+ L'importance d'avoir de la joie à faire une mitsva :
-> Rabbénou Bé'hayé (Nasso 4,22) écrit :
"Il est connu que la joie que l'on ressent en accomplissant une mitsva est elle-même une mitsva. Tout comme la réalisation d'une mitsva est une avodat Hachem, servir Hachem avec joie est également une avoda."
-> "La récompense d'une mitsva est une autre mitsva" (Pirké Avot 4,3).
L'explication de cette michna par Rabbénou Ovadia miBarténoura est : "Lorsqu'une personne apprécie et se réjouit de l'accomplissement d'une mitsva, celle-ci est considérée comme une mitsva à part entière, et elle reçoit une récompense pour la mitsva qu'elle a accomplie en plus de la récompense pour le plaisir avec lequel elle s'est réjouie de l'accomplissement de cette mitsva."
-> Le Zohar (Vayikra 8a) déclare : "Servir Hachem avec joie" = c'est ce qu'on nous a enseigné, que tout ce qu'une personne s'efforce de faire pour Hachem, il est nécessaire qu'elle le fasse avec joie et désir pour que son action puisse être considérée comme complète.
-> Le Baal Ha'Ikarim (3e discours, cha.33) explique :
"L'élément qui complète une mitsva et nous permet d'atteindre notre objectif dans sa réalisation est l'élément de la joie. En effet, la joie est l'achèvement d'une action ...
Lorsque Moché dit : "C'est pour cette raison que vous n'avez pas servi Hachem dans la joie et l'allégresse", il subordonne la punition au fait que nous n'avons pas servi Hachem dans la joie, et non au fait que nous n'avons pas servi Hachem du tout. Nous voyons ici que servir Hachem avec joie donne un sens d'achèvement à toutes les mitsvot".
-> La joie de faire une mitsva n'est pas simplement quelque chose de secondaire par rapport à la mitsva elle-même. Il s'agit plutôt d'un élément essentiel de l'avoda (notre service d'Hachem), l'objectif premier d'une mitsva est d'atteindre une joie de la réaliser.
C'est la raison principale pour laquelle Hachem désire que nous accomplissions une mitsva, car le principal plaisir qu'Hachem tire de nos mitsvot est la joie que nous éprouvons dans notre avodat Hachem.
[l'Admour de Lelov - rav David Naftali Biderman]
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-> "Une personne qui accomplit les mitsvot avec joie est extrêmement aimée d'Hachem."
[ Kav HaYachar - chap.21]
-> "La joie avec laquelle une personne accomplit une mitsva est plus grande aux yeux d'Hachem que la mitsva elle-même", [car l'action d'une mitsva est un récipient, un corps, tandis que la joie est la force vitale et l'âme de la mitsva. ]
[rabbi de Kossov - séfer Yessod ha'Emouna - drouch ahava véyir'a]
-> "La principale avodat Hachem, que ce soit dans l'étude de la Torah ou dans la prière, est que tout soit fait dans la joie. C'est là le principal plaisir d'Hachem, lorsque la nation juive élève ses voix dans la Torah ou la prière dans la joie et l'allégresse".
[Maor vaChémech - Chémot]
-> "Lorsqu'une personne accomplit l'une des mitsvot d'Hachem avec toute sa force et toutes ses capacités jusqu'à ce qu'elle parvienne à un éveil de joie dans la mitsva, cela active un esprit de joie dans tous les mondes et augmente la force des forces célestes, pour ainsi dire, élevant tous les mondes dans le Désir Élevé, lui-même parmi eux.
A partir de là, cette personne attire la générosité spirituelle d'un monde à l'autre jusqu'à notre humble royaume.
C'est ce que nos Sages ont voulu dire par leurs mots : "On ne se tient pas en prière, seulement au milieu d'une sim'ha chel mitsva", car de tous les traits de caractère d'une personne, le plus élevé de tous est joie (sim'ha).
Si l'on éprouve de la joie grâce à une mitsva, c'est la plus grande unification possible".
[rav Ména'hem Mendel de Vitebsk - Pri HaAretz - lettre 22 ]
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-> "Une avodat Hachem accomplie dans la tristesse cause une énorme tache dans les mondes Supérieurs".
[Maor vaChémech]
[la joie est similaire à une mitsva qui impacte positivement tous les mondes, de même la tristesse est semblable à une faute qui va impacter négativement tous les mondes! ]
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-> Nos Sages (Shabbath 32b) déclarent : "La Présence Divine (Chékhina) ne repose pas sur une personne, si elle n'est pas joyeuse".
-> "Toutes les perceptions spirituelles sont atteintes en servant Hachem avec joie".
[Imré Emet - Souccot 5666]
-> "Il est impossible de servir Hachem complétement ... si on ne Le sert pas avec joie."
[Imré Emet - séfer Likouté Yéhouda - Vaét'hanan]
-> Le 'Hida (Tsavaré Shalal - Béha'aloté'ha) écrit :
"Il est facile de comprendre que lorsqu'une personne se réjouit de la réalisation d'une mitsva, son corps tout entier s'éveille pour se lier à Hachem, et elle ressent une inspiration dans son cœur, qui affine ses éléments corporels et l'emplit de crainte et d'amour [d'Hachem].
S'il y avait en cette personne une quelconque emprise à la sitra a'hara (force impure, du mal), elle en est débarrassée.
C'est pourquoi la Chékhina ne se repose pas tant que l'on n'est pas engagé dans la sim'ha chel mitsva (joie de faire une mitsva), car le corps est alors préparé et prêt à ce que la Chékhina s'y repose".
-> Le 'Hida écrit également que la joie que l'on ressent en accomplissant la mitsva est plus récompensée que la mitsva elle-même.
-> Le Tiféret Shlomo (Likoutim, Il Shmouël 1) écrit :
"La source principale de l'âme est le domaine de la joie, car 'la force et la joie sont chez Lui, et il y a de la joie dans Sa demeure' (I Divré Hayamim 16,27).
Par conséquent, lorsque l'âme s'élève grâce à la Torah et aux bonnes actions, elle ne peut s'élever que grâce à la joie, car c'est son lieu d'origine.
Tous les aspects de la source aspirent à retourner à Hachem, à leur source, et ne s'arrêteront pas tant qu'ils ne seront pas rassemblés dans leur lieu d'origine ...
C'est le sens du verset "réjouis le cœur de ton serviteur" (Téhilim 86,4) = le cœur doit être constamment rempli de joie, car "c'est vers Toi, Hachem, que j'élève mon âme". L'âme ne peut s'attacher à sa source (Hachem) que par la joie."
-> Selon le Toldot Yaakov Yossef (Michpatim n°13) : "l'âme est incapable de se lier à Hachem, si ce n'est uniquement par le biais de la joie".
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+ L'essentiel n'est pas la réalisation d'une mitsva :
-> La joie [que l'on a à accomplir une mitsva] est un commandement positif de la Torah et une forme absolue de service d'Hachem. Elle est plus importante que la mitsva elle-même.
[ Rabbénou Bé'hayé - Kad HaKéma'h - Sim'ha]
-> "La joie est la avodat Hachem principale" (Séder Hayom - Yom haKippourim & 'Hanoucca).
-> "Il n'y a pas d'autre service d'Hachem que la joie!" (Zohar - Vayé'hi 217b)
-> "Lorsqu'une avodat Hachem manque de joie, elle ne peut être considérée comme une avoda" [tellement la joie est un élément fondamental, essentiel].
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim n°13].
-> "Et l'on reçoit une récompense pour notre joie, car l'accomplissement des mitsvot dans la joie est une partie essentielle de notre avodat Hachem".
[Rabbénou Yona - Michlé 4,21]
-> "La joie est un grand fondement de la avodat Hachem".
[Ram'hal - Messilat Yécharim]
-> L'essentiel de notre service d'Hachem est la joie [qu'on a à le faire].
[séfer Toldot Yaakov Yossef - Béhar 4 ] :
-> "L'essence de la avodat Hachem est qu'elle soit accomplie avec plaisir, comme le dit le pasouk : "Servez Hachem avec joie!"."
[Méor Enayim - hachmatot ]
-> "Il est connu que l'élément principal d'une mitsva est la joie avec laquelle elle est accomplie."
[séfer Agra déKalla - 'Hayé Sarah ]
-> "L'essence de la avodat Hachem et un fondement précieux du véritable service du cœur, est de se réjouir de la Torah et des mitsvot et de s'en réjouir plus qu'on ne le ferait après avoir trouvé des milliers de pièces d'or".
['Hida - séfer Roch David - Ekev]
-> Selon le Arizal (séfer chaar haMitsvot - introduction) :
"Sachez que lorsqu'on accomplit une mitsva, il ne suffit pas d'accomplir l'action ...
Le fondement sur lequel tout repose est que l'on ne doit pas considérer la mitsva comme un fardeau lorsqu'on l'accomplit ...
Au contraire, on doit se réjouir tout en accomplissant la mitsva avec une joie infinie, de tout son cœur et de toute son âme, et avec un grand désir, comme si on nous donnait des milliers et des milliers de pièces d'or pour l'accomplissement de cette mitsva.
C'est en fonction de notre joie sincère et de notre allégresse intérieure qu'on recevra la lumière élevée (liée à la mitsva que l'on fait).
Si l'on persiste dans cette voie, on recevra sans aucun doute le roua'h hakodech."
-> Le séfer 'Harédim (introduction) rapporte que tous les très hauts niveaux qu'a pu atteindre le Arizal (ex: ouverture des portes de sagesse, roua'h hakodech), cela a pu être possible comme récompense pour avoir accompli chaque mitsva avec une grande joie.
-> De même, le Imré Emet (Tétsavé) écrit : "Il est rapporté que le Cohen Gadol a atteint tous ses niveaux élevés parce qu'il se réjouissait de son mérite de servir Hachem."
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+ La récompense d'être joyeux de faire des mitsvot :
-> Ne sous-estimer pas ce sujet (d'être joyeux en faisant une mitsva), car sa récompense est extrêmement importante.
[séfer Chaar HaKavanot - drouch Birkat HaSha'har ]
-> La joie avec laquelle une personne réalise une mitsva est plus importante que la mitsva elle-même, et qu'elle reçoit plus de récompense pour sa joie que pour la mitsva elle-même.
['Hatam Sofer - Torat Moché - Pin'has 29,35]
-> La récompense pour la joie que l'on éprouve en réalisant une mitsva est plus grande [que la mitsva en elle-même]
[séfer 'Harédim - chap.59]
-> on a vu précédemment l'idée que : "La joie avec laquelle une personne accomplit une mitsva est plus grande aux yeux d'Hachem que la mitsva elle-même" (rav de Kossov)
-> "Celui qui accomplit les mitsvot avec joie reçoit mille fois plus de récompense que la personne pour qui les mitsvot sont un fardeau".
[Or'hot Tsadikim - 9e chaar ; ainsi que le Réchit 'Hokhma - chaar haAhava chap.12]
-> "La avodat Hachem réalisée avec une grande joie est beaucoup plus élevée qu'une grande quantité d'efforts dans notre avodat Hachem qui manque de vitalité et de joie."
[Admour de Lelov - rav David Tsvi Biderman]
-> Dans le séfer Yessod véChoresh Ha'Avoda (11,10), il est écrit à propos des afflictions de Yom Kippour, que celui qui ne se réjouit pas de l'accomplissement de cette mitsva, "ne reçoit pas même une portion de plusieurs milliers de milliers", de la récompense d'une personne qui se réjouit de l'accomplissement de cette mitsva.
-> Uniquement la joie avec laquelle une mitsva est réalisée est plus grande que la crainte du Ciel avec laquelle une mitsva est accomplie, car notre joie est plus grande que la mitsva, et on reçoit beaucoup plus de récompenses pour l'accomplissement d'une mitsva avec joie, que nous en recevons pour l'accomplissement de la mitsva elle-même...".
['Hida - Tsiporen Shamir n°11 - rapportant le Nétivot haMichpat - Béra'hot 8a]
Selon le 'Hida (Roch David - Ekev) : il n'y a pas de récompense pour les mitsvot dans ce monde, mais on reçoit une récompense dans ce monde pour la joie avec laquelle on accomplit les mitsvot.
[de nombreux Sages rapportent cette réalité, comme le Pélé Yoets (Sim'ha), le Noam Elimélé'h (Vayéchev) ; le rav Zéra Béra'h (Lev David 3). ]
-> Selon le Sfat Emet (sur Nossé panim lé'Israël - Il favorise la nation juive) :
Hachem accepte une petite mesure de avoda (service divin) tout comme Il accepte une grande mesure, car la règle est la suivante : en fonction de la joie qu'éprouve une personne à accomplir une bonne action et à considérer son mérite de pouvoir réaliser la volonté d'Hachem comme précieux, Hachem acceptera son service avec un visage brillant et plaisant".
-> Dans le séfer Imré Tsvi (paracha Vaéra), qui écrit par le rabbi Yéra'hmiel Tsvi, le petit-fils du rabbi de Kouzmir, il est écrit que si quelqu'un se réjouit de réciter la Torah et la prière d'une voix forte, même s'il ne comprend pas un mot de ce qu'il dit, il est capable de se débarrasser de toutes les forces d'accusation.
Car le principe essentiel de la avodat Hachem est la joie et l'attachement à Hachem.
-> Selon le Arizal, bien qu'il soit écrit (Tikouné Zohar 25b) que la Torah étudiée sans crainte et sans amour ne s'envole pas vers le royaume spirituel Supérieur, si elle est accomplie avec joie, elle reçoit la force de s'élever vers les royaumes Supérieurs, même sans les "ailes" de la crainte et de l'amour.
[nos Sages disent de même que certes les portes des larmes ne sont pas fermées, mais il existe un moyen encore plus puissant d'élever nos prières : être joyeux (ex: on est en face à face avec papa Hachem, qui peut tout!). ]
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-> Dans les saintes lettres du rav DovBer de Loubavitch (Vol.1, Lettre 18) au nom de son père, le Baal HaTanya, concernant le fait de prier avec joie.
Sur le verset "à cause de cela, tu n'as pas servi Hachem, ton D., avec joie ... et tu serviras ton ennemi", le rav DovBer explique que "l'ennemi" fait ici référence aux nombreuses forces Accusatrices qui cherchent à empêcher quelqu'un d'atteindre les bénédictions des enfants, de la bonne santé et de la subsistance de différentes manières. Et tout cela provient du fait que l'on ne sert pas Hachem avec joie.
C'est pourquoi Rav DovBer conseille à tous ceux qui ont le cœur brisé de prier en chantant et en se réjouissant ... afin que les forces Accusatrices s'enfuient.
Il est également écrit que si la prière collective de peuple juif est une prière de joie et de plaisir de la manière décrite précédemment, alors il n'y aurait pas de décret sévère sur aucun juif, car toutes les forces de Rigueur seront adoucies.