Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La téchouva est importante car elle rapproche la géoula.
[guédola téchouva chémékarévét ét aguéoula - guémara Yoma 86b]

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-> Le peuple juif ne sera racheté que par la téchouva, et les prophètes ont assuré que les juifs feront effectivement téchouva à la fin des temps, et ils seront immédiatement Délivrés.
[Rambam - Hilkhot Téchouva 7,5]

[d'une certaine façon l'idée est : "ani lédodi" = je reviens par une téchouva personnelle à une proximité avec Hachem (la téchouva annulant tous les distanciations avec D.), et alors "lédodi li" = Hachem peut alors dévoiler au grand jour Son amour pour chaque juif en amenant la guéoula. ]

"Car Hachem, ton D., marche au milieu de ton camp pour te secourir et pour livrer tes ennemis devant toi" (Ki Tétsé 23,15)

-> Ce verset, qui fait ostensiblement référence aux batailles contre les ennemis de la nation juive, peut également faire allusion à Elloul, la période préparatoire à la bataille contre le Satan à Roch Hachana.
Cela peut être démontré par les premières lettres : "pour te secourir et pour livrer tes ennemis devant toi" (léatsilé'ha vélatét oïvé'ha léfané'ha - לְהַצִּילְךָ וְלָתֵת אֹיְבֶיךָ לְפָנֶיךָ), qui s'écrivent אלול (Elloul).

=> Tout comme Hachem aide Israël dans sa lutte contre l'ennemi mortel, chaque année, en Elloul et à Roch Hachana, Il nous protège contre toutes les forces spirituelles et les anges célestes qui voudraient nous condamner.
[Sfat Emet - Ki Tétsé 5640]

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-> "Car Je suis Hachem, c'est Mon Nom et Mon Honneur que Je ne donnerai à aucune autre (divinité)" (Yéchayahou 42,8)

-> Ce verset contient également une allusion à Elloul, les premières lettres de : "et Mon Honneur que Je ne donnerai à aucune autre" (oukévodi léa'hér lo éten - וּכְבוֹדִי לְאַחֵר לֹא אֶתֵּן) forment : אלול (Elloul).
En promettant que Sa gloire ne sera donnée à aucune autre force, Hachem assure à Israël que toutes les forces qui pourraient entraver le retour d'Israël, toutes les menaces du Satan, seront vaincues à chaque Elloul.
[Sfat Emet - Ki Tétsé 5640]

L'obsession réciproque d'Israël et d'Hachem est unique et témoigne de leur relation particulière.
Aucune autre nation n'a jamais développé une telle intimité avec Hachem, et Hachem n'a jamais manifesté une telle affection à une autre nation.
[Sfat Emet - Choftim 5658]

[ Quel honneur et quelle chance d'être juif(ve)!!! ]

+ Le mois d'Elloul est généralement considéré comme une période particulière de bienveillance divine (ét ratson), mais ce terme soulève des questions : Puisque Hachem est éternel et immuable, comment peut-on dire qu'Il fait preuve d'une qualité, telle que la bienveillance (une miséricorde accrue) envers les juifs, à certains moments et de qualités différentes à d'autres?
En effet, comment Sa bonté peut-elle être limitée à une période particulière, puisque nous savons qu'Il est "malé ra'hamim", constamment rempli de miséricorde?

Nous devons donc dire que la prédominance de la bienveillance divine en Elloul ne résulte pas d'un changement dans la nature d'Hachem, que le Ciel nous en préserve, mais reflète plutôt une capacité accrue de la part de chaque juif d'absorber Sa bonté.
Normalement, la bonté d'Hachem, étant infinie, elle est au-delà de notre capacité à l'assimiler.
Cependant en Elloul, cette bonté est canalisée par les 13 Attributs [lit. mesures] de la miséricorde (13 midot ara'hamim), qui la ramènent à des proportions que nous pouvons apprécier.
Le concept de mesures (midot) suggère des limites finies qui sont fixées par Hachem à Ses attributs par ailleurs illimités, afin que les mortels puissent en bénéficier.
Chaque année pendant le mois Elloul (et à d'autres moments décrits comme des périodes de bienveillance divine, par exemple au 3e repas de Shabbath), le peuple juif acquiert la capacité de bénéficier des 13 Attributs de miséricorde d'Hachem.

De même, le peuple juif peut tirer le meilleur parti de la lumière divine de la Torah qui prévaut à ces moments-là.

De notre côté, cependant, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous transformer en récipients appropriés pour recevoir les bontés d'Hachem, même sous une forme plus limitée et plus restreinte.
Nous pouvons y parvenir en nous fixant des limites à nos envies/désirs [pour ce monde], ... nous pouvons alors nous concentrer sur l'accomplissement de la volonté divine.
Par conséquent, Hachem limitera Ses attributs [de miséricorde] illimités afin que chaque Elloul, Israël puisse en bénéficier.
[en les limitant Il rend possible le fait que nous poussions les absorber, en bénéficier au maximum]
[Sfat Emet - Elloul 5631]

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-> Pendant ces jours [d'Elloul] si imprégnés en bienveillance divine, Hachem attend avec impatience notre retour et nous supplie de rechercher l'étincelle divine en notre sein et de lui permettre de nous guider vers Lui.
Nous sommes aidés dans ce processus par un cadeau spécial qui est en vigueur pendant le mois d'Elloul : les 13 mesures/Attributs de miséricorde qui facilitent notre retour.
Le roi Shlomo décrit : "la voix de mon Bien-aimé frappe : "Ouvre-moi, Ma sœur, Mon bien-aimée, Ma colombe, Ma perfection, car Ma tête est remplie de rosée" (Chir haChirim 5,2).
Hachem nous supplie d'ouvrir nos cœurs à Lui, et nous assure qu'Il n'est rempli que de miséricorde à notre égard (les 13 Attributs divins sont souvent symbolisées par la rosée dans la littérature de la kaballa).

Nous pouvons en déduire qu'il est important pour nous de persister à invoquer Hachem tout au long de l'année. Même si nos prières peuvent sembler ne pas être entendues et ne pas recevoir de réponse au moment où nous les formulons, une fois qu'Elloul arrive et que les portes du ciel sont ouvertes par notre désir sincère de nous repentir et de revenir à Hachem, toutes nos prières de l'année entière les traversent et trouvent un accueil chaleureux et aimant dans les oreilles d'Hachem.
[Sfat Emet - Ki Tavo 5641]

Même lorsqu'une personne est impliquée dans les affaires de ce monde, si son seul désir est de s'attacher à Hachem, ce désir [n'a pas seulement un impact profond sur l'individu], mais il élève également le monde matériel tout entier.

Le terme רצון (ratson), généralement traduit par : volonté, est en fait dérivé de ריצה (ritsa - courir).
Celui qui possède un désir intense [de se rapprocher d'Hachem] peut s'élever et s'envoler spirituellement et poursuivre des objectifs qui sont normalement inatteignables.
En fait, il parviendra à tout transformer dans ce monde, les malédictions comme les bénédictions, en une source de bénédiction.
[d'après le Sfat Emet - Réé 5632]

Roch Hachana – Ressentir que Hachem est le Roi

+ Roch Hachana - Ressentir que Hachem est le Roi :

-> Nos Sages (Roch Hachana 16a) enseignent que le jour de Roch Hachana, Hachem ordonne : "Dites les versets de la Royauté devant moi, afin que vous me couronniez comme roi sur vous".

-> Le Alter de Kelm demande : Hachem est déjà le roi! Pourquoi a-t-Il "besoin" que nous le couronnions Roi sur nous?
En effet, Hachem était Roi avant même qu'il n'y ait des gens pour le faire Roi, comme le dit le chant de Adon Olam : "Il a régné avant que toutes les créatures ne soient créées". Quelle différence cela fait-il que nous le fassions Roi?

En réalité, explique l'Alter de Kelm, Hachem demande que nous le fassions Roi sur nous-mêmes (notre intériorité), ce qui n'est pas si facile. Faire d'Hachem notre Roi, c'est sentir qu'Il est Roi avec chaque fibre de notre être. Tous nos membres, nos sens et nos pensées doivent être utilisés uniquement pour accomplir la volonté d'Hachem.

-> Le rav 'Haïm Friedlander fait remarquer que cela nécessite une préparation. On ne peut pas simplement sauter à un tel niveau, quelle que soit l'inspiration du moment. Faire d'Hachem le Roi de nous-mêmes demande du travail.

La première étape consiste à nous habituer à reconnaître qu'Hachem est avec nous à tout moment. Si nous vivions avec cette idée au premier plan de nos pensées, nos décisions s'en trouveraient affectées.
En effet, le Rama (Choul'han Arou'h 1,1) nous dit que le fait de placer Hachem devant nous en permanence est crucial dans le service d'Hachem. Il explique que l'on ne se comporte pas de la même manière en privé qu'en présence d'une grande personne.
C'est un fait auquel nous pouvons tous nous identifier, nous agissons tous différemment en présence d'une grande personne. Ainsi, si nous sommes conscients d'être toujours en présence d'Hachem, nos actions s'en trouveront certainement améliorées. Plus nous le ferons, plus nous serons en mesure de faire d'Hachem le Roi de nous-mêmes.

Le rav Friedlander nous dit qu'une autre façon de se préparer à couronner Hachem est de reconnaître que tout est à Lui, nos corps, nos familles, toutes nos possessions et tout ce qui se trouve dans l'univers.
Hachem est à l'origine de tout ce qui se passe dans ce monde. Tout ce qui est aujourd'hui, tout ce qui se passera au cours de l'année à venir, et le monde à venir, tout cela est entre Ses mains.
[sans Hachem aucune créature, aucun objet, ... ne pourrait exister même une seule seconde supplémentaire! On a beau être en bonne sante, être très riche, avoir beaucoup de pouvoir, ... mais si Hachem ne nous donne pas la force de vie à l'instant on mourrait. ]
Lorsque nous réaliserons cela, nous comprendrons qu'il est sage pour nous d'annuler notre volonté au profit de la Sienne. Même si nous ressentons un désir pour quelque chose qui va à l'encontre de la volonté d'Hachem, nous ne le voulons pas en réalité. Notre compréhension de ce que nous risquons de perdre l'emporte sur l'idée d'obtenir un plaisir éphémère. Cela n'en vaut pas la peine.
On peut comparer cette situation à celle d'un ouvrier d'usine qui dépend de son travail. Un jour, on lui offre un billet gratuit pour un match de football. L'ouvrier sait qu'en s'absentant pour une telle raison, il perdra une grande partie de son salaire, voire son emploi. Il n'aura littéralement aucune envie d'aller au match.

-> Ceci peut aider à expliquer un midrash en apparence obscur (Vayikra Rabba 29,4). Le Midrach nous dit que lorsque les juifs soufflent dans le Shofar à Roch Hachana, Hachem "se lève de son trône de gloire et s'assoit sur son trône de miséricorde".
Les juifs soufflent dans un Shofar et un changement aussi impressionnant se produit dans le monde? Comment cela se fait-il?

Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach) explique que le fait de souffler dans le Shofar démontre l'annulation de notre volonté. Le Shofar représente l'appel au jugement, et les anges Accusateurs ne peuvent pas parler contre nous tant que nous n'avons pas soufflé dans le Shofar.
Si c'est le cas, nous pouvons faire en sorte que le jugement de Roch Hachana ne se produise pas, et pourtant, nous soufflons dans le Shofar. Nous faisons cela parce que souffler dans le Shofar fait partie du fait de faire d'Hachem un Roi (dans Son rôle de juge, comme il est dit : "le roi établit le monde par le jugement" (Michlé 29,4)).
C'est notre seule préoccupation : non pas notre propre bien-être, mais la royauté d'Hachem. Une telle annulation de notre part pousse Hachem à se lever de son trône de gloire et à s'asseoir sur son trône de miséricorde.

-> Le rav 'Haïm Kamil note que nous devrions nous concentrer de toutes nos facultés mentales pour faire d'Hachem le Roi sur nous-même. Si nous le faisons, dit-il, Hachem fera des miracles pour nous.

Le rav Kamil cite à cet égard la déclaration du Tour : normalement, une personne se présente à son propre procès vêtue de noir et ne prend pas soin d'elle. Cela suscite la pitié du juge.
En revanche, les juifs s'habillent de leur mieux. Ils se lavent, se rasent et font la fête le jour de leur jugement, car ils sont convaincus qu'Hachem fera un miracle pour eux.
Comment cela est-il possible? Qu'en est-il de la crainte du jugement d'Hachem le jour où les livres de la vie et de la mort sont ouverts devant Lui?

Le rav Kamil explique cela en se basant sur le rav 'Haïm de Volozhon (Néfech ha'Haïm 3,12), qui relate la ségoula consistant à se concentrer intensément sur l'idée que "én od milévad" (il n'y a rien en dehors d'Hachem). Tous les autres "pouvoirs" ne sont en fait rien du tout, et seul Hachem compte. Même en cas de danger immédiat, le fait de se concentrer sur cette idée permet de sauver des personnes en danger.
=> Si un juif accepte la Royauté d'Hachem sur lui-même avec chaque fibre de son être, en y mettant toute sa concentration, il peut atteindre le niveau de "én od milévado", qu'il n'y a pas d'autre pouvoir dans le monde. Il se soumettra entièrement à Hachem. En faisant cela, il peut mériter un traitement miraculeux de son jugement à Roch Hachana.

Roch Hachana – Proclamer et se réjouir de la royauté d’Hachem

+ Roch Hachana - Proclamer et se réjouir de la royauté d'Hachem :

-> Nos Sages (guémara Roch Hachana 16a) enseignent que Roch Hachana est le jour où nous couronnons Hachem comme notre Roi.
Le Ritva (Roch Hachana 16a) ajoute que le shofar est soufflé dans ce but, représentant le "couronnement" d'Hachem, comme cela se fait dans les royaumes du monde.
La quasi totalité des prières de Roch Hachana se concentrent sur la royauté d'Hachem.

=> Pourquoi en est-il ainsi?
Nous savons que notre destin pour l'année à venir est déterminé à Roch Hachana (Ritva 16b). Ne serait-il pas plus approprié de formuler au moins les demandes qui sont incluses dans nos prières quotidiennes, telles que la santé, les moyens de subsistance ou la paix? Pourquoi ne faisons-nous pas de demandes à Hachem à Roch Hachana?

De plus, il semblerait logique de faire téchouva et de dire vidouï (confession) pour nos fautes. Après tout, nous sommes jugés. Pourtant, les prières de Roch Hachana ne mentionnent ni téchouva ni vidouï.
En fait, le Zohar affirme qu'un vidouï dit à Roch Hachana renforce les accusations contre nous. Pourquoi en est-il ainsi? En quoi est-ce différent lorsque nous disons le vidouï pendant les 10 jours de téchouva ou à le jour de Kippour ?

-> Le rabbi de Slonim répond que l'essence de Roch Hachana est la raison pour laquelle nous nous concentrons sur la royauté d'Hachem. Chaque Roch Hachana est comme une nouvelle création de l'univers entier. L'année écoulée est terminée et, comme pour le premier Roch Hachana de l'histoire, Hachem crée à nouveau tout à partir de zéro.
Ce jour-là, Hachem s'assoit sur son trône et décide qui, parmi nous, aura sa place dans son nouveau monde. En fonction de ses performances passées, Hachem décide de la place ou du rôle qu'il lui accordera dans cette nouvelle création. C'est pourquoi nous déclarons Hachem Roi en ce jour.

Le rabbi de Slonim explique ce concept par une analogie : Un roi fonda un jour une nouvelle ville. Chaque année, le roi visitait la ville à l'occasion de l'anniversaire de sa fondation. En présence de tous les citoyens, il passait en revue les réalisations de la ville. Il évaluait s'il devait continuer à diriger la ville et, dans l'affirmative, combien de temps et de ressources il devait y consacrer.
Naturellement, le rôle des sujets du roi ce jour-là était de lui rendre hommage. Ils l'accueillaient avec des bannières, déclarant : "Vive le roi !".

À Roch Hachana, Hachem renouvelle sa royauté sur le monde.
Il décide du rôle qu'il nous réserve, le cas échéant. Le moment est venu de déclarer notre loyauté envers Hachem et de dire à quel point nous voulons que Sa royauté s'exerce sur nous et sur le monde entier.

Le but du monde est de révéler la gloire d'Hachem (Yéchayahou 43,7).
Plus nous participons à ce but, plus nous avons de chances d'y prendre part au cours de l'année à venir. C'est pourquoi toute les prières de Roch Hachana tournent autour de la royauté d'Hachem, nous prions pour qu'Hachem soit Roi sur nous et sur le monde entier. Cela fait ressortir Sa gloire.

Bien entendu, il n'est pas approprié de demander à Hachem nos besoins en ce jour.
Nos besoins n'ont rien à voir avec la gloire d'Hachem. Nous ne pouvons certainement pas mentionner nos fautes! En quoi le fait d'admettre que nous nous sommes rebellés contre Lui ajouterait-il à Sa gloire?
Bien que nous voulions et devions faire téchouva, mentionner nos péchés à Roch Hachana nuit à Sa gloire, surtout si nous ne sommes pas encore complètement pénitents.

Une part importante de la royauté d'Hachem sur nous consiste à montrer à quel point nous sommes heureux qu'Il soit notre Roi et que nous soyons Ses serviteurs.
Il est vrai qu'il n'est pas approprié de montrer trop de bonheur en ce jour. Après tout, nos Sages enseignent (guémara Roch Hachana 32b) que nous ne pouvons pas dire le Hallel lorsque les livres de la vie et de la mort sont ouverts devant Lui. Cependant, nous devrions nous sentir heureux et exprimer notre appréciation du fait que nous couronnons le Roi et que nous faisons partie de Sa Royauté.

-> Le 'Hatam Sofer dit que le son du Shofar est comme un cri, mais en deux parties : Il y a un cri pour le jugement de Roch Hachana, mais aussi un cri de joie, car le couronnement d'un roi est un événement joyeux.
On dit que le Gaon de Vilna était particulièrement heureux au moment de la sonnerie du Shofar. C'est le moment d'exprimer la joie qu'Hachem nous ait donné une place dans Son royaume jusqu'à présent et que nous ayons pu accomplir Ses mitsvot. Nous savons également que Sa volonté est de nous bénir en nous donnant la possibilité de Le servir pendant une autre année.
Montrer que nous sommes satisfaits du joug des mitsvot est une partie importante de l'acceptation de la royauté d'Hachem sur nous.

Nos Sages (Roch Hachana 16a-b) disent : "Le Satan est troublé par la sonnerie du shofar".
Ce qui trouble le Satan, c'est que nous soufflons dans le shofar à plusieurs reprises : avant, pendant et après Moussaf, en répétant diverses combinaisons de tékiya, téroua et chévarim jusqu'à ce que nous atteignions 100 coups de shofar. Le Satan ne peut pas comprendre : si souffler dans le shofar est une mitsva, il suffit de le faire une fois pour s'acquitter de la mitzvah. Pourquoi le faire encore et encore?

Cependant, nous sommes heureux de souffler davantage dans le shofar, ce qui prouve que nous sommes satisfaits des mitsvot d'Hachem (ibid., Rachi 16b). C'est ce qui empêche Satan de nous poursuivre.
Une leçon à appliquer tout au long des jours de crainte est que la démonstration de notre joie pour les mitsvot a le pouvoir de nous faire gagner une nouvelle année de vie !

-> Le rav Steinman note qu'un aspect crucial du couronnement d'Hachem est le sentiment d'humilité.
Il dit que l'on peut prononcer toutes les prières de Roch Hachana en se disant à soi-même : "Bien sûr, je veux qu'Hachem soit le roi du monde, mais je me débrouille très bien. Je suis en bonne santé, j'ai un bon travail, je vis dans un bon quartier, mes enfants étudient dans de bonnes écoles, je ne m'inquiète pas pour moi."
Cela est de l'orgueil (gaava), et cela nous empêche de couronner Hachem comme roi sur nous-mêmes. En effet, le Ramban (Iguéret haRamban) écrit que quiconque éprouve de l'orgueil devant Hachem se rebelle contre Lui. Rien ne peut être plus éloigné que de couronner Hachem ...
[ Hachem dit au sujet d’un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!" - guémara Sotah 5a]

-> Le rav 'Haïm Friedlander était très malade, et Roch Hachana approchait. Dans son état de faiblesse, il ne pouvait pas se lever devant la yéchiva et parler. Au lieu de cela, il écrivit la lettre suivante à ses élèves :
"À Roch Hachana, nous devons avoir le sentiment que nous n'avons aucun mérite, aucun crédit à notre actif. Personne ne sait ce qui va se passer, même si l'on croit que sa situation physique est parfaitement sûre. Même si les choses vont bien pour nous, personne ne peut savoir ce qui se passera à l'avenir.
En vérité, Hachem m'a facilité la tâche cette année, car ma situation est vraiment à ce niveau.
Cependant, nous devrions tous essayer de sentir que nous sommes à ce stade, que nous n'avons rien du tout. En faisant cela, nous pourrons tous mériter d'être ensemble au cours de l'année à venir."

[divré Torah du rav Moché Krieger]

Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur la résurrection des morts (par le Ben Ich 'Haï) :

-> "Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis Hachem, votre D." (Kédochim 20,7)

-> Au niveau du sens simple (pchat), notre verset est un commandement pour qu'Israël se comporte de manière sainte.
D'un point de vue homilétique, on peut également lire : "Vous avez été sanctifiés, vous serez donc saints, car moi, Hachem, je suis votre D." =Parce que le peuple juif était saint au départ, il a la capacité unique de se sanctifier davantage par l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot.
La preuve qu'ils étaient saints dès le départ est que "Moi, Hachem, je suis votre D." = déjà en Égypte, avant que les Israélites ne reçoivent la Torah et les mitsvot au Sinaï, Hachem s'appelait lui-même " des D. Hébreux" (Chémot 3,18 ; 7,16) ...

Ce point est mis en évidence lors de la purification de la métsora (Vayikra 13,37).Pourquoi le Cohen peut-il le purifier? Parce que la racine de l'âme du juif est déjà pure, il peut être purifié ...

La Torah purifie la personne qui l'étudie. C'est pourquoi elle devait être donnée au peuple juif, qui est enraciné dans la pureté. En effet, D. a imprimé un signe de pureté dans la chair des hommes juifs. L'alliance de la circoncision montre qu'ils sont purs et qu'ils peuvent donc étudier la Torah. C'est pourquoi nous remercions D., dans la grâce après le repas, "pour Ton alliance, que Tu as scellée dans notre chair, et [ensuite] pour Ta Torah, que Tu nous as enseignée", car cette dernière dépend de la première.

La Torah est comparée à de l'eau, comme il est écrit : "quiconque a soif, venez à l'eau" (Yéchayahou 55,1 ; Baba Kamma 17a).
La nature de l'eau est la suivante : si elle se trouve dans un tuyau élevé aux deux extrémités et que sa source se trouve à un endroit élevé à l'une des extrémités du tuyau, elle s'élèvera jusqu'à un endroit tout aussi élevé à l'autre extrémité du tuyau.
Grâce à l'étude de la Torah, une personne atteint la nature de l'eau, elle peut s'élever à un niveau aussi élevé que la racine de son âme.

Dans l'avenir, les morts d'Israël seront ressuscités par la rosée.
La rosée de la résurrection descend d'un lieu qui est source de vie. Pour Israël, dont les racines sont dans le lieu de la lumière, la rosée devient un tuyau par lequel les âmes des morts montent vers le lieu de la vie pour recevoir la vie, afin de ressusciter les corps dans la tombe.
Cela explique ce que Iyov a dit : "Ma racine s'étend jusqu'à l'eau, et la rosée se pose sur mon rameau" (Iyov 29,19) = la racine de mon âme est comme l'eau, qui peut monter aussi haut que sa source.
Moi aussi, je pourrai monter jusqu'au lieu de ma racine. C'est pourquoi la rosée de la résurrection me ressuscitera.
[Ben Ich 'Haï - chana 2 hakdamat Tazria]

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-> Un sadducéen dit à Guéviha ben Pesisa : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront. Les vivants meurent ; les morts vivront-ils?"
Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas. Ceux qui n'ont pas encore vécu (les enfants à naître); vivent ; ceux qui ont vécu [vivront]!"
[guémara Sanhédrin 91a ; Ein Yaakov]

-> Le sadducéen accusait les rabbins de ruiner la foi des gens dans la Torah en déclarant que les morts vivront. En affirmant quelque chose d'aussi incroyablement tiré par les cheveux, disait le sadducéen, les rabbins érodaient la confiance du peuple dans leurs nombreux enseignements vrais et magnifiques et dans la Torah. C'est pourquoi "malheur à vous, coupables, qui dites que les morts vivront", car vous serez punis pour avoir détruit la foi des gens en la Torah.

Guéviha répondit : "Malheur à vous, coupables, qui dites que les morts ne vivront pas", car en niant la résurrection, vous empêchez les réchaïm de se repentir et d'accomplir les mitsvot. Car ils diront qu'en fin de compte, les justes meurent comme les réchaïm ; à quoi bon alors porter le joug de la Torah et des mitzvot?
[Bénayahou]

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-> [Il est écrit : ] "La terre qu'Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner" (Ekev 11,9).
Il n'est pas dit "de vous donner", mais bien "de leur donner" [c'est-à-dire que D. donnera la terre d'Israël aux Patriarches, qui sont déjà morts].
Nous avons ici une preuve de la résurrection des morts dans la Torah [car pour accomplir sa promesse aux Patriarches, D. devra les ressusciter].

Certains apportent une preuve à partir du verset : "Vous, qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, vous tous, aujourd'hui" (Vaét'hanan 4,4). [Il est évident que le peuple auquel s'adressait Moché était vivant. Le verset dit : même si tous les autres sont morts, vous serez vivants].
De même qu'aujourd'hui vous êtes tous vivants, de même dans le monde à venir vous serez tous vivants.

La reine Cléopâtre dit à Rabbi Méïr : "Nous savons que les morts vivront, comme il est écrit : "Ils fleuriront hors de la ville comme l'herbe de la terre" (Téhilim 72,16). Mais lorsqu'ils se lèveront, le feront-ils nus ou avec leurs vêtements?".
Il a répondu : "Nous pouvons faire des déductions à partir du cas du blé. Si le blé, qui est enterré nu, émerge avec plusieurs vêtements, à plus forte raison il en est de même pour les justes, qui sont enterrés avec leurs vêtements.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Nous pouvons en effet tirer des enseignements sur la résurrection des morts à partir du blé.
Ses grains sont enfouis dans la terre, où ils se désintègrent. Il repousse ensuite, et l'on finira par en faire du pain.
Mais "l'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de tout ce qui sort de la bouche d'Hachem" (Ekev 8,3) = ce n'est pas seulement de la "résurrection" du blé que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie après avoir été enterré dans la terre, mais de nombreux versets de la Torah, qui sortent de la bouche de D., que nous apprenons que l'homme reviendra à la vie.
[Ben Yéhoyada]

-> Que signifie le fait que les justes ressusciteront dans leurs vêtements?
Les vêtements dans lesquels les corps des justes sont enterrés symbolisent les "vêtements" qu'ils ont confectionnés pour leur âme grâce à l'étude de la Torah et à l'observance des mitsvot.
Ce concept est évoqué dans le verset suivant : "La force et la gloire sont ses vêtements ; elle se réjouit au dernier jour" (Michlé 31,25).
[Névé Tsadikim]

-> Si Cléopâtre accepte que les morts ressuscitent, quelle différence cela fait-il pour elle que les morts ressuscitent avec ou sans vêtements?
Ce qu'elle voulait savoir, c'est si les gens seront alors comme Adam et Eve avant le péché, qui étaient si purs et si élevés qu'ils n'avaient pas besoin de vêtements, ou s'ils seront comme l'homme après la faute.
[Bénayahu]

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-> César dit à Rabbi Gamliel : "Vous dites que les morts vivront. Mais ils sont devenus poussière. Comment la poussière peut-elle revivre?"
La fille de César dit à Rabbi Gamliel : "Je vais lui répondre." Elle se tourna vers son père et lui dit : "Il y a deux potiers dans notre ville. L'un fait des récipients avec de l'eau, l'autre avec de l'argile. Lequel est le plus habile?"
César répondit : "Celui qui fait des vases avec de l'eau". Elle lui dit : "Si D. fait des vases avec de l'eau, il peut certainement en faire avec de l'argile!"
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Rachi explique que la fille de César disait : "D. fait l'homme avec de l'eau, car l'embryon commence par une goutte de sperme. Il peut donc certainement faire l'homme avec de la terre."

La question de César elle-même laisse perplexe. La Torah affirme qu'Adam a été créé à partir de la poussière de la terre (Béréchit 2,7). Si César accepte que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'accepte-t-il pas que D. ressuscite les hommes à partir de la terre?
Et s'il n'accepte pas que D. ait créé l'homme à partir de la terre, pourquoi n'a-t-il pas posé sa question directement sur le récit de la création?

César reconnaît que le récit de la création dans la Torah est vraie.
Mais le roi Salomon a dit : "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (Kohélét 1,9). L'empereur s'interroge donc : Si D. ne crée rien de nouveau après les 6 jours de la création, comment ressuscitera-t-il les morts? N'est-ce pas quelque chose de nouveau?

Sa fille lui explique que tout ce qui existe de semblable dans ce monde n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau. Puisque, de nos jours, D. façonne les gens à partir de liquide, ce qui est beaucoup plus difficile que de les façonner à partir de la terre, ressusciter l'homme à partir de la terre n'est pas considéré comme quelque chose de nouveau.
[Ben Yéhoyada]

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+ Guérir les défauts :

-> Rava compare deux parties d'un verset. Le verset dit : "Je fais mourir et je fais vivre", mais il dit aussi : "Je brise et je guéris" (Haazinou 32,39).
Hachem dit : "Ceux que j'ai mis à mort, je les ramènerai à la vie, et ceux que j'ai brisés, je les guérirai.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Hachem ressuscitera d'abord les morts avec les défauts qu'ils avaient au moment de leur mort. Ainsi, tout le monde saura que ce sont les morts qui sont ressuscités.
Ensuite, il les guérira de leurs défauts.
[Bénayahou]

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+ Les effets de l'orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Yéhoyada]

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+ Comment atteindre la terre sainte :

-> Selon Rabbi Elazar, les justes enterrés en dehors de la Terre d'Israël ne reviennent pas à la vie.
Rabbi Ila dit : Ils reviendront à la vie, mais ils doivent d'abord rouler [à travers des tunnels souterrains] jusqu'à la terre d'Israël.
Rabbi Abba s'y opposa. Il souligna que rouler serait douloureux pour les justes [et que D. ne les ferait pas souffrir].
Abbayé répondit : Des tunnels seront creusés pour eux sous la terre. [Ils se lèveront et marcheront dans les tunnels jusqu'à la terre d'Israël, d'où ils émergeront (Rachi)].
[guémara Kétoubot 11a]

-> Apparemment, seuls les justes traverseront les tunnels. Les gens ordinaires arriveront en terre sainte d'une manière différente. Leurs os rouleront jusqu'en terre d'Israël et ils y seront ressuscités.
C'est pourquoi, dans la bénédiction de Ahava Rabba, nous disons : "Fais que nous marchions droit vers notre Terre" = aide-nous à être parfaitement justes afin que nous puissions marcher droit dans les tunnels jusqu'à la Terre sainte plutôt que d'y voir nos os rouler. [Rabbi Moché Sofer]

À Bagdad, les morts juifs étaient enterrés face à l'ouest, vers la terre d'Israël, pour montrer leur foi en la résurrection, lorsqu'ils se lèveront et marcheront vers l'ouest à travers les tunnels jusqu'à la Terre.
[Ben Yéhoyada]

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+ Les éloges funèbres

-> Malheur à ce cortège! Malheur à ce fardeau!
[guémara Moéd Katan 28b]

-> Le "cortège" est l'âme, qui se rend au Gan Eden.
Le "fardeau" est le corps, qui est accablé par son séjour dans la tombe.

Dans un éloge funèbre, le corps et l'âme sont loués pour les mitsvot qu'ils ont accomplies dans ce monde. Nous pouvons comprendre que l'âme soit satisfaite de l'éloge funèbre, puisqu'elle continue à vivre et qu'elle tire du plaisir de la mention de la Torah qu'elle a étudiée et des mitsvot qu'elle a accomplies pendant qu'elle était dans ce monde.
Mais pour le corps, c'est se moquer du mort que de le féliciter pour son travail dans les mitsvot alors qu'il gît comme une pierre dans la tombe.

Dans l'avenir, cependant, le corps vivra à nouveau et jouira de la récompense pour son travail dans les mitsvot. C'est pourquoi il apprécie que l'on fasse son éloge pour ces choses, même s'il se trouve actuellement dans la tombe.
L'éloge funèbre est donc "un honneur pour les vivants" = les âmes ; et "un honneur pour les morts" (guémara Sanhédrin 46b) = les corps.
[Né'hamat Tsion]

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+ Les trois partenaires :

-> Hachem achèvera pour moi. Hachem, Ta bonté dure toujours. Tu n'abandonnes pas l'œuvre de tes mains. (Téhilim 138,8)

-> Il y a 3 partenaires dans la création d'une personne : Hachem, son père et sa mère.
Ses parents lui donnent un corps. D. lui donne une âme, l'éclat de son visage, la vue, l'ouïe, la parole, la capacité de marcher et de penser. Lorsque son heure est venue, Dieu prend sa part et leur laisse celle de ses parents. [guémara Nidda 31a]

-> L'homme a 3 partenaires. À qui revient l'honneur en premier?
Celui de D., bien sûr, pour un certain nombre de raisons. L'une d'elles est que même les parents doivent honorer Hachem. Une autre raison est que la part des parents dans l'homme nécessite également l'assistance divine. De plus, une fois que les parents l'ont mis au monde, il devient progressivement indépendant d'eux, mais il reste dépendant de D. à chaque instant pour lui donner vie et énergie.

Ainsi, même le corps, qui est la part des parents dans l'homme, est considéré comme l'œuvre d'Hachem. Et puisque D. a pitié de son œuvre, Il ne l'abandonnera pas, mais la restaurera lors de la résurrection des morts.
Comme le dit notre verset : "Hachem achèvera pour moi" = Il achève la part de mes parents qui est en moi. En outre, "Hachem, Ta bonté dure toujours" = même après que les parents m'ont mis au monde, D. continue à me soutenir. Ainsi, le corps, qui est appelé la part des parents dans l'homme, est également l'œuvre de Tes mains.
C'est pourquoi "Tu n'abandonneras pas l'œuvre de Tes mains", mais tu la ressusciteras dans le futur.
[Ben Ich 'Havil 3 - haGadol 3]

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-> Rabbi Méïr dit : De quel verset de la Torah découle le fait qu'il y aura une résurrection des morts? Il est écrit : "Moché et les enfants d'Israël chanteront" (Béchala'h 15,1).
Il n'est pas dit "a chanté" (char - שר), mais "chantera" (yachir - ישיר).
C'est à partir de là que nous apprenons la résurrection des morts dans la Torah.
[guémara Sanhédrin 91b]

-> Nos Sages ont dit que le monde à Venir a été créé avec la lettre youd (י) (guémara Ména'hot 29b).
Il y a deux mondes à venir. L'un concerne les corps après la résurrection ; l'autre est le monde des âmes.
La lettre youd (י) fait allusion aux deux. C'est pourquoi le verset qui fait allusion à la résurrection ne dit pas שר (a chanté"), mais ישיר (chantera). Le mot ישיר est composé de שר avec l'ajout de deux youd (י), un pour chaque monde à venir.
[Ben Yéhoyada]

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-> Tout ce que D. fait, c'est d'empêcher l'anéantissement de l'œuvre de Ses mains, les âmes et les corps, afin qu'ils ne soient pas perdus dans les deux mondes.
[Tikouné Zohar 31:76a]

-> Certains juifs, jugés indignes, ne prendront pas leur part dans le monde à venir et ne se lèveront pas lors de la résurrection des morts.
Mais lorsque D. renouvellera les cieux et la terre et détruira complètement le mauvais penchant, ces corps et ces âmes perdus seront également renouvelés et restaurés.
[Bénayahou]

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-> C'est avec cela (bézot - בזאת) qu'Aharon entrera dans le lieu saint. (A'haré Mot 16,3)

-> Nos Sages ont trouvé dans la Torah une allusion à la résurrection des morts. En ce qui concerne les téroumot et les dîmes provenant des produits de la terre sainte, il est écrit : "Tu donneras à Aharon haCohen la térouma mise à part pour Hachem" (Kora'h 18,28).
Comment la dîme a-t-elle pu être donnée à Aharon, qui est mort dans le désert et n'est jamais entré en terre sainte?
Il faut qu'à l'avenir il revienne à la vie et que la dîme lui soit apportée.
[guémara Sanhédrin 90b]

-> Actuellement, le Nom de Dieu et son Trône sont incomplets. Le Tétragramme (יהוה) ne comporte que deux lettres (יה) et le mot כס (kess - Trône), n'a pas d'alef [כסא] (voir Béchala'h 17,16).
Dans le futur, les sept lettres du Nom et du Trône seront complètes. [יהוה et כסא]
Notre verset y fait allusion. Le mot "bézot" (בזאת - avec ceci"), peut être divisé en בז אות (bézaïn ot - avec sept lettres).
Lorsque la rectification sera achevée et que le Nom Divin et le Trône seront complets, Aharon entrera dans "le lieu saint", le 3e Temple, en Terre sainte.
[Ben Ich 'Haï - drouchim A'haré Mot]

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+ Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités :

-> Rabbi Eliezer dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités (Yé'hezkiel 37) se sont levés, ont entonné un chant et sont morts.
Quel chant prononçaient-ils? "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde."

Rabbi Yéhochoua dit : Ils ont entonné ce chant : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre au tombeau et en fait remonter" (I Chmouël 2,6).

Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, dit : Les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, ont pris femme et ont eu des fils et des filles.

Et qui sont les morts que Yé'hezkiel a ressuscités?

Rav dit : Ce sont les descendants d'Efraïm qui ont calculé la fin [de la servitude égyptienne] et se sont trompés.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura longtemps" (I Divré haYamim 7,22).
Chmouël a dit : Il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
[guémara Sanhedrin 92b]

-> Selon Rabbi Eliezer, les morts que Yé'hezkiel a ressuscités se sont levés, ont chanté "Hachem met à mort avec justice et ressuscite avec miséricorde", puis sont morts à nouveau.
Rabbi Eliezer est du même avis que Rav, qui les identifie comme les descendants d'Efraïm en Égypte qui ont calculé la fin de la servitude égyptienne. Ils conclurent à tort que le temps de la rédemption était venu, se mirent en route pour le pays de Canaan et furent tués par ses habitants.
C'est ainsi qu'il est écrit : "Leur père Efraïm les pleura pendant de nombreux jours", parce qu'ils s'étaient trompés en calculant le nombre de jours jusqu'à la rédemption.

Ils ont chanté "Hachem fait mourir par la justice" parce qu'ils ont essayé de hâter l'exode et ont quitté l'Égypte sans Sa permission. Ils ont également chanté "et ressuscite avec miséricorde" parce qu'après leur punition, D. les a ressuscités.

Selon Rabbi Yehoshua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite ; il fait descendre dans la tombe et ressuscite" (I Chmouël 2,6).
Rabbi Yéhochoua est du même avis que Chmouël, qui les a identifiés comme des personnes qui niaient la résurrection des morts. D. les a ressuscités pour enseigner que, tout comme Hachem les avait mis à mort et les avait ressuscités, Il ressusciterait à l'avenir ceux qu'Il avait fait descendre dans la tombe.

Une autre façon de comprendre le différend est la suivante :
Rabbi Yéhochoua opine comme Rabbi Eliezer, fils de Rabbi Yossi le Galiléen, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités sont montés en terre d'Israël, où ils se sont mariés et ont eu des enfants. D'après Rabbi Yéhochoua, ils chantaient : "Hachem fait mourir et ressuscite", car, de même que D. les avait mis à mort et les avait ressuscités, de même il les ramènerait un jour dans la tombe pour les ressusciter lors de la résurrection des morts.

Rabbi Eliezer, qui dit que les morts que Yé'hezkiel a ressuscités chantaient : "Hachem fait mourir par la justice et ressuscite par la miséricorde" et qu'ils sont morts immédiatement après, estime, comme Chmouël, qu'il s'agissait de personnes qui niaient la résurrection des morts.
D. les a ressuscités pour nous enseigner que la résurrection existe bel et bien.
[Ben Yéhoyada]

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-> Des hérétiques demandèrent un jour à Rabbi Gamliel : "D'où vient que Hachem ressuscite les morts?".
Il répondit : "Dans la Torah, il est écrit : "Hachem dit à Moché : Voici, tu dormiras avec tes ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera" (Deutéronome 31,16).
[En hébreu, un verbe peut précéder ou suivre le sujet. Ce verset dit littéralement : "Voici, vous vous endormirez avec vos ancêtres, et ce peuple se lèvera et s'égarera." On peut donc aussi l'interpréter ainsi : "Vous dormirez avec vos ancêtres et vous vous lèverez" dans la résurrection - "et ce peuple s'égarera].
[guémara Sanhédrin 90b]

"L'âme de chaque juif est imprégnée d'une émouna invincible. Même les fauteurs d'Israel qui ont accumulé de nombreuses fautes graves conservent cette foi au plus profond de leur cœur.
En fait, on sait que de nombreux fauteurs ont donné leur vie pour sanctifier le nom d'Hachem.
Même celui qui n'a jamais songé à se repentir et qui a abandonné sa religion par dépit, s'il était informé de l'arrivée de machia'h, il y croirait sans aucun doute de tout son cœur et reviendrait avec un repentir complet et sincère.
Et même les hérétiques qui ne reviendraient pas en se basant uniquement sur les rapports de l'arrivée de machia'h, lorsque le grand shofar retentira, annonçant la rédemption, même les âmes perdues et privées de leurs droits frémiront et se repentiront.
À ce moment-là, aucune âme ne sera laissée en arrière, car même celles qui ont été incorporées parmi les nations du monde reviendront".
[rav Tsadok haCohen de Lublin - Makhchavot 'Harouts - 9, Ou'té'hilat]

Réflexions sur le monde à Venir (par le Ben Ich ‘Haï)

+ Réflexions sur le monde à Venir (par le Ben Ich ‘Haï) :

-> Le monde existera pendant six millénaires, et pendant un millénaire, il sera détruit.
[guémara Roch Hachana 3 ; guémara Sanhédrin 97a]

-> Pendant un millénaire, le septième, la nature physique/matérielle du monde sera "détruite". Il sera purifié jusqu'à ce qu'il ressemble aux corps des justes qui se trouvent actuellement dans le Gan Eden inférieur, où l'âme est vêtue de ce qui ressemble à un corps mais qui est tellement raréfié qu'il est presque spirituel.
Ils n'ont besoin ni de sommeil, ni de nourriture, ni de boisson. Ils vivent éternellement, soutenus par le parfum du Gan Eden.
Tel sera l'état des corps des hommes du 7e millénaire.
[Ben Yéhoyada]

-> La nature et le monde physique tels que nous les connaissons aujourd'hui seront détruits pour être remplacés par une nouvelle nature, belle et exaltée, dans laquelle il n'y aura ni mal ni souffrance, mais seulement un bien total et un plaisir raffiné.
[Ben Yéhoyada]

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+ Deux résurrections

-> Les pieux exulteront dans la gloire, ils chanteront de joie dans leurs tombeaux. (Téhilim 149,5)

-> Le but de la mort est de purifier le corps. Une fois cette purification accomplie, le corps ressuscitera dans un état pur. (midrach haNéélam 116a).

Le processus de la mort, de la purification du corps et de la résurrection doit avoir lieu deux fois. La première résurrection suivra la venue du machia'h. À ce moment-là, les morts sortiront de leurs tombes avec des corps purifiés pour vivre à l'ère messianique.
Ils mangeront, boiront et fonderont des familles dans la pureté et la sainteté.

Puis viendra le 7e millénaire, au cours duquel "on ne mange ni ne boit" (guémara Béra'hot 17a).
Pour entrer dans le 7e millénaire, le corps doit subir une purification supplémentaire. Cette purification sera accomplie lors du grand jour du jugement, après quoi le peuple subira une mort brève, semblable à un sommeil.
Leur corps subira une purification totale jusqu'à ce qu'il soit plus spirituel que physique.
Les âmes seront alors restaurées dans ces corps spirituels purifiés, et elles entreront dans le 7e millénaire, au sujet duquel il est écrit : "Il y aura un jour, qui sera connu comme le [jour] d'Hachem. Il n'y aura ni jour ni nuit ; et il arrivera qu'à l'heure du soir, il y aura la lumière ... Et Hachem sera Roi sur toute la terre ; ce jour-là, Hachem sera Un, et Son Nom sera Un" (Zé'haria 14,7-9 ; Ohr ha'Hama).

C'est ainsi qu'il est écrit : "Après la première résurrection, celui qui restera à Sion et celui qui demeurera à Jérusalem seront appelés saints ; après la seconde résurrection, tous ceux qui seront inscrits sur les registres de la vie seront à Jérusalem" (Yéchayahou 4,3).

Notre verset parle lui aussi des deux résurrections. "Les pieux exulteront dans la gloire, ils chanteront de joie dans leurs tombes" = deux tombes, pour les deux fois où ils mourront. Dans la première tombe, ils chantent de joie parce qu'ils savent qu'ils seront ressuscités. Dans la seconde tombe, ils chantent de joie parce qu'ils savent qu'ils vivront ensuite pour toujours.
[Névé Tsadikim]

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-> Rabbi 'Hisda a relevé une contradiction apparente. Il est écrit : "La lune sera confondue, et le soleil couvert de honte" (Yéchayahou 24,23). Pourtant, il est également écrit : "La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera septuple comme la lumière des sept jours" (Yéchayahou 30,26).
Il ne s'agit pas d'une contradiction. L'un des versets concerne le monde à Venir, l'autre l'ère messianique.
[guémara Pessa'him 68a]

-> Rachi commente :
Le septuple est 49, et il est écrit : "comme la lumière des sept jours" = 49 fois la lumière actuelle des sept jours.
Nous constatons que la lumière sera 343 fois (49*7) supérieure à la lumière actuelle.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Écrit avec les lettres de l'alef beit, le nombre 343 est גשם (comme gachmi = ce qui est matériel).
Il y a là une indication que "la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera septuple comme la lumière des sept jours" pendant l'ère messianique, lorsque le matériel et le physique existent encore dans le monde.

Mais dans le monde à Venir, le matériel sera complètement raréfié. Nous baignerons dans la lumière de la Présence divine, comme il est écrit : "Venez, marchons à la lumière d'Hachem" (Yéchayahou 2,5), et nous n'aurons pas besoin de lumière provenant de sources physiques.
Alors, "la pluie sera passée" (Chir hacHirim 2,11) = même la lumière qui est 343 fois plus importante que notre lumière actuelle sera insignifiante.
C'est pourquoi "la lune sera confondue, et le soleil couvert de honte".
De même, le roi David parle de "paix abondante, jusqu'à ce que la lune ait disparu" (Téhilim 72,7) = la paix et la lumière de la Présence divine que nous mériterons élimineront notre besoin de la lumière de la lune.