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Quelle valeur donnons-nous à la Torah par nos actes?

+ "Car il a méprisé la parole de D." (Chéla'h Lé'ha 15;31)
Il est écrit dans la guémara Sanhédrin (99a) : "Rabbi Nehoraï a enseigné :
les mots : "car il a méprisé la parole de la Torah" s'appliquent à quiconque pourrait étudier la Torah et ne le fait pas."

==> Le Gaon de Vilna explique :
"Combien est méprisable le fait de s'abstenir d'étudier la Torah."

Comme l'affirment nos Sages (avot 6,2) : "Chaque jour, une voix céleste se fait entendre depuis le mont 'Horev, et proclame : "Malheur aux hommes pour la honte causée à la Torah" [par le fait qu'ils ne l'ont pas étudiée!]

Quelle est-elle, cette "honte" que les hommes lui infligent?

== Bien qu'elle leur assure une immense récompense, ils ont l'impertinence de la laisser dans un coin, et de ne pas s'y intéresser.

C'est bien le signe qu'elle est méprisable à leurs yeux, raison pour laquelle il est écrit : "car il a méprisé la parole de D."

Source (b"h) : issu du livre "talelei Oroth" du Rav Yissa’har Dov Rubin

Le bita’hon de Yossef

+ Le bita'hon de Yossef :

"Pharaon envoya quérir Yossef et on le pressa hors du cachot. Il se rasa et changea ses vêtements" (Mikets 41,14)

-> Le séfer Agra déKallah demande pourquoi il est nécessaire de mentionner qu'ils se sont dépêchés ou que Yossef s'est fait couper les cheveux.Qu'est-ce que la Torah veut nous enseigner à travers cela?

Il répond que cela nous enseigne l'immense droiture de Yossef et le bita'hon qu'il avait en Hachem.
Il est dit que Pharaon "appela Yossef" (vayikra). Rachi (début de Vayikra) dit que le mot "kriya" indique toujours l'importance et l'affection.
Ainsi, Pharaon appelait à honorer Yossef.

Cependant, ses assistants étaient des gens racha qui ne firent pas ce qu'il leur demandait. Au contraire, ils l'ont précipité hors de la geôle et l'ont traité avec manque de respect alors qu'ils le pressaient d'aller voir Pharaon.

Cela aurait dû effrayer Yossef. Lorsque quelqu'un est précipité devant le roi, c'est généralement parce qu'il est sur le point d'être traité durement. Yossef aurait dû penser qu'il allait être jugé pour son crime supposé et qu'il allait être puni. [ex: il avait été dans des conditions de détention horribles jusqu'à maintenant, et on le sortait pour le juger et lui appliquer une peine encore pire! ]
On pourrait imaginer qu'une personne dans cette situation soit terrifiée. Mais Yossef n'a pas eu peur. Il était même assez calme pour se faire couper les cheveux et changer de vêtements parce qu'il avait pleinement confiance en Hachem et qu'il était persuadé qu'Il l'aiderait de manière miraculeuse.

"Ce fut au bout de 2 années entières, Pharaon eut un rêve" (Mikets 41,1)

-> La guémara (Méguilla 10b) dit que le mot "vayéhi" (ce fut - וַיְהִי), dénote toujours de la douleur et de la souffrance.
Le séfer Divré Israël se demande pourquoi ce mot est utilisé dans cette paracha : "Et ce fut au bout de deux ans" (vayéhi mikets chénatayim yamim). De quelle souffrance s'agit-il?
Il s'interroge également : pourquoi le verset utilise le mot "chénatayim" pour deux, plutôt que le mot plus courant "chté".

Le Divré Israël répond que le mot "chénatayim" peut indiquer "hichtanout", le changement.
Il est dit (séfer Tséma'h David) que le mot "mikets" (מקץ) peut être un acronyme pour "tsom, kol, mamon" (le jeûne, la "voix" (la prière) et l'argent (tsédaka)).
Cela fait donc allusion à la téchouva et aux bonnes actions. Nos Sages (Sanhédrin 37b) disent que même si tous les temps de salut sont passés, la rédemption (guéoula) ne dépend que de ces choses.

Par conséquent, les mots "vayéhi mikets" peuvent être compris comme signifiant que c'est "la fin" et que tous les temps de salut semblent être passés. [d'où l'emploi de "vayéhi" qui est lié à la douleur. ]
Cela peut faire perdre espoir à une personne. Cela peut créer une situation de souffrance.
Cependant, les mots "vayéhi mikets" signifient également que la téchouva, la téfila et la tsédaka peuvent faire un "hichtanout". Ils peuvent changer une situation pour le mieux.

Celui qui prie pour son ami reçoit aussi ce dont il a besoin

Celui qui prie pour son ami reçoit aussi ce dont il a besoin :

-> Le séfer miZékénim Etbonen cite le Saba Kadicha de Lechovitch qui utilise cette idée pour expliquer le verset (Vayéchev 40,124) où Yossef dit au maître échanson : "Si tu te souviens de moi".
Nous apprenons ainsi que si l'on se souvient de son prochain et que l'on prie pour lui, on se souviendra également de nous au Ciel et on subviendra à nos besoins.

"Yossef trouva grâce à ses yeux et il le servit ; il le nomma sur sa maison" (Vayéchev 39,4)

-> Le midrach (Chir haChirim rabbah 1,1) déclare : "Rav Pin'has a dit au nom de Rav Shmouel bar Abba : Quiconque sert correctement son maître sera libéré. D'où cela nous vient-il? De Yossef. Puisqu'il a servi son maître correctement, il a été libéré."

-> Le séfer Beit Its'hak cite le rav Ména'hem Mendel de Vork qui explique que Yossef croyait que tout ce qu'il faisait pour Potiphar était la volonté d'Hachem.
Le midrach dit que nous apprenons de cela que chaque fois qu'une personne sert Hachem avec une émouna complète que tout ce qui se produit est Sa volonté, elle méritera la vraie liberté.

"Quand Avram fut âgé de 99 ans ... marche devant Moi et sois parfait" (Lé'h Lé'ha 17,1)

-> Il y a une divergence d'opinion dans le midrach (Béréchit rabba 30,8) quant à l'âge d'Avraham lorsqu'il prit conscience de l'existence d'Hachem : 3 ans ou 48 ans.
Le Imré Emet (5691) est d'avis que les deux sont vrais : la connaissance d'Hachem n'est pas binaire, et tout au long de sa vie, Avraham a grandi dans sa conscience du Créateur, discernant constamment de nouveaux angles de Sa manifestation dans le monde qui l'entourait.

Quelle est la signification de ces deux nombres, 3 et 48 ?
Ils correspondent à 2 étapes importantes dans la croissance personnelle d'Avraham.
Trois fait allusion aux 3 qualités personnelles exceptionnelles qui distinguaient Avraham et ses disciples : la générosité, l'humilité et le contentement (Pirké Avot 5,22).
Ces qualités constituent le développement le plus fondamental du caractère nécessaire pour permettre la réceptivité à la Torah.
Le second chiffre fait allusion aux 48 qualités par lesquelles la Torah est acquise (Pirké Avot 6,6).

Après les 3 années initiales et deux séries de 48 ans, Avraham a atteint l'âge de 99 ans, âge auquel il a été soumis à la mitsva de la mila (circoncision), ce qui indique un niveau unique de perfection.

Its’hak pria pour la richesse des générations juives futures

+++ Its'hak pria pour la richesse des générations juives futures :

"Its'hak pria en face de sa femme parce qu'elle était stérile, et Hachem l'exauça" (Toldot 25,21)

-> Le midrach (Béréchit rabba 63,5) dit que "Its'hak a versé des prières avec 'osher' ".

Le séfer Divré Israël explique le mot "osher" comme signifiant qu'il priait beaucoup.

Le rabbi de Modzhitz dit que nous pouvons expliquer le mot "osher" comme signifiant "richesse".
Si nous le traduisons ainsi, le midrach dit que Its'hak a prié pour la richesse. Le fait qu'il ait mérité la richesse est illustré par le midrach (Béréchit rabba 64,7) qui dit que "l'engrais produit par les mules d'Its'hak valait plus que tout l'or et l'argent d'Avimélé'h".

Nos Sages (Béra'hot 7a) disent que les prières d'Its'hak ont été exaucées parce qu'il était tsadik, le fils d'un tsadik, et que les prières de quelqu'un qui est à la fois un tsadik et le fils d'un tsadik sont facilement exaucées. Comme ses prières ont été acceptées, il a été récompensé par la richesse.

Le rabbi de Modzhitz pose la question suivante : Pourquoi Its'hak prierait-il pour de l'argent? Bien sûr, il est inimaginable que Its'hak Avinou ait désiré la richesse (matérialité). Quel était le but de cette prière?
Il répond en citant le midrach (Tan'houma - Lé'h Lé'ha 9) qui dit : "maassé avot siman la'banim". Les actions des Patriarches (Avot) ont eu un impact sur leurs enfants.
Par conséquent, lorsque Its'hak a prié pour la richesse, il l'a fait au nom de ses descendants, et non pour lui-même. Il priait pour que ses enfants aient des moyens de subsistance pendant leur période d'exil.

Pour expliquer cela davantage, le rabbi de Modzhitz cite le midrach (Béréchit rabba 44,21) qui dit qu'Hachem a donné un choix à Avraham : soit ses enfants partaient en exil (galout), soit ils allaient au Guéhinam. Il choisit l'exil.
Its'hak le savait. C'est pourquoi il a prié pour qu'ils aient de la richesse. Il a prié pour qu'ils aient au moins de l'argent pendant qu'ils sont en exil afin qu'ils restent droits et ne se rebellent pas contre Hachem, ce qui les conduirait forcément au Guéhinam. Ceci était important car nous savons que "la pauvreté conduit les gens à transgresser la volonté d'Hachem" (guémara Erouvin 41b).
[en un sens, Its'hak a prié de toutes ses forces pour que ses descendants (les juifs) aient suffisamment de ressources pour ne pas en venir à se rebeller contre Hachem, malgré la difficulté de l'exil. ]

Cela explique également la guémara (Shabbath 89b) qui dit : "Dans le futur, Hachem dira à Avraham : 'Tes enfants ont fauté' ... Hachem dira à Its'hak : "Tes enfants ont fauté". Its'hak répondra : "Sont-ils mes enfants et non Tes enfants? Par ailleurs, quelle est la durée de vie d'une personne? 70 ans. Soustrayez (dal) les 20 premières années de sa vie. (On n'est pas puni pour les fautes commis alors). Il leur reste 50 ans. Soustrayez 25 ans de sommeil, et il leur reste 25 ans. Soustrayez 12,5 ans pendant lesquels on prie, on mange et on va aux toilettes, et il leur reste douze ans et demi. (Ce qui montre qu'ils ont très peu de temps pour fauter)."

Le mot utilisé par la guémara pour "soustraire" est "dal", qui peut également signifier "pauvre".
La guémara peut être lue comme signifiant que Its'hak défendra le peuple juif en disant qu'ils étaient pauvres, et que c'est ce qui les a conduits à fauter. Its'hak dira qu'Avraham a choisi que le peuple juif soit exilé, mais pas qu'il soit pauvre. Ils ne peuvent donc pas être punis pour les fautes qu'ils ont commis à cause de la pauvreté.

Un attribut spirituel en apporte un autre

+++ Un attribut spirituel en apporte un autre :

"Et ce fut, lorsque les chameaux eurent terminé de boire, que l'homme prit une boucle nasale en or, d'un poids d'un béka, et deux bracelets sur ses bras, dix shékels d'or était leur poids" ('Hayé Sarah 24,22)

-> Rachi commente que l'anneau nasal en or fait référence aux shékalim d'Israël (à raison d'un béka par tête), les 2 bracelets constituaient une allusion aux 2 Tables de la Loi, et le poids de 10 pièces d'or aux 10 Commandements gravés sur elles.

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Eliézer faisait allusion à la mitsva pour chaque juif de donner un demi-shekel pour la avoda dans le Temple. Pourquoi Eliézer a-t-il fait allusion à cette mitsva en particulier?
La réponse est que Rivka s'est engagée dans le 'hessed (bonté), l'amour bienveillant. Ceci, associé à la Torah et à l'avoda, le service d'Hachem, sont les piliers qui soutiennent le monde (Pirké Avot 1,2).
Eliezer a fait comprendre à Rivka que l'attribut du 'hessed entraînerait dans son sillage la Torah et la avoda.

En effet, ces 3 piliers sont interconnectés, et en tant que tel, celui qui incarne l'une de ces qualités finira par incarner les autres.
L'anneau, qui pesait un béka, faisait allusion aux demi-shekalim utilisés pour la avoda.
Les deux bracelets, un pour chaque main, font allusion aux deux Lou'hot qui étaient tenus dans les deux mains de Moché, comme le dit la Torah : "et les deux Lou'hot sur mes deux mains" (Ekev 9,15).
Lorsque Eliézer a offert ce bijou à Rivka, il lui a laissé entendre que l'attribut de 'hessed dont elle faisait preuve lui apporterait éventuellement les autres piliers : la Torah et la avoda.
[en l'absence du Temple, la avoda correspond à la prière. ]

Le concept selon lequel l'un des 3 piliers du monde entraîne les autres dans son sillage est démontré par nos Patriarches.
Avraham est un exemple de 'hessed, comme le montre le midrach qui dit qu'Avraham a planté un verger pour que ses invités en apprécient les fruits (selon une autre opinion, il a établi une auberge pour ses invités) [Sotah 10a].
Par ce mérite, il eut un fils et un petit-fils, Its'hak et Yaakov, qui illustrèrent respectivement l'avoda et la Torah.
Its'hak personnifie la avoda, puisque nous constatons qu'il s'est volontairement laissé élever en sacrifice à Hachem.
La avodah d'Its'hak a apporté la Torah dans son sillage, et il a mérité un fils, Yaakov, qui a passé 14 années ininterrompues à étudier la Torah dans les tentes de Chem et Ever.

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=> Les 3 attributs : la Torah, la avoda et le 'hessed sont interconnectés, et celui qui illustre l'un de ces attributs finira par mériter les autres.
Rivka était remarquable dans le 'hessed, et elle a finalement mérité les attributs de la avoda et de la Torah grâce à son mari Its'hak et à son fils Yaakov.

"Yaakov perçut qu'il y avait du blé (chéver - שֶׁבֶר) en Egypte" (Mikets 42,1)

Un juif au cœur brisé en Egypte :
-> Le séfer miZékénim Et'bonen écrit que le rav Mordé'haï 'Haïm de Slonim rapporte que le rav Yé'hezkel Hazaken de Kobrin dit ce qui suit au nom du Yessod ha'Avoda de Slonim :
Le verset qui dit que Yaakov a vu qu'il y avait du "chéver" en Egypte peut être traduit comme signifiant que Yaakov a vu qu'il y avait un juif au cœur brisé en Égypte.
[ le verbe : "lichbor" (לשבור), signifie littéralement : "casser"]

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Ne pas permettre à l'impureté d'affecter Eretz Yisroel :
-> Le rav Mordchele de Nadvorna (maamar Mordé'haï) explique ce verset comme suit : "Et Yaakov vit (vayar) qu'il y avait du chéver en Egypte".
Cela signifie que lorsque les enfants de Yaakov ont vu la dépravation en Egypte, ils ont eu très peur qu'elle ne s'étende à la terre d'Israël, mais Yaakov a vu qu'il y avait du "chéver" en Égypte.
Il vit qu'il y avait quelqu'un qui pouvait "briser" (le mot "chéver" peut signifier "briser") l'impureté et l'empêcher de se répandre.

Dans la suite de ce verset, Yaakov dit alors à ses fils : "lama tit'raou", ce qui peut se traduire par : "Pourquoi avez-vous peur?"
Il leur dit qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur car l'impureté ne se répandra pas en terre d'Israël.

Surmonter le pouvoir du yétser ara

+ Surmonter le pouvoir du yétser ara :

"Quand à Yossef, il était le gouverneur du pays, c'est lui qui fournissait toute la population du pays (ou amachbir lé'hol am aarets)" (Mikets 42,6)

-> Le rav Tsvi Hirsh de Rimanov (séfer Béerot haMayim) affirme qu'en disant que Yossef était le dirigeant de tout le pays d'Égypte et qu'il a fourni des céréales à toute la population, la Torah nous enseigne que la façon dont on mérite d'être un gouverneur, dirigeant, est de briser (le mot "machbir" peut également signifier : briser) les cœurs des "amé haarets" (les personnes ignorantes du pays) et de les convaincre de revenir dans le droit chemin.

-> Le séfer Zéra Kodech écrit également que le midrach (Tan'houma - Nasso 28) dit que Yossef a mérité de devenir le dirigeant parce qu'il a surmonté l'épreuve de la femme de Potiphar et n'a pas cédé à son yétser ara. Il explique le midrach comme signifiant que parce que Yossef a "brisé" (machbir) son yétser ara, il a mérité de devenir le dirigeant.

Cela nous enseigne que lorsqu'une personne surmonte son yétser ara, elle élimine tous les obstacles à son développement dans la spiritualité.
Chaque jour, Hachem "ouvre les portes et les fenêtres des Cieux ( 'haloné rokéa'h)" et met à notre disposition une abondance de sainteté divine.
Le mot 'halon (fenêtre - חלן), peut être un acronyme pour "notser 'hessed la'alafim", ce qui signifie qu'Hachem envoie la bonté céleste aux myriades à travers cette "fenêtre" vers le Ciel.
Cependant, les fautes causés par le yétser ara font obstacle et créent une séparation entre nous et ces portes (au Ciel). Si nous surmontons notre yétser ara, nous sommess alors en mesure de recevoir les plus grandes influences divines.

Nous pouvons relier cette idée à 'Hanoucca en notant que 'halon peut également être un acronyme pour "lé'hadlik ner 'Hanoucca", pour allumer la lumière de 'Hanoucca.
Cela indique que les jours de 'Hanoucca sont une période propice pour franchir les obstacles et recevoir l'abondance de la bonté céleste qu'Hachem envoie par Sa "fenêtre".
[rav Méïr Rosenbaum ]