Aux délices de la Torah

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Avoir confiance en soi, et en chaque juif

"De même que l'on doit croire en Hachem, de même un juif doit croire en lui-même.
Cela signifie qu'il doit croire qu'Hachem s'intéresse à lui. Il doit croire que son âme provient de la source de vie, d'Hachem, et que Hachem retire du plaisir lorsqu'il accomplit Sa volonté."
[rav Tsadok haCohen - Tsikdat haTsadik 154]

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-> Le Sfat Emet (Vaéra תרס"ג) enseigne :
"Tout comme nous sommes obligés de croire en Hachem, même si nous ne comprenons pas toujours Ses voies, de même nous devons aussi croire dans les juifs, même quand ils semblent "noirs" (obscurs).
Comme il est dit : "Je suis noir, mais je suis beau" (ché'hora ani vénava - Chir HaChirim 1,5) = nous pouvons paraître noirs [de par nos fautes (parfois très graves)], nos bonnes actions sont manquantes, mais pourtant Hachem voit notre beauté."

[notre yétser ara nous pousse à regarder notre comportement, nos fautes, et il nous persuade que : "Je suis noir". Mais la réalité est quoiqu'un juif puisse faire, pour Hachem c'est : "que tu es beau! que Je t'aime mon fils adoré!"
Cela doit nous donner beaucoup de forces, de satisfaction et d'envie d'agir pour que papa Hachem soit encore plus fier de nous! ]

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-> "De même qu'un homme doit croire en Hachem qu'Il existe et que rien d'autre que Lui n'existe, de la même manière il doit croire qu'il est lui aussi important aux yeux d'Hachem"
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 1,61]

[on comprend l'importance suprême dans la vie juive de développer notre croyance en Hachem, et bien il doit en être de même, nous devons constamment faire des efforts pour savoir que nous sommes importants aux yeux d'Hachem. (et à l'image du bita'hon vs émouna, cela doit être pour nous une réalité concrète! )]

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-> Le midrach (Chémot rabba 2,5) enseigne :
"Pourquoi est-ce que Hachem parle-t-il à Moché spécifiquement de l'intérieur d'un buisson d'épines (un sané - סנה) ?" Pourquoi Hachem n'est-il pas apparu à Moché à partir d'un plus bel arbre?
Le סנה (buisson d'épines) était en fait un rosier. Les roses dans le buisson représentent les tsaddikim du peuple juif et les épines représentent les rechaïm de notre nation.
Néanmoins, Hachem résidait également parmi les épines.
[Hachem chérit et réside avec tout juif, que cela soit le plus grand tsadik ou bien le plus grand racha. ]

-> Le Maharal (Guévourat Hachem ch.23) explique que le buisson d'épines représente les juifs qui tombent à des niveaux inférieurs.
La Présence Divine (Chékhina) est apparue dans un buisson d'épines (et non dans un arbre plus beau), afin que nous sachions que Hachem réside avec chaque juif, même le plus bas.

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-> Le rav Levi Its'hak de Berditchev souligne l'importance de "faire connaître à chaque juif son incroyable valeur et l'endroit d'où son âme a été prise [pour venir dans ce monde], car en vérité, chaque âme juive provient du Trône de Gloire [d'Hachem]".
Il ajoute que chaque juif doit avoir conscience de l'immense fierté et de la joie qu'Hachem retire de ses mitsvot, et de la joie qui éclate dans les mondes spirituels supérieurs à chaque fois qu'il accomplit une mitsva.
[Kédouchat Lévi - 'Houkat]

-> Personne n'a jamais été identique à une autre personne depuis le début de la Création jusqu'à aujourd'hui, et personne n'est capable de réparer ce qu'une autre personne est capable de réparer.
[Yessod haAvoda - au nom du Arizal]

-> Chaque personne est douée de quelque chose de valeur qu'aucune autre personne ne possède.
[rav Pin'has de Koritz]

-> Lorsqu'une personne sait qu'Hachem aime chaque juif d'un grand amour, il est plus facile de vouloir de bonnes choses pour les autres de la même manière que l'on veut de bonnes choses pour soi-même.
[Ramban]

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-> b'h, voir également : Hachem nous dit : "Je t'aime!" : https://todahm.com/2016/04/25/4315-2

La jalousie

+ La jalousie :

-> "La jalousie ... chasse l'homme du monde" (Pirké Avot 4,21)
[la jalousie gâche la vie des gens, les faisant se sentir déprimés et éternellement insatisfaits.
Lorsqu'on s'interroge : Pourquoi les gens sont-ils tristes? Généralement c'est à cause de la jalousie, n'étant pas pleinement satisfaits de leur sort, car autrui à mieux. ]

-> Le Réchit 'Hokhma écrit :
"Quelqu'un qui a de la jalousie se 'vole' lui-même parce qu'il est toujours triste.
Tout le monde peut trouver de la douceur dans la vie, sauf pour quelqu'un qui souffre de jalousie."

-> "La jalousie est une maladie qui n'a pas de remède"
[le Roch - Or'hot 'Haïm]

-> Le Messilat Yécharim (chap. 11) écrit :
"Il est insensé d'être jaloux car qu'est-ce qu'on y gagne? Le seul à y perdre est lui-même.
Certaines personnes sont si stupides que lorsqu'elles voient que leur prochain a quelque chose de bien, elles en deviennent dérangées. À cause de leur chagrin, elles ne profitent pas de ce qu'elles ont"

-> "La plupart des mauvais midot commencent plus tard dans la vie, mais le trait de caractère de la jalousie commence dès la naissance d'un enfant" [rabbi Mendel de Kotsk]
[ex: nous voyons même des enfants d'un an qui se mettent en colère lorsque quelqu'un d'autre obtient quelque chose qu'il n'a pas.
Ainsi, nous devons particulièrement travailler ce trait de caractère, car par rapport aux autres il a de l'avance et est davantage ancré dans notre nature. ]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Nous pouvons surmonter la tendance à la jalousie lorsque nous intériorisons qu'Hachem donne à chacun précisément ce dont il a besoin.
Ainsi, si quelqu'un a une plus grande maison ou une plus belle voiture que nous, c'est parce que Hachem a déterminé que cette personne en a besoin (pour servir Hachem), alors que nous n'en avez pas besoin. Par conséquent, il n'y a aucune raison d'être jaloux des autres personnes.
Comme l'a dit un tsadik : "Si je n'ai pas quelque chose, cela signifie que je n'en ai pas besoin. Parce que si j'en avais besoin, alors je l'aurais."

En ce qui concerne la spiritualité aussi, rappelez-vous que Hachem veut un service différent de chaque personne. Chaque individu crée une satisfaction unique pour Hachem. Alors pourquoi être jaloux des autres? Ils ne font pas ce que nous pouvons faire ...

Nous ne savons pas quel acte est le plus aimé d'Hachem. Nous pouvons penser que nos actions sont médiocres ou dérisoires, et nous sommes alors jaloux de ceux qui semblent en faire beaucoup plus, mais nos actions simples peuvent être les plus appréciées de toutes [aux yeux d'Hachem].

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-> Le dernier des 10 Commandements est : "lo ta'hmod", l'interdiction de la jalousie (Yitro 20,14).

Le Ibn Ezra explique cette mitsva par le machal d'un paysan qui voit une princesse. Bien qu'elle soit très belle, l'idée de l'épouser ne lui viendrait jamais à l'esprit, tant elle est hors de sa portée.
De même, dit le Ibn Ezra, si nous reconnaissons qu'Hachem nous fournit tout ce dont nous avons besoin, il nous sera impossible d'être jaloux des possessions d'autrui, car elles nous sembleraient si éloignées de notre réalité.
Si nous développons en nous la conscience que nous ne pouvons acquérir que ce qu'Hachem a décrété pour nous, nous serons beaucoup plus heureux de notre sort dans la vie et beaucoup moins susceptibles de transgresser l'interdiction de la jalousie.

Dans les mots du Ibn Ezra :
"Comme cela doit se comporter celui qui réfléchit, comme il est connu, car un homme ne trouvera pas une belle femme ou de l'argent en fonction de son intelligence, mais uniquement comme l'aura voulu Hachem ...
Pour cela, quelqu'un de sensé ne convoitera pas la femme de son prochain que Hachem lui a interdite, pas plus que la fille d'un roi dans le cœur du paysan.
Pour cela, il se réjouira de sa part et ne mettra pas dans son cœur quelque chose qu'il lui est impossible d'obtenir, car il sait que Hachem ne veut pas lui donner ; il ne peut pas la prendre de force ni par son intelligence ou ses stratagèmes, c'est pourquoi il croira dans son Créateur qui le nourrira et fera ce qui est bon pour lui."

-> Selon nos Sages, les 10 Commandements englobent toute la Torah (midrach Bamidbar rabba 13,16).
Le midrach haNéelam affirme que "lo ta'hmod" est le dernier des 10 Commandements et représente apparemment la dernière mitsva de la Torah dans ce monde, mais qu'il est le premier par son importance dans le monde de la Vérité (olam haEmet).

Ce midrach fait peut-être référence à la guémara (Shabbath 31a) qui affirme que la première question qui nous sera posée par la Cour céleste, après 120 ans, est de savoir si nous avons agi honnêtement dans nos affaires commerciales.
Une personne qui n'a pas vaincu la midda négative de la jalousie pourrait facilement être tentée d'essayer d'obtenir des richesses monétaires ou matérielles d'une manière interdite, aux dépens d'autrui.

-> Une personne qui prend n'est jamais satisfaite de ce qu'elle a ; elle essaie continuellement d'en obtenir plus, pour ensuite devenir insatisfaite de ce qu'elle a peu de temps après l'avoir obtenu parce qu'elle veut maintenant quelque chose d'autre. Cela décrit également la personne qui est jalouse des autres, puisqu'elle n'est jamais satisfaite de ce qu'elle a.

Le roi Shlomo dit : "Tov ayin hou yévora'h" (une personne qui a un bon œil [c'est-à-dire une vision favorable des autres] sera bénie - Michlé 22,9).
Une personne qui est heureuse de ce qu'elle a et qui est encore plus heureuse lorsque ses voisins ont également ce dont ils ont besoin, donnera volontiers d'elle-même et de ses biens aux autres. Sa vie sera alors remplie de joie et il sera apprécié des autres.

Bien que de nombreux commentateurs interprètent la bénédiction de ce verset comme faisant référence à la bénédiction accordée par Hachem à la personne généreuse (bon oeil), le Malbim explique la bénédiction comme faisant référence aux autres personnes qui béniront cette personne.
Il est apprécié non seulement en raison de sa nature magnanime, mais aussi parce que les autres personnes ne se sentent pas menacées par lui, puisqu'elles savent qu'il ne cherche pas à leur prendre, et qu'il sera donc béni par elles.

-> Nos Sages nous enseignent : "Qui est riche? Celui qui est heureux de sa part" (Pirké Avot 4,1). Une personne vraiment riche mènera une vie pleine de joie et trouvera grâce aux yeux d'Hachem et de ses semblables.

-> "Plus que tous les jeûnes et toutes les afflictions, rien ne purifie autant que l'étude de la Torah"
['Havatsélet haSharon - introduction]

-> "Venez et voyez le grand pouvoir de l'étude de la Torah. Elle purifie les juifs même s'ils ont adoré l'idolâtrie (avodah zarah)."
[Tana déBé Eliyahou rabba 18]

-> "Nos Sages disent que l'étude de la Torah expie, protège et sauve, et le feu du Guéhinam ne fait pas de mal à ceux qui étudient la Torah ...
Ceux qui étudient la Torah ... cela les purifiera et les expiera, et cela les conduira sur le chemin de la téchouva et du pardon complet."
[Yessod haAvodah 3:5:8]

La valeur de la prière pendant nos moments difficiles de la vie

+ La valeur de la prière pendant nos moments difficiles de la vie :

"Les Bné Israël gémirent du sein de la servitude et se lamentèrent, et leur plainte monta vers D. du sein de la servitude" (Chémot 2,23)

-> Rabbénou Bé'hayé fait remarquer que le verset mentionne par 2 fois l'expression "du sein de la servitude".
Il écrit :
''Cela nous enseigne qu'il n'existe pas de prière aussi entière que celle d'un homme qui prie du sein des souffrances et des vicissitudes de l'existence, car celle-ci est bien plus accepté par Hachem, comme on trouve chez le prophète Yona (2,8) qui s'exprima en disant : "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu d'Hachem, et ma prière a monté vers Toi, vers ton saint Sanctuaire", en promettant ainsi que la prière prononcée du sein des souffrances et qui émane d'une âme contrite, est la prière qui mérite de pénétrer dans le saint Sanctuaire d'Hachem."

-> Le Ohr ha'haïm enseigne également à ce sujet :
"Tel est le sens du verset : "Du fond de ma détresse, j'ai invoqué Hachem ; et Il m'a répondu, Hachem, dans la largesse" (Téhilim 118,5) = car une des prières les plus acceptées est celle qui est exprimée du sein des malheurs.
C'est ainsi qu'il est dit : "Dans ma détresse j'ai invoqué Hachem" (Yona 2,3), car la prière dans laquelle un homme appelle Hachem du sein de son malheur et de tout son cœur, est celle qui monte immédiatement dans les hauteurs ...

La prière qui provient de la souffrance de l'homme n'est pas comme les autres prières qui ne montent vers Hachem et ne se présentent à Lui qu'à l'aide d'intermédiaires et des créatures ailées chargées de cette tâche (les anges), mais elle monte directement devant le Trône de Gloire sans aucun intermédiaire, et c'est ce qui est écrit : "leur plainte monta vers D. du sein de la servitude" pour suggérer que ce fut grâce au fait que leur plainte vers Hachem était du sein de la servitude qu'elle monta sur le champ devant le Maître du monde."

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-> sujet également abordé dans le divré Torah de Chémot : https://todahm.com/2018/04/21/6392-2

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait :
''Pourquoi venez-vous à moi ... répandez votre cœur devant Hachem qui attend vos prières et ne demande qu'une chose : que vous insistiez auprès de Lui sans relâche : "Ceux qui invoquent Hachem, ne demeurez pas silencieux et ne Le laissez pas demeurer silencieux, ne vous taisez pas" (Yéchayahou 62,5-6) ...
Il n'est nul besoin de réciter des requêtes, seulement ce qui pèse sur le cœur.
Lorsqu'un enfant a soif ou faim, il ne cherche pas dans le recueil des requêtes, il pleure avec ses propres mots. Nous aussi, nous devons être comme "le nourrisson pendu au sein de sa mère" (Téhilim 131,2).
Doit-on rechercher des formules toutes faites? On déverse son cœur devant notre Père rempli de miséricorde".

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-> "Un cœur brisé et écrasé ne sera pas méprisé par Elokim" (Téhilim 51,19).

-> Le rabbi de Ruzhin dit que cela signifie que lorsqu'une personne fait la prière avec un cœur brisé, même Elokim, qui indique la midda d'Hachem de jugement strict, ne travaillera pas contre elle.
Même les anges Accusateurs seront d'accord pour affirmer que ses prières doivent être entendues.

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-> "Les Bné Israël gémirent du sein de la servitude (min aavoda) et se lamentèrent, et leur plainte monta vers Elokim du sein de la servitude (min aavoda)" (Chémot 2,23)

Le Rav Barou'h de Kossov (séfer Yessod haTorah) interprète le verset comme signifiant qu'ils ont été exaucés parce que leurs cris venaient "au sein de la servitude" (min aavoda - litt. du travail).
Puisqu'ils ont crié vers Lui avec un cœur brisé, leurs prières ont été acceptées, car Hachem ne rejette jamais un cœur brisé et abattu (Tehillim 51,19).

Ce verset utilise le mot "Elokim", comme le verset de Téhilim, qui représente l'Attribut de jugement/rigueur strict d'Hachem.
Ainsi, il est dit que même Sa midat hadin accepte un cœur brisé et accueille de telles prières.

La preuve en est donnée par la guémara (Baba Métsia 59a) qui dit que l'on doit veiller à ne pas causer de détresse à sa femme, car une femme se laisse facilement aller à la détresse et aux larmes.
Nos Sages disent également qu'étant donné qu'Essav a pleuré amèrement (Toldot 27,34) et que son cœur était brisé par la perte des bénédictions, Hachem a entendu ses prières et cela a conduit à notre long et amer exil.

Nous trouvons également le verset qui dit (Réé15,9) que si quelqu'un cause de la détresse à un pauvre homme et qu'il crie à Hachem, celui qui a causé la douleur portera une faute. Dans ce verset, le nom d'Hachem "Havaya", qui représente Sa mida de miséricorde, est utilisé pour indiquer que même le trait divin de la compassion se transformera en midat hadin et punira celui qui a brisé le cœur d'un autre juif.

"Un juif ne pleure jamais de désespoir mais toujours d'espérance"
[Nétivot Shalom]

[d'un côté nous devons trouver la possibilité de décharger notre souffrance et de répandre son coeur en un flot de larmes sur nos tourments et ceux du peuple juif, en un temps défini de prières/discussions avec papa Hachem (qui peut tout).
Mais en même temps, on se renforça sachant que les bontés d'Hachem ne se tarissent jamais, et on retrouva ainsi courage. ]

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Lorsque la fille de Pharaon descendit au fleuve afin de s'y tremper, elle y trouva un berceau qui flottait sur l'eau ; "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux"." (Chémot 2, 6)

=> Pourquoi n'est-il pas écrit : "Elle vit l'enfant et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", mais plutôt : "Elle l'ouvrit, vit l'enfant, et voici que le garçon pleurait. Elle fut prise de compassion pour lui et dit : "Celui-ci est un enfant des Hébreux".", ce qui semble suggérer un lien entre le fait qu'elle reconnut qu'il était un enfant des Hébreux et ses pleurs?

-> Rabbi Mordé'hai 'Haïm de Slonim explique qu'il existe une grande différence et une énorme distance entre les pleurs d'un goy et celui d'un juif : un goy pleure par découragement et par tristesse sur ce qui lui manque, et par désespoir sur ce qu'on lui a pris et qui ne reviendra jamais, alors qu'un juif pleure en ayant l'espoir que son Père céleste ne l'abandonnera pas.
Ce fut ce que la fille de Pharaon perçut dans les pleurs de l'enfant : l'espérance et non le désespoir, d’où le fait qu’elle s’exclama : "Celui-ci est un enfant des Hébreux."

Hachem parla ainsi à Moché : "Va, réunis les anciens d'Israël, et dis-leur : "Hachem, le D. de vos pères m'est apparu, le D. d'Avraham, Its'hak et Yaakov, en disant 'Je me suis souvenu de vous' ...'' ; et ils écouterons ta voix" (Chémot 3,16-18)

-> Rachi explique : "Ils écouteront ta voix", d'eux-mêmes, du moment que tu leur parleras ce langage (פקד פקדתי - pakod pakadti - "Je me suis souvenu"), ils écouteront ta voix, car c'est un signe qui leur a été transmis déjà depuis Yaakov et Yossef, que ce serait par ces mots qu'ils seraient délivrés.

=> Pourquoi précisément ce langage de פקד devait-il être annonciateur de la délivrance et pas un autre?
De plus, pourquoi ce mot est-il écrit dans le verset sans Vav, פקד au lieu de פקוד (bien qu'il se prononce "Pakod" comme si le Vav était écrit)?

-> Le Chla'h haKadoch (§22) explique :
La réponse est basée sur l'enseignement de la guémara (Méguila 13b) : "Hachem fait précéder toujours le mal de son remède."
Suivant ce principe, les lettres du mot פקד précèdent celles du mot צרה [tsara - le malheur] (la lettre צ précède la lettre פ dans l'alphabet, de même pour le ק et le ר), afin de suggérer que le remède précéda le mal.
En d'autres termes, le fondement de la délivrance consiste à reconnaître et à être convaincu qu'un malheur n’en est pas un, mais est une préparation à la délivrance.

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-> b'h, autres commentaires sur cette expression : pakod pakadti : https://todahm.com/2020/03/23/12855-2

Faire rentrer Shabbath plus tôt

+ Faire rentrer Shabbath plus tôt :

-> Celui qui aime le Shabbath essaiera de l'accueillir plus tôt le vendredi après-midi (avec impatience), et de le faire sortir plus tard (avec regret de s'en séparer).

-> Le Sidouro Chel Shababth (1:4:11) écrit que quand les juifs ajoutent du temps au Shabbath (tosséfet Shabbath), alors : "ils devraient ajouter la pensée ... qu'ils sont en train de montrer à Hachem leur immense amour et appréciation du Shabbath, alors ils ajoutent du temps au Shababth ...
Parce que Hachem a un immense plaisir lorsque nous faisons le tosséfét Shabbath."

-> Nous disons dans le moussaf de Shabbath : "toaméa 'haïm za'hou".
Selon le rav Zalman Sorotzkin, cela signifie que ceux qui apprécient le goût du Shabbath (toaméa) feront sans aucun doute rentrer Shabbath plus tôt et le quitteront plus tard, parce qu'ils désirent avoir autant de Shabbath que possible.
Leur récompense est : 'haïm za'hou = ils vont mériter le monde à Venir, car le monde à Venir est appelé Shabbath (yom chékoulo Shabbath).
Cela est mesure pour mesure : puisque dans ce monde ils voulaient davantage de Shabbath, alors ils seront récompensés par le Shabbath du futur.

-> Au sujets des 12 pains de proposition qui étaient placés sur le Choul'han dans le Temple, il est écrit : "Shabbath après Shabbath, il l'arrangera devant Hachem continuellement" (béyom haShabbath, béyom haShabbath yaaré'hou lifné Hachem tamid - Emor 24,8).
Le Chem Eliézer (écrit par le rav de Biksad) explique que "béyom" (בְּיוֹם) fait allusion aux jours de la semaine, et "béyom haShabbath" (בְּיוֹם הַשַּׁבָּת) signifie que l'on transforme une partie de la semaine en Shabbath (le tosséfét Shabbath). Dans le verset, cela est écrit 2 fois (béyom haShabbath, béyom haShabbath) car nous le faisons au début et à la fin de Shabbath.
Le mot suivant est : "yaaré'hou" (יַעַרְכֶנּוּ) qui signifie "arranger", et il peut également être traduit par "valoriser, tenir en haute estime" (להעריך). Parce que lorsqu'on transforme la semaine en Shabbath, cela exprime notre amour et notre respect pour le Shabbath.
Et en retour "yaaré'hou" = le Shabbath nous tiendra alors en haute estime. Et comme le Shabbath est la source de toutes les bénédictions, le Shabbath nous accordera de très nombreuses bénédictions.
[plus nous donnons concrètement de la valeur au Shabbath, plus celui-ci en aura pour nous bénir! ]

Le Chem Eliézer compare cela à un haut fonctionnaire du roi. Puisque le roi le tient en haute estime, alors son salaire mensuel est bien supérieur à celui d'un simple soldat de l'armée du roi.
[d'une certaine façon c'est le sens du verse : "béyom haShabbath, béyom haShabbath" = par le fait d'ajouter du temps avant et après au Shabbath, alors "yaaré'hou lifné Hachem tamid" = on sera davantage porté constamment en haute estime auprès d'Hachem (et donc par cela on méritera un salaire, des bénédictions, plus importantes)]

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-> "Shabbaton Shabbath kodech" (Béchala'h 16,23)
-> "yiyé la'hem kodech Shabbath Shabbaton" (Vayakel 35,2)

Le Baal haTourim (Béchala'h 16,23) dit que par le fait que le mot "kodech" apparaît parfois avant et parfois après le mot terem : Shabbath, alors cela indique que nous pouvons ajouter du Shabbath à la fois avant et à la fois après (tosséfet Shabbath).

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-> Le Zohar (Tikouné Zohar 38a,85b) affirme que lorsque nous ajoutons de la semaine dans le Shabbath, alors nous recevons une part plus importante d'âme supplémentaire (la néchama yétéra).

-> "Il n'y a pas de récompense pour les mitsvot dans ce monde " (guémara Kidouchin 39b)
Le rav Elimélé'h Biderman dit qu'il y a des exceptions à cela, et un exemple est : le tosséfét Shabbath.
Il y a également des récompenses pour cette mitsvot dans ce monde.
Nos livres saints enseignent que lorsqu'on fait plus que ce que nos obligations le demandent, nous sommes également récompensés en ce monde.
Le Yétav Panim écrit que lorsque quelqu'un fait du tosséfét Shabbath, il ajoute du Shabbath, faisant davantage que la stricte description du Shabbath faite par la Torah.
Puisqu'il va au-delà des limites de ses obligations, alors une telle personne sera récompensée en ce monde.

-> "Quiconque fait du Shabbat un délice se voit attribuer un héritage sans frontières" (guémara Shabbath 118b).
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Shabbath 118b) explique : "Celui qui accueille le Shabbat à l’avance ouvre les frontières du jour saint qui, a priori, le limitent à une journée. En élargissant ces frontières [de temps], il mérite, en retour, que le Shabbat lui rende la pareille en ouvrant en sa faveur toutes les frontières, en agrandissant sa part dans tous les domaines."

[la récompense est mesure pour mesure : si à tes yeux tu "fais du Shabbat un délice" en allant au-delà des frontières strictes de la halakha (comme l'atteste le fait que tu cherches à l'accueillir plus tôt et à le faire sortir plus tard), alors la récompense va nous "attribuer un héritage sans frontières", on aura des bénédictions qui iront au-delà de toutes limitations.
Le Shabbath étant la "mékor abéra'ha" (la source des bénédictions), nous avons intérêt à ouvrir les vannes pour en recevoir le maximum par le biais du tosséfét Shabbath.]

-> Il y a une garantie du Arizal que le fait d'ajouter du temps avant et après Shabbath, et enseigner aux autres à le faire, est propice pour avoir des enfants. [Ségoulat Israël - banim]
Le rav Elimélé'h Biderman ajoute qu'il est inclus dans cette bénédiction d'avoir de la satisfaction de ses enfants et de pouvoir les élever dans les chemins de la Torah.

-> Le 'Hafets 'Haïm conseilla à un couple qui n'arrivait pas à avoir d'enfant : Faites rentrer Shabbath plus tôt, quand c'est encore bien avant Shabbath, et vous verrez des délivrances (yéchouot).

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-> Le Imré Emet disait que le tosséfet Shabbath est propice pour avoir toutes sortes de délivrances dans notre vie.

-> Le Pri Mégadim (fin 256) écrit : "Le tosséfét Shabbath a pour conséquence d'avoir une vie plus longue".

Cela s'explique ainsi :
Adam et 'Hava ont mangé de l'Arbre de la Connaissance le vendredi après-midi.
Le midrach déclare que si Adam et 'Hava avaient attendu que ce soit Shabbath, ils auraient été autorisés à manger de l'Arbre de la Connaissance. La faute était qu'ils avaient mangé de l'arbre trop tôt, alors qu'il était encore vendredi après-midi. Par cette faute, la mort a été introduite dans le monde.
Le Imré Emet dit que lorsque nous faisons le tosséfét Shabbath, nous rendons le vendredi après-midi du Shabbath. Cela a pour incidence que rétrospectivement lorsque Adam et 'Hava ont mangé de l'Arbre de la Connaissance, c'était en réalité déjà Shabbath.

Par conséquent, le tosséfét Shabbath vient expier leur faute.
Leur péché ayant apporté la mort au monde, en faisant le tosséfét Shabbath et rectifiant leur faute, cela permet aux gens de vivre plus longtemps.

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-> Le tosséfét Shabbath est également propice pour la parnassa (subsistance).
Rabbi Mordé'haï Lechovitch dit : "les maîtres de maison (baalebatim) se plaignent de leur parnassa. S'ils m'écoutaient, ils feraient le tosséfét Shabbath, et alors ils ne manqueraient de rien".

-> Rabbi Mendel de Riminov (en expliquant allusivement la guémara Shabbath 118a) dit : apportes ton Shabbath dans les jours de la semaine (assé Shabbath 'hol), et tu auras de la parnassa en abondance, et tu n'auras pas besoin de demander aux gens une aide financière (véal titstarékh labériot).
[La traduction simple de cette guémara est de traiter son Shabbat comme un jour de semaine plutôt que de dépendre des gens pour obtenir de l’aide.]

-> Le Shabbath est la racine de toutes les bénédictions de la semaine.
Rabbi Noa'h Léchovitz (Divré Shmouël - likoutim 6) enseigne que par le fait d'observer le Shabbath, les bénédictions spirituelles nous viennent tout au long de la semaine, et par le fait d'ajouter du temps de la semaine à Shabbath (le tosséfét Shabbath) alors nous méritons des bénédictions matérielles.

-> Le Tola'at Yaakov (Sod haShabbath 6) explique que lorsque quelqu'un fait tosséfét Shabbath, il élargit les limites de la sainteté, car il transforme de la semaine en Shabbath.
Le Ciel le traitera alors de la même manière (mesure pour mesure), et le Ciel élargira alors sa parnassa.

-> L’un des avantages de l’observance du Tossefet chabbat est qu’il est porteur de parnassa. C’est mesure pour mesure car quand on étend la zone temporelle du Shabbat, on rétrécit la durée des jours profanes et Hachem étend de son côté les limites initialement fixées de la parnassa.
[ "Plus que nous ne gardons chabbat, chabbat nous garde" ]
Chaque moment de Tossefet chabbat est apprécié par Hachem. Pour accomplir la Tossefet chabbat, comme le dit la guémara (Yoma81b) : מוסיפין מחול על הקודש = il est recommandé de recevoir chabbat au moins 12 minutes à l’avance. Ainsi, nous pourrons mériter les nombreuses bénédictions.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> "On doit ajouter de la semaine au Shabbath" (Choul'han Arou'h 261,2)

-> "Nous prions Arvit plus tard (à la sortie de Shabbath) pour prolonger le Shabbath dans la semaine" (Choul'han Aroukh 293,1)

-> "La coutume [à la sortie de Shabbath] est de dire : "véou ra'houm" et "baré'hou" avec une mélodie longue et douce, pour ajouter quelques moments au Shabbath".
[cela ne prend que quelques secondes de plus, mais cela permet d'exprimer notre attachement et importance au Shabbath (on est plus en mode "ce n'est qu'un au revoir", plutôt qu'en mode compte à rebours "youpi, Shabbath est enfin fini!"). ]

-> Le 'Hida (Birké Yosser) rapporte que celui qui allongera le "barou'h Hachem amévora'h" à la sortie du Shabbath (dans Arvit), il sera épargné des soucis tout au long de la semaine.
Il ajoute au nom du Arizal, que c'est une ségoula (d'allonger le barou'h Hachem amévora'h) qui a fait ses preuves pour avoir la réussite dans tout ce qu'on entreprendra.
[c'est investir 1-2 seconde de plus, pour mériter une protection de tout danger et avoir la réussite!]

-> La michna Broura (261,19) écrit : "Si une personne fait une méla'ha dans ce temps [de tosséfét Shabbath], elle ne transgresse pas une interdiction (lav) et elle n'est pas punie par la mort (karét).
Cependant, elle transgresse un commandement positif de la Torah (mitsva assé min aTorah) de transformer un peu de la semaine en Shabbath".

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-> b'h, également : Le Tossefet Shabbath : https://todahm.com/2022/11/17/le-tossefet-shabbath

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-> "Vous ferez votre Shabbat" (Emor 23,32)

Nos Sages apprennent de ce verset qu'il y a une obligation à ajouter à la sainteté du Shabbat. L'accueillir plus tôt et le faire sortir plus tard. Néanmoins, le Rambam dit que ce n'est pas une obligation de la Torah, mais seulement d'ordre rabbinique. D'après le Rambam, la Torah n'impose un tel ajout que pour Kippour.

Quand le Avné Nezer était jeune, son groupe d'étude avait terminé l'étude du traité Shabbat.
Ainsi, ils lui demandèrent de dire un mot pour conclure l'étude de ce traité. Il expliqua que le traité de Shabbat est composé de 24 chapitres, correspondant aux 24 heures du jour du Shabbat. Néanmoins, puisqu'il y a un devoir d'ajouter à la sainteté de Shabbat, à son entrée comme à sa sortie, idéalement, on devrait accueillir Shabbat une heure plus tôt et le faire sortir une heure plus tard. Le Shabbat devrait donc durer 26 heures et le traité de Shabbat aurait donc dû être composé de 26 chapitres!
Mais d'après l'opinion du Rambam, pour bien signifier que l'obligation d'ajouter au Shabbat est d'ordre rabbinique, et non de la Torah, il n'y a que 24 chapitres au traité.

Pour faire allusion à cela, le dernier chapitre de ce traité de la guémara Shabbath, le 24e chapitre, commence par énoncer la Michna suivante : "Un homme qui se retrouve en route et qui voit le soir (l'entrée de Shabbat) s'approcher et qu'il porte sa bourse sur lui, il la donnera à un non juif (pour la transporter à sa destination) ..."
Or, on peut s'interroger. Comment cette Michna peut-elle permettre de donner son portefeuille à un non-juif alors que le soir est en train de tomber? N'y a-t-il pas une obligation d'ajouter à la sainteté du Shabbat, avant le soir ! Aussi, il aurait dû être interdit de remettre sa bourse au non-juif du fait de l'interdit de faire faire un travail par un non Juif pendant Shabbat!

Seulement, puisque l'obligation d'ajouter au Shabbat est d'ordre rabbinique, dans ce cas précis où l'homme ne veut pas perdre son argent, les Sages ont suspendu leur interdit et lui ont autorisé à remettre sa bourse à un non juif, pour lui éviter ce grand désagrément.
Ainsi, cette Michna a été choisie pour introduire le 24e chapitre du traité, car laissant ainsi suggérer que l'ajout supplémentaire au Shabbat est d'ordre rabbinique, le traité Shabbat peut donc se terminer au 24e chapitre. Et il n'est pas nécessaire d'y ajouter 2 autres chapitres.
Ainsi, dès le début du 24e chapitre, la Michna rapporte en allusion la raison pour laquelle le traité s'achèvera après ce chapitre.

"Ceci est Mon Nom pour toujours, et ceci est Ma Mention pour les générations" (Chémot 3,15)

-> Quand on accomplit toutes les mitsvot de la Torah, on unifie et on recompose le Nom d'Hachem (יהוה) dans sa totalité, qui est appelé Mon Nom et Ma Mention.
En effet, le verset dit : "Ceci est Mon Nom" (chémi - שמי) pour toujours". Le terme שמי (de valeur numérique 350) ajouté aux 2 premières lettres du Saint Nom יה de valeur numérique 15), donne la valeur numérique de 365, correspondant aux interdits de la Torah.
Et "ceci est Ma Mention" (zir'hi - זכרי) pour les générations". Le terme זכרי (de valeur numérique 237) ajouté aux 2 dernières lettres du Saint Nom וה (de valeur numérique 11), donne la valeur numérique de 248, correspondant aux commandements positifs.

Ainsi, grâce à l'accomplissement de toutes les mitsvot, on unifie le Nom Divin et on dévoile Sa Présence dans le monde.
[d'après les Tikounim]

"L'essentiel de la quête de la subsistance (parnassa) consiste à tourner son regard vers le Ciel avec foi et confiance en Hachem ...
Plus un homme dirige son regard vers le Ciel, plus il reçoit, car de la sorte il devient un réceptacle davantage apte à contenir l'abondance qui se déverse".
[Divré Israël - Vayigach 47,12]

Pourquoi avons-nous une kabbalat Shabbath (accueil du Shabbath), et pas un kabbalat Yom Tov?
C'est parce qu'à Yom Tov, la mitsva est d'aller à la maison d'Hachem (le Temple), puisque nous sommes olé laréguel (d'où le nom chaloch régalim). Par conséquent, nous allons à Hachem.
A Shabbath, c'est Hachem qui vient à nous. Par conséquent, nous sortons pour saluer Hachem avec la kabbalat Shabbath.
[rav Yéhochoua Alt]

-> Dans les chants de la kabbalat Shabbath, nous disons : "pné Shabbath nékabéla" (accueillons la présence de Shabbath).
En traduisant littéralement ces mots, on a une autre explication : dès l'entrée du Shabbath, nous devons revêtir notre face de Shabbath (pné Shabbath).
Toute la semaine, une personne se promène avec des expressions d'anxiété, de tension et autres. Mais le Shabbath, nous devrions avoir l'impression que tout notre travail est bien terminé et que tous nos soucis sont partis. Notre visage doit rayonner de tranquillité. Et c'est ainsi que nous devons accueillir (nékabéla) le Shabbath.
[d'après le Séfer Ména'hem Tsion]

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-> Selon la guémara (Béra'hot 57b), le Shabbath contient 1/60e du monde futur.
Le 'Hidouché haRim fait la comparaison suivante : de même que le monde à Venir ne peut se produire qu'après que nous soyons sorti de ce monde, de même nous ne pouvons recevoir pleinement le Shabbath qu'après que nous ayons quitté complétement la semaine.

-> Rabbi 'Hananel écrit que Rabbi 'Hanina dansait en amenant le Shabbath (guémara Baba Kama 32a).
[au-delà de sa conscience de la grandeur de ce jour, on peut éventuellement expliquer cela par le concept qu'un mouvement externe a un impact sur notre intériorité. Par exemple, en se forçant à sourire, à être heureux, alors on apporte de la joie en nous. De même avec Shabbath, en l'accueillant comme Rabbi 'Hanina. ]

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+ Se préparer au Shabbath :

-> Le fait de se préparer pour Shabbath provient de la Torah, comme il est écrit : "le 6e jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté" (Béchala'h 16,5).
Il est intéressant de noter que le Biour Halakha (250) aborde le sujet de faire les courses avant Cha'harit du vendredi car se préparer pour Shabbath est d'ordre biblique (Torah) à la différence de la prière qui est d'ordre rabbinique (niveau moindre).

-> La guémara (Pessa'him 13a ; Erouvin 43b) enseigne que Eliyahou haNavi ne viendra pas une veille de Shabbath en raison des difficultés que cela imposerait à ceux qui auraient besoin d'interrompre leurs préparatifs de Shabbath pour le saluer.
[d'une certaine façon, il vaut mieux repousser la venue de la gueoula plutôt que d'entraver notre préparation du Shabbath! ]

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-> La veille de Shabbath (erev Shabbath), il y a un yétser ara particulier de se disputer et de se mettre en colère. En ce sens la guémara (Guittin 52a) rapporte le récit de 2 personnes que le Satan incitait régulièrement à se disputer l'un l'autre, au crépuscule la veille de Shabbath.

Le Ben Ich 'Haï écrit au nom du 'Hida (Moré Baétsba 140) : "La veille de Shabbat, à l'approche de min'ha, est une heure dangereuse, prédisposée à la dispute d’un mari avec sa femme et des serviteurs entre eux.
Le Satan investit alors beaucoup d'efforts à semer la discorde. L'homme craignant D. soumettra son mauvais penchant et ne réveillera aucune dissension ni reproche, mais au contraire, il recherchera la paix."

Quelle est l'origine de ce yétser ara?
Parce que la première faute s'est produite une veille de Shabbath (erev Shabbath) et le yétser ara a alors une position dominante (ce qui fait que nous avons plus de facilité à se mettre en colère). Nous pouvons être tellement pressés à érev Shabbath que cela peut mener facilement à des disputes.
En effet, le mot "na'hach", le serpent qui fut l'investigateur du premier péché, a pour racine " 'hich" qui signifie : agir vite, se précipiter.
[comme dans : "ki gaz 'hich vénaoufa" (car il est coupé rapidement et nous nous envolons - Téhilim 90,10)]
Ainsi, pour contrer cela, nous devons autant que possible être prêts tôt.

-> "Si quelqu'un meurt la veille de Shabbath, c'est de bon augure pour lui" (mét béErev Shabbath siman yafé lo - guémara Kétoubot 103b)
[puisque cela permet d'éviter le "hibout akéver", être frappé après sa mort dans sa tombe pour ses fautes. ]

Le Baal Chem Tov (al haTorah Béréchit 79) explique que cette guémara nous enseigne une leçon de moussar importante. Il faut faire comme si nous étions morts la veille de Shabbath. Cela signifie qu'on doit autant que possible tout abandonner afin de se préparer (matériellement et dans la tête) pour Shabbath.
Si on agit ainsi en se consacrant bien aux préparations de Shabbath, alors "c'est de bon augure pour lui" = après notre enterrement, on ira directement au Gan Eden, sans être puni par le 'hibout hakéver (les coups reçus dans la tombe).

-> "Celui qui a travaillé la veille de Shabbath, mangera à Shabbath" (mi chétara'h béErev Shabbath yo'hal béShabbath - guémara Avoda Zara 3a).
Si quelqu'un travaille pour accomplir les mitsvot dans ce monde, il sera récompensé dans le monde à Venir.

[le monde à Venir est appelé Shabbath (yom chékoulo Shabbat.
Mais on peut également le comprendre ainsi : "Celui qui a travaillé la veille de Shabbath" = en se consacrant à ses préparatifs, alors "mangera à Shabbath".
Cela est mesure pour mesure : puisque dans ce monde nous voulions embellir le Shabbath : matériellement, spirituellement, avec de la joie et une belle atmosphère (comme les préparatifs d'érev Shabbath le témoignent), alors nous serons récompensés par un beau Shabbath du futur (le monde à Venir éternel).]

-> Nous devons être prêts à temps pour saluer le Shabbath. Nous devons être à la hauteur des mots : "likrat Shabbath lé'hou vénélkha" (allons accueillir le Shabbath - Lékha Dodi).
Le Rambam (Hilkhot Shabbath 30,2) écrit qu'on doit "s'asseoir avec le respect qui convient, attendant de recevoir le Shabbath comme si on sortait pour saluer un roi.

On peut déjà ressentir un peu du Shabbath lors d'érev Shabbath. En effet, le mot "érev" (Shabbath) signifie "mélange", puisque érev Shabbath a de la sainteté du Shabbath qui est mélangée en ce jour.

Le Méor Einayim ressentait déjà un peu Shabbat à travers ses préparatifs de ce saint jour tels que le mikvé et autres. Une fois, après ses préparatifs d’érev Shabbat, il ressentait manquer encore un peu de sainteté (kédoucha). Il s’est alors rendu compte qu’il portait ses chaussettes de semaine.

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-> b'h, également sur la préparation du Shabbath : https://todahm.com/2021/12/12/limportance-de-se-preparer-a-shabbath