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Habiter en Terre d’Israël & impact sur nos fautes (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Habiter en Terre d'Israël & impact sur nos fautes (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Rabbi Elazar dit : Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"
comme il est écrit : "L'habitant ne dira pas : 'Je suis malade' ; le peuple qui habite sur la Terre [sainte] est sans faute" (Yéchayahou 33,24).
[guémara Kétoubot 111a]

-> Le peuple d'Israël a terriblement souffert pour les fautes qu'il a commis sur la Terre [d'Israël].
Il a été assiégé, conquis et exilé. Comment, dès lors, Rabbi Elazar peut-il dire : "Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"?

Lorsqu'une personne commet une faute, elle crée un ange maléfique appelé Faute.
Rabbi Elazar fait référence à ce mauvais ange. L'ange Faute s'adresse à D. et demande à être nourri. En droit, D. pourrait répondre : "Va vers celui qui t'a créé", et la Faute tuerait alors le fauteur.
Cependant, dans sa miséricorde, D. lui-même soutient la faute afin que le fauteur vive et ait la possibilité de se repentir.
La tolérance de D. est décrite dans le verset suivant : "Qui est un D. comme Toi, qui supporte la faute?" (Mikha 7,18).

La plupart des souffrances qui assaillent l'homme dans ce monde lui sont envoyées par les mauvais anges qu'il a lui-même créés, comme il est écrit : "Tu nous ont consumés par nos fautes" (Yéchayahou 64,6 ; Alchikh haKadoch).

Cependant, la sainteté de la Terre [d'Israël] est telle qu'elle contribue à détruire [l'ange] Faute le jour même de sa création, afin que la Terre [d'Israël] ne soit pas contaminée par ces anges destructeurs ...

En Terre [d'Israël], il existe une aide spéciale pour détruire le mauvais ange le jour même de sa création, afin que vous "ne souilliez pas votre Terre, que Hachem, votre Dieu, vous a donnée en héritage" (Ki Tétssé 21,23).

C'est le sens de l'expression "Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute". Puisque la terre est plus sainte, il est plus facile d'effacer le mauvais ange, et l'on peut être sans Faute.
Le fauteur, bien sûr, sera puni s'il ne se repent pas.

Lorsque le mauvais ange s'accroche à une personne, il la rend spirituellement malade.
Mais dans la Terre [d'Israël], il n'y a pas de mauvais ange. Ainsi, "l'habitant [de la Terre sainte] ne dira pas : 'Je suis malade', [car] le peuple qui l'habite est sans Faute".
[Bénayahou]

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-> Rabbi Elazar dit : Quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute"
comme il est écrit : "L'habitant ne dira pas : 'Je suis malade' ; le peuple qui habite en elle [la Terre sainte] est sans Faute" (Yéchayahou 33,24).
Ravina dit à Rav Achi : "Nous apprenons cela de ceux qui souffrent de maladies physiques".
[guémara Kétoubot 111a]

-> L'expiation vient du fait d'habiter "en elle" = d'être attaché à l'essence de la Terre [d'Israël], qui est sa spiritualité, plutôt que d'y vivre pour d'autres raisons.
Une personne qui habite la Terre [d'Israël] afin d'accomplir les mitsvot qui y sont liées mérite que ses fautes soient pardonnés.

Ainsi, "l'habitant ne dira pas : 'Je suis malade'" = l'âme d'une personne qui a fauté est malade. L'âme de l'habitant de la Terre [d'Israël] n'est pas malade, car même s'il a fauté, il est pardonné et son âme est guérie.
"le peuple qui habite en elle" = attaché à son essence, "est sans Faute."

Le peuple d'Israël a été exilé de la Terre [d'Israël] pour ses fautes parce qu'il y habitait pour profiter de ses richesses plutôt que pour observer ses mitsvot spéciales.
C'est ce que Ravina voulait dire lorsqu'il a déclaré à Rav Achi : "Nous apprenons cela de ceux qui souffrent de maladies physiques" = si nous voyons quelqu'un souffrir physiquement parce que le climat de la terre ne lui convient pas, et qu'il choisit pourtant d'y rester, nous pouvons être certains qu'il aime vraiment la terre pour son essence spirituelle.
[Bénayahou]

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+ Les fautes des juifs en Israël vs juifs en dehors d'Israël :

-> Hachem n'a pas brûlé le Temple lui-même parce qu'il s'agissait d'une garantie prise pour la dette des fautes d'Israël (Midrach Chémot rabba 51,3).
[les Sages apprennent qu'un messager de la cour céleste, l'ange Gabriel, a été envoyé pour brûler le Temple - Yalkout Chimoni Eikha 1009]

-> Avec chaque faute, un ange de destruction, appelé Faute, est créé.
Rabbi Moché Cordovero explique ce concept en relation avec le verset "Qui est un D. comme Toi, qui supporte la faute?" (Mikha 7,18) = [l'ange de destruction] Faute s'adresse à D. et lui demande sa subsistance. En droit, D. pourrait répondre : "Va vers celui qui t'a fait", et la Faute tuerait le fauteur. Cependant, dans sa miséricorde, D. lui-même soutient l'ange Faute [en l'alimentant pour qu'il existe pour ne pas qu'il vienne s'alimenter chez fauteur] afin que le fauteur vive et ait la possibilité de se repentir.

Le fauteur inflige donc le dommage ultime, il fait en sorte que les forces du mal tirent leur subsistance de la sainteté, et il doit payer pour cela.
Toutefois, cela ne s'applique qu'à l'étranger, car "quiconque vit sur la terre d'Israël est sans faute" (guémara Kétoubot 111a).
La sainteté de la Terre sainte contribue à détruire l'ange Faute le jour même de sa création, afin que la Terre ne soit pas contaminée par les mauvais anges. Le peuple peut avoir des péchés, mais pas les mauvais anges, les destructeurs, qui sont créés à partir du péché.

Ainsi, lorsque le roi David se confesse en disant : "J'ai fauté contre Hachem" (II Chmouëm 12,13), le prophète Nathan lui dit : "Hachem a aussi effacé ta faute, tu ne mourras pas" (ibid.).
A qui ce "aussi" peut-il faire référence?

Selon le Zohar, seul D. peut pardonner les fautes. Le terme "ta faute" fait référence au ange mauvais/destructeur qui a disparu et a été effacé (Zohar - Noah 73b).
En conséquence, le roi David confessa : "J'ai fauté contre Hachem" = non seulement en fautant, mais aussi en faisant en sorte qu'Il nourrisse des anges de destruction qui, autrement, tueraient le fauteur qui les a créés.

Le prophète Nathan a répondu : Outre le fait que votre confession [des fautes] est digne de détruire l'ange du mal, D. la détruira également pour une autre raison : vous vivez dans "la Terre dont Hachem votre D. prend soin ; les yeux de Hachem votre D. sont toujours sur elle, du début de l'année jusqu'à la fin de l'année" (Ekev 11,12). Vous pouvez être sûrs que "vous ne mourrez pas" de la main de l'ange Faute, car elle a déjà péri.

Il s'ensuit que les justes de la Terre [d'Israël] ne sont pas pris par les fautes du peuple, mais par les anges de la destruction créés par ces fautes.
Et puisqu'il n'y a pas d'anges de la destruction dans la Terre [d'Israël], il faut que les justes de la Terre [d'Israël] soient pris en charge par les juifs à l'étranger, conformément aux lois sur les dommages.
Ainsi, les juifs de l'étranger sont tenus de pleurer la mort d'un tsadik dans la Terre [d'Israël], car ce sont leurs fautes qui l'ont causée.

C'est ainsi que Yéchayahou dit : "Le tsadik périt, et personne ne le prend à coeur ; les hommes d'amour bienveillant sont enlevés, et personne ne comprend que le tsadik a été enlevé à cause du mal" (Yéchayahou 57,1).
Les "hommes d'amour bienveillant" désignent les juifs vivant dans la Terre [d'Israël], que D. gouverne avec l'attribut de l'amour bienveillant, contrairement aux autres pays, qu'Il gouverne avec une stricte justice.

Les juifs de la Terre [d'Israël] sont mentionnés en même temps que le lieu d'où ils sont originaires, comme dans "Yosse ben Yo'hanan, un homme de Jérusalem" (Pirké Avot 1,4), car ils y sont liés.
Les juifs à l'étranger ne sont pas liés à leur ville natale.

Dans le verset, "l'homme" désigne le juif à l'étranger.
Ainsi, Yéchayahou dit : "Le tsadik périt, et aucun homme [à l'étranger] ne le prend à cœur [car ils ne comprennent pas que le tsadik a péri à cause de leur faute]".
Le prophète explique ensuite : Les "hommes de bonté" = les tsadikim du pays, "sont enlevés, et personne ne comprend que le tsadik a été enlevé à cause du mal" des juifs de l'étranger.

De même, la destruction du Temple doit être due au fait que les juifs vivaient à l'étranger.
Dans le cas du premier Temple, il s'agit des juifs qui avaient été exilés à Babylone dans une phase antérieure [à sa destrucvtion] avec le roi Yéhoyakin.
Yé'hezkiel (v.21,11-12) leur dit que lorsque la mauvaise nouvelle de la destruction du Temple leur parviendra à Babylone, ils devront pleurer excessivement, car ils en sont la cause.

"Toi, fils de l'homme, gémis en te brisant les reins" (Yé'hezkiel 21,11) = Hachem demande au prophète Yé'hezkiel : "Lorsque tu gémis [pour la destruction du Temple], plie ton corps en deux pour symboliser que la destruction a été causée par deux choses : les péchés eux-mêmes et les mauvais anges créés à partir de ces péchés."
Ils [les juifs de Babylone] lui demanderont (à Yé'hezkiel) : "Pourquoi gémis-tu?" = nous avons déjà été exilés à Babylone, toi et nous ; le fait que nous n'étions pas là à ce moment-là montre que ce n'est pas notre faute si le Temple a été détruit.
Tu leur répondras : Je gémis "à cause des nouvelles qui arrivent" = précisément parce que nous ne sommes pas dans le pays, et que les nouvelles doivent nous parvenir ici. En effet, si nous étions dans le pays, nous pourrions être sûrs que D. n'aurait pas enlevé ce qu'il y a de meilleur [le Temple], car il n'y a pas dans le pays de mauvais anges nés de la faute.
Mais nous, nous les avons (les anges destructeurs résultant de nos fautes).
C'est pourquoi "tous les cœurs vont fondre" = car la destruction du Temple est notre faute (les juifs de dehors d'Israël)!
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2,4]

Israël – une terre spéciale (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Israël - une terre spéciale (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Mon Bien-Aimé a parlé et m'a dit : "Lève-toi, Mon amour, et va vers toi-même" (Chir haChirim 2,10)

-> Le Ben Ich 'Haï (Even Chéléma) commente ;
Par les mots לך לך (lé'h lé'ha) littéralement "Va vers toi-même", Hachem ordonne à Avraham de quitter son lieu de naissance et de se rendre dans la Terre (Lé'h Lé'ha 12,1).
D. dit à son fidèle serviteur : Ne pense pas que tu sois la même personne à l'étranger que dans la Terre [d'Israël].
À l'étranger, tu n'es pas complet, car tu n'es pas relié à ta racine, qui s'attache à D. Mais quand tu vas dans la Terre [d'Israël], tu retournes à tes racines, à ton moi (lé'h lé'ha). [selon le Alchikh haKadoch]

De même, dans notre verset, D. dit au peuple d'Israël en exil : "Lève-toi, mon amour, et va vers toi-même" = lève-toi et quitte ces terres impures, et retourne à tes racines en Terre Sainte.

[en trouvant la terre d'Israël, on se permet de trouver notre réelle intériorité. ]

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-> Hachem dit à Avram : "Va ... hors de ton pays ... vers le pays que je te montrerai [ou bien : où je te ferai voir - él aarets acher ar'éka]" (Lé'h Lé'ha 12,1).

-> Le Talmud de Babylone, qui a été écrit à l'étranger, utilise fréquemment l'expression "Venez et écoutez", alors que le Zohar, qui a été écrit en Terre [d'Israël], dit : "Venez et voyez".
La raison en est que la Terre [d'Israël] est un lieu de vision et le reste du monde un lieu d'écoute
.
Les sages et les tsadikim à l'étranger sont appelés les "oreilles" du peuple ; ceux de la Terre [d'Israël] sont appelés les "yeux".
C'est ainsi que Moché, en essayant de persuader Yitro de se joindre aux Bné Israël et d'entrer dans la Terre avec eux, dit : "Viens avec nous ... et tu seras nos yeux (véayita lanou laénayim)" (Béaaloté'ha 10,29-31).

Le roi Salomon a dit : "L'oreille qui entend et l'œil qui voit, Hachem les a faits l'un et l'autre" (Michlé 20,12).
Le Talmud de Babylone a été rédigé par des Sages à l'étranger, que l'on appelle "oreilles" ; le Talmud de Jérusalem, par des Sages dans la Terre [d'Israël], que l'on appelle "yeux".
Même si vous voyez des différences entre les deux, dit le roi Salomon, sachez que "Hachem les a faits l'un et l'autre" = l'esprit de D. parle à travers les deux.

Une chose qui fait de la Terre [d'Israël] un lieu de vision et du reste du monde un lieu d'écoute, c'est la manière dont Hachem fait des miracles. Ceux qu'Il fait à l'étranger sont cachés. Ils semblent se produire par des moyens naturels ; ce n'est qu'en écoutant un prophète ou un sage que nous savons qu'il s'agit de miracles. En revanche, les miracles dans la Terre [d'Israël] sont révélés et évidents pour tous.

Ainsi, en disant à Avraham de quitter sa patrie à l'étranger et de se rendre dans la Terre [d'Israël], D. a dit : "Quitte ton pays", qui est un lieu d'écoute, "au Pays où je vous ferai voir", car c'est un lieu où l'on voit.
[Ben Ich 'Haï - drouchim Lé'h Lé'ha]

[on peut éventuellement voir un exemple de cela dans le fait que selon la Torah la Terre [d'Israël] est la seule que Hachem regarde constamment [s'en occupant directement, les autres terres étant sous la domination d'anges Tutélaires]. Ainsi, à l'étranger on entend parler de D., car il intervient indirectement.
Un autre exemple : "L’air de la terre d’Israël rend sage" (guémara Baba Batra 158b) = ainsi on distingue clairement la Torah. D'une certaine façon, la différence entre la Torah d'Israël et en dehors, est comme voir directement une chose, ou bien en entendre une description de cette chose afin de se l'imaginer. ]

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-> A l'avenir, les synagogues et les maisons d'études qui se trouvent à Babylone seront installées sur la terre d'Israël.
[guémara Megillah 29a]

-> La terre est enveloppée d'une atmosphère spirituelle, un peu comme l'âme qui donne la vie à une personne.
L'air de chaque pays est différent, et celui de la Terre [d'Israël] est le plus pur et le meilleur de tous.
Cet air est évoqué dans l'explication talmudique de la déclaration de D. à Yaakov : "La Terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai" (Vayétsé 28,13) = Hachem a plié toute la Terre d'Israël et l'a placée sous notre père Yaakov, et il s'est couché dessus (guémara 'Houlin 91b).
Ce que D. plaça sous Yaakov n'était certainement pas la terre physique, car où auraient pu aller les personnes, les animaux et les objets de la terre?
Le Talmud fait certainement référence à l'air spirituel de la terre.

De même, lorsque le Talmud déclare "qu'à l'avenir, les synagogues et les maisons d'études qui se trouvent à Babylone seront installées sur la terre d'Israël", il ne fait pas référence aux bâtiments physiques. C'est plutôt l'air [spirituel] qui enveloppe ces lieux saints qui sera transféré sur la terre.
[Ben Yéhoyada]

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-> [Le sage babylonien] Abbayé a dit : L'un d'eux [les juifs de Terre Sainte] est comme deux d'entre nous [les juifs de Babylone].
Rava dit : Et l'un d'entre nous [babylonien], lorsqu'il se rend [en Terre d'Israël], est comme deux d'entre eux.
La guémara cite une preuve de l'affirmation de Rava : Rabbi Yirméya, lorsqu'il était ici, en Babylonie, ne savait même pas ce que les Sages disaient. Il n'était pas considéré comme un érudit important. Mais lorsqu'il est monté en Babylonie, c'est lui, et non les autres Sages de la terre d'Israel, qui nous a traités de Babyloniens sots. De toute évidence, il est devenu encore plus grand qu'eux.
[guémara Kétoubot 75a]

-> La sainteté de la Terre sainte nous permet d'y accomplir deux fois plus de choses qu'ailleurs.
Par exemple, la Torah précise que Shavouot, le début et la fin de Souccot et de Pessa'h sont des yamim tovim d'un seul jour. Les Sages ont toutefois compris que l'atmosphère à l'étranger est moins spirituelle. Ils ont donc ordonné que ces yamim tovim soient prolongés d'un jour à l'étranger pour permettre les rectifications qui, dans la Terre [d'Israël], ne prennent qu'un jour.
Puisque les habitants d'Israël peuvent terminer les rectifications en un jour, le sage babylonien Abbayé a conclu qu'"un seul d'entre eux est comme deux d'entre nous".
[selon le Zohar (Pin'has 231a): "En dehors d'Israël, il faut 2 jours pour ressentir la kédoucha et la lumière qui émane de la fête (d'un Yom Tov)." ]

Rabbi Yirmiya, qui était moins compétent qu'Abbayé et Rava, disons qu'il était la moitié d'eux, quitta Babylone pour la Terre [d'Israël]. Là, il devint deux fois plus intelligent qu'eux, c'est pourquoi il les appelait : "Babyloniens sots" (בַּבְלָאֵי טַפְשָׁאֵי).
Il s'ensuit qu'un érudit en Torah qui se rend en Terre sainte deviendra quatre fois plus sage qu'il ne l'était auparavant.

C'est ce que laisse entendre la supplication de Moché : "Laisse-moi passer, je te prie, et voir le bon pays" (Vaét'hanan 3,25).
Le mot "éébra" (אֶעְבְּרָה - laisse-moi passer) a les mêmes lettres que "arbaa" (ארבעה - quatre).
Moché disait : "Je serai quatre [fois ce que je suis maintenant] si j'entre dans la bonne Terre [d'Israël]".
[Ben Yéhoyada]

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-> "c'est de Sion que sortira la Torah" (ki miTsion tétsé Torah - Yéchayahou 2,3)
-> "il n'y a pas de Torah comme la Torah de la Terre d'Israël" (midrach Béréchit rabba 6,7).

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-> "Un pays où coulent le lait et le miel" (Chémot 3,8)
Rabba bar Bar Hanna a dit au nom de Rav Yo'hanan : "J'ai vu moi-même toute la Terre [d'Israël] où coulaient le lait et le miel ... Il mesurait 22 parssa de long et 6 parssa de large."
[guémara Méguila 6a]

-> Il y a un endroit dans la Terre [d'Israël] où les figues sont si riches que leur nectar s'écoule et tombe sur le sol. Lorsque les chèvres les mangent ces figues, leur lait augmente jusqu'à ce qu'il s'écoule d'elles et se mélange au "miel" des figues. C'est ainsi que la Terre [d'Israël] ruisselle de lait et de miel.
La superficie de cet endroit particulier est de 4 parssa sur parssa.

Pourquoi, alors, la guémara rapporte-t-elle que cet écoulement a lieu dans toute la Terre [d'Israël], tout en décrivant la taille de la zone comme étant seulement de "22 parssa de long et 6 parssa de large" ?

"Le lait et le miel" est l'une des métaphores de la Torah (Chir haChirim rabba 1,19).
Les "22 parssa" font référence aux 22 lettres de l'alaphabet hébraïque avec lesquelles la Torah est écrite ; "6 parssa", aux 6 ordres de la michna.
La guémara laisse entendre qu'en vertu de la loi Ecrite et Orale, la terre d'Israël coule littéralement de lait et de miel.
[Ben Yéhoyada]

-> Il vit des chèvres manger des feuilles de figuier. Le nectar suintait des figues et le lait coulait [des chèvres], et les deux se mêlaient l'un à l'autre. Il dit : "C'est cela, le lait et le miel".
[guémara Kétoubot 111b]

-> Comme les figuiers sont bas, les chèvres peuvent y paître. La bénédiction de la terre pénètre dans les figuiers et, à partir d'eux, dans les chèvres.
Selon une opinion de la guémara, le fruit défendu dont Adam a mangé était une figue (guémara Sanhedrin 70b).
La bénédiction de la Terre [d'Israël] avec de riches figues est un signe qu'Israël rectifiera le faute d'Adam.
[Ben Yéhoyada]

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-> Rabbi Abba s'éloigna de [son maître] Rabbi Yéhouda, parce qu'il voulait monter en Terre d'Israël...
[guémara Béra'hot 24b]

-> Rabbi Yéhouda interdit à ses disciples de monter de Babylone vers la Terre d'Israël, car D. avait envoyé les juifs à l'extérieur [d'Israël] et ne les avait pas encore appelés à revenir.
Pourquoi alors Rabbi Abba a-t-il désobéi?

On raconte qu'à l'époque des Guéonim, il y avait un érudit en Torah qui ne perdait même pas cinq minutes qui auraient pu être consacrées à l'étude [de la Torah].
Il arriva qu'il perdit un proche parent pour lequel il dut observer la période de deuil de 7 jours, pendant laquelle l'étude de la Torah est interdite parce qu'elle réjouit le cœur. Néanmoins, il se cacha dans une pièce intérieure et étudia la Torah. Ses amis entrèrent et le découvrirent en train d'étudier un volume de Talmud.
"Ils lui dirent : "Que fais-tu? Il est interdit à une personne en deuil d'étudier la Torah."
"Je sais que je désobéis aux Sages, répondit-il, et que je serai puni pour cela le jour du jugement, mais je préfère n'importe quelle punition à la douleur de m'abstenir d'étudier la Torah."

De même, lorsque Ben Azaï fut réprimandé par les Sages pour ne pas s'être marié, il dit : "Que dois-je faire? Mon âme désire la Torah" (guémara Yébamot 62b).

Rabbi savait lui aussi qu'il désobéissait aux Sages. Pourtant, son amour pour la terre d'Israël était si puissant qu'il ne put contrôler son désir et choisit la punition dans l'autre monde plutôt que de s'éloigner de la terre sainte.
[Bénayahou]

-> Rabbi Abba embrassait les pierres d'Acre.
[guémara Kétoubot 112a]

-> Au 19e siècle, des récipients et des objets décoratifs étaient fabriqués avec les pierres de la Terre [d'Israël].
De même, à l'époque de nos Sages, des récipients et des objets décoratifs étaient fabriqués à partir de la pierre d'Acre et vendus ou offerts en cadeau à Babylone. Lorsque Rabbi Abba fabriquait des vases en pierre d'Acre, il les embrassait en l'honneur pour la Terre [d'Israël].
[Ben Yéhoyada]

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-> Rav Ami et Rav Assi sont passés du soleil à l'ombre.
[guémara Kétoubot 112a]

-> Rav Ami et Rav Assi enseignaient à leurs disciples à l'ombre, même aux moments de l'année où il n'aurait pas été inconfortable de s'asseoir au soleil. Pourquoi cela?

Ils craignaient qu'en apprenant au soleil, celui-ci ne devienne trop fort pour certains des disciples, qui pourraient alors se plaindre que l'endroit [la terre d'Israël] n'est pas bon.
Ces Sages voulaient s'assurer que personne ne dirait du mal de la Terre [d'Israël], même si une petite zone était trop ensoleillée.

Combien nous devons être vigilants à ne critiquer aucun aspect de la terre [d'Israël], qu'il s'agisse du climat, des produits ou des bâtiments, même s'il s'agit de maisons de non-juifs.
[Ben Yéhoyada]

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-> "Je rétablirai vos juges comme au début et vos conseillers comme à l'origine. Alors on t'appellera la cité de la justice, la cité fidèle. (Yéchayahou 1,26)

-> La Terre [d'Israël] est appelée "fidèle" parce qu'elle protège fidèlement les biens que Dieu a déposés en elle depuis la création. Elle refuse sa générosité aux nations étrangères qui la conquièrent et attend le retour du peuple d'Israël. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle donne ses fruits .
[...]
Notre Terre fidèle retient ses produits pendant que les non-juifs règnent sur elle, n'attendant pour donner ses richesses que le plaisir du peuple d'Israël à son retour. Elle est donc appelée "la cité de la justice" parce que ses actes (retenir ses fruits) sont justes ; et "la cité fidèle", parce qu'elle garde fidèlement la confiance qui a été placée sous sa garde pour ses véritables propriétaires, le peuple d'Israël.
[Birkat 'Haïm - Haftara Dévarim]

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-> "Avec Moi, de Lévanon, ô épouse, avec Moi, de Lévanon, tu viens ; tu regarderas du haut du mont Amana" (iti miLévanon kala, iti miLévanon tavo'i, tachouri méroch amana - Chir haChirim 4,8)

-> Nos Sages ont dit : il y a une montagne nommée Amana à la frontière nord de la Terre [d'Israël].
Lorsque les exilés rassemblés [au moment de la venue du machia'h] l'atteindront, ils regarderont de là et verront la frontière de la Terre et son air sacré. Ils se réjouiront et exprimeront leur gratitude. C'est le sens de la phrase : "Vous regarderez du haut de l'Amana".

Mais les exilés sont nés à l'étranger. Ils n'ont jamais vu la Terre [d'Israël]. Comment le reconnaîtront-ils alors?
Et non seulement ils le reconnaissent, mais ils éprouvent même la joie de celui qui revoit son ancienne maison après de longues années d'absence!

C'est parce que, bien que leurs corps aient été à l'étranger, leurs âmes ont vu la Terre [d'Israël].
En effet, chaque nuit, pendant que nous dormons, notre âme monte au ciel pour étudier la Torah dans les yéchivot célestes. Cette ascension se fait par le site du Temple, car c'est là que se trouve la porte du ciel.

Comme les âmes se rendent chaque nuit sur la Terre, elles la reconnaissent.
Lorsque les exilés rassemblés arriveront à la frontière de la Terre [d'Israël], leurs âmes reconnaîtront l'endroit et réveilleront leurs corps pour se réjouir et chanter.

Notre verset dit donc : "C'est de Levanon que je viens, ô épouse, c'est de Levanon que tu viens". Levanon (de lavan, "blanc") fait référence au Temple, qui blanchit les fautes d'Israël par les sacrifices expiatoires (guémara Yoma 39).
D. dit à l'âme : Tu viens du site du Temple. La preuve en est que "tu regarderas du haut d'Amana", ce qui montre que tu reconnais la Terre [d'Israël].
[Even Chéléma]

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-> La Terre d'Israël est arrosée personnellement par Hachem ; le reste du monde, par un intermédiaire (chalia'h), comme il est écrit : "Qui fait pleuvoir sur la Terre et envoie (sholéa'h) de l'eau à l'étranger" (Iyov 5,10).
[guémara Taanit 5a]

-> En ce qui concerne le remplissage des nuages avec de l'eau, nos Sages déclarent : "La clé de la pluie n'a pas été donnée à un intermédiaire" (Taanit 2a), que ce soit dans la Terre [d'Israël] ou à l'étranger.
Cependant, l'endroit et le moment où les nuages déposent leur eau [de pluie] sont dirigés par un ange.
C'est ainsi que Rabba (qui vivait à l'étranger) a vu l'ange chargé de la pluie (guémara Taanit 25b).
En revanche, la Terre d'Israël : "est arrosée personnellement par Hachem".
[Bénayahou]

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-> Les Sages ont appris : La Terre d'Israël a été créée en premier, et le reste du monde par la suite, comme il est écrit : "Il n'avait pas encore fait la Terre [d'Israël] et les endroits en dehors" (Michlé 8,26).
[la Terre est mentionnée en premier dans le verset parce qu'elle a été créée en premier. ]
[guémara Taanit 10a]

-> Il y a un désaccord dans la guémara sur la façon dont la terre a été créée.
Selon une opinion, "la terre a été créée à partir de son centre", c'est-à-dire à partir de la Terre [d'Israël] ; selon l'autre opinion, elle a été créée "à partir des côtés", c'est-à-dire à partir d'autres endroits (guémara Yoma 54b).

Le différend ne porte que sur la concrétisation de la création.
Cependant, tous s'accordent à dire que la Terre [d'Israël] a été créée la première en potentiel, c'est-à-dire qu'elle a été planifiée avant toute autre partie de la terre.
[Ben Yéhoyada]

+ Chaque juif est une couronne sur la "tête" du Créateur.
Il est de notre devoir, vis-à-vis de cette couronne, d'y placer toutes sortes de joyaux et de pierres précieuses que nous pouvons trouver.
Lorsque nous faisons un effort conscient pour rechercher le bien chez notre prochain (ex: en le jugeant favorablement), nous faisons en sorte que la couronne d'Hachem devienne de plus en plus belle.
Comme les diamants, les rubis et les saphirs, ces qualités positives [en autrui (et nous)] font briller la couronne d'Hachem d'un éclat aveuglant, augmentant Sa Gloire et Lui apportant un plaisir et une joie insondables.
[d'après Rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 6]

Prière ultime = Hachem je Te veux!

+ Être humain, c'est manquer, c'est goûter à la frustration de la limitation ... Nous prions donc, nous nous rendons humbles devant notre Source et nous demandons à Hachem d'améliorer notre situation.

Mais lorsque nous creusons jusqu'au cœur de cette expérience, nous réalisons qu'au-delà de toutes les choses que nous voulons, et que nous avons besoin, demeure le seul et simple désir du véritable "moi", la néchama : un désir de vivre en union consciente avec Hachem.

Le Rav de Berditchev enseigne que le fait de canaliser cette conscience dans notre expérience de la prière peut tout changer.
Nous pouvons nous adresser à Hachem et lui dire : "Maître du ciel et de la terre, j'ai besoin d'une bonne santé, d'une stabilité financière, d'une guérison émotionnelle, de mettre des enfants au monde, ... Mais ce que je dis en réalité, c'est que ... J'ai besoin de TOI. J'ai besoin de tranquillité d'esprit, de temps, de clarté, ... afin de pouvoir m'investir plus pleinement dans notre relation.
Si le fait de m'accorder mes besoins me permet de me connecter plus facilement à Toi, s'il te plaît, lève ces obstacles, pas pour moi, mais pour nous".
[d'après le rav Yaakov Klein]

Un moment de grâce pendant notre prière

+ Avez-vous déjà eu ce sentiment? Vous êtes en train de prier comme à l'accoutumée ... et puis, tout d'un coup, vous vivez une vague de passion, votre cœur est englouti de flammes d'amour et d'admiration devant Hashem, et vous commencez à dire les mots avec un niveau supplémentaire d'intention (kavana) et de connexion ...

Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 4) explique pourquoi cela se produit : à ce moment-là, une fenêtre s'ouvre dans l'espace cosmique entre votre âme et sa Source, et la lumière infinie d'Hachem brille à travers, enveloppant votre âme de rayons de clarté, de chaleur, de présence et de conscience.

Même si votre esprit n'est peut-être pas conscient d'un changement perçu, vous êtes toujours dans la même position face au même siddour ... , votre "mazal" peut sentir qu'une merveilleuse bénédiction a été offerte à votre âme (néchama), et qu'un rayon du Divin a éclaté pour éclairer l'horizon de votre conscience.

Lorsque nous comprenons ce qui se passe dans ce moment génial, nous avons la chance de pouvoir approfondir et élargir cette révélation, "en tenant ouvert les rideaux de l'âme" pour permettre la manifestation la plus profonde de cette sublime lumière spirituelle.
[rav Yaakov Klein]

"Un homme qui récite Hallel tous les jours blasphème" (guémara Shabbath 118b).

=> Voilà un enseignement très étonnant : qu'y a-t-il de mal à louer D. tous les jours pour Ses bontés?

-> Le Ktav Sofer (Vayétsé 29,35) explique que chaque personne doit effectivement remercier Hachem chaque jour pour Ses actes de bonté constants, mais c'est dans la nature humaine de ne pas exprimer de reconnaissance pour un miracle caché sous l'apparence de la nature.
Si un homme récite le Hallel quotidiennement (le Hallel abordant principalement les miracles et les prodiges que D. a accomplis pour nos ancêtres en Egypte), cela montre qu'il ne reconnait que ces miracles-la comme les œuvres de D., mais considère les bontés constantes que D. lui accorde comme faisant partie de "l'ordre naturel" du monde.
Cette attitude n'est rien d'autre qu'un blasphème.

-> Le peuple juif voit la providence divine dans les phénomènes naturels les plus simples, dans des événements qui pourraient sembler être le fruit du hasard.
Comme l'enseigne le Ramban (Bo 13,16) : "Les grands miracles manifestes font prendre conscience à l'homme des miracles cachés qui représentent le fondement de toute la Torah. En effet, un homme n'a pas de part dans la Torah de Moché sans la foi que tout ce que nous avons et tout ce qui nous arrive est totalement miraculeux; ils ne sont le fait ni de la 'nature' ni 'du cours naturel du monde ... Tout est décrété d'en Haut."

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+ L'exemple des Bikourim :

-> La mitsva des Bikourim (Ki Tavo 26,10), l'offrande des premiers produits de la récolte éveille chez l'homme la prise de conscience que les richesses qu'il possède ne sont pas le produit de ses efforts mais un cadeau d'Hachem. On les apportait au Temple pour montrer notre reconnaissance envers D. pour la croissance de la récolte.
Cette mitsva nous enseigne que même les phénomènes naturels, la récolte que la terre donne chaque année, sont en réalité des actes de D. qui montrent Sa grande bonté. La terre produit ses récoltes et les arbres portent des fruits pour la seule raison que D. les fait pousser.
Nous devons veiller à ne pas prendre ces phénomènes pour acquis, car en réalité ils devraient nous impressionner pas moins que des miracles manifestes.

Le Séfer ha'Hinoukh écrit à propos de cette mitsva :"Lorsque D. est bon envers [une personne] et la bénit, elle et sa terre, par la production de fruits et qu'elle a le privilège de les apporter à la Maison de notre D., elle doit utiliser les mots qu'elle prononce pour éveiller son cœur et reconnaitre que tout ce qu'elle reçoit vient du Maître du monde."

Un père est la racine de l'âme de son fils, et un Rav est la racine de l'âme de son disciple.
C'est là que réside leur force de les influencer implicitement.
[rav Tsadok haCohen]

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+ Exemple de la mort des fils d'Aharon :

-> La capacité du père d'avoir une influence positive sur son fils peut faire bien davantage que le guider sur le bon chemin ; elle peut sauver son fils égaré en lui épargnant la punition pour ses fautes.
D'où l'apprenons-nous? Des versets qui déterminent les causes de la mort des deux fils d'Aharon haCohen.
Un verset dit : "Nadav et Avihou moururent lorsqu'ils offrirent un feu non autorisé devant D." (Pin'has 26,61) et un autre verset dit : "[Moché dit au peuple qu'après la faute du Veau d'or,] D. fut assez irrité contre Aharon pour l'anéantir" (Ekev 9,20).
Rachi commente : "Pour l'anéantir' signifie : pour annihiler ses enfants". D'après cette explication, ils sont morts par la faute de leur père.
=> Les deux versets semblent se contredire : est-ce leur faute ou celle de leur père qui leur coûta la vie?

Le principe : "la capacité d'un père d'influencer son fils pour le bien ... peut même sauver son fils égaré de la punition pour ses fautes" nous permet de réconcilier ces deux versets.
En réalité, Nadav et Avihou sont morts parce qu'ils "offrirent un feu non autorisé devant D.", mais les mérites et l'influence d'Aharon sur les actes de ses fils auraient dû les élever, si bien qu'ils n'auraient pas commis l'erreur d'offrir un feu étranger.
Malheureusement, la part prise par Aharon dans l'incident du Veau d'or le fit tomber de son statut prestigieux qui les aurait empêchés de fauter.
Telle fut donc la punition d'Aharon : son influence sur la vie de Nadav et Avihou, ses fils et disciples, déclina au point que ses mérites ne suffirent pas à les empêcher d'offrir une offrande non autorisée.
Ainsi, ce sont leur propre faute et celle de leur père qui ont causé leur mort.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
L'influence tacite d'un père juste peut guider son fils sur les voies de la vertu de la même façon que l'influence tacite d'un père qui agit mal peut conduire son fils à suivre une mauvaise voie.
[...]
l'homme qui a persisté dans ses efforts spirituels, qui a atteint son but de devenir un juste et d'avoir la crainte de D., influence ses enfants à faire le bien et les protège de la faute. Plus grande est sa stature spirituelle et plus grande est son influence sur ses enfants.

Pour éduquer ses enfants, il ne suffit donc pas de les envoyer dans des institutions juives qui leur apprendront la Torah et la bonne conduite. Un père doit continuellement chercher à s'élever parce que son progrès influe sur ses enfants. Lorsqu'un "juste marche dans sa perfection, dignes de louange sont ses enfants après lui" (expression emprunté à Michlé 20,7).

Le lachon ara

+ Le lachon ara

-> La Torah interdit de dire du lachon ara.
Le 'Hafets 'Haïm consacre plusieurs livres à la gravité et à l'énormité de cette faute, que nos Sages assimilent aux 3 péchés capitaux réunis que sont l'idolâtrie, le meurtre et les relations illicites.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhma ouMoussar - vol.2) en donne l'explication suivante :
"Le fait que les gens parlent de lachon ara et d'autres paroles blessantes similaires est uniquement dû à l'énorme fossé qui existe entre elles et l'autre personne (sur laquelle elle parle). Ce fossé est si grand qu'elles ne ressentent pas [leur prochain] et ne le connaissent même pas. [n'essayant nullement d'être à sa place pour comprendre/expliquer son comportement, ... ]
En vérité, comment est-il possible pour quelqu'un de dire quelque chose de mal à propos d'une autre personne s'il dépensait ne serait-ce qu'une petite quantité de pensée pour cette personne. S'il entendait son cri, lorsqu'il supplie : "Ayez pitié de moi et ne me mettez pas dans l'embarras" ... "

=> Parler du lachon ara doit être considéré comme l'un des actes les plus cruels, les plus barbares et les plus honteux que l'on puisse imaginer. En effet, la Torah pousse une personne à être un baal 'hessed, à se concentrer sur les besoins et les sentiments de son prochain juif, grimaçant à l'idée de la douleur et de la honte ressenties par l'autre personne.
Il est impossible de ressentir cela et de lui causer froidement une blessure aussi insupportable.
[le lachon ara est tellement contraire au but de la Torah ('hessed = se mettre à la place d'autrui), qu'il est aussi grave que le cumul des 3 fautes très graves, qu'il y a autant d'avertissements de nos Sages sur la gravité d'en dire. ]

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-> Nos Sages nous enseignent qu'il est préférable d'être jeté dans une fournaise ardente plutôt que d'embarrasser une autre personne en public. [guémara Baba Métsia 59a]

-> La gravité d'embarrasser quelqu'un est évidente dans la halakha du motsi chem ra.
La Torah (Dévarim 22) parle d'un homme qui a faussement accusé sa fiancée d'adultère. Il est puni en devant payer une lourde amende "car il a répandu une mauvaise réputation sur une jeune fille juive".
Cela laisse perplexe : s'il avait réussi à l'accuser, elle aurait été mise à mort. Ne devrait-il pas être puni pour le crime bien plus grave d'avoir tenté de faire tuer une femme innocente?

Rabbénou Yona (Shaaré Téchouva 3,111) répond que la Torah nous enseigne que c'est une plus grande faute d'embarrasser une personne que de la faire tuer, "car la douleur de l'humiliation est pire que la mort".

La michna (Pirké Avot 3,11) ajoute que celui qui embarrasse une personne en public "n'a pas de part dans le monde à Venir".
[le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon 2,17) se basant sur le Rambam (Hilkhot Téchouva 3,14), précise que cela n'est vrai uniquement pour celui qui agit ainsi de manière habituelle, et non si cela n'a lieu qu'une fois (très occasionnellement).]
Nos maîtres du moussar expliquent qu'il ne s'agit pas d'une punition, mais qu'une telle personne n'a aucun lien avec le monde à Venir (olam haba). Son essence est l'exact opposé des personnes qui méritent le monde à venir.
Quelqu'un qui se soucie si peu des sentiments d'une autre personne qu'il peut l'humilier publiquement est si éloigné de ce que désire Hachem qu'il n'aura rien avoir à faire avec Hachem dans le Monde à venir.

-> La guémara (Sotah 42a) nous dit que les personnes qui disent du lachon hara font partie de celles qui sont incapables de rencontrer la Ché'hina.

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/une-torah-de-hessed

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-> Il existe une coutume répandue qui consiste à dire les 10 Rappels (zékhirot) que nous devons avoir quotidiennement, après la prière de cha'harit. Il s'agit de : le Shabbath, la sortie d'Egypte, le don de la Torah sur le mont Sinaï, la faute du Veau d'or, l'obligation d'exterminer notre ennemi juré Amalek, ...
Le 8e Rappel consiste à se souvenir comment Myriam a été punie pour avoir parlé du lachon ara à propos de son frère Moché.
Qu'y a-t-il de si fondamental avec toute parole de lachon ara pour qu'il soit compris avec les Rappels les plus importants du judaïsme et qu'il soit prononcé tous les jours?

Le rav Chatzkel Lévenstein en tire la leçon suivante :
"Le principe fondamental de toute chose est d'imiter Hachem, qui est la source de tout bien et de toute bonté. Mais le lachon ara est méchant, l'exact opposé du but recherché qui est de s'attacher à la bonté".
Ce principe est si important qu'il faut s'en souvenir tous les jours.

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+ L'exemple de Yossef :

-> Nos Sages nous disent que la femme de Potiphar a menacé Yossef de l'emprisonner, de le mutiler et même de le tuer s'il ne consentait pas à la regarder.
Le midrach (Tan'houma - Vayéchev 7) décrit comment elle lui parlait à plusieurs reprises tout au long de la journée pour essayer de le persuader et changeait même de vêtements 3 fois par jour "afin qu'il pose ses yeux sur elle".
Le midrach (Tan'houma Vayéchev 12) poursuit : "Lorsqu'elle lui parlait, il baissait le visage pour ne pas la regarder". En réponse, elle plaça sous son menton un rayon de fer qui le couperait s'il baissait la tête, mais il ne céda pas.

De plus, lorsque Yossef fut nommé commandant en second d'Egypte (après Pharaon), il fut exhibé dans tout le pays. Nos Sages (midrach Béréchit rabba 98,18) nous disent que toutes les femmes importantes d'Egypte se pressaient autour de lui pour le voir et le couvraient de vêtements et de bijoux coûteux "dans l'intention qu'il les regarde".
Yossef est resté fort et n'a pas levé les yeux, ne serait-ce qu'une seule fois, pour regarder.
Les commentaires soulignent l'extrême grandeur de sa résistance. Il était à des kilomètres de chez lui, dans un endroit où personne ne savait qui il était et où personne ne découvrirait jamais s'il avait péché. Il était jeune et extrêmement beau, au sommet de sa gloire. Après être devenu le commandant en second, il était puissant, riche et prospère, autant d'éléments qui conduisent souvent les gens à l'erreur.
Pourtant, Yossef était tellement imprégné de la sainteté héritée de ses ancêtres qu'il est resté ferme.
Grâce à son comportement, la sainteté a été insufflée au peuple juif en Egypte pour lui permettre de résister à toutes les tentations des yeux auxquelles ils seraient exposé par la suite (ce qui leur a été un mérite pour être délivrés d'Egypte).

=> Quelle a été l'erreur de Yossef? Pourquoi la sainteté de Yossef a-t-elle été soumise à des tests aussi extrêmes?

-> De manière fascinante, nos Sages (Tan'houma - Vayéchev 10) enseignent que c'est parce qu'il a parlé du lachon ara à propos de ses frères.
Il a dit à Yaakov qu'ils avaient jeté leur dévolu sur les filles non juives du pays. En retour, il fut mis à l'épreuve par des épreuves consistant à ne pas regarder des femmes interdites.

Nous avons cité plus haut le rav Yérou'ham Lévovitz, qui a déclaré qu'il ne serait jamais possible de parler de lachon ara à propos d'une autre personne s'il l'imaginait en train de lui crier d'avoir pitié d'elle et de ne pas l'avilir. Parler de lachon ara provient du trait de tsarout ayin, qui consiste à ne pas se concentrer pleinement sur l'autre personne et ses sensibilités.

De toute évidence, au niveau de Yossef, nous discutons d'un tsarout ayin et d'un lachon ara véritablement infime (les justes sont jugés sur l'épaisseur d'un cheveux).
Les commentaires décrivent les nombreuses justifications qu'il avait pour dire ce qu'il a fait, mais néanmoins, la perfection totale qu'Hachem exige d'aussi grands tsadikim que lui, était manquante.
Pour remédier à ce manque et le propulser vers la perfection totale, il a été soumis à d'énormes épreuves de garder ses yeux de mauvaises visions, en contrôlant ses yeux.
[de même qu'il a utilisé ses yeux pour voir du mal dans ses frères, au détriment de la sensibilité et d'être à leur place (ayin tov), alors en réparation il a dû utiliser yeux à ne pas voir de mauvaises choses (Potifar, les plus belles femmes d'Egypte courant après lui, ...)]
Son succès dans ces épreuves lui donna le ayin tova (bon œil) qu'Hachem recherchait pour l'implanter dans Son illustre peuple. [la descendance de Yossef n'est pas soumise au ayin ara! ]

Ce n’est pas un mensonge

+ Ce n'est pas un mensonge :

-> Si votre ami a acheté un nouveau vêtement et vous demande si vous le trouvez beau, la halakha dit que vous devez en faire l'éloge, même si vous ne l'aimez pas du tout.
Cela nécessite une explication, car cela semble contredire le commandement de la Torah "il faut rester loin du mensonge" (Michpatim 23,7).
La guémara (Kétoubot 17a) répond que nous apprenons ici que : "il faut toujours s'efforcer de s'entendre avec les gens".
=> Cependant c'est difficile à comprendre : le fait de vouloir être amical et de n'offenser personne nous autorise-t-il à mentir?

Nos Sages nous enseignent quelque chose de très profond sur la psychologie humaine.
Rachi explique que la guémara nous enseigne qu'il est permis de "faire pour chacun ce qu'il veut".

Le rav Kalonymus Kalman Shapira of Piaseczna ('Hovat haTalmidim - p.64) explique plus en détail :
Si une personne vous demande ce qu'elle pense de son nouveau costume, elle n'est pas intéressée par votre opinion sur le fait qu'il soit beau ou non. Une personne ne supporte pas de perdre son amour-propre en s'entendant dire qu'elle a acheté quelque chose de mauvaise qualité ou de mauvais goût.
S'il pensait que vous pourriez dire que ce n'est pas bon ou qu'il ne vaut pas ce qu'il a payé, il ne vous l'aurait jamais demandé!
En vous demandant votre avis, il vous dit en réalité : "S'il vous plaît, faites-moi un compliment!
Le fait que vous disiez à quel point vous l'aimez n'est rien d'autre que le fait d'accéder à sa demande.

C'est ce que Rachi entend par "tu peux faire pour lui ce qu'il veut".
Ce n'est pas un mensonge, puisqu'il ne vous a jamais demandé de donner votre véritable avis.
C'est ainsi que la Torah attend d'une personne qu'elle se comporte avec les autres. Elle exige de voir les autres à travers la lentille d'un baal 'hessed, de voir, de sentir et d'entendre ce qu'ils veulent vraiment et de faire ensuite tout ce qui est en votre pouvoir pour le leur fournir.

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=> Que se passerait-il si quelqu'un ignorait le conseil de nos Sages et exprimait sa véritable opinion sur le vêtement?

Le Roch (Or'hot 'Haïm lehaRoch 91), écrit que cela causera à la personne un 'halichat hadaat, littéralement une "faiblesse de l'esprit". Elle se sentira inadéquate et embarrassée par sa propre stupidité d'avoir acheté un tel objet.
Le Roch qualifie un tel commentaire [de notre part sous couvert de dire la vérité] d'"acte d'imbécile".
Aux yeux de la Torah, seul un imbécile peut faire sentir à quelqu'un d'autre qu'il ne vaut rien et qu'il n'a pas réussi. L'homme sage est celui qui aide les gens à se sentir bien dans leur peau, dans toutes les situations.

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/une-torah-de-hessed

Shabbath ‘Hazon

+ Shabbath 'Hazon :

-> Apparemment, ce Shabbath [précédent le 9 Av] est appelé : Shabbath 'Hazon, en raison de la haftara qui y est lue et qui commence par : 'hazon Yéchayahou (חזון ישעיהו).

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Eikha) pose la question suivante : "Pourquoi ce Shabbath est-il appelé 'hazon (vison), car il n'évoque certainement pas l'éloge de Israël?"
En effet, on va lire la haftara qui annonce de mauvaises nouvelles : la future destruction du Temple?
[ainsi, est-ce que le nom de ce Shabbath renvoie à cette vision prophétique du prophète Yéchayahou, en raison du mauvais comportement des juifs? (selon nos Sages, chaque génération où le Temple n'est pas reconstruit, c'est comme s'il avait été détruit maintenant. Donc ce message d'avertissement s'applique aussi à nous! )]

-> Le Kédouchat Lévi répond que : 'hazon, qui signifie "vision", fait référence à la merveilleuse vision des récompenses futures qu'Hachem montre à chaque juif avant qu'il ne descende dans ce monde.
Il écrit :
"Lorsqu'une âme juive est envoyée dans ce monde, Hachem lui montre les récompenses : le grand bien caché qu'elle recevra après avoir gagné la grande guerre [dans ce monde, contre le yétser ara].
Ils [es juifs] méritent cette récompense parce qu'ils aiment Hachem, et que leur désir est uniquement pour Lui ..."

Et en réalité, Hachem ne nous montre pas cette vision qu'une seule avant que nous ne descendions dans le monde (avant notre naissance). Chaque année, lors du Shabbat 'hazon, Hachem montre à l'âme de chaque juif les récompenses de l'avenir.
Ainsi, en ce Shabbath, alors que nous nous souvenons de la destruction du Temple, nous nous rappelons de la grand récompense/mérite qui nous attend dans le futur.
Le machia'h nous délivrera de l'exil ; des temps meilleurs approchent, et les récompenses seront énormes.

-> Le Kédouchat Lévi (drouché Tsémé'h Tsaddik, Eikha) explique que ce Shabbath, Hachem montre à [l'âme de] chaque juif comment le monde sera lorsque le 3e Temple sera construit.
Shabbat 'hazon signifie le Shabbat de la visualisation, car nous pouvons voir le monde futur.

-> Le Kédouchat Lévi raconte également le machal suivant :
Un roi avait confectionné les plus beaux vêtements pour son fils. Mais le fils ne comprenait pas la valeur des vêtements, et à cause de sa négligence, il a déchiré et taché son costume coûteux.
Le père fit faire un autre costume pour son fils, mais celui-ci s'abîma également. Le roi lui fit faire un troisième costume, mais cette fois, il le suspendit dans un endroit sûr.
De temps en temps, il le sortait et disait à son fils : "Vois-tu ce costume majestueux? Il n'y a rien de comparable. Je l'ai fait spécialement pour toi. Lorsque tu t'amélioreras et que je verrai que tu sais en prendre soin, je te le donnerai."

L'explication (nimchal) est la suivante : Hachem nous a donné le premier et le deuxième Temple, mais nous n'avons pas été assez prudents avec eux, et ils nous ont été enlevés.
Hachem, dans Sa compassion, a préparé un troisième Temple pour nous, mais il ne nous l'a pas donné, pas encore.
Chaque année, lors du Shabbat 'hazon, Hachem nous montre à l'âme de chaque juif, le troisième Temple.
Hachem dit : "C'est à vous de décider. Si vous ne vous salissez pas par vos fautes, je le ferai descendre du ciel" .
[ Tséma'h Tsadik (drouché Eikha), qui l'a entendu de son père, qui l'a entendu directement du rav de Berditchev]

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+ Shabbath 'Hazon = le Shabbath de l'espoir :

-> Le Shabbat qui précède le 9 Av est appelé "Shabbat 'Hazon" d'après le premier mot de la Haftara lue ce Shabbat, qui relate les fautes du peuple juif, pour lesquels il devait subir la destruction du Temple et l'exil.
Comment comprendre que le nom de ce Shabbath semble à priori pas particulièrement flatteur pour le peuple juif?

La réponse est que : 'hazon signifie "une vision".
Tous les juifs, en ce Shabbat qui précède le 9 Av, ont une vision de l'abondance récompense et de la bonté qui les attendent après qu'ils auront gagné la grande guerre [finale], avec l'aide de D.
... cela prouve de manière irréfutable que tout n'est pas perdu, qu'il y a de l'espoir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 3,18-22 ]

=> Le premier pas vers la défaite est la perte d'espoir. Les épreuves et les difficultés de notre exil apparemment sans fin peuvent sans surprise conduire à la perte de l'espoir d'un avenir meilleur.
C'est pourquoi, au moment le plus sombre de l'exil, (le Shabbath) juste avant le 9 Av, nous recevons tous une vision des temps à venir. Par conséquent, nous ne perdons jamais espoir!

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-> Le Ohev Israel écrit :
"Au Ciel, Shabbath 'hazon est le plus grand Shabbath de l'année" (שבת חזון הוא יותר גדול במעלה מכל
שבתות השנה).
Pour nous, il semble que le Shabbat 'hazon (dernier Shabbath avant le 9 av) soit le Shabbat le plus triste de l'année, car c'est le Shabbat qui précède la destruction du Temple.
Comment pouvons-nous dire qu'il s'agit d'un Chabbat exalté?
Le midrash dit : "Le peuple juif n'a jamais connu une fête comme celui de la destruction du Temple" (לא היה יום מעוד לישראל כיום שנחרב בית המקדש).

=> Nous avons donc deux questions à poser : Comment pouvons-nous dire que le Shabbat 'hazon, le Shabbat qui se trouve dans les 9 jours de Av, est le plus grand Shabbat de l'année? Et pourquoi la destruction est-elle considérée comme une fête très spéciale pour la nation juive?

-> La guémara (Yébamot 62) dit que lorsqu'un mari prévoit de voyager, il doit montrer son amour à sa femme avant de partir. En effet, avant le départ, l'amour augmente.
Sur la base de ce concept, le Ohev Yisrael explique que lorsque le Temple était sur le point d'être détruit, et qu'il allait y avoir une séparation entre Hachem et la nation juive, c'est à ce moment-là que leur amour était le plus fort.

Nous comprenons maintenant la qualité unique du Shabbath 'hazon, et pourquoi le jour de la destruction est appelé un jour férié (yom moéd).
Avant la destruction du Temple, l'amour entre Hachem et la nation juive était à son apogée.
La Guemara (Bava Basra 99a) nous parle d'un miracle qui s'est produit avec les kérouvim (les deux chérubins qui étaient perchées au-dessus de l'aron). Bien qu'ils aient été faits d'or, ils avaient de la vie et pouvaient bouger, dans une certaine mesure.
Parfois, les 2 kérouvim se faisaient face, et parfois, ils se détournaient l'un de l'autre.
La guémara explique : lorsque les juifs faisaient la volonté d'Hachem, ils se faisaient face. Lorsqu'ils ne faisaient pas la volonté d'Hachem, ils se détournaient l'un de l'autre.

Le premier Temple a été détruit à cause de l'idolâtrie, du meurtre et des relations interdites (arayot). C'était manifestement une époque où la nation juive ne faisait pas la volonté d'Hachem. Il est donc certain que les kérouvim se sont détournés les uns des autres.
Mais la guémara (Yoma 54b) déclare : "Lorsque les non-juifs sont entrés dans le Kodech Kadochim (saint des saints), ils ont trouvé les kérouvim en train de s'embrasser".
Les richonim demandent : comment est-ce possible? À ce moment-là, alors qu'ils étaient en train de fauter (provoquant la destruction du Tmple), les Kérouvim auraient dû se détourner les uns des autres!

Selon le Ohev Yisrael, l'explication peut être :
C'était le moment moment avant la séparation lorsque l'amour était puissant. Les kérouvim ont démontré cet immense amour en se regardant l'un l'autre.
[avant une séparation pour un voyage dans l'exil, alors Hachem a laissé éclater Son amour pour chaque juif! ]

-> Le moment où 2 êtres qui s'adorent vont être séparés pour longtemps, et symbolisé par le fait qu'ils se prendre avec émotions l'un dans les bras de l'autre.

Rabbi 'Haïm de Volozhin (Nefesh HaChaim 1,8) écrit :
"On sait qu'un chérubin (kérouv) représente Hachem et l'autre la nation juive.
Le degré de proximité et de connexion du peuple juif avec Hachem, ou D. préserve, le contraire, a été miraculeusement et merveilleusement observé par la position des kérouvim. Lorsque les yeux de la nation juive étaient tournés vers Hachem, les kérouvim se faisaient face.
Mais si la nation juive se détournait, ou si elle se tournait légèrement sur le côté, cela était immédiatement reflété par les kérouvim. Si, 'has véshalom, ils se retournaient complètement, les Kérouvim se détourneraient soudain complètement les uns des autres".

[ainsi, Shabbath 'hazon (vision) = chaque âme juif voit Hachem, les yeux dans les yeux, à l'image des kérouvim.
Et cela à l'image d'une femme qui voit partir son mari pendant longtemps, et qui lui vide son coeur d'amour, de même Hachem révèle à chaque âme tout l'amour infini et l'impatience de nous revoir qu'Il a (même envers le juif le plus fauteur).
Shabbath 'hazon = Hachem nous exprime que quoique nous ayons pu faire dans la vie, Il nous aime de façon identique, et Il est dans l'attente de notre téchouva (retour à D.), prière (pour avoir la guéoula, il faut forcément la demander!), pour pouvoir enfin se retrouver éternellement.]

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-> Rabbi Yonathan Eibshitz propose une autre explication (pourquoi les kérouvim se faisaient face avant la destruction du Temple).
La guémara (Yérouchalmi Taanis 4,5) dit que pour le premier Temple, les murs de Jésuralem ont été percés le 9 Tamouz, et que les Babyloniens sont entrés dans le Temple 21 jours plus tard, à Roch 'hodech Av.
C'est à ce moment-là qu'ils ont vu les kérouvim s'enlacer. Mais ils n'ont pas détruit le Temple immédiatement. La destruction ('hourban) a eu lieu neuf jours plus tard, le 9 Av.

Roch 'hodech Av (lorsque les Babyloniens sont entrés pour la première fois dans le Temple) était Shabbath. Nous le savons parce que la guémara (Taanis 29a) nous dit que la destruction du premier et du deuxième Temple a eu lieu un dimanche, le 9 avril. Cela signifie que Roch 'hodech Av était un Shabbath.

Rabbi Yonathan Eibshitz explique que les kérouvim se faisaient face, malgré les fautes des juifs, parce que c'était Shabbath, et que Shabbath est un jour de perfection. C'est comme s'il n'y avait pas de fautes. [pendant Shabbat, Hachem montre Son amour pour Israël même s’ils n’accomplissent pas la volonté Divine. ]
Par conséquent, les Kérouvim peuvent se faire face.

-> Dans la paracha Pin'has, les sacrifices moussaf des fêtes sont énumérés, et chaque fête a un korban 'hatat, un sacrifice pour l'expiation [des fautes du peuple]. L'exception à cette règle est le Shabbath.
Pourquoi à Shabbath n'est-il pas nécessaire d'apporter un korban 'hatat?

Le Ramban (Pin'has 28,2) écrit : "Le [service au Temple du] moussaf de Shabbath n'a pas de korban 'hatat comme toutes les autres fêtes parce que l'assemblée juive (Knesset Israël) est comme l'épouse d'Hachem, et tout est paix".
L'écriture de ce Ramban est kabbalistique, mais il semble que son intention soit que le Shabbath il n'y a pas de péchés, et donc il n'y a pas besoin d'un korban 'hatat.
[n'oublions pas que pour un juif, le jour du Shabbath est une autre réalité que celle des autres jours de la semaine. ]

-> Le Tiféret Shlomo enseigne que le Shabbath, c'est comme si le Temple était encore debout.
Le Tiféret Shlomo écrit :
"Il est expliqué dans les écrits du Arizal qu'à notre époque, bien que le Temple ait été détruit et que nous n'ayons pas la avoda (service) et les korbanot, néanmoins, rien ne manque le jour du Shabbath.
Shabbath nous ramène à l'époque d'Adam gaRishon avant sa faute.
C'est la signification du verset : "Vous garderez Mon Shabbath et craindrez Mon Mikdash" (Béhar 26,2) = cela nous dit que lorsque vous faites Shabbath, c'est comme si vous étiez dans le Temple reconstruit.
Le Shabbath en exil est encore plus grand [que le Shabbath à l'époque du Temple] ... L'amour est plus parfait ...
Lorsque nous acceptons le Shabbath correctement et avec joie, cela sera considéré comme si nous avions assisté à la reconstruction de Jérusalem.

Dans l'exil, les Shabbath sont plus grands que lorsque le Temple était debout.
C'est l'intention du verset (Bé'houkotaï 26,34) :
"az" (אז) = dans l'exil ;
"tirtsé aarets ét shabétotéa" = les Shabbath seront désirés ;
"kol yémé hachana" = tous les jours où nous serons dans la désolation de l'exil".

[ nous le disons dans le birkat hamazon : "il n'y aura pas d'angoisse ni de soucis le jour de notre repos [à Shabbath]. Hachem nous montrera la construction de Jérusalem [le Temple]" (chélo téé tsara véyagon vaana'ha béyom ménou'haténou, our'énou Hachem Elokénou béné'hamat tsion).
Le Tiféret Shlomo explique que cela signifie que lorsque nous célébrons Shabbath avec joie, c'est comme si nous avions vu la reconstruction du Temple, en ce jour.]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
L'explication est que lorsque le Temple se dressait, et que tous les jours de la semaine étaient bons, nous n'appréciions pas Shabbath autant que lorsque nous sommes dans l'exil. [le Temple était dans l'espace ce que le Shabbath est dans le temps, et ainsi sans le Temple nous sommes dans l'obscurité et l'on apprécie davantage la lumière spirituelle du Shabbath. ]
De plus, aux yeux d'Hachem, la joie des Shabbath en exil est plus grande que celle des Shabbath lors qu'il y avait le Temple.

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-> Et cela s'applique tout particulièrement pendant les Shabbath des 3 semaines (du 17 tamouz au 9 av), qui sont des moments très élevés et joyeux.
Le Tiféret Shlomo (Dévarim - Shabbath 'Hazon) écrit qu'il y est fait allusion dans les mots du chant de Shabbath "lé'ha dodi" : "rav la'h chévét béémék aba'ha" (רב לך שבת בעמק הבכא - qui peut se traduire par : "Combien grand est le Shabbath dans la vallée des pleurs)

Le Tiféret Shlomo écrit :
"Les jours de la période de bein hamétsarim entre le 17 Tamouz et 9 Av, sont les 'émék aba'ha, (la Vallée des pleurs [moment où l'on se désole particulièrement sur la destruction du Temple]), et c'est alors que רב לך שבת, =que les shabbath (שבת) sont si élevés.

Les Shabbath de bein hamétsarim sont plus importants que les autres Shabbat de toute l'année.
C'est parce qu'il y a beaucoup de douleur/souffrance pendant les jours de ces semaines, de sorte que le Shabbath, il y a beaucoup plus de joie dans le ciel ...
Le souffrance des gens devrait être que la Ché'hina est en exil. Cependant, le Shabbat, la Ché'hina est heureuse, et nous devons donc l'être aussi. Et lorsque nous sommes heureux/joyeux le Shabbath, cela provoque une joie encore plus grande pour Hachem".
[d'une certaine façon, pendant ces semaines on rendre dans les détails d'à quel point c'est triste d'être en exil, de ne plus avoir le Temple, d'avoir Hachem qui souffre de nos souffrances d'être sans domicile fixe, ... et alors forcément vu que cela ne s'applique plus à Shabbath alors on est encore plus heureux que de normal, l'appréciant davantage la réalité de ce jour. Et de même que Hachem est avec nous dans la souffrance, Il est avec nous dans notre réjouissance à Son sujet. ]

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-> Le point culminant de Shabbath se situe dans l'après-midi, à l'heure de la 3e séouda.
En effet, l'après-midi est généralement un moment de din (jugement sévère), et le Shabbath transforme ce moment en ra'hamim (miséricorde).
Chaque fois que le din se transforme en ra'hamim, il s'agit d'un moment exceptionnel.
[rav Elimélé'h Biderman]

-> Rabbi Bounim de Pschisha enseigne que pendant les 3 semaines, les 24 heures de la journée sont un moment de din, et le Shabbath transforme le din en rachamim.
[en temp normal, c'est dans l'après-midi qu'il a beaucoup de din et de rigueur, et le Shabbath transforme le din en ra'hamim. ]
C'est pourquoi, pendant les 3 semaines, tout le Shabbath est un moment spécial et sacré, semblable au temps de la 3e séouda de Shabbath.
[en cette période il y a davantage de din sur le peuple juif, et donc à Shabbath cela se transforme en davantage de miséricorde d'Hachem, et c'est donc des Shabbath particulièrement élevés pour nous!
Dans la rigueur, papa Hachem cache de grandes miséricordes (les forces du mal ne s'y opposant pas car elles ont aussi reçu beaucoup de rigueur), alors tâchons d'en profiter (au point même qu'on peut provoquer plus facilement la venue du machia'h, avec la reconstruction du Temple!).]

==> Combien cela s'applique au Shabbath qui est dans la période des 9 jours avant le 9 Av, et qui est le dernier sprint des 3 semaines, dans la douleur et la tristesse qui a amené à la profanation et la destruction du Temple, et donc notre exil depuis lors avec tous les malheurs et les souffrances qu'on a pu connaître.
[ce Shabbath 'hazon nous voyons à quel point le jour du Shabbath est grand au point de mettre en parenthèse même les fautes menant à la destruction du Temple, et à quel point Hachem nous aime et a envoie de nous voir proches de Lui. ]

-> Le rabbi de Bobov conseillait d'accepter le Shabbath plus tôt à Shabbath 'Hazon, et ce afin de transformer le deuil/rigueur supplémentaire de cette période en un temps de joie plus fort que d'habitude.

-> Le Chem miChemouel (Massé 5670) rapporte égalemnt cette enseignement du rabbi de Pschisha que durant les Shabbath des "3 semaines" (en particulier Shabbat 'Hazon ; cf. Sifté Tsadik et autres), toute la journée est sous le signe de "רעוא דרעוין" ["agréé d’agréé", à savoir un temps très propice]. Car, à l’heure de Min’ha (l’après-midi), durant tous les jours de la semaine, la Midat Hadin (la mesure de rigueur) s’intensifie, alors que le Shabbat à la même heure, cette Midat Hadin, au contraire, s’adoucit.
Et lorsque le Din (rigueur) se transforme en ‘Hessed (bonté), cela constitue un moment de miséricorde extrêmement propice ; c’est pour cela que cette heure de Min’ha le Shabbat est qualifiée de "רעוא דרעוין".
D’après cela, il y a lieu de dire que, durant la période des 3 semaines, où les jours profanes sont des jours de Din et de malheurs (pas seulement à l’heure de Min’ha comme d’habitude, mais aussi toute la journée), dès lors, lorsqu’arrive le Shabbat et avec lui le repos de l’âme, et que Hachem étend sur le monde entier une voûte de miséricorde, la rigueur (qui règne toute la semaine) est adoucie et le Shabbat entier devient "רעוא דרעוין".

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-> Le ‘Hatam Sofer enseigne : "C’est pourquoi, si je ne craignais pas (de l’innover), je dirais que le jour du 9 Av en lui-même est un jour de joie et d’allégresse puisqu’il est dit à son sujet : "Ta faute est expiée, fille de Sion, Il ne continuera pas à t’exiler".
Mais le deuil et les pleurs de chaque année portent sur la nouvelle destruction, par nos grandes fautes. Car chaque jour, la malédiction est plus grande que la veille et c’est comme si chaque année, le Temple était à nouveau détruit.
Cela signifie qu’il conviendrait en réalité de se réjouir en ce jour sur la destruction passée, mais, comme nos fautes ont retardé le terme de notre délivrance et ajoutent de l’affliction à nos péchés, le deuil actuel repousse la joie passée".

[ ainsi, le message du Shabbath 'hazon, est que nous voyons ('hazon) que toute souffrance que nous pouvons avoir dans notre vie n'est en réalité qu'une petite portion de celle que nous mériterions véritablement d'avoir.
Dans le futur nous verrons à quel point ce qui a pu nous arriver était avec précision pour notre bien ultime, et Hachem a tout fait dans Sa compassion et énorme amour pour nous, pour nous réduire/éviter des difficultés, douleur. (comme en témoigne le fait qu'Il a préféré détruire Sa résidence, le Temple!) ]