Les mitsvot doivent être accomplies avec empressement, non seulement parce qu'il convient de les faire immédiatement, sans délai, mais aussi parce que tout retard met en péril leur accomplissement.
Les mitsvot de la Torah sont inaccessible à notre entendement et difficiles à saisir parce que la Torah provient des sphères supérieures, qui sont au-delà du temps.
En tant que telles, les mitsvot transcendent le monde naturel, et la seule façon de les réaliser correctement est d'une manière qui transcende également le temps : avec empressement.
Ainsi, si nous retardons l'accomplissement des mitsvot, nous nous apercevrons qu'elles sont hors de notre portée. Ce n'est qu'en nous débarrassant des lourdes contraintes de notre corps physique/matériel et en poursuivant les mitsvot comme les anges au Ciel que nous trouverons les mitsvot à notre portée.
[Maharal - Gour Aryé - Vayakel 35,1]
Humilité et place dans le monde à Venir
+++ Humilité et place dans le monde à Venir :
"Tu saleras de sel chacun de tes sacrifices d'offrande, et tu n'oublieras pas le sel de l'alliance de ton D. dans tes offrandes. Vous offrirez du sel pour tous vos sacrifices." (Vayikra 2,13)
-> Rachi commente : "Une alliance a été conclue dès les six jours de la création : les eaux inférieures seraient apportées sur l'autel sous forme de sel [pour les sacrifices] et [sous forme d'eau] pour les libations d'eau".
L'eau est apportée sur l'autel parce qu'elle est la plus humble, et donc la plus spirituelle, des 4 éléments fondateurs du monde (eau, feu, terre et le vent). L'eau est humble parce qu'elle s'écoule toujours vers le point le plus bas.
Les objets humbles sont apportés à Hachem sur l'autel, car l'humilité est synonyme de spiritualité. Les sacrifices montent dans le monde supérieur, qui est un lieu pour les objets spirituels, mais pas pour les objets matériels.
Ce concept s'applique également aux animaux qui sont apportés sur l'autel en guise de sacrifices. Seuls les animaux les plus humbles sont autorisés à être sacrifiés à Hachem. Les animaux les plus humbles sont ceux qui, comme les agneaux ou les chèvres, sont les plus vulnérables aux prédateurs. Ces animaux sont vulnérables et en fuite dans ce monde, et en tant que tels, ils sont plus étroitement liés au monde spirituel.
En revanche, les prédateurs, tels que les lions, les tigres et les oiseaux de proie, sont plus éloignés du monde spirituel et ne méritent pas d'être apportés en sacrifice.
De même, ceux qui sont humbles dans ce monde jouiront d'une plus grande part dans le monde à Venir, tandis que ceux qui jouissent d'une certaine importance dans ce monde trouveront l'autre monde moins hospitalier.
Nos Sages (guémara Pessa'him 50a) nous disent : "L'autre monde est un monde à l'envers, ceux qui sont vus comme importants dans ce monde seront en bas dans l'autre monde".
On ne devient pas important dans ce monde si l'on n'est pas étroitement lié au monde physique/matériel.
Cela démontre qu'on est éloigné du monde spirituel, car le matériel et le spirituel sont opposés et ne peuvent coexister.
Toutefois, si l'importance d'une personne dans ce monde est due à son érudition en matière de Torah, cela ne nuira pas à sa récompense future. Cela s'explique par le fait qu'un érudit de la Torah est intrinsèquement lié au monde spirituel, en dépit de sa importance.
[Maharal - Gour Aryé]
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-> En résumé :
Les choses humbles de ce monde ont une plus grande part de spiritualité et sont donc aptes à être élevées sur l'Autel.
De même, ceux qui sont humbles dans ce monde sont plus spirituels et mériteront une plus grande part dans l'autre monde.
"Il appela Moché, et Hachem lui parla depuis la Tente d'assignation (Ohel Moéd), en disant" (Vaykira 1,1)
-> Rachi commente : "La voix [Divine] a voyagé et est parvenue aux oreilles de Moché, mais le reste d'Israël ne l'a pas entendue".
La voix d'Hachem à la tente de la rencontre était la même que celle entendue par le peuple juif lorsqu'il reçut la Torah. Pourquoi le peuple juif a-t-il pu entendre la voix d'Hachem au Sinaï, mais pas à la Tente d'assignation?
La réponse est qu'Hachem transmet constamment la Torah au monde. Cependant, Sa voix ne peut normalement pas être entendue par des oreilles humaines.
Le don de la Torah a été unique, non pas parce que la voix d'Hachem a retenti dans le monde, mais parce qu'Hachem a ouvert les oreilles de la nation.
Hachem a permis à la nation d'entendre Sa voix diffusant la Torah dans le monde. Après avoir reçu la Torah, Hachem a retiré cette capacité à la nation juive, et elle n'était plus à l'écoute de Sa voix. Cependant, Moché est resté dans le même état, et il a continué à entendre la voix d'Hachem émanant de la tente de la rencontre.
Ce concept est reflété par la bénédiction quotidienne sur la Torah. La bénédiction se termine par les mots : "Béni sois-tu, Hachem, qui donne la Torah". Lorsque nous récitons cette bénédiction, nous affirmons notre foi dans le fait qu'Hachem nous donne continuellement la Torah.
Bien qu'Hachem ait fermé les oreilles de la nation et qu'elle n'ait plus été en mesure d'entendre Sa voix résonner constamment dans le monde, elle peut toujours être entendue par le "Moche" de chaque génération. Les grands hommes de chaque génération sont appelés "Moché" parce qu'ils transmettent la Torah.
La bénédiction se termine par les mots "Béni sois-tu, Hachem, qui donne la Torah", ce qui est reflété par la bénédiction quotidienne sur la Torah.
[Maharal - Gour Aryé]
"Prends avec toi Aharon et ses fils, les vêtements, l'huile d'onction, le taureau pour la faute, les deux béliers et la corbeille de matsot." (Tsav 8,2)
-> Rachi commente : "Hachem donna l'ordre à Moché de prendre Aharon avec lui par de bonnes paroles et de l'attirer [à l'avoda]."
Hachem n'a pas ordonné à Moché de saisir littéralement Aharon et de l'emmener à la Tente d'assignation.
Chaque fois que la Torah utilise ce terme, "ka'h", il s'agit de persuader l'autre personne de venir de son plein gré, sans aucune contrainte. En effet, lorsqu'une personne est contrainte de se rendre d'un endroit à un autre, elle n'est présente que dans son corps, mais pas dans son esprit.
Une telle personne n'est pas vraiment là, car l'identité première d'une personne est son esprit, et non son corps physique. Cependant, lorsqu'une personne vient de son plein gré, elle est présente à la fois dans son corps et dans son esprit, et en tant que telle, elle est vraiment là.
Pourquoi l'esprit est-il la véritable identité d'une personne?
En effet, le corps n'est qu'un vêtement pour l'esprit, comme le dit la Torah : "Tu m'as revêtu de peau et de chair" (Iyov 10,11).
L'essence d'une personne est l'image d'Hachem qui est inhérente à chaque individu, et seul l'esprit peut être à Son image, pas le corps. En effet, une personne sera dépouillée de son corps avant d'entreprendre son voyage vers l'autre monde et sera à la place vêtue de vêtements spirituels créés par les mitsvot qu'elle a accomplies dans ce monde.
Parce que le corps physique est un vêtement temporaire que l'on ne porte que dans ce monde, il ne fait pas vraiment partie de notre identité. Ainsi, prendre une personne physiquement sans la prendre par l'esprit est un acte dénué de sens.
[Maharal - Gour Aryé]
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-> En résumé :
L'identité première d'une personne est son esprit, et non son corps, car le corps n'est rien d'autre que le vêtement de l'âme. Ainsi, emmener de force une personne d'un endroit à un autre ne la rendra pas avec nous en esprit, et donc, elle n'est pas vraiment avec nous.
"Qui peut compter la poussière de Yaakov, nombrer la multitude d'Israël? Puissé-je mourir comme meurent ces justes, et puisse ma fin ressembler à la leur!" (Balak 23,10)
-> Le midrach (Sifri - Haazinou 329) dit : "C'est l'un des endroits où nous trouvons une allusion à la résurrection des morts".
-> Le 'Hafets 'Haïm raconte que Balak avait suggéré à Bil'am de compter les juifs parce que le fait de les compter directement leur attirerait sur eux une plaie (voir Yoma 22b).
Bil'am lui répondit : "Qui a compté la poussière de Yaakov?" = en d'autres termes, il est impossible de les compter, car même lorsqu'ils sont morts et enterrés dans la "poussière" du sol, leur mort n'est pas permanente. C'est comme s'ils dormaient simplement (voir aussi guémara Sotah 21a). Il est donc impossible de les compter et de connaître leur nombre réel.
C'est pour cette raison qu'il conclut : "Que mon âme meure de la mort des hommes droits". Si seulement je méritais une telle mort!" Et que ma fin soit semblable à la sienne, afin que je ressuscite à mon tour.
[Dougma miNimouké Avi - p.49 ]
Réparer les fautes liées à la brit
+ Réparer les fautes liées à la brit :
-> Le Zohar avertit que les fautes de la brit sont si graves qu'elles ne peuvent pas être corrigées par la téchouva. Il s'agit notamment de la faute consistant à répandre des semences en vain.
Cependant, les livres de Kabbala expliquent cela par le fait qu'elles ne peuvent pas être corrigées [totalement] par le processus normal de la téchouva.
Cependant, il existe des mitsvot et des méthodes de téchouva spéciales grâce auxquelles même la souillure de la débauche peut être corrigée.
Le Zohar (I,219b) déclare ce qui suit à propos de fauter avec la brit : "Il n'y a pas de faute qui soit au-delà de la téchouva à l'exception de celle-ci, et il n'y a pas de fauteur qui soit éloignée pour toujours de la Chékhina à l'exception de celui-ci, comme il est écrit : 'Le mal n'habite pas avec Toi' (Téhilim 5,5)".
-> Le Réchit 'Hokhma (chaar haKédoucha - chap.17) commente ce point :
"Bien que le Zohar affirme qu'il n'y a pas de téchouva pour cette faute, nous ne pouvons pas l'interpréter littéralement, car il n'y a pas de faute trop grave que la téchouva ne puisse pas expier ...
Le rav Yéhouda Chalgoah (dans son Tsafnat Panéa'h) explique que le Zohar signifie que la téchouva pour cette faute est très difficile, et que les chemins de la téchouva ne sont pas facilement accessibles.
Elle exige beaucoup d'auto-affliction, ce que le pénitent risque de trouver trop difficile et donc de ne pas parvenir à l'expiation dont il a besoin.
On peut dire la même chose d'un hérétique, au sujet duquel il est écrit : "Tous ceux qui s'engagent dans cette voie ne reviendront jamais" (Michlé 2,18). Cela ne signifie pas qu'ils ne peuvent pas revenir, mais qu'il leur sera probablement trop difficile d'abandonner leurs habitudes pécheresses."
[certains sages disent que la téchouva est toujours possible, mais que pour ces fautes (comme avec la brit) on reçoit moins d'aide du Ciel pour réussir notre téchouva, ce qui demande beaucoup plus d'efforts et d'investissements personnels pour la réussir. Mais rien ne résiste à la téchouva!]
-> Le Arizal (chaar haKavanot - drouché halaïla 7) explique les effets de cette faute (de la brit) et la manière dont ils sont corrigés :
"Vous devez réaliser que de toutes les fautes de la Torah, même les plus graves ne créent pas de mazikin (forces destructrices) comme celle-ci ... Pour corriger cette faute, il faut détruire les "corps" impurs dans lesquels se trouvent enfermées ces âmes. Ce n'est qu'alors que les âmes peuvent s'échapper et retourner à leur source dans la sainteté.
Par conséquent, la téchouva implique 2 intentions : tuer ces "corps" et renvoyer ces âmes dans un lieu céleste de sainteté où elles peuvent être remodelées comme toutes les autres âmes, et revenir dans ce monde comme les autres âmes descendent".
-> Le Maor vaChémech (Mikets) ajoute que dans notre propre génération, alors que les fautes de la brit sont si répandues et que nous avons tant besoin d'une méthode accessible de téchouva, nous pouvons le faire en nous attachant à un tsadik, un grand leader de la Torah.
Un tsadik est totalement attaché à Hachem dans tous les aspects de son être. Même ses désirs physiques sont attachés à Hachem. Lorsqu'une personne est attachée à un tsadik, elle devient comme "annulé" (batel) pour le tsadik. De même, ses désirs physiques deviennent "batel" et sont ainsi expiés. On devient pur en s'attachant à quelqu'un de pur (voir Kélim 12;2).
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+ Le pouvoir des larmes :
-> Les textes sacrés nous enseignent que, bien que la souillure de la brit puisse être expiée, elle nécessite un processus unique de téchouva, différent de la téchouva habituelle pour les autres péchés.
Selon la gravité de la faute, l'intensité et la sincérité de la téchouva requise pour cette faute, par le biais de larmes sincères de remords pour le dommage que l'on a causé à sa propre âme, sont également importantes.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 17) écrit que les larmes de téchouva ont un grand pouvoir au Ciel. Même lorsque toutes les portes de la prière sont fermées, la porte des larmes est toujours ouverte (guémara Béra'hot 32b).
Cependant, ces larmes doivent provenir des profondeurs les plus intimes du cœur.
La guématria de בכי (bé'hi - les pleurs) est égale à לב (lèv - le cœur). Les pleurs représentent une intensité d'émotion qui contrebalance de manière égale et opposée l'intensité de l'émotion qui a causé la faute de la brit.
Après que le cœur a été échauffé par une faute passionnée, on doit se purifier avec la même chaleur de remords jusqu'aux larmes. C'est ainsi que les fautes de la brit sont expiées.
On peut trouver un indice à ce sujet dans le verset suivant : "Il marche en pleurant, portant la mesure de la semence, et il revient en chantant, portant ses gerbes" (Téhilim 126,6). Il s'agit d'une personne qui s'est rendue coupable des fautes de la brit. Comme tout baal téchouva, il doit retourner "marcher" sur le chemin de la Torah et de la crainte du Ciel, dont il est écrit : "Heureux ceux dont les chemins sont innocents, qui marchent dans la Torah d'Hachem" (Téhilim 119,1).
Cependant, la téchouva pour les fautes de la brit nécessite un élément supplémentaire de remords larmoyant. "Il marche (sur le chemin de la téchouva) en pleurant (de remords pour les fautes de la brit).
S'il agit ainsi, il méritera de "revenir en chantant", joyeux de savoir que sa téchouva a été acceptée.
"Porter ses gerbes" fait référence aux forces saintes qui ont été entraînées dans les profondeurs de l'impureté et qui ont été sauvées par la téchouva. Il les ramène dans le domaine de la sainteté, maintenant que ses fautes ont été pardonnées.
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+ Expier par la honte, la crainte :
-> La rétrospection est un élément crucial de la téchouva. Lorsqu'une personne reconnaît l'ampleur des dégâts qu'elle a causés par ses fautes et qu'elle a honte devant Hachem d'avoir défié Ses ordres, elle montre que son cœur est désormais aligné sur le bien.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 20) écrit que l'on peut trouver un indice à ce sujet dans le mot בראשית (béréchit). Le Zohar (Tikouné Zohar - Noa'h 92b) écrit que ces lettres peuvent être réarrangées pour former ירא בשת (yéré bochét - peur/crainte, honte).
Ces sentiments sont eux-mêmes une expiation pour les fautes de la brit. On doit éprouver un sentiment de honte devant Hachem, et se tenir dans la crainte de Celui dont la gloire remplit le monde entier, et qui voit toutes nos pensées et tous nos actes.
De plus, la guématria de ברית המילה (brit haMila) est égale à בשת (bochét). La crainte et la honte devant Hachem, qui nous empêchent de fauter à nouveau, sont des éléments importants de notre processus de téchouva.
Nos Sages ('Haguiga 16a) nous disent que si une personne faute en secret, c'est comme si elle repoussait la Chékhina.
La gloire d'Hachem remplit le monde entier. Hachem sait tout ce qui se passe (nos actes, pensées, ...).
Lorsqu'une personne cache ses fautes, comme si personne ne pouvait la voir, c'est comme si elle niait la présence de la Présence Divine (Chékhina) dans le monde.
Moché dit à la nation juive : "Ne craignez pas, car Hachem est venu pour vous éprouver, afin que la crainte de Lui soit sur vos visages et que vous ne fautiez pas" (Yitro 20,16).
Nos Sages (Nédarim 20a) commentent ce verset en disant que la "crainte de Hachem sur vos visages" (yir'ato al péné'hém) fait référence au sentiment de honte qu'un juif ressent et qui l'empêche de fauter.
Cette honte est un aspect important de la crainte du Ciel (yirat Chamayim).
Ce sentiment de honte implique la reconnaissance du fait que, quoi qu'on fasse et où qu'on aille, Hachem nous surveille en permanence.
C'est ce que le roi David a voulu dire lorsqu'il a déclaré : "Je place Hachem en face de moi à tout moment" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).
Lorsque je reconnais qu'Hachem se tient toujours à mes côtés, surveillant tout ce que je fais, je ne trébuche jamais dans la faute.
[il est toujours en face de Moi : si je me tourne Il est en face de moi, si je me cache Il est en face de moi, ... aucun acte, pensée, ... ne lui échappe! ]
Cependant, si une personne ne se renforce pas avec cette émouna qu'Hachem est toujours à ses côtés, en face de lui, elle n'aura ni crainte ni honte de fauter.
Le Or'hot Tsadikim(chaar haBoucha) affirme que la émouna et la honte vont de pair. Sans l'un, l'autre ne peut subsister. Si une personne n'a pas honte, elle niera qu'Hachem est à ses côtés. Si elle n'a pas la émouna qu'Hachem est à ses côtés, pourquoi aurait-elle honte de fauter?
C'est pourquoi une personne doit travailler sur elle-même pour développer ces 2 traits de caractère en même temps. Alors qu'elle développe un sentiment de émouna en présence d'Hachem, elle développe simultanément son sentiment de honte de fauter en présence d'Hachem.
Avec ces 2 sentiments à nos côtés et l'empêchant de fauter à nouveau, on peut obtenir le pardon pour nos fautes du passé, même dans le domaine de la réparation (tikoun) de la brit.
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+ Vaincra la colère :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - p.118) écrit que lorsqu'une personne revient en téchouva pour l'impureté de la brit, elle doit également revenir en Téchouva pour les défauts de caractère qui ont conduit à cette impureté (touma) en premier lieu.
Il s'agit notamment de la colère et du fait de se plaindre (c'est pas comme JE veux), des traits qui conduisent une personne dans un état de faute et d'impureté.
Ce sont les outils et les pièges du yétser ara, grâce auxquels il s'empare de notre proie et prend le contrôle de notre vie, jetant l'impureté sur son corps et sur notre vie même.
C'est ainsi que nous pouvons comprendre le verset : "Si tu retournes à Shakaï, tu seras reconstruit, mais éloigne la faute de ta tente" (Iyov 22,23). Cela se réfère spécifiquement aux fautes associés à la brit. Pour revenir en Téchouva de ces fautes, on doit se tenir à bonne distance des défauts de caractère qui les ont engendrés.
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+ Restaurer la brit par Shabbath :
-> Le principal de la téchouva dans tous les domaines est de regretter nos fautes et de s'engager à ne plus jamais les répéter. Cela est également vrai pour les fautes de la brit, mais un élément supplémentaire d'expiation est nécessaire pour ces fautes, qui peut être réalisé par l'observance comme il faut du Shabbath.
La brit mila est appelé un signe entre Hachem et le peuple juif. "Ce sera un signe entre Moi et vous" (Lé'h Lé'ha 17,11).
Il en va de même pour le Shabbath. ""observez mes Shabbath car c’est un signe de Moi à vous dans toutes vos générations" (Ki Tissa 31,13)
Lorsque l'un des signes a été compromis, il doit être rétabli par l'autre.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 19) écrit qu'un indice à ce sujet peut être trouvé dans le mot בראשית (béréchit), dont les lettres peuvent être réarrangées pour former : ירא שבת (yéré Shabbath - la crainte du Shabbath), qui peut aussi être réarrangées en : ברית אש (brit éch - une brit de feu). [Tikouné Zohar 9,24b]
Nous pouvons voir une autre indication à ce sujet dans les 10 Commandements : "les Bné Israël observeront le Shabbath, afin d'accomplir le Shabbath pour leur génération comme un brit éternel" (Ki Tissa 31,16).
L'expression brit éternel (brit olam) est utilisée pour le Shabbath, afin de nous enseigner que l'observation du Shabbath est la clé de la correction des fautes de la brit mila.
Le mot שבת (Shabbath) est égal à ברית המילה (brit haMila) ont la même guématria.
Pour que le Shabbath puisse exercer toute son influence afin d'expier les fautes de la brit mila, il faut l'observer dans toute l'étendue de sa sainteté, en actes et en paroles.
Les conversations superficielles, des jours de la semaine, nuisent à la sainteté du Shabbath.
Ceux qui s'attachent véritablement à la sainteté du Shabbath, en consacrant ce jour spécial à la croissance spirituelle par la Torah et la prière, peuvent trouver en lui un élixir de guérison pour remédier à la souillure de la brit.
Ainsi, l'expiation du Shabbath intervient lorsqu'une personne découvre le ירא שבת (la crainte du Shabbath) dont parle le Zohar, qui l'empêche de gaspiller ses précieux moments.
[les différentes "brit" sont liées, en respectant et honorant comme il le faut la brit du Shabbath, on répare les dégâts de notre "brit" mila (que ce soit dans cette réincarnation ou une autre). ]
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+ Le silence soigne :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 25) apporte une autre méthode de guérison de la brit à partir de la Michna (Pirké Avot 1,17) : "Toute ma vie, j'ai été élevé parmi les Sages, et je n'ai rien trouvé de mieux pour le corps que le silence".
Cela peut être compris comme signifiant que le silence aide une personne à atteindre un "bon corps", libre des passions empoisonnées du yetzer hara, et purifié des péchés du bris.
Le silence amène une personne à une profondeur de pensée qui aide l'âme à s'attacher à Hachem, alors que le bavardage insensé obscurcit l'esprit et l'éloigne d'Hachem. (voir Réchit 'Hokhma - chaar hatéchouva chap.6)
C'est pour cette raison que "tous ceux qui parlent trop en viennent à fauter" (Pirké Avot 1,17).
Le silence est particulièrement important en période de controverse. Nos Sages (guémara 'Houlin 89a) nous disent que le monde entier est suspendu au mérite de ceux qui retiennent leur langue en temps de controverse/dispute.
Lorsque les gens sont prêts à renoncer à leurs intérêts personnels au profit de la paix, ils montrent que l'honneur d'Hachem est plus important pour eux que le leur. Ils sont prêts à endurer l'insulte pour l'amour d'Hachem.
Cela est une grande réparation (tikoun) pour les fautes de la brit.
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+ Repousser les Accusateurs :
-> Un autre moyen d'expier les fautes de la brit est de rechercher la paix et de s'éloigner de toute forme de controverse. Les forces du mal et les Accusateurs devant le Tribunal céleste se nourrisse de dispute (ma'hlokét).
Lorsque la paix règne, le mal est maîtrisé et les accusateurs sont réduits au silence.
L'étude de la Torah apporte la paix au monde, c'est pourquoi elle est aussi une force puissante pour guérir la souillure de la brit.
Alors que les fautes de la brit apportent de l'angoisse/inquiétude au cœur et des querelles entre les gens, la Torah guérit cela en apportant la paix à sa place.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 2 ]
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+ Réciter le Shéma avec joie :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Bé'houkotaï) écrit qu'un autre moyen puissant d'expier les fautes de la brit et de purifier l'âme de la terrible impureté que cela implique est de réciter le Shéma avant de s'endormir, avec une profonde kavana et une grande joie.
On détruit ainsi les forces de destruction créées par ces fautes.
Le Zohar (III,211b) et le Arizal (chaar haKavanot - drouché haLaïla 7) expliquent que lorsqu'une personne revient par la téchouva et récite le Shéma avant de s'endormir, elle prend une épée verbale de sainteté, avec laquelle elle tue les forces du mal qui ont été créées par sa souillure de la brit.
C'est le sens du verset : "Les louanges d'Hachem sont dans leur gorge, et une épée à deux tranchants est dans leur main" (Téhilim 149,6).
Cette épée est le Shéma, récité avec kavana et joie, qui tue des milliers de puissances maléfiques chaque nuit. [voir Zohar III,272a]
A ce propos, le verset suivant continue : "Pour infliger la vengeance aux nations". Cela fait référence aux forces maléfiques créées par la souillure de la brit, qui sont détruites par la récitation du Shéma avant de s'endormir.
Une autre indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset suivant : "Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont devant votre épée. Cinq d'entre vous poursuivront cent personnes, cent d'entre vous poursuivront dix mille personnes, et vos ennemis tomberont devant votre épée. Je me tournerai vers vous, je vous rendrai féconds et je vous multiplierai, et j'accomplirai Ma brit avec vous" (Bé'houkotaï 26,7-9).
"Vous poursuivrez vos ennemis" fait référence aux forces destructrices créées par les semences de sainteté qui ont été perdues et récupérées par les forces du mal/impures (sitra a'hra). Ces forces se retournent contre nous et deviennent nos pires ennemis.
Cependant, lorsque nous revenons à la téchouva sur ces fautes et que nous récitons le Shéma avec kavana, "ils tomberont devant ton épée".
"Cinq d'entre vous en poursuivront cent". Les lettres חֲמִשָּׁה ('hamicha - cinq) peuvent être réarrangées pour former שמחה, ce qui fait référence à la joie qui doit accompagner notre récitation du Shéma.
La joie d'une mitsva ajoute d'une façon inestimable de son pouvoir dans le Ciel.
Ici aussi, le fait de réciter le Shéma avec joie lui confère un pouvoir beaucoup plus grand pour frapper les mazikin (Accusateurs) créées par nos fautes.
La destruction de ces forces du mal est en soi une grande source de joie, comme il est écrit : "Lorsque les réchaïm sont détruits, il y a un chant de joie" (Michlé 11,10).
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+ Répondre Amen :
-> Répondre Amen aux bénédictions a également le pouvoir d'expier les fautes de la brit.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 23) explique, sur la base de l'enseignement de nos Sages (guémara Béra'hot 53b), que répondre Amen est un mérite encore plus grand que de réciter une bénédiction.
Le Zohar (III,285a) écrit sur l'énorme pouvoir de réciter Amen, et sur la punition infligée à ceux qui ne le font pas.
Le pouvoir du Amen pour expier les fautes de la brit peut être vu du verset : "Ouvrez les portes et entrez dans la nation juste (goï tsadik) qui garde la foi (chomer émounim)" (Yéchayahou 26,2).
La guémara (Shabbath 119b) commente que le mot אמנים (émounim - foi) peut également être interprété comme signifiant : la récitation d'Amen.
La guémara poursuit : "nous apprenons ici que lorsqu'une personne dit Amen de toutes ses forces, les portes du Gan Eden s'ouvrent devant elle".
Le verset fait référence à ceux qui disent Amen comme étant des : justes (tsadikim), ce qui implique que ce seul mérite suffit à faire d'une personne un tsadik.
Même si on a souillé la sainteté de la brit, si on revient à la téchouva et récite Amen de toutes ses forces, on est pardonné et élevé au niveau d'un tsadik. On devient comme Yossef haTsadik, qui a gardé la sainteté de la brit contre les avances de la femme de Potiphar.
Le verset : "Ouvrez les portes et entrez dans la nation" (pit'hou chéarim véyavo goï) ce qui implique qu'ils se sont comportés comme les autres nations. Néanmoins, s'ils reviennent à la téchouva, ils peuvent devenir des tsadikim en répondant Amen de toutes leurs forces.
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+ Venir à la synagogue matin et soir :
-> Une autre façon d'expier les fautes de la brit est de veiller à se rendre à la synagogue pour prier avec un minyan 3 fois par jour, et d'arriver à la synagogue tôt, avant le début de la prière.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 17) écrit que c'est l'une des étapes les plus importantes dans l'expiation des fautes de la brit.
Depuis la destruction du Temple, notre service de prière quotidien a pris la place des sacrifices. Tout comme les sacrifices expient nos fautes, nos prières le font aussi (guémara Béra'hot 26b).
Le service de prière quotidien a été institué par les Patriarches (Béra'hot 26b).
Lorsque nous venons à la synagogue et faisons la prière 3 fois par jour en l'honneur des trois Patriarches, ils prient en notre nom et implorent la miséricorde d'Hachem, afin qu'Il nous pardonne les fautes de la brit.
[...]
Le mérite énorme des Patriarches nous soutient dans les heures les plus difficiles. Par le fait de prier les 3 prières quotidiennes qu'ils ont instituées, on peut puiser dans le réservoir de leurs mérites au Ciel. Ils prient pour nous, permettant à nos prières de monter au Ciel avec les leurs.
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+ La protection des yeux :
-> Toutes les voies d'expiation évoquées ci-dessus ne sont efficaces que si une personne se repent d'abord des fautes qu'elle a commises avec la brit et fait tous les efforts nécessaires pour s'assurer qu'elles ne se reproduiront pas. Le principal effort qu'une personne doit faire à cet égard est de garder ses yeux de ne pas regarder des choses qui pourraient éveiller son yétser ara.
La guémara (Yérouchami Béra'hot 1:5) appelle les yeux et le cœur les "deux marchands des fautes".
L'œil voit, le cœur désire et la personne est alors poussée à agir selon son désir. (voir Rachi - Chéla'h Lé'ha 15,39)
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun haBrit 31) écrit qu'une fois qu'une personne est tombée dans les fautes de la bris, la protection la plus importante pour s'assurer que cela ne se reproduira pas est de protéger ses yeux des visions qui provoquent des pensées pécheresses.
Sinon, on est sûr de retomber dans la faute, et notre téchouva est essentiellement tiède et vide de sens.
Personne ne peut prétendre avoir un cœur si pur qu'il est immunisé contre les effets de telles visions. Ceux qui ont péché dans le passé doivent faire particulièrement attention à leurs yeux, de peur de réveiller les désirs qui sommeillent en eux, mais qui sont loin d'être morts.
La principale distinction qui différencie ceux qui craignent vraiment Hachem est qu'ils ont la crainte du Ciel (yirat Chamayim) de protéger leurs yeux. Ils ne regardent que leur environnement immédiat, comme cela est nécessaire pour se promener et ne pas trébucher, mais ils ne détournent pas les yeux de peur de voir un spectacle impur qui provoquerait des pensées de faute.
Les insensés qui s’imaginent être au-delà de telles tentations et qui laissent leurs yeux vagabonder librement finiront par être entraînés dans le pire des fautes.
"Tous les "Adam"(אָדָם) regardent Hachem, tandis que les Enoch (אֱנוֹשׁ) regardent au loin" (Iyov 36,25)
Nous trouvons ici 3 distinctions entre ceux qui sont grands dans leur yirat Chamayim (les Adam), et les gens simples spirituellement (Enoch) qui se laissent contrôler par le yétser ara.
Le terme אָדָם (Adam) se réfère aux hommes de grandeur, comme nous le disent nos Sages (guémara Baba Métsia 114b) : "Vous (le peuple juif) êtes appelés 'Adam' ".
Le Zohar (III,48a) précise également que le terme "Adam" désigne les meilleurs exemples de l'humanité. Ces personnes sont louées pour avoir limité leur vision à ce qui les rapproche d'Hachem. Ils gardent les yeux sur leur environnement immédiat, de peur de voir accidentellement un spectacle provocant. [ "Je place Hachem devant moi en permanence" - chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8]
En revanche, אֱנוֹשׁ, qui se réfère aux éléments [spirituels] inférieurs de l'humanité, ceux qui regardent au loin. Ils fouillent les rues du regard et n'ont aucun scrupule à regarder des choses interdites.
Ainsi, le chemirat énayim (le fait de garder les yeux) peut amener une personne à de grandes hauteurs de sainteté, car elle s'efforce d'atteindre la pureté dans sa protection de la brit, de telle sorte que sa téchouva sera sûrement acceptée devant Hachem.
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-> Dire du lachon ara a le pouvoir incomparable de briser les barrières de la sainteté.
En évitant le lachon ara, nous protégeons la sainteté de notre corps et de notre âme, en refusant toute entrée aux forces du mal.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Noa'h]
"Les Bné Israël gémirent du sein de leur travail (min aavoda) et se lamentèrent ; leur plainte monta vers D. du sein de leur travail" (Chémot 2,23)
-> Les Bné Israël ne se sont pas plaints des épreuves physiques qu'ils ont subies en Égypte.
Ils ont compris qu'il s'agissait d'un décret du Ciel et ils l'ont accepté avec amour. Ils ont plutôt crié que leurs travaux éreintants du matin au soir ne leur laissaient pas un seul moment de libre pour servir Hachem.
Au lieu de consacrer leur énergie au service d'Hachem, ils ont été contraints de servir les égyptiens par des travaux inutiles qui n'apportaient aucun bénéfice spirituel.
Cela leur était particulièrement pénible lorsqu'ils comparaient leur propre situation à celle de leurs ancêtres, Avraham, Its'hak et Yaakov, dont la vie entière s'était déroulée au service de l'amour d'Hachem.
Lorsqu'ils comparèrent cela à leur propre service des égyptiens, ils crièrent à Hachem jour et nuit pour mériter de Le servir à leur place.
Hachem entendit leurs supplications et fut submergé par la compassion.
Malgré toutes leurs difficultés physiques et leurs malheurs, leur principale préoccupation était le service d'Hachem. Si telle était leur préoccupation, alors ils étaient certainement dignes de la rédemption.
Bien qu'ils n'aient pas encore accompli les 400 ans qui leur avaient été imposés lors du Brit bein HaBétarim, ils méritaient un plus grand crédit pour les années de servitude qui s'étaient déjà écoulées, étant donné que leurs épreuves étaient si horribles.
[...]
L'épisode qui a réveillé l'amour d'Hachem pour Ses enfants et Son désir de les racheter, c'est lorsque Pharaon est tombé malade, atteint d'une lèpre cutanée, et qu'on lui a conseillé de se baigner dans le sang d'enfants juifs. (voir midrach Chémot rabba 1:34)
Les Bné Israel ont crié d'une voix amère, mais Hachem a vu qu'en dépit de toutes leurs terribles épreuves, leur plus grande demande était de pouvoir Le servir.
C'est pourquoi le verset nous dit qu'ils ont crié "au sein de leur travail" (min aavoda). Cela ne se réfère pas à leur travail d'esclave auprès des égyptiens. Il s'agit plutôt du travail (aavoda), le travail le plus important de l'existence, qui est le service d'Hachem.
Ils s'écrièrent dans leurs prières : "Si seulement nous pouvions déployer le même effort que celui avec lequel nous servons les égyptiens, et servir Hachem à la place!"
Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le verset utilise tant de mots différents pour exprimer les cris de Bei Israël. Ce n'est qu'après avoir crié à Hachem (ils gémirent - וַיֵּאָנְחוּ) à cause du travail (de leur désir de Le servir), qu'ils ont crié (lamentèrent - וַיִּזְעָקוּ) à cause des tortures qu'ils ont endurées.
Le verset ajoute ensuite que leurs cris (leur plainte - שַׁוְעָתָם) sont montés jusqu'à Hachem.
Bien qu'ils aient également pleuré leurs difficultés physiques, ce sont leurs prières pour pouvoir servir Hachem qui ont entraîné leur rédemption.
[...]
Ainsi, les Bné Israel ont été délivrés avant le temps fixé, grâce à leurs prières sincères pour pouvoir mettre les efforts au travail du service d'Hachem.
C'est aussi ce mérite par lequel nous avons mérité de recevoir la Torah ...
Le Zohar (I,27a) explique que les durs labeurs des Bné Israël en Egypte symbolisent nos labeurs dans l'étude de la Torah :
"Ils ont aigri leur vie par un dur labeur" (Chémot 1,14) = cela fait référence au Talmud.
"Avec du mortier ('homer)" = cela fait référence au kal va'homer (le processus logique par lequel les idées talmudiques sont développées).
"Avec des briques (liv'énim)" = cela fait référence à la clarification (livoun) des halakhot.
"Et avec toutes les formes de travail sur le terrain" = cela fait référence à la braïta (les enseignements de nos Sages au temps de la Michna, que Rabbi Yéhouda haNassi a choisi de ne pas incorporer dans les 6 ordres de la Michna Le Talmud les cite souvent. ).
Que signifie ce parallèle entre le travail d'esclave des Bné Israël en Egypte et le labeur de l'étude de la Torah?
D'après ce que nous avons expliqué précédemment, cela est bien compris. Alors que les Bné Israel accomplissaient leurs pénibles travaux [d'esclaves] en Égypte, ils priaient pour mériter d'appliquer le même effort à l'étude de la Torah, au service d'Hachem.
Hachem entendit leurs prières et leur accorda la Torah, ainsi que la Michna et le Talmud, qui exigent un effort extraordinaire pour être compris correctement.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Bigdé Hasrad ]
La téchouva
+++ La téchouva :
+ Même le pire fauteur peut retourner par la téchouva :
-> La Téchouva est l'une des 7 choses qui ont précédé la création du monde. [guémara Pessa'him 54a ; Nidda 39b]
Hachem a créé le monde pour le bénéfice de l'humanité. Pour cela, il était nécessaire qu'il y ait un yétser ara, afin que l'homme soit capable de surmonter la tentation et de gagner ainsi sa propre récompense.
Cependant, il est impossible pour l'homme de toujours gagner contre le yétser ara, car Hachem a créé l'homme avec des imperfections, comme il est écrit : "Il n'y a pas de tsadik dans la terre qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20).
Il était donc nécessaire qu'il y ait un recours pour ceux qui sont tombés dans la faute. Ce recours est la téchouva, qu'Hachem a mise en place avant même de créer le monde, de sorte que le moyen de sortir des effets de la faute est préparé avant même que le piège ne soit tendu.
Selon le midrach (Téhilim 90) : "Grande est la téchouva puisqu'elle a précédé la création du monde.
Puisque la Téchouva a été créée avant le monde et qu'elle est le fondement de l'existence du monde, elle est appelée à juste titre "reichit" (le commencement).
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 2) explique le verset : "béRéchit bara Elokim ét achamayim véét aarets" = comme signifiant qu'avec le pouvoir de réchit, qui est la téchouva, Hachem a créé le Ciel et la Terre.
Il s'agit là d'un point d'encouragement important pour quelqu'un qui envisage de revenir à la téchouva pour ses fautes. Il peut se demander comment il est possible qu'Hachem accepte sa téchouva, même après qu'il ait commis des fautes aussi horribles.
Pour apaiser cette inquiétude et nous montrer à quel point la téchouva est puissante, la Torah l'appelle "réchit". Ce n'est que par le pouvoir de la téchouva que le monde a été créé.
C'est la force première et la justification de la création du monde par Hachem, qui a été fait pour le bien de l'homme, en reconnaissant que l'homme aurait besoin de la téchouva pour assurer la continuité de l'existence du monde.
Par conséquent, l'acceptation par Hachem de la téchouva de l'homme ne fait aucun doute. Si la téchouva a été le catalyseur par lequel Hachem a amené le monde à l'existence en premier lieu, et si elle est la raison et la justification de l'existence de l'homme, alors elle a certainement le pouvoir de ramener l'homme à sa position originelle de grandeur, comme s'il n'avait jamais péché du tout.
C'est pour cette raison que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Nitsavim) nous avertit qu'il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir de la téchouva. Quelle que soit la gravité des fautes commises par une personne, les portes de la téchouva sont toujours ouvertes pour son retour.
Le yétser ara envoie à l'homme des pensées de désespoir, l'amenant à croire que sa téchouva est inutile puisqu'il ne pourra jamais se réconcilier avec Hachem. Ces pensées sont entièrement fausses.
Elles sont une ruse du ystser ara, pour s'assurer que le fauteur continue sur la voie de la faute.
La vérité est que même si une personne a commis les pires péchés du monde, pendant des années, elle peut toujours revenir à la téchouva et être pardonnée.
La preuve en est le cas d'A'her, dont les fautes étaient si graves qu'une voix céleste a proclamé : "Revenez, fils égarés, sauf A'her" (guémara 'Haguiga 15a).
Néanmoins, le Chlah haKadoch (chaar haOtiyot - kédoucha) et le Réchit 'Hokhma (chaar hakédoucha 16) ont enseigné que ce n'était qu'un test, pour voir s'il insisterait malgré tout pour revenir à Hachem. S'il l'avait fait, il aurait été accepté, car rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Nous pouvons ainsi comprendre les paroles par lesquelles Moché a encouragé les Bné Israel à la téchouva : "Vous vous tenez tous aujourd'hui devant Hachem votre D., les chefs de vos tribus, vos anciens, vos officiers et tous les hommes juifs, vos enfants, vos femmes et les convertis de votre camp, depuis les bûcherons jusqu'aux porteurs d'eau" (Nitsavim 29,9). Pourquoi Moshé a-t-il dû s'adresser spécifiquement à tous ces groupes, plutôt que de commencer immédiatement par les paroles de moussar qu'il souhaitait leur enseigner?
Moché s'est rendu compte que certaines personnes parmi les Bné Israël se sentaient si mal dans leur peau qu'elles ne pouvaient pas croire que la possibilité de faire téchouva leur était offerte. C'est pourquoi Moché devait insister sur le fait qu'il s'adressait à tout le monde. Quel que soit la gravité des fautes d'une personne, les portes de la téchouva ne sont jamais fermées.
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+ La téchouva soutient le Ciel et la terre :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 4) commente : "béRéchit bara Elokim ét achamayim véét aarets (le Ciel et la terre)", et explique que le réchit de la téchouva est écrit à côté du Ciel et de la terre, pour nous enseigner que si le peuple juif revient à la téchouva sur leurs fautes, Hachem nous récompensera par la pluie du Ciel et la générosité de la terre. [voir Taanit 7b]
Si nous ne revenons pas à la téchouva, le Ciel et la Terre nous puniront. "(Hachem) arrêtera les Cieux et il n'y aura pas de pluie, et la terre ne donnera pas ses produits" (Ekev 11,17).
Tout comme le ciel et la terre ont été créés au mérite de la téchouva, la bénédiction qui les traverse dépend également de la téchouva. Ainsi, nous pouvons interpréter le verset comme signifiant :
"Au commencement" (béRéchit) = par mérite de la téchouva, qui a précédé la création du monde.
"D. a créé" (bara Elokim) = et qui continue de le maintenir
"Le ciel et la terre" (ét achamayim véét aarets) = toute la bénédiction qui s'écoule dans le Ciel en haut et sur la terre en bas dépend du mérite de la téchouva.
C'est pourquoi la guémara (Taanit 15a) explique qu'en cas de sécheresse, ils jeûnaient et se réunissaient pour prier afin d'annuler le décret sévère. Un ancien parmi eux leur donnait des paroles de moussar pour les encourager à revenir à la téchouva, et par mérite de leur téchouva, les pluies tombaient.
"Mes frères, le verset ne dit pas qu'Hachem a vu le sac et le jeûne de Ninive, mais qu'Il a vu leurs actes, qu'ils sont revenus de leur mauvaise voie", disait-il.
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+ Tout dépend de la téchouva :
-> Chaque juif doit prendre à cœur le fait que non seulement le monde a été créé grâce à la téchouva, et non seulement son existence continue dépend de la téchouva, mais que toute notre Torah et nos mitsvot dépendent également de la téchouva.
Sans téchouva, ils ne peuvent pas durer.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 3) explique cela en se basant sur le verset suivant : "Il n'y a pas de tsadik dans le pays qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20).
Tout juif a besoin de se servir de la téchouva dans une certaine mesure.
Sans la téchouva, tous nos efforts en matière de Torah et de mitsvot seraient perdus. Nos fautes donneraient à la sitra a'hra (force du mal/impureté) une emprise sur nos mitsvot, lui permettant de tirer sa subsistance de la sainteté que nous produisons. Nous serions comme des esclaves du yétser ara, nourrissant notre maître avec notre Torah et nos mitsvot, qu'il dévore à des fins maléfiques.
Non seulement notre Torah et nos mitsvot ne seraient pas un mérite pour nous, mais ils deviendraient une source supplémentaire de culpabilité.
-> Ailleurs, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - Pé) enseigne :
Lorsque nous fautons, le mauvais côté en nous prend le contrôle de notre Torah et de nos mitsvot.
Lorsque nous revenons à la téchouva, nous prions Hachem de nous restituer les mérites que nous avons perdus, en les sauvant de l'impureté.
[...]
Dans le cas d'une faute, notre Torah et nos mitsvot se perdent dans la sitra a'hra. Cependant, lorsque nous faisons téchouva, nous récupérons tout ce que la sitra a'hra nous a pris. Ainsi, toute notre Torah et nos mitsvot dépendent de la téchouva.
Pour ceux qui ne reviennent pas à la téchouva sur leurs fautes, un grand nombre de mitsvot n'est pas un mérite. Au contraire, leurs mitsvot renforcent la sitra a'hra qui porte des accusations contre eux.
Mais pour ceux qui font téchouva, même s'ils ont moins de mitzvos à leur actif, au moins ces mitsvot leur appartiennent et ne sont pas perdues pour la sitra a'hra.
-> C'est ainsi que rabbi Yaakov Abou'hatséra (Maaglé Tsédek - Pé) explique le verset : "Hachem ton D. ramènera tes captifs et aura pitié de toi. Il vous rassemblera de toutes les nations parmi lesquelles Hachem votre D. vous a dispersés. Même si vos naufragés se trouvent aux confins du ciel, Hachem ton D. vous rassemblera et vous emmènera de là" (Nitsavim 30,3-4).
Cela peut être compris comme une référence aux mérites du peuple juif, qui sont tombés entre les mains de la sitra a'hra et ont été dispersés aux confins du ciel et de la terre.
Cependant, ces mérites ne sont pas perdus. Les mains d'Hachem sont ouvertes pour nous accepter à nouveau par la téchouva.
La sitra a'hra sera obligée de rendre la sainteté qu'elle a volée. "Il a avalé la richesse, mais il la recrachera " (Iyov 20,15).
Nos Sages (comme le Ménorat haMaor - chap.3) nous disent : "La téchouva est si grande qu'elle rapproche ceux qui étaient éloignés, comme il est écrit : 'Paix, paix, à ceux qui sont loin et à ceux qui sont proches' (Yéchayahou 57,19)".
Il s'agit de la Torah et des mitsvot qui ont été éloignées par nos fautes et qui sont tombées entre les mains du mal. Lorsque nous faisons téchouva, nous les récupérons et pouvons à nouveau les compter à notre crédit.
[...]
Toute notre Torah et nos mitsvot, ainsi que la poursuite de l'existence du monde, dépendent de la téchouva. En vérité, ces 2 choses vont de pair, puisque le monde a été créé pour la Torah et les mitsvot du peuple juif. Sans la téchouva, la Torah et le monde ne pourraient perdurer, et tout serait perdu entre les mains du mal.
La téchouva a le pouvoir de récupérer ce qui a été perdu et de tout remettre en ordre.
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+ Téchouva motivée par l'amour :
-> Lorsque quelqu'un fait téchouva par crainte, ses fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires, mais lorsqu'il fait téchouva par amour d'Hachem, ses fautes sont transformées en mérites. [guémara Yoma 86b]
-> Dans le premier cas, il a fauté parce qu'il ne connaissait pas la sévérité du châtiment ou qu'il ne s'est pas arrêté pour y réfléchir. Ses fautes ont été "accidentelles" à cet égard, et dès qu'il se rend compte de son erreur et qu'il réalise la sévère punition qui l'attend, il revient à la téchouva.
Dans le second cas, lorsque la téchouva d'une personne est motivée par l'amour d'Hachem, ses fautes sont transformés en mérites. En repensant à sa vie, il se souvient de toutes les bontés qu'Hachem a eues pour lui depuis le jour de sa naissance. Il se souvient également de toutes les mauvaises choses qu'il a faites et en éprouve un profond regret.
Lorsqu'il pèse dans son esprit toutes les bonnes choses qu'Hachem a faites pour lui et toutes les mauvaises choses qu'il a faites en échange, il est incité à s'amender et à se montrer digne de la bonté d'Hachem.
Hachem voit l'amour pour Lui qui brûle dans la poitrine du baal téchouva. Hachem reconnaît que cet amour a toujours été présent, mais qu'il était étouffé par le yétser ara.
S'il n'y avait pas eu les machinations du yétser ara, il n'aurait jamais fauté du tout, mais aurait plutôt utilisé ce temps pour accomplir des mitsvot. Lorsqu'il revient par la téchouva, Hachem lui reconnaît son désir intérieur comme s'il l'avait mis en pratique, et transforme donc ses fautes en mérites.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 9]
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+ Oeil pour oeil, ... :
-> Nos Sages (midrach Vayikra rabba 21,4) nous disent que si une personne a commis des
des "paquets" de fautes, elle doit accomplir à leur place des "paquets" de mitsvot.
Il s'agit d'un aspect de la "téchouvat hamichkal", la "téchouva avec le poids (contrebalancé)", dans laquelle un poids de mérite est placé contre le poids de la faute.
Ceci est particulièrement efficace lorsque les mêmes membres du corps humain qui ont été utilisés pour la faute sont maintenant utilisés pour les mitsvot, et que les mêmes domaines dans lesquels une personne a mal agi sont maintenant redressés.
Le verset : "Un œil à la place d'un œil, une dent à la place d'une dent, une main à la place d'une main et un pied à la place d'un pied" (Michpatim 21,24) donne une indication à ce sujet.
A la place de l'œil, de la dent, de la main et du pied qui ont été utilisés pour une faute, il faut faire téchouva en utilisant ces mêmes parties du corps pour accomplir des mitsvot.
Par exemple, les jambes qui ont été mal utilisées en courant pour fauter doivent maintenant être purifiées de leurs fautes en courant pour accomplir une mitsva, comme courir à la synagogue pour faire la prière.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Alef Bina - Téhilim 119 , 'hét]
"Rachète tes fautes par la charité (bi'tsédaka), et tes iniquités par la pitié envers les pauvres, si tu veux que ta prospérité se prolonge" (Daniel 4,24)
-> Le Séfer Ahavat Shalom explique :
La tsédaka a le pouvoir de contribuer à racheter nos fautes.
En donnant la tsédaka, on peut repousser la midat hadin (la Rigueur Divine) et nos fautes ne pourront plus nous causer de tort.
Cependant, on ne peut donner à la tsédaka que les jours de la semaine, ne pouvant le faire à Shabbath. Par conséquent, il faut faire très attention à ne pas fauter pendant Shabbath, car si la midat hadin est éveillée contre nous, alors nous n'aurons pas le mérite de donner la tsédaka pour se protéger.
"La Torah est la lumière qui guide l'homme sur le chemin du retour pour expier ses fautes. Néanmoins, elle doit être précédée par des pensées de regret et de repentir.
Lorsqu'une personne étudie la Torah, elle attire la Chékhina sur elle.
Lorsqu'il est purifié de ses fautes, la Chékhina trouve en lui un trône digne sur lequel elle peut se reposer. De même qu'une personne a besoin d'une bonne chaise pour être à l'aise, de même la Torah a besoin d'un siège exempt de fautes pour que la Chékhina puisse s'y reposer.
Lorsqu'une personne est souillée par la faute, ni la Torah ni la Chékhina ne peuvent reposer sur elle, car chaque faute est comme une épine douloureuse.
C'est pourquoi une personne doit d'abord réparer ses fautes par la téchouva, afin de pouvoir s'appliquer à l'étude de la Torah".
[Chla haKadoch - Roch Hachana - hatsaot l'téchouva 7]