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L’antisémitisme selon le Kli Yakar

"Assez longtemps, vous avez contourné cette montagne ; tournez-vous vers le nord (tsafona)" (Bamidbar 2,3)

-> Le Kli Yakar commente :
Dans le mot "tsafona", il y a une allusion au mot "tséfouna" (caché, dissimulé).
Ainsi, le verset fait allusion à l'idée que nous devrions garder nos richesses "cachées" afin que la colère des nations qui nous entourent ne nous en veuille pas de notre succès.
L'origine de cette mauvaise volonté est la vente du droit d'aînesse d'Essav à son frère Yaakov. Les nations du monde considèrent cette vente comme un vol.
En fait, le Kli Yakar va jusqu'à imputer tout le phénomène de l'antisémitisme à la vantardise/fanfaronnade des juifs et à l'étalage de leurs richesses.

"Vous ne profanerez pas Mon saint Nom, et Je serai sanctifié parmi les Bné Israël, Je suis Hachem qui vous rend saints" (Emor 22,32)

-> Rachi commente : "Celui qui offre volontairement de donner sa vie pour sanctifier le nom d'Hachem doit le faire en s'attendant à mourir. Celui qui offre sa vie en espérant qu'un miracle salvateur se produira ne connaîtra pas de miracle".

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Un miracle ne se produit pas pour celui qui l'attend. C'est parce qu'une telle personne ne sacrifie pas sincèrement sa vie pour la mitsva. Les miracles ne se produisent que pour ceux qui sont sincèrement prêts à tout sacrifier pour l'amour d'Hachem, comme nous le constatons, la mer Rouge ne s'est pas fendue jusqu'à ce que Na'hchon Ben Aminadav s'y jette.

Pourquoi les miracles exigent-ils un sacrifice total?
La raison en est qu'Hachem a créé le monde pour qu'il fonctionne conformément aux lois de la nature, qui ont été établies pour être constantes et sans interruption.
Les miracles, perturbations des lois de la nature, se produisent en raison de la connexion entre ce monde et le monde spirituel, un lieu qui transcende la nature. Ils deviennent possibles lorsque l'on s'élève au-dessus du matérialisme mondain de ce monde et que l'on se rapproche du monde spirituel.
Celui qui est prêt à renoncer à sa vie pour sanctifier Hachem devient un kadoch, une personne de sainteté, et s'élève au-dessus des règles de la nature, où les miracles sont possibles.
[en un sens chaque fois qu'on sacrifice notre nature humaine pour faire la volonté de D., c'est comme si on s'était tué pour Hachem ; s'élevant au-dessus de la naturalité de ce monde. ]

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=> Les miracles ne se produisent que pour un kadoch, une personne qui sanctifie le Nom d'Hachem sans s'attendre à ce qu'un miracle se produise. Cette personne transcende le monde matériel et s'élève dans le monde spirituel, qui est le royaume des miracles.

Dire du lachon ara c’est porter atteinte à tout son être

+++ Dire du lachon ara c'est porter atteinte à tout son être :

"Tous les jours où la plaie (néga) sera sur lui, il restera impur ; il est impur. Il demeurera isolé ; sa résidence sera hors du camp" (Tazria 13,46)

-> Rachi demande : "Pourquoi le métsora est-il différent des autres personnes impures en ce qu'il doit s'asseoir seul [hors du camp]?
[ La réponse est] qu'il a dit du lachon ara et a semé la division entre les hommes ... donc, lui aussi est séparé des gens."

-> Le Maharal (Nétivot Olam 9) vient nous enseigner :
Celui qui dit du lachon ara est puni de tsaraat et est renvoyé hors du camp, parce qu'il a semé la discorde et les querelles dans le monde. Il a donc perdu le droit de vivre parmi ses concitoyens juifs.

Nos Sages (Arakhin 15b) nous disent que parler du lachon ara équivaut à transgresser les 3 fautes capitales : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre.
Comment la faute du lachon ara peut-elle être l'égale des 3 fautes les plus graves de la Torah?

La réponse est que chacune de ces fautes corrompt un aspect de ce qui fait de nous des êtres humains :
1°/ Un meurtrier a corrompu son âme en prenant l'âme d'un autre être humain.
2°/ Un coureur de jupons (menant à des relations interdites) a corrompu son corps physique.
3°/ Un idolâtre a corrompu son esprit par ses pensées hérétiques.

Cependant, celui qui dit du lachon ara a corrompu tout son être! En effet, la parole est l'essence même de ce qui fait l'homme. Le Targoum traduit "néfech 'haya" (littéralement, une âme vivante) par "âme parlante", car la parole nous confère notre humanité. [en ce sens, la capacité de parler est ce qui différencie les humains des animaux. ]
Celui qui commet la faute de lachon ara a porté atteinte à son humanité même.

Pourtant, tout n'est pas perdu. Nos Sages nous enseignent que celui qui dit du lachon ara peut réhabiliter sa parole corrompue en utilisant dorénavant sa capacité à parler strictement pour la pureté : en étudiant la Torah, en priant et en ne parler qu'en bien des autres.

Une Torah de bonté et de vérité

+ Une Torah de bonté et de vérité :

"Une Torah de feu" (éch dat - Vézot haBéra'ha 33,2)

-> Rachi explique que les mots de la Torah sont un feu noir sur un fond de feu blanc.

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Le feu noir et blanc de la Torah correspondent à ses 2 caractéristiques principales : le 'hessed (bonté) et le émet (vérité). La Torah est vérité, mais elle est aussi bonté, comme l'a dit le roi Shlomo : "Torah de 'hessed sur sa langue" (Michlé 31,26).
La couleur blanche symbolise le 'hessed et la bonté. Le guémara (Sota 14a) affirme que la Torah commence par le 'hessed : "Hachem fit pour Adam et sa femme des vêtements de cuir, et Il les habilla" (Béréchit 3,21.) De même, la Torah se termine par du 'hessed : "Il enterra [Moché] dans une vallée" (Dévarim 4,6).
Ce n'est pas un hasard si la Torah commence et se termine par du 'hessed (acte de bonté). L'essence de la Torah est la bonté, car la Torah nous amène dans le monde à Venir, qui est pure bonté. Même lorsque la Torah préconise de punir un fauteur, c'est pour le plus grand bien de bannir le mal du monde.

Mais la Torah n'est pas seulement bonne. Elle est aussi émet, la vérité pure. La vérité de la Torah est indiquée par un feu noir.
La couleur noire symbolise la vérité, car c'est une couleur franche qui se détache sur le fond blanc de la Torah. La vérité de la Torah est claire et apparente pour tous, même pour les non-juifs, comme il est dit : "C'est votre sagesse et votre intelligence aux yeux des gens qui entendront toutes ces lois, et ils diront : "cette grande nation est un peuple sage et intelligent" (Dévarim 4,6).
Il est vrai que certaines mitsvot, telles que les 'houkim, ne sont pas facilement compréhensibles. Néanmoins, la Torah est le dépositaire d'une sagesse si incomparable que toute personne exposée à sa lumière sera forcée de reconnaître ses vérités inhérentes, même si certaines de ses parties ne sont pas aussi faciles à comprendre.

L’impact de maudire, de faire de faux témoignage d’autrui

+ L'impact de maudire, de faire de faux témoignage d'autrui :

"C'est par la bouche de 2 témoins ou par la bouche de 3 témoins qu'un chose sera confirmée. Si un faux témoin se lève contre un homme pour parler fallacieusement contre lui, les 2 hommes [et ceux] qui sont les plaignants se tiendront devant Hachem ... et voici, le témoignage était un faux témoignage ; il a témoigné a faux contre son frère. Vous lui ferez comme il a projeté de faire à son frère et tu détruiras le mal de son sein" (Choftim 19,19)

-> La Torah stipule que les édim zomémim (témoins conspirateurs) sont punis du même châtiment que celui qu'ils voulaient infliger à leur victime. Paradoxalement, les édim zomémim ne sont punis que si leur complot n'est pas mis à exécution.
Cette punition est justifiée. En effet, lorsque des témoins font éclore un sinistre complot, leurs mauvaises pensées créent une force spirituelle qui reste puissante même après que le complot a été déjoué. Cette force spirituelle ne se dissipe que lorsque le complot est mis à exécution et devient réalité.
Ainsi, lorsque le beit din découvre que le témoignage des édim zomémim est faux, la force spirituelle qu'ils ont créée se retourne contre ses créateurs, les témoins conspirateurs, au lieu de se dissiper.
Étant donné que les faux témoins sont de toute façon vulnérables au retour de flamme du complot, la Torah autorise le beit din à les punir de la même manière.

En revanche, si leur complot parvient à atteindre son apogée et que la victime subit les conséquences de leur faux témoignage, la force spirituelle créée par leur complot perd de sa puissance et ne peut plus se retourner contre les témoins.
Étant donné que la Torah ne prescrit généralement pas de punition pour les pensées pécheresses, les édim zomémim sont dispensés de punition dans un tel cas.
Naturellement, le fait que leur complot ait été mis à exécution les rend encore plus dignes d'être punis, et en effet, ils seront punis par le Ciel. Cependant, le beit din n'est pas autorisé à les punir tant que le complot n'a pas été exécuté.

Nous retrouvons ce concept dans le cas du complot diabolique ourdi par Haman pour détruire le peuple juif. Son complot n'a pas disparu après avoir été contrecarré par Mordé'haï et Esther. Au contraire, il s'est retourné contre lui, comme nous le voyons dans Esther (9,25) : "[Le] mauvais complot qu'Haman avait conçu contre les juifs s'est retourné contre sa tête, et on l'a pendu au bois, lui et ses fils".
Le complot d'Haman s'est réalisé dans tous ses détails, non pas sur le peuple juif, mais sur lui-même et ses fils. Ils furent tous pendus à l'arbre même auquel il avait prévu de pendre Mordehaï.

L'affirmation de nos Sages (guémara Sanhédrin 49a) selon laquelle "il vaut mieux être maudit que de maudire autrui" repose sur le même postulat.
Lorsqu'une personne maudit autrui, elle crée une force spirituelle qui ne se dissipe pas tant qu'elle n'est pas libérée. Si le maudit était justifié, la malédiction libérera sa force sur le sujet. En revanche, si la malédiction n'était pas justifiée, elle n'aura aucun effet sur la cible. Au contraire, elle rebondira sur son auteur qui en subira les effets néfastes.
De même, nos Sages (guémara Shabbath 97a) nous disent que "quiconque soupçonne à tort son ami d'actes répréhensibles subira un préjudice matériel", car le faux soupçon qu'il nourrit à l'égard de son ami se retourne contre l'accusateur et lui cause du tort.
[Maharal - Gour Aryé - Choftim 19,19]

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=> Les faux témoins sont punis du châtiment qu'ils voulaient infliger à leur victime. Cela est dû à la puissante force spirituelle créée par le complot. Cette force se retourne contre eux si elle n'a pas réussi à nuire à leur victime potentielle.
Cependant, si le complot des témoins a abouti à la punition injustifiée de la victime, le complot ne peut plus se retourner contre eux. À ce titre, ils sont dispensés du châtiment du beit din et seront soumis à la châtiment céleste.

Le récompense pour les mitsvot difficiles

+ Le récompense pour les mitsvot difficiles :

"Ce sera en récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez et les accomplirez, que Hachem ton D. gardera pour toi l'alliance et la bonté dont Il a fait serment à tes ancêtres" (Ekev 7,12)

-> Rachi commente que ce verset nous enseigne à être méticuleux avec les mitsvot légères qui sont souvent foulées aux pieds.

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Mais comment savoir quelles mitsvot sont des mitsvot légères? La réponse est que les mitsvot faciles à accomplir sont des mitsvot légères, et que les mitsvot difficiles à accomplir sont des mitsvot importantes.

Cela ne veut pas dire que celles qui sont difficiles à accomplir sont plus importantes. En réalité, nous n'avons aucun moyen d'évaluer l'importance relative des mitsvot.
La michna (Pirké Avot 2,1) dit : "Sois vigilant à une mitsva légère comme à une importante, car tu ne connais la récompense des mitsvot".
La Torah ne nous révèle pas la récompense des mitsvot, et il est possible que nous soyons davantage récompensés pour les mitsvot que nous percevons comme légères que pour celles qui semblent plus importantes.

Si nous ne connaissons pas la stature réelle des mitsvot, pourquoi les mitsvot faciles à réaliser sont-elles considérées comme légères?
Ces mitsvot ne sont "légères" que dans le sens où la récompense pour leur accomplissement est moindre, car la récompense principale pour les mitsvot est pour l'effort fourni dans la réalisation de cette mitsvot et non pour la mitsvot elle-même.
Plus on s'investit dans une mitsvot, plus la récompense est grande, comme le déclarent nos Sages : "la récompense pour une mitsvot est proportionnelle au degré de difficulté" (léfoum tsara agra - Pirké Avot 5,22).
Ainsi, même si la récompense pour une mitsva spécifique est moindre, un degré élevé de difficulté garantit que nous sommes davantage récompensés pour cette mitsva que pour d'autres mitsvot.
En revanche, une mitsva "légère" peut être grandement récompensée, mais sa récompense globale sera moindre parce qu'elle est facile à accomplir.

La Michna ('Houlin 12,5) déclare : "Si, pour une mitsva facile [chiloua'h haken] qui ne coûte qu'environ un issar (אִסָּר) [une petite pièce de monnaie], la Torah déclare 'qu'elle sera bonne pour vous et que vous aurez de la longévité' (Réé 12,5), on est certainement [grandement récompensé] pour les mitsvot difficiles de la Torah".
La récompense pour la mitsva de chiloua'h haken est en effet immense, mais la récompense principale pour une mitsva reste proportionnelle à l'effort et à l'abnégation dont elle fait l'objet. En tant que tel, nous pouvons être assurés que la récompense pour chiloua'h haken est inférieure à celle d'autres mitsvot parce que le degré de difficulté est faible.
Ainsi, la mitsva de chiloua'h haken est considérée comme une mitsva légère, même si nous n'avons aucun moyen de connaître la véritable envergure d'une mitzva.

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=> La récompense principale d'une mitsva est l'effort que nous déployons pour l'accomplir. Nous ne connaissons pas l'importance relative des mitsvot, mais nous pouvons être sûrs qu'une mitzva difficile à réaliser est mieux récompensée.

"Il adviendra, si le fauteur est passible de flagellation, que le juge le fera s'incliner et le frappera, devant lui, selon son crime, d'après le compte. 40 [coups], il le frappera" (Ki Tétsé 25,2-3)

-> Rachi commente : "Un fauteur ne reçoit que 39 coups de fouet, et non pas 40".

=> Dans ce cas, pourquoi la Torah précise-t-elle qu'il reçoit 40 coups de fouet?

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
La réponse est que le nombre 40 correspond aux 40 jours nécessaires à la formation d'un enfant dans le ventre de sa mère (Rachi - Noa'h 7,4). Le corps d'un fœtus est achevé en 39 jours, et au 40e jour, l'âme est placée dans le corps.
Lorsqu'une personne faute, elle engage à la fois son corps et son âme dans l'acte. Bien que l'âme n'ait aucun désir de fauter, elle partage néanmoins les conséquences subies par le corps en raison de son association avec lui.

Ainsi, la Torah décrète 40 coups de fouet : 39 pour le corps et un 40e pour l'âme. Cependant, après que les 39 coups de fouet ont purgé le corps de la faute, l'âme n'est plus associée à un corps fauteur. C'est pourquoi le beit din renonce au 40e coup de fouet.

Nous retrouvons un concept similaire dans le commandement de la Torah de compter les 50 jours de l'omer. C'est une mitsva de compter 49 jours, et non 50. Si c'est le cas, pourquoi la Torah déclare-t-elle que nous devons compter 50 jours?
La réponse est que les 50 jours de l'omer correspondent aux 50 portes de la sagesse. Seules 49 portes de la sagesse sont accessibles, la 50e porte est hors de portée des êtres mortels (même de Moché Rabbénou) [guémara Roch Hachana 21b].
La Torah nous ordonne de compter jusqu'au 50e jour parce que nous comptons jusqu'au don de la Torah, qui comprend les 50 portes de la sagesse. Pourtant, après avoir compté 49 jours, le 50e jour est considéré comme une porte de la sagesse à part entière et non comme une partie de la Torah.
Maintenant qu'il se tient seul, il ne peut être compté, car la 50e porte de la sagesse est hors de portée de l'esprit humain.

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=> La Torah stipule qu'un fauteur doit recevoir 40 coups de fouet parce qu'il faut 40 jours pour qu'un enfant se forme dans le ventre de sa mère. Cependant, nous ne recevons que 39 coups de fouet car le 40e jour est celui où l'âme est placée dans le corps, et ce n'est pas l'âme qui pèche, mais le corps.
De même, la Torah nous ordonne de compter 50 jours du omer parce que la Torah comprend 50 portes de la sagesse, mais la dernière porte de la sagesse est inaccessible dans la pratique, et nous ne comptons donc que 49 jours.

"Car [la Torah] ce n'est pas une chose vaine pour vous, c'est votre vie, et c'est par elle que vous prolongerez vos jours sur le pays dont vous allez prendre possession en traversant le Jourdain" (Haazinou 32,47)

-> Rachi commente : "Il n'y a pas de verset [apparemment] vide de sens dans la Torah dont l'exposé ne vous apporte pas de récompense. Lorsque la Torah déclare que la sœur de Lotan est Timna [un verset qui semble dépourvu de sens], cela nous indique que même les membres de la famille royale voulaient s'attacher à Avraham".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Rachi ne veut certainement pas dire que le verset serait dépourvu de sens s'il n'y avait pas cette compréhension. Chaque mot de la Torah a des significations plus profondes et peut être expliqué de multiples façons.
En cela, la Torah est analogue à un marteau qui fend un rocher (Yirmiyahou 23,29). La force d'un coup de marteau fait jaillir des étincelles dans toutes les directions, tandis que le marteau reste intact. De même, la Torah est une force puissante qui jaillit dans de nombreuses directions, il y a 70 facettes à la Torah, mais l'interprétation simple reste intacte, elle pourrait également être comprise conformément à son sens simple. [midrach Bamidbar rabba 13,16]

Chaque verset de la Torah peut faire l'objet de nombreuses interprétations. Chaque verset de la Torah peut faire l'objet de nombreuses interprétations. Certaines interprétations sont plus évidentes que d'autres, mais toutes sont également vraies.
Malgré cela, le sens simple du verset est toujours vrai. Le caractère unique de la Torah réside dans le fait qu'en dépit des significations plus profondes, le sens révélé du verset est toujours significatif.
La sagesse de la Torah est analogue à "des pommes en or dans des coupes d'argent" (tapou'hé zahav bémaskiyot kessef - Michlé 25,11).
Cela veut dire que les significations cachées de la Torah sont comparables à des pommes d'or et que les significations révélées sont comparables à des coupes d'argent. Bien que la raison révélée ne soit pas aussi précieuse, elle a néanmoins une grande valeur.

Cela contraste avec la sagesse séculière (des autres nations du monde) qui, cachée derrière des paraboles et des allégories, n'a de sens que pour ceux qui comprennent les significations cachées.
La sagesse de la Torah est appréciable à la fois à l'intérieur et à l'extérieur, et même ceux qui ne comprennent pas les significations cachées trouveront un sens à la Torah.

L’impact d’un idolâtre sur ses mitsvot

+ L'impact d'un idolâtre sur ses mitsvot :

"Et la malédiction : si vous n'écoutez pas les commandements d'Hachem votre D. et que vous vous écartiez de la voie que je vous ordonne aujourd'hui, pour suivre les dieux des autres, que vous ne connaissez pas" (Réé 11,28)

-> Rachi commente : "Ce verset nous apprend que quiconque sert des idoles s'écarte totalement de la voie qu'Israël s'est vu prescrire."

=> Pourquoi est-ce vrai?

-> Le Maharal (Gour Ayré) explique :
La réponse est que même si un idolâtre observe les mitsvot de la Torah, elles n'ont aucune valeur.
La volonté d'Hachem est que nous accomplissions les mitsvot uniquement parce qu'Hachem les a ordonnées, et non pour des raisons étrangères.
Celui qui adore les idoles ne croit pas en Hachem. En tant que tel, il n'accomplit certainement pas les mitsvot parce qu'Hachem les a ordonnées. Ainsi, un adorateur d'idoles est considéré comme s'étant éloigné de l'ensemble du chemin de la Torah, malgré les mitsvot qu'il réalise.

De plus, le but des mitsvot est de nous aider à transcender ce monde physique/matériel et à nous sanctifier, nous rendant aptes à nous attacher à Hachem.
Celui qui adore/sert des idoles n'atteint pas la sainteté par le biais des mitsvot et n'est certainement pas apte à s'attacher à Hachem. Ainsi, bien que l'interdiction du culte des idoles ne soit qu'une des nombreuses mitsvot, cette interdiction rend toute autre mitsva caduque.

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=> Un adorateur d'idoles a complètement abandonné le chemin de la Torah, même s'il accomplit techniquement certaines des mitsvot. En effet, les mitsvot qu'il réalise n'ont aucune valeur car il ne les fait certainement pas pour les bonnes raisons et elles ne le rapprochent pas d'Hachem.

"Conformément à la loi qu'ils t'enseigneront et au jugement qu'ils te diront tu ferons ; tu ne t'écarteras pas de la chose qu'ils te diront, à droite ou à gauche" (Choftim 17,11)

-> Rachi commente : "Même si les Sages disent que la droite est la gauche ou que la gauche est la droite [nous devons écouter leurs paroles], et certainement s'ils vous disent que la droite est la droite et que la gauche est la gauche".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
La Torah nous ordonne d'accomplir les mitsvot conformément aux instructions du beit din, le tribunal juif. Nous devons tenir compte de leurs paroles, même si nous sommes certains qu'ils se sont trompés dans leur compréhension. En effet, la Torah qui nous ordonne de réaliser les mitsvot nous ordonne également de suivre l'interprétation du beit din.
Ainsi, le fait de ne pas suivre les instructions du beit din et d'accomplir la mitsva de la manière dont nous l'avons comprise ne constitue pas l'accomplissement correct de la mitsva.
Au contraire, la réalisation correct de la mitsva est en accord avec ce que le beit din déclare être, aucune autre interprétation n'est acceptable.

Il en va de même pour les différends entre les Sages de la michna et de la guémara. L'opinion de la majorité doit être suivie même si nous sommes certains que l'opinion de la minorité est correcte.
La guémara (Baba Métsia 59a) nous dit que lorsque Rabbi Eliezer s'est disputé avec ses collègues Sages, une voix céleste a confirmé que l'opinion de Rabbi Eliezer était correcte. Néanmoins, l'opinion de ses adversaires l'emporta, et lorsque Rabbi Eliezer refusa de se rallier à l'opinion majoritaire, il fut excommunié.
Ceci est dû au fait que la Torah n'est plus au Ciel. Ainsi, la halakha (loi juive) est déterminée strictement par l'opinion de la majorité et par aucune autre considération. Même si l'un des Sages en désaccord a une plus grande sagesse que les autres, son opinion ne prévaut pas contre l'opinion de la majorité.

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=> Nous devons suivre les directives du beit din même s'il dit que la gauche est la droite et que la droite est la gauche, car Hachem nous a donné les mitsvot conformément à leurs directives.
Il en va de même pour un différend entre les Sages ; nous suivons l'opinion de la majorité même si nous pensons qu'elle est incorrecte.