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La disparition des 10 tribus

+++ La disparition des 10 tribus :

"Il se jeta sur le cou de son frère Binyamin et pleura, et Binyamin pleura sur son cou" (Vayigach 45,14)

-> Rachi explique que Yossef a pleuré sur le "cou" de son frère Binyamin à cause des 2 Temples qui étaient destinés à se trouver dans la partie de la terre d'Israel appartenant à Binyamin, mais qui allaient finalement être détruits. À son tour, Binyamin a pleuré sur le cou de Yossef à propos du Tabernacle (Michkan) situé à Silo, dans la portion de Yossef, qui serait finalement détruit.

Binyamin et Yossef ont pleuré la destruction future du Michkan et du B parce quTemple car "maassé avot siman labanim" (les événements des Patriarches [Avot] prédisent les événements futurs de leurs descendants - midrach Tan'houma Lé'h Lé'ha 9).
C'est ainsi que : la longue séparation de Yossef d'avec ses frères a prédit la séparation future des 10 tribus d'avec leurs frères lorsqu'ils ont été exilés de la terre d'Israel.
Yossef représentait les 10 tribus car le premier roi à régner sur les 10 tribus était Yéravam ben Névat, un de ses descendants.
Binyamin symbolise les tribus de Yéhouda et de Binyamin, qui sont restées en terre d'Israël après l'exil des 10 tribus (avec une minorité des autres tribus). [quelques membres des 10 tribus ont été ramenés en terre d'Israël par Yirmiyahou après leur exil.]
Tout comme Yossef a été perdu pour ses frères, les 10 tribus devaient être exilées dans un pays lointain et perdues pour leurs frères de Yéhouda et de Binyamin.
Bien que Yéhouda et Binyamin soient finalement revenus de leur exil et aient reconstruit le Temple, les 10 tribus sont restées en exil. Elles ne sont destinées à revenir qu'à l'arrivée de machia'h.

Ainsi, lorsque Yossef fut réuni avec ses frères, il était normal qu'ils pleurent la destruction future du Michkan et du Temple, qui présageait leur séparation une fois de plus.

Les retrouvailles de Yossef avec ses frères annoncent également la réunion des 10 tribus avec Yéhouda et Binyamin.
Yossef a été caché loin de ses frères dans un pays étranger, et malgré la distance relativement proche qui les séparait, il n'a pas été retrouvé pendant de nombreuses années. De même, les 10 tribus ont été perdus depuis l'époque de leur exil et ne seront redécouverts qu'à l'arrivée de machia'h.
Les 10 tribus ne sont pas si éloignées les unes des autres (terre de Canaan et Egypte). Les 10 tribus ne sont pas si éloignées, et en fait, elles auraient déjà dû être retrouvées, mais Hachem a décrété qu'elles resteraient cachées, et c'est pourquoi elles n'ont pas été encore retrouvées.

Le midrach (Béréchit rabba 93) déclare : "De même que l'apaisement de Yossef envers ses frères s'est accompagné de pleurs, lorsque Hachem rachètera le peuple juif (au moment du machia'h), cela s'accompagnera également de pleurs, comme l'a prophétisé Yirmiyahou : "C'est par les pleurs qu'ils viendront, et c'est par les supplications que je les conduirai" (Yirmiyahou 31,8)."
La rencontre entre Yossef et ses frères est chargée d'émotion, car elle ne se contente pas de réunir les frères perdus de vue depuis longtemps, elle annonce la réunion future du peuple juif avec les 10 tribus après de nombreuses années de séparation.
[d'après le Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
La séparation et les retrouvailles entre Yossef et ses frères annoncent la séparation future des 10 tribus de celles de Yéhouda et de Binyamin, et ainsi que leurs retrouvailles éventuelles.
C'est pourquoi Yossef et Binyamin ont pleuré à cause des événements négatifs qui se produiraient lors de leur retrouvaille.

Hachem est davantage présent chez les humbles

+++ Hachem est davantage présent chez les humbles :

Il reprit : "Jure-le-moi" et il le lui jura; et Israël se prosterna à la tête du lit (Vayé'hi 47,31)

-> Rachi nous dit que Yaakov s'est incliné vers la tête du lit parce que "la Présence Divine repose au-dessus de la tête d'une personne malade".
La Présence Divine était avec Yaakov parce qu'il était vieux et infirme. Bien que Yaakov ne soit pas encore malade, il est déjà fragile et faible en raison de son âge avancé. Il sentait que le jour de sa mort approchait, et c'est pourquoi il s'occupait déjà de son enterrement.
Parce que son état de faiblesse le rendait humble, la Présence d'Hachem était avec lui.

La Présence d'Hachem n'accompagne pas seulement les malades. Au contraire, Hachem est avec tous ceux qui sont humbles ou abattus. En raison de l'humilité d'Hachem, Sa présence se trouve avec les opprimés plus qu'avec ceux qui sont prospères.

Nos Sages (guémara Méguila 31a) déclarent : "Partout où l'on trouve la grandeur de Hachem, c'est là que l'on trouve Son humilité".
Paradoxalement, rien n'indique plus la grandeur que l'humilité. En effet, lorsqu'une personne hautaine se vante de ses grandes capacités et de son succès, elle se définit par ses réalisations et se limite donc à elles seules.
En revanche, une personne humble/modeste ne se définit pas par ses réalisations. En restant indéfinie, elle ne se limite en aucune façon.
De la même manière, l'humilité d'Hachem fait allusion à Sa grandeur, car Hachem ne peut pas être défini du tout, et il n'y a pas de limite à Ses capacités.

Parce que la Présence d'Hachem est avec les humbles et les opprimés, Hachem est avec le peuple juif plus qu'avec toute autre nation.
Israël est la plus humble des nations. En fait, l'humilité est une caractéristique essentielle du peuple juif (Rachi - Vaét'hanan 7,7).
L'humilité du peuple juif est renforcée lorsqu'il est exilé parmi les nations.
Ainsi, les juifs peuvent être assurés de la présence d'Hachem auprès d'eux en exil, encore plus qu'auparavant. Nos Sages (guémara Méguila 29a) déclarent : "Partout où Israël est allé en exil, la Présence Divine est allée ... avec eux".
La présence constante d'Hachem auprès du peuple juif en exil est ce qui nous a permis de survivre comme un agneau au milieu de 70 loups.
[d'après le Maharal - Gour Aryé]

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-> En résumé :
La présence d'Hachem est avec les malades et les opprimés. En raison de l'humilité d'Hachem, Sa présence se trouve davantage auprès des opprimés que des prospères. Aucune nation n'est plus opprimée que le peuple juif en exil, et c'est pourquoi la Présence divine est toujours avec nous.

L’importance de raccompagner quelqu’un

+++ L'importance de raccompagner quelqu'un :

"Ils lui rapportèrent toutes les paroles que Yossef leur avait dites, et il vit les chariots que Yossef avait envoyés pour le transporter ; et l'esprit de Yaakov, leur père, se ranima" (Vayigach 45,27)

-> Rachi commente : "Yossef a envoyé des chariots à Yaakov, ce qui fait allusion à la égla aroufa, qui est le sujet de la Torah qui les occupait [Yaakov et Yossef] au moment où Yossef (le dernier) a pris congé de Yaakov".

-> Le Maharal (v.45,27) explique :
Ce n'est pas une coïncidence si tous deux étaient occupés par le sujet de l'égla aroufa lorsque Yossef est parti. Lorsque Yaakov avait demandé à Yossef de se rendre à Séchem pour s'assurer du bien-être de ses frères, il avait accompagné Yossef jusqu'à Emek 'Hevron.
Bien que Yossef ait encouragé son père à faire demi-tour à un moment donné, Yaakov a insisté pour l'accompagner. En effet, la mitsva d'accompagner un "voyageur" au cours de son trajet (même quelques pas) protège ce dernier des dangers potentiels en cours de route. En effet, cette mitsva est si importante que celui qui n'accompagne pas un invité qui part et qui est ensuite tué au cours de son déplacement est considéré comme complice du meurtre.

Ce concept est mis en lumière par la mitsva d'égla aroufa, qui est accomplie lorsqu'une victime de meurtre est retrouvée et que l'identité du meurtrier est inconnue. Les anciens de la ville la plus proche de la victime doivent briser la nuque d'un veau, et réciter : "Nos mains n'ont pas versé ce sang et nos yeux n'ont pas vu" (Choftim 21,7).
Pourquoi est-il nécessaire que les anciens de la ville, qui ne sont certainement pas suspects, annoncent qu'ils n'ont pas participé au meurtre?
La guémara (Sotah 45b) explique que même si les anciens n'ont certainement pas commis le crime, ils ont pu être complices du meurtre en prenant congé de la victime sans l'accompagner sur le chemin.

Yossef envoya un veau à Yaakov pour lui rappeler leur discussion sur la mitsva de la égla aroufa, laissant entendre que sa propre survie avait été assurée parce que Yaakov l'avait accompagné au début de son voyage.
Cela indique également que la vente de Yossef à l'Égypte a finalement été bénéfique, car aucun mal n'arrive à une personne qui a été accompagnée tout au long de son voyage.
Cependant, Yossef n'a fait que suggérer cela à Yaakov, sans le dire ouvertement. Il évite ainsi de donner à ses frères l'impression qu'il pense qu'il n'aurait pas survécu à l'épreuve sans l'accompagnement de son père.

La yachrout = le chemin vers le monde futur

+++ La yachrout = le chemin vers le monde futur :

"Si je ne te l'amène pas et ne le présente pas devant toi, j'aurai fauté envers toi tous les jours" (Mikets 43,9)

-> Rachi commente que la promesse de Yéhouda à Yaakov : "J'aurai fauté envers toi tous les jours" (selon Rachi = y compris dans le monde à Venir), était une promesse de renoncer à sa part dans l'autre monde s'il ne parvenait pas à délivrer Binyamin sain et sauf.

=> Pourquoi l'expression "tous les jours" fait-elle référence au monde futur?
La réponse est que l'autre monde est la continuation naturelle de ce monde pour ceux qui suivent le chemin correct qui y mène. Ce chemin est connu sous le nom de chemin de yachrout (littéralement, le chemin droit), qui est le chemin de la Torah.
Celui qui suit ce chemin passera dans l'autre monde après sa mort, comme une progression naturelle de la vie dans ce monde. Ainsi, lorsque la Torah affirme qu'une personne méritera une longue vie, elle sous-entend qu'elle continuera à vivre dans l'autre monde après sa mort.

Cela nous permet de mieux comprendre l'affirmation de la guémara (Taanit 5b) : "Yaakov n'est pas mort ", qui ne peut être comprise littéralement, car la Torah décrit comment Yaakov a été embaumé et enterré.
Il faut plutôt comprendre que sa vie s'est poursuivie dans l'autre monde après avoir été enlevé de ce monde. Contrairement à la plupart des gens, qui ont besoin d'une transition longue et souvent douloureuse, Yaakov a poursuivi sa vie dans l'autre monde après sa mort, aussi facilement que l'on passe d'une pièce à l'autre.

Si tous les justes (tsadikim) poursuivent leur vie dans l'autre monde, qu'y a-t-il de particulier dans le cas de Yaakov?
La réponse est que Yaakov n'a même pas goûté à la mort. La plupart des gens, même les justes (tsadikim), s'éloignent un peu du chemin de la yachrout (chacun selon son niveau, peut faire de petits écarts).
Même en s'adonnant un peu plus que nécessaire aux plaisirs de ce monde, le corps est souillé jusqu'à un certain point, ce qui l'oblige à subir un processus de purification au moment de la mort.
Cependant, Yaakov n'a pas été entaché par la faute dans ce monde. C'est ce qui ressort du titre que lui a donné la Torah : yéchouroun (le droit), qui fait allusion à son yachrout parfait. [Zohar - Vayichla'h]
Puisque Yaakov ne s'est pas écarté, même légèrement, du chemin de la yachrout, son corps est resté entièrement intact et aucune partie de lui n'est morte.

Cette idée nous permet également de comprendre la prière de Bilaam : "Mon âme mourra de la mort des yécharim, et ma fin sera comme eux" (Balak 23,10).
Bilaam, malgré ses mauvaises actions, était un prophète. Il comprenait que seuls les yécharim, les personnes qui suivent le chemin droit (yachrout), continuent dans l'autre monde.
Bilaam pria pour vivre lui aussi dans l'autre monde, comme les yécharim, nos saints ancêtres. Bien entendu, cette prière était vaine pour un homme aussi méchant que lui.
[d'après Maharal - Gour Aryé - Vayé'hi 50,33 ; Tiféret Israël 11]

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-> En résumé :
La Torah décrit l'autre monde comme "ari'hout yamim" (des jours longs).
Cela s'explique par le fait que l'autre monde est une progression naturelle de ce monde pour celui qui reste sur le chemin de la yachrout.
[le nom Israël se décompose en "yachar El" : droit vers Hachem. Malgré toutes les tentations/visions de ce monde, les tendances naturelles négatives, ... un juif se droit de rester droit vers le but Véridique, vers Hachem. ]
Yaakov était l'exemple même de la yachrout, et c'est pourquoi il ne mourut pas, dans le sens où il passa naturellement de ce monde à l'autre, sans même avoir goûté à la mort.

Servir Hachem dans la joie = trouver grâce à Ses yeux

+++ Servir Hachem dans la joie = trouver grâce à Ses yeux :

"Noa'h a trouvé grâce aux yeux d'Hachem" (Noa'h 6,8)

-> La guémara (Sanhédrin 108a) nous dit que Noa'h était également inclus dans le décret selon lequel la toute vie serait détruite par le Déluge, mais qu'il a été sauvé parce qu'il a trouvé grâce aux yeux d'Hachem.
Comment trouve-t-on la grâce auprès d'Hachem?

Si une personne accomplit les mitsvot à contrecœur, en pensant qu'elle perd de l'argent ou qu'elle se prive de plaisirs, elle n'observe pas la Torah avec grâce et n'obtiendra pas la grâce d'Hachem.
En revanche, lorsque nous accomplissons la Torah avec grâce = avec joie et en reconnaissant [fièrement] que c'est le but de notre vie, nous obtenons la grâce divine et le pardon de nos fautes.
[rav Moché Feinstein - Kol Ram]

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-> Lorsqu'une personne trouve grâce aux yeux de D., elle est appelée Noa'h, qui est apparenté au mot "tranquillité" (ménou'ha).
En trouvant grâce aux yeux de D., une personne trouve la tranquillité.

[ainsi, le verset : "Noa'h trouva grâce aux yeux d'Hachem" (Béréchit 6,8) peut être lu : "la tranquillité [Noa'h] [est vécue par celui] qui a trouvé grâce aux yeux de D.]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 6,8]

Vaéra – Nécessité de contempler sa vie

+ Vaéra - Nécessité de contempler sa vie :

-> Au début de la paracha Vaéra, Moshé informe les Bné Israël qu'Hachem va les faire sortir de d'Egypte et les amener en terre d'Israël. La Torah raconte que les Bné Israël sont alors incapables d'entendre ce que Moché leur dit "à cause d'un manque d'esprit et d'un dur labeur" (mikotser roua'h oumé'avoda kacha - Vaéra 6,9).
Pourquoi le travail acharné empêcherait-il les Bné Israël d'entendre parler de leur Délivrance à venir?

Selon le Rachbam et le 'Hizkouni, étant donné que la première tentative de Moché de libérer les Bné Israël de l'oppression des égyptiens s'est traduite par des conditions de travail encore plus dures, ils n'ont même pas cru aux paroles de Moché cette fois-ci.
Le Ramban et le Sforno, en revanche, expliquent que les Bné Israël croyaient en ce que Moché disait, mais qu'ils étaient tellement surchargés de travail qu'ils étaient incapables de se concentrer sur ses paroles ou de les contempler.

Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - chap.2) enseigne que l'objectif de Pharaon en asservissant les Bné Israël était de les empêcher de penser à se révolter contre lui. Parce qu'ils étaient tellement occupés par leur travail, ils n'avaient pas l'énergie nécessaire pour penser ou faire des plans.
Cela s'applique pour chacun d'entre nous, car [à l'image de Pharaon] c'est aussi l'objectif de notre yétser ara. En nous donnant constamment de quoi nous occuper, il tente de nous empêcher de réfléchir à nos actions et d'analyser si elles en valent la peine.
Le yétser ara se rend compte que si nous avions le temps de réfléchir à nos actions, nous nous concentrerions sur elles et essaierions de nous améliorer.
Le Ram'hal nous demande donc de réserver du temps chaque jour pour réfléchir à nos actions, afin de ne pas tomber dans ce piège. C'est ainsi que nous perfectionnerons notre avodat Hachem et que nous nous rapprocherons de notre Créateur.

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[nos Sages disent qu'on doit étudier la Torah en se considérant comme si on était mort. Une explication est que rien ne doit nous déconcentrer (tu es comme mort!), mais d'autres expliquent qu'on doit s'imaginer comme étant déjà dans le monde à Venir et qu'on doit avoir conscience des valeurs qui y prévalent (on se rend compte d'à quel point on a besoin de la monnaie locale : la Torah, les mitsvot, et à l'inverse à quel point nos biens matériels nous serons d'aucune utilité!).
De même, nous devons prendre un moment chaque jour pour s'extraire du train-train quotidien, de la façon non juive d'aborder le monde, et en profiter pour repartir avec de nouvelles priorités dans la Vérité. ]

Chémot – Se développer spirituellement avec progressivité et régularité

+ Chémot - Se développer spirituellement avec progressivité et régularité :

-> La vision dont Moché a fait l'expérience au buisson ardent a constitué son initiation à son rôle de navi (prophète).
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 3,1) souligne qu'Hachem est apparu à Moché lentement, en 3 étapes, pour le préparer à recevoir la prophétie.
Tout d'abord, Hachem a montré à Moshé un buisson ardent. Une fois que les pensées de Moshé se sont concentrées sur cette vision miraculeuse, il a vu un ange. En percevant l'ange, il était enfin prêt à recevoir la prophétie.

Rabbénou Bé'hayé commente qu'Hachem a utilisé une tactique similaire lorsqu'il a préparé le peuple juif à recevoir la Torah.
Le Klal Israël a d'abord reçu quelques mitsvot à Mara (Béchala'h 15:25 - Rachi : les passages de la Torah concernant le Shabath, la vache rousse et les tribunaux). Ensuite, ils ont reçu les 10 Commandements présents en temps qu'unité sur les Tables de la Loi, et enfin ils ont reçu le reste de la Torah.

Nous apprenons de là que notre approche de l'étude de la Torah doit également être lente et progressive. Nous devons nous assurer que notre étude repose sur des bases solides afin de pouvoir passer à l'étape suivante.
Parfois, nous voulons tout comprendre immédiatement, mais une telle approche de l'étude de la Torah est contre-productive. Nous devons nous souvenir des paroles de nos Sages (guémara Yoma 80a) : "tafasta mérouba lo tafasta" (si tu saisis beaucoup, tu ne saisiras pas grand-chose).

Cette idée ne s'applique pas seulement à une personne qui débute dans l'étude de la Torah, mais à tout le monde. Même ceux qui sont habitués à l'étude de la Torah tireront profit d'une approche progressive de chaque nouveau sujet ou de chaque sujet peu familier.
En commençant à étudier lentement un nouveau matériel (sans nourrir de la fausse paresse), nous surmonterons également les sentiments initiaux de nervosité et d'incertitude à l'idée d'assimiler de nouvelles idées.

Nous constatons souvent l'importance d'une telle méthode lorsque nous essayons d'enseigner aux autres. Nous construisons naturellement le matériel étape par étape afin que l'autre personne soit capable de comprendre ce que nous essayons d'expliquer.
Malheureusement, nous oublions souvent cette tactique lorsqu'il s'agit de notre propre étude. En nous rappelant l'importance d'une telle approche et en l'utilisant, nous serons en mesure d'atteindre une compréhension approfondie de chaque sujet de Torah que nous apprenons.
[rav Arié Brueckheimer]

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-> Dans la paracha Bo, comme dans les deux parachiyot précédentes (Chémot et Vaéra), Moché demande à Pharaon de permettre aux Bné Israël de quitter l'Egypte. En examinant attentivement la demande de Moché (Chémot 3,18 ; 5,3, et 8,23), nous remarquons quelque chose d'assez frappant. Alors que nous savons que lorsque les Bné Israel ont finalement quitté l'Egypte, ils sont partis définitivement, à ce stade, la seule demande de Moché est que Pharaon accorde aux Bné Israel un simple voyage de 3 jours hors d'Égypte, après quoi ils reviendront.
Comme nous le savons, ce voyage temporaire n'a jamais eu lieu. Si tel est le cas, pourquoi Moché semble-t-il mentir à Pharaon? S'agit-il d'une ruse destinée à amener Pharaon à autoriser les Bné Israel à partir, puisqu'il était plus susceptible d'accepter un court pèlerinage dans le désert qu'un exode permanent ?

Rabbénou 'Hananel (Chémot 3,18) explique que, bien au contraire, la demande de Moché n'a pas été faite de cette manière dans le but de tromper Pharaon, mais plutôt dans le but de calmer Bné Israël. Si les Bné Israël avaient appris qu'ils allaient quitter l'Egypte de façon permanente et qu'ils recevraient par la suite 613 mitzvos, cela aurait été trop difficile à gérer pour eux.
Afin de les familiariser progressivement avec ce qui les attendait, Hachem a demandé à Moché de n'effectuer qu'un voyage de 3 jours.

Rabbénou 'Hananel compare cela à la manière dont Hachem a testé Avraham avec la akéda. Plutôt que de lui dire qu'il devait offrir Its'hak en sacrifice, Hachem a d'abord dit à Avraham d'offrir "son fils", puis a précisé qu'il devait s'agir de "son fils unique, qu'il aimait", et enfin qu'il s'agissait d'Its'hak (voir Vayéra 22,2).

Ce message est tout à fait surprenant. Les Bné Israel auraient-ils préféré être des esclaves en Egypte plutôt que d'être des hommes libres devant respecter 613 mitsvot?
Nous apprenons ici une idée fondamentale de la croissance dans la avodat Hachem. Prendre trop de choses en même temps, c'est s'exposer à l'échec. La meilleure façon d'avancer avec succès dans notre avodat Hachem est de le faire progressivement.
[rav Arié Brueckheimer]

"Moché réunit toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire"" (Vayakel 35,1)

-> Moché a rassemblé les bné Israël le lendemain de Yom Kippour, après leur repentir pour le péché du Veau d'or.
Le Likoutim 'Hadachim explique que la source de la sainteté est l'unité (a'hdout).
Après la faute du Veau d'or, le peuple juif avait besoin d'une infusion de sainteté. C'est pourquoi Moché les a rassemblés en créant un sentiment d'a'hdout (d'unification), l'incarnation de la sainteté.

"Lorsque Moché se présentait devant Hachem pour lui parler, il enlevait le masque jusqu'à son départ, puis il partait et racontait aux Bné Israël ce qu'il leur avait ordonné" (Ki Tissa 34,34)

=> Quelle était la nature du masque que Moché portait?
Le rav Akiva Eiger (al haTorah) explique que Moché Rabbénou était le plus humble de tous les hommes. Néanmoins, en tant que dirigeant, il jugeait parfois nécessaire de réprimander ou de critiquer le peuple juif. Ce faisant, Moché portait le "masque d'un chef" (au sens figuré), allant à l'encontre de sa véritable personnalité en réprimandant son troupeau (les Bné Israël).
En revanche, Moché a retiré ce masque de chef et a été lui-même, un homme vraiment humble, lorsqu'il a parlé avec Hachem.

"Hachem regretta le mal qu'il avait dit de faire à sa nation" (Ki Tissa 32,14)

=> Hachem connaît l'avenir. Si c'est le cas, que signifie le verset lorsqu'il dit qu'Hachem "regretta le mal qu'Il avait dit de faire à Sa nation" ? Cela n'implique-t-il pas qu'Il a changé d'avis et qu'Il n'était pas conscient des conditions futures qui l'amèneraient à ce changement?

Le rav Its'hak Hutner (Pa'had It'hak - Igrot ou'Kessavim 25) explique qu'Hachem a créé l'homme avec une "tenaï" (condition) à l'esprit. Cette condition était que toute personne violant un principe fondamental de la Torah entraînerait un changement dans l'attitude d'Hachem à son égard : Hachem "regretterait" d'avoir créé cette personne. Il s'ensuit que ce n'est pas Hachem qui change d'avis, son avis était déjà arrêté avant que l'homme ne commette la faute. C'est plutôt l'homme qui change ses actions et qui mérite maintenant le regret d'Hachem.