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Etudier et enseigner la Torah

+ Etudier et enseigner la Torah :

-> Dans la parachat Emor, les fêtes de Pessa'h et de Souccot sont énumérées par leur nom.
En revanche, Shavouot n'est mentionné que par allusion (Vous compterez 50 jours (à partir de Pessa'h), et vous apporterez une nouvelle offrande à Hachem" - Emor 23,16).

A Pessa'h et à Souccot, nous savons ce que nous célébrons. Cependant, la Torah ne nous dit même pas que nous célébrons quoi que ce soit à Shavouot.
Nous savons que ce jour est l'anniversaire du don de la Torah sur le mont Sinaï, et que c'est la raison de la célébration, mais ces faits ne sont pas mentionnés. Pourquoi cela?

-> Le Kli Yakar explique que la mention du don de la Torah conduirait à une erreur. Nous pourrions penser que nous nous réjouissons chaque année à Shavouot parce que la Torah a été donnée ce jour-là. En réalité, nous devrions nous réjouir de recevoir la Torah chaque jour de notre vie. Nous devrions toujours avoir l'impression de la recevoir pour la première fois.

-> Le rav Aryeh Finkel note qu'il ne s'agit pas simplement d'un sentiment que nous sommes censés développer. Il s'agit en fait d'une réalité spirituelle. Chaque jour, nous recevons littéralement la Torah à nouveau.
Le rav Finkel se base sur une idée du Taz (Ora'h 'Haïm 47:5). Dans les bénédictions du matin prononcées avant l'étude de la Torah, nous nous référons à Hachem au présent comme "Celui qui donne la Torah" (noten aTorah), au lieu de "Celui qui a donné la Torah".
Le Taz en déduit qu'Hachem donne constamment la Torah à Son peuple, au présent.

L'idée que la Torah est donnée en permanence trouve son expression dans la description par nos Sages de la célébration faite par Abouya en l'honneur de la brit mila de son fils Elicha (Tossafot - 'Haguiga 15a). De grands érudits de la Torah étaient présents à cette célébration. Naturellement, ils commencèrent à discuter de la Torah. Immédiatement, un feu enveloppa le bâtiment.
Abouya, alarmé, dit aux Sages : "Vous êtes en train de brûler ma maison!".
Les Sages expliquèrent : "Tout comme la Torah a été donnée à l'origine dans le feu, le même feu descend du ciel lorsque nous nous y engageons".

En effet, chaque fois que les juifs s'engagent dans l'étude de la Torah, un nouveau don de la Torah a lieu (même si nous ne sommes pas en mesure de ressentir le feu céleste qui l'accompagne).

-> De quelle manière recevons-nous la Torah à nouveau?
Après tout, les paroles mêmes de la Torah, et à notre époque, même le texte de la Torah Orale, sont enregistrées et accessibles à tous.
La réponse est que notre compréhension de la Torah, et en particulier les idées que nous produisons ('hidouchim), sont des exemples de notre don quotidien de la Torah de la part d'Hachem. En effet, le fait qu'Hachem donne personnellement sa Torah à ceux qui y travaillent constamment est l'un de ses grands actes de chessed envers son peuple.

Tout comme Hachem nous donne constamment de la Torah, nous devons également la donner aux autres. L'une des quarante-huit façons d'acquérir la Torah (énumérées dans Pirké Avot 6,6) consiste à "étudier pour enseigner".
Le rav Finkel cite le Maharal, qui note que cela doit être l'un de nos principaux objectifs d'étudier la Torah.
En effet, le mot même de "Torah" indique que son but est d'être enseigné aux autres. Le mot "Torah" est un dérivé du mot horaah, qui signifie "enseigner" ou "leçon".

Le Maharal écrit qu'il est si important de transmettre ce que l'on étudie qu'Hachem ne peut pas en faire don à un juif qui n'étudie la Torah que pour lui-même. Il est possible qu'une personne ne soit pas digne de comprendre la Torah par elle-même.
Cependant, si son objectif est d'enseigner aux autres, il peut l'être. Tout d'abord, elle réalise maintenant le but pour lequel la Torah a été apportée dans ce monde. Deuxièmement, ses élèves contribueront à faire pencher la balance en sa faveur, le rendant digne de comprendre par leur mérite.

Même la Torah de Moché Rabbénou ne lui a été donnée que pour qu'elle soit transmise au peuple juif. C'est ce que nous montre Rachi (Chémot 32,7). Rachi note qu'après la faute du Veau d'or, Hachem a averti Moché que la possession de la Torah par Moché ne servait à rien si la nation n'en était pas digne.
Cela ne signifie pas que chaque juif doive trouver une salle de classe pleine d'étudiants pour lui-même, sinon il n'aura pas le mérite d'enseigner aux autres. Un étudiant de yéchiva aidant son partenaire d'étude, partageant une idée d'étude avec son voisin avant la prière, ou un père enseignant à ses enfants la sidra hebdomadaire sont autant d'exemples de don de la Torah.
Nous devrions rechercher de telles opportunités. En effet, si nous sommes approchés par des personnes dont la compréhension est moins fine que la nôtre, nous ne devons pas considérer cela comme un fardeau, mais plutôt comme une occasion en or de poursuivre le don de la Torah qui a commencé au mont Sinaï.

-> Lorsque HaRav Nosson Tzvi Finkel donnait des cours (shiurim) à la Yeshiva Mir, il a informé ses étudiants qu'ils seraient tenus de préparer et de présenter régulièrement de brèves analyses de la matière (chaburos).
Les étudiants ont été déconcertés. "Que pouvons-nous préparer ? demandèrent-ils.
Rav Nosson Tzvi essaya d'aider chacun à trouver une idée appropriée à préparer. Il a insisté sur le fait que "présenter ses idées aux autres est la seule façon de progresser dans la Torah".
Il envoya également des étudiants plus âgés et plus expérimentés assister à ces 'habourot et les aider à se préparer. Certains d'entre eux s'y opposèrent. "N'avons-nous pas notre propre étude à faire?"
Le rav Finkel est resté sur ses positions. "Travailler avec ces jeunes étudiants est votre façon de réussir. Votre propre étude en dépend".
[d'après rabbi Moché Krieger]

"Ceux-ci étaient les fils de Lévi, selon leurs noms : Guerchon, et Kéhat et Mérari". (Bamidbar 3,17)

Les Lévites sont les guides et les juges de tout le peuple d'Israël (Dévarim ch. 33; v.11 : "Ils enseigneront Tes statuts à Yaakov et Ta Torah à Israël ...), et ils n'ont pas fauté avec le Veau d'Or.

Les noms des fils de Lévi, sont évocateurs des différentes étapes que l'homme doit franchir dans sa lutte contre le mauvais penchant.
- Kehat (responsable des articles les plus sacrés : l'Arche, la Table, la Ménora, ...)
= briser (comme dans l'expression : "cogne lui les dents").
= Dès que le mauvais penchant tente l'homme, celui-ci doit le repousser avec détermination et ne pas le laisser prendre place.

- Guerchon (responsable d'articles moins sacrés que Kehat : le Tabernacle, la Tente, ...)
= chasser = Si le mauvais penchant a réussi à pénétrer l'esprit de l'homme, celui-ci doit le rejeter avec vigueur.

- Mérari (responsable d'articles moins sacrés que Guerchon : les planches du Tabernacle, ses barres, ...)
= amer = fait référence au sentiment amer qu'éprouve l'homme après avoir commis une faute. Ce goût amer doit être conservé pour inciter la personne à se préserver à l'avenir et empêcher toute récidive.

B"H que la force des Lévi soit en nous afin de pouvoir lutter, à chaque instant, de façon victorieuse fasse au mauvais penchant. Amen!

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Rabbi David Feinstein fait remarquer :
Il est écrit : "Elle dit: "Ah! désormais mon époux me sera attaché (יִלָּוֶה), puisque je lui ai donné 3 fils." C'est pourquoi on l'appela Lévi. " ( Vayétsé 29,34)

Les Lévi'im ont une capacité unique d'attachement à un idéal.
Un attachement à quoi?
La guématria de : Lévi'im (לוים) est la même que le Nom de D. : אלהים, car c'est à Hachem qu'ils sont attachés plus que tout.
C'est ainsi par exemple qu'ils ne se joignirent pas aux fautes commises par le restant de la nation juive.

=> Que nous puissions à l'image des Lévi'im avoir cet attachement à l'idéal divin qui puisse être au-dessus de tout.

"Vois, je suis devenu vieux, je ne connais pas le jour de ma mort" (Toldot 27,2)

-> Le rav Shalom de Belz explique ce verset en citant la guémara (Béra'hot 5a) qui dit : "Il faut toujours inciter son yétser tov contre son yétser ara. Si l'on réussit, c'est bien ... Si l'on ne réussit pas, il faut se rappeler le jour de la mort".

Telle était l'intention d'Its'hak. Il dit : "Je ne connais pas le jour de ma mort", ce qui signifie qu'il a réussi à vaincre son yétser ara et qu'il n'a jamais eu à utiliser la tactique consistant à penser au jour de sa mort.

Le pouvoir de la prière

+++ Le pouvoir de la prière

"Hachem entendit la voix du jeune homme et un ange de D. appela Hagar du Ciel et lui dit : "Qu'as-tu, Hagar? Sois sans crainte, car Hachem a entendu al voix du jeune homme (Ichmaël) dans sa condition actuelle"" (Vayéra 21,17)

-> Rachi commente : "D'ici [nous apprenons] que la prière de la personne malade lui profite plus que la prière des autres en sa faveur et qu'elle est exaucée en premier".

Pourtant, dans la guémara (Béra'hot 5b), nous trouvons l'inverse : une personne malade ne peut pas s'aider elle-même de la même manière que les autres peuvent l'aider. Il y est dit que Rabbi Yo'hanan avait la capacité de guérir les autres de leur maladie, mais qu'il ne pouvait pas faire de même pour lui-même, parce qu'"un prisonnier ne peut pas se libérer lui-même de son emprisonnement".

Laquelle de ces affirmations est vraie? Les prières d'un malade sont-elles plus ou moins efficaces que celles des autres ?

La réponse est que les prières d'une personne malade sont plus efficaces que celles des autres, mais néanmoins, Rabbi Yo'hanan n'a pas pu s'aider lui-même de la même manière qu'il a pu aider les autres.
La raison en est que sa méthode n'était pas la prière. Deux méthodes peuvent être utilisées pour soulager une maladie : la prière à Hachem et l'encouragement et le fait de donner de la force à une personne malade pour lutter contre sa maladie.

Lorsqu'une personne malade utilise la première méthode, prier Hachem, elle est plus efficace pour soulager sa propre maladie que lorsqu'elle prie pour les autres. En effet, les prières d'une personne malade sont plus sincères (provenant du fond du coeur) que celles des autres et sont donc plus facilement acceptées. En effet, les prières des malades sont extrêmement puissantes et peuvent apporter le salut.
Nos Sages (Béra'hot 10a) déclarent : "Même lorsqu'une épée tranchante repose sur le cou d'une personne, celle-ci ne doit pas s'abstenir d'adresser ses prières/supplications à Hachem".
Hachem est l'ultime guérisseur et peut même ramener une personne qui est bord de la mort.

En revanche, la seconde méthode, qui consiste à encourager une personne à lutter contre la maladie et à lui donner davantage de forces pour combattre sa maladie, ne fonctionne que pour la maladie d'autrui, mais pas pour sa propre maladie. Rabbi Yo'hanan utilisait la seconde méthode. Il prenait les mains du malade dans les siennes et l'encourageait à se renforcer et à se rendre apte à bénéficier de l'aide divine.
Rabbi Yo'hanan ne pouvait aider les autres qu'avec cette méthode, mais pas lui-même, car une personne ne peut pas s'encourager elle-même, elle a besoin que d'autres l'encouragent. [ex: lorsque l'on fait comprendre à un malade qu'elle est importante à nos yeux, qu'on a besoin de l'avoir en forme tellement elle nous apporte, et qu'on l'aime ... ]
Une personne malade est considérée comme prisonnière de sa maladie et, comme l'enseignent les nos Sages (Béra'hot 5b) : "un prisonnier ne peut pas se libérer lui-même de sa prison".

De même qu'une personne est impuissante à se libérer des affres d'une maladie sans la prière, elle est également impuissante à se protéger du mauvais penchant sans la prière.
Celui qui a fauté est prisonnier du mauvais penchant, et un prisonnier est incapable de se libérer de son emprisonnement. Par conséquent, une personne doit constamment prier pour que Hachem la sauve des mauvais desseins du yétser ara.
[Maharal - Gour Aryé ]

Tranquillité d’esprit dans la spiritualité et la matérialité

+ Tranquillité d'esprit dans le Ruchnius et le Gashmius :

"Yaakov s'installa dans le pays du séjour de son père ans le pays de Canaan. Voici l'histoire de la descendance de Yaakov : Yossef ... " (Vayéchev 37,1-2)

-> Le séfer Divré Israël demande pourquoi le verset concernant l'endroit où Yaakov a vécu se trouve à côté du verset concernant sa descendance. Quel est le lien entre ces deux choses?

-> Il répond en citant Rachi : "descendance de Yaakov" = de leurs séjours, de leurs migrations, jusqu’à ce qu’ils arrivent à une installation définitive (li'hlal yichouv - לִכְלָל יִשּׁוּב).
Le Divré Israël explique : "li'hlal yichouv" comme signifiant : ils se sont installés avec "yichouv adaat", avec la tranquillité d'esprit.
Il affirme qu'un juif doit avoir la foi dans tout ce qu'il fait. Cela est vrai aussi bien en ce qui concerne les questions de spiritualité que de matérialité.

En ce qui concerne les questions spirituelles, il est évident que lorsque l'on veut étudier ou faire la prière, il faut avoir l'esprit tranquille. On doit être calme et posé afin de pouvoir se concentrer correctement. C'est ce que disent les nos Sages (Béra'hot 17a) : "Tant que l'on se concentre avec son cœur sur le Ciel".

La même règle s'applique également aux questions matérielles.
Lorsqu'une personne veut travailler ou faire des affaires, elle doit être calme et concentrée. Si elle est nerveuse et pressée, il ne réussira pas.
En général, les personnes qui se lancent à corps perdu dans des affaires peuvent connaître le succès à court terme, mais elles finissent par perdre tout leur argent en peu de temps. Les chances de réussite à long terme sont beaucoup plus grandes si la personne est calme et non pressée, et si elle reconnaît que ses transactions ne seront couronnées de succès que si Hachem le décrète.
Si l'on sait qu'Hachem est la source de toute richesse (Divré haYamim I 29,14) et que l'on se fie entièrement à Lui, on sera calme et l'on aura de très bonnes chances de réussir dans les affaires.

La Michna (Pirké Avot 2,2) dit que "la Torah est bonne avec déré'h éretz". Si une personne possède le yichouv hadaat, elle réussira dans les deux cas. Cependant, si une personne est toujours nerveuse et pressée, elle n'aura pas l'esprit tranquille dans les affaires ou dans l'étude et la prière. Cela entraînera de nombreux problèmes qui auraient pu être évités

"Vayachev Yaakov béérets ..." = Lorsque le verset dit que Yaakov a habité (vayéchev) dans le pays où ses pères avaient vécu, il fait allusion au concept de Torah avec déré'h éretz. Le mot "béérets", dans le pays, évoque des questions terrestres, comme le fait de travailler pour gagner sa vie.
"... mégouré aviv" = L'expression "le lieu où ses pères ont vécu" fait référence à la Torah et à la prière, qui sont les "demeures" de notre Père céleste.
C'est ce qui ressort du verset : "Parce que ma maison est la maison de la prière" (ki béti beit téfila - Yéchayahou 56,7), d'où il ressort que la prière est considérée comme une "maison", et de la guémara (Béra'hot 8a) : "Tout ce qu'Hachem a dans Son monde, ce sont les 4 amot de la halakha", d'où il ressort que la Torah est également considérée comme une demeure.

Ainsi, le verset dit : "Vayéchev Yaakov" = Yaakov a vécu avec yichouv hadaat. "Dans le pays" = en ce qui concerne les questions matérielles. "Dans la demeure de ses pères" = et en ce qui concerne les questions de Torah et de prières.
Cela nous enseigne que toutes les questions doivent être traitées avec calme et sérénité.

Le verset poursuit en parlant de la descendance de Yaakov, c'est-à-dire du peuple juif de toutes les générations.
Chaque juif traverse de nombreuses expériences dans la vie, mais toutes doivent être accueillies avec yichouv hadaat. Comme le dit Rachi, le verset parle de l'installation et de l'errance du peuple juif de toutes les générations. Chaque expérience avait pour but de "parvenir à l'installation", c'est-à-dire d'atteindre le yichouv hadaat. Et une fois qu'une personne atteint le niveau de yichouv hadaat (tranquillité de l'esprit), tous ses problèmes disparaissent.
Une fois qu'une personne en est arrivée là, elle reconnaît que tout dépend de la volonté d'Hachem. Hachem l'aidera alors et lui fournira tout ce dont il a besoin.

Relier toutes leurs paroles à Hachem

+ Relier toutes leurs paroles à Hachem :

"Yossef rapporta leurs mauvaises paroles à leur père" (Vayéchev 37,2)

-> Le rav Tsvi Hirsch de Rimanov (séfer Béerot haMayim) traduit ce verset comme signifiant que Yossef a élevé ses frères à un niveau où toutes leurs paroles étaient "à leur père" (él avi'ém), c'est-à-dire à leur Père céleste (avinou chébachamayim).

C'est ce que fait tout tsadik à chaque génération. Il prend les mots des gens et les amène directement à Hachem.

"Yaakov envoya des messagers en avant, vers Essav son frère ... il leur donna cet ordre : Vous direz ainsi à mon maître, à Essav. Ainsi parle Yaakov : J'ai vécu avec Lavan et j'ai survécu jusqu'à présent." (Vayichla'h 32,4-5)

-> Le séfer Akh Pri Tévoua explique le récit du message de Yaakov à Essav en citant le Baal ha'Akéda, qui dit qu'il y a 3 types de personnes.
Il s'agit de :
1°/ les tsadikim complets qui ne peuvent être blessés par aucun homme.
A titre d'exemple, nos Sages (guémara 'Houlin 7a) rapportent que rav 'Hanina ne pouvait être bléssé grâce à ses nombreux mérites. Les tsadikim de ce calibre n'ont pas besoin de déployer leurs propres efforts.

2°/ les personnes qui doivent faire leur propre hichtadlout pour qu'Hachem les aide. En ce qui concerne ces personnes, nos Sages (Sifri - paracha Pin'has) disent qu'elles ne peuvent pas rester assises et ne rien faire, mais qu'Hachem bénira tout ce qu'elles feront (Réé 15,18).

3°/ les personnes qui ne seront pas aidées, quelle que soit la quantité d'hichtadlout qu'elles font. Les décrets célestes ont déjà été émis contre eux et ils sont impuissants à les arrêter.

Chaque individu doit se considérer comme un "bénoni", une personne de niveau moyen. Par conséquent, il doit faire sa propre hichtadlout et il peut ensuite faire confiance à Hachem pour l'aider.

Yaakov envoie un message à Essav pour lui dire qu'il a vécu avec Lavan et qu'il possède des bœufs et des ânes. Il dit qu'il a agi comme un bénoni et qu'il s'est engagé dans la hichtadlout pour gagner sa vie.
Il dit ensuite qu'il envoie ce message à Essav afin de trouver grâce à ses yeux.
Il dit ainsi qu'il continuait à faire hichtadlout pour se sauver d'Essav. Cependant, il a précisé que, bien qu'il ait fait hichtadlout, il avait pleinement confiance en Hachem et n'avait donc pas peur de lui.
Il se préparait seulement à combattre Essav par besoin de faire hichtadlout, mais il était confiant qu'Hachem l'aiderait à la fin.

"Bétsalel, fils d'Ouri, fils de 'Hour, de la tribu de Yéhouda, fit tout ce qu'Hachem avait ordonné à Moché" (Pékoudé 38,22)

+ Le rôle de Bétsalel dans la construction du Michkan

-> Rachi commente : "Le point de vue de Bétsalel coïncide avec ce qu'Hachem a dit à Moché sur le mont Sinaï. [Il comprenait] même ce que Moché ne lui avait pas dit.
Moché a d'abord ordonné à Bétsalel de fabriquer les ustensiles avant de construire le Michkan. [Cependant,] Betzalel dit à Moshé : "Il est normal de construire une maison avant de fabriquer les ustensiles...". Moshé répondit : "C'est ce que j'ai entendu de la part d'Hachem".

=> Si Hachem a dit à Moché de faire le Michkan avant de faire les meubles, pourquoi n'a-t-il pas dit à Bétsalel de le faire?
La réponse est que les instructions de Moché reflètent la différence entre leurs rôles respectifs dans la construction du Michkan. La tâche de Moché était de conceptualiser les dimensions du Michkan et de ses ustensiles, tandis que Bétsalel devait construire le Michkan conformément à la conceptualisation de Moché.

Lors de la conceptualisation, les ustensiles venaient en premier. En effet, les ustensiles étaient plus saints que l'édifice du Michkan, comme le montre le fait que les ustensiles étaient portés par les Bné Kéhat, les plus éminents des Lévi'im. En revanche, le Michkan a été porté par les Bné Mérari, moins importants.

En ce qui concerne la construction, la structure du Michkan était prioritaire par rapport à la fabrication des ustensiles, afin qu'il y ait un endroit où poser les ustensiles une fois qu'ils ont été fabriqués.
Parce que Moché était chargé de la conceptualisation, et non de la construction, du Michkan, il oublia l'ordre de construction approprié. Une chose qui est la tâche principale d'une personne est facilement oubliée.

En fait, cela était particulièrement vrai dans ce cas, car l'ordre de construction était l'inverse de la conceptualisation.
Néanmoins, Bétsalel comprit intuitivement que le Michkan, qui abrite les ustensiles, devait être construit avant les ustensiles.
Il supposa donc que Moché avait oublié l'ordre correct de construction. Moché reconnut son erreur en disant à Bétsalel : "Peut-être étais-tu dans l'ombre d'Hachem" lorsqu'Il donna des instructions pour la construction du Michkan.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Le rôle de Moché dans le Michkan était de le conceptualiser. Ainsi, dans son esprit, les ustensiles étaient plus prioritaires que la construction du Michkan en raison de leur plus grande sainteté.
Le rôle de Bétsalel dans le Michkan était de le construire, et il comprenait donc que le Michkan était plus prioritaire que les ustensiles.

+ Pourquoi les chapitres qui sont consacrés à l'apparition des affections lépreuses (= résultat de la médisance - cf.guémara Ara'hin 16a), font directement suite aux lois sur les nourritures interdites (fin de la paracha Chémini)?

==> Tout juif doit prendre garde non seulement à ce qu'il fait entrer dans sa bouche, mais également à ce qu'il en fait sortir!

 

Source (b"h) : le rav Yissa’har Dov Rubin dans son "Talélei Orot"

Shabbath haGadol …

+ Pourquoi appelle-t-on le shabbath précédant Péssa'h : Shabbath haGadol?

1°/ Lorsque les 1ers nés égyptiens ont demandé aux juifs, ce qu'ils comptaient faire avec l'agneau, les juifs leurs ont répondu qu'ils préparaient un sacrifice à D., et que D. va tuer les 1ers nés égyptiens.
En entendu cela, les 1ers nés sont allés voir leurs parents et Pharaon afin qu'ils libèrent les juifs.
A l'écoute de leur refus, les 1ers nés ont déclaré la guerre à leurs parents et en ont tué beaucoup, comme il est écrit dans les Téhilim (136,10) : "Lui qui frappe l’Égypte PAR ses 1ers nés" (lémaké mitsrayim biv'horéhem).D. a fait que les 1ers nés égyptiens se battent contre les égyptiens, au nom des juifs.

En raison du grand miracle (néss gadol), qui a eu lieu ce jour de Shabbath, le Shabbath précédant Péssa'h est appelé : Shabbath haGdol.
[rapporté par les Tossafot (guémara Shabbath 87b) citant un midrach]

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2°/ Les égyptiens ont été horrifiés, à la vue du traitement que leurs esclaves juifs, ont fait subir aux agneaux, qui étaient leurs idoles adorées/vénérées.
Ils ont alors demandé : "Que comptez-vous faire des agneaux?"
Les juifs n'ont pas essayé de fuir la question, et ont répondu fièrement : "Nous avons un D., qui nous a demandé de les lui égorger, comme offrande."

La principale différence entre un jeune (immature - katan) et un adulte (gadol), est que le jeune est plus souvent timide, et a tendance à cacher/dissimuler la vérité avec des excuses.

Durant le shabbath précédant la sortie d’Égypte, les juifs se sont comportés comme des adultes matures (comme des gédolim), en proclamant sans hésitation leur appartenance à D.
En raison du fait, qu'ils ont agit comme des gédolim, on appel ce shabbath, le Shabbath haGadol.

-> Le "Séfer haPardess", attribué à Rachi, dit :
On a l’habitude d’appeler le Shabbat qui précède Pessa’h "Shabbat HaGadol", sans savoir en quoi il est plus grand que tous les autres Shabbat de l’année, mais parce que Nissan où ils sont sortis d’Egypte était un jeudi, comme il est dit dans "Séder Olam", et on a pris le sacrifice de Pessa’h le 10 Nissan, le Shabbat qui a précédé Pessa’h.
Les juifs se sont dit : "Nous allons égorger leur idole à leurs yeux et ils ne nous lapideraient pas?"
Hachem leur a répondu : "Maintenant, vous allez voir le miracle que Je vais vous faire."
Ils ont pris chacun son sacrifice pour le garder jusqu’au 14 Nissan.
Quand les égyptiens ont vu cela, ils voulaient se lever pour se venger d’eux, mais leurs entrailles étaient en feu, ils étaient accablés de souffrances et de mauvaises maladies, et ils n’ont pas pu faire de mal aux juifs.
Le Shabbat qui précède Pessa’h est appelé "Shabbat HaGadol" à cause des miracles qui ont été faits à Israël.

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-> Le Michna Broura (Ora'h ‘Haïm 430) mentionne dans son commentaire :
"Le 10 du mois de Nissan qui, cette année-là, tombait un Shabbath, chaque famille (au sens large du mot) prit un agneau et l’attacha au pied du lit. En réponse aux questions des Egyptiens, on leur expliquait que, sur ordre de D., on allait le sacrifier, ce qui agaçait leurs dents (littéralement: ‘leur faisait perdre leur force’), car ils vénéraient cet animal et qu’ils ne pouvaient rien faire. Et parce que le 10 du mois tomba un Shabbath, ils ont fixé (la commémoration du miracle) le Shabbath qui précède Pessa’h et l’appelèrent Shabbath haGadol".

-> Se fondant sur les commentateurs, le Beit Yossef explique ainsi le miracle :
"‘Les dents des Egyptiens avaient perdu leur force’, car jusqu’à ce jour, ils nous dévoraient ; en revanche, ce Shabbath, par miracle, ils n’avaient plus aucun pouvoir sur nous bien qu’ils eussent appris ce que nous allions faire de leurs idoles. Il y a eu miracle parce qu’à l’époque le peuple d’Israël avait pris sur lui de faire la Volonté de D. au péril de sa vie, sans se soumettre à ses maîtres égyptiens".

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-> Le Beit Avraham enseigne :
La miséricorde du Roi des rois est sans borne, et elle se manifeste donc chez ses plus proches et atteint même les pécheurs et fauteurs.
Il est en effet écrit : "Tu pardonneras mon péché, car il est grand" (Téhilim 21,11), et les commentateurs de demander en quoi le fait qu’il soit grand est une raison de pardonner. Au contraire, si le péché est grand, pourquoi le pécheur bénéficierait-il du pardon?

Cependant, on peut l’expliquer par la parabole qui précède, en convenant que l’expression "il est grand" ne se rapporte pas au péché, mais à Hachem et à Sa bonté.
Celle-ci se déverse sur le monde avec une mesure tellement immense que, pour ne pas qu’elle se perde, on en fait profiter même les pécheurs et les fauteurs.
=> Partant de là, le Beit Avraham explique également le nom de "Shabbat Hagadol" = la sainteté du
Shabbat est tellement grande qu’elle peut même abriter sous ses ailes les plus misérables du peuple, les pécheurs et les rebelles, afin de les purifier et de les préparer ainsi à cette sainte fête de Pessa’h!

-> Le Nétivot Shalom revenait souvent sur ces paroles du Beit Avraham, et disait que, a priori, elles demandent un éclaircissement : en quoi ce Shabbat est-il mieux que tous les autres? Chaque Shabbat est "grand", comme nous le mentionnons dans l’ajout que nous faisons ce jour-là dans le birkat hamazon (dans rétsé) : "Car c’est un grand et saint jour" (ki yom zé gadol vékadoch ou).
Dès lors, où réside la grandeur du Shabbat Hagadol?
Le Nétivot Shalom répond : C’est que ce Shabbat est le plus grand de tous les grands!

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3°/ La 1ere mitsva/obligation que les juifs ont reçu avant de quitter l’Égypte était de préparer un sacrifice de Péssa'h avec l'agneau (ainsi que d'autres détails afin de célébrer la fête).

Guémara Kiddouchin 31a = "Une personne qui agit en ayant l'obligation est plus grande, que celle qui agit sans en avoir l'obligation." (Gadol amétsouvé véoché mimi chééno métsouvé véoché)

Ce Shabbath haGadol met en avant toute la grandeur (gadol) d'agir en étant dans l'obligation de le faire.
[Faire les mitsvot de D.,parce qu'on doit le faire, et non uniquement parce qu'on le veut, donne beaucoup plus de valeur!!)
[Bné Yissa'har]

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4°/ Le sacrifice de Péssa'h renvoie à l'importance de la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même = "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Vayikra 19;18 - véaavta léréa'ha kamo'ha).

En effet, ce sacrifice est un moyen permettant aux personnes de se retrouver ensemble : les familles, les voisins, ... comme la Torah le dit : "Il prendra pour lui et son voisin proche de sa maison ..." (Chémot 12;4).
De plus, durant Péssa'h, il y a une mitsva de donner plus que d'habitude aux nécessiteux, afin que tout le monde puisse célébrer convenablement la fête.

Le Talmud de Jérusalem (Nédarim 9;4) commente la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même en disant = "Rabbi Akiva a dit : c'est une grande règle de la Torah." (zé'ou klal gadol baTorah).

Ainsi, l'appellation de Shabbath haGadol renvoie à l'importance d'aimer son prochain comme soi-même.
[klal gadol de la Torah ...]

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5°/ Les juifs ont été libérés en 2448 après la création du monde.

Ils ont eu leur 1er goût de liberté et de fierté d'être juif, au cours du shabbath, précédant la sortie d’Égypte.
Les mots : "Shabbath haGadol" (שבת הגדול) renvoient à ce fait :
- le shin (ש) = renvoie au Shabbath ;
- le bét (ב) = renvoie au chiffre 2 000
- le taf (ת) = renvoie à la valeur de cette lettre = 400 ;
- le mot "haGadol" (הגדול) = a une valeur numérique de 48.
== le tout fait : Shabbath 2448 (comme l'année de la sortie d’Égypte!).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

-> Le Méam Loez (Bo 12,10) écrit en ce sens :
Moché avait obtenu de Pharaon un jour de congé hebdomadaire pour les juifs, et avait fait en sorte que ce jour fût le Shabbath.
Cependant, tant que les juifs étaient esclaves, ils ne pouvaient réellement se détendre le Shababth : dès le lendemain ils allaient reprendre leurs travaux forcés.
Bien qu'ils fussent exemptés de tout travail depuis le début des 10 plaies, ils n'étaient pas encore des hommes libres, mais avec l'approche de leur libération, les juifs purent réellement, pour la 1ere fois, goûter au Shabbath

Le jour du Shabbath représente plus qu'un simple jour de repos. C'est un jour de renouveau spirituel.
Néanmoins, tant que les juifs étaient asservis, ils ne pouvaient attribuer au Shabbath une signification autre que celle d'un simple jour de repos.
[Shabbath haGadol = c'est à partir de ce Shabbath que les juifs ont véritablement pu apprécier ce jour énorme de chez énorme (gadol de chez gadol!).]

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6°/ Selon le rav 'Haïm Kanievsky, c'est le mérite du Shabbath (que nos ancêtres ont observé en Egypte - cf. midrach Chémot rabba 1,28), qui a protégé le peuple juif des égyptiens.
Pour souligner cela, nous marquons le miracle à Shabbath.

7°/ Deux raisons sont données pour expliquer le sens du Shabbath.
Dans les 1eres Tables de la loi, il est dit que le Shabbath vient rappeler la Création du monde. Et dans les secondes, il est dit que le Shabbath vient rappeler la sortie d’Egypte.
Ainsi, au départ, avant la sortie d’Egypte, le Shabbath n’avait que la 1ere raison : rappeler la création. Mais, le Shabbath de la semaine de la libération, qui a introduit la sortie d’Egypte, où les Juifs furent sur le point de sortir, la 2e raison apparut : rappeler la sortie d’Egypte qu’on était en train de vivre.
=> Ce Shabbath est donc devenu un Shabbath plus grand, car dès lors, il fut agrandi par cette 2e raison de rappeler la sortie d’Egypte, qui n’était pas encore à propos jusqu’à lors.
[Sfat Emet]

Ainsi, le Shabbath haGadol est le 1er Shabbath à partir duquel, nous avons gagné une 2e raison de témoignage (Création & sortie Egypte) pour le fêter, comme il est écrit : "Tu te souviendras que tu étais esclave dans le pays d'Egypte et que Hachem ton D. t'en a fait sortir d'une main puissante et d'un bras étendu ; c'est pourquoi Hachem ton D. t'a ordonné de faire le jour du Shabbath." (Vaét'hanan 5,15)

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-> Les Richonim (Aboudraham, 'Hizkouni) écrivent que ce Shabbath (précédant la sortie d'Egypte) était le 1er réalisé par les juifs en tant que peuple au service de Hachem. Ils sont entrés sous le joug des mitsvot en ce 1er Shabbath.
Les Tossafot disent que de même qu'un enfant qui a 13 ans, qui commence à réaliser les mitsvot est appelé : "gadol", de même ce Shabbath où le peuple juif est devenu "gadol", est dénommé : Shabbath Gadol.

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-> En prenant un agneau, les juifs observèrent Shabbath en Egypte. Ce fut leur premier Shabbath en tant que Peuple, un moment de transition pour devenir une Nation : ils avaient atteint l’âge de la majorité, étaient devenus des adultes (guédolim) qui avaient des responsabilités.
Ce fut donc un Shabbath "haGadol".
[Sfat Emet]

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8°/ Le 'Hatam Sofer dit que la période estivale est un moment plein de dangers spirituels, où des tragédies peuvent se passer.
[Shabbath haGadol précède Pessa'h, et le Shabbath Shouva précède Yom Kippour. Ces 2 moments permettent de nous influencer pour une moitié d'année : la partie hivernale et la partie estivale.]

Un tsadik qui ne faute pas est considéré comme un "gadol" (un grand), et quelqu'un qui faute et se repent comme : un "guibor" (un fort), qui a conquis sont yétser ara (cf. qui est fort? -> Pirké Avot 4,1).
=> Le Shabbath qui éveille les gens à éviter de fauter (l'été approchant) est appelé Shabbath haGadol, et celui où l'on incite à faire téchouva sur nos fautes s'appelle : Shabbath Shouva.

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9°/ Bien que les juifs observassent le Shabbath, ils ne le faisaient pas pour observer un commandement Divin, mais simplement parce que ce jour de repos leur convenait.
En effet, puisque de nombreux juifs pratiquaient la religion égyptienne, observer le Shabbath avait-il la moindre signification religieuse?
Cependant, en ce Shabbath où ils acquirent l'agneau Pessa'h (le 10 Nissan), les juifs durent renoncer totalement à leur foi en les religions égyptiennes.
Leur observance du Shabbath devint alors un acte d'obéissance à Hachem.
=> Puisque ce Shabbath était le 1er que les juifs observèrent à l'égard de Hachem, il était digne qu'il fût commémoré [pour les générations à venir].
[Magen Avraham]

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-> Le Séfer Olam (chap.5) rapporte que les Bné Israël bénéficièrent d'un grand miracle ce Shabbath [hagadol - celui avant Pessa'h] : "Le 15 Nissan qui fut le jour où les Bné Israël sortirent d'Egypte était un jeudi. Ainsi, le 10 du mois où il leur fut ordonné de prendre chacun un agneau tomba un Shabbath.
Un miracle eut alors lieu (comme le rapporte le Tour - Ora'h 'Haïm chap.130) au nom du midrach : "Chacun prit alors son agneau destiné au sacrifice de Pessa'h et l'attacha au pied de son lit. Les égyptiens leur demandèrent : ''à quoi cela vous servira-t-il''?, et ils répondirent ''afin de sacrifier pour Pessa'h, comme nous l'a ordonné Hachem ''.
Cette réponse les agaça, mais ils ne purent rien leur dire [D. ne leur donna pas la permission de le faire]. D'après ce miracle, on appela ce Shabbath, le Shabbath hagadol."

Les commentateurs demandent pourquoi ce miracle se réfère au Shabbath [précédant Pessa'h] et non à la date du 10 Nissan où il eut lieu, à l'instar de toutes les autres solennités qui sont fixées suivant la date et non suivant le jour de la semaine.

Le Ohev Israël répond que seul Shabbath donna la force aux Bné Israël d'accomplir le 10 Nissan l'ordre de se détacher de l'idolâtrie en prenant un agneau destiné à la mitsva.
Car ils durent pour cela rattacher leur âme au Créateur et cela ne fut possible que grâce au Shabbath dénommé selon le Zohar (2,205a) : le "jour de l'âme" (yoma déNichmata).
C'est pourquoi cette délivrance fut fixée dans les générations précisément le jour du Shabbath car grâce à lui l'âme peut sortir de son exil.

Le 'Hidouché haRim compare ce Shabbath à Yom Kippour en faisant un rapprochement entre le 10 Nissan (date à laquelle eut lieu le miracle de Shabbath hagadol) et le 10 Tichri (date de Yom Kippour).
Cela vient nous enseigner que ce jour a le pouvoir de purifier et de ramener l'homme à la droiture (cf. Zohar 2,39b).
Par ailleurs, Yom Kippour est appelé "Yoma Rabba" (le Grand Jour), et ce Shabbath est également nommé le "Grand Shabbath" (Shabbath hagadol), car il purifie et sanctifie l'âme juive de tous ses défauts et de toutes ses fautes.

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-> "Je vous enverrai Eliyahou haNavi avant qu'arrive le jour d'Hachem, jour grand et redoutable (hagadol vé'anora)" (Mala'hi 3,24)
Rabbi Elimélé'h Biderman dit que selon certains, le Shabbath haGadol fait allusion à ce grand jour où le machia'h va venir, et il est appelé ainsi en anticipation de ce grand moment.
[de même que nos ancêtres ont pu être libérés miraculeusement, avec précipitation, d'Egypte avec Moché, de même nous serons très très prochainement délivrés définitivement de notre exil par le machia'h!]

-> Certains ont écrit que comme ce Shabbat, contrairement à ceux des 4 parachiot (Para, Shékalim, ...), il n’y a pas de lecture spéciale de la Torah mais seulement une haftara spéciale, et que le verset qui termine cette haftara à la fin du livre de Mala'hi, la dernière prophétie des livres des prophètes, est: "Voici que Je vous envoie le prophète Eliyahou avant la venue du jour de Hachem, grand et redoutable", le Shabbat où l’on lit ce verset qui contient le mot "gadol" (grand) s’appelle Shabbat HaGadol.

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-> Le Shabbath haGadol est traditionnellement associé au commencement de notre Libération d’Egypte. Par ailleurs, la Haftara de ce Shabbath se termine par le verset bien connu qui annonce l’arrivée du Prophète Eliyahou, le précurseur de la Délivrance finale : "Voici, Je vous envoie Elie le Prophète, avant qu’arrive le Jour de Hachem, Jour Grand (Hagadol - הַגדָּוֹל) et Redoutable!" (Mala'hi 3,23).
Ainsi, le Shabbath précédant Pessa’h emprunte-t-il le nom "haGadol" à notre Haftara messianique afin de lier la première Délivrance à la dernière Délivrance, selon l’enseignement (guémara Roch Hachana 11a) : "C’est en Nissan qu’ils furent délivrés, c’est en Nissan qu’ils le seront dans les temps futurs".

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-> Le Lévouch (430,1) explique cette appellation de 'Grand Shabbat’ : selon lui, ce Shabbat est ainsi appelé parce qu'il constitue une introduction à la délivrance future, au sujet de laquelle il est écrit : "Voici, Je vous envoie le Prophète Eliyahou avant le jour d'Hachem, grand et redoutable, et il ramènera le cœur des pères à leurs fils et le cœur des fils à leur père" (Mala'hi 3,23 - haftara de Shabbat Hagadol).

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-> Le Ohev Israël (Likouté Na'h - Shabbath haGadol) écrit :
"L'origine et la fontaine de tous les Shabbath de l'année provient de 2 Shabbath : du Shabbath haGadol et du Shabbath Chouva.
Ils sont la tête de tous les Shabbath de l'année."

-> Le Ohev Israël mentionne la sainteté très élevée de ce Shabbat car, explique-t-il, tous les jours de la semaine tirent leur subsistance du Chabbat qui précède (Zohar II,63b) et tous les Shabbatot de l'année se nourrissent du Shabbat Hagadol et du Shabbat Chouva. On voit donc bien que tous les Shabbatot de toute l'année sont en germe dans ce Shabbat.

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-> Nos Sages (guémara Shabbath 118b) nous enseignent que si tout le peuple d’Israël observe complètement 2 Shabbath seulement, il méritera la venue du Machia’h : "Si Israël observait 2 Chabbath selon les Lois qui s’y rapportent, il serait immédiatement délivré".

Le rav Ye’hiel Epstein explique que les 2 Chabbath devant être observés sont Shabbath HaGadol (avant Pessa’h) et Shabbath Shouva (avant Yom Kippour).
Chacun de ces 2 Shabbatoth possède un pouvoir spécifique qui lui est propre : Shabbath Shouva tombe entre Roch Hachana et Yom Kippour et enseigne à l’homme la manière de retourner vers D. : la téchouva (condition nécessaire à la Délivrance). Shabbath haGadol fut le premier Shabbath observé en Egypte et contient en lui les germes de la Délivrance.

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-> Le livre "Zé'her léDavid" demande au nom du "mikdach Mélé'h" pourquoi on dit "Shabbat Hagadol" et non "Shabbat Gadol".
Il répond que les initiales de "Shabbat HaGadol" forment le mot "Séh" (agneau), et les dernières lettres forment le mot "Tal" (rosée). Or le mot "tal" a la valeur numérique de 430, ce qui est une allusion au fait que ce Shabbat-là se terminaient les 430 ans de l’esclavage des juifs en Egypte. C’est pourquoi Hachem a ordonné justement ce Shabbat-là d’attacher l’agneau, pour montrer que le peuple sortait de l’idolâtrie pour rentrer dans le domaine de Hachem.

-> On peut rapprocher un enseignement de rabbi David Pinto à ce Shabbath hagadol, précédant Pessa'h, et qui nous permet de redéfinir ce qui doit être gadol (grand, important) à nos yeux dans la vie :
Quand arrive le soir de Pessa’h, où il y a un ordre d’égorger l’agneau (le Séh) et de mettre son sang sur les montants et le linteau de la porte, Hachem a voulu ainsi nous dire en allusion : jusqu’à aujourd’hui vous avez adoré l’agneau, qui est l’idole des Egyptiens, et aujourd’hui vous annulez l’idolâtrie et vous utilisez l’agneau
pour offrir le sacrifice de Pessa’h, exactement de la même façon que jusqu’à aujourd’hui vous avez utilisé l’argent pour les besoins de l’idolâtrie, et qu’à partir d’aujourd’hui, vous utilisez l’argent pour acheter une mezouza, des tefilin et faire des mitsvot.

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-> Certains expliquent que le Shabbat s’appelle ainsi parce qu’ensuite il y a la fête de Pessa’h, qui s’appelle également selon la tradition des Sages "Shabbat", comme il est écrit [au sujet du compte du Omer] : "Vous compterez pour vous à partir du lendemain du Shabbat".
Contre les Saducéens, qui niaient la tradition des Sages, et décidaient que "le lendemain du Shabbat" signifiait vraiment Shabbat, on appelle le Shabbat qui précède Pessa’h : Shabbat haGadol, pour marquer qu’ensuite vient un Shabbat supplémentaire : Shabbat haKatan.

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-> En se préparant à tuer le dieu des égyptiens, chose qu'ils adoraient eux-mêmes, le peuple juif se préparait à abandonner son lien avec l'adoration des idoles en faveur du service d'Hachem (Mékhilta - Bo 11).
Non seulement le peuple juif devait faire face à sa propre conscience concernant l'agneau, mais il était également confronté physiquement aux égyptiens qui bouillaient de colère à la vue des juifs prenant leur dieu pour l'abattre. Lorsque les égyptiens leur demandèrent ce qu'ils comptaient faire de leur dieu, le peuple juif n'eut pas peur et leur fit part de ses projets.
Furieux, les égyptiens tentèrent de les tuer, mais Hachem protégea miraculeusement le peuple juif en donnant aux égyptiens des maladies étranges et atroces qui les empêchèrent de faire du mal aux juifs.
C'est pourquoi, explique le Kol Bo (47), le Shabbat qui précède Pessa'h est appelé Shabbat haGadol, le grand Shabbat, en référence à ce grand miracle.