+ Dans l'obscurité, nous ne pouvons pas nous fier à nos yeux, car l'imagination fait passer l'objet qui se trouve devant nous pour un homme, un arbre ou un pilier.
Dans les ténèbres de ce monde, nous ne pouvons pas non plus nous fier à nos yeux, car le mauvais penchant crée l'illusion que les choses matérielles ont de la valeur.
Mais en vérité, ce qui a une valeur réelle et éternelle, c'est la Torah, les mitsvot et le service d'Hachem.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 3]
Catégorie : z- Le Ben Ich ‘Haï
Raconter la sortie d’Egypte (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ Pourquoi Hachem nous a-t-il ordonné de raconter les miracles de la sortie d'Egypte chaque année?
C'est pour nous réconforter dans notre exil actuel, qui dure depuis deux millénaires.
En tant que juifs opprimés, nous pouvons nous demander comment nous pourrons un jour nous défaire de notre assujettissement aux mains de nations puissantes. La réponse est que cela s'est déjà produit une fois et que cela se reproduira.
Attendons la rédemption à venir avec foi et joie, car "comme aux jours de votre sortie d'Égypte, Je vous montrerai des prodiges [lors de la guéoula]" (Mi'ha 7,15).
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - 'Houkat]
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-> Avec une seule plaie, Hachem aurait pu forcer les égyptiens à relâcher les Bné Israël. Pourquoi a-t-il apporté plaie après plaie, tout en endurcissant le cœur de Pharaon pour qu'il refuse de les laisser partir?
La sortie d'Egypte était un précédent pour la rédemption finale. "Comme aux jours de ton départ du pays d'Égypte, Je te montrerai des merveilles" (Mi'ha 7,15).
Pour préparer les miracles à venir, Hachem a multiplié ses miracles en Egypte.
La rédemption finale nous libérera de notre exil actuel, qui est l'exil d'Edom/Essav.
Il y a une allusion à Essav dans Pharaon (פרעה) : le nom עשו (Essav), est numériquement équivalent à l'intériorité du nom de Pharaon lorsqu'il est écrit pleinement : פה ריש עין הא (soit : ה יש ין א).
Hachem dit à Moché : " Va vers Pharaon, car j'ai endurci son cœur. (Pourquoi ai-je endurci son cœur à plusieurs reprises plutôt que d'apporter une seule forte plaie?). Afin de placer ces signes de Moi en lui" (Bo 10,1) = afin d'attirer [dans le futur] ces plaies sur Essav, dont le nom est mentionné dans le nom de Pharaon ("en lui").
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Bo]
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-> En tuant les premiers-nés en Egypte, Hachem a montré qu'Il chérit particulièrement les Bné Israël, tout comme les parents chérissent particulièrement leur premier-né.
Le fait de savoir à quel point nous sommes précieux pour d'Hachem devrait nous inciter à Le servir de toutes nos forces.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 3]
[le récit de la sortie d'Egypte doit développer en nous de la gratitude et de la confiance en papa Hachem, renforçant notre relation d'amour/proximité avec Lui. ]
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-> Notre rédemption finale sera semblable à notre première rédemption à bien des égards ; "comme aux jours de votre départ du pays d'Égypte, Je vous montrerai des merveilles" (Mi'ha 7,15).
Pessa'h, matsa et maror représentent 3 points communs aux 2 rédemptions.
Pessa'h signifie "sauter". Tout comme Hachem a sauté de nombreuses années d'esclavage décrété afin de racheter Israël, Il apportera la rédemption finale plus tôt que prévu.
La matsa représente la liberté.
Le maror représente les jugements amers que D. a infligés à l'Egypte et qu'il infligera à nos ennemis à l'avenir.
Nous parlons de ces trois choses à Pessa'h car elles font allusion à la rédemption à venir.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Emor]
La recherche du ‘hamets (selon le Ben Ich ‘Haï)
+++ La recherche du 'hamets (selon le Ben Ich 'Haï) :
+ "Tu aimeras Hachem ton D." (Vaét'hanan 6,5).
=> Comment cela se fait-il?
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 1) explique :
Si nous comprenons l'amour dans le monde matériel, nous pouvons comprendre comment aimer Hachem.
Prenons l'exemple de l'affirmation suivante : "Réouven aime la bonne nourriture". Cet amour est secondaire. Il naît d'un amour primaire : l'amour de son corps. C'est parce que Réouven aime son corps qu'il aime la bonne nourriture, qui rend son corps sain et fort.
De même, notre amour des bonnes choses de ce monde doit être secondaire par rapport à notre amour pour Hachem. Nous devons aimer les biens de ce monde parce qu'ils nous permettent d'accomplir les mitsvot. Dans un monde purement spirituel (comme le monde à Venir), il n'y a pas de mitsvot.
Malheur à la personne qui inverse l'ordre et aime Hachem parce qu'Il lui donne les biens de ce monde!
La michna nous avertit à ce sujet : "Ne soyez pas comme les serviteurs qui servent le maître pour recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3).
Nissan est un mois de grand mérite pour Israël. Au cours de ce mois, nous démontrons que notre amour premier est pour Hachem en nous débarrassant de nos gâteaux préférés et de nos pâtisseries les plus délicieuses, par amour pour Lui.
Ainsi, par la recherche du hametz, nous créons des anges défenseurs qui plaident auprès de D. pour notre rédemption. Cela contribue à l'avènement du machia'h.
Le machia'h est issu de David. La valeur numérique de דוד (David"), est 14.
Selon la michna (Pessa'him 2:1) : "la veille du 14 [Nissan] nous cherchons le 'hamets à la lumière d'une bougie" = la lumière du machia'h brille à travers la recherche du 'hamets.
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-> Le Ben Ich 'Haï (Sifté 'Haïm 132) enseigne :
"De même que l'on commence à brûler le 'hamets et qu'ensuite on mange la matsa, de même il faut accomplir le "sour méra" (s'éloigner du mal), et faire ensuite le "vaassé tov" (faire le bien).
De même que d'abord on enlève de la maison tout le 'hamets qui est devant nos yeux, et que par la suite, le soir du 14 Nissan, on s'efforce de chercher dans les recoins et fissures, de même l'homme doit se vider tout de suite des fautes graves dévoilées qu'il commet, et ensuite qu'il fasse l'effort de se vérifier et de nettoyer son âme de toutes les fautes que l'on piétine et que l'on néglige, que l'on ne ressent même pas comme étant une faute.
Et de même que la cachérisation des ustensiles se fait grâce au feu, de même la cachérisation des "membres" de l'homme se fera grâce à la Torah qui est comparée au feu, car la Torah rend pur l'homme, et lui donne la vie aussi bien dans ce monde que dans le monde futur."
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-> La différence entre חמץ ('hamets - 138) et מצה (matsa - 135), se trouve entre la lettre ח et ה (les autres étant identiques).
La guématria du ח est de 8, celle du ה est de 5. La différence entre ces 2 lettres est de : 3.
Pour transformer le mauvais penchant en bon, "regarde 3 choses, et tu n'en viendras pas à pécher : sache d’où tu proviens, où tu aboutiras et devant qui tu es appelé à rendre compte" (Pirké Avot 3,1).
En nous concentrant sur ces 3 choses, nous affaiblissons le mauvais penchant, réduisant le 'hamets par trois et le transformons en matsa.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 2]
Quelques conséquences de l’orgueil (par le Ben Ich ‘Haï)
+ Quelques conséquences de l'orgueil (par le Ben Ich 'Haï) :
-> "Tout homme (אדם) qui fait preuve d'orgueil finira par être diminué."
[guémara Sota 5a]
-> L'homme a 3 partenaires : Hachem, son père et sa mère (guémara Nida 31a).
Les parents commencent le processus ; ensuite Hachem apporte sa contribution.
Les 3 partenaires sont évoqués dans le mot même mot אדם (adam - homme).
La première lettre aléf (א soit 1), fait allusion au D. unique. [aléf = composé de 2 youd et un vav = 26 (valeur du Nom Divin), et renvoie : "Aloufo Chel Olam" (le Maître du Monde). ]
Les deux dernières lettres (דם) sont numériquement égales à אב אם (av ém - père, mère).
Hachem dit de l'orgueilleux : "Lui et moi ne pouvons habiter dans un même lieu" (guémara Arachin 15b).
C'est pourquoi "tout homme (אדם) en qui il y a de l'arrogance à la fin sera diminué" = l'alef représentant la part de D., qui vient à la fin, le quittera.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> "Tout homme (אדם) qui fait preuve d'orgueil finira par être diminué." [guémara Sota 5a]
-> "Il devient pauvre. Puisque les pauvres sont humbles, la punition de l'orgueil est la pauvreté."
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Si quelqu'un ... devient orgueilleux, il attire la colère (af - אף) sur le monde ...
Rava dit : Si deux érudits en Torah habitent la même ville et ne sont pas agréables l'un envers l'autre en matière de halakha, ils suscitent la colère (אף) et l'élèvent [contre eux-mêmes (Rachi)].
[guémara Taanit 8a]
-> Avant que D. ne crée le monde, la lettre א était appelée אף (af), ce qui signifie "colère".
Voyant que le monde ne pouvait exister ainsi, Il a ajouté un ל pour en faire אלף (alef). [selon le 'Hida - Na'hal Kédoumim]
Le lamed (ל) domine [par sa hauteur] le reste de l'alphabet hébraïque. Une personne qui pense qu'elle domine le reste de l'humanité enlève le lamed (ל) de אלף (aléf), laissant אף (af).
Ainsi, "[l'orgueilleux] apporte la colère [du Ciel] au monde".
Le lamed (ל) représente le limoud (לימוד - l'étude [de la Torah]). Si deux érudits en Torah ne sont pas agréables l'un pour l'autre dans la halacha, ils font une faille dans leur limoud.
Cela supprime le lamed (ל) de אלף (aléf), laissant אף (af) = "ils suscitent la colère et l'élèvent contre eux-mêmes".
L’impact de l’humilité sur nos prières (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ L'impact de l'humilité sur nos prières (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Si quelqu'un est humble ... sa prière n'est pas méprisée.
[guémara Sota 5b]
-> Parfois, Hachem refuse nos prières afin de nous épargner du mal.
Par exemple, si la pluie à un certain endroit provoque une invasion de sauterelles, D. peut, pour notre bien, refuser nos prières pour la pluie.
Hachem ne rejette jamais la prière des humbles. Mais plutôt, il va garder la prière pour un autre moment, ou bien il y répond immédiatement mais d'une autre manière, par exemple, en envoyant la pluie à un autre endroit.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Tu as entendu le désir des humbles, Hachem. Tu dirigeras leur cœur, Tes oreilles seront attentives. (Téhilim 10,17)
-> Hachem accorde 2 faveurs aux humbles. "Tu dirigeras leur cœur" pour qu'ils demandent ce qu'il faut, et "Tes oreilles seront attentives" à leur prière.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]
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-> Une personne orgueilleuse est une considéré comme défectueuse (baal moun ou).
[guémara Méguila 29a]
-> L'orgueil est détestable. Pourquoi la guémara utilise-t-elle le terme doux de "défectueuse"?
Une personne défectueuse ne peut pas offrir de sacrifices ; si elle le fait, le sacrifice n'est pas valable.
En l'absence du Temple, la prière remplace le sacrifice.
Une personne orgueilleuse est considérée "défectueuse/souillée", et notre guémara enseigne que sa prière n'est pas recevable. [à 'limage d'un sacrifice qui n'est pas valable/casher]
[[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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-> "Un béka (בקע) pour [ou : à] la tête" (béka lakoulkolét - Pékoudé 38,26)
-> Réarrangées, les lettres de בקע forment עקב (ékev - talon). Les humbles se considèrent comme le bas de l'échelle plutôt que comme le haut de l'échelle.
"Un בקע pour la tête" = l'humilité doit être présente dans nos pensées, et pas seulement dans notre comportement extérieur.
Et "un בקע pour la tête" = si une personne est humble, Hachem l'élèvera au sommet.
La racine בקע signifie également "percer". La prière des humbles est si agréable à D. qu'elle traverse les cieux et monte directement jusqu'à Lui.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Pékoudé]
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-> Si une personne est humble, on considère qu'elle a offert tous les sacrifices.
[guémara Sanhedrin 43b]
-> Non seulement la prière d'une personne humble monte directement vers Hachem, mais elle entraîne avec elle la prière des autres.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Il se tourne vers la prière des humbles et ne méprise pas leur prière" (Téhilim 102,18) = la prière des autres.
C'est pourquoi "si une personne est humble, on considère qu'elle a offert tous les sacrifices", des autres.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> La prière d'une personne n'est pas entendue à moins qu'elle ne se fasse comme de la chair
[guémara Sota 5a (Ein Yaakov)]
-> Se rendre semblable à la chair, c'est se souvenir de sa fin. Cela signifie se rendre compte qu'il n'est pas comme la terre, qui dure, mais comme la chair, qui se décompose.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
[ainsi, si nous voulons donner davantage de force à nos prières, alors nous devons travailler notre humilité. ]
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+ Un conduit de bénédictions :
-> Chaque jour, une voix céleste résonne et dit : "Le monde entier est nourri en l'honneur de [bichvil ; homilétiquement : par le conduit de] 'Hanina Mon fils.
Et 'Hanina Mon fils se contente d'une mesure de caroubes de la veille de Shabbat à la veille de Shabbat".
[guémaraTaanit 24b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Chené Eliyahou 2,4) enseigne :
Hachem, bienfaiteur des justes et des méchants, fait descendre l'abondance en réponse à la prière de tout homme. Cela ne signifie pas pour autant qu'il la recevra. Elle doit encore descendre par son canal (chvil). À ce moment-là, les accusateurs peuvent se plaindre qu'il n'en est pas digne et l'empêcher de l'atteindre.
Même dans une génération indigne, Hachem continue à faire descendre l'abondance. Les anges de la bonté la font passer par le canal d'un grand tsadik qui se contente de très peu.
Les accusateurs, sachant que le tsadik ne l'utilisera pas, mais ignorant qu'elle nourrira le monde entier, ignorent son passage par ce conduit.
Un tel tsadik était Rabbi 'Hanina ben Dossa. Alors qu'il vivait dans la plus grande pauvreté, se contentant d'une mesure de caroube, le monde entier était nourri par son conduit.
Le monde entier et Rabbi 'Hanina bénéficiaient tous deux de cet arrangement. Le monde était nourri, et pour avoir soutenu le peuple juif, Rabbi Hanina avait une part à toutes leur mitzvot.
Ainsi, "tel fait le riche et n'a rien, tel fait le pauvre et possède une grande richesse." (Proverbes 13,7).
Si une personne mène une vie de riche et d'orgueilleux, ses accusateurs bloqueront le flux de l'abondance vers elle. S'il vit humblement, comme Rabbi Hanina ben Dosa, son conduit sera rempli de richesses.
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-> "Je suis noire et belle" (Chir haChirim 1,5). dit la congrégation d'Israël : Je suis noir devant moi-même, et beau devant mon Créateur.
[Chir haChirim rabba]
-> Son créancier a convoqué Réouven au tribunal pour défaut de paiement d'une dette importante. À vrai dire, Réouven avait l'argent mais n'avait pas envie de s'en séparer. Il décida de jurer qu'il ne pouvait pas payer.
Le jour du procès venu, Réouven demanda à son serviteur de préparer sa plus belle voiture et ses vêtements les plus coûteux pour se rendre au tribunal.
Sa femme protesta. "Tu es en train de miner ta propre crédibilité", dit-elle. "Comment peux-tu aller à la cour [de justice] comme un roi et prétendre que tu ne peux pas payer ta dette? Mets des haillons et prends une charrette en ruine. Alors peut-être qu'ils te croiront".
Hachem exige de nous un service important. Notre seule défense pour ne pas remplir notre obligation est de prétendre que nous sommes trop petits pour la tâche.
Pour étayer cette affirmation, nous devons nous présenter devant Lui dans la prière, humbles et honteux de nos insuffisances. Nos Sages nous ont donc conseillé de nous tenir dans une position basse lorsque nous prions, comme il est écrit : "C'est des profondeurs que je t'ai appelé, Hachem" (Téhilim 130,1 ; Béra'hot 10b).
Il est certain que lorsqu'une personne offrait un sacrifice sur l'autel dans l'espoir de recevoir l'expiation, elle venait avec crainte, humilité et soumission. Elle pouvait alors plaider : "Voulez-vous juger une personne aussi indigne?".
Mais s'il se sentait plein de vertus, il mettait à nu son propre laxisme dans le service d'Hachem. C'est ainsi qu'il est écrit : "Tu ne monteras pas par tes vertus (ma'alot) sur mon autel, afin que ta nudité n'y soit pas exposée" (Yitro 20,22 ; Ohel Yaakov).
=> Israël dit ainsi : "Je suis noir devant moi-même, et beau devant mon Créateur" = si je sais moi-même que je suis indigne, je peux espérer être beau devant mon Créateur.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]
L’orgueil & idolâtrie (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ L'orgueil & idolâtrie (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Le fils de David (le machia'h) ne viendra pas tant que les orgueilleux n'auront pas disparu du peuple juif. [guémara Sanhédrin 98a]
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+ L'orgueil est interdit même pour les non-juifs :
-> Toute charité ... que font les nations idolâtres est pour elles une faute, parce qu'elles ne la font que pour se glorifier. Et quiconque se vante tombe dans le Guéhinam, comme il est écrit : "L'orgueilleux et le hautain, le méprisant est son nom, agit avec une colère orgueilleuse" (Michlé 21,24)". Et la "colère" se réfère au Guéhinam. [Baba Batra 10b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou)
Nous pourrions penser que l'orgueil n'est interdite qu'aux juifs, puisque les 7 commandements Noa'hiques donnés aux non-juifs ne la mentionnent pas.
Notre guémara enseigne que "quiconque", même un non-juif, qui se vante tombe dans le Guéhinam.
En effet, le verset dit qu'un "zéd" orgueilleux tombe au Guéhinam, et "zéd" fait référence aux non-juifs (guémara Méguila 17b).
=> Mais pourquoi l'arrogance/l'orgueil est-elle interdite aux non-juifs?
L'orgueil est un accessoire de l'idolâtrie ; "toute personne qui fait preuve d'orgueil, c'est comme si elle adorait des idoles" (guémara Sotah 4b).
Et l'idolâtrie est interdite par les 7 commandements Noa'hiques.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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-> Nous ne sommes pas susceptibles de commettre l'idolâtrie ; pour nous, le danger réside dans les fautes qui s'y apparentent : la colère (Zohar - Toldot 27,2), ignorer les appels à la charité (Baba Batra 10a), revenir sur sa parole (Sanhedrin 92a), nommer un juge indigne (Sanhedrin 7b), et l'orgueil (Pessikta Zoutreta - Béaaloté'ha 12,2).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]
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-> Quand il n'y aura plus d'orgueilleux, il n'y aura plus d'idolâtrie. [guémara Sanhédrin ; Rachi]
-> Quel est le lien entre les personnes orgueilleuses et l'idolâtrie?
Les idolâtres prétendent qu'ils ne font qu'honorer les serviteurs de D., et c'est à partir de la grandeur du serviteur que l'on vient à reconnaît la grandeur du maître.
Nous leur répondons : On n'honore pas un serviteur en présence de son maître. Puisque la Présence divine réside dans ce monde, tout ce qui se trouve dans ce monde est un serviteur en présence de son maître.
L'orgueilleux, cependant, fait partir la Présence divine, et notre réfutation de la défense des idolâtres tombe alors à l'eau. Mais "Quand il n'y aura plus de gens orgueilleux", il n'y aura plus d'idolâtrie.
[Ben Yéhoyada]
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-> Une personne qui fait preuve d'orgueil, il convient de l'abattre comme un Achéra.
[guémara Sotah 5a]
-> Quel est le rapport entre un arbre utilisé pour l'idolâtrie et l'orgueil?
Le mot אשירה (Achéra), est composé de אש (éch - feu), et de ירה (abattre).
L'orgueil provient de l'élément spirituel qu'est le feu, et une personne arrogante doit être renversée.
Parmi les différents noms du peuple juif, le plus exalté est ישראל (Israël). Il se termine par le grand ל, qui domine les autres lettres de l'alphabet hébraïque, ce qui indique qu'en fin de compte, "Hachem ton Dieu t'élèvera au-dessus de toutes les nations de la terre" (Ki Tavo 28,1).
Chaque juif est également appelé ישראל. Mais s'il est hautain, la ligne verticale supérieure du ל quittera sa place et descendra, transformant ainsi ל en ה et ישראל en אשירה (Achéra).
C'est pourquoi "une personne qui fait preuve d'arrogance, il convient de l'abattre comme un Achéra".
La souffrance (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ La souffrance (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> S'il se repent, son défaut descendra dans les royaumes inférieurs et il y recevra son châtiment ; s'il ne se repent pas, il montera dans les royaumes supérieurs pour l'appeler au jugement dans le monde à venir, à l'endroit où il a commis son défaut ....
Ce n'est pas en vain que les Sages ont dit : "Là où ils ont dit de prolonger, il n'est pas permis d'abréger ; là où ils ont dit d'abréger, il n'est pas permis de prolonger" (guémara Béra'hot 11a).
[Tikuné Zohar 70]
-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) explique :
Lorsqu'une personne commet un péché, des forces du mal sont créées à partir de ses fautes. Ces forces lui apportent souffrance et punition, comme il est écrit : "Ton mal t'affligera" (Yirmiyahou 2,19).
S'il se repent, les forces du mal descendent sur terre et le frappent ici. En souffrant quelque peu dans ce monde temporaire, il échappe au jugement dans le Guéhinam et au châtiment dans le monde à venir, qui est éternel.
Mais s'il ne se repent pas, les forces du mal nées de ses péchés deviennent beaucoup plus dangereuses. Plutôt que de le frapper dans ce monde temporaire, elles le convoquent au jugement et exigent qu'il soit puni dans le monde éternel, qu'il a violé en transgressant les paroles éternelles de la Torah.
S'il existe un argument en faveur de la prolongation du châtiment du fauteur parce qu'il a enfreint le royaume supérieur, l'ange défenseur n'est pas autorisé à abréger ses souffrances en les lui infligeant dans ce monde temporaire.
Et lorsque la réduction de sa punition est justifiée, l'ange poursuivant n'est pas autorisé à exiger qu'il soit puni dans le monde éternel.
[ainsi les souffrances dans ce monde permettent d'avoir notre châtiment à un prix extrêmement bas, par rapport à ce qu'on aurait à payer suite à notre jugement après notre mort.]
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-> La colère d'Hachem contre les justes de ce monde est meilleure que son sourire contre les réchaïm dans ce monde.
[guémara Shabbath 30b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Les seules choses qui appartiennent vraiment à une personne sont les bonnes actions qu'elle accomplit et la récompense qu'elle en reçoit.
"Sa richesse, sa santé et même ses enfants ne sont pas vraiment les siens ; ils appartiennent à D.
Lorsque Hachem punit un tsadik dans ce monde, Il récupère ce qui est sien, c'est-à-dire qu'Il récupère la dette du tsadik en lui prenant quelque chose qui appartenait à D. en premier lieu. Ce qui appartient vraiment au tsadik, la récompense de ses bonnes actions, reste intact.
En revanche, lorsque D. gratifie les réchaïm dans ce monde, Il leur donne ce qui leur appartient et il ne leur restera rien dans le monde à venir.
C'est pourquoi la guémara dit que la colère de D. contre les justes dans ce monde est meilleure que le bien qu'Il donne aux méchants dans ce monde.
[...]
Le châtiment que D. inflige aux justes dans ce monde est bon pour eux. Comment le savez-vous?
Par le bien qu'Il accorde aux réchaïm dans ce monde.
"S'il en est ainsi pour ceux qui Le contrarient, combien plus en est-il pour ceux qui font Sa volonté!" (Rabbi Yossi - guémara Shabbath 30b). Il faut donc que les souffrances des justes soient bonnes.
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-> Tout comme l'olive atteint sa perfection à la fin, Israël atteindra sa perfection à la fin.
[guémara Ména'hot 53b]
-> Bien qu'une olive puisse être consommée en tant que fruit, ce n'est pas son état ultime. Elle n'atteint sa perfection que lorsqu'elle est pressée en huile, comme l'indique la "fin" du mot זית (zayit - olive).
En écrivant pleinement les lettres du mot "zayit, on a זין יוד תו, et les dernières lettres forment נוד (un flacon), dans lequel l'huile est stockée,
Israël aussi atteindra finalement la perfection, la tranquillité et la grandeur à travers la souffrance, qui fait sortir l'homme de son corps.
C'est ce qu'indique la "fin" du mot ישראל : dans l'alphabet hébraïque les lettres qui suivent ces lettres s'écrivent כתש בם (les presser).
Ainsi, Israël "atteint sa perfection à la fin".
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> "J'ai voulu les racheter, mais ils m'ont menti" (Ochéa 7,13). J'ai pensé les racheter par leur argent [c'est-à-dire par une perte financière] dans ce monde afin qu'ils méritent le monde à venir, mais ils ont proféré des mensonges contre moi.
C'est ce que Rav Poppi a dit au nom de Rava : Que signifie [le verset] "J'ai affligé et fortifié leurs bras, mais ils m'attribuent le mal" (Ochéa 7:15)? Hachem a dit : "J'avais l'intention de les affliger dans ce monde afin que leurs bras soient fortifiés dans le monde à venir, mais ils m'attribuent le mal."
[guémara Avoda Zara 4a]
-> Selon le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avor) :
Les épreuves qu'une personne subit dans ce monde sont pour son propre bien, pour lui éviter des souffrances plus graves dans ce monde et pour préserver sa récompense intacte dans le monde à venir.
La guémara rapporte l'histoire de Rabbi Eliezer, qui tomba malade. Les disciples qui vinrent lui rendre visite pleurèrent, à l'exception de Rabbi Akiva qui rit. Ils lui dirent : "Akiva, nous pleurons et toi tu ris?
Il répondit : "Pourquoi pleurez-vous ?"
"Un rouleau de la Torah souffre, dirent-ils, et nous ne devrions pas pleurer?"
"C'est pour cela que je ris", répondit-il. "Lorsque j'ai vu que les produits de mon maître ne se gâtaient jamais, je me suis inquiété de savoir si mon maître avait déjà reçu sa récompense dans ce monde. C'est pourquoi je suis maintenant heureux."
"Akiva, dit Rabbi Eliezer, ai-je négligé une partie de la Torah?"
"Notre maître nous a enseigné, répondit Rabbi Akiva, qu'il n'y a pas une personne au monde qui n'ait jamais péché ..."
Si une personne est riche et insouciante [de la volonté d'Hachem], elle devrait s'inquiéter de ce que sa richesse ne lui vienne de sa récompense dans le monde à venir, et dans ce cas, il utilise sa récompense éternelle dans ce monde temporaire.
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-> Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort, comme il est écrit : "Quand tu mangeras le travail de tes mains, tu seras heureux, et tout ira bien pour toi" (Téhilim 128,2).
Tu seras heureux dans ce monde, et tout ira bien pour toi dans le monde à venir.
[Pirké Avot 4,1]
-> Le Ben Ich 'Haï ('Hasdé Avor) écrit :
Si vous gagnez difficilement votre pain, soyez heureux dans ce monde, car vos difficultés montrent que vous n'utilisez pas ici une partie de votre récompense éternelle. Et ce sera bon pour vous dans le monde à venir, car vous y recevrez votre récompense intacte.
C'est ainsi que Rabbi Eliezer ben Yaakov a dit : Tant qu'une personne mène une vie facile, elle n'a pas d'expiation pour ses péchés. C'est par la souffrance qu'il devient agréable à D., comme il est écrit : "Celui qu'Hachem aime, il le reprend" (Michlé 3,12). (Sifri Vaét'hanan 32).
[ex: il est à noter que selon nos Sages la souffrance que nous mettons à étudier la Torah de toutes ses forces, peut permettre de nous dispenser de souffrances qu'on aurait eu dans d'autres domaines de la vie.
On peut citer : "la souffrance s'éloigne de la personne qui étudie la Torah" (guémara Béra'hot 5a). ]
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-> Rabbi Elazar dit : La moquerie est difficile, car elle commence par la souffrance et se termine par la destruction.
[guémara Avoda Zara 18b]
-> La souffrance qui expie les fautes d'une personne est une vie et une rectification.
Mais si la personne qui souffre se moque et n'accepte pas la souffrance, elle n'expie pas et est donc considérée comme une destruction.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
[pour qu'une souffrance fasse son effet, nous devons reconnaître qu'elle vient avec précision d'Hachem, pour notre bien ultime. ]
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-> Le Yitev Lev observe que les lettres de "Néga" (נגע), plaie ou souffrance, sont les mêmes que celles de "Oneg" (ענג), délice.
La différence entre נגע et ענג réside uniquement dans la position de la lettre ע (ayin), qui se trouve au début de ענג mais à la fin de נגע.
L'inversion de la position de la lettre ayin transforme la détresse en délice.
Qu'est-ce que cela signifie?
Nos Sages ont enseigné que les justes changent l'attribut de la stricte justice en attribut de la miséricorde en acceptant leur souffrance avec amour et en croyant que c'est pour le mieux.
Cette croyance transforme le נגע en ענג, la détresse en plaisir.
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Tazria 13,55)]
[on voit que le fait d'accepter nos souffrances avec amour, permet de transformer la rigueur qui est sur nous en miséricorde.]
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-> Rabbi Yéhochoua ben 'Hananya se rendit un jour dans une grande ville romaine. On lui dit : "Il y a un enfant [juif] en prison ..."
Il alla se placer à l'entrée de la prison et dit : "Qui a donné Yaakov au pillage et Israël aux pillards?" (Yéchayahou 42,24).
L'enfant répondit : "N'est-ce pas Hachem? Celui-là (zou) contre lequel nous avons péché" (Yéchayahou 42,24).
L'enfant dit [Rabbi Yéhochoua] : "Je suis sûr qu'il deviendra une autorité halakhique en Israël."
[Guittin 58a]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
L'enfant ne faisait que compléter le verset que le Sage avait commencé. Quelle intelligence Rabbi Yéhochoua a-t-il donc perçue chez lui?
Il faut croire que l'échange s'est déroulé à un niveau plus profond qu'il n'y paraît à première vue.
Rabbi Yéhochoua demandait : La source de ce malheur est-elle la Providence divine (hachgakha) ou la dissimulation de Son visage (hester panim)?
Certaines épreuves sont provoquées par la Providence pour produire l'expiation. Il est possible d'être sauvé de ces épreuves par la prière ou par un effort physique ou matériel ; un peu de douleur suffit à l'expiation, et D. dispense celui qui la subit du reste.
Cependant, si une personne est extrêmement racha, elle est livrée aux exécuteurs de la justice pour qu'ils en fassent ce qu'ils veulent ...
Rabbi Yéhochoua a demandé : "Qui a donné Yaakov en butin?" = cette souffrance est-elle le fruit de la Providence ou de la dissimulation de Son visage? L'enfant répondit : "N'est-ce pas Hachem? Celui (zou) contre lequel nous avons péché".
L'enfant a habilement mis l'accent sur le mot zou, qui implique quelque chose que l'on peut montrer du doigt. Il voulait dire : "Cette Présence Divine (Chékhina) au-dessus de nos têtes a provoqué le malheur sur nous, et puisque le malheur vient de la Providence, le salut est susceptible d'être obtenu par la prière ou par des moyens physiques.
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+ Ouvrir les Portes :
-> "Hachem m'a fait souffrir, mais il ne m'a pas livré à la mort. Ouvre-moi les portes de la justice" (Téhilim 118,18-19)
La souffrance ouvre les 2 portes de la juste récompense : la porte de la terre d'Israël, où l'on recevra les dividendes de notre souffrance, et la porte du monde à venir, dans laquelle recevoir le principal.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4, Kala 3]
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-> Celui que Hachem, aime, il l'humilie par la souffrance.
[guémara Béra'hot 5a]
-> La guémara dit "humilie" plutôt que "réprimande" pour nous enseigner que, par la souffrance, Hachem aide la personne à acquérir le merveilleux trait de caractère qu'est l'humilité.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Un esclave s'affranchit par la perte d'un œil ou d'une dent, qui n'est qu'un des membres d'une personne, et à plus forte raison par la souffrance, qui purifie tout le corps d'une personne.
[guémara Béra'hot 5a]
-> La Torah enseigne qu'un esclave cananéen qui perd un œil ou une dent est libéré.
De même, celui qui a fauté et est ainsi devenu l'esclave du mauvais penchant est libéré de son esclavage par la souffrance.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
-> Le Maharcham considère le passage talmudique différemment. Il note qu'un esclave n'est libéré que lorsque les dommages subis par sa dent ou son œil a été infligé par son maître ; si le dommage a été infligé par une autre personne ou s'est produit de lui-même, il reste un esclave.
La leçon de la dent ou de l'œil, celui qui souffre devient libre, n'aide que celui qui reconnaît que sa souffrance vient de son Maître, Hachem.
Si elle pense qu'elle vient d'autres sources, alors cette leçon ne l'aide pas.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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+ L'échange :
-> Ceux qui n'ont pas d'échanges, et qui n'ont pas craint Dieu. (Téhilim 55,20)
-> Dans sa bonté, Hachem fait des "échanges" pour les personnes qui méritent de mourir de leurs péchés.
Il recouvre les dettes d'une personne par le bien [qu'Il lui a accordé - Rachbam] : le riche par son bœuf, le pauvre par sa brebis, l'orphelin par son œuf, la veuve par sa poule.
Il cause à une personne une perte financière et expie son corps (selon le Rachbam). [guémara Pessah'im 118a]
-> Le Ben, Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) écrit :
Nous pouvons en déduire que lorsque nos biens se brisent ou se perdent, les pertes peuvent être un échange contre notre vie.
En plus de nous sauver de la mort, l'échange a un autre but : éveiller notre crainte du ciel et nous amener à nous repentir de nos fautes passées et à être plus attentifs à ne pas fauter à l'avenir.
Mais les réchaïm qui prospèrent sans subir de pertes s'enfoncent encore plus dans leur méchanceté. Parce qu'ils "n'ont pas d'échange", ils "ne craignent pas D.".
-> Tous les malheurs qui arrivent à une personne sont des réprimandes que D. lui adresse, et ces reproches sont bien plus efficaces que les paroles.
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Kédochim 19,17) ]
[ainsi, plutôt que de voir en nos souffrances comme un désamour d'Hachem à notre égard, la réalité est à l'opposé : par cela Hachem désire que nous nous corrigeons dans ce monde éphémère pour mériter d'être éternellement le plus proche de Lui, avec le plus de joie et de bénédictions. ]
-> La congrégation d'Israël a dit devant Hachem : "En m'affligeant, Tu deviens mon bien-aimé" (midrach Chir haChirim 1,60)
Les afflictions que D. inflige à Israël, aussi amères soient-elles, sont pour le bien d'Israël. Grâce à elles, il ne nous abandonnera jamais, mais il nous ramènera à Lui pour que nous soyons aussi proches que nous l'étions autrefois (une âme juive provient de l'intériorité d'Hachem, du Trône de Gloire).
Ainsi : "En m'affligeant, Tu deviens mon bien-aimé".
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma 2]
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-> Hachem est juste, car je me suis révolté contre sa parole. Écoutez, je vous prie, tous les peuples, et voyez ma douleur ; mes jeunes filles et mes jeunes gens sont partis en captivité. (Eikha 1,18)
-> Israël dit aux nations du monde : Si vous voyez que j'ai péché et que j'ai été puni par l'exil, ne vous étonnez pas si, soudain, je suis racheté. Certes, j'ai fauté et mon châtiment était juste. Mais mon exil a été si amer qu'il expie mes fautes. La douleur des jeunes sans faute qui sont allés en captivité contribue également à effacer ma "dette". En fait, la multitude de souffrances qui m'ont frappé est une bonté de D., car elles me permettent d'être racheté d'autant plus tôt.
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Zion]
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-> Si une personne voit qu'elle souffre, elle doit examiner ses actes. [guémara Béra'hot 5a]
-> Au début, lorsque Hachem envoie un rappel pour corriger un comportement, la souffrance est légère. Puis, si la correction n'est pas faite, la souffrance augmente progressivement en intensité.
Dans un premier temps, la souffrance n'est évidente que pour celui qui souffre ; dans un second temps, lorsqu'elle s'intensifie, elle devient apparente pour tout le monde.
La guémara enseigne donc que dès le début, lorsque seule la personne elle-même voit cette souffrance, elle doit rechercher ses actes.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
-> Si une personne voit que la souffrance s'abat sur elle, elle doit chercher dans ses actes ... . Si elle a cherché et n'a pas trouvé, elle doit l'attribuer à une étude insuffisante de la Torah ...
Si elle l'attribue à une étude insuffisante de la Torah et qu'elle ne disparaît pas, il doit savoir qu'il s'agit de châtiments par amour.
[guémara Béra'hot 5a]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Une étude insuffisante de la Torah est une faute grave.
[le Ben Ich 'Haï développe qu'il faut bien calculer le temps nécessaire pour gagner de quoi vivre (le surplus peut être considéré comme une perte d'étude de Torah), et faire en sorte que le restant soit au maximum utilisé pour étudier. ]
Il existe d'autres exemples d'étude insuffisante de la Torah qui risquent de passer inaperçus : prendre le temps d'étudier pour faire une mitsva qui aurait pu être accomplie par d'autres ; ou demander à d'autres de vous rendre un service qui les éloigne de leur étude de la Torah.
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-> Si une personne est capable d'étudier la Torah mais ne le fait pas, Hachem lui inflige une affliction affreuse qui la ruine.
[guémara Béra'hot 5a]
-> L'affliction "affreuse/laide" est la pauvreté. En effet, l'indigent est laid et méprisé aux yeux des gens, même s'il est sage ou s'il s'habille élégamment .... tandis que le riche est respecté même s'il ne le mérite pas.
Pourquoi la guémara enseigne-t-elle que la pauvreté est la punition pour avoir perdu du temps qui aurait pu être utilisé pour l'étude de la Torah?
Yaakov et Essav se sont partagés ce monde et l'autre : Essav a pris ce monde, Yaakov le monde à venir. Yaakov n'a pas droit à la richesse ou au luxe dans ce monde, car c'est la part d'Essav, mais il y a une exception.
Selon la loi de la Torah, un trésor rejeté par la mer appartient à celui qui l'a trouvé. Ce principe peut également être compris dans un sens métaphorique. La "mer" est une métaphore couramment utilisée pour désigner le vaste ensemble des connaissances de la Torah.
Yaakov n'a droit à la richesse que si elle est rejetée sur le rivage par la mer, et il ne la rencontre que lorsqu'il étudie la Torah. Il n'y a ici aucune violation de l'accord entre Yaakov et Essav, car l'étude de la Torah par Israël fait que ce monde, la part d'Essav, continue d'exister.
Il s'ensuit qu'un juif qui n'étudie pas la Torah devrait être pauvre.
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-> Autrefois, lorsque le peuple juif se trompait, il y avait des prophètes pour lui révéler ses défauts et lui permettre de se repentir.
Maintenant qu'il n'y a plus de prophétie, Hachem les informe de la nécessité de se repentir en leur envoyant des malheurs.
Afin d'inciter les gens à se repentir, Hachem leur envoie des épreuves par étapes, en commençant par de petites difficultés et en terminant par de graves épreuves.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, téchouva 1]
[il développe aussi l'idée que : "si une personne sert Hachem de toutes ses forces [malgré la souffrance/malheur], alors elle sera sûrement consolée de sa douleur matérielle, car la mitsva qu'elle a accomplie lui apporte la sérénité. Au moins, elle s'est préparée quelque chose pour le monde à venir.
Mais si elle souffre beaucoup de son gagne-pain et qu'elle n'occupe pas son âme avec la Torah et les mitsvot, comment sera-t-elle réconfortée? Elle est perdant sur les deux tableaux. ]
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+ Mesure pour mesure :
-> A toi, Seigneur, la bonté, car tu rends à chacun ce qu'il a fait. (Téhilim 62,13)
-> Parfois, le mauvais penchant essaie de nous convaincre qu'une chose interdite est en fait permise. Après l'avoir fait, nous ne nous rendons pas compte que nous avons péché et que nous devons nous repentir.
Hachem, dans sa bonté, nous envoie la souffrance pour nous faire prendre conscience que nous avons péché. Et pour nous aider à comprendre en quoi consistait ce péché, il utilise le principe de mesure pour la mesure : nous souffrons dans un domaine similaire à celui dans lequel nous avons fauté.
Nous pouvons alors reconnaître notre péché, nous repentir et être purifiés.
[Ben Ich 'Haï - drouchim]
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-> Hillel l'Ancien se promenait un jour sur la route, lorsqu'il entendit des cris venant de la ville. Il dit : "Je suis sûr que ce n'est pas dans ma maison". [guémara Béra'hot 60a]
-> Rabbi Almosnino demande : Comment Hillel, qui était extrêmement humble, a-t-il pu parler d'une manière qui semble arrogante?
Il répond : "Hillel était si humble qu'il était persuadé que toute souffrance qui lui arrivait avait pour but d'expier ses fautes, et il se réjouissait donc de ses souffrances.
Il enseigna donc à sa famille à ne pas crier de douleur, mais à se réjouir. Ainsi, lorsqu'il entendait des cris, il était sûr qu'ils ne provenaient pas de sa maison, car dans sa maison, les gens acceptaient leurs souffrances avec joie.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]
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+ Etre patient :
-> "Soyez patient dans votre jugement" (Pirké Avot 1,1)
-> Au lieu de nous plaindre et de nous mettre en colère contre Hachem lorsque l'adversité nous frappe, nous devrions supporter nos souffrances avec patience, en silence, et placer notre espoir en D. jusqu'à ce que le mal se transforme en bien.
"Patience dans le jugement” = lorsque vous êtes jugés et puni, attendez patiemment le salut d'Hachem.
Il est écrit dans la guémara (Yébamot 121a) :
Rabban Gamliel dit : Une fois, je voyageais sur un bateau et j'ai vu un bateau se briser. J'étais triste au sujet d'un érudit de la Torah qui s'y trouvait. Qui était-ce? Rabbi Akiva. Lorsque j'ai débarqué, il est venu s'asseoir et a discuté de halakha devant moi.
Je lui ai dit : "Mon fils, qui t'a sauvé?".
Il répondit : "Une planche d'un bateau est venue à moi. Devant chaque vague qui s'abattait sur moi, je baissais la tête. [La vague a alors roulé sur mon dos et s'est retirée (Rachi)]."
=> Nous devrions apprendre de Rabbi Akiva à baisser la tête avant chaque vague de douleur.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]
-> Lorsque nous nous trouvons dans les ténèbres de la souffrance, nous ne devons pas désespérer de la miséricorde d'Hachem. Nous devons penser à la lumière qui finira par venir, nous apportant paix et prospérité.
[Ben Ich 'Haï - chana richona - Chémot]
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-> Hachem a donné à Israël 3 cadeaux, qu'il n'a pu offrir que dans la souffrance : la Torah, la terre d'Israël et le monde à venir.
[guémara Béra'hot 5a]
-> Les 3 cadeaux sont donnés dans la souffrance pour tester notre coeur et déterminer pourquoi nous les voulons, car ce n'est que si nous voulons des dons pour le ciel que nous sommes dignes de les recevoir.
Même si D. connaît nos pensées, Il nous teste pour montrer ce qu'il y a dans nos cœurs et pour augmenter notre récompense.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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+ Les juifs sont différents des non-juifs :
-> De toutes les familles de la terre, je n'ai connu que toi ; c'est pourquoi je frapperai sur toi toutes tes iniquités/fautes. (Amos 3,2)
-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Vayéchev) écrit :
Israël pourrait se plaindre que D. l'afflige parce qu'il viole les interdits et n'accomplit pas les mitzvot : "Toutes les autres nations n'observent pas les commandements positifs et négatifs et vivent pourtant dans la paix et la prospérité. Si nous les observons, mais que nous en transgressons une partie, pourquoi nous infliges-tu des souffrances ? Compare-nous avec les autres nations, et Tu verras comme nous sommes justes!"
Hachem répondit : Comment pouvez-vous être comparé à eux? Retournez au début et voyez pourquoi c'est à vous, et non à eux, que j'ai ordonné de vous éloigner du mal et de faire le bien. La raison en est que vos âmes se trouvent sur un plan entièrement différent du leur".
Le midrash (Vayikra 11,2) l'illustre par une parabole.
Un médecin est allé avec son assistant faire 2 visites à domicile.
Dans la première maison, il trouve le patient gravement malade. Il prescrit immédiatement des médicaments et donne une longue liste d'instructions sur le régime alimentaire.
Dans la maison suivante, le patient était dans un état plus grave, mais le médecin lui a dit qu'il pouvait manger ce qu'il voulait.
Après leur départ, l'assistant a demandé au médecin pourquoi il avait donné tant d'instructions au patient le moins malade et aucune au patient le plus gravement atteint.
"C'est simple", répond le médecin. "Le premier a de bonnes chances de guérir, alors je lui ai prescrit des choses pour l'aider. Le second est comme mort. Les médicaments, les cataplasmes et les pilules ne peuvent rien pour lui, alors pourquoi devrais-je rendre ses dernières heures amères sans raison? Laissons-le manger, boire et s'amuser autant qu'il le peut."
Les nations du monde sont comme le patient gravement malade ; Israël, comme le patient dont le cas est plus léger.
Les âmes d'Israël sont d'une nature entièrement différente des âmes des nations, et il n'est donc pas possible de faire des comparaisons. C'est pourquoi Hachem nous visite dans la souffrance.
"Il nous dit : "Vous ne pouvez pas vous comparer aux nations. Reprenons l'affaire depuis le début. Pourquoi ai-je donné les 248 commandements positifs et les 365 commandements négatifs à vous et non à eux?
Parce que vos âmes sont aussi différentes des leurs que les vivants le sont des morts. Vos âmes sont devenues malades et peuvent être guéries par les mitsvot. Mais les leurs, comme les malades incurables, ne peuvent pas être guéris ; alors pourquoi leur donner des mitsvot?
"c'est pourquoi je frapperai sur toi toutes tes iniquités/fautes" = afin de vous purifier, pour que vous vous repentiez et que vous soyez guéris de votre maladie.
Mais les nations ne peuvent être purifiées et rectifiées par la souffrance, c'est pourquoi je n'afflige une nation que lorsque son heure est venue d'être anéantie."
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+ Souffrances d'amour :
-> Si quelqu'un voit que des malheurs s'abattent sur lui, il doit examiner ses actes ... . S'il examine et ne trouve pas ... on sait qu'il s'agit de souffrances d'amour. [guémara Béra'hot 5a]
-> Rachi : Hachem l'afflige en ce monde sans qu'il ait commis le moindre péché, afin d'augmenter sa récompense dans le monde à venir au-delà de la valeur de ses mérites.
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Sur l'ordre de D., le prophète Michayhou demanda à un homme de lui donner des coups, et l'homme s'exécuta (I Méla'him 20,35 et suivants).
Nos Sages enseignent que le saignement du prophète a expié pour Israël ; la douleur du prophète parfaitement juste était équivalente à la souffrance de plusieurs milliers de personnes ordinaires. En conséquence, lors de la guerre qui suivit entre le roi Achab d'Israël et le roi d'Aram, pas un seul soldat d'Israël ne fut tué.
La souffrance de tout tsadik, même s'il n'est pas prophète, sauve Israël des mauvais décrets et lui donne le temps de se repentir. Puisque sa souffrance les a maintenus en vie et leur a permis d'accomplir des mitsvot et de faire de bonnes actions, le tsadik a une part de ces mérites.
Ainsi, sa récompense est augmentée par sa souffrance.
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+ La machia'h :
-> Rabbi Yéhochoua ben Lévi trouva Eliyahou ...
Il lui demanda : "Quand le Messie viendra-t-il?
Il répondit : "Va le lui demander."
"Où est-il assis ?"
"A l'entrée de Rome.
"Comment le reconnaîtrai-je ?
"Il est assis au milieu des pauvres qui souffrent. Tous enlèvent leurs bandages, [nettoient leurs plaies - Rachi] et bandent [toutes leurs plaies] en même temps, mais lui enlève un [bandage] et bande une [plaie], car il a dit : 'Si on me demande, je n'aurai pas à tarder'."
[guémara Sanhedrin 98a]
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
"Rome" (de "rum", élever) fait référence au jardin d'Eden, qui est élevé au-dessus de ce monde.
Les "pauvres" sont les justes qui savent qu'ils n'ont rien en propre, qu'ils n'ont que ce que Hachem leur donne. Normalement, leurs âmes existent dans un état de délice dans le jardin d'Eden, mais à certains moments, ces âmes entrent dans des corps afin de souffrir pour l'expiation d'Israël.
L'âme du machia'h, elle aussi, existe dans un état d'éclat glorieux dans le jardin d'Eden (gan Eden), et une étincelle de son âme entre dans un corps afin de souffrir.
Bien que le machia'h soit assis parmi les justes à l'entrée du jardin d'Eden, il y a une différence entre lui et eux. Les tsadikim ont un temps fixe pendant lequel ils souffrent, chacun selon son statut, après quoi ils quittent leur corps et retournent se délecter dans le jardin d'Eden.
Mais l'étincelle du machia'h n'a pas de répit. Dès qu'un malheur l'a quitté, le suivant survient.
Pourquoi a-t-il accepté tant de souffrances sur lui?
Parce qu'il a dit : "Le temps de la rédemption d'Israël viendra peut-être, mais les accusateurs insisteront pour que la rédemption soit retardée à cause des fautes d'Israël. Je m'engage à souffrir pour repousser les accusations, afin de venir rapidement les racheter."
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-> [D.] a chargé [le machia'h] de mitsvot et d'afflictions/souffrances comme une meule de moulin. [guémara Sanhédrin 93b]
-> Quel est le rapport entre les mitsvot et les souffrances?
Si le machia'h ne souffrait pas autant pour expier pour Israël (les juifs), Israël ne pourrait pas exister, et alors qui accomplirait les mitsvot?
Puisque l'existence d'Israël est due à lui et que leur existence leur permettent d'accomplir les mitsvot, il a le mérite de toutes leurs mitsvot comme s'il les avait accomplies lui-même. Il est donc chargé de souffrances et, à cause de ces soufrances, il est également chargé de mitsvot.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> La guémara raconte qu'un sadducéen a accusé Hachem de se moquer des prophètes lorsqu'il a ordonné à Yé'hezkiel de s'allonger sur son côté gauche et sur son côté droit (Yé'hezkiel 4,4-6).
Les Sages lui ont répondu :
Hachem a dit à Israël : "Semez vos champs pendant 6 ans et arrêtez la 7e année, afin que vous sachiez que la terre est à Moi". Ils ne l'ont pas fait, ils ont fauté et ont été exilés ... . Si une province se révolte contre un roi mortel et que celui-ci soit cruel, il les tue tous ; s'il est clément, il en tue la moitié. S'il est extrêmement miséricordieux, il fait souffrir les plus grands d'entre eux.
C'est ainsi que Hachem a affligé Yé'hezkiel pour effacer les fautes d'Israël.
[guémara Sanhedrin 39a]
-> Nous voyons ici que lorsque le peuple d'Israël faute, il oblige les justes de la génération à expier leurs fautes par la souffrance.
Si le peuple ne faute pas, les justes vivent dans la tranquillité.
Il existe des tsadikim dont la richesse contribue à atténuer leur douleur, de sorte qu'ils peuvent la supporter et continuer à étudier la Torah et à accomplir les mitsvot.
C'était le cas de Rabbi Elazar, le fils de Rabbi Shimon bar Yo'haï. Il souffrait chaque nuit, mais dans la journée, sa femme lui préparait de nombreux plats coûteux qui lui redonnaient des forces et lui permettaient d'apprendre la Torah (guémara Baba Métsia 84b).
D'un autre côté, un tsadik pauvre, qui n'a pas les moyens de soulager sa douleur, peut devenir trop faible pour étudier la Torah.
Ce fut le cas de Rabbi Eliezer ben Pedat, qui n'avait pas les moyens de manger correctement après avoir subi une saignée, ce qui lui valut un évanouissement (guémara Taanit 25a).
Le tsadik appauvri souffre doublement : non seulement son corps est affligé sans soulagement, mais son âme est également en détresse, car il n'a pas la force du corps et la paix de l'esprit nécessaires pour bien étudier.
[Ben Ich 'Haï - Od Yossef 'Haï - drouchim]
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+ Réincarnation :
-> Dans ta détresse, quand toutes ces choses t'arriveront, à la fin des jours, tu reviendras à Hachem, ton D. ... car interrogez les jours passés, ceux qui vous ont précédés, depuis le jour où D. créa l'homme sur la terre ... s'il y a eu quelque chose de semblable à cette grande chose ... ? (Vaét'hanan 4,30-32)
-> Lorsque les épreuves de la fin des temps surviendront, les gens se demanderont comment ces tragédies ont pu frapper aussi les justes.
La réponse de la Torah est de "demander aux jours passés", dans les incarnations précédentes, s'il y a eu une "grande chose", une transgression grave, qui justifierait une telle punition.
La souffrance des justes devient alors compréhensible.
Si vous vous demandez pourquoi un juste souffre, sachez qu'il expie peut-être une faute commise par son âme dans une incarnation précédente. Car la justice de D. est parfaite.
"Le Rocher, son œuvre est parfaite, car toutes ses voies sont justes ; il est un D. de foi, sans iniquité, il est juste et droit" (Haazinou 32,4).
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Vaét'hanan 4,30-32)]
-> Le Alchikh haKadoch explique que Iyov lui-même était juste ; il souffrait pour les fautes de son âme lors d'une incarnation précédente, lorsqu'il était dans l'idolâtre : Téra'h
[Ben Ich 'Haï - drouchim (sur Iyov 32,3-3)]
L’orgueil (suite – selon le Ben Ich ‘Haï)
+ L'orgueil (suite - selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Le fils de David (le machia'h) ne viendra pas tant que les orgueilleux n'auront pas disparu du peuple juif.
[guémara Sanhédrin 98a]
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+ L'orgueil est interdit même pour les non-juifs :
-> Toute charité ... que font les nations idolâtres est pour elles une faute, parce qu'elles ne la font que pour se glorifier. Et quiconque se vante tombe dans le Guéhinam, comme il est écrit : "L'orgueilleux et le hautain, le méprisant est son nom, agit avec une colère orgueilleuse" (Michlé 21,24)". Et la "colère" se réfère au Guéhinam. [Baba Batra 10b]
-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou)
Nous pourrions penser que l'orgueil n'est interdite qu'aux juifs, puisque les 7 commandements Noa'hiques donnés aux non-juifs ne la mentionnent pas.
Notre guémara enseigne que "quiconque", même un non-juif, qui se vante tombe dans le Guéhinam.
En effet, le verset dit qu'un "zéd" orgueilleux tombe au Guéhinam, et "zéd" fait référence aux non-juifs (guémara Méguila 17b).
=> Mais pourquoi l'arrogance/l'orgueil est-elle interdite aux non-juifs?
L'orgueil est un accessoire de l'idolâtrie ; "toute personne qui fait preuve d'orgueil, c'est comme si elle adorait des idoles" (guémara Sotah 4b).
Et l'idolâtrie est interdite par les 7 commandements Noa'hiques.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]
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-> Nous ne sommes pas susceptibles de commettre l'idolâtrie ; pour nous, le danger réside dans les fautes qui s'y apparentent : la colère (Zohar - Toldot 27,2), ignorer les appels à la charité (Baba Batra 10a), revenir sur sa parole (Sanhedrin 92a), nommer un juge indigne (Sanhedrin 7b), et l'orgueil (Pessikta Zoutreta - Béaaloté'ha 12,2).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]
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-> Quand il n'y aura plus d'orgueilleux, il n'y aura plus d'idolâtrie. [guémara Sanhédrin ; Rachi]
-> Quel est le lien entre les personnes orgueilleuses et l'idolâtrie?
Les idolâtres prétendent qu'ils ne font qu'honorer les serviteurs de D., et c'est à partir de la grandeur du serviteur que l'on vient à reconnaît la grandeur du maître.
Nous leur répondons : On n'honore pas un serviteur en présence de son maître. Puisque la Présence divine réside dans ce monde, tout ce qui se trouve dans ce monde est un serviteur en présence de son maître.
L'orgueilleux, cependant, fait partir la Présence divine, et notre réfutation de la défense des idolâtres tombe alors à l'eau. Mais "Quand il n'y aura plus de gens orgueilleux", il n'y aura plus d'idolâtrie.
[Ben Yéhoyada]
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-> Une personne qui fait preuve d'orgueil, il convient de l'abattre comme un Achéra.
[guémara Sotah 5a]
-> Quel est le rapport entre un arbre utilisé pour l'idolâtrie et l'orgueil?
Le mot אשירה (Achéra), est composé de אש (éch - feu), et de ירה (abattre).
L'orgueil provient de l'élément spirituel qu'est le feu, et une personne orgueilleuse doit être renversée.
Parmi les différents noms du peuple juif, le plus exalté est ישראל (Israël). Il se termine par le grand ל, qui domine les autres lettres de l'alphabet hébraïque, ce qui indique qu'en fin de compte, "Hachem ton Dieu t'élèvera au-dessus de toutes les nations de la terre" (Ki Tavo 28,1).
Chaque juif est également appelé ישראל. Mais s'il est hautain, la ligne verticale supérieure du ל quittera sa place et descendra, transformant ainsi ל en ה et ישראל en אשירה (Achéra).
C'est pourquoi "une personne qui fait preuve d'orgueil, il convient de l'abattre comme un Achéra".
[Ben Yéhoyada]
Le silence
+ Le silence :
-> Le silence est louable.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]
-> L'homme a été créé avec 2 oreilles et une bouche pour enseigner qu'il doit écouter plus qu'il ne parle.
La parole est comme le sel. Lorsqu'elle est utilisée avec parcimonie, elle rehausse la qualité de la vie, mais une trop grande quantité laisse un mauvais goût.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> Rabbi Shimon ben Gamliel dit : J'ai grandi parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence. [Pirké Avot 1,17]
-> Rabbi Shimon a grandi parmi les Sages de la Michna, et sa position parmi eux était "élevée".
Fils brillant du principal ancien du Sanhédrin, il jouissait d'un statut considérable parmi les Sages et participait activement à leurs discussions sur la Torah. Dès l'enfance, il était perpétuellement en train de parler.
Pourtant, "pour le corps", dans les affaires physiques ou mondaines, il ne trouvait rien de mieux que le silence.
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot ; Birkat Avot]
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-> Quelle est la profession d'une personne dans ce monde? Se rendre muet.
Et pour les paroles de la Torah? Le verset dit : "Dites la justice" (Téhilim 58,2).
[guémara 'Houlin 89a]
-> Pratiquer la profession du silence, mais lorsque cela interfère avec l'accomplissement d'une mitsva, "parler de justice" = s'exprimer pour l'amour de la l'intérêt de la Torah.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]
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-> On dit en Terre d'Israël : Si une parole vaut une [pièce d'un] séla, le silence en vaut deux.
[guémara Méguila 18a]
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-> Le silence est bon pour les sages, certainement pour les insensés.
"Même l'insensé qui se tait est considéré comme sage" (Michlé 17,28) = certainement un sage qui se tait.
[guémara Yérouchalmi - Pessa'him 9,9]
-> Le silence est "certainement" bon pour les fous et "certainement" bon pour les sages.
[Bénayahou]
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[nos moments de silence, peuvent permettre à notre âme de davantage s'exprimer... ]
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-> "Lorsque vous ouvrez la bouche, faites très attention à votre langue. Tout comme vous surveillez l'or, l'argent et les pierres précieuses dans un coffre-fort à double serrure dans votre chambre, vous devez surveiller vos paroles.
Si quelqu'un fait cela, il fera beaucoup pour être capable de prier avec kavana. La raison principale pour laquelle les gens ne peuvent pas avoir de kavana est à cause des mots inutiles qu'ils ont instillés dans leurs cœurs.
Et le silence est également une grande "barrière" à garder dans yirat chamayim parce qu'il est impossible de craindre d'Hachem si l'on a un cœur rempli de mots vides.
Cela est d'autant plus vrai si l'on prononce beaucoup de paroles inutiles avant la prière. Celui qui agit ainsi se fait du tort à lui-même. Lorsqu'il fera la prière, il aura dans la tête beaucoup de pensées frivoles qui l'empêcheront de se concentrer".
[séfer Or'hot Tsadikim - chaar Hachtika ]
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-> Si quelqu'un prive sa bouche de parole en s'abstenant de parler inutilement et en ne prononçant que des paroles saintes, il sera vraiment heureux.
[Noam Elimélé'h - Likouté Shoshana ]
=> le silence créé la joie!
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+ Le bienfait du silence :
-> Le Pélé Yoets (Eré'h Si'ha) écrit :
"Les mots sont intrinsèquement saints parce qu'ils viennent du cœur, qui est le Kodech Hakodachim (saint des saints), et sortent par la bouche, qui est le Heikhal.
Lorsque les premiers hommes priaient, leurs prières traversaient les cieux et s'élevaient de plus en plus haut pour susciter la miséricorde divine. C'est par elles que s'accomplissent les paroles : "Vous direz un décret, et il s'accomplira pour vous" (Iyov 22,28), parce qu'ils faisaient attention aux 22 lettres que l'on prononce avec la bouche, pour s'assurer de ne pas les souiller par des paroles insensées.
Il faut beaucoup de travail pour acquérir le sens du silence. En effet, les gens peuvent parler vite et dire beaucoup sans réfléchir. En fait, une personne peut dire plus de 200 mots en une seule minute. Les mots peuvent sortir de la bouche très facilement.
Si quelqu'un est capable de rester silencieux, il obtient la clé pour acquérir toutes les autres bonnes midot, et il est garanti qu'il sera capable d'étudier et d'accomplir ce qu'il étudie.
Une personne qui a l'habitude de se taire sera en mesure d'avoir une kavana lorsqu'elle fera sa prière. Elle pourra se concentrer sur ses prières et celles-ci parviendront à Hachem.
Elle sera également humble et craindra Hachem, car elle sera capable de sentir Sa présence.
Elle reconnaîtra qu'Hachem est proche d'elle, et par conséquent, elle restera silencieuse afin de ne rien dire qui puisse Le mettre en colère.
Il est dit : "Le silence est un moyen d'acquérir la sagesse" (Pirké Avot 3,13). Et c'est ainsi que l'on acquiert la perfection."
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-> Le rav Pin'has de Koretz explique que lorsqu'une personne veut dire quelque chose, mais qu'elle se retient (restant silencieuse) parce qu'elle sait que c'est interdit, elle a accompli une grande chose. Elle a servi Hachem "en secret", car personne ne sait ce qu'elle a fait en dehors d'elle-même et d'Hachem.
Par conséquent, aucun ange nuisible (accusateur) ne peut essayer de parler contre lui et de minimiser son action, car ils n'en sont pas conscients (mesure pour mesure).
Le rabbi de Kotzk dit que cela s'appelle "matan besseter" (donner à Hachem en secret), et cela adoucit notre jugement, comme le dit le verset dans Michlé : "Matan besseter couvre Sa colère".
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+ La récompense du silence :
-> Le 'Hida (séfer Dévach léFi) écrit que si quelqu'un a la mida du silence, ses "pécha” (fautes) se transforment en "chéfa" (une abondance de bonté).
Il utilise cette idée pour expliquer le verset : "Dans une multitude de mots, la transgression ne sera pas évitée" (Michlé 10,19).
Le 'Hida explique que lorsqu'une personne prononce une multitude de mots, la transgression ne peut être évitée. Mais lorsqu'une personne ne parle pas beaucoup, elle peut éviter la faute.
Une telle personne a obtenu la mida du silence et mérite une chéfa d'aide divine pour rester à l'écart des paroles pécheresses.
-> Dans le même ordre d'idées, il est dit au nom du 'Hozé de Lublin que le silence est une ségoula pour la richesse et la chéfa.
Il dit qu'une allusion à cela se trouve dans les mots de la guémara (Ména'hot 86a) : "Achirim mékamtzim (les riches sont avares)".
Il demande comment cette affirmation peut être faite alors que nous voyons beaucoup d'hommes riches qui sont très généreux. Le 'Hozé de Lublin répond que la guémara parle de personnes qui sont avares de leurs paroles. C'est parce qu'ils ne parlent pas beaucoup qu'ils deviennent riches (car chéfa!).
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-> Si l'on surveille ses paroles, ses prières sont acceptées :
Le séfer Réchit 'Hokhma (chaar Hakédoucha) traite des avantages qu'il y a à faire attention à ses paroles.
Il explique la grandeur des générations précédentes, dont les prières étaient acceptés immédiatement parce qu'elles veillaient à ne pas abuser de leur pouvoir de parole en prononçant des mots insensés ou interdits. [en sachant être silencieuse quand il fallait]
Comme ils gardaient leur bouche pure, leurs prières ont pu traverser les Cieux et s'élever de plus en plus haut afin de susciter la miséricorde divine d'Hachem.
-> Surveiller ses paroles est une ségoula efficace :
Le rav Pin'has de Koritz dit que les personnes qui ont besoin du salut et de la miséricorde divine cherchent partout des ségoulot, mais la meilleure ségoula est de s'abstenir de prononcer des paroles inutiles pendant 3 ou 4 jours. Si quelqu'un fait cela, ses prières seront acceptées immédiatement et il recevra le salut dont il a besoin.
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+ Le silence protège :
-> Le Chla Hakadoch (chaar ha'Otiyot - ot taf) écrit que le silence est un attribut merveilleux qui inclut toutes les autres bonnes qualités.
Il explique que le silence se fait avec la bouche et le cœur. On se tait évidemment avec la bouche, ce qui évite de commettre de nombreuses interdictions de la Torah, telles que le lachon ara, l'insulte, la dispute, le mensonge, ...
Lorsque l'on se tait avec sa bouche, cela affecte positivement son cœur et fait de nous une personne humble, ce qui nous permet d'atteindre de grands sommets.
Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich ‘Haï)
+Lachon ara & fin du Temple (selon le Ben Ich 'Haï) :
-> Pendant les 40 années qui ont précédé la destruction du [second] Temple, les portes du sanctuaire du Temple s'ouvraient d'elles-mêmes [comme pour inviter l'ennemi à entrer (Rachi)].
Finalement, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï les réprimanda. Il dit : "Sanctuaire, Sanctuaire, pourquoi faites-vous une chose aussi effrayante? Je sais qu'en fin de compte, vous serez détruits ..."
[guémara Yoma 39b]
-> Les portes du sanctuaire, lorsqu'elles sont fermées, se rejoignent et se touchent comme 2 lèvres.
Les portes s'ouvrent pour laisser entrevoir que le Temple sera détruit à cause du lachon ara.
Parce que le peuple a ouvert ses lèvres pour dire du mal, les portes du sanctuaire se sont ouvertes pour recevoir le feu qui devait le consumer.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]
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-> Qu'Hachem supprime toutes les lèvres douces [ou : divisées], la langue qui parle beaucoup (médabéret guédolot - מדברת גדלות). (Téhilim 12,4)
-> Le mot מדברת (parle), signifie également "conduit/entraîner" ; et réarrangées, les lettres de גדלות (beaucoup), forment ד גלות, (dalét galout - quatre exils) = pour suggérer que les fautes de la langue ont conduit/entraîné aux 4 exils d'Israël.
Le premier Temple a été détruit et le peuple exilé en raison de sa négligence dans l'étude de la Torah, comme il est écrit : "Pourquoi le pays a-t-il péri? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9:11-11).
Le lachon ara a également joué un rôle : "Ils ont courbé leur langue, leur arc de mensonge ... Chaque voisin se répand en calomnies" (Yirmiyahou 9:2-3).
Le deuxième Temple a été détruit et le peuple exilé à cause d'une haine infondée et du lachon ara, comme l'illustre le récit de Kamtsa et Bar Kamtsa (Gittin 56a).
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom]
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+ Kamtsa et Bar Kamtsa :
-> A cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa, Jérusalem fut détruite.
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.
Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
"Envoyez un sacrifice, dit Bar Kamtsa, et voyez s'ils l'offrent.
L'empereur envoya un veau de trois ans avec Bar Kamtsa. En chemin, Bar Kamtsa fit un défaut sur la lèvre du veau.
Les non-juifs n'empêchaient pas les animaux présentant une telle imperfection/défaut d'être sacrifiés, mais les juifs le faisaient.
Les Sages pensaient que le veau devait être sacrifié malgré tout, afin d'assurer la paix avec le gouvernement. Rabbi Zacharie ben Avkulas leur dit : "On dira que les animaux avec un défaut peuvent être offerts sur l'autel".
Ils pensaient que Bar Kamtsa devait être tué pour qu'il puisse ne s'en retournerait pas pour le dire.
Rabbi Zacharie leur dit : "On dira que quiconque souille un animal destiné à être sacrifié doit être mis à mort."
Bar Kamtsa envoya un message à l'empereur .... Celui-ci dépêcha Vespasien, qui vint assiéger Jérusalem pendant 3 ans....
Il y avait un groupe de zélotes [à Jérusalem]. Les Sages leur dirent : "Sortons [vers les Romains] et faisons la paix."
Les Zélotes ne laissèrent pas partir les Sages. Au contraire, ils dirent : "Sortons et combattons-les".
Les Sages dirent : "La parole ne sera pas fructueuse."
[guémara Guittin 56a]
=> b'h, nous allons voir quelques explications du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) :
-> "À cause de Kamtsa et Bar Kamtsa, Jérusalem a été détruite" :
Cette déclaration n'est pas seulement une introduction à l'épisode qui suit. Elle donne une leçon à elle seule : Jérusalem a été détruite à cause d'une écoute imprudente. L'auditeur n'a pas fait la différence entre les mots "Kamtsa" et "Bar Kamtsa".
Choisissez vos mots avec soin. Comme le dit la mishna : "Sages, faites attention à vos paroles!" (Pirké Avot 1,11).
Écoutez aussi attentivement. Le fait de négliger un petit mot peut avoir des conséquences désastreuses.
-> Qu'a fait Kamtsa?
En tant qu'ami proche de l'hôte, Kamtsa aurait pu le convaincre de laisser Bar Kamtsa rester. En ne le faisant pas, il s'est rendu complice de l'infraction. En effet, si une personne est en mesure de protester contre la commission d'un péché mais ne le fait pas, le péché lui est attribué (guémara Shabbat 54b).
Ceci est particulièrement vrai selon l'opinion que Bar Kamtsa (littéralement : "fils de Kamtsa") était le fils de Kamtsa (selon le Maharcha). Le père, qui était certainement conscient des frictions entre son fils et l'hôte, aurait dû essayer de faire la paix entre eux. Il partage donc la responsabilité de la destruction de Jérusalem.
-> L'empereur a envoyé un veau de 3 ans :
Les événements qui ont conduit à la destruction de Jérusalem sont pleins d'allusions au lachon ara.
Le veau de l'empereur romain était âgé de 3 ans et le siège a duré 3 ans = autant d'indices du lachon ara, qui est assimilé aux 3 péchés capitaux (rabbi Yaakov 'Haïm).
Pendant le siège, l'approvisionnement en nourriture de la ville a été interrompu. Pour avoir péché avec leur bouche, les gens se sont vus refuser de la nourriture à mettre dans leur bouche.
-> "La parole ne sera pas fructueuse".
Pourquoi les Zélotes pensaient-ils pouvoir combattre l'armée romaine, pourtant largement supérieure ?
Ils avaient foi en la parole de notre Patriarche Its'hak : "La voix est la voix de Its'hak, ou les mains sont les mains d'Essav" (Toldot 27,22) = lorsque la voix d'Its'hak s'élève dans l'étude de la Torah, Essav n'a aucun pouvoir sur lui (midrach Béréchit rabba 65,16).
[A l'époque du Temple,] Jérusalem possédait de grands sages de la Michna et l'étude de la Torah y était très répandue. Les zélotes pensaient que cela leur garantirait le succès dans une guerre contre les descendants d'Essav, les Romains.
Ils se trompaient. La cause spirituelle du siège de Jérusalem était le lachon ara (guémara Guittin 55b).
Cette faute de la langue a paralysé le mérite de la mitsva de la langue (l'étude de la Torah) de sorte qu'elle n'a pas eu le pouvoir de vaincre les mains d'Essav.
Les Sages ont donc dit aux Zélotes : "La parole" (la promesse d'Its'hak) "n'aboutira pas".