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Le bâton de Moché

+ Le bâton de Moché :

-> Le bâton de Moché est l'un des [10] objets crées le vendredi soir, à l'issue de la Création.
Adam le reçut lorsqu'il se trouvait dans le Jardin d'Eden.
Avant sa mort, il le donna à Enoch, qui le donna à son tour à Chèm, fils de Noa'h.
Lorsqu'il émigra en Egypte, Yaakov apporta ce bâton avec lui, et le laissa en héritage à Yossef.
A la mort de Yossef, Pharaon s'appropria le bâton ainsi que d'autres biens de Yossef.
[une loi dans l'Egypte ancienne stipulait que lorsqu'un proche de la royauté mourait, tous ses biens étaient saisis au profit des caisses du trésor royal. Ainsi, à la mort de Yossef, le bâton se trouva dans les caisses du trésor royal.]

Yitro, conseiller de Pharaon, connaissait l'existence de ce bâton de Saphir et désirait vivement l'acquérir. Ainsi, lors de sa fuite d'Egypte, Yitro prit le bâton avec lui, utilisant ses pouvoirs occultes pour le dérober à la surveillance des gardes du Trésor.
Toujours grâce à ses dons occultes, il le planta au milieu de son jardin de telle sorte que personne ne serait capable de le déraciner.

Il annonça que quiconque réussirait à tirer le bâton du sol pourrait épouser Tsipora, la plus belle de ses filles.
Nombreux furent les hommes les plus vigoureux de Midiyan qui tentèrent de déraciner le bâton, mais en vain.
Un jour, alors qu'il traversait le jardin, Moché vit le bâton. Il remarqua les signes qui y étaient inscrits et reconnut immédiatement des lettres hébraïques.
Une observation plus attentive lui prouva qu'elles formaient l'un des noms mystiques de D., et Il le prit en main pour mieux le voir et le bâton émergea sans difficulté du sol.
[...]

Les filles de Yitro s'étaient toutes converties à la religion juive et avaient nettoyé la maison de toute idolâtrie.
[Méam Loez - Chémot 2,21]

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-> Hachem dit à Moché de prendre avec lui le bâton miraculeux ... ce bâton de pur saphir pesait 40 saa (environ 300 kg) ...
Sur le bâton était gravé l'un des noms mystiques de D, et y figurait l’abréviation des 10 Plaies que D. allait amener sur l'Egypte ...
[d'ailleurs, à chaque plaie Moché plaçait sa main sur la lettre correspond à la plaie à venir (Drachot Yéchénim - Chémot)]

Gravé sur le bâton figuraient également le nom des Patriarches : Avraham, Its'hak, Yaakov et les noms des 6 Matriarches : Sarah, Rivka, Ra'hél, Léa, Bil'a et Zilpa.
Les noms des 12 fils de Yaakov y apparaissaient aussi : Réouven, Chimon, Lévi, Yéhouda, Yissa'har, Zévouloun, Dan, Naphtali, Gad, Acher, Yossef et Binyamin.
[Méam Loez - Chémot 4,14-17]

-> Le Baal Hatourim (Chémot 4,17) rapporte que Moché fut le 9e tsadik à avoir pris en main le bâton : Adam, ‘Hanokh, Noa’h, Chem, Abraham, Its’hak, Yaacov, Yossef et Moché.

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-> Après la mort de Moché, le bâton sera conservé pour le roi David et transmis à tous les rois de Yéhouda jusqu'à la destruction du Temple.
Il réapparaîtra finalement dans les mains du machia'h, qui s'en servira pour détruire les nations impies et instaurer la délivrance.
[Yalkout Chimoni 'Houkat 763]

-> Le Zohar rapporte que ce bâton a ensuite été conservé dans le Saint des saints, avec les Tables de l'alliance.

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-> Le Arizal enseigne :
Le Nom divin (יהוה) était inscrit sur le bâton de Moché de haut en bas. Ainsi, lorsque Moché voulait faire descendre la miséricorde sur Israël, comme lorsqu'il frappa le rocher pour pouvoir faire sortir de l'eau et abreuver le peuple juif, il devait saisir son bâton tout droit de sorte que les lettres du Nom divin étaient disposées dans l'ordre, du haut vers le bas, et faisaient ainsi descendre la miséricorde sur Israël depuis les mondes supérieurs dans le monde d'en bas.
En revanche, lorsque Moché devait faire descendre le din et la rigueur, il se saisissait de son bâton en le retournant à l'envers, de telle sorte que les lettres du Nom divin étaient inversées (הוהי), ce qui attirait automatiquement la pleine mesure de rigueur sur l'Egypte.

-> "Voici je frappe sur les eaux avec le bâton qui est dans ma main sur les eaux" (Vaéra 7,17)

Rabbi Chimchon d'Ostropoli explique :
Que viennent nous apprennent les termes "dans ma main" qui sont en apparence superflus?
Moché dit à Pharaon : je frappe le fleuve "avec le bâton qui se trouve dans ma main" = c'est-à-dire avec la partie du bâton que je saisis dans la paume de ma main.
Inversement, Moché retourna le bâton afin de frapper le fleuve avec l'autre côté du bâton qui se trouve dans la paume de sa main.
Ainsi, il inversa l'ordre des lettres du Nom de D. de יהוה en הוהי en ayant l'intention de faire descendre la rigueur des mondes supérieurs sur l'Egypte et transformer le Nil en fleuve de sang.

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-> "Aharon jeta son bâton devant Pharaon et devant ses serviteurs, il devint serpent" (Vaéra 7,10)

-> Le Zohar (Chémot 28) explique que le bâton d'Aharon n'était pas le même bâton que celui de Moché.
Il s'agissait de 2 bâtons distincts.
C'est le sens du verset d'après le Zohar lorsqu'il dit : Aharon "prends ton bâton".

=> Pour quelle raison Aharon ne s'est-il pas servi du bâton de Moché pour accomplir les prodiges d'Hachem?

Il faut répondre que le bâton de Moché était plus élevé en sainteté puisqu'il provenait du gan Eden et que le Nom d'Hachem y était inscrit.
Hachem ne voulait pas que le bâton de Moché puisse être en contact directement avec les bâtons impurs des sorciers égyptiens.
Ainsi Aharon avait son propre bâton et l'utilisa pour accomplir la volonté de D.

-> Le livre Tsafnat Paanéa'h rapporte que le bâton de Moché était orné de pierres précieuses, de saphirs, tandis que le bâton d'Aharon était en bois.

-> Cependant d'après le midarch (Chémot rabba 26), le bâton d'Aharon était le même que celui de Moché avec lequel il accomplit les miracles en Egypte.
Comment comprendre alors le sens du verset?
Le midrach répond : il faut simplement comprendre le verset de la façon suivante : lorsqu'Aharon accomplissait les miracles, la Torah emploi les termes "le bâton d'Aharon", mais lorsque Moché accomplissait des miracles, le bâton est appelé dans la Torah "le bâton de Moché".

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-> Le bâton de Moché a permis d'accomplir les signes pour les Bné Israël et Pharaon.
Plus tard, bien sûr, il l'a utilisé pour les plaies sur les égyptiens et pour ouvrir la mer Rouge.
D'où vient ce bâton?
Rabbi Lévi dit qu'il a été créé juste avant qu'Hachem ne se repose le 7e jour de la Création.
Il a été donné à Adam, puis transmis de génération en génération à 'Hanokh, Noa'h, Shem, Avraham, Its'hak, Yaakov et enfin Yossef.
Dans le palais du Pharaon, Yitro l'a ensuite pris et l'a planté dans son jardin, où personne ne pouvait l'approcher jusqu'à ce que Moché vienne et puisse l'arracher.
[Pirké déRabbi Eliézer 40]
Toute autre personne qui s'en approcherait était engloutie. [midrach Vayocha - sur Ozi vézimrat ya]

-> De quoi était fait le bâton?
Certains disent qu'il provenait de l'Arbre de la Connaissance du bien et du mal, et qu'après avoir frappé le rocher et s'être repenti, Moché reçut un bâton de l'arbre de Vie. [Yalkout Réouvéni - 'Houkat]
D'autres disent qu'il était fait de saphir et pesait 40 Séa (soit 650 litres, soit à minima si la base est de l'eau : 650kg). [midrach Chémot rabba 8,3]

S'il était en bois, c'était le morceau de bois que Moché avait jeté dans les eaux amères pour les adoucir. [Zohar - Béchala'h 60b]
Et plus tard, les 12 explorateurs l'ont utilisé pour se protéger des géants (lors de leur visite en terre d'Israël). [Zohar - Chéla'h Lé'ha 160a]

Il existe de nombreuses opinions quant à ce qui était écrit dessus.
1°/ Certains disent qu'il s'agit du nom d'Hachem, des dix plaies, d'Avraham, de Yitchak, de Yaakov, de Sarah, de Rivka, de Rachel, de Léa, de Bilha, de Zilpa, et des douze tribus (Targoum Yonatan ben Ouziel - Béchala'h 14,21), ou les 70 noms d'Hachem (Yalkout Chimoni - Béchala'h 264).
2°/ D'autres disent qu'il s'agit d'un bâtonnet carrée dont un côté est gravé Détsa'h, Adach, Béa'hav, et un autre côté porte le nom d'Hachem. C'est ce côté qui a fendu la mer, un autre côté a frappé le rocher, et le quatrième côté a servi à retirer l'eau du rocher des années plus tard. [Zohar * Béchala'h 48a]
3°/ Une autre opinion affirme que sur un côté était gravé un serpent, un autre côté portait le nom d'Hachem en 72 lettres, un autre côté portait le nom d'Hachem en 4 lettres, et le dernier côté portait Détsa'h, Adach, Béa'hav. [Zohar - Béchala'h 48a]
4°/ Enfin, il y a aussi un avis selon lequel chaque face portait une lettre du nom d'Hachem en quatre lettres. [Tiféret Tsvi - sur Zohar Vaéra 28]

"Si un taureau encorne un homme ... et qu'il meure, le taureau sera lapidé et on ne mangera pas sa chair" (Michpatim 21,28)

=> Pourquoi la Torah interdit-elle de manger la chair d'un taureau qui a tué un homme?

-> En fait, quand on consomme un aliment, celui-ci se transforme en chair et en sang de celui qui le mange et devient partie intégrante de celui-ci.
Ainsi, la Torah ne veut pas qu'un taureau qui a entraîné la mort d'un juif, ait le mérite de se transformer en chair et en sang d'un homme juif.
['Hatam Sofer]

Si ton frère s'appauvrit et qu'il est vendu à un idolâtre (Béhar 25,47)

-> Le terme Eker (עקר) qu'emploie le verset et que l'on a traduit par "idolâtre", signifie plus précisément "l'idolâtrie". C'est que l'esclave d'un idolâtre, devient en même temps esclave de son idolâtrie, car il sera contraint de réaliser des tâches qui serviront à cette idolâtrie. Les commentateurs expliquent que l'idolâtrie est exprimée par le terme "Eker" (עקר) qui signifie littéralement "déraciné", car l'idolâtrie est amenée à être déracinée du monde et à disparaître définitivement.
=> Mais pourquoi définir l'idolâtrie par un terme qui évoque sa disparition finale dans le futur et non par un terme qui la définit en elle-même, le temps de son existence?

-> Le Rabbi de Loubavitch explique qu'en fait, toute la raison pour laquelle Hachem a créé l'idolâtrie, et plus généralement le mal dans son ensemble, c'est pour le déraciner du monde. Hachem a créé le mal pour donner à l'homme la mission de nettoyer le monde et le purifier de cette impureté et ainsi recevoir la récompense de ce travail.
Le mal n'a aucun but en soi, aucune raison d'être intrinsèque. Il n'existe et n'a été créé que pour disparaître, pour que l'homme s'évertue par ses efforts à le déraciner, apportant par là au monde sa réparation.
Ainsi, l'homme ne doit pas chercher à vivre et s'adapter avec le mal en lui donnant une place dans sa vie. Car toute sa place ne se résume que par son annulation, il n'a aucune autre raison d'être. Ce n'est que quand l'homme s'efforce de l'écarter de sa vie et de le supprimer, sans compromis, qu'il l'élève et le répare, car il lui permet ainsi d'atteindre son objectif et la raison pour laquelle il a été créé, qui est justement le fait d'être déraciné.
On comprend donc pourquoi l'idolâtrie est appelé "Eker", car c'est bien là toute son identité.

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"Car les Bné Israël sont pour Moi des serviteurs" (Béhar 25,55)

-> Ce verset conclue le thème de l'esclave Hébreu. La Torah reproche à un juif de s'être vendu en esclave, même s'il se vend à un juif, "car les Bné Israël sont Mes serviteurs", et comme l'expliquent nos Sages
"et ils ne sont pas les serviteurs de Mes serviteurs", c'est-à-dire d'un autre homme.
Il en ressort qu'un juif qui devient serviteur d'un autre homme, ne peut plus être considéré comme serviteur d'Hachem, mais il n'est que serviteur du serviteur. Pourtant, l'esclave Hébreu est soumis à l'accomplissement des 613 Mitsvot, il peut parallèlement à sa servitude être un très bon juif, accomplissant toutes les lois de la Thora dans les moindres détails.
=> Pourquoi ne peut-il pas être un parfait serviteur d'Hachem, malgré sa servitude?

-> On apprend de là, constate le Saba de Kelem, que pour être un serviteur d'Hachem, il ne suffit pas d'accomplir toute la Thora dans sa totalité. Un serviteur, c'est celui qui n'est assujetti qu'à la volonté de son maître, rien ne compte et n'a d'existence pour lui, si ce n'est la volonté de son Maître, exclusivement.
Or, l'esclave Hébreu, même s'il accomplit toute la Torah et se conforme à la Volonté d'Hachem dans tous les détails, mais il doit parallèlement à cela, se soumettre également à la volonté de l'homme dont il est esclave. Sa volonté également compte et a de l'importance pour lui, il se doit de la remplir.
Certes, il peut être un très bon juif, mais pas un serviteur d'Hachem. Car pour en être un, l'homme ne doit avoir aucun autre centre d'intérêts, aucune autre priorité ou autre chose qui n'a d'existence pour lui, si ce n'est la Volonté Divine.

-> "Et le cochon, car il a les sabots fendus mais il ne rumine pas" (Réé 14,8)
-> "Et le porc (est impur), car il a les sabots fendus mais ne rumine pas" (Chémini 11,7)

=> On peut s’interroger sur la structure de ce verset. Etant donné que la raison pour laquelle le cochon n’est pas cachére c’est parce qu’il ne rumine pas, et pas parce qu’il a les sabots fendus (qui est signe de cacherout), on se serait donc plutôt attendu que la Torah mentionne le fait qu’il ne rumine pas avant le fait qu’il ait des sabots fendus, car c’est le fait qu’il ne rumine pas qui le rend interdit.

-> Le Kli Yakar rapporte que le cochon est le symbole de l’hypocrisie. Selon la formule de nos Sages : "Il montre ses sabots comme pour dire : ‘’je suis cachére’’". Par cela, le cochon symbolise ce défaut qui consiste à tromper les autres et se faire passer pour un homme pieux alors qu’en réalité il n’en est rien. Mais le plus grave est qu’il finisse pas se tromper à lui-même. Il finit par être persuadé de sa piété.
Or, la condition de base pour corriger ses défauts c’est d’être honnête avec soi-même et reconnaître la vérité de ce que l’on est. Comment un homme qui se voit parfait pourra-t-il accepter voir ses failles et les corriger?
Ainsi, ce n’est pas tant le fait que le cochon ne rumine pas qui soit le plus problématique. Car avoir de mauvais traits n’est pas en soi si embêtant tant qu’on est prêt à les corriger. Mais ce qui compromet le plus le repentir et la réparation, c’est de se voir comme un être parfait, d’imaginer n’avoir rien à arranger, c’est-à-dire se mentir à soi-même.
Ce sont ses sabots fendus qu’il présente pour couvrir ses défauts et les ignorer, faisant croire à tous, et même à lui-même, qu’il est cachére, qui rendent si difficile le repentir, la remise en question et la reconnaissance de ses fautes.

"Tu donneras la bénédiction sur le mont Guérizim" (Réé 11,29)

=> La Torah annonce dans ce verset que les bénédictions seront dites en se tournant vers le Mont Guerizim et les malédictions vers le Mont Eval. Mais pour quelle raison la Torah relie-t-elle bénédictions et malédictions à ces 2 montagnes?

-> Rabbi Avraham Gourevitch répond à cette question en se basant sur un enseignement du midrash Talpiot qui dit que ces 2 montagnes avaient toutes les deux les mêmes conditions pour produire de la verdure. Le soleil éclairait ces 2 montagnes de la même façon et toutes les 2 avaient des cours d’eau qui s’écoulaient à leurs pieds. Et malgré tout, alors que le mont Guérizim était verdoyant toute l’année, le mont Eval quant à lui restait continuellement aride et desséché, sans la moindre verdure.
Cela vient transmettre le principe selon lequel la réussite ou l’échec, la bénédiction et la malédiction, ne dépendent pas uniquement de conditions naturelles extérieures. Ce sont essentiellement les propriétés intrinsèques, profondes et intérieures qui permettent de recevoir la bénédiction.

=> Ainsi, en méditant sur ce message de ces montagnes, on sera à même de comprendre que c’est le respect de la Torah et des mitsvot, c’est le raffinement de sa personne et de son intériorité, qui entraîne la bénédiction, et non les circonstances extérieures telles que la situation financière, familiale, environnementale ou autre.
Parfois, il peut nous arriver de penser que si notre vie était différente, si nous avions un autre travail, une autre famille, un autre environnement, nous aurions pu davantage nous investir dans la Torah et les mitsvot.
La leçon du mont Guérizim et du mont Eval vient nous rappeler qu’il n’en est rien. L’essentiel de la réussite dépend de notre intériorité. C’est en développant sa détermination et sa volonté, en raffinant ses traits de caractère, qu’on réussira et sera béni, même avec des conditions extérieures très défavorables. Et à contrario, même les meilleures conditions n’accorderont pas la réussite à ceux qui ne construisent pas leur intériorité.

"Ceci sera la loi du Métsora (sorte de lépreux) le jour de sa purification" (Métsora 14,2)

=> Pourquoi la Torah a-t-elle besoin de dire : ''le jour de sa purification'' et pas ''lors de sa purification''?

-> En fait, il arrive souvent qu'un fauteur qui souhaite se repentir, trouve le chemin trop long et trop difficile, ce qui a tendance à le décourager. Mais en réalité, il faut s'armer de courage et d'espoir, car selon la Torah, dès qu'un homme décide et désire sincèrement se repentir, même s'il est encore très entaché par la faute, à l'instant même où il aura pris cette ferme décision, il sera déjà considéré comme un Juste (tsadik) et il faut le voir comme quelqu'un de pur.
Le Métsora, qui a cette plaie du fait de ses fautes, est considéré comme pur en un seul jour, le jour même où il souhaite se purifier. Ce jour là est déjà ''le jour de sa purification'', même s'il est encore sali par la faute. Il n'a pas besoin d'attendre de finaliser complètement tout son repentir pour être pur.
[Béér Mayimm 'Haïm]

"Un feu perpétuel sera entretenu sur l’Autel ; il ne devra pas s’éteindre" (Tsav 6,6)

-> Le Talmud de Jérusalem (Yoma 4,6) commente ainsi ce verset : «Perpétuel – même le Shabbath ; perpétuel – même dans un état d’impureté".

Chaque aspect du Sanctuaire matériel possède sa contrepartie dans le Sanctuaire intérieur de l’âme juive.
L’Autel sur lequel allait être installé le feu perpétuel était l’"Autel extérieur". Pour le juif, cela signifie que le feu de son amour pour D. doit s’exprimer ouvertement et se révéler.
Lors du Shabbath, la perception de D. est plus intense, plus dévoilée. Et cela conduit l’esprit à se retirer du terrestre et du profane. Mais atteindre ce niveau fait courir le risque de devenir sensible à une tentation.
On pourrait penser qu’avoir été si haut dans la perception de la présence de D. signifie avoir dépassé les limites de la passion et atteint le niveau de la contemplation. L’esprit qui affirme sa domination sur les émotions. Il n’a, se dit-il en lui-même, nul besoin du feu de l’amour.
C’est pour cet homme que le Talmud dit : "Il ne devra pas s’éteindre – même le Shabbath".

Et puis, on peut rencontrer l’autre extrême : l’homme qui a voyagé si loin sur la route de la séparation qu’il ne ressent aucun lien avec Hachem. A lui, le Talmud dit : "Il ne devra pas s’éteindre – même en état d’impureté".
Car le feu ne s’éteint pas. Une étincelle brûle toujours dans le tréfonds du coeur. Elle peut être ravivée pour donner une flamme. Et si elle est nourrie d’amour, elle brûlera perpétuellement.
Le Maguid de Mézéritch explique qu’au lieu de lire : "Il ne devra pas s’éteindre" (לא תכבה), on peut comprendre: "Il éteindra le ‘non’ (לא)" (לא תכבה).
La flamme de l’amour éteint la négativité. Elle permet au juif de franchir le seuil de l’engagement où il hésite, encore dans l’hésitation, en disant "non".
La remarque du Maguid met l’accent sur le fait que pour éteindre le "non", le feu doit être perpétuel. Il doit être nourri d’un attachement constant à la Torah et aux mitsvot avec joie et enthousiasme ...
Ainsi, ne faut-il jamais permettre à la flamme de l’amour de s’éteindre. Le "feu perpétuel", qui était préparé par l’homme, constituait une préparation, dans le Sanctuaire, pour le feu qui descendait du Ciel.
A ce propos, on peut lire dans le guémara (Yoma 21b) : "Bien que le feu descendît du Ciel, c’était un
Commandement pour l’homme d’apporter également du feu". C’était le réveil d’en bas qui suscitait une réponse de D.
Mais cette réponse ne venait que lorsque le feu d’en bas était parfait, sans défaut. L’homme reçoit la réponse de
D., non quand il se résigne à la passivité ou au désespoir, mais quand il atteint les frontières de ses propres capacités.

=> L’implication essentielle de tout ce qui précède est que chaque juif constitue un Sanctuaire pour Hachem. Ainsi, même s’il étudie la Torah, pratique les mitsvot, si le "feu perpétuel" manque, le Présence Divine ne peut résider en lui, car son Service n’a pas de vitalité. Plus encore, une trace d’Amalek subsiste encore : le "non" qui est la voix de la froideur.
Ainsi, ce n’est qu’en allumant le "feu" d’en bas que le "feu" divin peut descendre : la Révélation de D. dans le Monde, rapidement, de nos jours. 

[le Kollel - feuillet de la communauté de Sarcelles - Tsav 5781]

Les korbanot à l’époque du machia’h

"Et voici la loi de l'offrande de festin de paix (aChélamim) ... s'il l'offre comme offrande de remerciement" (Tsav 7,11)

-> Le Midrach (Vayikra Rabba Tsav 9,7) enseigne : "Tous les Sacrifices disparaitront dans les temps futurs mais le Sacrifice Toda (de remerciement - תודה) ne disparaitra jamais".
Le Sacrifice, dans le passé, permettait d’élever "l’Assemblée d’Israël" à sa source spirituelle située dans les Mondes supérieurs. Dans les temps futurs, la Lumière divine sera dévoilée pareillement dans ce Monde matériel et dans les Mondes spirituels (il n’y aura donc plus de "distance" qui sépare "l’Inférieur", l’homme du "Supérieur", D. ).
Ainsi, le Service des Sacrifices (Korban), qui s’apparente à celui du "rapprochement" (Kirouv) de l’homme vers D., n’aura-t-il plus lieu d’être dans le 3e Temple. [Séfer Halikoutim du Tséma’h Tsédek]

Le Sacrifice Toda sera offert aux temps messianiques car :
1°/ Le péché en Israël disparu, Les juifs devront remercier Hachem d’être protégés de la faute. [Pardes Yossef]

2°/ Le Sacrifice Toda viendra comme remerciement pour les miracles et prodiges de la Délivrance finale, lorsque le peuple juif sortira des 4 situations difficiles (qui obligent l’apport de ce Korban lorsqu’on échappe à l’une d’entre elles) [voir Rachi sur Tsav (7,12)] :
- la prison = l’Exil, par ses contraintes et ses souffrances, est comparé à une prison ;
- la traversée de la mer = allusion aux "eaux nombreuses» des soucis de la parnassa causés par l’exil ;
- la traversée du désert = symbole du danger et de l’hostilité que constituent les terres d’exil) ;
- et la maladie = les souffrances physiques et spirituelles du peuple juif en exil.
Par ailleurs, le Sacrifice Toda exprimera la reconnaissance (hodaa) et l’annulation devant Hachem qui prévaudront à l’époque messianique. [Likouté Si’hot]

La plupart des Sacrifices étaient apportés pour réparer la faute, y compris celui appelé Ola (Holocauste - עולה) que l’on apportait pour expier la "pensée du coeur" (pour la faute). Ainsi, puisque les juifs, dans les temps futurs, ne fauteront plus même par la pensée, les seuls Sacrifices qu’ils apporteront, seront les Sacrifices de Toda et de Chlamim (sacrifices de "Paix"), afin de remercier Hachem pour tout le bonheur qu’Il leur procurera.
Les Sacrifices individuels seront annulés dans le futur, car ils viennent réparer la faute. Ils n’auront donc plus de raison d’être lorsque le péché aura disparu d’Israël.
Aussi, seuls les Sacrifices "quotidiens et supplémentaires (Témidine et Moussafine)" (ces derniers étaient offerts, en plus des 2 Sacrifices "quotidiens", les jours de Shabbath, de Roch ’Hodech et de fêtes). [Yafé Toar]
C’est ainsi que nous pouvons comprendre les paroles du Rambam (Michné Thora Lois des Rois 11,1) : "Le roi machia’h se lèvera dans le futur, et rétablira la royauté de David ... on restaurera les Lois, à son époque, comme on les appliquait auparavant, on offrira des Sacrifices"
Le culte des Sacrifices aura alors la même signification que celui accompli par Adam harichone dans le Gan Eden avant la faute. [midrach Béréchit Rabba 16,5]

=> Comment expliquer que les Sacrifices liés à la faute (comme le Sacrifice de ‘Hatat – expiatoire – ou le Sacrifice de Acham – de culpabilité) disparaîtront à l’époque messianique alors qu’ils font partie intégrante des 613 mitsvot de la Torah qui se veut immuable?

On peut apporter 2 réponses :
1°/ Les non-juifs qui viendront se convertir d’eux-mêmes (en raison de la suspension des conversions après la venue du machia’h) apporteront les Sacrifices qu’apportaient les Juifs à l’époque du Michkan et des premiers Temples (incluant ceux liés à la faute).

2°/ Bien que l’accomplissement des Commandements relatifs aux "Korbanot" se fera principalement par l’étude la Torah dans les temps messianiques [car "étudier le passage de la Torah relatif au Sacrifice équivaut à offrir le dit Sacrifice" - voir guémara Ména’hot 110a], il n’empêche que de nombreux juifs apporteront des Sacrifices de ‘Hatat et de Acham pour expier leurs fautes commises durant l’Exil, à l’instar de Rabbi Elicha Ben Ichmaël [voir guémara Shabbat 12b] qui écrivit dans son carnet qu’il apporterait un Sacrifice de ‘Hatat bien gras, quand le Temple sera reconstruit, pour expier sa faute commise par inadvertance [Bien que d’après Rava (voir guémara Ména’hot 110a), l’étude de la Thora soit équivalente au "‘Hatat" lui-même, Rabbi Elicha Ben Ichmaël voulut fait preuve de zèle en s’engageant à apporter un véritable Sacrifice animal. [Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[d'après le feuillet de la communauté Sarcelles - Tsav 5782]

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-> b'h, voir également sur ce verset : https://todahm.com/2020/03/24/13108-2

"Puisque vous n'avez pas eu confiance en Moi pour Me sanctifier aux yeux du peuple" ('Houkat 20,12)

-> Moché a reçu l'ordre de parler au rocher pour qu'll fasse sortir de l'eau. Sous le coup de l'emportement, il frappa le rocher au lieu de lui parler ; Hachem lui reprocha d'avoir manqué une occasion de sanctifier Son Nom.
Seulement, on peut s'interroger. Le peuple s'était déjà rendu compte à maintes occasions de la Grandeur d'Hacher et ils étaient bien convaincus que tous les miracles qu'ils ont vécus depuis 40 ans viennent d'Hachem. Ainsi, il est clair que quand l'eau sortit, le peuple avait évidemment compris que ce miracle venait d'Hachem.
=> En quoi le fait d'avoir frappé le rocher a-t-il donc représenté un manque de sanctification du Nom d'Hachem? En effet, tout le peuple avait bien-sûr compris que ce miracle venait d'Hachem.

Cependant cette conscience-là leur venait de leur perception intellectuelle. Seulement, au niveau du ressenti du corps, leurs yeux ont vu que Moché frappa le rocher et l'eau sortit. Cela laissa une trace au niveau de la sensibilité du corps que c'est le geste de Moché qui a entrainé que l'eau est sortie.
En effet, le corps est impressionné par ce qu'il perçoit par ses sens, même si cela s'oppose à ce qu'il perçoit par son esprit de façon évidente. Contrairement à l'intellect, le ressenti du corps n'est pas raisonné. Si le corps perçoit par ses sens une situation qui va à l'encontre de ses croyances, il en viendra à ressentir des sensations qui s'opposeront à ses convictions profondes.
C'est pourquoi, quand le peuple vit Moché frapper le rocher, leur corps reçut l'impression que c'est Moché qui a fait sortir l'eau. Et même s'ils savaient de façon claire par leur esprit que c'est Hachem qui a réalisé ce miracle, malgré tout le corps capta une impression qui eut la force d'atténuer leur foi, ce qui a manqué de sanctifier le Nom Divin.

=> On apprend de là qu'il n'est pas suffisant de s'appuyer et de compter sur ses convictions. Le comportement, ainsi que ce que l'on perçoit, que l'on voit, entend, ... doivent aussi aller dans le sens de ses croyances, car sinon malgré soi, le corps recevra un impact émotionnel qui affaiblira ses convictions. Il faut se garder de tomber dans le piège de dire : "J'ai la foi dans le cœur, c'est l'essentiel, même si je ne suis pas pratiquant", car les actes ont bien la force de marquer le ressenti, bien plus que ce que l'esprit comprend et croit intellectuellement.
[rav Mikaël Mouyal]

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[naturellement nous sommes influencés par l'environnement dans lequel nous vivons, et en ce sens nous avons une vision des événements qui est celle de la société, et non d'après la Torah. Ainsi, nous devons travailler notre vision des choses, et autant que possible y voir Hachem derrière, avec de la gratitude, de la confiance, ...
En effet, il ne suffit pas d'intellectualiser de belles leçons sur la Présence d'Hachem (émouna, ...), mais il faut également le voir, le vivre, ... Chaque petit acte, témoigne de Sa présence totale et permanente, et nous renforce, nous attache, petit à petit avec Hachem.
C'est la seule façon de vivre concrètement juif, car même avec les plus belles pensées dans notre tête cela ne restera que potentiel, que intellectualité, que théorique, et non ressenti dans les profondeurs de notre être. ]

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+ L'importance de l'exemplarité :

Moché frappa le rocher au lieu de lui parler. L’eau coula, mais D. dit à Moché que pour cette erreur, ni lui, ni Aharon n’entreraient en Israël, chamboulant ainsi tout le programme original qui devait mener au dévoilement du Machia’h.
=> Quelle fut donc la faute de Moché pour mériter une punition si grave?

-> Le Beit Yossef (rabbi Yossef Karo reçut, pendant une longue période, le dévoilement d’un ange (le Maguid) qui lui révéla les secrets de la Torah. Ceux-ci furent compilés dans le livre Maguid Mécharim.
Dans un passage se rapportant à notre paracha ('Houkat), le Maguid explique que le nombre impressionnant d’avis et d’opinions expliquant précisément la faute de Moché, prouve que l’accusation fut très pointilleuse. La faute était donc très minime mais Hachem fit preuve d’une grande intransigeance.

-> Le Ramban (v.20,8) explique que les Bné Israël levaient en permanence leurs yeux vers Moché pour apprendre de chacune de ses actions. Lorsqu’ils réclamèrent de l’eau, Moché s’énerva contre eux en les traitant de rebelles. Non seulement cela n’avait pas lieu d’être, mais encore, de par son rang de Chef du peuple juif, relevait de la profanation du Nom de D.
C’est ainsi que les Bné Israël apprirent que la colère n’était finalement pas si grave. Ce qui est bien sûr tout le contraire de la vérité puisque nos Sages enseignent que "celui qui se met en colère est considéré comme s’il servait une idolâtrie" (voir guémara Shabbath 105b).
Ainsi, celui qui sert d’exemple à d’autres doit-il donc s’efforcer de vérifier chaque parole ou chaque mouvement avant de s’exprimer.

-> Ceci est évidemment valable pour les les personnes influentes comme les dirigeants
communautaires ou les enseignants, mais s’applique aussi à chaque parent, qui sert de boussole et de repère à leurs enfants.
[en réalité, cela s'applique également à nous tous, car fréquemment autrui nous regarde pour prendre exemple (ex: si je parle à la synagogue, alors autrui peut se dire si lui parle alors pourquoi pas moi, c'est que c'est autorisé, justifié! Et inversement, si je viens à l'heure aux prières quotidienne/à une cours de Torah, autrui peut se dire si lui qui a mon âge (voir moins) vient à l'heure, alors pourquoi pas moi? )
Nous ne vivons pas dans un monde isolé, mais au contraire chacun de nos actes, paroles, sourire, ... influence autrui, et dans le monde à Venir nous verrons les répercutions que cela a pu avoir (décuplé par des effets domino!).]

[Mais poursuivons dans le cas des parents avec leurs enfants : ]
"L’exemple modèle" est la meilleure façon de transmettre à ses enfants l’éducation et les valeurs chères à nos yeux. Mais il y a un second côté à la pièce : les mauvaises actions et mauvais comportements sont aussi scrutés et assimilés par nos enfants. [quasiment rien n'échappe aux yeux de nos enfants, qui l'utiliseront pour se construire en bien ou mal ]
On raconte qu’un père alla prier avec son enfant chez le ‘Hazon Ich. L’enfant dérangea le cours de la prière et le père le réprimanda sèchement par une colère appuyée.
En terminant, le Rav appela le père et lui confia: "Tu as donné deux enseignements à ton fils qui le suivront toute sa vie : qu’il est interdit de parler pendant la prière, et qu’il est permis de s’énerver. J’ai un doute s’il a assimilé le premier, mais le second l’accompagnera longtemps!"

"Ce sera quand il fautera et sera coupable" (Vayikra 5,23)

-> Nos Sages disent que le terme : "véaya" (ce sera - והיה), est un mot qui implique de la joie.
[d'ailleurs, les lettres permettent de former le Nom d’Hachem (יהוה)]
=> Mais en quoi est-ce joyeux qu'un homme faute?

-> En fait, la joie s'exprime dans le fait qu'un homme qui a fauté en prenne conscience et reconnaisse sa faute. Car c'est seulement ainsi qu'on peut se repentir et corriger sa faute. Mais le déni du péché éloigne l'homme de sa réparation.
C'est une grande joie pour un homme d'être capable d'avouer ses tords et de pouvoir reconnaître ses erreurs.
[Divré Chalom]