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L’orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha)

+ L'orgueil de la sainteté (gaava diKédoucha) :

-> Tous les livres de moussar discutent longuement que l'orgueil est le pire trait de caractère.
Mais souvent nous avons une mauvaise compréhension de ce qu'est l'orgueil (gaava).
Le Ram'hal (Messilat Yesharim (ch. 11) explique : connaître ses points forts et sa valeur personnelle n'est pas de l'orgueil en soi.
Il définit l'orgueil comme le sentiment que l'on mérite d'être loué pour ce que l'on est ou ce que l'on a fait. La personne orgueilleuse estime qu'elle est responsable de son succès, de son apparence, de sa sécurité financière, et ainsi de suite, et pense qu'elle devrait être félicitée pour ces choses.
[on peut être orgueilleux de ne rien être, comme on peut l'être de qualités, de ressources, dont nous sommes dotées.]

Cependant, le juif de la Torah sait que tout ce qu'il possède lui a été donné par Hachem. Il sait qu'il est le messager d'Hachem et qu'il a donc reçu tout ce dont il a besoin pour remplir sa mission.
Son apparence, son intelligence, ses bonnes midot, sa femme, sa famille, ses finances et tout le reste lui ont été donnés afin de lui permettre de mener à bien sa tâche unique.

Si l'on prend conscience de cette vérité, il devrait être impossible de devenir orgueilleux.
On ne peut pas s'enorgueillir de quelque chose que l'on a emprunté temporairement (personne n'étant immortel à part D.!) et que l'on doit rendre à son véritable propriétaire (Hachem).
Si une personne pauvre s'est vu prêter un costume très cher pour le mariage de son fils, elle peut se sentir bien de porter un si beau costume, mais elle ne peut pas en être fière. Il serait stupide de le faire, car il ne lui appartient pas.

-> Cependant, le 'Hafet 'Haïm (Chem Olam - chap.7) écrit qu'il y a une chose dont nous pouvons et devons être fiers/orgueilleux.
Nos Sages (guémara Béra'hot 33b) enseignent que "tout provient à une personne depuis le Ciel, sauf la yirat Chamayim".
La seule chose qui reste à une personne est de choisir de faire la volonté d'Hachem (de parler à Hachem, de croire en Lui, d'accomplir Ses mitsvot et d'étudier Sa Torah).
Le choix de mener une vie dévouée à Hachem est le choix individuel de chaque personne.

C'est pourquoi le prophète Yirmiyahou (9,22-23) dit : "Un sage ne doit pas s'enorgueillir de sa sagesse, ni un guerrier fort de sa force, ni un homme riche de sa richesse. Mais de quoi doit-on s'enorgueillir? D'avoir appris et d'avoir pris conscience de Moi [Hachem]."

En effet, la yirat Chamayim d'une personne est la seule chose qu'elle a réalisée elle-même grâce à son travail acharné. Elle mérite donc d'être félicité pour cet accomplissement.

Comme l'écrit le 'Hafets 'Haim : "lorsqu'on atteint ce niveau, qu'on reconnaît et comprend qu'Hachem contrôle tout dans le monde, on peut être fier de nous-même et personne ne doit mépriser cette fierté, car ce n'est pas de l'orgueil, cela fait plutôt partie de la joie sur les mitsvot ... et c'est quelque chose pour lequel il est digne de féliciter une personne."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1,15) mentionne également cette idée :
"C'est l'orgueil désiré : se souvenir constamment de son honneur et de ses qualités et agir en conséquence, comme il convient de se sentir bien à propos de sa valeur élevée."

-> Le 'Hovot haLévavot (Chaar haAnava - chap.9) écrit qu'il existe une forme d'orgueil permis et même nécessaire : la joie et la fierté qu'une personne éprouve à l'égard de la Torah et des mitvot qu'elle a eu le mérite d'accomplir.
Loin de rendre quelqu'un vaniteux, un tel sentiment : "l'incitera à travailler encore plus dur dans sa avodat Hachem et à s'humilier devant son entourage. Il se sentira heureux à l'égard de ses amis et se souciera de leur honneur, cachera leurs erreurs, ne parlera qu'en leur faveur, les aimera tous, se portera garant d'eux et sera très attentif à leur honneur."

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-> également à ce sujet : Confiance en soi & l'orgueil de la sainteté : https://todahm.com/2021/12/12/confiance-en-soi-lorgueil-de-la-saintete

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-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - guémara Béra'hot 62b) :
Dans tous les traits de caractère, choisissez la voie du milieu ...
L'exception à la règle est l'orgueil ... il faut aller à l'extrême opposé.

[au préalable, il faut avoir une bonne définition de ce qu'est l'humilité (et donc l'orgueil).
Par exemple, on pense que c'est : "je ne suis rien, je ne vaux rien" (ce qui est faux!), et du coup on en vient à s'enorgueillir de n'être rien.
A l'inverse, par moment on doit s'enorgueillir d'être un serviteur, un enfant d'Hachem. (notre yétser ara nous pousse à nous dévaloriser sous couvert d'humilité pour réduire notre ambition spirituelle (pour qui tu te prends! tu n'es pas Baba Salé!), et donc nous faire moins exploiter notre potentiel.
Par moment, on doit être arrogant/orgueilleux face à notre yétser ara (le monde a été créé pour moi), en augmentant notre joie et fierté de vivre, en appréciant d'avoir une partie d'Hachem en nous! (donc je ne suis pas un rien que rien, et mes actions/mitsvot ont un impact éternel!)

A ce sujet, on peut citer :
-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service. Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

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[pour réussir sa vie dans ce monde, tout juif a besoin de moments où il va développer un orgueil sur la grandeur d'être juif.
Dans le Alénou léChabéa'h (et les bénédictions avant/après l'étude de la Torah), nous affirmons notre chance et fierté d'être dans les chemins d'Hachem (le Vrai) tandis que les non-juifs vont dans des chemins totalement vides et inutiles (servant des idoles mortes!). [ché'en mista'havim laévél varik, oumitmaléllim lélo yochia ...]
Le Tiféret Israël demande : on comprend la nécessité de louer nos actions, mais pourquoi déprécier ouvertement celles des non-juifs? C'est pas respectueux pour eux!
Il répond car nous avons besoin au quotidien de les dévaloriser pour mieux être orgueilleux en prenant pleinement conscience de notre chance d'être juif, de pouvoir servir Hachem.
=> La Torah étant d'ordinaire si respectueuse de l'honneur d'autrui, on en déduit que le caractère vital de constamment renforcer notre grandeur à nos yeux, pour pouvoir vivre avec un très haut niveau de responsabilité et de spiritualité. ]

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

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-> Le Lichma pendant l'étude :

-> Une fois qu'une personne commence à étudier, elle peut être influencée par d'autres intérêts secondaires, tels que le désir d'être honorée pour ses connaissances ou de gagner une position prestigieuse ou lucrative.
Il s'agit là d'une forme d'étude chélo lichma, dont l'intention n'est pas purement d'étudier la Torah dans le seul but de la connaître.
À cet égard, le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (4,3) définit l'étude lichma comme suit : "Tout ce que vous dites et discutez en Torah doit être pour le bien de la Torah, afin de la connaître et de la comprendre, et d'approfondir sa connaissance et sa compréhension, mais pas pour rabaisser les autres ou pour se mettre en valeur".

Ainsi, étudier lichma signifie étudier uniquement dans le but de connaître plus de Torah, avec plus de clarté, de profondeur et de détails.
À cet égard, nos Sages nous enseignent qu'il faut d'abord commencer à étudier chélo lichma, et que l'on finit par atteindre lichma. On ne peut pas s'attendre à ce qu'une personne commence à étudier avec une pureté d'esprit telle qu'elle n'a pas d'autres intérêts ou bénéfices à tirer de son étude.
Et la vérité est que la seule façon de réussir à étudier est de commencer par étudier chélo lichma.

Le rav Israël Salanter écrit : "La base de l'étude de la Torah lichma est de commencer à étudier chélo lichma, ce qui signifie que l'on doit étudier avec l'intention de devenir éminent parmi parmi les grandes personnes".
Il s'agit là d'une déclaration surprenante qui choque de nombreuses personnes lorsqu'elles l'entendent pour la première fois. Il est certain que cet idéal respire l'orgueil et la fierté, ce qui, nous dit-on, est la pire des midot (trait de caractère) et semble être l'antithèse de ce que l'on attend d'un homme qui apprend.
Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour) explique qu'il est impératif qu'une personne développe ses capacités d'étude et ne laisse pas d'autres considérations entraver sa croissance. Le rêve de devenir "éminent parmi les grands" est ce qui donnera à un jeune apprenant la volonté de maximiser ses capacités d'apprentissage.
Néanmoins, le risque qu'il devienne orgueilleux est extrêmement dangereux
, et nous devons donc nous engager dans 3 remèdes : premièrement, travaillez très dur sur la prière, dont toute l'essence est de s'humilier devant Hachem ; deuxièmement, développez l'humilité en étudiant avec une 'havrouta, car cela nous oblige à écouter patiemment son opinion, à admettre parfois qu'il a raison et que nous avions tort, ou à reconnaître les qualités supérieures qu'il possède ; enfin, plaçons nous en compagnie d'un véritable géant de la Torah, pour écouter ce qu'il dit et observer la façon dont il agit.
Le fait d'être constamment en contact avec une grande personnalité de la Torah permet à une personne de se rendre compte du chemin qu'il lui reste à parcourir et limite ainsi les risques qu'elle se laisse emporter par ses succès actuels.

=> En résumé, le lichma comporte 2 volets.
1°/ Le premier est l'état d'esprit : la raison pour laquelle nous étudions, à savoir apprendre à connaître Hachem par le biais de Sa Torah et, par conséquent, à devenir une personne sur laquelle il convient qu'Hachem fasse reposer Sa Chékhina.
Si nous ne développons pas consciemment cette attitude de lichma, elle ne se produira pas d'elle-même.

2°/ Le deuxième point concerne la manière dont nous étudions. Nous devons nous efforcer d'étudier uniquement dans l'intention de comprendre et de connaître davantage la Torah.
A cet égard, même si nous commençons à étudier avec d'autres intérêts secondaires, cela finira par être la seule motivation de notre esprit pendant que vous étudions.
[rav Avraham Tabor]

La téchouva

+ La téchouva :

-> Le 'Hafets 'Haïm a dit à rav Barou'h Leibovitz : "Si [vous avez fait téchouva alors] vous n'avez pas besoin d'être brisé. La faute est effacée, et c'est comme si vous ne l'aviez jamais commise!"

=> Nous devons toujours nous rappeler que, quels que soient l'endroit où nous nous trouvons et ce que nous avons fait, un juif n'est jamais perdu. Nous pouvons toujours retourner auprès de notre Père céleste aimant et recommencer à le servir loyalement.
L'âme reste aussi pure et sainte qu'elle l'a toujours été et Hachem est heureux de nous accepter comme si rien ne s'était passé.

-> Rabbénou Yona (Yesod haTéchouva) écrit :
"Le jour où l'on décide de faire téchouva et de revenir à Hachem, on doit se défaire de toutes les fautes qu'on a commises et faire comme si on venait de naître, sans mérites ni fautes. C'est aujourd'hui que commence notre action. Aujourd'hui, on doit veiller à ne pas s'écarter du droit chemin.
C'est ainsi qu'on pourra se repentir pleinement en se débarrassant du lourd fardeau de ses fautes.
[le yétser ara désire davantage l'état de culpabilité, de désespoir qui résulte d'une faute, que la faute en elle-même! ]
On ne doit pas être découragé par des pensées qui nous hantent et nous empêchent de faire téchouva parce qu'on se sent gêné par nos fautes, et qu'on se dit : "Comment puis-je avoir l'audace de me repentir? J'ai commis toutes sortes de fautes, même délibérées, et je les ai répétées encore et encore, un nombre incalculable de fois. Je suis gêné de me tenir devant Hachem comme un voleur pris en flagrant délit. Comment puis-je entrer dans le Heichal d'Hachem? Comment puis-je garder Ses mitsvot?"

Ne pensez pas ainsi ! C'est un stratagème du yétser ara, qui est assis comme une mouche dans les chambres du cœur, se renouvelant chaque jour.
Le yétser ara guette et attend de faire trébucher. Il faut plutôt penser : "C'est la mida d'Hachem, Sa main est [toujours] tendue pour accepter ceux qui se repentent."

La meilleure chose que l'on puisse faire est de se débarrasser de toutes ses fautes et de se faire un nouveau cœur."

-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,6-7) enseigne :
"La téchouva est si grande qu'elle rapproche une personne d'Hachem ... Hier, il était détesté, dégoûtant et éloigné d'Hachem, mais aujourd'hui, il est aimé, chéri, proche et meilleur ami ...
Hier, il était séparé d'Hachem ... il faisait la prière mais n'était pas exaucé ... aujourd'hui [suite à sa téchouva], il est attaché à Hachem, il fait la prière et est exaucé immédiatement ... Hachem accepte ses mitsvot avec joie et désire qu'il les accomplisse".

=> Quel que soit l'endroit où elle se trouvait, un juif peut revenir pour devenir proche d'Hachem, aimée et chérie à Ses yeux. Quelle chance!!

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Le sujet de la téchouva est très vaste, mais on peut rapporter en guise de réflexion :

-> Le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédochim 12) enseigne :
"Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales, comme le Zohar (vol.II,184a) nous l'apprend : "la lumière la plus lumineuse est celle qui brille dans l'obscurité ... Au final, il sera révélé que toutes les âmes d'Israël, Ta nation, sont des tsadikim [cf. "Ton peuple : tous sont tsadikim" (Yéchayahou 60,21)] ... même quelqu'un qui a fauté dans ce sujet [de la sainteté].

C'est parce qu'en réalité notre désir est de faire Ta volonté, mais "la levure dans la pâte" (le yétser ara) nous en empêche ...
Grâce à la téchouva tout peut être réparé ... et davantage de lumière peut briller du milieu des ténèbres."

=> Lorsque nous tombons dans la faute, au lieu de désespérer (je ne vaux rien! je suis nul), il faut avoir conscience que : "Les âmes les plus précieuses se trouvent particulièrement dans les endroits les plus sales".
[ce n'est pas parce qu'actuellement je suis sale (sans l'avoir fait exprès!) que je ne vaux rien, au contraire!]
De plus, en faisant téchouva, nous avons la possibilité d'allumer dans l'obscurité de ce monde/notre vie, une lumière d'une intensité très élevée.

-> "Même une personne qui faute durant toute sa vie, elle peut quand même être considérée comme un tsadik, tant qu'elle n'abandonne jamais et qu'elle continue à se battre [pour vaincre son yétser ara]."
[Séfer Ménou'ha véKédoucha - écrit par un élève du rav 'Haïm de Volozhin]

-> "Rien ne peut s'opposer à la téchouva.
Même si quelqu'un a pu commettre toutes les fautes du monde, il pourra faire téchouva sur chacune d'elles"
[Chla haKadoch - Roch Hachana - Dérékh 'Haïm To'ha'hat Moussar 114]

[Précision: une personne qui faute volontairement, pensant qu'elle pourra ensuite faire téchouva, il lui sera alors extrêmement difficile de le faire car ce qui l'a poussé à fauter est cette capacité à se faire pardonner]

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

La prière

+ La prière :

-> Le juif dispose également d'une arme pouvant changer le monde : la prière.
Lorsque nous nous levons pour prier, nous nous tenons plus près d'Hachem que tous les âme au Ciel et que les anges les plus saints.

Nous décrivons Hachem comme le "Shoméa téfila" (Celui qui répond aux prières).
Un juif se tient debout dans la prière, confiant dans le fait qu'Hachem attend de répondre à nos demandes et de recréer le monde en fonction de ce que nous Lui demandons.
Nos Sages enseignent qu'il n'y a pas de miracle si Hachem répond à notre prière et accomplit des miracles pour nous aider. En effet, Hachem a créé le monde de manière à ce que nous priions et qu'Il nous réponde. C'est la manière "naturelle" du monde.
À tel point que le midrach écrit que si une personne réalise qui elle prie (le Roi des rois) et ce qu'elle est capable d'accomplir avec sa prière, alors elle serait remplie d'une joie intense à l'idée de faire la prière.

-> La prière est une source de frustration et de déception pour beaucoup.
Nous avons beaucoup de mal à nous concentrer et encore plus à ressentir une véritable émotion. Même dans un moment de réelle tristesse, lorsque nous savons à quel point il est crucial de bien prier, et que nous commençons avec la détermination ardente que cette fois-ci sera différente, notre prière finit généralement comme toutes les autres, nous laissant découragés et souvent gênés de prier à nouveau.
[notre yétser ara nous pousse à penser : je prie mal => ma prière a peu d'impact, d'importance auprès d'Hachem, alors pourquoi continuer ... ]

Pourtant, le Baal HaTanya (chap.28) nous explique ce qui se passe pendant notre prière :
"Même si l'on commence à avoir des pensées de convoitise ou d'autres pensées sans rapport avec le sujet pendant qu'on étudie [la Torah] ou qu'on fait la prière, on ne doit pas du tout y prêter attention.
On ne doit pas se sentir déprimé ou humilié pendant la prière, car il faut être rempli de joie.
Au contraire, on doit se renforcer et travailler encore plus dur pour se concentrer sur les mots avec une grande joie, parce qu'on doit réaliser que ces pensées nous viennent du yétser ara, qui fait la guerre à notre âme.
Lorsque 2 combattants s'affrontent et que l'un d'eux commence à prendre le dessus, l'autre utilise toutes ses forces pour riposter.
Ainsi, si l'âme s'efforce de bien prier, le yétser ara se renforce lui aussi et fait tout ce qu'il peut pour la distraire et lui faire penser à autre chose...

On pourrait conclure du fait qu'on a pensé à d'autres choses pendant qu'on priait, alors notre prière est sans valeur, tandis que si on avait prié correctement, on n'aurait jamais eu de telles pensées.
Cela serait vrai si on n'avait prié qu'avec sa bonne âme et que notre esprit avait dérivé vers d'autres pensées.
Mais la vérité est qu'il y a 2 âmes qui se font la guerre dans sa tête pendant qu'on prie. Chacune d'entre elles veut prendre le dessus et être la seule à contrôler la situation.
Lorsqu'une personne commence à prier, c'est comme si un racha adorateur d'idoles se tenait devant elle et commençait à lui parler pour la distraire. La seule chose qu'on puisse faire est de ne pas répondre et de faire comme si on était sourd ... et de se forcer à détourner son esprit de ces pensées et à se concentrer sur les mots de la prière.
Et si on n'y parvient pas, on doit supplier et implorer Hachem d'avoir pitié de nous, comme un père de son fils ..."

[ ne cédons jamais à notre yétser ara! Chaque échec prouve que nous sommes des ambassadeurs loyaux d'Hachem qui n'abandonneront pas le combat! Notre neshamah est toujours prête à faire la volonté d'Hachem, que nous le sentions ou non.
Nous devons prier Hachem de nous aider à nous connecter à Lui et à ne pas être désillusionnés par l'écran de fumée que le yéter ara place devant nos yeux. (qui nous pousse principalement à dévaloriser l'impact de nos prières, de nos actions, et la valeur de tout juif! )]

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-> issu du divré Torah : https://todahm.com/2023/08/22/connaitre-notre-grandeur-2e-partie

Vivre extérieurement à soi-même, à son couple, à sa famille

+ Vivre extérieurement à soi-même, à son couple, à sa famille :

-> Aujourd'hui, de nombreuses gens vivent en dehors de leur propre vie. Ils vivent leur propre vie en tant que spectateurs, pensant que rien de ce qu'ils font n'est significatif à moins qu'ils ne le "postent".
C'est un peu comme si rien ne s'était vraiment passé tant qu'ils n'avaient pas pris une vidéo-photo et ne l'avaient pas partagée sur WhatsApp ou Instagram.
Au lieu de vivre leur vie de l'intérieur, ils l'appréhendent à travers les images et les vidéos qu'ils créent, en se concentrant uniquement sur ce que les autres voient.
[...]

Cette nouvelle mentalité qui consiste à "vivre à l'extérieur" est également à l'origine d'un phénomène contemporain qui nous touche tous : la peur de manquer quelque chose, qui est la crainte qu'un événement passionnant ou intéressant se produise ailleurs.

Tout le monde est devenu complètement absorbé par ce que les autres font ou pensent. Nous nous efforçons tellement d'être "à la page" dans la vie des autres que nous perdons notre sens de l'autonomie et de l'indépendance.
Nous avons atteint un point où les gens ont peur de vivre leur propre vie sans être impliqués dans la vie des autres, et beaucoup de gens sont en fait mal à l'aise dans leur propre réalité.
Chaque vibration ou bip de leur appareil est ressenti comme une urgence fédérale à laquelle il faut répondre immédiatement.
De nombreuses personnes ressentent même une envie incontrôlable de cliquer sur des clips vidéo d'une absurdité absolue, simplement parce qu'un type quelconque les a stratégiquement étiquetés comme étant "à voir" ... et on les regarde de peur de "rater quelque chose".

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=> Quelle est l'approche de la Torah sur ce problème de notre génération (issu de l'essor des nouvelles technologies)?

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar יחוד המעשה פרק ד) affirme qu'une personne qui vit pour impressionner les autres et gagner leur approbation est dans un état pire que celui qui sert l'idolâtrie (ovéd avod zara).
Il explique qu'un idolâtre n'adore qu'un seul faux dieu, mais qu'une personne qui cherche à gagner l'approbation de tous les autres adore en fait tous ceux qui l'entourent!

C'est peut-être le message que Hillel Hazaken avait l'habitude de transmettre à Souccot lors des Sim'hat Beit Hachoéva, à un moment de grande joie.
[selon la michna (Soucca 5,1) : "tout celui qui n'a pas été témoin de la sim'hat beit hachoéva (cérémonie de libation des eaux au Temple pendant Souccot) n'a jamais connu de la vraie joie".]
La guémara (Sota 53a) rapporte que Hillel avait l'habitude de dire en ces occasions : "Si je suis ici, alors tout le monde est ici, et si je ne suis pas ici, alors qui est ici?"
=> Cette déclaration semble étrangement orgueilleuse, d'autant plus que Hillel était réputé pour sa grande humilité. De plus, il est difficile de voir en quoi cette déclaration est liée à la joie de ces festivités.
Qu'est-ce que cela signifie?

La déclaration d'Hillel révèle une formule pour un bonheur authentique.
Hachem donne à chaque individu un mission unique dans ce monde qui est faite sur mesure pour lui. Chacun d'entre nous est doté de talents et de ressources spécifiques pour remplir sa mission personnelle dans la vie.
En nous séparant de la foule et en puisant dans la richesse de notre propre monde intérieur, nous découvrirons ce qui rend chacun d'entre nous unique. Vivre avec un tel sentiment d'utilité apporte une joie incroyable.
[grâce à D. j'ai des capacités/talents sublimes, et ainsi je suis indispensable au monde par ces aspects et ce que je peux faire! ]

Si nous sommes pleinement présents dans notre propre vie, comme l'a dit Hillel : "quand je suis là", alors nous devons avoir l'impression que "tout le monde est là" et que nous ne manquons de rien.
Toute l'excitation que la vie a à offrir est en nous, et nous n'avons pas à craindre que quelque chose de plus excitant se passe ailleurs.
[ j'aurai pu avoir plus, j'aurai pu avoir moins, mais ce que j'ai c'est ce que Hachem a jugé [dans Sa bonté parfaite] comme étant le mieux pour réaliser ma mission dans ce monde. Si j'ai l'impression qu'il me manque, c'est que je cherche à vivre une autre vie ... ]

Cependant, lorsque nous sommes concentrés sur ce que font les autres et que nous ne sommes pas présents dans notre propre vie, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes et poser la question d'Hillel : "Qui est vraiment ici? " = Pourquoi ne vis-je pas ma propre vie?

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+ Faire des comparaisons dans un couple :

-> Le fait de comparer son conjoint avec un autre conjoint (ex: lui/elle agit comme ça [contrairement à toi])
D'où viennent ces échanges?

Lorsqu'un mari et une femme ont vécu pendant des années en concentrant leur attention sur tous ceux qui les entourent, en s'occupant des affaires des autres, cela aura un impact toxique sur la construction de leur propre foyer.
Si nous passons notre vie à regarder en dehors de notre propre intimité, nous pouvons avoir une infinité de "conseils" à nous donner l'un à l'autre en nous basant sur toutes les relations "merveilleuses" que nous voyons autour de nous, mais nous aurons aussi des mariages misérables.
Un maison juive ne peut être construite correctement que lorsque le mari et la femme se concentrent l'un sur l'autre plutôt que sur le monde qui les entoure.

Il s'agit également d'un élément clé d'une éducation réussie.
Combien d'enfants deviennent des korbanot (sacrifices) pour l'image publique, élevés avec une attitude qui donne la priorité à ce qui sera bien vu par les voisins plutôt qu'à ce qui est vraiment bon pour eux?
Tout comme un mari et une femme doivent se concentrer sur leur mariage et ignorer les influences du monde extérieur, les parents ne doivent pas permettre au monde extérieur de donner le ton à la vie de leurs enfants.

-> Le rav Matisyahou Salomon souligne ce point avec un aperçu étonnant de la prophétie de Bilam.
L'un des éloges de Bilam à l'égard du peuple juif portait sur leurs habitations.
Selon le midrach (aggada Bamidbar 24,5), Bilam soulignait le fait que les tentes du peuple juif étaient montées de manière à ce qu'il n'y ait pas 2 entrées en face l'une de l'autre, ce qui était un signe du caractère élevé de notre nation.

Le rav Matisyahou pose une question très fondamentale concernant ce midrach : Pourquoi les Bné Israël ont-ils été félicités pour le fait que leurs tentes n'avaient pas d'entrées en face l'une de l'autre?
Toute personne normale concevrait sa maison en tenant compte de cette mesure d'intimité la plus élémentaire, afin d'empêcher les autres de voir dans son espace personnel (on préfère naturellement éviter d'avoir du vis-à-vis). Pourquoi une prophétie était-elle nécessaire pour révéler et louer ce "grand" aspect de notre nation?

Selon le rav Salomon, la réponse est que la principale motivation du peuple n'était pas de préserver sa propre intimité, mais leur véritable intention était que chaque famille reste concentrée sur sa propre maison et ne se préoccupe pas de ce que faisaient les autres. [on se concentre à l'épanouissement de notre propre intériorité familiale! ]
Cette motivation sous-jacente n'a pu être révélée que par la prophétie et exprime véritablement la grandeur du peuple juif en tant que nation entièrement concentrée sur ses propres maisons.

=> Si nous nous entraînons à nous concentrer sur notre monde intérieur et à nous protéger du bombardement constant de mises à jour et de messages sur la vie des autres, nous découvrirons une existence beaucoup plus riche dans nos propres maisons.

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-> Nos Sages illustrent les dangers de vivre en dehors de nos propres vies dans leur discussion sur le sort de la Sotah.
Où est-ce que la sotah s'est-elle trompée? Nos Sages décrivent sa faute d'une manière à laquelle nous ne nous serions pas attendus : la gémara (Sota 9a) déclare que le crime de la femme sotah a été de poser les yeux sur un homme qui ne lui était pas destiné.
La conséquence de cela, poursuit la guémara, est que la sotah ne gagne pas l'homme qu'elle voulait, puisqu'elle devient interdite pour lui, tandis que son mari, l'homme qui est en fait le sien, lui est également enlevé. Tout son monde s'écroule et elle se retrouve sans rien.

Et où tout cela a-t-il commencé? Nos Sages révèlent que la racine du problème de cette femme n'était pas ses désirs primaires ; son problème était qu'elle ne reconnaissait pas le cadeau qu'elle avait dans son propre mariage. Elle a essayé de poursuivre une vie qui n'était pas la sienne, et elle a tout perdu en conséquence.
La guémara conclut par une leçon de vie : si une personne jette son dévolu sur quelque chose qui n'est pas pour elle, elle ne recevra pas ce qu'elle désire et perdra tout ce qui lui était destiné.

-> Tout comme les nos Sages considèrent qu'il s'agit là du principal défaut de la sotah, ils considèrent également qu'il s'agit du cœur de l'épreuve de Yossef avec la femme de Potiphar.
La guémara (Zéva'him 118b) enseigne que Yossef a refusé de regarder "quelque chose qui ne lui appartenait pas" (c'est-à-dire la femme de Potiphar), et sa récompense a été que dans sa portion en terre d'Israël, on pouvait manger des kodchim "à perte de vue".
[ lorsque le Michkan fut installé à Shilo, qui faisait partie de la portion de terre de Yossef, il était permis de manger des kodchim dans n'importe quel endroit d'où l'on pouvait voir Shilo de loin, même si l'on ne se trouvait pas à proximité du Michkan.
Le refus de Yossef de regarder la femme de Potiphar montrait qu'il ne s'intéressait qu'à sa propre réalité personnelle ; par conséquent, sa récompense fut qu'une nouvelle réalité halakhique fut générée sur son territoire par le pouvoir de la vue. ]

=> Pourtant la guémara semble avoir ignoré le principal défi auquel Yossef a été confronté. La guémara ne mentionne pas la beauté de la femme de Potiphar ou la tentation (l'envie d'avoir une si jolie femme) créée par l'épreuve.
L'accent est mis uniquement sur le fait que Yossef ne voulait pas regarder "quelque chose qui n'était pas à lui". Est-ce vraiment une représentation exacte de l'ampleur de l'épreuve à laquelle Yossef a dû faire face, en ne regardant pas la "propriété" de quelqu'un d'autre?

La réponse est : oui! Nos Sages nous révèlent ici que l'échec sous-jacent d'une personne qui ne protège pas ses yeux est l'acte de laisser ses yeux errer vers des personnes et des choses qui ne lui sont pas destinées!

-> Lorsqu'une personne comprend qu'elle a sa propre vie à vivre, elle devient très motivée pour se tenir à l'écart de toute personne et de tout ce qui n'est pas fait pour elle.
Une personne ayant une perspective correcte voudra profiter de sa propre vie et ne se laissera pas distraire par quoi que ce soit d'autre.
Par conséquent, l'accomplissement de Yossef était enraciné dans sa reconnaissance du fait qu'il ignorait tout ce qui se trouvait en dehors de son monde personnel.

Ainsi, nos Sages nous enseignent que l'incroyable force de volonté de Yossef était chargée par son désir de vivre sa propre vie. Il ne s'agissait pas d'un acte visant à surmonter le désir pour les femmes. C'était plutôt le résultat d'un travail de développement d'un état d'esprit correcte et une croyance totale en la vérité fondamentale : Pour chaque homme, la femme qu'il épousera est la seule qui lui convienne.
[de même que je ne suis pas le plus beau et le plus intelligent, elle n'est pas la personne la plus belle et la plus intelligente, mais c'est la personne que Hachem m'a destinée, c'est la meilleure pour moi (pourquoi alors regarder ailleurs)! ]
C'est le message que Yossef a intériorisé lorsqu'il était un jeune homme célibataire en Egypte, et tous les bachourim, même aujourd'hui, sont capables de vivre avec ce type de clarté.

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-> La michna (Guittin 91a) aborde les points de vue de divers Tanaïm sur ce qui est considéré comme une raison légitime de divorcer. L'opinion de Rabbi Akiva est qu'un homme est autorisé à divorcer de sa femme même s'il a simplement trouvé quelqu'un d'autre qui lui semble plus convenable qu'elle.

Rabbi Akiva tire son opinion des mots "si elle a perdu la faveur de ses yeux", qui apparaissent dans la description du divorce faite par la Torah (lo timtsa 'hen béénav - Ki Tétsé 24,1)
Ce verset traite d'un divorce qui a lieu lorsque la faveur/grâce ('hén) du mariage a disparu et que le mari ne se sent plus lié à sa femme.
Mais pourquoi Rabbi Akiva interprète-t-il ce verset comme signifiant que le mari a trouvé une autre femme, alors qu'il dit simplement que sa femme "a perdu la faveur de ses yeux" ( 'hen béénav)?

La réponse est que si un homme perd la capacité de voir l'éclat sublime chez sa femme, c'est le signe qu'il "explore" et la compare à d'autres femmes.
Cet homme n'a pas réussi à intérioriser l'attitude cruciale suivante : "ma femme n'est peut-être pas la plus belle ou la plus intelligente, mais elle est la seule pour moi".
Si la Torah affirme qu'elle a perdu son faveur à ses yeux, c'est uniquement parce qu'il a laissé son regard s'égarer en dehors de son propre mariage. Et le résultat, comme nous l'avons vu, est qu'il perdra même ce qui lui était destiné.

[ainsi à trop vivre en dehors de soi-même, de son foyer, alors non seulement on ne profite pas des trésors qui y sont, mais en plus on se fait du mal en ayant constamment l'impression que l'herbe est plus verte ailleurs (si j'avais ça alors je serais heureux, et si ...).
A force d'avoir peur de louper quelque chose à l'extérieur, de tout comparer, zapper, ... on passe à côté de s'épanouir dans le cadre de la vie intérieure qu'a choisi papa Hachem pour nous.
Le monde nous vend pleins d'informations (des alertes potins, photos, vidéos, ...), on a peur de passer à côté de quelque chose, mais en réalité c'est le yétser ara qui fait que l'on passe à côté de notre vie, de l'essentiel: toi, ton conjoint, Hachem, ...]

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-> Le dernier des 10 Commandements nous ordonne : "Ne convoite pas la femme de ton prochain" (lo ta'hmod échet réé'ha).
Comment la Torah peut-elle dire à une personne de ne pas désirer quelque chose?
Il est certainement juste d'attendre de quelqu'un qu'il n'agisse pas en fonction de sa jalousie, mais comment peut-on ordonner à une personne de ne même pas avoir un tel intérêt ?

Le Ibn Ezra (Yitro 20,14) donne une réponse étonnante :
Si quelqu'un croit vraiment que quelque chose lui est interdit, il ne le convoitera pas. Cette chose sera si éloignée de lui qu'il ne lui viendra jamais à l'esprit d'essayer de la posséder. C'est la raison pour laquelle la relation d'une personne avec sa mère ne présente pas une épreuve.
Le Ibn Ezra explique que même si une personne a une mère qui est très belle, il ne sera jamais attiré par elle, parce qu'elle sera considérée comme une personne dont le seul rôle dans sa vie est celui de mère.
Son rôle est si clair pour lui qu'il lui est impossible d'établir une relation avec elle d'une autre manière.
Le Ibn Ezra ajoute que toutes les femmes du monde sont en fait dans la même catégorie qu'une mère ; elles appartiennent à quelqu'un d'autre et devraient être complètement hors du champ d'intérêt de quiconque.

=> Le message du Ibn Ezra est que dans la mesure où un homme se concentre sur son propre monde intérieur et sa propre femme, dans la mesure où il perçoit que toutes les autres femmes dans le monde sont tout simplement hors limites (comme sa propre mère), il peut alors trouver un contentement total dans sa propre vie.

La tendance à vivre "en dehors" de sa vie est une maladie qui empêche de nombreuses personnes de profiter de leur propre foyer.
Les réseaux sociaux ont créé un état d'esprit qui modifie la façon dont les gens se rapportent à la vie et au monde qui les entoure. Les gens vivent-ils leur vie à l'intérieur ou à l'extérieur d'eux-même? Sont-ils présents à eux-mêmes et à leur famille, ou sont-ils ailleurs? (ex: vite vite une photo pour la partager, plutôt que de profiter de l'instant présent avec ses yeux, ses sentiments ... )

Ce danger touche toutes les dimensions de notre vie, mais en l'exposant et en prenant conscience du problème, nous faisons un grand pas en avant. Une fois que nous avons identifié les problèmes fondamentaux, nous pouvons commencer à y travailler.
Il faut beaucoup de maturité pour construire un foyer, et une partie de cette maturité est la capacité à regarder le monde différemment. Si nous y parvenons, chacun d'entre nous se sentira satisfait et épanoui dans le foyer qu'il construit, avec l'attitude sincère suivante : "ma femme est la seule pour moi!"
C'est la clé pour créer une véritable bayit né'eéman béIsraël.
[rav 'Haïm Dov Stark]

Résurrection & orgueil

+ Résurrection & orgueil :

-> Quiconque a de l'arrogance en lui, sa poussière ne se réveillera pas.
[guémara Sotah 5a]

-> Il n'est pas possible de dire que quiconque a de l'orgueil en lui ne sera pas ressuscité, car si c'était le cas, il n'y aurait presque personne à ressusciter.
Qui peut atteindre l'humilité parfaite?

Cette difficulté vient du fait que l'on suppose que s'éveiller signifie être ressuscité. Elle disparaît si nous comprenons le terme "réveil" dans son sens simple et quotidien.

La résurrection de l'avenir ressemblera à la résurrection réalisée par Yé'hezkiel. D'abord, les os seront recouverts de chair et de peau jusqu'à ce que le corps soit restauré ; ensuite, l'esprit de vie entrera dans les corps, et ils se lèveront.
Il en sera de même lors de la future résurrection. Et lorsqu'ils se lèveront, ils se sentiront en bonne santé et rafraîchis, comme s'ils venaient de s'éveiller d'un sommeil confortable.

Les personnes qui étaient orgueilleuse et qui ne se sont jamais repenties de ce trait de caractère seront également ressuscitées. Mais elles se lèveront comme une personne qui sort d'une anesthésie après une opération chirurgicale importante.

Ainsi, "quiconque a en lui de l'orgueil/arrogance, sa poussière ne se réveillera pas" = lorsqu'il sera ressuscité, il ne sera pas comme une personne en bonne santé qui se réveille d'un sommeil réparateur, mais comme une personne malade qui sort d'une anesthésie.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

Les mitsvot permettent de s’élever au-dessus du mazal

+++ Les mitsvot permettent de s'élever au-dessus du mazal :

"Si vous allez selon mes lois, et que vous garderez mes mitsvot et que vous les exécuterez. Je vous donnerai les pluies en leur temps, et la terre donnera son produit et l'arbre du champ son fruit" (Bé'houkotaï 26,3-4)

-> Un explication du Ohr ha'Haïm haKadoch est :
On peut interpréter ce verset d'après ce que nos Sages ont écrit dans le midrach (Mikets 44,11) : "D. s'adressa à Avraham et lui dit, regarde le ciel!" = cela nous apprend que D. l'a élevé au-dessus des Mazalot.

C'est ce que le verset écrit "si vous allez selon mes lois" (im bé'houkotaï télé'hou). De quelles lois s'agit-il?
Le prophète Yirmiyahou (33,25) écrit : "les lois des astres" (le Mazal).
Alors le verset nous apprend que si vous voulez surmonter votre Mazal, la condition est que "vous garderez mes mitsvot". C'est-à-dire que par le biais des mitsvot que vous respecterez, vous dominerez votre Mazal et vous l'élèverez.

C'est grâce à cela qu'Avraham a pu enfanter. D'après le Mazal Tsédek sous lequel il est né, il ne pouvait pas enfanter mais, grâce à ses bonnes actions, D. a changé son Mazal. C'est ce que le verset écrit "et vous les ferez!" = c'est-à-dire que D. réorganise les Mazalot afin qu'Il puisse amener le bien qu'il espérait.

Nos Sages (guémara Nédarim 32) disent : "le peuple juif ne dépend pas du Mazal" = c'est-à-dire qu'il le domine et par ses bonnes actions, il peut le changer.

Le prophète Yéchayahou (66,22) dit : "comme un ciel nouveau je crée pour vous" = c'est-à-dire que grâce à l'étude de la Torah et aux mitsvot qu'ils réalisent, des cieux nouveaux se créent. C'est l'explication du verset "vous les ferez".

La grandeur de la téchouva & le danger de la tristesse post-téchouva

+++ La grandeur de la téchouva & le danger de la tristesse post-téchouva :

+ Faire téchouva = apporter l'honneur ultime à Hachem :

-> "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b)
Lorsqu'un juif qui a fauté surmonte tous les obstacles (ex: reconnaître qu'on s'est trompé) et le désespoir de faire téchouva (qui devient un certain confort : comment quelques mots peuvent réparer une faute si grave ... pourquoi alors faire téchouva!), retournant vers Hachem, alors cela apporte un grand honneur au Maître du monde.
En réalité, selon le Zohar haKadoch (Térouma 128b), le désir puissant et sincère de ce juif et son retour courageux à servir Hachem, qui révèle un niveau d'engagement [renforcé] envers sa judaïcité et le refus de vivre dans un monde dépourvu de la présence d'Hachem, confèrent à Hachem l'honneur ultime.

Chaque fois que nous subissons un revers dans notre avodat Hachem, et que devant le choix de désespérer ou de poursuivre le combat, nous choisissons la vie, renforçant ainsi notre détermination à poursuivre le chemin d'une vie juive, nous rendons un honneur incroyable à Hachem et révélons l'amour intense que nous Lui portons.
[la téchouva c'est certes prendre conscience de la gravité d'avoir fauté (dégâts dans tous les mondes), mais c'est également apprécier à quel point Hachem nous aime, en nous permettant de tout effacer pour quelques mots!
Le roi Shlomo dit : "Il n'y a pas d'homme complètement juste sur la terre qui ne fasse que le bien et ne commette jamais de faute" (Kohélet 7,20). Plutôt que d'écouter notre yétser ara en désespérant, combien nous devons avoir à l'esprit que faire téchouva c'est donner à "Hachem l'honneur ultime". ]

=> Quand Hachem nous voit rassembler nos forces, mettre notre égo de côté, et nous engager sur le chemin de la téchouva après avoir fauté, cela est extrêmement précieux à Ses yeux (c'est "l'honneur ultime").
Certes je dois tout faire pour éviter à priori de fauter, mais si j'ai fauté alors à postériori je dois apprécier et me réjouir d'à quel point cela va amener de la joie et de l'honneur à Hachem.

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+ L'objectif principal du yétser ara n'est pas la faute, mais le désespoir/tristesse qu'elle peut nous générer :

-> Rabbi Na'hman de Breslev (Si'ah Sarfé Koech - vol.5) enseigne :
"Lorsque le yétser ara séduit une personne pour qu'elle commette une faute, il ne se concentre pas uniquement sur la faute, mais plutôt sur la dépression et le découragement que le juif ressentira après la faute, car à cause de cette amertume, il tombera dans de nombreux autres péchés et ira de mal en pis.
C'est pourquoi une personne doit faire très attention à ne pas tomber dans le désespoir, quoi qu'il arrive!"

-> Ainsi d'une certaine manière, l'effort requis pour se relever après une faute au lieu de sombrer dans le désespoir est plus grand que l'effort nécessaire pour résister aux tentations de la faute en premier lieu, car cela contrecarre l'intention première du yétser ara.
Du point de vue du yétser ara, la faute n'est qu'un moyen de parvenir au désespoir, c'est après la faute que les troupes du yétser ara commencent le plus sérieusement leur puissant assaut.

-> Comme le dit Rabbi Nathan (Likouté Halakhot - Hiklhot Pessa'h 9:21) :
"Il n'y a pas de plus grande excuse (pour abandonner complètement sa judaïcité) que celle qui résulte de la stratégie de découragement du yétser ara, qui démontre au juif, encore et encore, qu'il n'a pas d'espoir.
Car il a lui-même vu de ses propres yeux comment il a tenté de revenir à Hachem après avoir échoué, pour échouer à nouveau, chaque personne en fonction de son échec, et cela s'est produit d'innombrables fois. [je faute, je reviens vers D., je faute, ... ]
C'est pourquoi il s'absout de chercher à nouveau à retourner à Hachem.
Mais en vérité, toutes ces pensées et ces suppositions sont des actes du yétser ara afin de lui fournir une excuse pour se séparer d'Hachem et suivre ses désirs. Car, comme l'a crié Rabbi Na'hman de Breslev : "il n'y a pas de désespoir du tout dans le monde" ...
C'est le test principal d'une personne, qu'elle s'encourage dans toutes ses descentes, quoi qu'il lui arrive, à toujours recommencer, en oubliant tout ce qui lui est arrivé dans le passé, et en le considérant comme s'il était né aujourd'hui!"

-> La capacité d'un juif à se rappeler qu'une défaillance momentanée ne représente pas son essence profonde et que c'est un vent de folie (roua'h shtout) qui l'a empêché de penser correctement, comme il est dit : "Un homme ne peut fauter que si un esprit de folie pénètre en lui" (guémara Sotah 3a). [je n'étais pas moins même]
Nos Sages (Nédarim 34b) disent aussi : "Au moment où l'on s'engage dans le yétser ara, on ne se souvient pas du yétzer tov" et "Notre volonté [profonde de tout juif] est de faire Ta volonté, mais le levain dans la pâte (le yétser ara) nous en empêche" (Béra'hot 17a) .

-> A priori, nous devons éviter de fauter, comme le disent nos Sages "Qui est puissant? Celui qui maîtrise son yétser ara" (PirkéAvot 4,1).
Mais étant des hommes (et non des anges), il est normal d'en arriver à fauter. Nous nous sommes alors très fréquemment dans une situation où nous avons fauté (chacun relativement à son niveau spirituel). Le risque alors est de s'identifier à la faute, de baisser les bras.
Ainsi, il faut garder à l'esprit que ne sommes pas définis par la chute de notre faute, mais plutôt par la lutte qui s'ensuit dans les moments qui suivent la chute. C'est à ce moment-là que notre engagement dans la avodat Hachem est véritablement mise à l'épreuve : allons-nous utiliser la culpabilité, la honte et le fait d'être brisé [d'avoir fauté] comme une excuse pour tout rejeter, ou bien est-ce que la judaïcité nous est si chère quoi qu'il arrive, nous sommes capables de trouver la force de marcher sur les chemins de la téchouva?

=> On croit souvent qu'une fois que nous avons fauté c'est terminé, c'est le signe que nous ne sommes pas une bonne personne, nous baissons les bras dans le désespoir et la tristesse (ex: comment j'ai pu me laissé avoir aussi bêtement par mon yétser ara!).
Pourtant il y a la téchouva qui peut tout réparer, et le vrai dégât c'est justement cet état défaitiste, où l'on va moins agir pour Hachem, avec moins de joie, moins d'ambition, moins de dynamisme/zèle, ...
Et là, notre yétser ara a gagné car il a réussi à nous anesthésier, à nous faire réaliser beaucoup moins que nous aurions pu faire le faire si nous avions eu un moral positif, confiant dans la force de la téchouva, de la fierté d'Hachem à nous voir revenir vers Lui essayer de faire mieux, ...
Hachem n'a pas besoin d'anges (Il en a une infinité), Il sait que notre vie est faite de chutes spirituelles, et toute la fierté/honneur d'Hachem est de constater que même parterre nous gardons espoir et envie d'aller vers Lui. Rien ne peut entraver notre amour pour Toi papa Hachem!

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+ Libre arbitre & l'incroyable enseignement de rabbi Tsadok haCohen :

-> Il existe un paradoxe : si Hachem sait ce que nous allons faire avant que nous le fassions, comment pouvons-nous avoir le libre arbitre?

Le Rambam (Miché Torah) dit que tout homme a une liberté totale de choix dans ses actions, et Hachem a une connaissance absolue dans tout ce qu'il va se passer.

Le Maharal (Déré'h 'Haïm 3,15) enseigne que D. voit effectivement tout, mais d'une manière qui n'a pas d'impact sur le libre arbitre, comme la connaissance de quelqu'un qui regarde par la fenêtre et voit son ami s'approcher n'a pas d'impact sur l'approche de son ami.
De même, rabbi Saadiya Gaon (Emunot véDéot 4,4) et le Rivach (Shu "t haRivach 118) qui soutiennent que la prescience de D. dans notre choix n'est pas la cause de ce choix, mais qu'Il sait plutôt ce que nous choisirons librement.

[il est à noter que le Ralbag (Milchamot Hachem 3,6) est d'avis que Hachem a limité Sa connaissance afin qu'Il ne sache que les choix possibles pour une personne et non pas ce quel choix elle va faire.
De même, le Chla haKadoch (Toldot Adam - Beit haBé'hira) dit de même que Hachem a limité Son savoir à la progression naturelle basées sur les circonstances actuelles. ]

-> "Tout est prévu [à l'avance], mais la liberté [de choisir] est cependant donnée" (Pirké Avot 3,19).
Ces deux vérités fonctionnent en même temps. Bien que tout soit prévu dans les moindres détails, et donc prédéterminé, cela ne nie pas notre expérience du libre arbitre et la capacité de créer librement notre destin.

=> Après avoir vu cette brève introduction au libre arbitre, nous allons voir un enseignement fondamental.

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-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Yitro) affirme que tout est une question de perspective.
Du point de vue d'Hachem, tout est prévu. Hachem sait tout ce qui va se passer, et en effet, tout doit se dérouler conformément à cette prédétermination.
Cependant, de notre point de vue, tout est laissé à notre libre choix. Dans notre état de conscience indépendante, nous faisons l'expérience de la liberté absolue de prendre des décisions et de façonner notre destin en fonction des choix que nous faisons.

Le rav Tsadok haCohen pose ensuite la question : Est-il possible pour un juif de jeter un coup d'œil derrière le rideau et d'atteindre la liberté la prise de conscience Divine que les fautes qu'il a commises étaient en fait prédéterminées et faisaient partie de la volonté d'Hachem, qui est parfaitement bonne?
Bien que cette vérité ne remette pas en question notre libre arbitre total, cependant arrive-t-il un jour où nous pouvons utiliser cette connaissance en considérant que nos décisions négatives faisaient partie du plan d'Hachem?

-> Nous avons pu voir précédemment que le test principal pour un juif démarre après qu'il ait échoué à contrôler ses désirs et commis une faute. Parce que c'est après le faute que le yétser ara commence véritablement son travail, lorsqu'un juif rassemble ses forces pour revenir sur le bon chemin au lieu de prendre la voie la plus facile/naturelle et de céder au confort du désespoir, cela apporte à Hachem le plus grand honneur possible.

On arrive à un constat : si le principal honneur qu'un juif peut rendre à Hachem est de revenir à Son service Divin après un échec [une faute], que le yétser ara a l'intention d'utiliser pour le plonger dans le désespoir, alors il devient possible de comprendre comment une faute peut être considérée comme faisant partie d'un processus menant à un bien plus grand.

Alors que d'autres tsadikim s'abstenaient de discuter ouvertement de ces idées incroyables, de peur que leurs points de vue ne soient utilisés à mauvais escient, rabbi Tsadok haCohen de Lublin écrit explicitement sur ce processus afin de donner aux juifs le courage de ne jamais abandonner leur voyage vers la proximité d'Hachem.
Voici ces paroles (Tsidkat haTsadik 40 ; aussi 100 ; 139 et 156) :
"L'essence de la téchouva est le moment où Hachem éclaire les yeux de l'individu et où il se rend compte que ses fautes ont été transformées en mérites, c'est-à-dire qu'il reconnaît et comprend que toutes ses fautes étaient également la volonté d'Hachem."

=> Ici, rabbi Tsadok haCohen enseigne qu'une fois que l'on a fait complètement téchouva sur ses fautes et que l'on a mérité grâce à cela d'apporter l'honneur ultime à Hachem (cf. Zohar Térouma 128b ci-dessus), alors il est possible de jeter un coup d'œil derrière la barrière qui se dresse entre notre vision des choses et celle d'Hachem afin d'atteindre la conscience que notre faute était, en fait, préordonné.

-> Il faut préciser que l'enseignement de rabbi Tsadok haCohen s'applique à postériori, après la faute, dans un but de servir comme un moyen d'encouragement rétrospectif.
Il est destinée à donner de la force et de l'espoir au juif en voie de guérison (qui vient d'effectuer son processus de téchouva, où il a pu faire face et reconnaître la gravité et sa honte d'avoir fauté, ce qui pourrait lui porter un coup négatif à son moral [ex : je vaux rien!]).

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-> Le rav Avraham Kook (Orot haTéchouva 16,1) écrit :
"L'un des fondements de la téchouva, dans l'esprit d'une personne, est la reconnaissance de sa culpabilité pour ses actions, qui est une extension de la foi en sa capacité à choisir librement. C'est le contenu de la composition du vidouï (confession) qui est tellement liée à la mitsva de la téchouva, une personne admet qu'il n'y a rien ni personne d'autre à blâmer pour ses péchés et leurs effets, si ce n'est elle-même. Ainsi, elle clarifie pour elle-même la liberté de sa volonté et l'étendue de son influence sur les modalités de sa vie et de ses actions.
Cela lui permet de se frayer un chemin pour retourner à Hachem, de renouveler sa vie avec un ordre approprié qui, puisant à la source de la sagesse, est perçu comme représentant sa réussite : un chemin lié à la lumière sainte de la Torah qui fait revivre l'âme."

=> ainsi, selon le rav Kook, le fait de reconnaître que nous ne sommes pas liés par les cycles de fautes qui ont saturé notre passé et que nous pouvons commencer à choisir de vivre une vie élevée librement, à tout moment, est une source majeure d'encouragement et sert de catalyseur pour notre retour à Hachem.

-> Le rav Avraham Kook poursuit :
" ... tant qu'une personne n'est pas revenue de sa faute et n'a pas établi les voies de sa téchouva, elle se trouve encore sous le fardeau de son choix et de sa culpabilité pour toutes ses actions et tous les effets négatifs qui sont de sa responsabilité.
Cependant, après le rayonnement de la téchouva, tous les défauts de sa vie ainsi que les actions qui, de notre point de vue, paraissent négatives et ont eu des conséquences amères, sont immédiatement et rétrospectivement livrés à l'influence d'Hachem.
Ils sont tous placés en dehors de sa liberté de choix et deviennent partie intégrante de l'influence de la gouvernance élevée, de la puissance du "Très-Haut", qui [est mentionné dans le verset] : "Tu es à l'origine de toutes nos actions" (Yéchayahou 26,12)."

=> Après avoir choisi de s'engager sur le chemin de la téchouva et de se corriger, on peut en venir à penser que le corollaire naturel de la liberté de choix qui nous a permis de faire la téchouva est un sentiment de culpabilité démoralisant découlant de la conscience que nous seul, ayant choisi ces actions avec notre libre arbitre, nous sommes pleinement responsables du fardeau de nos fautes, un fardeau trop lourd pour nous.
[la téchouva nous oblige à mettre le nez dans ce qui ne va pas chez nous pour pouvoir le dire à Hachem, et exprimer notre regret et désir de ne plus le refaire. Le risque est alors que nous fassions le rapprochement : nous = faute. Et inconsciemment l'idée est : à quoi ça sert que je m'investisse plus que cela dans le spirituel vu que je suis un si grand fauteur, à quoi ça sert que je vive si c'est pour fauter, pour décevoir Hachem qui fait tant pour moi, ... la vie et le libre arbitre qu'Il me donne, je les utilise à détruire/fauter, à faire le contraire de ce qu'Il veut. La téchouva peut donc générer en nous de la tristesse, du désespoir, ... ]
C'est à ce moment là que nous pouvons développer l'encouragement rétrospectif, orienté vers le passé, qui nous fait prendre conscience que tout ce processus faisait partie du plan d'Hachem et qu'il n'aurait pas pu se produire autrement.
A priori nous devons tout faire pour éviter la faute, mais à postériori suite à une téchouva, nous devons voir la faute positivement : nous avons pu apprendre de nos erreurs devenant ainsi meilleur, en nous relevant nous avons pu témoigner à Hachem notre amour et attachement à Lui, une téchouva faite par amour transforme la faute en mérite, suite à la conscience de notre faute on aura vidé tout notre coeur à Hachem pour lui exprimer à quel point on l'aime, à quel point on veut faire sa volonté, à quel point on déteste la faute [et cela a beaucoup de valeur et d'impacts pour le futur de notre vie (on amène une personne là où il veut aller!)], ...

En plus de réaliser la valeur des leçons tirées de nos erreurs, on méritera un jour de réaliser que ces revers eux-mêmes étaient intrinsèquement précieux, que chaque faux pas qui a abouti à une faute est intrinsèquement précieux, puisqu'il aura permis à ce qu'on atteindre
Nos Sages affirment : "Là où se tient un baal téchouva, même un tsadik parfait ne peut se tenir" (guémara Béra'hot 34b) = l'idée est qu'après coup (un fois que c'est fait) notre faute doit être vue comme précieuse, comme quelque chose qui va nous permettre d'atteindre un niveau que sans cela nous aurions pas pu atteindre. Nos Sages parlent de "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [davantage]).
Nous devons appréhender positivement une faute qui a déjà été faite, afin de s'encourager le plus possible pour aller de l'avant, encore plus fort, avec plein d'ambitions spirituelles.

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+ En résumé :

-> L'intention première du yétser ara, lorsqu'il pousse un juif à fauter, est d'utiliser la faute comme un moyen d'entraîner le fauteur dans les profondeurs du désespoir, afin qu'il commette de nombreux autres fautes, voire qu'il se désengage de sa judaïcité (chacun à son niveau).
[ainsi, à priori on doit vaincre le yétser ara pour ne pas fauter, mais la bataille la plus importante se trouve à postériori d'une faute = on doit tout faire pour qu'après notre téchouva on se remonte le moral, on appréhende la faute d'une manière constructive, et non démotivante, destructive spirituellement parlant (ce qui est l'objectif principal du yétser ara). ]

-> Lorsqu'un juif refuse de céder au confort séduisant du désespoir (qui lui permet de justifier de ne plus avoir besoin de se plier au joug Divin, et faire ce que JE veux librement!), en surmontant tous les obstacles et en revenant à la avodat Hachem après un échec spirituel, il exprime l'étendue ultime de son désir et fait honneur à Hachem.

-> Dans ce monde, nous faisons l'expérience du libre choix absolu, et nous sommes donc responsables des décisions que nous prenons.
Cependant, après une téchouva complète, il est possible d'atteindre la conscience impressionnante que sa faute était également une volonté d'Hachem, prédéterminée dans le but de le mettre au défi de lutter contre l'inclination au désespoir et de s'élever une fois de plus sur les chemins de la avodat Hachem, apportant le plus grand kavod Shamayim (l'honneur ultime à Hachem).

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+ De façon imagée :

[Il est écrit : "Le tsadik tombe 7 fois, et se relève ; mais les réchaïm sont effondrés par le malheur" (Michlé 24,16).
On voit que l'essentiel réside dans notre capacité à se relever. Et d'une certaine façon avec du recul on s'aperçoit que c'est les chutes qui ont permis au final que l'on soit un tsadik.
A l'image d'un enfant qui apprend à marcher et s'élance vers ses parents. Chaque chute n'est pas souhaitable, ses parents ont mal pour lui, mais ils se réjouissent lorsqu'il persévère à se relever pour les rejoindre. Au final chaque chute lui permet d'en ressortir plus fort, de s'améliorer, de toujours mieux avancer et s'approcher de papa et maman.
Même si nous devons tout faire pour les éviter, nos fautes à postériori nous permettent de grandir et d'atteindre une vie avec plus de proximité avec papa Hachem.
Imaginons l'enfant qui tombe, il est plein de frustration, d'énervement. Soit il abandonne, s'allonge de fatigue, ... soit il va évacuer tout cela (processus de téchouva), et il va repartir de l'avant plein de positif sachant que ses parents son fier et honoré de son attitude, et également plein forces sachant qu'il sait un peu mieux comment ne pas tomber trop vite.
Même si cette comparaison peut avoir ses limites, elle nous permet de mieux appréhender notre attitude avec nos fautes. Cela met aussi en avant à quel point l'essentiel du yétser ara n'est pas de nous faire tomber, mais plutôt de nous faire rester au sol longtemps après être tombé.
Les dégâts de nos fautes sont réparables (par la téchouva), mais les pertes d'exploitation de nos capacités sont éternelles. ]

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-> Il y a pire que le mal véhiculé par la faute, il y a la perte de confiance liée à notre échec!"
[rav Nathan Tsvi Finkel]

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+ Réflexion sur la nécessité de chuter (non désiré) pour mieux remonter :
= "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [davantage]) = après coup évider d'en sortir dans la tristesse, désespoir :

-> Le Arizal (chaar hapessoukim - Béréchit) nous enseigne qu'en conséquence de la faute d'Adam Harichon, une partie des forces de sainteté tomba au sein des klipot que l'on appelle le sitra
ahra.
Le but de la vie de l'homme sur terre est de réparer le dommage causé par la faute originelle en récupérant ces forces de sainteté du milieu des klipot (forces d'impureté/du mal).
Ces réparations s'effectuent par les actions, les paroles et les pensées de l'homme.
Par exemple, la nutrition est une réparation. En effet, lorsque l'homme consomme des aliments, il ingère un mélange de kédoucha (sainteté) et de klipa (impureté). Une partie de l'aliment est saint et se matérialise par les forces vives qui vont maintenir en vie celui qui le consomme, et une autre partie est constituée de klipot et se matérialisent par les déchets non digérés et expulsés par le corps.

Cet enseignement du Arizal nous apprend un principe fondamental du fonctionnement de notre monde : tout n'est que réparation. [cela implique un changement de notre regard sur les événements à priori irrationnels]
Par exemple, Avraham notre Patriarche renfermait lui aussi des traces d'impureté. En effet, son père Tera'h était un grand prêtre idolâtre et une partie de l'impureté de ce dernier s'attacha à Avraham.
Par conséquent, si Its'hak avait été son premier-né, il aurait hérité des traces d'impureté encore présentes en son père. Il prit donc Hagar l'égyptienne qui incarnait les forces d'impureté et se débarrassa de sa propre impureté par son biais.
En effet, du fruit de cette union naquit Ichmaël qui aspira en quelque sorte les klipot de son père puisqu'il incarnait le 'hessed d'Avraham du côté de la klipa (mal/impureté).
C'est seulement suite à cette purification qu'Avraham fut apte à engendrer Its'hak dans la sainteté (kédoucha) avec son épouse Sarah. [Likouté Torah - Vayéra]

De même, les bné Israël durent descendre en Égypte où ils furent durement asservis afin d'extraire toutes les impuretés présentes dans leurs âmes depuis la génération du déluge, de la tour de Bavel et de Sodome. C'est seulement suite à cette purification qu'ils purent recevoir la Torah dans la sainteté.
La terre d'Égypte est appelée la nudité de la terre et son impureté était si forte qu'elle aspira toutes les impuretés d'Israël.

Sache que ce fondement est un grand secret qui permet de comprendre comment un homme empreint de crainte de D. peut chuter et se relever pour atteindre un niveau encore plus élevé qu'avant qu'il ne trébuche, par un repentir sincère et complet.
Tu dois savoir que la Providence place le tsadik en contact avec les forces d'impureté/mal (sitra a'hra) qui vont agir sur lui comme un aimant afin de le débarrasser des dernières traces d'impureté qu'il contient.
En effet, les forces d'impureté encore présentes en lui, provenant des réincarnations précédentes, entravent son ascension spirituelle et doivent être extraites. La Providence met en scène un ensemble d'événements dont la logique dépasse notre entendement afin d'amener l'homme à se purifier au contact de forces d'impureté qui vont agir sur lui à la manière d'un creuset de fer qui purifie l'or des déchets qu'il contient.
[...]
Tout ce que D. fait, Il le fait pour le bien et c'est parfois par l'intermédiaire de souffrances que l'homme se purifie et devient apte à recevoir ce qu'il y a de meilleur.
[rav Yaniv Yaakov - roch yéchia des Mékoubalim de Beth El]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch commente :
Par le biais de l'amour, la solidarité et la bonne entente entre tous parmi le peuple juif, le Nom de D. est unifié.
Chaque juif est une ramification du Nom יהוה, comme il est écrit : "car son peuple est une partie d'Hachem" (Haazinou 32,9).
Lorsque les gens s'aiment et se respectent, le Nom de D. s'unit.

"Lorsqu'un homme se surpasse afin de se livrer à l'étude de la Torah, il peut atteindre des niveaux spirituels élevés.
Et même s'il est au plus bas de l'échelle et très égaré du chemin Divin, s'il étudie du mieux qu'il peut, il peut remonter et accéder à des degrés sublimes suivant l'effort fournit."
[Zohar - vol.3, p.91]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Emor 22,10-13) enseigne :
Les grands Sages qui connaissent les profondeurs de l'âme (voir Zohar vol.2, p.94) affirment que grâce à l'étude de la Torah que le Créateur nous a donné, les différents niveaux de l'âme s'affermissent et rayonnent.
[...]
Il faut aussi savoir que tout ce que D. a créé, fait, façonné, reçoit sa vitalité, et se nourrit des mondes spirituels, et plus précisément de celui surnommé "Atsilout", qui est illuminé par la lettre "Youd" du nom d'Hachem יהוה. Cet aliment est appelé "Kodesh" (sacré), source de vie, de bonheur, de bienfaisance.

Bien que cette vitalité soit déversée sur toutes les créatures du monde, car sans elle il n'y a pas d'existence possible, comme écrit le prophète Né'hémia (v.9,14) : "Tu es celui qui nourrit toutes les créatures", chacune la recevra suivant sa proximité ou son éloignement de la source de cette vie, à l'image des végétaux qui sont irrigués suivant leur position par rapport à la source d'eau.

Hachem a fait cela ainsi, afin de nourrir spirituellement chacun suivant les efforts qu'il fournit pour se purifier et de s'approcher d'Hachem et de Sa Torah.

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-> Ailleurs, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Bé'houkotaï 26,3-3) écrit sur la valeur de l'étude de la Torah par rapport à celle des mitsvot :
"Un homme peut faire des mitsvot, cependant si certaines fois il trébuche la faute pourra le changer et l'égarer du bon chemin. De plus, les bonnes actions qu'il aurait faites dans le passé ne lui viendront pas en aide le jour de sa faute.

Par contre la mitsva de l'étude de la Torah est une protection et une garantie. Tous ceux qui s'y adonnent recevront à tout jamais une protection.
Ainsi que nos Sages (guémara Sota 21) l'ont dit : "un péché éteint une mitsva mais n'annule pas le mérite de l'étude de la Torah".
Ce mérite [de l'étude] l'accompagnera pour l'éternité."

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-> "La Torah protège et sauve l'homme du mauvais penchant" (guémara Sota 21a).

La parole

+ La parole :

-> L'entrée du corps d'une personne par laquelle elle s'attache à la sainteté est la bouche.
Lorsqu'une personne prononce des paroles saintes, elle attire la sainteté en elle.
A l'inverse, si elle rend sa parole impure par le mensonge et le bavardage, et en particulier lorsqu'elle profère du lachon ara ou parle des justes de manière désobligeante, elle empêche la sainteté d'entrer en elle.
En fin de compte, cela l'amènera à corrompre l'alliance de la circoncision et à se plonger dans une spirale descendante de ténèbres spirituelles dans laquelle la sainteté ne peut pas entrer.
[Méor Enayim - Vayéra]

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-> Lorsqu'une personne prononce des paroles inutiles ou du lachon ara, ses paroles et son souffle s'élèvent vers le ciel et deviennent des forces accusatrices dans les royaumes spirituels.
Si, par la suite, elle prononce des paroles de Torah, ces paroles et ce souffle s'élèvent également.
Dans les royaumes spirituels, cependant, les paroles indésirables qu'il a prononcées précédemment ont encore un effet et bloquent, dans une certaine mesure au moins, les paroles de Torah qu'il récite, empêchant ses paroles d'être acceptées en haut.
[le Maggid de Mézéritch - Likouté Amarim]

-> La vitalité que D. accorde à une personne s'exprime dans son discours.
Lorsqu'une personne s'exprime de manière positive, sa parole s'élève vers le haut et suscite la parole de D.., pour ainsi dire, attirant une vitalité accrue pour cette personne.
En revanche, lorsqu'elle parle de manière indésirable, la vitalité qui lui est accordée s'exprime, mais ses paroles ne montent pas en haut et aucune vitalité nouvelle n'est générée pour elle. Il est donc possible que sa vitalité cesse complètement.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

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-> Nos Sages enseignent qu'une personne qui prononce des paroles inutiles enfreint un commandement positif, car il est écrit: "Tu parleras d'eux" (Vaét'hanan 6,7), "d'eux", et non pas "de choses inutiles".
Il en va de même pour les choses interdites. Si quelqu'un s'aperçoit qu'il a agi de la sorte, il doit se tourner vers D. pour faire téchouva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

"Quiconque parle excessivement commet un faute" (guémara Béra'hot 4a). Le mot חטא ('hét) traduit par "faute", peut également signifier "manque".
Même lorsqu'on parle des paroles de la Torah avec les gens, le silence est préférable. En effet, dans le silence, on peut lier sa pensée à la grandeur de D., créant ainsi un lien plus profond que celui que l'on peut obtenir par la parole.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

-> Parler des réchaïm peut conduire à des pensées impures, car cela attire le mal dans le monde. Inversement, parler des attributs positifs des justes attire la bonté dans le monde.
[Dar'hé Tsadikim]

-> Parfois, il est souhaitable de ne pas mentionner du tout une mauvaise qualité ou une mauvaise personne, ni même d'en parler de façon péjorative.
En effet, en parlant d'eux, même négativement, on leur insuffle de la vitalité, et en les ignorant, on les prive de leur source d'alimentation.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dino - Agra déPirka - citant le rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Lorsqu'une personne corrompt sa parole, elle corrompt également l'alliance de la circoncision.
[le Maggid de Koznitz - Avodat Israël]

-> Il est bien connu que si une personne protège sa bouche et sa langue des paroles mensongères, du lachon ara, des calomnies et autres, elle se gardera de ternir l'alliance de la circoncision.
Une personne qui compromet l'alliance de la langue en prononçant le type de paroles mentionnées ci-dessus compromettra également l'alliance de la circoncision.
[rabbi Avraham Yéhochoua d'Apt - Ohev Israël - Tétsavé]

-> Le Abir Yaakov (Tétsavé) fait remarquer que les mots : "pé" (bouche - פה) et "mila" (מילה - renvoyant au sexe masculin), ont la même guématria de 85.
Il existe 2 sortes de circoncision : celle de la bouche et celle du sexe, et l'intégrité de la 2e dépend de la 1ere.
Garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision.