Aux délices de la Torah

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Se lier à Hachem pour recevoir toute Sa bonté

+ Se lier à Hachem pour recevoir toute Sa bonté :

-> La parole d'Hachem n'apporte que de la bonté aux mondes. En réalité, la parole, lorsqu'elle est liée à Hachem, est une forme puissante de bonté. Cependant, lorsqu'elle s'étend au-delà de "la bouche de D.", la bonté se contracte pour que les mondes puissent la recevoir, chacun selon sa capacité.
Mais en fait, lorsqu'une personne s'attache continuellement à Hachem, elle est alors capable de recevoir la bonté telle qu'elle est lorsqu'elle est attachée au Tout-Puissant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo 26,18-19 ]

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=> Le parole d'Hachem confère de la bonté au monde de manière contractée.
Cependant, celui qui est continuellement connecté à D. reçoit Sa bonté de manière non contractée.

Hachem se glorifie du celui qui fait téchouva

+ Hachem se glorifie du celui qui fait téchouva :

-> Il y a 2 sortes de serviteurs : celui qui se tient continuellement en présence du roi et le sert, et celui qui n'est pas continuellement en présence du roi, mais qui se motive néanmoins pour servir le roi. La seule chose qu'un tel serviteur recherche est de servir le roi ; pour lui-même, il ne demande rien.

Or, la personne qui sert D. de cette manière, qui ne demande qu'à Le servir continuellement, qui ignore toutes ses affaires personnelles et qui soumet son âme à Hachem, est évoquée dans les versets : "La prière d'un pauvre Quand il s'enveloppe" (Téhilim 102,1).
Une prière pour son propre bien-être, qu'il s'agisse du bien-être matériel ou spirituel, est appelée "la prière d'un pauvre", d'une personne qui a besoin d'un moyen de subsistance. Mais ce même verset continue,
"Quand il s'enveloppe." Le mot pour "envelopper" (nuel signifie aussi "retarder").
Le verset implique donc que la personne retarde et n'offre pas une telle prière. Elle ne demande pas pour ses propres besoins. Au contraire, comme le poursuit le verset,
"Et répand son discours devant Dieu." Sa prière consiste donc uniquement en sa demande de pouvoir se tenir continuellement devant Dieu afin de Le servir. Bien qu'il ait des soucis de subsistance, il soumet son âme à Dieu. Voyant cela, Dieu en tire un immense plaisir, disant : "Voyez cet homme plein d'iniquité, mais qui assume une si grande chose, Me servir, et qui le fait avec tant de joie".

Nos Sages (guémara Sanhédrin 99a) disent : "À l'endroit où se trouvent les pénitents, même le plus grand des justes ne peut se tenir".
[ "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a) ]
Les pénitents (baal téchouva) procurent à Hachem un plaisir immense, car le simple d'esprit qui avait agi sottement est maintenant rempli d'enthousiasme pour servir Hachem. Par conséquent, le repentir est si grand qu'il transforme les transgressions volontaires en mérites (Yoma 86b), car en raison du grand plaisir que ce repentir procure à Hachem, cela transforme les transgressions volontaires de la personne en mérites.

Or, lorsque Hachem regarde le peuple juif et les autres nations, il constate que les autres nations ne Le servent pas. C'est pourquoi Hachem est très fier du peuple juif et dit : "Les 70 nations sont toutes composées d'idiots et de fous. Le peuple juif, lui, m'a choisi".

Tel est donc le sens profond du verset : "Hachem vous a choisis aujourd'hui pour être Son peuple chéri ... pour vous rendre suprêmes par rapport à toutes les nations qu'Il a créées" (Ki Tavo 26,18).
Si vous demandez : Pourquoi donc a-t-Il créé les nations? Le verset l'explique : Il les a créées " pour que tu aies des louanges, un nom distingué et de la gloire ", c'est-à-dire pour qu'Il puisse se glorifier du peuple juif ...

Pour ainsi dire, Hachem se dit à Lui-même : "Une telle personne choisit d'ignorer ses désirs et de me servir". Hachem se revêt du vêtement de la gloire [qui provient du fait qu'un juif va choisir de faire téchouva sur ses fautes. En effet, Hachem aime et s'enorgueillit du pénitent, non seulement parce qu'il s'amende et revient à Lui, mais aussi parce qu'il ne s'est pas encore débarrassé de ses mauvais désirs, il désire toujours fauter, et qu'il domine néanmoins ses désirs dans sa quête pour faire ce que Hachem lui demande.
Un tel juif apporte une énorme joie, fierté et gloire à Hachem, avec laquelle il va se revêtir (regardez ce que mon fils adoré est prêt à faire pour Moi!). ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo26,18-19 ]

L’importance de la joie

+ L'importance de la joie :

-> "La joie d'une personne attire sur elle une autre joie, plus élevée" [Zohar - Tétsavé - 184b]

-> "Il est connu qu'Hachem aspire constamment à accorder de la bonté à Sa nation, le peuple juif.
Cependant, la sitra a'hara (force du mal/impureté) retient, pour ainsi dire, le flux de bonté.
Cependant, lorsque la nation juive est inspirée par la joie, cette joie repousse les klipot qui empêche la bonté de couler, et Hachem déverse la force vitale et la bénédiction sur Sa nation dans Sa grande miséricorde et bonté".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayétsé ]

-> La joie adoucit les jugements.
[selon le Baal Chem Tov - rapporté dans le séfer Richpé Eish (neschiz - miché 24)]

-> Le Baal haTanya (sidour Baal haTanya - séoudot Shabbath) explique pourquoi il en est ainsi :
"La joie permet 'd'adoucir les jugements'. Cela peut être compris ainsi : lorsque le roi est dans un état de joie, il n'y a pas de jugement ou de punition devant lui, car il pardonne à ceux qui se sont rebellés contre lui. De même, lorsqu'une personne est joyeuse, elle peut trouver de l'amour même pour ses détracteurs".

Le Baal HaTanya (maamré Admour haZaken - Shabbath) dit ailleurs : "La joie adoucit la rigueur/jugement Divin, car il est connu que lorsqu'une personne est joyeuse, elle souhaite que tout le monde le soit également."

[lorsqu'un juif souffre, Hachem souffre avec lui. On peut dire que lorsqu'un juif se réjouit (dans le cadre autorisé par la halakha), alors Hachem se réjouit également avec lui.
Et lorsque Hachem est joyeux, cela nous évite des jugements Divins très strictes. ]

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Divré Emet - Térouma) écrit :
"Se réjouir d'Hachem adoucit les jugements. Par conséquent, le chant des Léviim, qui brûlaient d'un tel feu et d'une telle passion pour Hachem, adoucissait tous les jugements ...
[se basant sur la guémara Shabbath 51a, il explique: ] les maîtres du chant (baalé chir, c'est-à-dire les Léviim) 'sortent' tout mal par leur chant et sont attirés vers Hachem par leur chant".

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-> "Grâce à la joie, nous sommes capables d'annuler tous les jugements."
[Ohev Israël - Likoutim 'hadachim - Vayikra]

Une source à cela est le Zohar (Béha'alotékha 151b) affirmant qu'en réveillant la joie dans notre cœur, nous faisons que les jugements sévères s'éloignent et que les décrets (négatifs) ne peuvent s'exécuter.

-> "Le principe est le suivant : lorsqu'on veut soumettre les forces négatives, il faut être joyeux"
[rabbi Elimelé'h de Lizhensk - Noam Elimélé'h - Vaéra ]

Par exemple, le Noam Elimélé'h utilise cette logique sur les paroles de Moché : "les Bné Israël ne m'écouteront pas" (lorsque je leur dirais qu'ils vont sortir d'Egypte) = impliquant qu'ils acceptent sur eux-mêmes d'être joyeux, "et donc comment Pharaon m'écoutera-t-il?" = la klipa (force du mal) ne sera pas dominée puisqu'ils ne seront pas parvenus à un état de joie.
[Moché s'inquiète auprès d'Hachem : si les juifs n'écoutent pas mes paroles en devenant fou de joie (la délivrance est proche!), alors comment les forces du mal (représentées par Pharaon), vont-elles pouvoir être vaincues? Comment le jugement, le mauvais décret pourra-t-il être déchiré?
On voit là la puissance de la joie! ]

-> Dans le séfer Zi'hron Zot (parcha Vayétsé), il est rapporté une explication du 'Hozé de Lublin sur les propos de nos Sages : "Dans le lieu de la joie, il y aura aussi le tremblement" (bémakom guila, cham t'hé réada).
"bé'Makom guila" = si la joie de quelqu'un est avec Hachem, qui est le Mékomo chel Olam, alors "cham" = dans le domaine de la sitra a'hara (force du mal), "t'hé réada" = il y aura du tremblement.
[ainsi, plus on a de la joie en Hachem, plus les forces du mal ont de la tristesse/crainte, car elles ont moins de possibilité d'agir sur nous. Notre joie est notre meilleure arme pour se protéger, pour "faire trembler" les mauvais décrets qui pouvaient planer sur nous. ]

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-> Selon le Zohar (Tétsavé 184b) :
"Venez et voyez, le monde d'en-bas se tient constamment prêt à recevoir, et le monde d'en-Haut ne donne qu'en accord avec la nature du monde inférieur. Si le monde d'en-bas se tient debout avec un visage brillant, le monde en-Haut l'éclaire d'en haut.
Et si [le monde en-bas] se tient dans la tristesse, [le monde en-Haut] accorde des décrets sévères ...
Conformément à la nature de l'éveil, [une réaction] est générée d'en haut."

-> Selon le Chla haKadoch (Torah Ohr - Shaar HaGadol 5) :
Le midrash rapporte : "Hachem dit à Moché : "Va dire à la nation juive que Mon Nom est Eyé acher Eyé, et le roi David dit : "Hachem est ton ombre. De même qu'une ombre rit si vous riez et pleure si vous pleurez, et qu'elle reflète aussi bien un visage en colère qu'un visage brillant, de même Hachem est votre ombre = la façon dont vous êtes avec Lui, est la façon dont Il sera avec vous.

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-> Selon le Zohar (Vayakel 219b), la racine de tout mal dans le monde est l'aspect de la tristesse : "Avec la tristesse" = tel est le mystère du Serpent (originel), le Satan, qui a amené la tristesse sur la face du monde.
Le rav 'Haïm Vital (Chaaré Kédoucha - Vol.2, porte 4) explique la même chose : Car la tristesse est tirée de l'impureté que le Satan, le Serpent, a injectée à Adam et à 'Hava ...
Cela a entraîné que Hachem et Sa Chékhina se sont éloignés d'eux".

-> Selon le Zobar HaKadosh (Noa'h 71a) : "La bénédiction d'Hachem enrichit et aucune tristesse ne s'y ajoute ... La tristesse de la sitra a'hara (force du mal/impureté) retient la bénédiction du monde."

-> Le Alchikh haKadosh (Eikha 2,18) explique le concept de "Et Son cœur s'attrista", écrivant que l'aspect de la tristesse par rapport à Hachem se réfère au fait de retenir le flux de bonté Divin.

-> Le Séfer 'Harédim (chapitre 66) présente ce même concept : "Cela a-t-il un sens pour quelqu'un qui perd un pera'h (une sorte de pièce de monnaie) de briser un récipient qui vaut mille pera'him? Cela ne nous viendrait pas à l'esprit.
Vous devez savoir que votre âme, un char pour D., s'éloigne de vous pendant votre colère et votre tristesse.
Comment peut-on s'attrister pour des choses de ce monde et perdre ainsi la vie éternelle? (est-ce que notre tristesse vaut le fait que Hachem (source de toutes les bénédictions) s'éloigne de nous? Notre raison d'être triste est comme une petite pièce, en comparaison de l'énormité de ce qu'on perd avec l'absence d'Hachem à nos côté, en cause de notre tristesse.)
Réponds donc à tout ce qui t'arrive avec joie, comme Hillel, et n'abandonne pas ton Roi. Que ce soit pour toi une consolation : tu es lié à Lui, Il fera briller Sa Face vers toi, et tu seras béni de Lui."

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-> "Car c'est avec joie que nous sortirons et que nous serons conduits en paix" (Yéchayahou 55,12).
Cela qui signifie que, par la joie, on sort de toutes sortes de difficultés et on n'attire que des émanations bonnes et positives sur l'ensemble de la nation juive.
[d'après Déguel Ma'hané Efraïm - Likoutim - Sfat Emet ; le rav Moché de Sassov enseigne de même]

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-> Il est rapporté dans le Zohar haKadoch (Pékoudé 251a) : "A cause de cela = c'est la joie et c'est la tristesse, c'est la vie et c'est la mort, c'est le bien et c'est le mal, c'est le paradis et c'est l'enfer, tout cela est le parallèle de ceux-là."
Ainsi, le Zohar enseigne que la tristesse est la racine du mal et que la joie est la racine du bien, car ces sujets sont parallèles les uns aux autres.

"Hachem dit au peuple juif : 'Puisque vous avez accepté le joug de la Torah (ol Torah) sur vous-mêmes, Je considère que vous n'avez jamais fait une faute dans votre vie'."
[guémara Yérouchalmi - Roch Hachana 2,8 ]

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Rabbi Nathan Watchfogel commente :
Lorsqu'une personne accepte [pleinement] sur elle le joug de la Torah, il n'y a pas de place pour autre chose, et naturellement tous les autres fardeaux lui sont enlevés.
C'est la raison pour laquelle Hachem dit à une telle personne : "Je considère que tu n'as jamais fait de faute dans ta vie".

Pardonner aux autres

Lorsqu'une personne pardonne aux autres (les fautes qu'elles peuvent lui faire), tous ses péchés lui sont pardonnés" (guémara Roch Hachana 17a).

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-> Le rav Nathan Watchfogel (Léket Réchimot) commente :
Toute seule, une personne ne peut pas passer à travers le jugement d'Hachem.
La communauté (tsibour), en revanche, a la garantie de s'en sortir saine et sauve.
Lorsqu'une personne renonce à ses propres besoins et à son propre honneur et qu'elle est indulgente envers les autres (pardonnant leur offense/faute), elle montre qu'elle ne s'intéresse pas seulement à elle-même. Elle montre qu'elle se soucie des autres et qu'elle s'attache au tsibour.
Puisqu'il fait partie du tsibour (au peuple juif dans son ensemble), toutes ses fautes sont pardonnées.
[...]

A [la yéchiva de] Kelm, une pancarte était affichée sur le mur : "én mélé'h b'lo am" (il n'y a pas de roi sans sujets).
Cette pancarte rappelait à chacun qu'il devait être connecté au tsibour en pensant moins à lui-même. Si une personne s'en tient à ses principes (moi je) et ne pardonne pas aux autres, elle s'éloigne des autres.
Elle ne se connecte pas au tsibour et perd tout ce qu'elle aurait pu gagner en en faisant partie.
Un millier de personnes peuvent se trouver au même endroit, mais si chacune est seule, ce n'est pas un tsibour.
[...]

"Qui est comme Ta nation Israël, une nation [unie/tous ensemble] dans le pays [d'Israël]" (mi kamo'ha Israël, goy e'had ba'aretz - Chmouël II 7,23).
Le peuple juif possède de nombreuses qualités, mais la plus importante est qu'il est "un" ...
"Le peuple juif, la Torah et Hachem ne font qu'un" (Zohar - A'haré Mot). Chaque fois qu'il y a un manque d'unité entre les juifs, le peuple juif n'est plus "un" (é'had), et cela retire le "Hachem é'had", le fait que les gens reconnaissent qu'Hachem est Un.
[...]

Si quelqu'un étudie dans une yéchiva, il doit encore faire des efforts pour faire partie du tsibour (collectivité/communauté). Le simple fait d'être dans une yéchiva n'est pas suffisant. Il doit accomplir des actes de 'hessed, être indulgent envers les autres et être "é'had", un, ensemble avec les autres.
Toute sa réussite en matière de Torah et de avoda (service Divin) en dépend.

"Il est connu de tous que la joie est la source d'énergie de l'âme."
[Maharal - 'Hidouché Aggadot - guémara Guitin 70a]

=> en se "forçant" à être joyeux autant que possible, on donne de la force à notre âme!

Roch Hachana n'est pas appelé "Yom haDin" (jour du jugement), ni "Yom haMélakha"(jour du service Divin), mais 'Yom haZikaron" (jour du souvenir).
en effet [dans les passages de la Amida/moussaf de la prière, du kidouch, du birkat hamazon, nous disons : "béyom hazikaron azé"].
Pourquoi cela?

A Roch Hachana, Hachem pose sur la balance le nombre de fois où l'on s'est souvenu de Lui ou non dans chacun de nos actes.
"Yom haZikaron" c'est le jour où Hachem vérifie à quel point on se rappelle de Lui dans la journée. Si nous accomplissons des mitsvot, cela signifie que nous nous souvenons de Lui et si nous transgressons Sa parole, à D. ne plaise, c'est que nous L'avons oublié.
[rav 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm - Yamim Noraïm]

La émouna et la pureté (kédoucha) vont de pair.
D'une part, une personne ne peut pas grandir en émouna si elle ne se purifie pas.
D'autre part, elle ne peut atteindre la perfection de la pureté sans émouna.
Si l'on se trouve dans l'incapacité de se purifier correctement, nous devons inspecter notre cœur et voir si notre émouna n'est pas également défectueuse. Alors, après avoir renforcé notre émouna, nous nous trouverons capable d'atteindre des niveaux plus élevés de pureté dans son cœur, ce qui servira alors à améliorer notre émouna dans une spirale toujours ascendante.
[rabbi David Abou'hatséra]

Roch Hachana – Prier pour la Royauté d’Hachem = la plus grande source de bénédiction

+ Roch Hachana - Prier pour la Royauté d'Hachem = la plus grande source de bénédiction :

=> Pourquoi à Roch Hachana toute notre prière se concentre-t-elle uniquement sur le fait de prier pour l'Honneur de la Chékhina? Pourquoi semblons-nous ignorer nos besoins personnels en ce jour du jugement (yom hadin)?
Ne devrions-nous pas mentionner spécifiquement nos fautes au lieu de les ignorer en ce jour? Cela n'améliorerait-il pas le jugement Céleste si nous confessions, admettions nos écarts et demandions pardon?

-> Le rav Its'hak Meltzen (dans son Sidour haGra) répond qu'à Roch Hachana, nous voudrions certainement prier pour nos besoins, pour notre parnassa et pour nos enfants. Cependant, une chose transcende nos besoins personnels : la Chékhina (Présence Dinve).
Elle souffre. Elle est en exil. Hachem est, pour ainsi dire, sans foyer (le Temple est détruit), méprisé et déshonoré partout dans le monde. Comment pouvons-nous nous résoudre à exprimer des demandes pour nos besoins physiques et matériels alors que Hachem Lui-même ne bénéficie pas de l'honneur et de la crainte appropriés auxquels Il a droit?
Par conséquent, nos Sages nous ont demandé de nous concentrer avant tout sur le rétablissement du Kavod Chamayim (l'honneur du Ciel), en veillant à ce que les besoins de Hachem, pour ainsi dire, soient satisfaits.
Nous ne demandons que le strict minimum pour nos propres besoins à Roch Hachana ; nous ne demandons que la vie (zokhrénou le' Haïm), et même alors, notre prière est limitée par notre intention d'apporter davantage de l'honneur à Hachem avec la vie qu'Il nous accorderait. Nous affirmons : "léma'ankha Elokim 'haïm", nous ne réclamons la vie que pour mieux Te servir.

Nous concentrons nos prières à Roch Hachana sur la demande à Hachem de révéler et de rendre manifeste Son Nom et Son honneur dans le monde entier. Lorsque nous mettons en veille nos propres besoins et nous concentrons sur le désir de voir magnifié le kavod Chamayim, les anges Accusateurs se taisent, car ils constatent que nos préoccupations sont avant tout celles d'Hachem.
Et ainsi, le verset : "ani léDodi véDodi li"» s'applique dans son sens le plus authentique : nous sommes pour notre Bien-aimé (Hachem) = nous utilisons nos prières et nos requêtes le jour du jugement (Roch Hachana) en faveur de l'honneur de notre Bien-aimé, et donc notre Bien-aimé sera pour nous et pourvoira à nos besoins.

De plus, poursuit le rav Meltzen, nous pouvons appliquer le principe de nos Sages selon lequel "celui qui prie pour un ami, tout en ayant simultanément des besoins similaires non satisfaits, recevra une réponse en premier". En répondant aux "nécessités" d'Hachem, alors que nous avons nous-mêmes des besoins importants, nous nous assurons que ceux-ci seront répondus en premier.

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem - 4e partie chap.4) enseigne que le mécanisme et la dynamique de la Création sont tels que lorsque l'Autorité de Hachem est connue et reconnue par l'humanité, tout bien et toute prospérité existent dans le monde. La bénédiction s'accroît et le monde demeure en paix.
Cependant, lorsque les sujets de Hachem ne se soumettent pas à leur Créateur et ne reconnaissent pas Sa souveraineté, le Bien fait alors défaut, les ténèbres prévalent et le mal domine.
Chaque fois qu'il existe une raison pour que le Créateur Se manifeste dans Son royaume et démontre Sa domination sur Son monde, cela entraîne une grande bénédiction et une grande prospérité parmi l'humanité.
La sainte illumination de la bienfaisance de Hachem s'en trouve augmentée tandis que les forces du mal sont rabaissées et asservies, si bien qu'elles ne sont plus capables de saper le bien du monde.

Ainsi, sur la base de ce principe du Ram'hal, nous pouvons comprendre l'orientation de nos prières durant Roch Hachana, en demandant à Hachem, comme par exemple : ouv'hén tén patdé'ha Hachem ... = "Et ainsi, accorde que Ta vénération, Hachem, notre D., soit sur toutes Tes œuvres, et Ta crainte sur tout ce que Tu as créé ; et alors toutes Tes œuvres Te craindront et se prosterneront devant Toi".
vétimlo'h ata Hachem lévadé'ha al kol maassé'ha = "Et Toi, Hachem, Tu régneras seul sur toutes Tes œuvres".

En effet, lorsque la Royauté (Mal'hout) d'Hachem est reconnue et que Sa Gloire est révélée, la bonté, la paix, la bénédiction, la tranquillité, la lumière et la sainteté suivent naturellement pour tous.
Tout ce dont nous avons besoin, tout ce que nous voudrions demander pendant Roch Hachana (jour du jugement), serait naturellement satisfait si seulement la Royauté d'Hachem pouvait être reconnue et acceptée dans le monde entier.
En demandant au monde de reconnaître et d'honorer Hachem de la manière appropriée, nous demandons, en substance, de recevoir toutes les bénédictions que nous désirons, puisque tel est le résultat naturel de la bonne reconnaissance de la Royauté d'Hachem dans le monde entier.

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[ainsi, chacun individuellement nous devons accepter et désirer, autant que possible, que la Royauté d'Hachem puisse pleinement s'épanouir, en nous-même et dans le monde. ]

L’importance de notre place dans la file d’attente du jugement de Roch Hachana

+++ L'importance de notre place dans la file d'attente du jugement de Roch Hachana :

"Le monde est jugé à 4 reprises. À Pessa'h, Hachem juge les céréales ; à Shavouot, Hachem juge les fruits. Le jour de Roch Hachana, tous les habitants du monde passent devant Hachem comme un troupeau devant un berger (que l’on fait passer un à un pour les recenser.). Et à Souccot, Hachem juge
l'eau (Michna Roch Hachana 1:2).

-> Le rav Its'hak Blazer (dans son Kohvé Ohr), un des 3 disciples les plus proches du rav Israël Salanter, écrit :
cette michna ne nous enseigne pas que nous passons devant Hachem un seul à la fois, mais plutôt que lorsque nous passons devant Hachem en file indienne, c'est notre position dans cette procession qui est cruciale pour le résultat de notre jugement à Roch Hachana, et constitue un élément clé quant au type d'année que nous aurons. Plus on est proche du devant de la file, mieux on se porte.

=> Pourquoi Hachem exige-t-Il que nous passions devant Lui pour être jugés un par un? Hachem ne peut-il pas juger le monde entier simultanément?

La guémara (Roch Hachana 8a) décrit le jugement de Roch Hachana. Hachem commence par juger le peuple juif, puis les autres nations du monde. Et, comme le dit Rav 'Hisda, lorsque Hachem juge les juifs, Il commence par le roi et passe ensuite au tsibour.
La guémara propose 2 explications quant aux raisons pour lesquelles le roi doit être jugé avant la foule. 1°/ La première est que ce n'est pas du dére'h érets (façon de se comporter) que de faire attendre le roi pendant que ses sujets sont jugés.
2°/ La deuxième réponse de la guémara est la clé permettant de comprendre le secret du jugement de Roch Hachana : le roi a le privilège d'être jugé "avant que la colère de D. ne s'enflamme (mikamé féléfouch 'haron af).
Rachi (Roch Hachana 8a) explique qu'à mesure que le jour du jugement (yom haDin - Roch Hachana) progresse, Hachem Se retrouve de plus en plus confronté à une multitude de personnes ayant commis toutes sortes de fautes. Hachem a une patience infinie, si l'on peut dire, au début de la journée, mais à mesure que le temps passe et que de plus en plus de fautes Lui sont présentées en jugement, Hachem Se comporte comme si Sa patience était mise à l'épreuve. Les jugements ultérieurs ne sont plus aussi tolérants ou indulgents.
Si le roi était jugé après le peuple, il serait confronté à un jugement beaucoup plus dur et rigoureux qu'en passant avant lui. Hachem juge donc le roi en premier.

=> Pouvons-nous accepter l'idée que le jugement de Hachem envers une personne est influencé par les fautes des autres? Le jugement de Hachem est absolument objectif ; Il est le "Dayan Emet" suprême (juge de Vérité parfait). Il est totalement et parfaitement juste et peut certainement juger chaque personne sur la base de ses propres mérites. Comment affirmer que Hachem sera influencé négativement et que Sa patience sera mise à l'épreuve à mesure que le jour du jugement avance?

Par conséquent, le rav Blazer déduit de cette guémara que Hachem a établi les procédures de la Cour Céleste de manière analogue à celles des tribunaux mortels. Tout comme dans un tribunal humain, les affaires antérieures ont un impact sur la façon dont un juge décide et condamne les affaires ultérieures, de même, le beit Din chel Maala (Tribunal Céleste) permet à ceux jugés plus tôt le jour de Roch Hachana d'avoir un impact sur le jugement de ceux qui se présentent devant Hachem plus tard dans la journée.
Le jugement de chaque membre du peuple juif, bien qu'effectué individuellement, est en réalité très affecté par les jugements antérieurs des autres juifs.
Le rav Blazer explique que la raison pour laquelle le Tribunal Céleste est conduit de cette manière est de nous aider à mieux appréhender le processus de jugement et de nous permettre ainsi de le concevoir comme s'il était un jugement de chair et de sang.

Selon le rav Blazer, c'est la raison pour laquelle Hachem ne nous juge pas tous simultanément. S'Il nous examinait tous en même temps, avec nos nombreuses fautes collectives, Sa patience serait, pour ainsi dire, rapidement épuisée et nous risquerions chacun de recevoir une condamnation sévère.
En nous jugeant individuellement, Hachem nous offre une chance d'obtenir une sentence plus facile et plus clémente. Pour ceux qui se présentent devant Hachem plus tôt dans la journée, ceux qui sont en première ligne, le Juge fait preuve de patience, car elle n'a pas été mise à rude épreuve.

=> La question primordiale est alors de savoir comment mériter d'être placé en tête de file plutôt qu'en queue?
La guémara nous dit que Hachem place le roi tout en avant de la ligne afin qu'il soit dans une meilleure position pour recevoir un jugement positif, alors comment se rapprocher le plus possible du devant de la file?
Chaque place dans la file est d'une importance cruciale. Comme le dit le verset : "un seul fauteur peut ruiner beaucoup de bien" (Kohélet 9,18). Chaque personne supplémentaire, avec ses fautes, nous précédant dans la file est grandement susceptible d'affecter le résultat lorsque nous sommes jugés. Cela vaudrait la peine de gagner ne serait-ce qu'une seule place dans la file, car cela peut faire toute la différence dans l'issue du jugement final.
En attendant le jugement, notre sort dépend dans une large mesure de la position que nous occupons, alors comment obtenir une meilleure place dans la file du jugement?

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-> A Roch Hachana, il y a 3 méthodes principales de jugement :
1°/ Dans la grande majorité des cas, Hachem utilise une balance pour peser les mitsvot par rapport aux avérot (fautes), et fonde Son jugement sur le côté de la balance le plus lourd. (Rambam - Hilkhot Téchouva 3,3)
2°/ Dans certains cas exceptionnels, Hachem identifie une action spécifique sur laquelle Il va faire reposer le jugement. Grâce à une mitsva ayant trouvé grâce aux yeux de Hachem, un racha sera peut-être épargné, de même qu'une seule faute pourra amener Hachem à juger défavorablement un tsadik. (Ran - Roch Hachana 16b)
3°/ Une personne apparemment totalement indigne peut recevoir la compassion de Hachem, ou vice versa, pour des raison que nous ne pouvons pas comprendre.
Lorsque Moché (Béra'hot 7a) voulut comprendre comment un tsadik peut-il avoir une existence éprouvante, alors que la vie d'un racha est agréable et douce, Hachem lui répondit qu'Il ne révélerait pas ce secret : "Je choisirai de faire grâce et Je serai miséricordieux envers qui Je choisirai de l'être" (Ki Tissa 33,19).

-> A partir de là, il existe 3 manières d'être placé à la tête si importante de la file du jugement.
1°/ La première est de le mériter. Si une personne possède à son actif de nombreux mérites et mitsvot, et que ceux-ci dépassent de loin ses fautes, alors Hachem pourra la faire progresser dans la hiérarchie.
Ainsi, la première façon d'améliorer son placement est d'accumuler davantage de mitsvot que d'avérot (fautes). Cependant, cette suggestion n'est pas très utile en fin de course, car nous ne disposons peut-être pas d'assez de temps pour atteindre cet objectif juste avant Roch Hachana.

2°/ Une deuxième manière de progresser dans la hiérarchie peut s'appliquer même à celui dont les fautes dépassent de loin les mitsvot. En effet si la personne effectue une mitsva unique, un mérite spécial, qui trouve grâce auprès d'Hachem, alors Hachem pourra faire avancer cette personne dans la file. Même si selon son bilan, elle ne le mérite pas, Hachem décidera de l'y déplacer sur la base de cette mitsva précise qu'elle a accomplie.

3°/ Il existe une 3e façon de se placer en tête de file.
Hachem est miséricordieux, et en se fondant sur Sa raison cachée, Il peut décider qu'un certain individu mérite d'être avancé dans la file. Toutefois, d'un point de vue pratique, nous n'avons aucun moyen d'influencer cette décision et de tirer profit de ce procédé.

La méthode la plus utile pour se déplacer vers la tête de file est donc la 2e décrite ci-dessus. Si nous sommes en mesure d'identifier une mitsva qui entre dans la catégorie d'un mérite particulier trouvant vraiment grâce auprès de Hachem, alors peut-être pourrons-nous faire évoluer notre positionnement.
Ainsi, même si nous ne le méritons pas vraiment, nous pourrons améliorer notre jugement en faisant avancer notre place dans la file d'attente.

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-> Roch 'Hodech Elloul marque le début des jours de miséricorde, les yémé ra'hamim, car c'est le jour où Moché Rabbénou monta vers les Cieux pour la 3e fois afin d'obtenir la 2e série de Lou'hot.
Le rav Blazer ajoute que plus une personne craint le jugement, plus Hachem aura de la miséricorde envers elle.
En se préparant tôt, elle démontre une véritable peur du jugement, qui constitue un mérite permettant de susciter la miséricorde Divine. L'objectif de se préparer au jugement est d'éveiller cette peur en soi qui, acquise avec l'introspection et la réflexion, peut aider une personne à recevoir une décision plus avantageuse le jour de Roch Hachana.
[chacun à son niveau, plus on fait des efforts pour ressentir la gravité du jugement, sur la Toute Puissance d'Hachem, qu'Il est notre papa, ... plus on peut prétendre à avancer dans la file d'attente, et être plus méritant pour l'année à venir. ]