Aux délices de la Torah

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Amour réciproque

+ Amour réciproque :

"Et tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur ... et de tous tes biens" (Vaét'hanan 6,5)

=> Comment peut-on nous ordonné d'aimer Hachem. L'amour étant un sentiment, peut-on nous imposer ce qu'il faut ressentir?

-> Le rav Akiva Eiger dit que la réponse se trouve dans les derniers mots de la prière de "Ahava Rabba".
Nous récitons : "Qui choisit sa nation Israël avec amour" (abo'her ét amo Israël béaava).
Si nous reconnaissons qu'Hachem nous aime, alors il nous incombe de L'aimer en retour.
Il est dit : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19).
Il nous appartient de reconnaître Son amour, et une fois que nous l'aurons fait, nous L'aimerons naturellement.

[plus je fais des efforts pour intellectualiser à quel point Hachem m'aime personnellement à la folie, plus il va éclore en moi de l'amour pour Lui. ]

Cas où le séfer Hazichronot ne peut être effacé

+ Cas où le séfer Hazichronot ne peut être effacé :

"Tu ne prononceras pas le nom d'Hachem ton Dieu en vain, car Hachem ne pardonnera pas à quiconque prononcera Son nom en vain" (Vaét'hanan 5,11)

-> Le rav Meir de Premichlan demande pourquoi la punition pour cette faute est si sévère que "Hachem ne pardonnera pas" à quiconque la commet. La téchouva n’est-elle pas utile pour toutes les fautes?

Il répond que chaque fois qu’une personne commet une faute, cela est écrit dans le séfer Hazichronot (livre des Souvenirs).
Par exemple, si l’on mange quelque chose d’interdit, il est écrit : "Untel a mangé ceci et cela". Lorsque la personne fait téchouva, cette ligne est effacée du livre.
Cependant, si l'on faute en prononçant le nom d'Hachem en vain, il est écrit dans le séfer Hazichronot : "Untel a prononcé Son nom en vain". Même en faisant téchouva, cette ligne ne peut être effacée, tout comme le nom d'Hachem, inscrit dans le livre, ne peut l'être.
Par conséquent, cette faute ne peut jamais être complètement effacé.

La prière en minyan ne peut être réduite au silence

+ La prière en minyan ne peut être réduite au silence :

-> Nos Sages utilisent l’expression : "davar chébé'minyan afilou bé'elef lo batoul" (si quelque chose porte un nombre, il ne peut être annulé, même par un nombre mille fois plus grand).
Le séfer Divré Israël indique que cela suggère que lorsqu’on prie avec un minyan, même mille anges ne peuvent annuler nos prières [les empêchant d'atteindre le Ciel].
C’est ce que disent nos Sages (Béra'hot 8a) : "Hachem ne rejette jamais les prières du rabbim (de la communauté)".

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-> Le rav Aharon de Karlin disait que la prière bétsibour (en minyan) est plus efficace que les prières du tsadik de la génération (tsadik hador).

[De nos jours,] l'élément essentiel qui permet à une personne de se purifier profondément, et l'élément essentiel de cette purification, est la prière avec une intention intérieure (kavana), pratiquée avec crainte et amour ...

Mais l'essentiel est précisément de prier en communauté (minyan). Même si les membres de la communauté prient rapidement ou longuement, il est nécessaire de renoncer à ses propres considérations afin d'atteindre des niveaux spirituels très élevés [par le mérite du minyan].
[Maor Vachéméch - Vaét'hanan 4,29]

Respecter la dose de mitsvot prescrite par Hachem

+ Respecter la dose de mitsvot prescrite par Hachem :

"N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)

-> Le rav Yonathan Eibshitz (dans son Tiféret Yonatan) demande pourquoi est-il interdit d'ajouter aux mitsvot d'Hachem.
Il répond que cela montre qu'il ne faut pas faire ses propres calculs concernant les mitsvot de la Torah.
La Torah n'a besoin de l'approbation de personne, et personne n'est en mesure de dire qu'il sait ce qu'il pense être la bonne chose à faire. Il faut simplement faire ce que Hachem ordonne, sans rien changer (Hachem est Parfait!).

Il compare cela à une personne gravement malade qui consulte un médecin pour déterminer l'origine de sa maladie. Le médecin l'examine et lui prescrit un médicament qui pourrait l'aider. Cependant, il lui conseille de ne prendre que la dose prescrite, petit à petit. Le patient se dit : Si prendre un petit médicament à la fois m'aide, en prendre beaucoup m'aidera certainement beaucoup plus!

Bien sûr, Il s'est lourdement trompé. Prendre trop de médicaments d'un coup serait extrêmement dangereux et pourrait même tuer le patient.

Il en va de même pour les mitsvot. Si l'on ajoute des mitsvot aux commandements d'Hachem, on se met en danger. La Torah est un élixir de vie, mais on ne peut pas en prendre plus que la quantité prescrite en une seule fois.
Hachem nous indique la quantité précise dont nous avons besoin, et il serait dangereux pour nous d'en prendre davantage.

On ne vit pas dans le but de manger ou travailler

+ On ne vit pas dans le but de manger ou travailler :

Il t'a fait souffrir et t'a affamé, et Il t'a fait manger la manne ... afin de te faire savoir que ce n'et pas uniquement par le pain que vit l'homme, mais [que c'est] par tout ce qui émane de la bouche de D. que l'homme vit (Ekev 8,3)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique que la vie entière de certaines personnes tourne autour du travail. Et elles ne travaillent que pour gagner leur vie et avoir du pain à manger. Et elles ne mangent que pour avoir l'énergie nécessaire pour aller travailler. Et ainsi de suite.
Leur vie entière tourne autour du travail et de la nourriture. À propos de ces personnes, le roi David dit : "Les réchaïm tournent en rond en marchant" (Téhilim 12,9).
La vie d'un racha tourne uniquement autour de ses propres besoins physiques.

Ainsi, notre verset signifie que "l'homme ne doit pas vivre seulement de pain" = la vie d'une personne ne devrait pas tourner autour de la nourriture. Il faut plutôt vivre pour accomplir la volonté de Hachem, étudier la Torah et observer les mitsvot.
[le 'Hafets 'Haïm fait aussi remarquer qu'on consacre tellement de temps et d'énergie pour ce monde actuel éphémère, mais que fait-on pour préparer et embellir notre monde à Venir qui dépendra éternellement de nos actions dans ce monde. ]

-> De même, la guémara (Bétsa 16a) dit : "Que les Babyloniens sont insensés, eux qui mangent du pain avec du pain!"
Le séfer Beit Shmouel Aharon (parachat Chémini) explique qu'ils mangeaient du pain pour avoir l'énergie d'en manger davantage [de pain]. Leur vie était centrée sur la nourriture plutôt que sur un but noble.

Sans la joie, on oublie Hachem

+ Sans la joie, on oublie Hachem :

"Et il sera si tu oublies Hachem ton D. et que tu poursuis" (Ekev 8,19)

-> Le rabbi Mendel de Kotzk (séfer Ohel Torah) souligne que le mot "véaya" (וְהָיָה) évoque toujours la joie et demande comment il pourrait être utilisé dans ce verset, qui parle d’oublier Hachem.

Il répond que ce verset nous montre que le pouvoir de la joie est si grand que celui qui est heureux peut en venir à oublier même les choses les plus importantes.
Celui qui est heureux de manière erronée peut même oublier qu’il doit louer Hachem et Le remercier pour chaque respiration.
On peut ainsi faire un kal va'homer et discerner que si l’on abandonne ses mauvaises voies et sert Hachem avec joie, on oubliera assurément toute la vacuité de ce monde et on pourra se concentrer pleinement sur la Avodat Hachem.

-> Le rav Gad'l Eisner (cité dans le Messilat Gad) dit que puisque le mot "véaya" signifie toujours de la joie, le verset peut être traduit ainsi : "Si quelqu’un oublie 'véaya' " (véaya im cha'hoakh), cela signifie que si on oublie d’être joyeux, alors on en viendra à oublier Hachem (tichka'h ét Hachem Eloké'ha).

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+ "Il adviendra que si tu oublies Hachem ton D." (Ekev 8,19)

-> Le rav Moché de Kobrin vit un jour un 'hassid qui semblait très déprimé. Il lui dit que ce verset pouvait se traduire par : "véaya im cha'hoakh" = si on vient à oublier le "véaya", cela signifie qu’on oublie d’être joyeux (car le mot "véaya" évoque toujours la joie), alors "tichka'h ét Hachem Eloké'ha". On en viendra à oublier Hachem.
En effet, la tristesse mène au désespoir, qui mène finalement à la kéfira (l’hérésie).

Hachem écoute la prière de tout juif

+ Hachem écoute la prière de tout juif :

-> Hachem a dit à Moché : "Moché, tu ne peux pas pleinement comprendre Mes voies, mais Je t’en ferai connaître certaines.
Quand Je vois des gens, même si ni eux ni leurs ancêtres ne possèdent la gloire de la Torah et les bonnes actions, s’ils se contentent de se lever, de Me remercier, de Me bénir, de Me louer et de prier abondamment, Je les écoute et double leur subsistance, comme il est dit : "Il a exaucé la prière de ceux qui criaient, et Il n’a pas dédaigné leur prière" (Téhilim 102,18)."
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.6 ]

Celui qui prie régulièrement est immédiatement exaucé

+ Celui qui prie régulièrement est immédiatement exaucé :

-> Il est rapporté dans le midrach (Dévarim rabbah 2,11) :
Rav 'Hanina bar Papa demanda à Rav Shmouel bar Nahman : le verset dit : "ma prière s’élève vers Toi, Hachem, au moment propice" (Téhilim 69,14). Qu'est-ce que cela signifie?
[il ressort de ce verset que les prières ne sont pas acceptées en tout temps, mais seulement en des "temps favorables, propices".)

Il lui répondit : Les portes de la prière sont parfois ouvertes, parfois fermées.

Rav Anan dit : Les portes de la prière ne sont jamais fermées, comme il est dit : "Comme Hachem votre D. est proche à tout moment lorsque nous L'appelons" (Vaét'hanan 4,7).
"Appeler" fait référence à la prière, comme il est dit : "C’est avant que vous n’appeliez que je vous répondrai" (Yéchayahou 65,24).

Rav 'Hiya bar Rava dit : Il est écrit : "Espère en Hachem. Renforce et fortifie notre cœur et espère en Hachem" (Téhilim 27,14). Priez et priez encore, et le temps viendra où ce que vous désirez vous sera accordé."

=> Nous constatons que les avis divergent parmi les Sages quant au moment où les prières sont exaucées. Certains affirment que les portes de la prière sont parfois fermées, tandis que d'autres affirment qu'elles ne se ferment jamais. Chacun justifie son opinion par un verset. Si tel est le cas, on peut se demander comment tous les versets peuvent être interprétés selon l'un ou l'autre de ces avis.
Dans un verset, il est dit qu'il existe un "moment propice" pour prier, tandis que dans l'autre, il est dit que Hachem est proche de nous chaque fois que nous L'invoquons. Comment répondre à cette apparente contradiction?

-> Le Maguid de Doubno (séfer Michlé Yaakov) explique avec un machal :
Un homme riche payait un salaire conséquent au médecin local pour qu'il vienne chez lui chaque matin examiner la santé des membres de sa famille et soigner tout membre de la famille souffrant d'une maladie. Les autres habitants de la ville n'étaient pas aussi aisés ; ils ne faisaient donc appel au médecin que pour une visite à domicile lorsqu'un membre de leur famille était malade, et ils lui versaient une somme forfaitaire pour la consultation.

Comme le médecin savait que les gens ordinaires le payaient à la consultation, il prenait son temps pour soigner leurs malades. Il ne leur donnait pas immédiatement le meilleur médicament. Il préférait commencer par d'autres traitements, ce qui lui obligeait à venir plusieurs fois et à recevoir quelques paiements.
Cependant, comme l'homme riche le payait pour venir chaque jour, il n'avait aucun intérêt à prolonger les traitements de sa famille ; il guérissait donc son proche malade le plus rapidement possible.

Le principe fondamental est que si une personne croit pouvoir réussir par ses propres efforts et ses propres capacités, elle ne se tournera vers Hachem que si elle s'y sent vraiment obligée. Elle ne priera que si elle ne voit aucun moyen de s'aider elle-même.
Elle compte d'abord sur elle-même et ne se tourne vers Hachem qu'en dernier recours.

Hachem ne répond pas immédiatement aux prières d'une telle personne, car Il sait que s'Il lui donnait immédiatement ce dont elle a besoin, Il n'entendrait plus parler d'elle.
C'est pourquoi Il prend son temps pour l'aider, afin de prier pendant plusieurs jours.
En revanche, les tsadikim prient Hachem chaque jour. Ils comptent sur Lui pour tout et prient vers Lui pour tout ce dont ils ont besoin. Il n'a donc aucune raison de ne pas les exaucer immédiatement.

De même, le roi David dit : "Aie pitié de moi, Hachem, car je T'invoque tout le jour" (ki élé'ha ékra kol ayom - Téhilim 86,3). Le roi David semble dire que Hachem devrait avoir pitié de lui, car il prie vers Lui tous les jours.
Le séfer Arvé Na'hal (parachat Vaéra) explique le cas d'un enfant qui souhaite que son père lui donne quelque chose. Si l'enfant demande constamment ce qu'il désire, son père ne pourra pas le lui refuser, car il sait qu'il n'aura pas de répit tant qu'il n'aura pas exaucé son souhait. Mais si l'enfant demande une ou deux fois, le père pourrait le repousser, sachant qu'il finira par oublier.

Si l'enfant est intelligent et ne veut pas avoir à demander à son père plusieurs fois avant de comprendre qu'il est sérieux, il dira : "Sache que je le veux vraiment et que je ne cesserai de te le demander tant que tu ne me l'auras pas accordé. Autant accepter maintenant, sinon tu devras m'entendre te harceler à ce sujet encore et encore".
C'est ce que le roi David disait : "Hachem, je T'invoquerai toute la journée. Alors, au mieux, aie pitié de moi maintenant, sinon je continuerai à Te demander jusqu'à ce que tu cèdes".

=> Ceci explique tous les versets (ci-dessus). Tout dépend de la fréquence à laquelle on prie.
Si on prie constamment, notre prière sera exaucée immédiatement, quelle que soit notre prière. Cependant, si une personne ne prie que lorsqu'elle désire quelque chose, les portes de la prière ne lui seront pas toujours ouvertes.

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[le risque en priant régulièrement est de le faire avec moins de cœur, voir machinalement. Il faut donc trouver des astuces personnelles (ex: modifier un peu les termes) pour garder cette flamme du premier jour. ]

Moché a inclus toutes les prières futures dans sa prière

+ Moché a inclus toutes les prières futures dans sa prière :

"Et j'ai imploré Hachem à ce moment-là en disant" (Vaét'hanan 3,23)

-> Le Zéra Kodech explique plus en détail l’expression "à ce moment-là" (ba'ét ahi) en précisant que Moché Rabénou a ouvert les portes de la Téfila par sa prière et les a laissées ouvertes pour que toutes les générations futures puissent voir leurs Téfilot (prières) acceptées.
Le verset indique donc que Moché a inclus toutes les prières futures dans sa prière. Il ne précise pas quand il a prié. Il précise plutôt qu’il a prié "à ce moment-là en disant", ce qui signifie que toute prière future sera incluse dans sa Téfila.

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-> Le séfer Yachrich Yaakov demande comment est-il possible que Moché ait prié autant sans que ses prières soient exaucées. Pourquoi toutes ses prières ont-elles été exaucées, sauf celle-ci?

Il répond qu'Hachem a choisi de ne pas l'exaucer afin que cette prière demeure une "dette" envers les générations futures. Puisqu’Hachem nous "doit", nous pouvons implorer Hachem dans nos moments difficiles, et nous sommes exaucés en paiement de la prière de Moché, même si nous en sommes indignes.

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[d'une certaine façon cela ressemble à nos Patriarches qui ont chacun institué une prière journalière, dans le sens où par leurs efforts ils ont créé chacun un canal propice pour faire monter nos prières jusqu'à Hachem.]