[Le peuple] juif ne sera pas délivré avant d'être uni.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1 ]
La terre d’Israël = la chambre privée du Roi Hachem
+ La terre d'Israël = la chambre privée du Roi Hachem :
-> L'un des plus anciens ouvrages de nos Sages, le Tana déBé Eliyahou (Zouta 2,4), rapporte la parabole d'un roi qui s'est construit un magnifique palais. La construction dura plusieurs années et, une fois achevée, le roi fut rempli d'une grande joie. En parcourant les belles et imposantes salles de son nouveau palais, il fut submergé par l'émotion et ressentit le besoin de forger un lien personnel et privé avec lui. À cette fin, il décida de construire une pièce dans laquelle il serait le seul à pouvoir entrer.
C'est ainsi que Hachem créa le monde entier, et une fois celui-ci achevé, Il sépara terre d'Israël de toutes les autres terres pour en faire Sa chambre personnelle.
En terre d'Israël, Hachem a séparé Jérusalem, et à Jérusalem, Il a séparé le Temple.
Par la suite, Hachem a vu qu'il n'était pas convenable qu'un être humain habite dans sa chambre personnelle. Il a donc amené le peuple juif, qui est séparé de toutes les autres nations, en terre d'Israël, qui est séparée du reste du monde.
-> Le Maharal (dans Gour Aryé - Ekev 11,12) développe davantage cette idée. En vérité, dit-il, la terre d'Israël aurait dû être la seule terre créée par Hachem. Aucune autre terre n'aurait dû voir le jour, car c'est seulement en terre d'Israël qu'Hachem désire faire reposer sa Chékhina sur Sa nation bien-aimée.
Mais cela était impossible, car tout le monde n'est pas digne de recevoir Sa sainteté.
D'autres terres ont dû être créées pour que d'autres personnes puissent y vivre.
Cela indique que toutes les autres terres n'ont pas été créées dans un but particulier, elles ne sont que des sous-produits de la terre d'Israël.
Ainsi, lorsque Hachem supervise le monde, Il se concentre sur la terre d'Israël, et les autres terres sont secondaires.
Le Maharal utilise l'analogie du cœur pour illustrer ce phénomène. Le bon sang dans le corps d'une personne est consommé par le cœur, et seul le sang restant est utilisé par tous les autres organes.
Pour être digne du monde à Venir, il faut essentiellement surveiller sa langue, cela vaut plus que l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitsvot, car la bouche est le Saint des Saints"
[Gaon de Vilna - lettre Alim léTéroufa ]
Aimer chaque juif
+ Aimer chaque juif (par le rav Kook) :
Écoutez-moi, mon peuple (les juifs).
C'est de mon âme que je vous parle, de l'âme de mon âme, je dois vous aimer d'un amour sans fin.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,163]
Le rav Kook aimait le peuple juif d'un amour inconditionnel. Son amour pour les juifs n'était ni intellectuel ni émotionnel à la base, mais plutôt un amour de l'âme. Il découlait de sa compréhension mystique de l'union de l'âme individuelle avec l'âme de la nation.
L'âme de l'individu juif est inextricablement liée à l'âme du peuple juif. L'individu est une pièce, un membre, une cellule de l'ensemble de la collectivité.
[tous les juifs sont à leur source une unité spirituelle, que seule la matérialité laisse apparaître divisée.
De plus, le Ram'hal dit que chaque juif a en lui : son âme, plus une petite partie de celle de tous les autres juifs. ]
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-> L'âme individuelle est tirée de l'entité nationale ; l'âme individuelle est dérivée de la collectivité nationale.
Imaginer se détacher du peuple (juif), c'est comme se détacher de la source de sa propre vie.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,527]
-> L'âme du peuple juif s'efforce de guérir le monde entier.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 5,51]
-> Aimer le peuple juif est donc, par essence, une extension de l'amour de soi ...
Faire partie de l'âme du peuple juif signifie être choisi pour faire partie du but, de la destinée et de la vocation de la nation. L'aspiration commune du peuple juif unit tous les juifs comme des âmes sœurs, partageant une vision qui dépasse leur vie personnelle.
Le voyage vers ce but commun inspire et élève chaque juif, ainsi que le peuple juif dans son ensemble.
[...]
Le rav Kook croit aux liens mystiques unissant tous les juifs en un seul peuple. Cette unité est notre subconscient collectif.
Ce pouvoir mystique est toujours latent en nous et s'exprime et s'actualise davantage à certains moments de l'histoire.
Mais même lorsque le peuple juif n'est pas conscient de ce lien mystique et ne s'efforce pas activement d'atteindre ce but commun, le rav Kook continue d'aimer pleinement le peuple juif, l'aspiration héroïque et le rêve sublime d'un peuple travaillant ensemble pour "guérir le monde entier".
[rav Arié Ben David]
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-> Les réchaïm qui agissent par principe, qui enfreignent les lois (juives) non pas pour leur propre bénéfice mais pour exaspérer les autres, leurs âmes sont très élevées ... dans l'essence même de leur courage se trouve une étincelle de sainteté.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,243]
-> Prenant de la hauteur sur nos impressions immédiates, le rav Kook considérait ceux qui "enfreignaient les lois de la tradition juive pour exaspérer les autres" comme une composante essentielle du peuple juif.
Tout comme le raisin écrasé ne peut devenir du vin sans agent de fermentation, le peuple juif a besoin d'agents de fermentation pour le sortir du statu quo et l'amener à un niveau supérieur.
Les "réchaïm" qui enfreignent la loi juive sont des catalyseurs essentiels du changement. Le peuple juif en a besoin.
Aimer autrui & voir la divinité en toute chose
+ Aimer autrui & voir la divinité en toute chose (selon le rav Kook) :
Les grands tsadikim ressentent l'Unité de toute la création et aiment toute la création.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 3,32]
[toute chose ne peut exister qu'en ayant une étincelle de divinité en elle. ]
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-> Chacun est formé de manière unique par la racine de son âme (Divine).
Chaque personne doit savoir qu'elle est appelée à servir Hachem à sa manière, selon la racine de son âme.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 4,6]
-> Pour comprendre l'approche de l'amour d'autrui du rav Kook, nous devons saisir pleinement son idée de la "racine de l'âme".
Tout le monde a une âme, et tout le monde a une racine (ou source) de l'âme.
L'âme est l'équivalent spirituel de la double hélice de l'ADN. De même que chacun a un ADN unique, chacun a une âme unique.
Alors que notre ADN est la source de notre vie physique, l'âme est la source de notre vie spirituelle.
L'âme est la force générique, mystérieuse, transcendante et animatrice qui nous donne la vie. Tout le monde en a une.
La "racine de l'âme" est l'équivalent spirituel de la structure génétique unique présente au niveau moléculaire de notre ADN. De même que chacun possède une structure génétique unique, chacun possède une "racine de l'âme" unique.
Cette "racine de l'âme" est la raison pour laquelle chaque individu est nécessaire dans le monde. Chacun d'entre nous vient au monde pour répondre à un besoin spécifique.
La "racine de l'âme" porte en elle la volonté, les inclinations et les capacités de fournir ce tikoun (réparation, guérison).
Il s'agit en fait du "moi" essentiel de chaque individu, qui nous prédispose et nous guide vers le rôle spécifique que nous devons jouer dans ce monde.
Cette racine de l'âme essaie continuellement de nous communiquer notre rôle et notre destin par le biais de notre volonté, de nos désirs, de notre énergie, de notre intuition et de notre conscience.
Ce qui nous rend uniques, ce ne sont pas seulement les expériences que nous vivons, mais la constitution (ADN) spirituelle que nous recevons au moment de notre conception.
Lorsque nous percevons la "racine de l'âme" de l'autre, nous prenons conscience que chacun est créé à l'image d'Hachem. Chacun a reçu une âme en héritage. Personne ne vient au monde au hasard ou par accident. Une âme n'entre pas dans un corps par erreur. Chacun a été choisi par Hachem pour apporter quelque chose d'unique et d'essentiel dans ce monde.
De plus, Dieu soutient continuellement l'âme de chaque personne et lui donne la vie.
Alors, qui suis-je pour ne pas aimer cette personne, celle que Hachem a intentionnellement mise au monde dans un but vital et nécessaire?
Cette personne à qui Hachem a accordé une racine d'âme?
Certes, je ne comprends pas actuellement en quoi cette personne doit être dans ce monde, quel est son rôle, son apport, mais le rav Kook dit que la lumière d'Hachem brille à travers tout le monde sans exception. Alors, mon amour doit être inconditionnel (si Hachem l'aime, si Hachem a confiance en lui, alors qui suis-je pour penser autrement!).
Le rav Kook nous informe que l'amour consiste à voir véritablement l'autre, à voir la lumière divine dans l'autre. Plus qu'une émotion, l'amour est une perception, une "sagesse profonde".
L'amour, c'est voir la transcendance de D. canalisée à travers l'autre, voir l'essence unique de l'âme de l'autre et vouloir s'en rapprocher.
Dès que je perçois cette divinité unique chez les autres, alors, malgré tous nos conflits et nos désaccords, malgré toute friction ou tension, je veux me connecter à eux. Je veux me rapprocher d'eux. Je peux en venir à les aimer de tout mon cœur et de toute mon âme.
En bref, je peux aspirer à aimer tout le monde (juif) parce que Hachem aime tout le monde (juif).
Je peux aimer tout le monde parce que Hachem a choisi de leur donner une racine d'âme, un chemin unique et un but dans ce monde.
[rav Arié Ben David]
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-> Nous devons avoir de la compassion pour les autres, surtout lorsqu'ils nous déçoivent, trouver ce qu'il y a de positif en eux, amplifier leurs qualités.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 3,158]
-> Selon le rav Kook, c'est précisément dans les moments où les gens nous déçoivent que nous devons réagir avec compassion. Au moment de notre frustration, nous devrions nous efforcer de les juger avec encore plus de gentillesse, "de trouver ce qu'il y a de positif en eux et d'amplifier leurs qualités".
Les moments d'insatisfaction et d'exaspération à l'égard des autres ne sont pas une cause de colère ou d'éloignement. Ce sont plutôt des invitations à devenir plus compatissants et plus aimants.
-> Nous ne devrions ressentir que de la répulsion pour les actes mauvais de cette personne, tout en continuant d'apprécier et d'aimer son être créé à l'image de D.
[rav Avraham Kook - Midot haRa'aya - aava 9]
Le raffinement de notre amour d'autrui exige que nous refusions continuellement de définir les gens par leurs actes ou de les assimiler à ceux-ci. Le vaste travail d'amour exige que nous nous rappelions constamment que D. a créé ceux qui nous entourent, qu'il a façonné les traits de leur personnalité et qu'il nourrit sans cesse leur âme.
Malgré leur comportement gênant, Hachem maintient sans relâche ces personnes en vie dans ce monde.
Leur existence doit avoir une raison d'être. Cela seul exige notre amour. Nous devons sortir de notre petitesse et essayer d'imaginer comment Hachem voit ces personnes.
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-> C'est un travail formidable et éclairant que de regarder tout le monde avec de "beaux yeux", avec une compassion sans bornes, pour imiter les "yeux d'Hachem", même pour les plus iniques.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 3,158]
-> Que signifie voir le monde avec de "beaux yeux", à travers les "yeux d'Hachem" ?
Les "beaux yeux" ou "les yeux d'Hachem" sont expansifs. Ils regardent au-delà de l'extérieur, au-delà des motivations et de la psyché de l'autre, pour révéler ce qui est caché. En chaque être humain, des mondes entiers sont dissimulés.
Le rav Kook écrit que chaque personne renferme une lumière primitive, une étincelle, qui attend d'être révélée. Cette lumière, la luminosité de l'âme, est une lumière bonne et bienveillante. Je dois croire qu'elle est là. J'ai besoin de la chercher. Je dois me rappeler la beauté de leur âme.
-> En ce sens, le rav Kook (Shemoné Kvatsim 1,889) écrit :
"Il faut s'affliger pour aimer les êtres humains ... il faut voir leur lumière bénéfique à travers laquelle le rayonnement de D. se répand dans le monde."
De beaux yeux permettent de voir le rayonnement d'Hachem dans les autres personnes.
Il s'agit parfois d'un chemin qui demande de faire des efforts, de dépasser sans relâche notre naturalité humaine (égo), pour chercher le bien caché au plus profond de chaque personne.
-> "Lorsque l'on regarde vraiment le bon côté de chaque personne, on tombe amoureux de tout le monde avec une affection profonde."
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 2,290]
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-> La seule façon d'accomplir correctement la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même est d'intérioriser le fait qu'il ait été créé à l'image d'Hachem.
[rav 'Haïm Mordé'haï - Béer Mé'hokek ]
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-> L'amour d'autrui doit être de tout son coeur et de toute son âme, pour tous les êtres humains.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,807]
[on peut ne pas aimer le mal en l'autre, mais pas l'essence, la racine de l'autre qui est divine. On peut se protéger des défaillances d'autrui, mais on doit garder en tête qu'il a en lui une étincelle divine qui lui permet d'exister à chaque seconde. ]
-> Mon amour pour toutes les créatures, pour toutes les réalités est grand.
D. me garde de mettre dans mon cœur ne serait-ce qu'une infime parcelle d'animosité à l'égard de quelque peuple que ce soit.
Je ressens dans mon intériorité un grand amour pour toute la création et, plus encore, pour tous les êtres humains.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 8,116]
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-> Aimer les autres demande un travail important, pour l'étendre à l'ampleur qu'il mérite, pour lutter contre la superficialité, les impressions superficielles et la conscience qui n'est pas pleinement développée.
[rav Avraham Kook - Shemoné Kvatsim 1,593]
-> Quelles sont les impressions superficielles auxquelles le rav Kook fait référence?
Les impressions superficielles résultent du fait que l'on ne voit pas la personne dans son ensemble. Les impressions superficielles se produisent lorsque je regarde les autres uniquement à travers mes yeux, à travers ma perspective (si limitée).
Il est si facile de considérer chacun par rapport à soi-même, à ses besoins et à ses désirs. Il est si facile de voir les autres et de se demander : "Est-ce que JE les aime bien? Sont-ils gentils avec MOI? Est-ce que ce sont des personnes avec lesquelles j'aimerais passer plus de temps? Ont-elles des qualités agaçantes qui m'énerveraient? Cette personne va-t-elle m'aider d'une manière ou d'une autre?
Sera-t-elle bénéfique ou favorisera-t-elle mes intérêts personnels?
Les yeux humains sont généralement (par nature) étroits et investis dans des préoccupations personnelles mesquines.
Le rav Kook enseigne que l'on doit lutter contre nos penchants naturels et persistants, car regarder les autres à travers la perspective de nos propres yeux conduira, au mieux, à des relations conditionnelles, et au pire, à juger les autres sévèrement et négativement.
[nous devons voir toute la personne, avec ses traumas, ses difficultés émotionnelles, les personnes et situations qui l'ont influencé, ... ]
[ainsi dans notre façon de percevoir autrui nous devons diminuer le poids du "moi je" (notre égo, notre désir de prendre d'autrui), et plutôt se focaliser sur le Divin. ]
Nier l’importance de la terre d’Israël, c’est nier la Torah
+ Nier l'importance de la terre d'Israël, c'est nier la Torah :
En rassurant Moché sur le fait que la libération d'Egypte était proche et que les Bné Israël hériteraient de la terre d'Israël, Hachem a dit : "Je vous amènerai sur la Terre au sujet de laquelle J'ai levé Ma main [en serment] pour la donner à Avraham, Its'hak et Yaakov, et Je vous la donnerai en héritage. Je suis Hachem" (Vaéra 6,8).
-> Le 'Hatam Sofer commente que bien que, dans ce verset, Hachem se réfère à la terre d'Israël comme à un "héritage", nous trouvons le mot "héritage" (moracha) utilisé ailleurs dans un contexte différent.
Il est écrit : "Moché nous a ordonné dans la Torah ; c'est un héritage pour la communauté de Yaakov" (Vézot haBéra'ha 33,4).
Selon le 'Hatam Sofer, ces 2 versets sont liés. Ce n'est que lorsque la Torah devient une partie intrinsèque de nous-mêmes, que c'est notre héritage, que nous recevrons notre autre héritage, la terre d'Israël.
L'inverse est également vrai, poursuit le 'Hatam Sofer. Celui qui désespère de la guéoula et pense que nous n'avons plus rien à faire en terre d'Israël nie également la Torah, car celle-ci n'a été donnée qu'aux habitants de la terre d'Israël.
En niant l'importance de la terre d'Israël pour le peuple juif, c'est la Torah elle-même que l'on nie.
[de même que la Torah a une place fondamentale pour tout juif, de même nous devons constamment entretenir le fait que la terre d'Israël est importante à nos yeux. ]
-> Le Sfat Emet (Pin'has 5646) va encore plus loin. Non seulement la reconnaissance de la terre d'Israël est une partie essentielle de la réception de la Torah par le peuple juif, mais la terre d'Israël joue également un rôle vital dans la portion dans la Torah de chaque juif.
Le verset dit : "C'est à eux que vous devez répartir la terre" (Pin'has 26,53), ce qui indique que chaque juif a sa propre portion dans la terre d'Israël, ainsi qu'une portion correspondante dans la Torah.
Tout comme le peuple juif a été choisi pour recevoir la Torah et les mitsvot, la terre d'Israël a également été choisi pour recevoir des mitsvot qui ne peuvent être accomplies que dans cette région du monde.
La lumière spirituelle qui émane de ces mitsvot est trop puissante pour qu'une autre terre puisse la supporter.
Quiconque ne croit pas en lui [le machia'h] ou n'attend pas sa venue nie non seulement les déclarations des autres prophètes, mais aussi celles de la Torah et de Moché, notre maître.
La Torah a témoigné de la venue [du machia'h] en disant : "D. ramènera vos captifs et aura pitié de vous. Il vous rassemblera à nouveau d'entre les nations ... Même si votre dispersion a lieu aux extrémités des cieux, D. vous rassemblera de là ... et vous ramènera sur la Terre" (Nitsavim 30,3-5).
[Rambam - Michné Torah - Méla'him 11,1]
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Les 6 missions que devra faire le machia'h pour attester qu'il l'est :
1°/ il fera revenir le monde à D. et à ses enseignements.
2°/ il restaurera la dynastie royale aux descendants du roi David.
3°/ il supervisera la reconstruction de Jérusalem, y compris le 3e (et dernier) Temple.
4°/ il rassemblera le peuple juif du monde entier en Terre d'Israël.
5°/ il rétablira le Sanhédrin (la Cour suprême religieuse) et le pouvoir législatif du peuple juif. C'est ce tribunal qui pourra reconnaître officiellement le machia'h comme roi d'Israël.
6°/ il rétablira le système sacrificiel ainsi que les pratiques de la Chemita (année sabbatique) et du Yovel (année jubilaire).
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-> Si un dirigeant issu de la famille de David, immergé dans la Torah et ses commandements comme David son ancêtre, suivant à la fois la Torah écrite et orale, se présente et ramène Israël à la Torah, renforçant l'observance de ses lois et combattant les batailles de D., alors nous pouvons supposer qu'il est le machia'h. S'il réussit à reconstruire le Temple sur son site d'origine et à rassembler les membres dispersés d'Israël, alors son identité en tant que machia'h est une certitude.
[Rambam - Michné Torah - Méla'him 11,4]
La venue du machia'h a été mise en place et préparée dès le début de la Création.
[midrach Béréchit rabba 2,4]
-> De même sur : "Et l'Esprit de D. plana au-dessus de la surface de l'eau" (Béréchit 1,2), le Baal HaTurim nous dit que ces mots : "Et l'Esprit de D. plana", ont la même guématria : "c'est l'esprit du machia'h".
En d'autres termes, une partie de la Création elle-même était la création du monde futur où le machia'h serait roi.
-> Une explication du fait que la Torah commence par la lettre "beit" (Béréchit), de valeur 2, est que dès le début de la Création Hachem a créé 2 monde : le olam azé (ce monde-ci), et le olam aba (monde à Venir).
-> Selon le Gaon de Vilna, l'essence de toute la Torah peut se retrouver dans le premier livre de la Torah (Béréchit), et le premier livre peut se retrouver dans la première paracha (Béréchit), et la première paracha dans le premier verset de la Torah.
On remarque que dans le premier verset : ""béréchit bara Elokim ét achamayim vé'ét aarets", la lettre aléph (א) apparaît 6 fois.
"Aléph" peut se lire "éléf" (1000), les 6 aléph renvoient à la guémara (Avoda Zara 9a) : "Ce monde durera 6000 ans".
[cette guémara ajoute : "urant 2 millénaires, il sera vide (de Torah) ; puis durant 2 millénaires règnera la Torah et durant les 2 derniers millénaires, le machia'h sera apte à venir. Cependant, en raison de nos nombreuses fautes, il n'est pas encore venu." ]
Ainsi, toute la Torah repose sur cette condition préalable d'une durée de 6000 ans, avant une venue du machia'h.
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-> Le Maharal de Prague (Nétsa'h Israël - 47) écrit qu'avec la venue du machia'h, notre monde deviendra un monde où la spiritualité sera une vraie réalité éclatante, et pour s'adapter à cela, notre monde connaîtra une nouvelle création par rapport à notre monde actuel.
Le roi David fait allusion à cela : "Lorsque Hachem nous ramènera à Sion, nous aurons l'impression d'avoir rêvé" (Téhilim 126,1).
Nos commentateurs (comme le 'Hozé de Lublin - Ma'hchavot 'Harouts 3) expliquent cela comme signifiant que lorsque le machia'h viendra, nous ferons l'expérience du monde d'une manière si complètement différente que nous aurons l'impression de nous réveiller d'un rêve.
Le monde spirituel sera totalement palpable, et tout ce que nous avons vécu dans le monde actuel semblera être l'objet d'un rêve. Ce sera un réveil complet pour toute l'humanité.
[dans le monde actuel nous sommes comme endormis spirituellement, afin de permettre l'existence du libre arbitre et l'obtention de récompense par nos efforts (comme le fait d'être au plus proche d'Hachem dans l'éternité du monde à Venir). Notre yétser ara nous anesthésie par la matérialité, les désirs de ce monde de ce monde, et c'est à nous de tâcher d'être le plus éveiller possible.
La venue du machia'h implique la fin du yétser ara (ex: libre arbitre, obtenir récompenses), et la réalité spirituelle/Divine peut alors pleinement être évidente. ]
Terre d’Israël & le Yaavets
+ Terre d'Israël & le Yaavets :
-> Dans l'introduction de son siddour (le Téfilat Beit Yaakov), le rav Yaakov Emden (1697-1776), également connu sous le nom de Yaavetz, écrit un passage sur la terre d'Israël.
On peut y trouver :
"Chaque juif doit prendre la ferme résolution de monter en terre d'Israël lorsque l'occasion se présentera, s'il a les moyens de rester financièrement stable.
Il doit constamment aspirer au mérite de prier dans la cour du roi, car même si le Temple a été détruit, la Présence Divine (Chékhina) y réside toujours.
En effet, celui qui réside en dehors d'Israël vit sans véritable D., comme le disent nos Sages (Avoda Zara 8a) : "Les juifs du en dehors d'Israël pratiquent le culte des idoles".
C'est pourquoi, mes frères et mes proches, qui vivent sur une terre impure qui n'est pas la nôtre, écoutez mon appel, souvenez-vous et réveillez-vous. Souvenez-vous d'Hachem et "placez Jérusalem sur vos cœurs" (Yirmiyahou 51,50).
N'envisagez pas, à D. ne plaise, de vous installer définitivement en dehors d'Israël, car la Torah maudit ces terres, comme le dit le verset : "La terre de vos ennemis vous consumera" (Bé'houkotaï 26,38).
C'est ce mépris de la terre que nous chérissons qui a été la faute de nos ancêtres et qui nous a fait pleurer éternellement, et c'est la raison permanente de nos souffrances en exil.
A chaque génération, ils nous poursuivent sans relâche et tentent de nous exterminer, tout cela parce que nous avons complètement oublié la terre d'Israël.
Vous ne trouverez même pas une personne (juive) sur mille qui envisage d'y habiter. Personne ne lui accorde la moindre attention (à Israël) ,ni ne recherche son amour en s'enquérant de son bien-être.
Il me semble que la raison en est que nous vivons dans une telle sérénité en dehors d'Israël que nous avons, pour ainsi dire, trouvé un nouvel Erets Israël (terre d'Israël) et une nouvelle Jérusalem.
Ainsi, tous ces problèmes (dans notre exil) nous sont arrivés parce que nous vivons en terre étrangère avec sérénité et grand honneur d'y être.
Hachem est juste, car nous avons complètement oublié pourquoi nous sommes en exil ; nous nous sommes mêlés aux non-juifs, apprenant de leurs manières.
Le verset demande : "Pourquoi la Terre [d'Israël] a-t-il été détruit? Parce qu'ils ont abandonné ma Torah" (Yirmiyahou 9,11-12).
Le midrach nous apprend que le peuple juif et la terre d'Israël sont tous deux appelés "l'héritage d'Hachem". La Torah dépend des deux : la nation d'Hachem et la Terre d'Hachem, et quand on abandonne l'une, on abandonne automatiquement l'autre, car elles sont synonymes ...
Si les juifs étudient la Torah pour elle-même (de façon désintéressée - lichma), ils auraient été inspirés d'aller à l'endroit où la Torah les rend vraiment complets, la terre d'Israël.
Tant que les Bné Israël ne seront pas incités à retourner en terre d'Israël, leur Torah ne sera pas correctement accomplie en eux, car la terre d'Israël, la Torah et les Bné Israël dépendent les uns des autres."
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-> Le rav Yaakov Emden écrit ensuite :
"Celui qui décide de tout cœur de monter en terre d'Israël au moment opportun, ne restant en dehors d'Israël qu'en raison de sa situation actuelle, verra ses bonnes intentions prises en compte.
Ses prières seront acceptées comme s'il se tenait en terre d'Israël devant les portes du Ciel, et il méritera la réalisation de ses intentions."
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-> Le Rav Yaakov Emden (1697-1776) conclut son passage par un appel à ses compatriotes juifs :
"Pour l'amour de Tzion, je ne me tairai pas et pour l'amour de Jérusalem, je ne resterai pas silencieux" (cf. Yéchayahou 62,1), pour appeler tout le monde à venir rapidement en terre d'Israël sans délai.
En vérité, il est très déconcertant de constater que les saints juifs du monde entier ont accepté de se soumettre à des règles strictes concernant certaines mitsvot, en dépensant beaucoup d'argent et en faisant des pieds et des mains pour les accomplir. Dans ce cas, pourquoi ne tiennent-ils pas compte de cette précieuse mitsva de vivre en terre d'Israël, qui est un pilier de toute la Torah, et font-ils preuve d'une attitude laxiste à son égard?
Je suis bien conscient qu'il est difficile pour une personne de quitter son lieu de naissance, de se déraciner de son lieu d'habitation et de voyager dans des endroits éloignés. Cependant, plus la difficulté est grande, plus la récompense l'est aussi.
... Lorsque le moment sera venu pour vous de vous rendre en terre d'Israël, même si vos moyens de subsistance ne sont pas très importants, rendez-vous en Terre sainte et faites-en un lieu d'habitation permanent pour vous-mêmes."
Jérusalem = être au Ciel dans ce monde
+ Jérusalem = être au Ciel dans ce monde :
-> Le roi David écrit : "La ville construite de Jérusalem est comme une ville qui lui est rattachée (ché'houbra la ya'hdav)" (Téhillim 122,3).
Le verset implique qu'il existe une autre ville jumelée à la ville de Jérusalem.
Quelle est la ville jumelle de Jérusalem?
Il semble, d'après Massé'het Taanis (5a), que ce verset fasse référence à l'existence d'une autre ville, céleste, qui serait le pendant de la ville terrestre de Jérusalem.
Rachi (ibid.) ajoute que cette ville qui est liée à Jérusalem lui est semblable et lui ressemble. Une telle ville, explique Rachi, ne peut se trouver que dans les cieux.
Il est donc clair que Jérusalem sur terre ressemble exactement à Jérusalem qui se trouve au Ciel.
-> Le Alchikh HaKadoch (Eikha 4,12) écrit que celui qui franchit les portes de Jérusalem dans ce monde franchit en réalité deux portes : la porte de la Jérusalem terrestre et la porte de la Jérusalem céleste.
Il explique qu'il y a une telle abondance de bénédictions dans la Jérusalem céleste qu'elle se répand dans la Jérusalem dont nous faisons l'expérience dans ce monde, à tel point que le niveau spirituel de la Jérusalem dans ce monde est similaire à celui de la ville céleste.
Le Alchikh souligne que cela explique l'un des miracles qui se sont produits à Jérusalem à l'époque du Temple. La michna (Pirké Avot 5,5) enseigne que lorsque tous les juifs se rendaient au Temple trois fois par an, à Pessa'h, Souccot et Shavouot, ils se tenaient densément serrés les uns contre les autres. En revanche, lorsqu'ils se prosternaient, chacun avait largement de la place.
Ce miracle peut être compris à la lumière de ce qui précède. La Jérusalem terrestre ressemble en tous points à la Jérusalem céleste.
Par conséquent, de même qu'il n'y a pas de concept de limitation par l'espace dans le Jérusalem céleste, parce que la spiritualité ne peut jamais être limitée par l'espace et le temps (à l'image d'Hachem qui est au-dessus de toutes ces notions), de même il n'y avait pas de concept de limitation par l'espace dans le Temple terrestre.
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+ Jérusalem = nous y devenons tous des amis :
-> Le guémara (Yérouchalmi 'Haguiga 3:1) cite le verset : "La ville de Jérusalem est comme une ville qui lui est rattachée" (Téhilim 122:3).
Les mots pour "jointe à elle" sont "ché'houbra la ya'hdav".
Rabbi Yéhochoua ben Lévi explique que le mot "ché'houbra" est similaire au mot " 'haver" (ami), et ce verset nous enseigne que la ville de Jérusalem est "une ville qui fait de tous les juifs des amis".
-> Cette caractéristique fait tellement partie intégrante de Jérusalem que lorsque la ville a été affligée par un fléau de haine gratuite (sinat 'hinam), le résultat a été la destruction de Jérusalem et du Temple.
Le Maharal (dans Nétsa'h Israël - chap.5) explique pourquoi cette faute de haine gratuite était si importante qu'elle a entraîné la destruction de Jérusalem.
Le Temple et Jérusalem unifiaient tous les juifs, car il n'y avait qu'un seul Mizbéa'h sur lequel ils apportaient des korbanot. En fait, les autels individuels ont été interdits pendant toute la durée du Temple.
Une fois la discorde installée, l'endroit qui les avait unifiés devint une désolation.
Cette idée est approfondie par le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - drouch 1).
Il écrit que plus un lieu est saint, plus on y trouve de l'amour et de l'unité.
Puisque Jérusalem est plus sainte que le reste de la terre d'Israël, il y avait plus d'amour et d'unité parmi ses habitants que n'importe où ailleurs.
La michna (Pirké Avot 5,5) en témoigne : personne ne s'est jamais plaint que Jérusalem était trop peuplée. Comment se fait-il qu'avec ses nombreux résidents et ses myriades de visiteurs (surtout lors des chaloch régalim), Jérusalem n'ait jamais été surpeuplée?
La réponse peut être comprise sur la base de la guémara (Sanhédrin 7a) qui stipule : Un homme avait l'habitude de déclarer : "Lorsque l'amour entre ma femme et moi était fort, nous pouvions nous coucher ensemble sur le bord d'une épée, mais maintenant que notre amour n'est plus fort, un lit de soixante amot de large ne nous suffit pas".
Lorsque notre lien avec Hachem est profond, il existe une grande unité entre tous les juifs, et quel que soit le nombre de personnes présentes à Jérusalem , nous ne nous sentons jamais à l'étroit.