+++ Dire du lachon ara c'est porter atteinte à tout son être :
"Tous les jours où la plaie (néga) sera sur lui, il restera impur ; il est impur. Il demeurera isolé ; sa résidence sera hors du camp" (Tazria 13,46)
-> Rachi demande : "Pourquoi le métsora est-il différent des autres personnes impures en ce qu'il doit s'asseoir seul [hors du camp]?
[ La réponse est] qu'il a dit du lachon ara et a semé la division entre les hommes ... donc, lui aussi est séparé des gens."
-> Le Maharal (Nétivot Olam 9) vient nous enseigner :
Celui qui dit du lachon ara est puni de tsaraat et est renvoyé hors du camp, parce qu'il a semé la discorde et les querelles dans le monde. Il a donc perdu le droit de vivre parmi ses concitoyens juifs.
Nos Sages (Arakhin 15b) nous disent que parler du lachon ara équivaut à transgresser les 3 fautes capitales : l'idolâtrie, les relations illicites et le meurtre.
Comment la faute du lachon ara peut-elle être l'égale des 3 fautes les plus graves de la Torah?
La réponse est que chacune de ces fautes corrompt un aspect de ce qui fait de nous des êtres humains :
1°/ Un meurtrier a corrompu son âme en prenant l'âme d'un autre être humain.
2°/ Un coureur de jupons (menant à des relations interdites) a corrompu son corps physique.
3°/ Un idolâtre a corrompu son esprit par ses pensées hérétiques.
Cependant, celui qui dit du lachon ara a corrompu tout son être! En effet, la parole est l'essence même de ce qui fait l'homme. Le Targoum traduit "néfech 'haya" (littéralement, une âme vivante) par "âme parlante", car la parole nous confère notre humanité. [en ce sens, la capacité de parler est ce qui différencie les humains des animaux. ]
Celui qui commet la faute de lachon ara a porté atteinte à son humanité même.
Pourtant, tout n'est pas perdu. Nos Sages nous enseignent que celui qui dit du lachon ara peut réhabiliter sa parole corrompue en utilisant dorénavant sa capacité à parler strictement pour la pureté : en étudiant la Torah, en priant et en ne parler qu'en bien des autres.