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"Et Elokim parla à Moché ... et lui dit : Je suis Hachem" (Vaéra 6,3)

1°/ Un tsadik prend le décret de rigueur sur lui :

-> Le séfer Maginita déBé Rabbanan rapporte l'histoire suivante :
le rav Avraham Yaakov de Sadigura fut un jour diffamé par des non-juifs et accusé d'un crime. Il fut arrêté le Shabbath et conduit en prison. À ce moment-là, il a cité le verset : "Elokim ne fait que du bien à Israël, à ceux qui ont le cœur pur" (tov léIsraël, Elokim lévaré lévav - Téhilim 73,1).
Le rav Barou'h de Mézhibozh explique que le peuple juif ne connaît toujours que le bien. Si l'on disait "Elokim", c'est-à-dire si l'on demandait : "Pourquoi sommes-nous traités avec la midat hadin?"
"ceux qui ont le cœur pur" = ceux qui ont un cœur pur (les tsadikim) enlèvent ce jugement de sur la nation et d'eux-mêmes.

Le rav de Sadigura utilise ce concept selon lequel les tsadikim acceptent la midat hadin (attribut de rigueur Divine) sur eux-mêmes pour expliquer le premier verset de la paracha de cette semaine : "Et Elokim parla" = Hachem a parlé avec la midat hadin. [Elokim = nom Divin de rigueur]
"à Moché" = au tsadik, qui prend sur lui la midat hadin.
Il lui dit : "Je suis Hachem (Havaya - יהוה - nom Divin de miséricorde) = Il dit que lorsqu'un tsadik accepte le jugement sur lui-même, Hachem passe à la midat hara'hamim (attribut Divin de miséricorde) pour le reste du peuple juif.

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2°/ Faire confiance aux bontés d'Hachem :

-> Le Yessod ha'Avoda de Slonim (cité dans Kitvé RaMam) explique ce verset comme suit :
Hachem dit à Moché : "Penses-tu que j'ai traité le peuple juif avec la mida d'Elokim (midat hadin) [au regard par exemple de l'esclavage très dur]? Non. Je suis Havaya (יהוה). Tout ce que j'ai fait est bon et miséricordieux. Jusqu'à présent, je les ai traités avec une bonté cachée. Maintenant, Je vais révéler Ma bonté. Je les sortirai et les sauverai d'une manière qu'ils pourront clairement voir."

-> Dans le même ordre d'idées, le rav Barou'h de Mezhibozh explique le verset : "S'il te plaît, montre-nous Ta bonté" (ar'énou Hachem 'hassdé'ha - Téhilim 85,8), en disant : nous savons que tout ce que fait Hachem est miséricordieux et bon, mais certains actes de bonté nous sont révélés, tandis que d'autres sont cachés à notre compréhension.
Nous demandons à Hachem de nous montrer Sa bonté, ce qui signifie qu'elle devrait nous être révélée de manière à ce que nous puissions comprendre en quoi ce qu'Il fait est bon pour nous.

-> Le Séfer Yalkout Sipourim (au nom du rav Nissim Gaon) rapporte un récit entre rav Yéhochoua ben Lévi et Eliyahou haNavi.
En conclusion, Eliyahou haNavi dit : "Vous devez maintenant réaliser que les voies d'Hachem sont cachées et que beaucoup de choses ne sont pas ce qu'elles semblent être. Les choses qui semblent bonnes sont souvent mauvaises et les choses qui semblent mauvaises sont souvent bonnes."

L’affliction physique crée des mérites

+++ L’affliction physique crée des mérites :

"Et autant ils les affligeaient, autant ils se multipliaient et autant ils s’étendaient" (Chémot 1,12)

-> Le rav Moché Leib de Sassov (cité dans Michnat haRamal) explique qu'il est connu que si quelqu’un essaie de se purifier, Hachem l’aide. Le principal moyen de se sanctifier et de se purifier est de s’abstenir des plaisirs physiques et d’affliger le corps autant que l’on peut le supporter.
Plus on s’abstient des plaisirs terrestres, plus on peut atteindre la sainteté et plus on peut se connecter à Hachem.
De cette façon, l'âme de l’individu devient plus forte et il est capable de faire téchouva et de transformer ses fautes en mérites.

En conséquence, le verset dit que plus la nation était affligée, plus elle se multipliait et grandissait. Grâce à leurs afflictions physiques, leurs mérites augmentaient.

Aharon se dévoua constamment pour le peuple d’Israël

+ Aharon se dévoua constamment pour le peuple d’Israël :

"Le courroux d'Hachem s'enflamma contre Moché et Il dit : "N'y a-t-il pas Aharon ton frère, le Lévite? Je sais qu'il parlera assurément" (Chémot 4,14)

-> Le séfer Tiféret Shlomo explique que lorsque Moché parla négativement du peuple en disant (Chémot 2,14) : "Maintenant je comprends" (comme l’explique Rachi, il disait qu’il comprenait qu’ils méritaient d’être punis), il fit en sorte que la guéoula soit retardée de 80 années supplémentaires, car il dut fuir à Midyan.
D’un autre côté, Aharon haCohen était toujours avec le peuple juif. Il était témoin de leur souffrance et souffrait pour eux. Il priait constamment pour eux.

Ainsi, Hachem dit qu’il "parlera assurément". "Parler" fait référence à la prière. Hachem dit qu’Aharon prie toujours avec et pour peuple juif. Par conséquent, il parlera. Il méritera la kéhouna et la capacité de bénir le peuple juif (comme nous le voyons dans Nasso 6,23) car il était constamment uni au peuple et priait pour eux.

La vérité pendant l’exil

+ La vérité pendant l'exil :

"Yaakov vécut dans le pays d'Egypte 17 années" (Vayé'hi 47,28)

-> Le 'Hidouché Harim écrit que ce verset est une source d'encouragement pour le peuple juif alors que nous sommes coincés dans l'exil au milieu des non juifs, en nous disant que Yaakov a réussi à atteindre un niveau élevé de sainteté même dans la terre très impure d'Egypte.
Même si cette terre était pleine de dépravation, la sainteté de Yaakov a été encore plus forte que l'impureté de l'Egypte.

La Torah est éternelle et nous sommes censés tirer des leçons des Avot et les intégrer dans notre propre vie. Par conséquent, il est évident que chaque juif peut se connecter à la sainteté de Yaakov en s'accrochant à la mida du "émet" (Vérité), qui était le trait caractéristique de Yaakov, comme il est dit : "Donnez le émet à Yaakov" (Mikha 7,20).

En se connectant à Yaakov par le biais de la mida de la Vérité, on peut l'imiter et rester sur un niveau élevé de sainteté, même en endurant un exil sombre.

Le temps de la mort d’Israël approchait et il appela son fils, Yossef, et il lui dit : "S’il te plaît, ne m’enterre pas en Egypte" (Vayé'hi 47,29)

-> Rachi dit que Yaakov ne voulait pas être enterré en Egypte pour éviter la douleur de rouler dans les souterrains que toutes les personnes enterrées hors d'Israël devront traverser au moment de la résurrection des morts.

-> Le séfer Sia'h Sarfé Kodech ('helek 1, p.57) rapporte qu’un homme vint un jour voir le rabbi Mendel de Kotzk et lui dit qu’il voulait déménager en terre d'Israël.
Le rabbi lui demanda : "Pourquoi veux-tu aller en terre d'Israël?"
Il répondit : "Nous voyons que Yaakov voulait être enterré en terre d'Israël pour éviter la douleur de rouler sous terre. Je veux y aller pour la même raison."
Le rabbi lui demanda avec étonnement : "Aimes-tu tant ton corps? Tu t’inquiètes tellement pour lui que tu ne veux pas qu’il ressente la moindre douleur après la mort?"

[on ne doit pas aimer son corps au point qu'il en devienne l'essentiel par rapport à notre spiritualité, à notre âme. ]

Yaakov a souligné l’importance de l’unité

+++ Yaakov a souligné l'importance de l'unité :

"Rassemblez-vous et je vous dirai ce qui vous arrivera à la fin des jours. Regroupez-vous ... et écoutez Israël votre père" (Vayé'hi 49,1)

-> Avant que Yaakov ne commence à donner ses ulitmes bénédictions à ses fils, il leur dit de "se rassembler" et de se "regrouper", insistant sur la notion d'unité.
Les séfarim hakédochim expliquent qu'il soulignait l'importance de se rassembler dans la paix et la fraternité. Yaakov a parlé de ce concept fondamental avant de donner les bénédictions car "Hachem n'a pas trouvé de réceptacle pour contenir la bénédiction d'un juif, sauf la paix" (michna Ouktzin 13,12).
Pour recevoir une bénédiction, la paix doit venir en premier.

-> La date de la guéoula dépend de notre unité :
Le Chla Hakadoch (Déréh 'Haïm To'hakhot Moussar) affirme que Yaakov voulait révéler la date de la guéoula à ses fils (comme l'indique Rachi). C'est pourquoi il leur a demandé de se rassembler, car il n'est pas possible de réaliser la géoula si le peuple juif n'est pas uni.
La destruction du Temple a été causée par la haine gratuite, et tant que cette haine existera parmi nous, nous ne pourrons pas mériter la guéoula finale.

[d'une certaine façon, c'est comme si Hachem nous envoyait le Temple, mais nous n'avons pas de réceptacle pour le recevoir, car nous ne sommes pas assez unis les uns avec les autres.
Hachem peut nous unir en envoyant des malheurs sur le peuple, alors autant précéder cela en s'unissant de nous même, pour se dispenser de terribles malheurs. ]

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+ Yaakov les a mis en garde contre la faute de lachon ara :

-> Le Chla haKadoch ajoute que Yaakov a également réprimandé ses fils sur l'importance de ne pas dire de lachon ara.
Il dit que le mot "hé'asfou" (rassemblez-vous - הֵאָסְפוּ) est une référence au verset (II Mala'him 5,11) : "véassaf amétsora" (et guérissez le lépreux - וְאָסַף). La tsaraat est une punition pour avoir dit lachon ara, et Yaakov faisait donc allusion à cette idée.
Yaakov parlait de cela aux Shévatim (tribus) parce qu'il sentait qu'ils n'étaient pas tout à fait en paix les uns avec les autres depuis que Yossef avait dit du mal de ses frères (Vayéchev 37,2).

C'est dans cet esprit que le Chla haKadoch explique les paroles que les Shévatim ont adressées à Yossef après la mort de Yaakov : "Ils donnèrent l'ordre de dire à Yossef : ton père a donné ordre, avant sa mort, en disant : "Ainsi direz-vous à Yossef : 'De grâce, veuille pardonner à présent l'action malveillante de tes frères et leur faute, car ils t'ont fait du mal'."" (Vayé'hi 50,16-17)
La question qui s'impose est la suivante : quand Yaakov a-t-il dit cela? Où voyons-nous que Yaakov a fait cette demande?
Rachi explique que Yaakov n'a jamais vraiment dit cela, car il savait que Yossef ne gardait pas rancune. Cependant, ils se sont permis de dire cela en son nom pour le bien de la paix.
Cela reste difficile à comprendre. Comment pourrions-nous dire que les saintes Shévatim ont pu dire quelque chose qui n'est pas vraie?
Selon les mots du Chla haKadoch, cependant, nous pouvons comprendre que Yaakov a effectivement dit cela, car c'était son intention lorsqu'il a dit à tous les frères de se rassembler comme un seul homme. Il leur disait d'être en paix et de ne pas dire de lachon ara les uns sur les autres, et certainement pas d'avoir de mauvais sentiments les uns envers les autres.

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+ Comment parvenir à l'unité :

-> Le rav Shimon de Skrenovitz, fils du rav Mena'hem Mendel de Vorka, explique que le mot "hé'asfou" (rassemblez-vous - הֵאָסְפוּ) connote "éfes vé'ayin", le néant.
Il explique que si une personne est humble et se considère comme sans importance (en mettant Hachem au centre de tout), elle peut être unie aux autres.
Une personne orgueilleuse ne peut jamais être en paix avec les autres parce qu'elle est toujours préoccupée par elle-même. Mais celui qui est humble peut s'entendre avec tout le monde.

Surveiller ce que voient nos yeux

+ Suivre l'exemple de Yossef, et surveiller ce que voient nos yeux :

"Ne crains pas de descendre en Egypte, car je t'y ferai devenir un grand peuple. Je descendrai ave toi en Egypte, et Je te ferai assurément remonter ; et Yossef mettra sa main sur tes yeux" (Vayigach 46,3-4)

Le verset dit qu’Hachem dit à Yaakov que « Yossef posera sa main sur tes yeux. »
Le Beit Avraham de Slonim explique qu'il disait à Yaakov d’accepter de suivre la voie de Yossef, qui consiste à protéger ses yeux de tout regard inapproprié.
Hachem affirme que s’il acceptait de faire cela, Il descendrait en Egypte avec lui et le ferait monter de là.
Il disait que même en Egypte (symbole de l'immoralité de l'époque), tu ne tomberas pas de ton haut niveau de sainteté.

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[en tant que ses descendant qu'Hachem a fait descendre en exil, si nous voulons qu'Hachem nous monte/élève vers Lui en sainteté, nous le pouvons par le mérite de veiller sur que nos yeux voient. ]

"Car tout berger est une abomination pour les égyptiens" (Vayigach 46,34)

-> Le 'Hidouché haRim écrit qu’il y a des gens qui veulent être respectés pour leurs actions. Ils veulent que les autres les aiment et les tiennent en haute estime. Ils veulent même que les non-juifs les admirent.
[ils sont dépendants du regard des autres]

Yossef ne s’en souciait pas. Au contraire, il faisait tout ce qu’il pouvait pour s’assurer que les égyptiens n’aiment pas ses frères. Il ne voulait pas qu’ils se mélangent aux égyptiens, donc il ne voulait pas que les égyptiens les admirent.
Il savait que les égyptiens détestaient les bergers, alors il a délibérément dit à Pharaon que ses frères étaient des bergers et qu’ils ne pourraient pas vivre avec les égyptiens.

Les paroles de Yéhouda ont créé des anges

+ Les paroles de Yehouda ont créé des anges :

"Et Yossef ne put se contenir en présence de tous ceux qui se tenaient autour de lui" (Vayigach 45,1)

-> Le 'Hioduché haRim (cité dans le Likouté Yéhouda) demande qui étaient ces personnes qui "se tenaient autour de lui" (lé'hol anitsavim alav).
Il répond que les paroles de Yéhouda ont créé des anges. Un ange (mala'h) est appelé "nitsav" (celui qui se tient debout - voir Zé'haria 3,7 - [les anges n'évoluent pas et sont donc "omdim" (debout), à la différence des juifs qui sont des "Méalé'h" (ceux qui marchent) ).
Ainsi, ceux qui se tenaient autour de lui étaient des anges.
Yossef n'était pas en mesure de supporter tous les anges créés à partir des paroles saintes de Yéhouda.

La parnassa par le mérite du bita’hon

+++ La parnassa par le mérite du bita'hon :

"Et Yossef nourrit son père et ses frères ... du pain selon les enfants (lé'hem léfi ata'h)" (Vayigach 47,12)

-> Le séfer Divré Israël écrit au nom de son grand-père, le rav Yé'hezkel de Kouzmir, que le mot "taf" (jeunes enfants - טָּף) peut également signifier "regarder".
[comme dans la guémara Méguila 14b : "Un poulet marche la tête tournée vers le bas, mais ses yeux regardent (mitfi) au loin pour trouver de la nourriture". ]

Le Divré Israël explique que le verset nous enseigne que le meilleur moyen de gagner sa vie est de se tourner vers Hachem et de lui faire entièrement confiance. Lorsque le verset dit que Yossef a soutenu ses frères, il précise qu'il a donné à chacun d'eux "du pain selon leur "taf" (lé'hem léfi ata'h).
Cela signifie que chacun a reçu la quantité de parnassa (subsistance) qu'il méritait en fonction de son niveau d'intérêt pour Hachem. [à quel point on regarde Hachem. Le roi David dit : "Je place Hachem en face de moi à tout moment" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) ]
Ceux qui avaient le plus d'émouna et de bita'hon recevaient donc plus de nourriture.

Le Divré Israël ajoute que le mot "taf" peut également être compris comme signifiant littéralement "jeunes enfants", le verset nous enseignant qu'ils ont reçu la subsistance grâce au mérite d'avoir fait confiance à Hachem comme un (jeune) enfant (avec ses parents).
Lorsque le verset dit de "jeter son fardeau à Hachem et Il te soutiendra" (Téhilim 54,23), l'intention est que l'on devrait s'appuyer sur Hachem comme un enfant. Un petit enfant ne se préoccupe pas de l'argent. Il place plutôt le fardeau sur ses parents et compte sur eux pour le nourrir.
De même, il nous est dit de faire entièrement confiance à Hachem et qu'Il prendra soin de nous.

En conséquence, le verset peut être interprété comme disant que Yossef a donné à chaque frère de la nourriture en fonction de leur émouna enfantine. Ceux qui s'en remettaient à Hachem comme un jeune enfant avait une parnassa au plus haut niveau.

Dans le même ordre d'idées, le rabbi de Kobrin (cité dans Imrot Moché - Eré'h Emouna) explique le verset : "Hachem est mon berger, je ne manquerai de rien" (Téhilim 23,1), ce qui signifie que si quelqu'un a la émouna que "Hachem est son berger", il ne manquera de rien.

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-> Le Beit Avraham de Slonim écrit que le mot"taf" dans ce verset fait référence à la Torah étudiée par les jeunes enfants.
Ainsi, le verset dit que nous recevons la parnassa par le mérite de cette Torah pure.

En outre, le Beit Avraham écrit que le mot "taf" fait allusion à la émouna pure des enfants, et le verset dit que cette émouna crée la parnassa.
Il ajoute qu'il y a eu des moments où la parnassa a été très difficile en raison d'un manque d'émouna. C'est le sens du verset : "La émouna a été perdue et déracinée de leurs bouches" (Yirmiyahou 7,28).
Lorsque la émouna est perdue, la subsistance d'une personne est déracinée de sa bouche.