'injustice, ils ne profèrent pas de mensonge, on ne surprendra dans leur bouche aucun langage trompeur" (Tséfania 3,13).
Mais celui qui est plein de mensonges, hormis le fait qu'il transgresse l'interdit de la Torah de "s'éloigner des paroles mensongères", est passible d'une punition terrible, et pour preuve, aucune autre interdiction de la Torah n'exige qu'on "s'éloigne" de la faute comme le mensonge.
[...]
L'homme de foi, même s'il sait que la vérité risque de lui attirer une gêne ou une humiliation, ne se retiendra pas pour autant de la dire. Parce qu'en tenant compte de la gravité du mensonge et de l'importance de sa punition, il est assurément préférable de subir un outrage dans ce monde-ci plutôt que de connaître une extrême humiliation publique dans le monde futur.
Cette qualité l'incitera à ne faire que ce qui est bien et à s’abstenir de tout mal ...
Il s'avère que la vérité est le fondement de tout édifice : celui qui en fait sa règle de conduite trouvera grâce et bienveillance aux yeux de Hachem et des hommes.
Le mensonge en revanche est mauvais pour le Ciel et mauvais pour les hommes, il est néfaste dans ce monde-ci comme dans le monde futur."

-> De son côté le Chné Lou'hot haBrit écrit :
"La règle d'or du père qui éduque son fils, pour qu'il ait de l'assurance que ce dernier suive le droit chemin même dans l'intimité lorsque son père ne l'observe pas, sera de lui inculquer par tous les moyens la vertu de la vérité."

Il rapporte dans la suite l'exemple d'un grand tsadik de Jérusalem, qui lorsque ses enfants venaient le voir après s'être chamaillés, il leur disait : "Mes fils! Si le coupable avoue son méfait et qu'il me dit la vérité, je serai alors prêt à lui pardonner à la condition qu'il s'engage dorénavant à ne pas recommencer.
Mais s'il refuse d'avouer, sachez que je vais vérifier et examiner minutieusement ce qui s'est passé et si je découvre qu'il a menti, sa punition sera décuplée!"
Il agissait ainsi, en donnant même quelques pièces d'argent à celui qui avouait pour le féliciter de son courage à dire la vérité. Et celui qui mentait, il le punissait par de terribles punitions.
Par cette attitude, ce père de famille réussit à enraciner dans le cœur de ses enfants la vertu de vérité, et la terreur du mensonge.

[la transmission se fait également beaucoup par l'exemple. En étant exemplaire à ne dire personnellement que la vérité, cela va fortement impacter nos enfants.]

"Je suis Hachem, ton D." (Yitro 20,2)

Ce verset est exprimé au singulier.
La relation qu'entretient chaque personne avec D. est extrêmement personnelle.

Le service consacré à D. réclame un engagement et une conviction personnelle.
Même si ce que l'on fait est correct, il ne faut pas l'accomplir par souci de conformité ou pour imiter les autres.

"Ils (les juifs) ne purent boire des eaux de Mara parce qu’elles étaient amères. " (Chémot - Béchala'h - 15,23)

Le Baal Chem Tov disait que le pronom : "elles" ne se rapporte pas en fait aux eaux, mais aux juifs eux-mêmes.

Lorsque je ressens de la colère et du ressentiment envers le monde extérieur, je considère souvent qu’il est injuste.
Les injustices que je perçois dans le monde extérieur n’existent parfois que dans mon esprit et non dans la réalité, parce que je l’appréhende qu’à travers mes perceptions sensorielles, qui sont souvent complètement subjectives et relatives.

Ainsi, pour les bné Israël aigris, même l’eau douce avait un goût d’amertume.

=> Avant de juger sévèrement les autres, nous ferions bien de prendre du recul, de soumettre nos impressions à quelqu’un de plus objectif, …

Combien de fois avons-nous pensé du mal des autres pour découvrir par la suite que nous avions fait erreur ?

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-> "Lorsque les gens se sont plaints qu'il n'y avait pas d'eau douce à Mara, "Hachem montra à Moché un bois, Moché le jeta dans l'eau et l'eau s'adoucit" (Béchala'h 15,25).
Bien que l'écorce du bois était très amère, cela a entraîné un adoucissement de l'eau amère.
Le midrach explique que Hachem utilise ce qui est amer pour adoucir l’amertume. En effet, il en est ainsi de la nature humaine : lorsqu'une personne est déprimée et d'humeur amère, le fait de voir quelqu'un d'autre dans une situation pire que la sienne, va lui permettre de réaliser que sa vie n'est pas aussi mauvaise qu'elle ne le pense.
[Ktav Sofer]

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[quoique nous puissions avoir, la nature humaine est de se focaliser sur ce qu'autrui a et que nous n'avons pas, cela venant réduire à néant l'appréciation de ce que l'on a déjà.
Par exemple, Haman avait une richesse phénoménale, la position sociale la plus haute (après le roi), tout le royaume qui se prosternait à son passage, ... mais cela n'avait aucune valeur à ses yeux car un vieux juif du nom de Mordé'haï refusait de le faire.
En terme de matérialité la Torah veut que l'on tape avec un bâton (vers le bas) pour se réveiller de ce délire, et pour comprendre que nous devons regarder vers les bas, vers ceux qui ont moins que nous, afin de pleinement apprécier ce que l'on a déjà.
Par exemple, va faire un tour dans un hôpital (je suis en bonne santé!), dans un cimetière (je suis en vie!), ...
Par contre en terme de spiritualité, nous devons regarder l'échelon du dessus, pour ne pas s'endormir sur nos lauriers, et toujours tendre vers le meilleur service Divin possible.]

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-> "Elle était amère (mar), c’est pourquoi on nomma ce lieu Mara" (15,23)

Rien n’aurait été plus beau que de nommer cet endroit "Doux" au nom du miracle qui a transformé les eaux amères en eaux douces.
Le Rabbi Shlomo de Tchorkatov explique "qu’on nomma ce lieu Mara" afin d’immortaliser la grandeur de ce miracle : l’eau amère n’a pas été remplacée par une autres eau qui aurait été douce, mais c’est la même eau qui s’est adoucie.
Le but était donc de transmettre aux générations de ne désespérer dans aucune situation, puisque même une chose amère peut devenir douce.

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-> Pourquoi cet endroit fut-il appelé : "Mara" du nom de l'amertume? Pourtant après le grand miracle qui se produisit à leur sujet, il aurait été plus convenable de le dénommer : "douceur" (métouka).

L'Admour de Kozmir explique que lorsque les juifs burent de ces eaux, ils sentirent leur amertume et se rendirent compte qu'elles étaient imbuvables, ils se mirent à crier vers le Ciel en suppliant : "Notre Père qui est dans les Cieux, envoie-nous de l'eau douce pour abreuver un peuple aussi nombreux!"
Dans le même temps, ils imaginèrent les grands miracles que Hachem s'apprêtait certainement à accomplir afin de leur procurer l'eau potable qu'ils demandaient.
Cependant, une seule chose ne leur vinrent pas à l'esprit : que Hachem transforme les eaux amères elles-mêmes en eaux douces et que de ces propres eaux, ils allaient se désaltérer.
[il est écrit : "Car la bonté réside auprès d’Hachem, et auprès de Lui abonde le salut" (Téhilim 130,7), le rav Lefkowitz explique : Hachem possède de nombreux moyens pour sauver Son peuple des épreuves. (on peut facilement en venir à désespérer en ne voyant plus aucun de moyen d'être libéré de nos soucis, mais la réalité est qu'Hachem peut tout, et on a plutôt intérêt à mettre toute notre confiance en Lui. )]

Il en est de même pour chaque épreuve ou souffrance qu'un juif traverse : Hachem est en mesure de la transformer en un instant et de lui montrer ainsi comment elle était elle-même bienfaisante.

-> Nous Sages enseignent que plus nous faisons preuve de bita'hon, que rien ne vient par hasard sans décret d'Hachem, plus nous avons le pouvoir de transformer la Rigueur en Miséricorde, l'amertume en douceur.
[ par exemple : https://todahm.com/2021/01/21/30362 & autres dans la catégorie : confiance en D. de ce site]

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-> Les Bné Israël dans le Cantique de la mer Rouge chantèrent [de joie et de reconnaissance] : "L'ennemi [les égyptiens] s'est dit : je les poursuivrai et je les atteindrai, je me repaitrai de leur butin, je dégainerai mon glaive et je les anéantirai" (Béchala'h 15,9).

=> On peut se demander que vient faire ce verset rappelant l'épreuve qui précéda le miracle au beau milieu de ce cantique entièrement consacré à rendre hommage au prodige qui eut lieu.

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que certains de nos Sages expliquent qu'à cet instant les Bné Israël s'élevèrent à un degré spirituel tel qu'ils prirent conscience que même l'exil et l'amertume étaient un bienfait d'Hachem et ils inclurent dans la louange de la délivrance les menaces de leurs ennemis.
Car en réalité, nul mal ne peut émaner d'Hachem.

[il en sera de même avec nous dans le futur, où nous exploserons de joie en comprenant à quel point ce qu'on a cru être un malheur, une punition, était en réalité une bénédiction, une bonté d'Hachem, qui nous a tant apporté!]

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-> Il est également dit dans le Cantique de la mer Rouge : "Hachem régnera à tout jamais" (Hachem yimlo'h léolam va"d - Béchala'h 15,18)

Ce verset est écrit au futur, et aborde l'époque future de machia'h où Hachem sera pleinement révélé comme Roi sur le monde.
Cependant, Onkelos traduit ce verset au présent : "La royauté d'Hachem est pour toujours" (ה מלכותיה קאם לעלם).

Le rabbi de Kozhnitz explique que les gens pensent souvent que Hachem va être Roi dans le futur.
Actuellement, il apparaît devant nos yeux tellement d'injustices, de malheurs et difficultés, et ce même chez des tsadikim, chez les juifs, ... donc c'est forcément que Hachem n'est pas vraiment Roi.
Cependant, Hachem est pleinement Roi, même maintenant.
La réalité est que rien ne peut se passer sans un décret de Sa part, et tout ce qui arrive est pour le bien.
C'est nous qui n'arrivons pas pour le moment à comprendre les raisons et les objectifs de nos difficultés, humiliation, de la pauvreté, ...
Un jour nous verrons que tout a été pour le bien (nous n'aurons pas pu faire mieux!), et à quel point Hachem était déjà pleinement Roi à tout moment.

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-> Nous récitons, à la fin de la prière Aleinou, le verset suivant : "Hachem sera Roi sur toute la terre. En ce jour-là, Hachem sera Un, et son nom Un" (Zé'harya 14,9).
La guémara (Pessa’him 50a) se demande : "Mais n’est-il pas déjà Un aujourd’hui?

Rabbi A’ha bar ‘Hanina répond : « Le Monde à venir n’est pas comme celui-ci.
Ici-bas, nous disons pour une bonne nouvelle : « Béni est le Bon, qui fait le bien! » (Barou’h atov véamétiv), et pour une mauvaise : « Béni est le Juge de vérité! » (Barou’h dayan aémet).

Tandis que dans le Monde à venir, nous ne dirons plus que : "Béni est le bon, qui fait le bien!""

Nous reconnaîtrons rétrospectivement à ce moment-là que tout ce qui nous semblait mauvais venait effectivement de Lui et était bon en réalité.

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-> "Et le peuple vit Hachem" (Béchala'h 14,31).
Nos Sages enseignent (Mékhilta, Béchala'h 15,2) : "Même une servante a vu à la Mer Rouge ce que le prophète Ye’hezkel ben Bouzi n’a pas réussi à voir".
Le peuple eut une vision prophétique tellement nette d'Hachem qu’ils pointèrent tous du doigt et s’écrièrent: "c'est mon D. (zé Eli), je veux Le glorifier".

Le Nétsiv explique pourquoi nos Sages affirment que même les servantes ont pu dire ce verset, et non uniquement les tsadikim.
Le terme : "zé" (ce - זה) implique qu'ils louaient Hachem pour "ce" miracle à la mer Rouge. Ils ne réalisaient pas qu'on doit louer Hachem pour tout ce qui nous arrive.
Un juif [tsadik] doit louer Hachem pour tout (que ça lui semble bon ou mal), car il est persuadé que tout est pour le bien.
Pas uniquement ce "zé", ces moments qui nous semblent clairement bons, miraculeux, agréables, ... à nos yeux.

C'est ainsi que nos Sages ont conclu que même les servantes ont dit ce verset car même une personne sans beaucoup de émouna remercierait Hachem pour les miracles incroyables de la traversée de la mer Rouge.

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-> Rien ne peut nous arriver sans que Hachem ne le décrète, et ce n'est qu'au final que nous nous rendrons pleinement compte de toute l'énormité de biens dont Hachem souhaitait nous gratifier.
Actuellement cette réalité nous est dissimulée (libre arbitre oblige!), mais si nous faisons l'effort de se convaincre que tout ce que nous vivons est pour notre bien ultime, alors dès à présent les "eaux amères" de notre vie perdent de leur terrible amertume et s'adoucissent immédiatement.

-> "Demain, vous vous lamenterez des choses qui vous font rire aujourd’hui.
Et demain, vous vous réjouirez de ce qui vous a fait pleurer aujourd’hui!"
[le Gaon de Vilna – dans une de ses lettres]

=> Cela illustre l'idée que ce qui nous paraît actuellement amer sera ce qui aura le meilleur goût dans le monde à venir. Et si nous vivons déjà dans ce monde éphémère avec la réalité éternelle du monde à venir, alors l'amer devient douceur!

[nos Sages enseignent également l'idée que : qui sème dans les larmes [de prières à Hachem], alors il récoltera [des bénédictions] dans des larmes de joie.
De même : toutes l'amertume de nos transpirations d'efforts pour étudier, faire des mitsvot, travailler ses midot, ... va engendrer de bénéficier des meilleures douceurs dans notre monde à venir.]

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-> "Celui qui a confiance en D. sera entouré de bonté (abotéa’h b’Hachem ‘hessed yéssovévénou - Téhilim 32,10)

Le 'Hafets 'Haïm dit que celui qui met sa confiance en Hachem, tous les problèmes semblent alors tellement petits.
[ne dit pas à quel point tes soucis sont grands, mais plutôt à quel point ton papa Hachem est infiniment grand et miséricordieux!]

Le 'Hafets 'Haïm compare cela à un médicament qui est très amer, mais qui a autour une capsule au goût agréable.
De même pour notre bien, nous devons passer par des situations désagréables, mais lorsque l'on a confiance en Hachem alors nous sommes entourés de douceur, et c'est beaucoup plus agréable à les "avaler" (au point même où l'on peut trouver un médicament qui a un bon goût, comme un bonbon!).

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-> "Les eaux s’adoucirent" (15,25)

"Maïm marim" (l’eau amère) a la valeur numérique de 380.
Hachem lui a dit d’ajouter "ets" (un morceau de bois), qui a la valeur de 160, ensemble cela fait 540, et c’est devenu "matok" (doux), qui a la valeur numérique de 540.
[Pniné Kédem - au nom de rabbi Yaakov Méïr Schechter]

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-> Le Rékanati rapporte au nom du Zohar que Hachem amena les enfants d'Israël à Mara, où les eaux étaient amères et où ils ne purent se désaltérer. C'est fort étrange. Pourquoi les conduire à un endroit où il est impossible de boire, juste à leur sortie d'Egypte?

Le Zohar explique que lorsque les enfants d'Israël sortirent d'Egypte, les égyptiens leur disaient que leurs enfants n'étaient pas les leurs. Que fit Hachem?
Il les conduisit à Mara, où les eaux s'apparentaient à l'eau de la Sota pour vérifier leur lignée. Pour boire, ils devaient inscrire sur du bois le même nom écrit pour la Sota. Moché jeta le bois avec le nom inscrit dessus dans l'eau, pour vérifier l'ascendance de chaque enfant d'Israël.

[nos Sages disent que par le mérite de 4 attitudes, les Bné Israël furent délivrés d'Egypte : durant 210 ans d'esclavages, ils ne changèrent pas leur nom, leur façon de parler, leur façon de se vêtir et ils étaient tous irréprochables dans leurs moeurs. ]

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-> Lorsqu'ils trouvèrent à Mara de l'eau qu'ils ne purent boire, ils furent pris de désespoir.
Sans alternative, ils comprirent qu'ils devaient prier d'être aidés et leur prière fut immédiatement agréée.
Ceci renforça leur foi, les amenant au niveau nécessaire pour mériter de recevoir la Torah.
[...]

Les eaux de Mara avaient toujours été douces et potables. Elles devinrent amères lors de l'arrivée des juifs afin que ceux-ci discernassent que Hachem pouvait utiliser l'amer pour adoucir l'amer. [l'écorce du bois était très amère]
[...]

Pour calomnier les juifs, les égyptiens prétendirent avoir eu des relations adultères avec leurs épouses.
Les juifs craignirent que cette redoutable accusation ne contînt une certaine mesure de vérité.
Hachem soumit donc les juifs à l'épreuve des eaux amères renfermant Son nom explicite (chèm améforach), comme dans le cas d'une femme soupçonnée d'adultère (une sotah).
Si un mari suspecte sa femme d'adultère, la Torah prescrit une épreuve particulière d'eaux amères pour tester son innocence (cf. Bamidbar 5,12-23). Si la femme a fauté, l'eau la fait enfler et mourir.
Si par contre, elle est innocente, l'eau lui est bénéfique (cf. Bamidbar 5,27-28).

L'épreuve prouva qu'aucun juif n'avait commis d'adultère.
Une des raisons de la libération des juifs d'Egypte était d'ailleurs leur pureté.
Dès lors les hommes furent certains que leurs femmes étaient restées parfaitement pures.

La Torah dit donc que "D. les mit à l'épreuve" = Il les mit à l'épreuve par les eaux amères comme l'est une femme soupçonnée d'adultère. Les hommes, comme les femmes, furent mis à l'épreuve pour savoir s'ils s'étaient rendus coupables d'adultère avec les égyptiens.
[Méam Loez - Béchala'h 15,26]

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"Ils arrivèrent à Elim et là-bas, étaient 12 sources d'eau et 70 palmiers" (Béchala'h 15,27)

-> Selon la Mékhilta, ces sources et ces arbres avaient été préparés depuis la Création en prévision de cette escale des 12 tribus avec ses 70 chefs, et c'est un hommage individuel rendu à chacun d'eux.
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Les 12 sources n'offraient que juste assez d'eau pour les palmiers.
Malgré cela, lorsque les juifs y arrivèrent, ils eurent, malgré leur nombre, assez d'eau à boire pendant 3 jours.
[Méam Loez - Béchala'h 15,27]

-> Les juifs étaient à Mara pendant un jour, et tout de suite après à Elim durant 20 jours.
A Mara, ils ne pouvaient pas boire l'eau car elle était amère, et ils s'en sont terriblement plaints.
S'ils avaient su qu'ils n'y resteraient seulement un jour, et que 12 sources d'eau les attendaient ensuite, alors ils ne se seraient pas plaints.
Ceci est une des faiblesses de la nature humaine : les gens ont trop tendance à se focaliser sur le présent et à se plaindre, plutôt que d'envisager que ce n'est que passager, et que de belles choses vont arriver très rapidement dans leur vie.
['Hafets 'Haïm ; Ibn Ezra]

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-> Le verset dit que Hachem a montré un conseil (éts -> étsa), pour ceux qui trouvent les eaux de la Torah amères (l'eau renvoie à la Torah - en mayim élla Torah).
Le conseil est de se jeter dans les eaux de la Torah = se forcer à étudier, sans penser à quel point c'est amer ou cela sera amer.
Il faut se forcer à étudier la Torah, peut-être pendant 1 heure ou plus, et ensuite la Torah devient douce et agréable.
[ il faut se mettre à étudier même sans en ressentir aucun goût, car celui-ci finira par venir, comme cela est évoqué par la Torah elle-même : "et les eaux devinrent douces" pour signifier que les portes de la saveur dans l’étude finiront par s’ouvrir. ]
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Le Séfer ha’hinoukh (mitsva 17) écrit :
"L’homme est influencé par ses actions. Son coeur et ses pensées suivent toujours ses actes en bien comme en mal.
Même un racha dont les pensées fomentent le mal toute la journée, qui dès son réveil, ferait des efforts assidus pour étudier la Torah et accomplir les mitsvot, bien qu’étant motivé par un intérêt personnel, tendra vers le bien, et d’une telle étude il en viendra à une étude désintéressée.
Grâce à ses actions, il tuera son mauvais penchant, car le coeur est entraîné par les actes".

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=> A quoi font allusion les 70 âmes de la maison de Yaakov réparties en 12 tribus?

-> On a vu que selon rabbénou Bé'hayé, les 12 sources d'eau alimentaient les 70 palmiers (Béchala'h 15,27). C'est l'image des 12 tribus d'Israël appelées à alimenter les 70 nations du monde qui se reflètent dans les 70 membres de la famille du Patriarche Yaakov, comme le souligne Rachi (Haazinou 32,8) : "C'est d'après le nombre de 70 des enfants d'Israël qui sont descendus en Egypte que Hachem fixa les limites des peuples de la Terre en 70 nations et langues".

-> Its'hak Arama enseigne :
Le campement d'Israël dans le désert était organisé en 4 directions (est, ouest, nord, sud) et dans chaque direction campaient 3 tribus, comme la rose des vents où chacun des 4 points cardinaux se subdivise en 3 secteurs.
C'est depuis ce camp qu'émanait l'énergie spirituelle vers les 70 nation du monde, afin de les inspirer.
Si la Torah a précisé le nombre total de 70 âmes réparties en 12 tribus au moment du début de l'exil d'Israël, c'est pour rappeler la vocation historique éternelle des Bné Israël parmi les 70 nations.

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+ La datte symbolise la Torah dans son intégralité :

-> Les enfants d'Israël passèrent dans le désert par un endroit qui s'appelait "Eilim".
La Torah en parle : "Ils arrivèrent à Eilim, là étaient 12 sources d'eau et 70 palmiers" (Béchala'h 15,27).

Le rav Zalman Sototskin, dans son commentaire Oznaim LaTorah, nous enseigne que le peuple d'Israël s'y attarda longtemps, car il y avait de l'eau en abondance. Durant cette période, ils se nourrirent principalement de dattes. C'est la raison pour laquelle la Torah a mentionné les soixante-dix palmiers. Il est rapporté dans la Mékhilta que selon les lois de la nature, ces dattes ne suffisaient pas à sustenter de si nombreuses personnes. Pourtant, ils en mangèrent durant trois jours. Hachem leur fit ce miracle, car ils avaient besoin de prodiges pour renforcer leur confiance en Lui.

Il reste à comprendre : pourquoi fallait-il 70 palmiers? Qu'est-ce que ce chiffre revêt de particulier ?

Le Targoum de Jérusalem nous révèle que ces 70 palmiers correspondent aux soixante-dix anciens.

La Torah établit un parallèle entre les juges et les dattes, nous allons analyser quel rapport existe entre eux.
Lorsque la Torah ordonne de prendre les Arbaat Haminim (les 4 espèces à Souccot), il est
écrit dans le verset : "Vous prendrez le premier jour, du fruit de l'arbre Hadar, des branches de palmier" (Emor 23,40). Le Baal Hatourim explique que les branches de palmier sont le Loulav.

Nos Sages nous enseignent dans le midrach (Vayikra rabba 30,10) que le Loulav incarne la Torah. Les branches de palmier représentent les enfants d'Israël. La datte a du goût, mais n'a pas d'odeur, ainsi les enfants d'Israël ont la Torah, mais n'ont pas de commandements positifs à leur actif.

-> Le Rokéa'h explique (Parachat Emor) que le Loulav symbolise la Torah, car la Torah commence par la lettre « Bet », comme il est écrit :
« Béréchit Bara » et se termine par la lettre « Lamed » : « Lééné Kol
Israël ». Les prophètes commencent par la lettre « Vav » 0o. 1 ; 1) :
« Vayéhi A'haré Mot Moché » et les hagiographes se terminent par la lettre « Lamed » (II Divré Hayamim 36,23) : « Hachem Elokav Imo Véyaal. » Le Loulav équivaut à toute la Torah.

Au moment de prendre le Loulav, nous avons pris l'habitude de faire trois liens. Le Maté Moché explique que le Loulav a pour valeur numérique soixante-huit et en ajoutant les trois liens, on obtient soixante et onze, qui correspondent aux soixante et onze Sages du Sanhédrin.

À Mara, ces Sages furent nommés, c'est ce que commente Rachi sur le verset : "C'est alors qu'Il lui imposa un principe et une loi, c'est alors qu'll le mit à l'épreuve" (Béchala'h 15,25) : c'est dans cet endroit que les juges furent nommés.

C'est pourquoi, lorsque les enfants d'Israël continuèrent leur périple à partir d'Eilim, la Torah écrit qu'ils trouvèrent "soixante-dix palmiers", car le Loulav symbolise le Sanhédrin.
Le Sanhédrin représente la connaissance en Torah Orale et Ecrite. Aucun autre fruit y fait allusion.

-> Nos Sages nous dévoilent (Pessa'him 87b) que la raison pour laquelle Hachem exila les enfants d'Israël précisément à Babel est parce qu'il y avait là-bas énormément de palmiers. Les dattes incitent le cœur à étudier la Torah. Le Talmud de Babel fut entièrement rédigé à Babel !
De plus, la Torah ésotérique est aussi liée à Babel !
Elle vit le jour dans la grotte où Rabbi Chimon bar Yo'hai et son fils
Rabbi Elazar se cachèrent des Romains. Le Talmud nous raconte (Chabbat 33b) que Hachem fit pousser pour eux un caroubier et une source d'eau.

-> Le midrach Talpiot (siman 8, Hessed) nous révèle un secret délivré par Rabbi Chimon bar Yo'haï lui-même, de bouche à oreille. Chaque veille de Chabbat, le caroubier se transformait en palmier et à la sortie de Chabbat, il redevenait un caroubier. Durant toute la semaine, ils se nourrissaient de caroubes, car pour étudier le Zohar, il faut priver son corps des plaisirs terrestres. Mais pendant Chabbat, ils recevaient ce "bonus": de délicieuses dattes.

Une question se pose : quel est le secret de la datte, qui apporte tant de Torah au monde?

Le midrach Talpiot (Dékél) rapporte qu'un Sage étudia dans le midrach que le palmier ne pousse pas et ne puise pas ses forces de la terre, comme les autres arbres. Il puise ses forces d'en haut.
L'abondance descend vers les racines pour qu'il se maintienne au sol.

-> Nos Sages nous expliquent encore (Bamidbar Rabba, Paracha 3, signe 1) de même que le cœur de la datte est dirigé vers le haut, ainsi le cœur des enfants d'Israël est orienté vers leur Père, qui est au Ciel, comme il est écrit (Ps. 25; 15) : « Constamment mes yeux se dirigent vers Hachem, car c'est Lui qui dégage mes pieds du filet. » Une autre explication: la datte excite l'envie et les justes aussi en ont une : celle de se coller à Hachem.

-> Dans le livre Nétiv Bina sur le Pérek Chira sont cités les propos du midrach :
Chaque être humain a des envies, des aspirations et des désirs. Il ne vit pas dans l'unique but d'accomplir la Volonté du Créateur. Mais les justes ont un seul et unique objectif : réaliser la volonté de Hachem.
De même que le palmier a un seul cœur et une unique aspiration et de même qu'il se tient bien droit, ainsi les justes servent Hachem par désir et non par obligation. Ils possèdent une volonté farouche et exclusive d'obéir à Hachem. Ils se tiennent debout droits et ne se soumettent à rien d'autre. Ils réalisent les désirs de Hachem dans n'importe quelle situation. Ils ressemblent donc au palmier.

"Et tu te souviendras de D. car c'est Lui qui t'a donné la capacité d'accomplir des choses." (Dévarim - Ekev - 8,18)

Rabbi Lévi Yits'hak de Berditchev traversait la place du marché et observait la foule animée et occupée par ses activités commerciales.

Le Rabbi grimpa au sommet d'un pilier qui se trouvait au centre de la place et se mit à interpeller les passants :
"Mes chers enfants! Peuple saint de D.!
Vous êtes tous très occupés à vos affaires et chacun d'entre vous sait exactement ce qu'il fait ici, dans ce marché.
Mais vous oubliez pourquoi vous êtes ici, dans ce monde, tout d'abord, et ce que vous êtes réellement censés accomplir avec votre existence."

Nous sommes si absorbés par ce que nous sommes en train de faire que nous oublions pourquoi nous sommes là tous ensemble.