+ Le Ram'hal a écrit dans son livre 'Messilat yécharim' :
C'est véritablement l’une des ruses du mauvais penchant, d’alourdir le travail en permanence pour les hommes au point qu’il ne leur reste plus l’énergie de réfléchir et de se demander quelle voie il convient de suivre.
En effet, le yétser ara sait que s’ils prêtaient la moindre attention à leur conduite, ils commenceraient sûrement tout de suite à regretter leurs actes, et ces regrets iraient en s’amplifiant, au point qu’ils abandonneraient complètement la faute.Cela rappelle l’idée de Paro quand il a dit : "Que soit alourdi le travail sur les hommes!" (Chémot 5,9), c’était une recette pour ne plus leur laisser aucune énergie afin qu’ils n’aient pas l’idée de se révolter contre lui.
Il s’efforçait d’empêcher chez eux toute réflexion par la force de la permanence du travail ininterrompu. C’est vraiment un artifice du mauvais penchant (yétser ara), qui mène une guerre contre l’homme et enseigne des ruses.
Il n’est possible de lui échapper que par beaucoup de sagesse et une grande réflexion.
Et nos Sages ont dit (guémara Moéd Katan 5a) : "Quiconque pèse sa conduite
en ce monde mérite de voir le salut de Hachem".<------------>
+ Le Chem Michmouél fait remarquer que le même stratagème peut être utilisé pour le bien.
Celui qui est entièrement absorbé dans des bonnes actions n'a aucune occasion de prêter attention aux tentations qui cherchent à l'en détourner.
D'ailleurs, c'est là une des caractéristiques essentielles de la mitsva d'étudier la Torah sans interruption.
Nous devons nous y absorber totalement, au point que rien d'autre ne vienne s'introduire dans notre conscience.-> Guémara Shabbath 88a = Rava se concentrait tellement dans son étude qu'il ne se rendait pas compte que ses orteils saignaient.
-> Rav Mendel de Kotzk a dit un jour à ses disciples : "Je voudrais que vous vous écartiez du péché, non pas parce que vous en êtes dissuadés par son impureté et sa bassesse, mais simplement parce que vous n'avez pas de temps à lui consacrer!"
Catégorie : Paracha
+ "Tôt le matin, tiens-toi debout devant Pharaon" (Vaéra 9;13)
Le Or ha'Haïm nous apprend que Moché, le plus humble des hommes, avait l'habitude de s'incliner devant quiconque le saluait.
D. lui dit donc : "Tiens-toi debout devant Pharaon", sans t'incliner pour le saluer afin de ne pas lui témoigner le moindre signe de soumission.
+ "Elle lui enfanta Aharon et Moché" (Vaéra 6;20)
Moché et Aharon sont nés comme tous les êtres humains.
Ils ne sont pas descendus dans le monde comme des anges, et pourtant, grâce à leurs actes, ils sont devenus les plus grands prophètes et dirigeants de notre peuple.
Nous devons en tirer la leçon que chaque homme, par ses efforts et son libre-arbitre, est capable d'atteindre les niveaux les plus élevés et peut ressembler à Moché et à Aharaon.
Le Ben Ich Haï dans une de ses explications sur l'échelle de Yaakov, nous dit :
- quand on monte l'échelle (= de la terre vers le ciel + on regarde vers le haut + c'est vite fatiguant/difficile!)
== il faut avoir beaucoup d'ambition dans le domaine spirituel et il est bon de regarder les personnes qui sont au-dessus/supérieurs à nous dans ce domaine afin de leur ressembler.
Comme sur une échelle, on ne progresse pas dans la vie sans effort ...
- quand on descend l'échelle (= du ciel vers la terre + on regarde vers le bas + on se laisse descendre!)
== dans le domaine matériel, il faut regarder ceux qui ont moins que nous (afin d'être satisfait/content de ce que l'on a!).
Soyons ambitieux, afin de monter l'échelle de la vie!!
Source (b"h) : adaptation de commentaires du : du Ben Ich Haï + du livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman
"Je vous le donnerai en héritage (מוֹרָשָׁה)." (Vaéra 6;8)
Nous trouvons 2 fois l'expression 'moracha' (en héritage) :
- ici = à propos de la terre d'Israël ;
- ultérieurement = à propos de la Torah (dans le verset : "Moché nous a ordonné la Torah, héritage (מוֹרָשָׁה) de la communauté de Yaakov.")
On ne peut hériter de la terre d'Israël que si l'on y suit les lois de la Torah, comme il est écrit : "Il leur a donné les terres des peuples pour qu'ils observent Ses décrets."
Source (b"h) : le "yalkout é'hadach" repris dans le livre "Mayana chel Torah" du Rav Alexander Zoucha Friedman
"Tout le bétail d'Egypte périt et du bétail des enfants d'Israël, pas un seul ne périt. Pharaon envoya [voir] et voici que du bétail d'Israël, pas un (ad é'had) n'avait péri, et le coeur de Pharaon s'endurcit et il ne laissa pas partir le peuple" (Vaéra 9,6-7)
La Torah dit qu'aucun bétail appartenant à des juifs n'est mort (verset 6).
On a rapporté à Pharaon (verset 7) : "aucun bétail appartenant à des juifs (mimikné Israël) n'est mort, sauf un (ad é'had = sans dire s'il fait parti des juifs ou non) [sauf un = traduction de ad é'had par le Midrach Rabba 11;14].
-- Est-ce qu'il y a eu un bétail appartenant à un juif qui est décédé suite à la plaie?
Selon la hala'ha actuelle, c'est la mère qui transmet le statut de juif à son enfant.
Cependant avant le don de la Torah, c'était le père qui transmettait le fait d'être juif.
Shlomit (bat Divri) a conçu avec un égyptien un enfant (selon la 'hala'ha à l'époque = non juif).
Le bétail qui est mort appartenait à cet enfant.
Pharaon pensait qu'étant le fils d'une juive et ayant vécu dans un milieu juif, il pouvait aussi être considéré comme juif.
Ainsi, il a utilisé cet élément pour se dire que la plaie était un échec car elle n'a pas frappé uniquement les non juifs.
Il a endurci son cœur et n'a pas libéré les juifs.
Faisons attention à ne pas être dans une optique de rechercher (comme Pharaon) toutes les bonnes excuses possibles (vraies ou fausses), afin de nous exempter de faire la volonté de D.
N'oublions pas, il est facile de se mentir à soi-même, mais D. qui voit tout et sait tout, n'est pas dupe.
Soyons sincèrement honnête avec nous-même et avançons en toute bonne foi dans le chemin de D., afin de mériter ce qu'il peut y avoir de mieux.
Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)
"D. dit à Moshé : "Parle ainsi à Aharon: 'Prends ton bâton, dirige ta main sur les eaux ... elles deviendront du sang" (Vaéra 7,19)
Rachi : Moshé n'a pas frappé le Nil (lors de la 1ere et 2e plaie), car le fleuve l'avait protégé lorsqu'il y avait été jeté.
De même, Moshé n'a pas frappé la terre (lors de la 3e plaie), car elle lui a permis d'enterrer l'égyptien qu'il avait tué.
Le plus souvent après avoir bénéficié d'une faveur de quelqu'un, nous l'oublions et nous n'exprimons pas de gratitude.
On apprend de ce verset qu'il faut être reconnaissant jusqu'à la fin de sa vie pour chaque acte de bonté reçu (même pour quelque chose de simple/semblant être normal/dû = Moshé a de la gratitude envers la terre, car elle lui a permis de cacher le corps!!).
Moshé est reconnaissant avec l'eau (environ 80 ans après les faits!) et avec la terre (environ 70 ans plus tard!), et ne pouvait ainsi pas les frapper.
Si cela est vrai avec des éléments inanimés (eau, terre), combien à plus forte raison, cela doit s'appliquer avec un être humain!!
Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)
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-> Dans son commentaire sur le midrach (Chémot rabba 10,7), le Maharzou suggère que la terre n'a fourni à Moché une paix d'esprit que très temporaire, ne lui laissant qu'un seul jour de répit avant que son meurtre ne soit découvert.
Le rav Alport enseigne que cela est à lier avec le fait que parfois une personne va essayer de nous aider, de nous faire une bonté, mais que finalement cela ne va pas aboutir au résultat attendu.
=> Alors, plutôt que de mettre la faute sur cette personne qui culpabilise déjà de ne pas avoir réussi à être utile, il faut au contraire, à l'image de Moché avec la terre, lui exprimer une sincère appréciation pour son temps et ses bonnes attentions.
En effet, Moché avait encore de la reconnaissance pour la terre, même 70 plus tard (au même titre que l'eau qui lui a sauvé la vie), alors que seulement un jour après le corps a été découvert.
=> Ce qui compte c'est l'intention d'aider de cette dernière, qui a fait de son mieux, et non pas le résultat final.
[Moché avait autant de gratitude envers l'eau et la terre, car les 2 ont fait leur possible pour lui être utile, et ce même si le résultat n'est pas le même.]
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-> Le midrach rapporte que selon rabbi Tan'houm, Hachem a dit à Moché : "L’eau qui t’a gardé quand tu as été jeté au fleuve, et la poussière qui t'a protégé quand tu as tué l'égyptien, il ne convient pas qu’elles soient frappées par toi", c’est pourquoi elles ont été frappées par Aharon.
Le Rav Rovman (Zikhron Méïr) écrit que cela nous enseigne quelque chose de nouveau dans la compréhension de la reconnaissance.
On a l’habitude de penser que la reconnaissance est une rétribution que l’on doit à quelqu’un qui nous a fait du bien. Mais ici, l’eau et la poussière sont des êtres inanimés qui n’ont jamais eu l’intention de rendre service à Moché, et ne pouvaient pas non plus s’opposer à ses actes, sans compter qu’elles n’ont pas de sentiment de honte et n’auraient pas été vexées si Moché les avait frappées.
Nous devons en conclure que la reconnaissance est une qualité de l’âme humaine, qui éprouve de la gratitude envers
celui dont elle tire un profit, que ce soit un animal, un végétal ou un minéral, même s’ils ne font pas la différence entre le bien et le mal et n’ont pas eu l’intention de rendre service.
Le fait que l’homme a profité de quoi que ce soit suffit pour qu'il doive être reconnaissant à la source de ce profit.
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-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) enseigne à ce sujet :
"Toute qualité ou vertu morale ne s'éveillent chez l'homme que par les sentiments, et non par l'intellect.
De ce fait, lorsqu'on néglige de manifester de la gratitude à quelqu'un, serait-ce même à un minéral inerte, les pulsions qui animent notre âme en sont fatalement affectées. Et ce, parce que l'homme animé de bons sentiments se considère comme redevable envers tout élément lui ayant procuré un avantage, fut-ce même une matière inerte et insensible.
Or si cette disposition de l'homme venait à faire défaut, cette lacune aurait des répercussions directes sur ses qualités morales, et dans ce cas, sa capacité à faire preuve de reconnaissance en serait fatalement altérée.
[...]
Le fait de frapper l'eau ou la terre aurait inévitablement heurté les sentiments de Moché, et ces derniers auraient ensuite, un tant soit peu, altéré la vertu de gratitude qui l'animait."
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-> Selon Rachi (v.7,19) : Moché n'a pas frappé le Nil (lors de la 1ere et 2e plaie), car le fleuve l'avait protégé lorsqu'il y avait été jeté [avant que la fille de Pharaon l'y récupère].
De même, Moshé n'a pas frappé la terre (lors de la 3e plaie), car elle lui a permis d'enterrer l'égyptien qu'il avait tué.
Dans la paracha 'Houkat, Moché va frapper le rocher pour en faire sortir de l'eau, à la place de lui parler.
A cause de cette erreur, il lui a été interdit d'entrer en terre d'Israël.
Le midrach (Yalkout Chimoni 'Houkat 21) explique que Hachem a dit à Moché : "Est-ce que tu sais ce que les rochers ont fait à Mes enfants?" [comme il est dit : "l'a nourri avec le miel des rochers" (vayénikéou dvach misséla - Haazinou 32,13)]
[les rochers ont donné miraculeusement du miel pour nourrir les enfants juifs en Egypte.]
[Hachem a dit : ] "Après que le rocher a fait une telle faveur, tu oses le frapper?! Tu n'es pas digne de mener Mes enfants. J'ai déjà désigné quelqu'un pour prendre la relève : Yéhochoua bin Noun"."
=> Ainsi, selon ce midrach l'erreur de Moché a été son manque de reconnaissance envers les rochers, qui ont fait tant de bonté au peuple juif par le passé.
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-> La guémara (Yérouchalmi Troumot 8,3) enseigne : "Quelqu'un invita un rabbin pour un repas dans sa maison.
Tandis qu'ils étaient en train de manger, l'hôte a fait asseoir son chien à côté du rabbin.
Le rabbi a demandé : "Est-ce que tu essaies de me déshonorer?"
Le maître de maison a répondu : "Je fais une faveur au chien. J'ai de la reconnaissance envers lui car il a sauvé ma famille".
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-> La reconnaissance est une noble qualité qui améliore et purifie le cœur de l'homme et le mène à des niveaux spirituels très élevés.
[rav David Pinto - La voie à Suivre 914]
"Je ferai une distinction (pédout) entre Mon peuple et ton peuple : [c'est] demain [qu'] aura lieu ce signe" (Vaéra 8,19)
Pourquoi le mot 'pédout' est-il écrit sans la lettre 'vav' ?
=== La lettre 'vav' peut s'écrire pleinement de 3 façons :
--- וא"ו = valeur numérique de 13 = valeur numérique du mot é'had (un).
Ainsi, la lettre 'vav' représente D., qui est vraiment l'Unique (Hachem é'had).
--- וי"ו = valeur numérique de 22 = représente la Torah, qui est écrite avec les 22 lettres de l'alphabet.
--- וא"ו = valeur numérique de 12 = représente les juifs, qui sont composés de 12 tribus.
Le Zohar (vayikra 73) = "D., la Torah et les juifs forment un seul ensemble".
Bien que cette belle unité soit valable en permanence, elle ne sera éclatante/reconnue de tous que lors de la venue du Machia'h.
Ainsi, ce verset peut se comprendre ainsi :
-- "Je ferai une distinction (pédout) entre Mon peuple et ton peuple" = les juifs sont différents du reste des nations car ils font un avec D. et la Torah ;
-- actuellement, le 'vav' du mot pédout est manquant = la magnificence des juifs n'est pas pleinement reconnaissable ;
-- "léma'har" = "demain" = mais demain, quand Machia'h viendra ;
-- "yiyé ha'ot azé" = "aura lieu ce signe" = la lettre 'vav' représentant l'unité : de D., de la Torah et des juifs, sera manifeste et rayonnante aux yeux du monde entier. [ha'ot = la lettre = ici le 'vav']
Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)
La Chemita
+ La Chemita :
-> En terre d'Israël, Hachem nous a donné des mitsvot spéciales concernant la terre. À chaque étape du cycle agricole, un juif est tenu de donner diverses séparations et dîmes : léket, shich'chah, péah, térouma guédola, maaser richon, maaser shéni ou maaser ani, et d'autres encore.
À l'époque du Temple, lorsque toutes les dîmes étaient en vigueur, environ un cinquième des récoltes d'un juif était distribué de cette manière. Un fermier juif donnait de grandes quantités des produits qui poussaient dans ses champs aux Levi'im, qui ne possédaient pas de champs et passaient leurs journées à étudier la Torah.
Un juif qui possédait un champ d'une douzaine d'hectares donnait chaque année quelques tonnes de produits à titre de dîme, ce qui représentait une part importante de son dur labeur.
Le juif savait parfaitement que sa terre n'était pas sa propriété privée. La terre sur laquelle il vivait et qu'il cultivait n'était pas son affaire privée. Il travaillait la terre pour Hachem, il faisait tout ce qu'Hachem voulait de lui, et tout était pour Lui. Et bien sûr, il distribuait ses produits conformément aux ordres d'Hachem.
D'où le juif tirait-il la force d'observer ces commandements? Comment parvenait-il à la ferme conviction que ses biens ne lui appartenaient pas, au point de pouvoir donner une si grande partie de son dur labeur aux pauvres et aux Lévi'im, la tribu choisie par Hachem?
La réponse est que la mitsva de la chémita a inculqué et souligné cette conviction.
Une fois tous les sept ans, nous cédons notre terre à Hachem, comme nous le dit la Torah : "Et la terre se reposera, un shabbat pour Hachem" (Béhar 25,2).
La Shémita nous relie à la sainteté de la terre d'Israël. Nous reconnaissons que la terre appartient à Hachem et que nos vies et notre travail lui sont tous dédiés.
Nos Sages (guémara Shabbath 33) nous enseignent que le peuple juif est exilé en raison de la faute de violation de la shémita , comme le dit le verset : "Alors la terre apaisera ses Shabbath" (Bé'houkotaï
26,34).
En revanche, lorsque nous observons la Shémita, nous vivons dans la paix et la satisfaction en terre d'Israël : "Et vous vivrez en sécurité sur la terre" (Béhar 25,18, Rachi).
L'essence du peuple juif en terre d'Israël est contenue dans la mitsva de Shemita.
La mitsva de Shemita fait entrer la sainteté de la terre d'Israël dans nos vies. Il nous donne la certitude que la terre et toutes les affaires matérielles appartiennent à Hachem.
<--->
-> La mitsva de Shemita implique un grand sacrifice de soi.
Nos Sages (midrach Vayikra rabba 1,1) nous disent que le verset : "Bénissez Hachem, Ses anges, les puissants qui accomplissent Sa parole" (Téhilim 103,20) se réfère aux agriculteurs qui observent la mitsva de Shemita.
D'ordinaire, une personne accomplit une mitsva pendant un jour, une semaine ou même un mois. Mais dans ce cas, un agriculteur laisse son champ et sa vigne à l'abandon pendant une année entière. Il regarde en silence des étrangers venir prendre ses fruits. Peut-il y avoir une plus grande démonstration de force de caractère?
Au cours de l'année de Shemita, un juif atteint un niveau d'émouna si profond qu'il peut rester chez lui toute l'année et ne pas s'occuper de son champ.
Sa compréhension du fait qu'il ne vit que pour Hachem devient si innée qu'il est capable de se reposer à la maison sans assurer sa subsistance pour l'année à venir.
La Shemita imprègne nos vies entières de sainteté. C'est une année de Shabbat de la terre, où la terre devient sainte. Nous révélons la sainteté inhérente à la terre et la simple existence terrestre de chaque juif.
[d'après le rav Avraham Tsvi Kluger]
Respecter les autres
+++ Respecter les autres :
"Et Yossef ne put se contenir en présence de tous ceux qui se tenaient autour de lui" (Vayigach 45,1)
-> Le midrach Tan'houma (65) déclare au nom de rav Shimon ben Gamliel : "Yossef est tombé dans un grand danger. Si ses frères l'avaient tué, personne n'aurait su qui il était. Dans ce cas, pourquoi a-t-il dit à tout le monde de le laisser seul avec eux (ses frères)?
Rav Yossef répond que c'est parce qu'il a estimé qu'il était préférable de se laisser tuer plutôt que d'embarrasser ses frères devant les égyptiens."
-> Le séfer Otsrot haTorah cite le Rav Leib 'Hasman (Ohr Yahel - 'helek 2) qui écrit que le seul désir de Yossef dans la vie était de revoir son père. Il n'avait pas vu Yaakov depuis 22 ans et désirait ardemment le retrouver chaque seconde de chaque jour depuis leur séparation. Il savait également que son père désirait ardemment le revoir.
Malgré tout, il était prêt à renoncer à ce rêve et a préféré risquer de se laisser tuer, plutôt que d'embarrasser quelqu'un en public.
-> En fait, Yossef garda cela à l'esprit pendant les 22 années où il fut séparé de son père. Le Ohr ha'Haïm haKadoch demande pourquoi Yossef est resté en Égypte pendant 22 ans sans même envoyer un message à son père bien-aimé pour lui faire savoir qu'il était vivant et en bonne santé. Lorsqu'il était esclave, il est compréhensible qu'il n'ait pas pu le faire. Mais une fois qu'il a été libéré et qu'il est devenu important, pourquoi n'a-t-il pas envoyé ce message?
Il répond qu'il craignait que si Yaakov savait qu'il était en Égypte, il découvrirait que ses frères l'avaient vendu comme esclave, et peut-être qu'il se mettrait en colère et les maudirait. Comme il ne voulait pas leur causer de tort, il a caché le secret à son père pendant 22 ans et ne lui a même pas envoyé de lettre.
-> La Pessikta (Zoutrasa - Vayéhi 48,1) va jusqu'à dire que Yaakov n'a jamais découvert comment Yossef s'est retrouvé en Égypte. On ne lui a jamais dit que les tribus avaient vendu Yossef.
En outre, pendant les 17 années où Yaakov a vécu à Mitzrayim, Yossef n'est jamais venu lui rendre visite. Il ne rendait pas visite à son père parce qu'il craignait qu'il ne lui demande comment il s'était retrouvé en Égypte, et qu'il ne doive lui dire la vérité. Comme il ne voulait pas embarrasser ses frères, il est resté loin de son père pendant toutes ces années et ne l'a vu qu'une seule fois, juste avant sa mort. Il s'agit là d'une leçon incroyable.
Nous savons que Yossef était extrêmement aimé de son père. Yaakov lui a enseigné tout ce qu'il avait appris à la yeshiva de Chem et Ever. Aujourd'hui, il avait enfin la possibilité d'apprendre la Torah avec son père, et il savait que ce dernier désirait ardemment passer du temps avec lui. Mais il a renoncé à tout cela afin de s'assurer qu'il n'aurait pas à parler de lachon ara au sujet de ses frères.
->Nous trouvons un concept similaire en ce qui concerne Moché Rabénou. Nos disent qu'il a d'abord refusé d'accepter la mission d'Hachem de racheter le peuple juif d'Egypte, et qu'il a fallu 7 ans avant qu'il n'accepte d'y aller. La raison de son refus était qu'il craignait qu'Aharon, son frère aîné, ne se sente mal que son jeune frère, plutôt que lui, ait été choisi pour cette tâche.
Moché savait qu'il était le seul à pouvoir délivrer la nation, et que s'il n'acceptait pas cette mission, ils resteraient esclaves pour toujours, mais il ne le ferait pas si cela signifiait faire honte à un autre juif.
Il n'a accepté de partir qu'après qu'Hachem lui ait promis que son frère serait heureux pour lui et ne serait pas insulté.
-> Dans le même ordre d'idées, le rav Yé'hezkel Levenstein disait : "Si je savais que je pouvais reconstruire le Temple mais que cela causerait de la souffrance à un seul juif, je déciderais qu'il est préférable de ne pas le faire".
-> Cette idée ressort clairement de l'histoire suivante :
Le rav Yéhochoua Leib Diskin devenait souvent faible au milieu du shiour qu'il donnait régulièrement à ses étudiants.
C'est pourquoi son assistant dévoué lui apportait une tasse de thé au milieu du shiur, qu'il buvait pour se revigorer. Comme Rav Yehoshua Leib souffrait d'hypoglycémie, l'assistant mettait plusieurs cuillères de sucre dans le thé.
Un jour, des étudiants remarquèrent que le rabbanite semblait très contrarié. Lorsqu'ils lui demandèrent ce qui n'allait pas, elle répondit qu'elle venait de découvrir qu'un récipient contenant du sel se trouvait à côté de l'urne d'eau chaude, à l'endroit où le sucre était censé se trouver.
Elle comprit que le préposé avait dû mettre du sel dans le thé de son mari au lieu du sucre. C'était très dangereux pour Rav Yehoshua Leib, car une telle quantité de sel était mauvaise pour sa santé.
Les étudiants dirent qu'ils n'avaient rien remarqué d'anormal lorsque Rav Yehoshua Leib buvait son thé. Comme il le buvait comme d'habitude, ils ont supposé qu'il devait y avoir du sucre dedans. Cependant, après avoir examiné la question, ils découvrirent que le thé était en fait plein de sel, comme le rabbanite l'avait soupçonné. Les étudiants étaient stupéfaits que Rav Yehoshua Leib ait bu le thé sans montrer le moindre dégoût.
Ils s'approchèrent de lui et lui demandèrent : "Comment as-tu pu faire cela? Il est très dangereux pour vous d'ingérer autant de sel! ".
Il répondit : "La guémara dit explicitement qu'il vaut mieux se laisser jeter dans une fournaise ardente que d'embarrasser quelqu'un en public. Par conséquent, il m'aurait été interdit d'embarrasser le préposé pour son erreur."
-> Le Zohar (I, 201b) raconte que Rav Abba a vu un jour un homme pour qui de nombreux miracles étaient accomplis. Il lui demanda ce qu'il avait fait pour mériter une telle récompense et l'homme répondit : "Si quelqu'un me fait du tort, je lui pardonne immédiatement et j'essaie de l'aider, même s'il m'a fait du mal". La vérité est que, bien que chaque individu ait son propre libre arbitre, personne ne peut faire du mal à un autre être humain si ce n'est pas la volonté d'Hachem.
Le roi David nous enseigne cette leçon, lorsque Shimi ben Geira l'a maudit (II Shmouel 15,10), mais il a ordonné à ses gardes de ne rien lui faire, en disant : "Cela vient d'Hachem, il n'est pas coupable. Il n'est pas coupable."
Le rôle individuel de chaque juif
+ Le rôle individuel de chaque juif :
-> L’un des passages principaux de la paracha Vayé'hi concerne les bénédictions accordées par Yaakov à ses fils. Elles décrivent leurs forces (et parfois leurs faiblesses) et leur contribution au peuple juif. À la fin de ce récit, la Torah conclut : "Ce sont toutes les 12 tribus d’Israël, et voici ce que leur père leur dit, il les bénit, chacun selon sa bénédiction, il les bénit" (Vayé'hi 49,28).
Les deux dernières précisions sont difficiles à comprendre. Pourquoi la Torah nous répète-t-elle que Yaakov bénit ses fils, chacun selon sa bénédiction? Et pourquoi répète-t-elle à nouveau, à la fin, que Yaakov les bénit, chose que nous savons déjà?
-> Le Or Ha'haïm haKadoch (49,28) explique que les mots "selon sa bénédiction" signifient que chacun reçut la bénédiction qui lui convenait en fonction de son âme et de ses actions. Parce qu’il faut savoir que l’âme de chacun a son propre niveau et ses qualités.
Certaines personnes ont la qualité de la Kéhouna (prêtrise), d’autres ont la qualité de royauté et d’autres ont la qualité de la "couronne de la Torah". D’autres encore ont la qualité de la force, de la santé ou du succès.
Yaakov voulut, par l’intermédiaire de la prophétie, bénir chaque enfant selon la bénédiction qui lui convenait.
Le Or Ha'haïm haKadoch enseigne donc que Yaakov donna à chaque fils une bénédiction adaptée à ses qualités et à son potentiel uniques. Nous en déduisons que chaque personne a ses propres qualités et doit s’efforcer de réaliser ce potentiel à sa manière.
Le Or Ha'haïm poursuit et explique les termes : "Il les bénit". La Torah parle au pluriel [les], pour montrer que chaque bénédiction aide l’enfant lui-même ainsi que ses frères. Par exemple, quand il bénit le roi et lui souhaite de vaincre ses ennemis, il s’agit d’un bénéfice pour tous les frères.
Ainsi, un enfant qui a une qualité en abondance partagera cette abondance avec tous ses frères ... Le point fort de chaque juif apporte une contribution unique à l’ensemble du peuple juif. [de plus, kol Israël arévim]
-> L’individu n’est pas censé être un Gadol Hador ou le chef de toute la nation juive, mais chacun doit réaliser son potentiel. Et même si le potentiel aurait pu, dans l’absolu, être exploité davantage, cela n’a pas d’importance, parce qu’Hachem ne juge la personne qu’en fonction de ses talents et des circonstances.
Le rav Moché Feinstein (Darké Moché - 'Hayé Sarah) disait souvent, lors d’oraisons funèbres : "La vie de chaque personne est mesurée. Certaines personnes reçoivent un grand récipient et d’autres en reçoivent un petit. Chacun est tenu de remplir son récipient au maximum. Si un "simple Juif" remplit son récipient au maximum, il est plus grand que la personne plus grande qui ne remplit pas son récipient complètement."
-> Dans le même ordre d’idées, le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Vaét'hanan) écrit qu’Hachem exige que chaque personne Le serve selon ses capacités. Tout comme il y a des riches et des pauvres, des forts et des faibles, il y a aussi des personnalités différentes. Certaines personnes peuvent servir Hachem et atteindre un niveau très élevé, et d’autres sont incapables d’atteindre ce même niveau.
C’est pourquoi la Torah exhorte chaque personne à servir Hachem "de tout son cœur et de toute son âme", en mettant l’accent sur le cœur et l’âme de chacun.
-> Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Réé) souligne également que les différents types de personnes sont essentiels pour la réussite générale du peuple juif.
Un jour, quelqu’un lui demanda pourquoi le monde avait besoin de ’Hassidim et de Mitnagdim, et pourquoi, même chez les ’Hassidim, il existe de nombreux groupes : certains mettent l’accent sur l’étude et d’autres sur la prière, certains chantent beaucoup, tandis que d’autres dansent davantage. Que manquerait-il au monde s’ils priaient d’une même manière?
Le 'Hafets 'Haïm répondit qu’au lieu de poser des questions sur les différents groupes du peuple juif, il devrait demander au tsar russe pourquoi il avait tant de types de soldats différents : l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie, l’armée de l’air et les plongeurs sous-marins. Que manquerait-il à l’armée s’il n’y avait qu’un seul type de soldat, avec un seul type d’arme, et un seul général qui commanderait tout le monde?
La réponse était évidente ; quand nous devons entrer en guerre et vaincre l’ennemi, nous avons besoin de différents types de combattants. Chacun a un avantage sur l’autre : par exemple, l’infanterie peut se battre à l’épée, ce qui n’est pas le cas de la cavalerie. Cette dernière, quant à elle, peut effrayer davantage l’ennemi. Ceux qui tirent avec des canons et diverses autres armes peuvent mener la guerre sur de longues distances, mais ne peuvent pas faire de combat rapproché.
De même, poursuivit le 'Hafets 'Haïm, pour gagner la guerre contre le yétser ara, nous avons besoin des différents types de ’Hassidim ainsi que des Mitnagdim.
Tous sont des soldats de l’armée d’Hachem. Chacun aide à vaincre l’ennemi, l’un avec sa Torah, l’autre avec sa prière, l’autre avec le chant et ainsi de suite.
=> Les bénédictions accordées par Yaakov enseignent que chaque personne a des qualités et un potentiel uniques et exceptionnels, et que si chacun exploite et réalise ce potentiel, alors tout le peuple juif connaîtra un grand succès dans toutes ses saintes entreprises.
[rav Yéhonathan Gefen]
Divers (Paracha chémot)
"Leur plainte monta vers D. à cause du travail (a'avoda)" (Chémot 2,23)
Les Bnei Israël ne se plaignaient pas tant du travail lui-même comme du fait qu'ils n'avaient pas la possibilité de prier et de servir D.
En effet, le mot avoda (travail) = renvoie aussi à la avoda Hachem, le service de D., demande qui monta immédiatement au Ciel et fut agréée.
[Rabbi Chmelke de Nikolsburg]
-> Le Méam Loez (Haazinou 32,43) enseigne :
"Au début, les juifs pensaient que leur asservissement et leurs souffrances étaient causés par le roi d'Egypte. Ils croyaient donc que la mort du roi les soulagerait, mais lorsqu'ils ont vu que le nouveau roi les asservissait tout autant, ils ont compris que leurs malheurs étaient envoyés par D.
Ils se sont alors repentis et ont commencé à prier ; D. a aussitôt entendu leurs plaintes et les a délivrés."
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"D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)
Selon le Malbim :
- "D. vit" = les tortures physiques ;
- "et D. sut" = leurs tourments intérieurs.
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"Il mit sa main sous son vêtement ... et voici que sa main était lépreuse, blanche comme la neige." (Chémot 4,6)
Selon le Malbim :
L'homme a été créé pour agir, créer et se rendre utile.
Manquer à ces devoirs revient à détruire ce qui a été construit.
La paresse entraîne la mort et la ruine.6
- la main passive, glissée sous le vêtement = "lèpre" comparable à la mort.
- lorsque l'on retire la main de sa poitrine pour passer à l'action = elle reprend sa couleur d'origine.
Si on a des possibilités/capacités de faire et qu'elles ne sont pas exploitées = "suicide personnel" (on s'empêche d'exister/d'être) = une des fautes les plus graves de la Torah (on peut se tuer soi-même plusieurs fois par jour!!).
Le Rabbi Menahem Schneerson disait : "Etre humain, c'est être productif!"
b"h, sortons notre main de notre poche et mettons nous à l'action afin d'amener notre contribution personnelle à la vie.
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+ "Moché et Aharon partirent et réunirent tous les anciens des enfants d'Israël. Aharon rapporta toutes les paroles que D. avait adressées à Moché et il accomplit les signes devant le peuple.
Le peuple crut. Ils avaient entendu que D. avait gardé les enfants d'Israël à l'esprit et qu'Il avait vu leur détresse. Ils inclinèrent la tête et se prosternèrent." (Chémot 4,29-31)
-> Selon une opinion (midrach Yalkout Chimoni), le bâton de Moché lui-même parla miraculeusement au peuple et dit : "Lorsque j'étais en Midiyan, je fut transformé en serpent".
Le bras de Moché se mit également à parler par miracle : "Je fus soudain couvert de lèpre, et tout aussi rapidement je repris mon apparence première".
Hachem fit cela pour éviter d'embarrasser Moché.
Ces 2 signes (le bâton se transformant en serpent et le bras de Moché devenant lépreux) faisaient allusion au fait que Moché avait calomnié les juifs.
Toutefois, Moché était seul lorsque cela se produisit. A présent, Hachem ne voulait pas que le bras de Moché devienne lépreux devant tout le monde, et Il fit donc parler le bâton et le bras de Moché pour raconter les miracles.
Hachem avait dit littéralement à Moché : "S'il ne te croient pas et qu'ils n'écoutent pas la voix (lékol) du 1er signe, ils croiront la voix du dernier signe" (Chémot 4,8).
D. parlait des "voix" des 2 signes afin d'indiquer que le bâton et le bras de Moché parleraient.
La Torah dit donc ici : "Il accomplit les signes devant le peuple" = les signes étaient que le bâton et le bras de Moché parlent par miracle.
[Méam Loez - Chémot 4,29-31]
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-> La main de Moché devint lépreuse parce qu'il avait, d'une certaine façon, calomnié son peuple.
Lorsqu'une personne essaie de détruire la réputation d'autrui, elle le fait généralement en cachette.
Hachem dit donc à Moché de cacher la main dans sa chemise, comme le médisant se cache pour ruiner la réputation d'autrui.
Hachem montra à Moché que suspecter un innocent est une plaie aussi exécrable que la lèpre.
Hachem dit ensuite à Moché de remettre sa main dans sa poitrine, et dès qu'il l'eut fait sa main guérit.
Nos Sages (Rachi - guémara Shabbath 97a) en déduisent une leçon : le bien arrive à l'homme plus rapidement que le mal.
La main de Moché ne devint lépreuse qu'après qu'il l'eut tirée de sa chemise. Mais lorsque D. la guérit, elle retrouva son apparence habituelle avant même qu'il ne l'en eût retirée.
[Méam Loez - Chémot 4,6-7]
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"Tsipora prit un couteau en pierre et retrancha l'excroissance de son fils." (Chémot 4,25)
-> 1°/ Pourquoi avons-nous l'habitude de faire la circoncision avec un couteau en acier/métal et non en pierre comme dans ce verset?
Lorsque David affronta Goliath, ce dernier était habillé d'une armure en acier de la tête aux pieds.
Muni de son lance-pierre, David a tué Goliath d'une pierre dans son front.
Selon un Midrach, D. a demandé à l'acier de faire une exception à l'ordre normal de la nature et de s'affaiblir afin de permettre à la pierre de le pénétrer, et ainsi de pouvoir tuer Goliath.
En échange, l'acier reçu comme remerciement le fait que les juifs feraient la circoncision avec un couteau en acier, et non plus avec une pierre tranchante.
=> C'est ainsi que jusqu'à l'époque du roi David, il était d'habitude de faire la circoncision avec une pierre, et ensuite cet honneur est revenu à l'acier en échange d'avoir aider à la mort de Goliath.
[Rav Alexander Zoucha Friedman - "Mayana chel Torah" ; Pericha (Yoré Déa 264,7)]
-> 2°/ Dans le Tana'h, quel est le mohél le plus jeune à réaliser une circoncision valide?
La guémara (Avoda Zara 27a) cite un avis affirmant qu'une circoncision réalisée par une femme n'est pas valable. Puis, la guemara remet en question cela en rapportant le verset : "Tsipora prit une pierre effilée et trancha le prépuce de son fils" (Chémot 4,25).
Suite à cela, la guémara répond que Tsipora a demandé à un homme de prendre la pierre et de réaliser lui-même la circoncision. Le verset peut se lire de la manière suivante : "Tsipora a entraîné qu'une pierre effilée soit prise et que le prépuce de son fils soit coupé".
Quel est cet homme? sachant qu'un non-juif ne peut pas faire une brit mila valide, et que tous les autres juifs étaient en Egypte.
Le rav 'Haïm Kanievsky répond le mohél devait être le seul homme juif présent à ce moment : Guerchon, le fils aîné de Tsipora, qui selon le midrach n'avait à ce moment que 3 ans.
Le rav Kanievsky ajoute que cet épisode peut être la source d'une loi inhabituelle du Rambam (Hilkhot Mila 2,1) statuant qu'une brit mila accomplie par un mineur (homme juif) est valide.
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-> Rachi (v.4,24) commente : "Parce qu’il n’avait pas circoncis son fils Eliézer. Et cette négligence le rendait passible de mort ... L’ange avait pris la forme d’un serpent et il avalait [Moché] en commençant par la tête jusqu’aux hanches, puis il le rejetait et recommençait par les pieds jusqu’au membre viril. C’est ainsi que Tsipora a compris que c’était à cause de la circoncision."
[après avoir quitté Midiyan, au regard de son haut niveau, Moché a été puni pour avoir reporté la circoncision parce que trop occupé à trouver un endroit où loger sa famille.]
-> Dans le Zohar (Lé'h Lé'ha), rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne qu'il s'agissait de l'ange Gavriel (bien qu'étant un ange de miséricorde), qui descendit du ciel pour brûler Moché.
Il apparut d'abord comme une immense flamme, qui se transforma ensuite en un serpent gigantesque menaçant d'avaler Moché.
Hachem dit à Moché : "Tu pars en mission pour vaincre le puissant serpent incirconcis qu'est Pharaon. Tu es sur le point de conduire Mes enfants hors d'Egypte. Comment as-tu pu oublier ton propre enfant et le laisser incirconcis?"
Selon une autre opinion, 2 anges de destruction : Af et 'Hémah [littéralement : "Rage" et "Colère"] attaquèrent Moché.
L'un commença par avaler sa tête tandis que l'autre l'avala par les pieds, laissant uniquement l'endroit de la circoncision hors de sa bouche.
C'était un signe qu'il était puni pour avoir omis de circoncire son fils.
Nos Sages enseignent que Moché tua 'Hémah, mais laissa Af en vie.
[Méam Loez - Chémot 4,24]