"Le commencement de la sagesse est la crainte de D." (réchit 'hokhma, yir'at Hachem - Téhilim 111,10).
Le mot pour "crainte" (yir'at - יִרְאַת) est composé des mêmes lettres que le mot pour "vue" (yir'a - יראה), ce qui signifie qu'une personne qui craint Hachem voit la Cause de toutes les causes, le Maître de tout, Celui qui a créé tous les mondes et qui fournit la vitalité à l'homme.
Cette perception rend l'homme humble, car il se rend compte qu'il n'est rien lui-même et que sa vitalité ne vient que de son Créateur.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayakel 35,1-2 ]
La véritable signification des miracles
+ La véritable signification des miracles :
-> Il y a deux façons de servir Hachem.
L'une des façons de le faire est de voir Ses miracles et Ses merveilles, et la façon dont Il change l'ordre naturel des choses. Nous réalisons alors que D. règne sur tout et fait ce qu'il veut des êtres créés. Nous en concluons que tous les êtres qu'Il a créés sont tenus de Le servir avec crainte.
La 2e façon consiste à saisir Sa grandeur en tant que Créateur de toute chose, et à réaliser qu'il convient de Le servir.
La différence entre ces 2 approches est la suivante : Lorsque nous ne reconnaissons Sa grandeur qu'en raison de ses actes miraculeux et de ses prodiges, comme cela s'est produit lorsqu'il a accompli des miracles en Egypte et à la mer Rouge, ce qui nous a beaucoup impressionnés, nous ne reconnaissons la grandeur d'Hachem qu'à travers ces miracles.
Mais lorsqu'une personne reconnaît et comprend clairement que D. est le Créateur de tout, un miracle n'est pas si impressionnant. Après tout, il n'est pas du tout surprenant que le Créateur de toute chose puisse manipuler la nature à sa guise, puisqu'il a tout créé en premier lieu.
Lorsqu'on réfléchit à un miracle Divin, ce qui est précieux pour une personne, plutôt que le miracle lui-même, c'est de réaliser qu'Hachem réalise des miracles et des merveilles en raison de Son amour pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]
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=> Bien qu'il soit louable de servir Hachem en raison des miracles qu'il accomplit, il est préférable de le servir simplement parce qu'il est le Créateur. Dans ce contexte, les miracles n'ont d'importance que dans la mesure où ils démontrent Son amour pour nous.
Une personne doit accomplir les mitsvot afin de s'attacher à la présence Divine (Chékhina) [chaque mitsvot étant un moyen de davantage se lier avec Hachem] ...
et la Chékhina se réjouit lorsque le peuple juif accomplit les mitsvot de cette manière.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pékoudé 38,21 ]
En s'impliquant dans l'étude de la Torah et en découvrant de nouvelles perspectives, les justes (tsadikim) [de chaque génération] créent à nouveau le ciel et la terre.
[Zohar 1:4b]
Du Michkan au Temple
+ Du Michkan au Temple :
-> Lorsque le peuple juif est entré en terre d'Israël [avec Yéhochoua] en l'an 2488, il a installé le Michkan à Guilgal (Yéhochoua 4,19). Il resta là pendant 14 ans, jusqu'en 2502. [guémara Zéva'him 118b]
Il fut alors transféré à Shilo (Yéhochoua 18,1), où des murs de pierre furent construits pour remplacer les murs de bois dorés du Michkan, mais les 3 revêtements d'origine furent encore utilisées pour le toit. [Zéva'him 118a]
Cette structure resta en place pendant 369 ans, jusqu'en 2871 [guémara Zéva'him 118b], lorsque les Philistins s'emparèrent du Aron HaBrit (Chmouël I 4,1-22) et détruisirent le Sanctuaire (voir Yirmiyahou 7,12-14).
Le Michkan fut ensuite reconstruit à Nov, où il resta 13 ans jusqu'en 2884, date à laquelle il fut déplacé à Givon, où il resta 44 ans jusqu'en 2928, date à laquelle commença la construction du 1er Temple à Jérusalem (Zéva'him 118b).
La Torah (Réé 12,5 - Rachi) précise qu'avant que le Michkan provisoire ne soit installé à Shilo (c'est-à-dire lorsque le Michkan se trouvait à Guilgal), et pendant la période qui suit la destruction de Shilo mais qui précède la construction du Temple à Jérusalem (c'est-à-dire lorsque le Michkan se trouvait à Nov et Givon), il est permis de construire et d'utiliser des autels privés pour des offrandes privées et volontaires.
La raison en est que "vous n'êtes pas encore parvenus au lieu de repos (ménou'ha) ni à l'héritage (na'hala) que Hachem, votre D., vous donne" (michna Zéva'him 14:8). Le terme "lieu de repos" fait référence au Michkan à Shilo ; le terme "héritage" fait référence au Temple à Jérusalem.
Cohanim – Hachem aime tous les juifs
+++ Cohanim - Hachem aime tous les juifs :
"Aharon portera sur son cœur les noms des Bné Israël (les 12 tribus) sur le 'Hochen Michpat" (Tétsavé 28,29)
=> Il faut se demander pourquoi les noms des tribus ont été inscrits sur le 'Hochen porté par Aharon, alors qu'en général, c'est le mérite de nos Patriarches : Avraham, It'hak et Yaakov, qui est toujours mentionné, plutôt que celui des 12 tribus (voir par exemple : Chémot 2,24 ; 32,13-14 ; Vayikra 26,42).
Bien que nos Sages (guémara Yoma 73b) déduisent que les noms des Patriarches étaient également inscrits sur ces pierres du 'Hochen, la Torah ne le dit pas explicitement. La Torah nous dit seulement que les noms des tribus y ont été gravés.
Ceci peut être expliqué à la lumière de ce qui suit :
En ce qui concerne Aharon, il est dit : "Car D. l'a choisi parmi les Bné Israël" (Tétsavé 28,1).
Généralement, lorsqu'une personne est choisie au sein d'un groupe, il faut dire qu'elle a été sélectionnée en raison d'un amour pour elle, et que les autres sont éconduits. Nous pourrions être enclins à penser que le choix d'Aharon parmi le peuple juif s'est fait dans le même sens.
Pour prévenir une telle pensée, la Torah nous dit que les noms des tribus ont été gravés sur les pierres, afin de prouver que ce n'était pas le cas. Les noms inscrits montrent que D. désire et aime aussi le reste du peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,29 ]
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Hachem en raison de son amour pour le peuple juif "nous a choisis d'entre toutes les nations" (acher ba'har banou mikol aamim - prière Birkot haTorah) = Il déteste nos ennemis, n'ayant choisi que nous, le peuple juif, qu'il aime.
Néanmoins, en ce qui concerne les Cohanim, qui ont été choisis parmi le peuple juif, la Torah emploie la formulation suivante : Hachem a choisi Aharon et ses enfants "parmi les Bné Israël" (mito'h (מִתּוֹךְ) Bné Israël - Tétsavé 28,1), ce qui signifie que, bien que le Cohen ait été choisi parmi tous les autres juifs pour servir dans le Temple, Hachem continue néanmoins d'aimer le reste du peuple juif.
[en ce qui concerne les nations, le mot utilisé (dans la prière) pour "d'entre" (mikol) signifie littéralement "de tous", ce qui implique que Hachem nous a choisis à l'exclusion de toutes les autres nations.
En revanche, en ce qui concerne les Cohanim, le mot que la Torah utilise pour "d'entre" (mito'h) signifie littéralement juste cela, "d'entre", ce qui implique que, bien que les Cohanim aient été choisis parmi le peuple élu, ce choix n'exclut pas le reste du peuple juif du statut d'avoir également été choisi. ]
Le mot pour "d'entre" (mikol) signifie aussi "de". C'est donc par amour pour nous qu'Il a choisi le Cohen pour Le servir dans le Michkan, afin de réaliser l'expiation pour le peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Tétsavé 28,5 ]
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=> Le choix des Cohanim n'implique aucun manque d'amour de la part de D. pour le reste du peuple juif.
[en un sens lorsque nous voyons des personnes qui semblent plus proches, aimés de D., que nous, on ne doit pas venir à désespérer, car la réalité est qu'Hachem aime chaque juif. ]
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-> Selon le Zohar (3:147b), le service Divin de tout Cohen qui n'aime pas son prochain juif, la nation juive, est sans valeur.
[naturellement lorsqu'on a une position plus élevée on a tendance à s'enorgueillir (MOI je suis meilleur, plus important), et en ce sens un juif qui est plus élevé doit davantage se travailler sur l'amour d'autrui (développant l'importance des autres à nos yeux, la notion que tout juif est un enfant d'Hachem toujours aimé par Lui et notre position n'est que par leur mérite pour les aider, ...). ]
Lorsqu'on veille à s'imprégner de la crainte de D., nous suscitons Sa bienveillance/bonté, pour que nos persécuteurs soient automatiquement maîtrisés.
[...]
Lorsqu'on s'attache de tout notre cœur à Hachem, alors, toutes les bontés viendront à nous, tandis que tous les obstacles seront écrasés et noyés par ce même rayonnement qui brille sur nous, et que les obstacles ne peuvent pas supporter.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pessa'h n°13 ]
Lorsqu'une personne accomplit une mitsva, cette mitsva fait une impression en-Haut, et cette impression incite à son tour la personne à réaliser continuellement la volonté de D. en observant cette même mitsva.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayikra 1,1 ]
Ce n'est que lorsqu'une personne reçoit la bonté de D. à la suite de son propre travail/effort [à faire la volonté de D.], qu'elle se réjouit vraiment.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayikra 1,1 ]
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-> Celui qui sert D. reçoit un plaisir illimité qu'aucun être créé ne peut comprendre.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Michpatim 24,10 ]
Le rabbi de Berditchev y explique ensuite que lorsque la bonté d'Hachem est attirée dans tous les mondes, la Lumière Infinie doit être restreinte jusqu'à ce qu'elle puisse être reçue par chaque créature en fonction de sa capacité à l'accepter.
Lorsque cela se produit dans notre monde matériel, la "Lumière" Divine devient une entité physique/matérielle qui peut être mesurée et comptée (alors que D. est au-delà de toute limitation : nombre, mesure, temps, ...).
[en ce sens, ce que nous pouvons percevoir dans ce monde des bontés d'Hachem n'est qu'une énorme restriction des bontés originelles, ce que nous profiterons dans le monde de Vérité (où tout peut se dévoiler sans limitation!). ]
Impact de nos avérot & mitsvot dans le monde à Venir
+++ Impact de nos avérot & mitsvot dans le monde à Venir :
"Car je suis Hachem votre D. ; vous vous sanctifierez et vous serez saints, car Je suis saint, et vous ne vous souillerez pas par des reptiles qui rampent sur le sol." (Chémini 11,44)
-> Rachi commente : "De même que je suis saint, car je suis Hachem votre D., vous vous sanctifierez vous-mêmes. Sanctifiez-vous en bas, sanctifiez-vous devant Moi pour que Je vous sanctifie en haut et dans le monde à Venir".
Comment Hachem peut-il rendre une personne sainte dans l'autre monde si elle s'est déjà sanctifiée dans ce monde?
La réponse est que dans ce monde, on ne peut sanctifier que son corps, mais pas son âme (néchama).
Nos Sages (guémara Yoma 39b) nous disent : "Celui qui se purifie un peu sera purifié beaucoup".
Lorsqu'une personne accomplit des mitsvot dans ce monde, elle ne se purifie qu'un peu, car les mitsvot accomplies avec le corps physique ne peuvent purifier l'âme que dans une certaine mesure. Cependant, lorsqu'une personne juste atteint l'autre monde, Hachem la récompense pour ses bonnes actions en purifiant "beaucoup" son âme.
L'inverse est également vrai. Rachi (Chémini 11,43) nous dit : "Si vous vous souillez avec des [créatures impures] sur terre, moi aussi je vous souillerai dans l'autre monde et dans l'académie céleste".
Lorsqu'une personne s'imprègne d'impureté dans ce monde, elle souille son corps physique. Cependant, son âme est transcendante et reste pure.
Cependant, bien qu'une âme soit immunisée contre l'impureté dans ce monde, elle est vulnérable à l'impureté dans le monde à Venir. Lorsqu'un fauteur atteint le monde à Venir sans se repentir de ses fautes, Hachem souille son âme en guise de punition pour ses fautes.
[Maharal - Gour Aryé]
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-> En résumé :
Celui qui est plongé dans l'impureté dans ce monde souille son corps, mais son âme reste pure.
Cependant, lorsqu'il atteindra le monde à Venir, Hachem souillera son âme en guise de punition pour ses fautes.
Inversement, celui qui se purifie dans ce monde verra son âme purifiée par Hachem dans le monde à Venir.