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Humilité et place dans le monde à Venir

+++ Humilité et place dans le monde à Venir :

"Tu saleras de sel chacun de tes sacrifices d'offrande, et tu n'oublieras pas le sel de l'alliance de ton D. dans tes offrandes. Vous offrirez du sel pour tous vos sacrifices." (Vayikra 2,13)

-> Rachi commente : "Une alliance a été conclue dès les six jours de la création : les eaux inférieures seraient apportées sur l'autel sous forme de sel [pour les sacrifices] et [sous forme d'eau] pour les libations d'eau".

L'eau est apportée sur l'autel parce qu'elle est la plus humble, et donc la plus spirituelle, des 4 éléments fondateurs du monde (eau, feu, terre et le vent). L'eau est humble parce qu'elle s'écoule toujours vers le point le plus bas.
Les objets humbles sont apportés à Hachem sur l'autel, car l'humilité est synonyme de spiritualité. Les sacrifices montent dans le monde supérieur, qui est un lieu pour les objets spirituels, mais pas pour les objets matériels.

Ce concept s'applique également aux animaux qui sont apportés sur l'autel en guise de sacrifices. Seuls les animaux les plus humbles sont autorisés à être sacrifiés à Hachem. Les animaux les plus humbles sont ceux qui, comme les agneaux ou les chèvres, sont les plus vulnérables aux prédateurs. Ces animaux sont vulnérables et en fuite dans ce monde, et en tant que tels, ils sont plus étroitement liés au monde spirituel.
En revanche, les prédateurs, tels que les lions, les tigres et les oiseaux de proie, sont plus éloignés du monde spirituel et ne méritent pas d'être apportés en sacrifice.

De même, ceux qui sont humbles dans ce monde jouiront d'une plus grande part dans le monde à Venir, tandis que ceux qui jouissent d'une certaine importance dans ce monde trouveront l'autre monde moins hospitalier.
Nos Sages (guémara Pessa'him 50a) nous disent : "L'autre monde est un monde à l'envers, ceux qui sont vus comme importants dans ce monde seront en bas dans l'autre monde".
On ne devient pas important dans ce monde si l'on n'est pas étroitement lié au monde physique/matériel.
Cela démontre qu'on est éloigné du monde spirituel, car le matériel et le spirituel sont opposés et ne peuvent coexister.
Toutefois, si l'importance d'une personne dans ce monde est due à son érudition en matière de Torah, cela ne nuira pas à sa récompense future. Cela s'explique par le fait qu'un érudit de la Torah est intrinsèquement lié au monde spirituel, en dépit de sa importance.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
Les choses humbles de ce monde ont une plus grande part de spiritualité et sont donc aptes à être élevées sur l'Autel.
De même, ceux qui sont humbles dans ce monde sont plus spirituels et mériteront une plus grande part dans l'autre monde.

"Il appela Moché, et Hachem lui parla depuis la Tente d'assignation (Ohel Moéd), en disant" (Vaykira 1,1)

-> Rachi commente : "La voix [Divine] a voyagé et est parvenue aux oreilles de Moché, mais le reste d'Israël ne l'a pas entendue".
La voix d'Hachem à la tente de la rencontre était la même que celle entendue par le peuple juif lorsqu'il reçut la Torah. Pourquoi le peuple juif a-t-il pu entendre la voix d'Hachem au Sinaï, mais pas à la Tente d'assignation?

La réponse est qu'Hachem transmet constamment la Torah au monde. Cependant, Sa voix ne peut normalement pas être entendue par des oreilles humaines.
Le don de la Torah a été unique, non pas parce que la voix d'Hachem a retenti dans le monde, mais parce qu'Hachem a ouvert les oreilles de la nation.
Hachem a permis à la nation d'entendre Sa voix diffusant la Torah dans le monde. Après avoir reçu la Torah, Hachem a retiré cette capacité à la nation juive, et elle n'était plus à l'écoute de Sa voix. Cependant, Moché est resté dans le même état, et il a continué à entendre la voix d'Hachem émanant de la tente de la rencontre.

Ce concept est reflété par la bénédiction quotidienne sur la Torah. La bénédiction se termine par les mots : "Béni sois-tu, Hachem, qui donne la Torah". Lorsque nous récitons cette bénédiction, nous affirmons notre foi dans le fait qu'Hachem nous donne continuellement la Torah.
Bien qu'Hachem ait fermé les oreilles de la nation et qu'elle n'ait plus été en mesure d'entendre Sa voix résonner constamment dans le monde, elle peut toujours être entendue par le "Moche" de chaque génération. Les grands hommes de chaque génération sont appelés "Moché" parce qu'ils transmettent la Torah.
La bénédiction se termine par les mots "Béni sois-tu, Hachem, qui donne la Torah", ce qui est reflété par la bénédiction quotidienne sur la Torah.
[Maharal - Gour Aryé]

"Prends avec toi Aharon et ses fils, les vêtements, l'huile d'onction, le taureau pour la faute, les deux béliers et la corbeille de matsot." (Tsav 8,2)

-> Rachi commente : "Hachem donna l'ordre à Moché de prendre Aharon avec lui par de bonnes paroles et de l'attirer [à l'avoda]."
Hachem n'a pas ordonné à Moché de saisir littéralement Aharon et de l'emmener à la Tente d'assignation.
Chaque fois que la Torah utilise ce terme, "ka'h", il s'agit de persuader l'autre personne de venir de son plein gré, sans aucune contrainte. En effet, lorsqu'une personne est contrainte de se rendre d'un endroit à un autre, elle n'est présente que dans son corps, mais pas dans son esprit.
Une telle personne n'est pas vraiment là, car l'identité première d'une personne est son esprit, et non son corps physique. Cependant, lorsqu'une personne vient de son plein gré, elle est présente à la fois dans son corps et dans son esprit, et en tant que telle, elle est vraiment là.

Pourquoi l'esprit est-il la véritable identité d'une personne?
En effet, le corps n'est qu'un vêtement pour l'esprit, comme le dit la Torah : "Tu m'as revêtu de peau et de chair" (Iyov 10,11).
L'essence d'une personne est l'image d'Hachem qui est inhérente à chaque individu, et seul l'esprit peut être à Son image, pas le corps. En effet, une personne sera dépouillée de son corps avant d'entreprendre son voyage vers l'autre monde et sera à la place vêtue de vêtements spirituels créés par les mitsvot qu'elle a accomplies dans ce monde.
Parce que le corps physique est un vêtement temporaire que l'on ne porte que dans ce monde, il ne fait pas vraiment partie de notre identité. Ainsi, prendre une personne physiquement sans la prendre par l'esprit est un acte dénué de sens.
[Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
L'identité première d'une personne est son esprit, et non son corps, car le corps n'est rien d'autre que le vêtement de l'âme. Ainsi, emmener de force une personne d'un endroit à un autre ne la rendra pas avec nous en esprit, et donc, elle n'est pas vraiment avec nous.

"Qui peut compter la poussière de Yaakov, nombrer la multitude d'Israël? Puissé-je mourir comme meurent ces justes, et puisse ma fin ressembler à la leur!" (Balak 23,10)

-> Le midrach (Sifri - Haazinou 329) dit : "C'est l'un des endroits où nous trouvons une allusion à la résurrection des morts".

-> Le 'Hafets 'Haïm raconte que Balak avait suggéré à Bil'am de compter les juifs parce que le fait de les compter directement leur attirerait sur eux une plaie (voir Yoma 22b).
Bil'am lui répondit : "Qui a compté la poussière de Yaakov?" = en d'autres termes, il est impossible de les compter, car même lorsqu'ils sont morts et enterrés dans la "poussière" du sol, leur mort n'est pas permanente. C'est comme s'ils dormaient simplement (voir aussi guémara Sotah 21a). Il est donc impossible de les compter et de connaître leur nombre réel.

C'est pour cette raison qu'il conclut : "Que mon âme meure de la mort des hommes droits". Si seulement je méritais une telle mort!" Et que ma fin soit semblable à la sienne, afin que je ressuscite à mon tour.
[Dougma miNimouké Avi - p.49 ]

"Les Bné Israël gémirent du sein de leur travail (min aavoda) et se lamentèrent ; leur plainte monta vers D. du sein de leur travail" (Chémot 2,23)

-> Les Bné Israël ne se sont pas plaints des épreuves physiques qu'ils ont subies en Égypte.
Ils ont compris qu'il s'agissait d'un décret du Ciel et ils l'ont accepté avec amour. Ils ont plutôt crié que leurs travaux éreintants du matin au soir ne leur laissaient pas un seul moment de libre pour servir Hachem.
Au lieu de consacrer leur énergie au service d'Hachem, ils ont été contraints de servir les égyptiens par des travaux inutiles qui n'apportaient aucun bénéfice spirituel.

Cela leur était particulièrement pénible lorsqu'ils comparaient leur propre situation à celle de leurs ancêtres, Avraham, Its'hak et Yaakov, dont la vie entière s'était déroulée au service de l'amour d'Hachem.
Lorsqu'ils comparèrent cela à leur propre service des égyptiens, ils crièrent à Hachem jour et nuit pour mériter de Le servir à leur place.

Hachem entendit leurs supplications et fut submergé par la compassion.
Malgré toutes leurs difficultés physiques et leurs malheurs, leur principale préoccupation était le service d'Hachem. Si telle était leur préoccupation, alors ils étaient certainement dignes de la rédemption.
Bien qu'ils n'aient pas encore accompli les 400 ans qui leur avaient été imposés lors du Brit bein HaBétarim, ils méritaient un plus grand crédit pour les années de servitude qui s'étaient déjà écoulées, étant donné que leurs épreuves étaient si horribles.
[...]

L'épisode qui a réveillé l'amour d'Hachem pour Ses enfants et Son désir de les racheter, c'est lorsque Pharaon est tombé malade, atteint d'une lèpre cutanée, et qu'on lui a conseillé de se baigner dans le sang d'enfants juifs. (voir midrach Chémot rabba 1:34)
Les Bné Israel ont crié d'une voix amère, mais Hachem a vu qu'en dépit de toutes leurs terribles épreuves, leur plus grande demande était de pouvoir Le servir.
C'est pourquoi le verset nous dit qu'ils ont crié "au sein de leur travail" (min aavoda). Cela ne se réfère pas à leur travail d'esclave auprès des égyptiens. Il s'agit plutôt du travail (aavoda), le travail le plus important de l'existence, qui est le service d'Hachem.
Ils s'écrièrent dans leurs prières : "Si seulement nous pouvions déployer le même effort que celui avec lequel nous servons les égyptiens, et servir Hachem à la place!"

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le verset utilise tant de mots différents pour exprimer les cris de Bei Israël. Ce n'est qu'après avoir crié à Hachem (ils gémirent - וַיֵּאָנְחוּ) à cause du travail (de leur désir de Le servir), qu'ils ont crié (lamentèrent - וַיִּזְעָקוּ) à cause des tortures qu'ils ont endurées.
Le verset ajoute ensuite que leurs cris (leur plainte - שַׁוְעָתָם) sont montés jusqu'à Hachem.
Bien qu'ils aient également pleuré leurs difficultés physiques, ce sont leurs prières pour pouvoir servir Hachem qui ont entraîné leur rédemption.
[...]

Ainsi, les Bné Israel ont été délivrés avant le temps fixé, grâce à leurs prières sincères pour pouvoir mettre les efforts au travail du service d'Hachem.

C'est aussi ce mérite par lequel nous avons mérité de recevoir la Torah ...
Le Zohar (I,27a) explique que les durs labeurs des Bné Israël en Egypte symbolisent nos labeurs dans l'étude de la Torah :
"Ils ont aigri leur vie par un dur labeur" (Chémot 1,14) = cela fait référence au Talmud.
"Avec du mortier ('homer)" = cela fait référence au kal va'homer (le processus logique par lequel les idées talmudiques sont développées).
"Avec des briques (liv'énim)" = cela fait référence à la clarification (livoun) des halakhot.
"Et avec toutes les formes de travail sur le terrain" = cela fait référence à la braïta (les enseignements de nos Sages au temps de la Michna, que Rabbi Yéhouda haNassi a choisi de ne pas incorporer dans les 6 ordres de la Michna Le Talmud les cite souvent. ).

Que signifie ce parallèle entre le travail d'esclave des Bné Israël en Egypte et le labeur de l'étude de la Torah?
D'après ce que nous avons expliqué précédemment, cela est bien compris. Alors que les Bné Israel accomplissaient leurs pénibles travaux [d'esclaves] en Égypte, ils priaient pour mériter d'appliquer le même effort à l'étude de la Torah, au service d'Hachem.
Hachem entendit leurs prières et leur accorda la Torah, ainsi que la Michna et le Talmud, qui exigent un effort extraordinaire pour être compris correctement.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad ]

"Et le feu de l'autel brûlera dessus (l'autel). Et le Cohen se vêtira d'habit de lin ..." (Tsav 6,2-3)

-> "Et le feu de l'autel brûlera" (vé'éch amizbéa'h tokad bo) :
La Torah nous apprend [que lorsque la guéoula arrivera], la colère de D. s'enflammera et consumera tous ceux qui ont fait souffrir et éprouvé le peuple d'Israël.
... Le feu de l'autel rappelle les souffrances que les nations nous ont fait subir. De ce même feu, le Maître suprême (Hachem) qui est caché de tous, s'habillera de vengeance et vengera Son peuple.

-> "Et le Cohen se vêtira d'habits de lin" :
Le Cohen symbolise la bonté et la miséricorde. On nous apprend ainsi que même ces qualités qui représente habituellement le bien elles seront d'accord qu'il faut venger les souffrances que les nations ont fait subir au peuple juif.

[Ohr ha'Haïm haKadoch ]

L’importance de faire les mitsvot avec feu

+++ L'importance de faire les mitsvot avec feu :

"Ce sera un demi-shékel" (ma'hatsit ha'shékel - Ki Tissa 30,13).

-> Rachi (Ki Tissa 30,13) explique que Hachem montra une pièce de feu et dit à Moché que c'est ce que le peuple juif doit donner.
[selon nos Sages, le feu renvoie au fait que nous devons donner à la tsédaka avec le feu du coeur et de la dévotion. ]

-> Chacune des 4 lettres du nom d'Hachem (יהוה) correspond à l'un des 4 éléments : le feu, l'air, l'eau et la terre.
Le youd, la plus haute et la plus spirituelle des lettres, correspond au feu. D'où l'importance de donner les shékalim (qui correspondent au youd du nom d'Hachem) avec tout le feu de notre cœur.

Imaginez une statue imposante représentant des soldats victorieux à cheval au centre d'une place de la ville. Autour de cette statue se trouvent des personnes à l'allure beaucoup moins puissante, mais qui ont également des yeux, des oreilles, un nez et une bouche. Quelle est la différence entre les soldats de la statue et les personnes qui l'entourent?
La statue est une matière morte, terrestre, alors que les personnes vivantes ont le sang réchauffé par l'élément du feu qui pompe dans leur corps.

De même, il y a des pièces de monnaie dont le contenu est un simple métal solide et terrestre, et il y a des pièces de monnaie qui contiennent du feu ; elles sont vivantes, puissantes et dynamiques.

Pour le Michkan, Hachem a demandé à chaque juif un demi-shékel d'argent pour les adanim, les socles qui soutiennent les murs.
De plus, chaque année, chacun devait donner un demi-shékel pour les korbanot (sacrifices).

Mais une unité d'argent peut contenir plus ou moins que la quantité habituelle. Par exemple, nos Sages enseignent que si une personne donne de la tsédaka avec une générosité débordante, une bénédiction sera ajoutée à cet argent : "L'argent d'une personne qui a un bon œil sera béni lorsqu'elle donnera de son pain aux pauvres" (Michlé 22,9).
À l'inverse, la guémara (Sotah 38b) met en garde de ne faut pas accepter d'argent d'une personne avare, car son argent est vide de sainteté et n'apporte pas de bénédiction.

Le peuple juif a donné ses shekalim pour le Michkan, ils étaient animés d'un amour immense pour Hachem. Ainsi, leur argent, contrairement à une statue, était vivant.
Il portait la vitalité d'un amour ardent pour Hachem.

-> Nos Sages font remarque que "Shékel" (שקל) a la même guématria que "néfech" (נפש) soit 430, mettant en avant le composant principal que Hachem veut avec notre argent (on doit y mettre notre âme, avec un feu de joie de faire la volonté de D.).

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-> Un pauvre homme frappe à la porte et nous lui donnons une pièce, un morceau de papier (billet de 5,10, ... euros).
Même si on a donné 1 pièce d'un euro, et bien donner cet euro est une mitsva. Si l'acte est accompli avec feu, avec l'amour d'Hachem, cet euro monte au ciel.

Il s'élève d'abord au plan spirituel de l'Assiya, le plus bas des mondes spirituels d'où émerge notre monde matériel.
Il s'élève alors jusqu'au Yétsira, le plan spirituel de l'émotion, où se trouvent les anges. Il monte alors encore plus haut, jusqu'à Beria, le niveau où se trouve le Trône de Gloire d'Hachem (le Kissé HaKavod).

Si cette pièce a été donnée avec un amour d'Hachem absolument pur, alors elle s'élève encore davantage, jusqu'au plus haut des mondes spirituels : l'Atsilout, où il n'y a que la lumière d'Hachem Lui-même. [c'est trop élevé pour les Créatures Célestes, et il n'y a pas de niveau plus élevé spirituel que celui là. ]

Au fur et à mesure que cette pièce s'élève, sa valeur augmente. Dans chaque monde, l'euro est décuplé.
Lorsqu'il atteint l'Atsilout, il ne vaut ni un euro, ni 10 euros, ni même un million d'euro ; sa valeur est infinie.

[ Même si dans ce monde cela semble être uniquement qu'une "petite" pièce d'un euro, notre feu d'amour lui a donné la force de traverser tous les mondes supérieurs jusqu'au sommet, jusqu'à Hachem, qui conserve précieusement le feu de ces euros/shékalim, et nous bénéficions à jamais de leur mérite.
(selon nos Sages, l'essentiel n'est pas la mitsva que nous faisons, mais plutôt la joie, les sentiments envers Hachem que nous avons en la faisant. En ce sens, ce qui rendait magnifique/important un simple demi-shékel était le sublime feu ardent autour. ) ]

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+ Pourquoi les shékalim d'Haman ont échoué? :

-> Lorsque Mordé'haï informa Esther du décret dévastateur de destruction contre les juifs, il lui parle également du "parachat akessef" (l'interprétation de l'argent - Esther 4,7) qu'Haman a donné à A'hachvéroch.
A priori, personne n'a besoin que quelqu'un interprète pour eux le sens de l'argent. Qu'y a-t-il dans l'argent de Haman qui nécessite une explication?

Haman a distribué une énorme somme d'argent pour avoir le droit d'anéantir les juifs, 10 000 kikar d'argent.
Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - drouch 15) précise que cet argent était destiné à la charité.
Haman voulait ainsi non seulement acheter le roi terrestre, mais aussi le roi céleste.

C'est pourquoi la guémara (Méguila 13b) nous dit : "[Puisque] Haman allait mesurer des shékalim contre Israël. Par conséquent, Hachem a fait précéder les shékalim (des juifs) aux shékalim [d'Haman]."

Les Tossafot expliquent qu'Haman voulait neutraliser le mérite des shékalim donnés par la génération du désert (dor hamidbar). Chacun des 600 000 juifs avait donné un demi-shékel, soit un total pour tout le peuple juif de 100 kikar, à partir desquels les adanim (socles) du Michkan ont été formés.
Haman donna 100 fois plus, soit 10 000 kikar. Pour cela?

En effet, Haman comprit que la valeur des shékalim juifs augmentait au fur et à mesure qu'ils s'élevaient vers le Ciel. Il a supposé que dans le monde d'Assiya, chaque shékel conservait sa valeur à un chiffre, qu'à Yétsira, elle était multipliée par dix, et qu'à la Beria, elle était multipliée par cent.
Il était déterminé à les rencontrer dans la beria en donnant 100 fois la quantité de shékalim qu'ils ont fait.

Mais Haman ne pouvait pas comprendre la pureté du cœur d'un juif.
Il n'a pas réalisé qu'un juif est enraciné dans le plus élevé des niveaux spirituels, l'Atsilout, dans Elokout (la Divinité) lui-même.
[l'âme de tout juif provient de l'intériorité d'Hachem, de sous le Trône de Gloie, dans la plus haute réalité spirituelle qui existe l'Atsilout, à la différence des non-juifs qui ont une âme provenant d'un niveau plus bas, de l'extériorité d'Hachem. ]
Hachem dit à Haman : "leurs shekalim ont déjà précédé (ikdimou) les vôtres!" (voir Yérouchalmi Méguila 1:5)
Leurs shékalim sont avant les vôtres, ils s'élèvent à un monde plus élevé que les vôtres ne pourront jamais le faire. Leur valeur n'est pas multipliée par 10 ou par100, mais à l'infinie.
Vous donnez du métal froid, avec un cœur cruel, pour détruire une nation. Ils donnent des pièces de feu.

[même Moché a eu besoin qu'Hachem lui montre la pièce en feu, pour réaliser à quel point chaque juif peut par le feu qu'il met dans la mitsva accomplir quelque chose d'inimaginable, d'une valeur infinie : atteindre là où seul peut être D. et Le rendre fier de nous. ]

Réflexions sur Amalek

+++ Réflexions sur Amalek :

+ Qui est Amalek?

-> La Torah (Ki Tétsé 25,17-19) donne 3 ordres concernant Amalek :
"za'hor" = Souvenez-vous de ce qu'ils vous ont fait, racontez verbalement l'histoire de leur attaque en la lisant dans un séfer Torah casher ;
"tim'hé ét zé'her Amalek" = tuez tous les membres de la nation Amalécite jusqu'au dernier ;
et "tichka'h" = souvenez-vous dans votre cœur.

Nous n'avons jamais accompli la mitsva de tuer tous les membres d'Amalek. Yéhochoua et le roi Shaul n'ont pas totalement détruit Amalek ; ils n'ont fait que l'affaiblir. Et nous ne pouvons plus les anéantir, car ils se sont mélangés à d'autres nations et nous ne savons pas qui ils sont.
Ce qui nous amène à nous demander de quel genre de mitsva il s'agit, puisque nous n'avons jamais été capables de le faire et nous ne le pouvons toujours pas.

Tout ce qui est matériel a une essence spirituelle, une âme invisible qui lui donne vie et existence.
Les nations, elles aussi, ont une force vitale, un ange dans le ciel qui les imprègne de vitalité.
C'est pourquoi, lorsqu'Hachem veut détruire une nation, Il massacre d'abord son ange dans le ciel.
Par exemple, à la mer Rouge, l'ange égyptien a été tué avant que les égyptiens eux-mêmes ne soient noyés (voir midrach Chémot rabba 21,5).

Si Amalek doit être complètement éradiqué, son ange doit disparaître.
Mais tuer l'ange d'Amalek n'est pas possible, car l'ange d'Amalek est le Satan lui-même. Et il n'est pas simplement situé dans sa chambre au ciel, dirigeant les affaires de sa nation comme tous les autres anges, il envahit le cœurs des juifs, générant les mauvaises impulsions que nous devons traiter.

Par conséquent, alors qu'Hachem tue d'abord l'ange d'une nation que nous devons conquérir, et que nous la vainquons ensuite sur terre, avec Amalek, les choses se passent exactement à l'opposé.
Nous devons d'abord éradiquer l'ange d'Amalek en éliminant le mal en nous-mêmes et dans le monde. On doit : "éradiquer les traces d'Amalek de sous le ciel" = à la différence des autres anges des nations qu'on peut éradique au Ciel, pour Amalek c'est "sous le Ciel", et plus précisément dans nos cœurs.
Alors ensuite, Hachem accomplira sa promesse, Il "éradiquera complètement le souvenir d'Amalek". Il abattra le Satan dans le ciel.

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+ Amalek nous cache Hachem :

-> Pour comprendre comment Amalek s'y prend pour engendrer le mal, nous devons d'abord comprendre ce qu'est le mal. Mais avant de comprendre ce qu'est le mal, nous devons comprendre ce qu'est le bien.

Le bien, c'est Hachem. Partout où la Présence d'Hachem (Chékhina) est révélée, il y a du bien. Tout ce qui cache Hachem est mauvais.

La nation qui soutient la Chékhina est le peuple juif.
La nation qui manifeste le Satan, la force qui cache Hachem, est Amalek.
Comment cela se passe-t-il?

Dans son examen de l'attaque d'Amalek, la Torah énumère son premier grief contre eux comme "achèr kar'ha badéré'h" (qui a eu lieu sur le chemin - Ki Tétsé 25,18). La signification simple de "kar'ha" (קָרְךָ) vient de la racine "mikré" (מקרה - le hasard).
Rachi donne une autre signification dérive de la racine קר (kar - froid).
Une troisième interprétation vient du mot קרי (kéri), qui est une forme d'impureté (touma).

Avec les merveilles de la sortie d'Egypte, Hachem s'est révélé. Toutes les nations du monde étaient terrifiées à l'idée d'approcher Son peuple, à l'exception d'Amalek. Il a dissimulé Hachem en expliquant que "mikré", c'est arrivé comme ça, par hasard (par exemple l'ouverture de la mer Rouge c'était en raison du fort vent qui soufflait à ce moment).
En fait, en ce qui concerne Amalek, tout se passe comme par enchantement. Il n'y a pas de Main Divine qui guide toute la réalité. Ils ne voient pas Hachem, ne Le connaissent pas et n'ont pas peur d'attaquer ceux qui se considèrent comme Sa nation.

Tout est si clair avant qu'Amalek n'entre en scène. Même sans les merveilles de la sortie d'Egypte, les merveilles de la nature ne témoignent-elles pas d'un Créateur divin et infini?
Mais Amalek a des théories qui expliquent comment tout a pu émerger.
Comme le soulignent nos Sages עמלק (Amalek) a la même guématria que ספק (safék - le doute - 240).
Amalek n'a pas pour but d'amener des preuves, d'apporter des choses qui ont un sens, mais plutôt il rationalise et obscurcit jusqu'à ce que nous soyons confus.
[il refroidit notre émouna. Si par exemple, l'on passe de 95% d'émouna en D., à plus que 85%, alors il réussit son coup, car il développe du doute en nous. (le "c'est vrai, mais peut être que ...") ]

Le résultat de la dissimulation d'Hachem est toujours une froideur spirituelle. Au lieu de la ferveur de la crainte et de l'amour du Ciel, un état spirituel comateux s'installe.

Et comment Amalek s'en sort-il avec un tel scandale ? En introduisant de l'impureté, car l'impureté isole le corps de l'âme, nous empêchant de discerner Hachem et nous refroidissant d'une connexion chaleureuse.

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+ Qui Amalek attaque-t-il?
Ceux qui se sentent en bas de l'échelle spirituelle.

-> Suite aux incroyables miracles de la sortie d'Egypte, les étaient dans le désert totalement protégés par les Nuées de Gloire (anané kavod).
Cependant, à l'arrière de la procession dans le désert, se trouvait un groupe de juifs qui avaient été expulsés des Nuées de Gloire (anané hakavod).
La plupart de ces personnes étaient membres de la tribu de Dan et portaient avec elles une idolâtrie 'avoda zara) ou avaient commis d'autres fautes graves.
Lorsqu'Amalek a attaqué, il n'a pu accéder qu'en "se jetant sur (וַיְזַנֵּב - vayézanev) ces faibles (ané'héchalim - הַנֶּחֱשָׁלִים) qui traînaient derrière vous" (vayézanev bé'ha kol ané'héchalim a'haré'ha - Ki Tétsé 25,18).
[on note que וַיְזַנֵּב est similaire à זנב (zanav), puisqu'Amalek s'est attaqué à ceux situé à la queue du peuple juif, comme exclus du corps principal de l'entité juif.]

Rachi sur "néhéchalim" commente : "les faibles", les juifs affaiblis à cause de leurs fautes, qui étaient en conséquence repoussées des Nuées [délimitant et protégeant le peuple juif].

Le Targum Onkelos traduit "né'héchalim" par "mit'akharin", les retardataires.
Hachem n'expulserait ou ne rejetterait jamais un juif.
Que se passe-t-il si une personne n'est pas digne d'être dans le camp de la sainteté avec tous les autres juifs? La personne indigne se rejette elle-même.

Lorsque la Nuée de la Présence divine s'est détaché du Michkan, les trompettes ont sonné : Il est temps pour le premier camp, celui de Yéhouda (première tribu à lever le camp), de faire ses bagages et de se préparer à voyager. Tous les juifs commencèrent à rassembler leurs affaires pour être prêts lorsque la trompette annoncerait (le tour de prendre) le départ du camp.

Mais les "né'héchalim" ne se pressèrent pas : "Pourquoi se presser? Nous sommes de la tribu de Dan, la dernière des quatre camps [du peuple juif à devoir quitter le lieu de campement actuel]".
Ils ne partagent pas l'excitation du reste du peuple juif : "ils voyagent selon les instructions d'Hachem" (al pi Hachem yisséou - Béaaloté'ha 9,18).
Ils se prélassent paresseusement jusqu'à attendre le dernier moment. Alors qu'ils se démènent encore pour se réunir, le camp part et ils sont laissés en arrière, en dehors des Nuées protectrices.
Ainsi, Amalek n'a pu obtenir que les "né'héchalim" (les retardataires), tandis que le peuple juif était "badéré'h", en train de voyager sur le chemin du prochain arrêt dans le désert.

=> Et c'est vraiment ainsi qu'Amalek procède.
Amalek, "acher kar'ha", qui nous refroidit spirituellement, il nous convainc que l'amour d'Hachem pour nous est froid (qui suis-je pour intéressé Hachem, surtout avec mon comportement pas toujours top, ...).

En s'attaquant aux juifs qui subissent une forme de désespoir spirituel, qui ne sentent pas dignes d'être aimés/importants par Hachem, , Amalek s'en prend à l'essence même de ce que signifie être un juif : un enfant d'Hachem.
Amalek refuse de reconnaître qu'un juif n'est pas simplement un serviteur d'Hachem, apprécié en fonction de sa loyauté et de ses états de service Divin, mais qu'il fait partie intégrante d'Hachem lui-même, qu'il est l'enfant d'Hachem.
Amalek est d'avis qu'Hachem oublie ses juifs qui ne sont pas très haut spirituellement.

Ainsi, Amalek nous trouble : est-ce que Hachem nous aime?
Or, un juif ne perdra jamais son statut d'enfant d'Hachem, qui quoiqu'il puisse faire restera important, précieux et aimé aux yeux d'Hachem.

[en ce sens si nous avions conscience d'à quel point nous sommes constamment appréciés, aimés de D., alors nous n'en viendrons jamais à fauter, nous aurions de la joie, de la fierté et du zèle à faire les mitsvot.
Amalek endort cette réalité, et donc anesthésie notre relation de proximité avec papa Hachem.
La meilleure réponse à Amalek est : Hachem aime et est constamment avec chaque juif, pour lui octroyer le bien ultime. [chaque mitsva n'est pas une "punition", mais c'est un moyen à notre disposition d'être encore plus proche, encore plus lié avec D. pour l'éternité du monde à Venir, car Hachem désire que nous soyons le plus proche de Lui. Il nous aime! ]
A partir du moment où l'on sent que l'on a la chance de faire partie du cercle de proximité du Maître du monde, de la famille très proche du Roi des rois, alors on n'est plus en dehors des Nuées de Gloire du campement familial juif, et Amalek ne peut pas nous attaquer.
Nous devons être vigilants à cela, surtout dans nos périodes plus difficiles/basses spirituellement.]

[d'après le rav Moché Wolfson]

Notre vie = une succession de déplacements, à l’image des juifs dans le désert

+++ Notre vie = une succession de déplacements, à l'image des juifs dans le désert :

"Moché consigna leurs départs selon leurs déplacements sur l'ordre de Hachem, et voici leurs déplacements selon leurs départs" (Massé 33,2)

-> Nous devons nous concentrer sur le changement d'expression. La première fois, il est écrit : "leurs départs" (motsaé'ém) et ensuite "selon leurs déplacements" (lémas'éém), alors que la seconde fois : "leurs déplacements" est écrit avant "selon leurs départs".
Pourquoi les deux sont-ils inversés dans les deux parties du verset?

Il semble que la réponse soit la suivante : comme on le sait (Zohar 2,157a) tous les déplacements du peuple juif dans le grand et redoutable désert ont été ordonnés par Hachem pour extraire les étincelles saintes qui y étaient tombées dans les klipot (forces impures du mal).
C'est pourquoi le peuple juif campait à certains endroits pour une longue période, et à d'autres pour une courte durée. La durée d'un campement était déterminée par la quantité de travail nécessaire pour extraire les étincelles divines qui étaient incrustées dans ce lieu particulier.
[...]

[Dans le désert, les juifs] devaient élever toutes les étincelles qui tombaient dans ces régions [où ils passaient], en les ramenant à leurs racines respectives, au royaume de la sainteté. Tel était l'objectif principal de leur trajet dans le désert.

C'est pourquoi le verset commence par dire : "Moché consigna leurs départs".
Comme le mot pour "leurs départs" (motsaé'ém) peut également être lu comme "leurs actes de retrait", il fait allusion à l'élévation des étincelles qu'ils ont retirées du domaine du klipot (forces d'impureté).
Le verset continue ainsi : "selon leurs déplacements sur l'ordre de Hachem", ce qui signifie que ce processus a été dirigé par Hachem, et accompli par leurs voyages vers les lieux spécifiques où se trouvaient ces étincelles, en y restant jusqu'à ce que Hachem détermine que toutes ces étincelles ont été élevées.

Le verset conclut : "leurs déplacements selon leurs départs", ce qui signifie que ces déplacements du peuple juif dans le désert étaient, nous dit la Torah, principalement destinés à "leurs départs", c'est-à-dire à retirer les étincelles de l'endroit où elles étaient piégées afin de les ramener à leur source sacrée.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Massé 33,2 ]

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-> Le Baal Chem Tov affirme que chaque juif fait l'expérience dans sa propre vie, depuis le moment de sa naissance jusqu'à ce qu'il entre dans la "Terre de la Vie", des 42 déplacements que le peuple juif a effectués dans le désert. Et tout comme ces déplacements avaient pour but d'extraire les étincelles sacrées, il en va de même dans nos vies. Lorsque nous nous efforçons de le faire, toute la matérialité cède et se laisse conquérir pour entrer dans le royaume de la sainteté.
[le Déguel Ma'hané Efraïm - début Massé]

"Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve" (Yitro 20,17)

-> Lorsque Hachem lui-même nous déclare : "Je suis Hachem, ton D. ... Tu n'en auras pas d'autre", ces paroles Divines ont laissé une empreinte indélébile dans le cœur de chaque juif, de sorte que même le juif le moins méritant fait volontiers preuve d'abnégation pour sanctifier le nom d'Hachem.

C'est ce à quoi font allusion les mots "Car D. est venu pour vous mettre à l'épreuve", ce qui implique que Hachem lui-même a déclaré "Je suis D." afin de nous donner les moyens de résister aux épreuves de la foi.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,17 ]